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■’*' CABA’^SBS, ancien peuple de l’Italie, dans Ife^amnittni : ; cap. Alfidena. !

CARACH s. m. (ka-raehj. V. caeatch.

CARÀCHÈfiE s. f. (ka-ni-chè-re). Bot. Syn. de lantai-e.

CARÂ*CHUt>A s. m. (ka-ra-ehu-pa). Mamm. Singe du Pérou.

CARACO s. m. (ka-ra-ko). Cost. Vêtement de dessus pour les femmes, en forme de ca. mtsole à taille : Elle avait un caraco de velours. (H.- Lacretelle.) Elle portait une veste de soie brodée, assez semblable aux caracos de nos élégantes, (Th. Gaut.)

— Mamm. Nom d’une espèce de rat (mus caraco de Linné), qui vit en Sibérie et en Mongolie, le long des eaux, et entre aussi quelquefois dans les maisons.

— Encycl. Mamm. Le caraco est une espèce de rat qui, par sa taille, se rapproche assez du surmulot ; son pelage est mélangé de roussâtrts et de gris foncé sur le dos, plus clair sur les flancs ; le ventre est d’un cendré blanchâtre ; les pieds, d’un blanc sale, sont à demi palmés ; sa queue est longue de 0 m. 10. Ce rongeur habite la Sibérie et la Mongolie. Il est amphibie et se rencontre surtout le long des cours d’eau. Les racines et quelques insectes composent sa nourriture ordinaire : aussi est-il peu redouté, si ce n’est quand il pénètre dans les habitations, où il commet des dégâts analogues à ceux des autres espèces du genre. Il appartient au groupe des rats dépourvus d’épines.

CARACOL s. in. (ka-ra-kol). Syn. de CARACOLE.

CARACOLANT (ka-ra-ko-lan) part. prés, du v. Caracoler :

Progné me vient enlever les morceaux, Caracolant, frisant l’air et les eaux.

La Fontaine.

Son jeune frcre, écuyer intrépide, Caracolant sur un léger bâton. Avec fracas traverse le salon. Parnt.

CARACOLE s. f. (ka-ra-ko-le — espagn. caracol, limace de mer, coquillage en tire-Uouchon ; on a dit autref. caracol), Maiiég. Demi-tour exécuté tantôt à droite, tantôt à gauche ou dans une seule de ces directions, sans suivre de piste.

— Par anal. Cabriole : Il faisait des caracoles sur un las de foin. (Destouches.)

— Art milit. Mouvement d’un escadron qui pivote sans changer de direction, sans se former en colonne : Le maréchal de Lorge -décampa de Roth sur neuf colonnes qui firent la caracole en parlant. (St-Siin.)

— Archit. Nom donné à un escalier en forme de colimaçon.

— Techn. Nom donné par les sondeurs k un crochet à tire-bouchon, destiné à retirer du trou une tige ou un outil cassé au-dessus de l’épanfement de jonction : La caracole s’emploie lorsque la fracture est faite dans un emmanchement ou immédiatement ait-dessus, de telle sorte qu’on puisse saisir la sonde par l’épnulement qui se trouve au-dessous du renflement.

— Moll. Orthographe vicieuse de cakocolle. ’ — Bot. Syn. de caracalla.

CARACOLER v. n. ou iiur. (ka-ra-lto-lé). Manég. Exécuter des caracoles : Ce cheval caracole très-bien. Le cheval caracolait et arrondissait son galop en ployant, comme un cygne, son cou noir et nerveux. (P. Soulié.)

Corneille en cheveux blancs sur moi caracola.

Voltaikb.

— Par ext. Aller ça et là, légèrement et avec vivacité : M. le maire envoie ses gens et ses chevaux caracoler font au travers de nos contredanses. (P.-L. Cour.)

Il Cabrioler, sautiller :

Il n’était point d’agréable partie, S’il n’y venait briller, rossignoler, Papillonner, siftlcr, caracoler. Gbesset.

— Fig. Caracoler sur son dada, sur son cheval de bataille ; le faire caracoler : Parler avec abandon sur un sujet favori : La puissance de l’éducation est ion grand cheval de bataille : fais-le caracoler dans tous les sens. (Campistron.) Le vin de Chypre déliait toutes les langues, et chacun CARACOLAIT SDR son dada favori. (Balz.)

CARACOLI s. m. (ka-ra-ko-li). Alliage d’or, d’argent et de cuivre, que savent faire certains sauvages d’Amérique. Il Ornement fait du même métal, dont se parent les Caraïbes.

CARACORE s. m. (ka-ra-ko-re). Navig. Embarcation pontée des Moluques et des îles de la Sonde, étroite, ayant peu de creux, très-■ élevée aux deux extrémités  : Il y a des caracore ? qui ont jusqu’à quatre rangs de rameurs. (Complém. del’Acad.) Il On dit aussi caracc-RA.

— Encycl. Le caracore est quelquefois armé en guerre, et il prend alors jusqu’à quatre-vingtdix hommes. Trois rangées do pagayeurs, deux de chaque bord, sont assis sur les deux balanciers latéraux que soutient le caracore. Us chantent, en ramant, des airs dont ils marquent la mesure à coups de pagaie sur leurs points d’appui. Les grands caracores portent deux voiles. Aux lies de la Sonde, le caracore

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est un Bâtiment ponté’, d’une grande longueur et très-léger, qui arme en guerre contre les pirates. Les hommes qui le montent se tiennent sur des plates-formes bâties aux extrémités et au centre du bateau, d’où ils lancent leurs traits.

CABACORBM ou RA11AKORUM, ville de

l’Asie centrale, dans le pays de Khalkas, sur le fleuve Orchon ou Ourgoum, bâtie par Oktaï,

fils et successeur de Gengis-Khan ; ancienne résidence des khans mongols. Nous croyons que c’est à tort qu’Abel Remusat place cette ville près du confluent de la Selenga et de rOrchon ; elle se trouve sur la rive gauche de l’Orchon, mais à 80 kilom. du confluent de cette rivière et de la Selenga.

CARACOUL.lacduTurkestan. V.KARAKOcL.

CARACOULER v. n, ou intr. (ka-ra-kou-lé). Oisell. Roucouler, il Se dit surtout du pigeon mâle.

CABACTACDS. héros breton, roi des Silures (pays de Galles). Il brava pendant neuf ans la puissance des Romains ; mais, vaincu par le préteur Ostorius, il prit la fuite, laissant sa femme et sa rilie au pouvoir du vainqueur, et se réfugia auprès de Cartimandua, reine des Brigantes (pays d’Yorlt), qui le livra aux Romains. Conduit à Rome, Caractacus toucha

le eosur de l’empereur Claude par sa noble résignation, et il put retourner dans sa patrie avec sa famille. On croit qu’il mourut vers l’an 54 de J.-C.

CARACTERE s. m. (ka-rak-tè-re — du gr. charaktèr ; rad. charassà, je grave). Signe conventionnel ; Caractères alphabétiques, idéographiques, arithmétiques, algébriques, astronomiques, hiéroglyphiques. L’invention des caractères alphabétiques est une des plus belles conceptions de l’esprit humain. (Volt.) La langue et les caractères égyptiens subsistèrent sous les Ptalémées. (Boissonatie.) Les Orientaux inventent avec une grande facilité des caractères nouveaux, pour les sans qui ne leur paraissent pas suffisamment rendus. (Renan.) L’abbé Langeau a présenté un système fort judicieux, relativement au rapport des sons avec les caractères. (Bu Rozoir.) Les caractères chinois équivalent chacun à une articulation accompagnée d’une voyelle. (Keynaud.)

— Types d’imprimerie : Fondeur, graveur en caractères. Caractères usés. Caractères neufs.

Caractères de civilité, Nom donné par les bibliophiles aux caractères qui imitent l’écriture.

— Ensemble des lettres ou signes employés dans un écrit, un imprimé : Écrire en caractère gothique. Cet ouvrage est imprimé en beau caractère. Le caractère de ce livre est trop petit. La prunelle a le temps de se reposer ; en un mot, c’est un caractère ami des yeux. (Ste-Beuve,)

Voyez ce qu’en mourant m’a laissé votre mère ; J’en baise en soupirant le sacra caractère.

Corneille.

— Sorte de talisman, ’ consistant en des signes mystérieux gravés sur un anneau, écrits sur un parchemin, etc.

Oui, c’est un enchanteur qui porte un caractère. Pour ressembler aux maîtres des maisons. Molière.

D Ce sens a vieilli.

— Par anal. Signe, marque, trace, objet quelconque figurant un sens : Le sol, la lumière, la végétation, les animaux, l’homme, sont autant de livres où la nature écrit en caractères différents la même pensée. (Ste-Beuve.) L’affranchissement de la démocratie est écrit en gros caractères dans l’article 1er de ia charte, (Mich. Chev.)

— Apparences extérieures qui déterminent la physionomie, l’effet de J’ensemble : Le caractère d’un paysage, d’une figure, d’un dessin. Le Liban a un caractère que je n’ai vu ni aux Alpes ni au l’aurus. (I.amart.) La campagne ainsi abandonnée avait un caractère de grandeur qui s’appropriait à noire situation. (Vital.)

La nature a tracé dans ses regards mourants Un si grand caractère et des traits si touchants !

Voltaire.

Il Originalité qui exclut le commun et le banal : Tête, physionomie sans caractère. Musique pleine de caractère. Ce dessin a du caractère. Anuutte avait pris du caractère ; sa tête eut enthousiasmé le pinceau des vieux maîtres italiens. (Nadar.) it Marque ou qualité distinctive, propre, essentielle : Lorsque Uieu forma les entrailles de l’homme, il y mit premièrement ta bonté, comme le propre caractère de la nature divine ! (Boss.) Les péchés des grands ont deux caractères d’énormiié qui les rendent infiniment plus’pwâssables. (Mass.) L’affabilité est le caractère inséparable, et la plus sûre marque de la grandeur. (Mass.) Il faut bien se garder de juger de la nature des êtres par un seul caractère ; il se trouverait toujours incomplet et fautif. (Buff.) M. de Linné chercha les caractères fondamentaux de son système dans tes parties des plantes qui servent à leur reproduction. (Condorcet.) Le caractère de la véritable vertu, c’est la modestie. (M"11’ de Genlis.) La vérité a un caractère inimitable : c’est l’évidence. (Marmon.tel.) Le droit et la justice sont des caractères de toute conscience. (Ch. Bailly.) £es caractères

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de l’idée sont’t’uniuersalité, l’absoluité, l’immutabilité. (Bautain.) Le caractère de Dieu est la perfection. (Lacordaire.) Le caractère le plus marqué du diamant, c’est la dureté. (A. Karr.) Le caractère du despotisme, c’est l’hypocrisie. (E. Pelletan.) La subordination du fait à l’idée est un cakactère chez Montesquieu. (Ste-Beuve.) Les courts et brusques dessins de Top/fer sont relevés d’une saveur alpestre et d’un caractère fruste et sauvage. (Ste-Beuve.) C’est l’intelligence qui est te caractère intime de l’être humain : le corps est la forme extérieure. (Laurentîe.) Tuer, même un assassin, dès qu’il est désarmé, c’est l’imiter et en prendre le caractère. (Raspail.) Le caractère essentiel de la religion est le sentiment. (Proudh.) Le caractère fondamental de l’association est la solidarité. (Proudh.) Le caractère de la justice, c’est l’immutabilité, c’est l’impassibilité. (E. de Gir.) L’homme prend tous les caractères du sol qu’il habite. (Val. Parisot.) L’autorité est le caractère essentiel de l’Église et de son enseignement. (E. Scherer.) La France n’est, par son caractère essentiel, ni poétique ni mystique. (Renan.)

Faut-il que sur le front d’un profane adultère. Brille de la vertu le sacré caractère ? Et ne devrait-on pas, a des signes certains. Reconnaître le cœur des perfides humains ?

Racine.

— Qualité, mission : Vous n’avez pas caractère pour juger ma conduite. N’entreprenez donc plus de faire les maîtres ; vous n’avez ni te caractère ni la suffisance pour cela. (Pasc.)

— État permanent qui résulte, pour un individu, de l’existence d’un droit dont il jouit ou d’une consécration qu’il a reçue : Le caractère sacerdotal, épiscopal, royal. Il faut qu’un évêque soutienne son caractère par son savoir et par sa vertu, plutôt que par l’éclat et la vanité mondaine. (Fléoh.) Il ensevelit dans l’obscurité sa personne et son caractère. (Volt.) La prêtrise n’est point un état ; c’est un caractère. (Chateaub.)

■.. Et que dois-je être ? — Roi.

Reprenez hautement ce noble caractère.

Corneille.

Un père est toujours père ;

Rien n’en peut effacer le sacré caractère.

Corneille.

Je suis le magistrat d’ici.

Je suis bailli, je suis notaire aussi, Et je suis prêt, dans mes trois caractères, A te servir dans toutes tes affaires.

Voltaire.

Il Se dit particulièrement, dans le langage de l’Église, de l’effet permanent produit dans lame par certains sacrements : Caractère ine/façable, indélébile. Le baptême et l’ordre sont des sacrements qui impriment un caractère. (Acad.)

— A signifié Image, idée, reproduction, peinture : Mon livre n’étant qu’un ramas de sottises, chaque sot y trouvera un caractère de ce qu’il est, s’il u est trop aveuglé par l’amour-propre. (Scarron.} il A signifié Genre, espèce, nature : Celui qui s’accoutume à dire des plaisanteries a un mauvais caractère d’esprit. (Pasc.)

— Ensemble des qualités morules qui distinguent une personne ou un être personnifié : lion caractère. Mauvais caractère. Sortir de son caractère. Il n’y a point pour les hommes de caractère fixe et déterminé. (Fonten.) Ni la bonne éducation ne fait les bons caractères, ni la mauvaise ne les détruit. (Fontea.) L’éloge du caractère d’une femme est presque toujours une preuve de sa laideur. (Desmahis.) Les bons caractères sont, dit-on, comme tes bons ouvrages : on eu est moins frappé d’abord qu’on ne les goûte à la longue. (Volt.) On peut juger du caractère des nommes par leurs entreprises. (Volt.) Ce n’est pas notre condition, c’est ta trempe de notre caractère qui nous’ rend heureux. (Volt.) Un bon caractère, est aussi essentiel qu’un bon tempérament. (J.-J. Rouss.) C’est dans /«ç bagatelles que le caractère se découvre. (J.-J. Rouss.) Le caractère est la forme distinctive d’une âme avec une autre, la différente manière d’être. (Dtielos.) Le caractère est à l’âme ce que la physionomie est au corps. (Duclos.) Le caractère des peuples se montre encore plus ouvertement que celui des particuliers ; une multitude ne saurait agir de concert pour cacher ses passions. (Condïll.) La plupart des caractères font naufrage avant d’arriver à la fin de la vie. (M°>e de Staël.) Les institutions politiques peuvent seitles former le caractère d’une nation. (M’no de StaBl.) Le vrai caractère perce toujours dans les grandes circonstances. (Naçol. I«.) Un homme d’esprit est perdu, s’il ne joint pas à l’esprit l’énergie du caractère : quand on a la lanterne de Biogène, il faut avoir son hàton. (Chamfort.) Le propre d’un grand caractère est de ne calculer les-difficultés que peur les vaincre. (La Rochef.-Doud.) Les passions se retrouvent partout ; elles détériorent les plus belles institutions et tes plus beaux caractères. (Chateaub.) On connaît le caractère d’un homme d sa maîtresse, à ses Hures, d ses amis. (De Sôgur.) Les habitudes déterminent peu à peu le caractère. (Rigault.) Le caractère est cette combinaison plus ou moins variable des passions en puissance chez chacun de nous, (C. Renouvîer.) Les éducations sans but fixe font les caractères sons force. (E. Legouvé.) L’homme est

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Aon, c’est là son premier caractère, qui né s’efface jamais entièrement. (J. Droz.) Avec l’abaissement du caractère est venue l’a servitude. (Lacordaire.) Le meilleur caractère est celui qui donne te plus aux autres et qui en exigé le moins. (Maquet.) Le caractère, bien plus que l’esprit, est ce qui rapproche les hommes. (Peyrat.) C’est la beauté de l’âme qui fait la beauté du caractère. (Azaïs.) Le ca» ractÈru est l’expression du tempérament. (Azuïs.) Ce qui constitue le caractèris est l’esprit et te cœur. (J. Casanova.) 'Le caractère résulite à la fois de l’organisation, du climat, de l’éducation, de la position sociale, des traverses de la vie, des émotions éprouvées. (Ph. Chasles.) Le caractère français est le plus franc, le plus ouvert et le plus démonstratif des caractères. (Alex. Dure.) L’architecture est l’expression la plus vraie du caractère : des peuples. (D. Ramé.) On confond trop souventun caractère avec une passian. (Vinet.) Le premier consul paraissait douter que lu constitution anglaise put convenir au caRac- TÈRif français, si prompt et si vif. (Thiers.) Sous un climat âpre et froid, le caractère acquiert plus d’énergie, et le corps plus d’activité. (A. Maury.) Le caractère des grands hommes est toujours en partie leur propre ouvrage. (De Gérando.) Les peuples changent de gouvernement, mais ils ne changent pas de caractère. (E. de Gir.) Le caractère excessif des Français se retrouve chez eux en toutes choses, dans la politique, dans les arts, dans les sciences, jusque dans les modes enfin. (Mme E. de Giv.) L’action vient riu caractère, et non de l’esprit. (St-Marc-Gir.) Les gouvernements sont toujours l’expression du caractères d’un peuple. (A. Martin.) Le caractère, bien plus que l’esprit, est ce qui rapproche les hommes. (Renanf) On peut considérer le caractère d’un peuple comme le résumé de toutes ses sensations précédentes. (H. Tuine.) Les caractères se détrempent et se salissent par la | lutte avec les difficultés de l’existence dans la , lie des grandes villes corrompues. (Lamart.) j L’artisan essentiel de la destinée, soit d’un peuple, soit d’un individu, c’est le caractère. (DoUCus.) Il en est des caractères comme eu lait, les meilleurs s’aigrissent au contact des événements. (A. Achard.)

I Conservez à chacun son propre caractère.

I Boilemi.

! Hors de son caractère on ne Tait rien de bon.

I Voltaire-

j Je ne vous dirai pas : changez de caractère, Car on n’en change pas, je ne le sais que trop Destoucues-

Nal à Paris ne se tient dans sa sphère, Dans son métier ni dans son caractère.

VOLTAIRE.

Sous le choc irritant des intérêts contraires. On veit en traits hardis jaillir les caractères.

Thomas.

Le commun caractère est de n’en point avoir ; Le matin incrédule, on est dévot le soir.

Anmiieux.

.... Il est des mortels dont le dur caractère, Insensible aux bienfaits, intraitable, ombrageux, Exige un bras de fur toujours levé sur eux.

Voltaire.

Le caractère est, dans le monde, Un pouvoir plus sûr que l’esprit ; De l’esprit aisément les péchés sont remis. Mais non pas ceux du caractère.

DEULLË.

— Phvsionoiiiie tranchée dos qualités morales ; Cet homme n’a pas de caractère. Les hommes sans caractère sont des visages sans physionomie. (Duclos.) Plus la société se perfectionne chez un peuple, moins il y a de caractères parmi ce peuple. (Grimui.) Celui qui n’a qu’un désir ou qu’une opinion est un homme à caractère. (Rivurol.) Une nation n’a de caractère que lorsqu’elle est libre, (Mme do Staël.) Quiconque n’a pas de caractère n’est pas un homme, c’est une chose. (Chamfort.) A forée d’esprit, Louis 'XVIII se fil même un caractère. (Lamart.) On peut tout acquérir dans la solitude, hormis du caractère. (Bey lo.) C’est le plus grand des maux d’être sans caractère. (Laya.) il Fermeté : Montrer du Caractère. Tous les hommes ont un caractère, mais très-peu ont du caractère. (Beauchêne.) La douceur des formes n’exclut point la force de caractère : le câble flexible résiste à la fureur des flots et préserve du naufrage. (De Lévis.) Quand on dit d’une personne qu’elle a du caractère, on veut ordinairement faire l’éloge de sa volonté. (Théry.) Le caractère est une chose si belle, qu’on t’estime jusque dans les personnes qu’on aime te moins. (Mme ta. comtesse de Salm.) Je montrerai du caractère, et je ne céderai pas. (Scribe.)

Pour une jeune fille, elle a du caractère.

Al. Doval.

— Par ext. Personne considérée au poi :»t de vue des qualités morales qu’elle montre dans le commerce de la vie : l’eus êtes un heureux caractère. De quoi te plains-tu, mauvais caractère ? Les caractères doux et paisibles répandent de l’onction sur tout ce qui Us approche. (M’ae de Lambert.) Les caractères fiers aiment ceux qu’ils servent. (Joubert.) La Fayette est le caractère le plus pur de ta ilévotution. (H. Heine.) Lamennais s’est peu soucié d’être un caractère simple ; il a préféré être un caractère vrai. (Vacquérie.) Les grands hommes, les beaux caractères, tels