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Mongendo et de Menado, dans le N.-E. de l’Ile, abondent en soufre.

Les Hollandais et les Chinois ont presque tout le monopole du commerce de Célèbes. L’exportation consiste en riz, or, cuivre, cire, girofle, muscade, épices, bois de senteur, d’ébén’ts.terie et de construction, chevaux, nids d’hirondelles, peaux, sel, etc. Les principaux articles d’importation sont les cotons, la soie, l’opium, les liqueurs, les métaux travaillés, le fil d’or, le tabac, les porcelaines, la gomme laque, etc.

Ethnographie. Les habitants de l’île Célèbes appartiennent à la race malaise ; ils se subdivisent en cinq peuplades caractérisées par leurs langues spéciales et par des différences dans le type primitif. La. peuplade réellement importante, et prédominante par, le nombre et la supériorité physique, est celle des Mangkassars on Mancassars. Les Mangkassars, de taille moyenne, bien proportionnés, ont la peau d’une nuance brun clair que l’on peut comparer à la cannelle ou au café à demi torréfié. Leurs cheveux sont invariablement noirs, droits et rudes ; ils ont peu ou point de barbe, et en général leur système pileux est très-peu dé velqppé sur le reste du corps -, ils ont la face largo, les sourcils plats, le nez petit et bien fait, les lèvres fortes, mais bien taillées, la bouche grande sans être saillante. Ces habitants de Célèbes sont intelligents et laborieux. Leurs enfants sont soumis à un régime d’éducation très-sévère, qui n’est pas sans analogie avec celui que Subissaient les jeunes Spartiates. Un fait très-rare en Orient et que plusieurs voyageurs ont constaté chez les Mangkassars, c’est une tendance à l’émancipation non-seulement matérielle, mais même morale de

la femme. Il n’est pas rare, en effet, de trouver à Célèbes, principalement dans les classes aisées, des femmes sachant lire et écrire. Le caractère de ces Malais est vif, brave, mais1 colère et vindicatif. Ils ne sont pas de mauvaise foi. Ils ont une habileté toute particulière pour la chasse et pour la pèche, et sont reconnus pour d’excellents cavaliers. Leurs armes sont le kampilan, la sarbacane, l’arc et le kriss, espèce de poignard dont la lame serpentine a environ un demi-mètre de longueur. Ils connaissent aussi les armes a feu, savent manier un fusil et pointer un canon. Leur costume ressemble beaucoup à celui des autres habitants de la Malaisie ; leur nourriture consiste en sagou, riz, viande bouillie ou rôtie, extrêmement épicée, et surtout en poissons et en fruits. Entre leurs deux repas, ils mâchent l’arek et le bétel, boivent du sorbet et furent. Dans les maisons opulentes, on prend du thé, du café et même du chocolat. La polygamie est assez rare chez eux ; quelques chefs très-riches se permettent seuls le luxe de plusieurs femmes. Les Mangkassars professent la religion musulmane, dont ils suivent toutes les prescriptions morales et hygiéniques ; leurs prêtres, nommés aggnis, sont chargés de l’éducation de la jeunesse. Ajoutons que les Mangkassars, comme la plupart des peuples malais, javanais et polynésiens, ont ta détestable habitude de se noircir et de se limer les dents..

Historique. Nous ne possédons sur Célèbes aucune notion historique antérieure à l’arrivée des Portugais, qui, en 1525, abordèrent i Macassar, où ils élevèrent un fort, à l’aide duquel ils purent se maintenir dans l’Ile pendant quelque temps. Les Hollandais, pour monopoliser le commerce si important des épices, les en chassèrent en lfiGO. Les Anglais s emparèrent de Célèbes au commencement du xixe siècle et la rendirent aux Hollandais, en 18U, par le traité de Paris. Ces derniers, après plusieurs guerres sanglantes avec les naturels, ont réuni les principaux souverains de l’île dans une espèce de confédération, dont ils sont les protecteurs. Le gouverneur de la colonie hollandaise préside ta diète et a fait reconnaître sa suzeraineté à toute l’île. Le chef-lieu du gouvernement estMangkassar ou Macassar, appelé aussi Wlaardingen. Les possessions immédiates des Hollandais sont les territoires de Macassar, de Bonthain et de Maros, dans la partie méridionale de l’Ile, avec des chefs-lieux du même nom. 11 y a aussi, dans la partie septentrionale de l’île, un beau et fertile territoire directement administré par les Hollandais. Le reste de l’île est partagé en plusieurs États, tous vassaux du gouvernement de Batavia. Les plus importants de ces petits royaumes sont ceux de Goa et de Boni.

Linguisl. Les idiomes célébiens forment une branche de la famille des langues malaises. Les principaux rameaux de cette branche sont le bougghi, le macassar, le mandhar, le gowiong-tella, le boutong, le manado et le turajas. La plupart s’écrivent avec des caractères particuliers qui les distinguent des autres idiomes océaniens. Leur alphabet est généralement composé de vingt-deux consonnes

et de six voyelles, et il s’écrit horizontalement de gauche k droite, comme le nôtre, mais ses lettres suivent l’ordre du devanagari, c’est-à-dire qu’elles sont groupées suivant les organes qui les produisent. Les consonnes sont divisées en gutturales, palatales, linguales, dentales et labiales.

îo Le bougghi, vougui ou bugis, que l’on appelle aussi oonginois, est parlé par une nation puissante qui habite le sud de Célèbes. Cette nation est divisée en quatre États nommés Bon, ~SVajou, Louhou ou Luwu et Soping,

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dans lesquels se parlent autant de dialectes du bougghr. pet idiome est, sinon le plus ancien, au inoins le plus riche de l’île. Il possède une littérature assez étendue, qui consiste notamment en romans dont les sujets sont tirés des légendes et des traditions nationales ; en histoires relatives aux transactions politiques après l’introduction de l’islamisme ; en poésies diverses, enfin en traductions des meilleurs ouvrages javanais et malais et des livres arabes de dévotion et de jurisprudence. Dans ces derniers temps, la Bible a aussi été traduite en bougghi. Sous le rapport du mérite littéraire, les compositions poétiques desBougghis sont supérieures à celles de tous les autres Océaniens. On y remarque des mètres qui ressemblent à quelques-uns de ceux qu’emploie le sanscrit, et des vers blancs ou non rjmés. Le nom de bougghi veut dire soldat, et dans leurs chants ils célèbrent surtout les prouesses des guerriers. Les principaux dialectes bougghis sont : lebonyen, qui paraît être le plus pur, puisqu’il désigne quelquefois le bougghi lui-même ; ce dialecte est parlé dans l’État de Boni, le plus important de la contrée ; le wajou, parlé dans l’État de ce nom et dans une partie de celui de Passir, dans l’île de Bornéo, ainsi que dans l’île de PouJou-Laut, qui en sont des colonies ; le louhou et le soping, parlés chacun dans l’État qui lui a donné son nom.

Le macassar, mangkassar ou mungkassar est la langue des habitants de la presqu’île sud-ouest de Célèbes, depuis Baloukumba jusqu’à Segere, comprenant les petits États de Baloukumba, Bonthaiu, Tarabaya, Gua, Goa ou Macassar, Maros et Segere. Cette langue n’est pas aussi riche ni aussi polie que le bougghi ; mais, en revanche, elle est beaucoup plus douce. Elle ne supporte pas la rencontre de deux consonnes, et ses mots sont toujours terminés par une voyelle ou par la nasale douce ng. l/alphabet macassar diffère quelque peu de celui du bougghi, mais cette différence est insignifiante. Sous le rapport des productions littéraires, le macassar est moins fécond et en présente de moins anciennes que le bougghi. La Bible a aussi été traduite en cet idiome. Les principaux dialectes du macassar sont : le macassar proprement dit, qui est le plus pur et le plus étendu, et le touratea, parlé dans la petite principauté de ce nom. Le docteur Matthes a publié en hollandais une Grammaire de la langue macassare (Amsterdam, 1858, in-8°) : un Dictionnaire macassar-hollandais et kollandais-macassar (Amsterdam, 1859, gr. in-8°, avec un atlas in-fol. de 17 planches) ; enfin une Chrestomathie macassare, en prose et en vers (Amsterdam, in-8<> de 683 pages).

3° Le mandhar est l’idiome des habitants du petit État de ce nom et de quelques cantons limitrophes. On cite un code, fameux dans tout l’archipel indien, écrit dans cet idiome.

  • a Le gounong-tella ou gorontalo est parlé

dans le district de Gounong-Tella.

5° Le boutong ou buton est le langage des naturels de l’île Boutong, dans le groupe de ce nom. Les habitants des îles Pangansane et Cambyna, qui appartiennent au même groupe,

fiarlent un dialecte du boutong. Le mandhar, e gounong-tella et le boutong ont beaucoup d’affinité entre eux, mais peu avec le bougghi. 6" Le manado, parlé par les habitants du district de Manado, dans la péninsule nord-est de l’île Célèbes, diffère essentiellement du bougghi et du macassar. Il forme réellement un idioméà part dans la famille qui nous occupe.

70 Le turajas est parlé par la nation des Turajas, qui habite le centre de Célèbes, où elle conserve ses anciens usages et son ancienne religion, qui est le culte des astres. On considère les Turajas comme les premiers habitants de l’île. Leur langue a, dit-on, des formes grammaticales plus simples que le bougghi et le macassar ; mais on ne sait pas s’ils 1 écrivent.

CÉLÉBIEN, IENNE s. et adj. (sé-lé-bi-ain, i-è-ne). Géogr. Habitant des lies Célèbes ; qui appartient k cette île ou à ses habitants : Les Célébiens. La population célébienne. Les langues célébiennes.

— s. m. Philol. Nom donné à, divers idiomes de la famille malaisienne, qui se parlent dans l’île Célèbes.

CÉLÉBOGYNE s. nï. (sé-lé-bo-ji-ne — du lât. cœlebs, célibataire, et du gr. gunê, femelle). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la familles des euphorbiacées, comprenant une seule espèce, qui croît en Australie. Il On écrit aussi CiElêbogyne.

— Encycl. Cet arbrisseau, qui est originaire de l’Australie, doit son nom h. un phénomène unique jusqu’à présont dans le règne végétal, l’existence d’un ovaire fécondé sans l’intervention d’organes miles. Ses fleurs, en effet, sont complètement dépourvues d’étamines. En Angleterre ; où il a été introduit vers 1830, cet arbrisseau a néanmoins fructifié plusieurs fois ; de plus, ses grains ont germe et produit de nouveaux individus, ce qui repousse, dit A. de Jussieu, l’hypothèse d’une fécondation hybride. Quoi qu’if en soit, ce phénomène, si étrange au point de vue physiologique, n’a pas encore reçu d’explication satisfaisante.

CÉLÉBRABLE adj. (sé-lé-bra-ble — nid. célébrer). Qui est digne d’être célébré, il Vieux mot.

CELE.

CÉLÉBRANT (sé-lè-bran) part, prés, du v. Célébrer : Des prêtres célébrant la messe.

CÉLÉBRANT s. m. (sé-lé-bran — rad. ec7ebrer). Prêtre qui dit, qui célèbre la messe ou une cérémonie religieuse quelconque : A l’offertoire, le célébrant se tourna vers moi et récita des prières. (Chateaub.)

— Adjectiv. : Le prêlre célébrant.

CÉLÉBRATION s. f. (sé-lé-bra-si-on — du lat. celebraiio ; de celebrare, célébrer). Action de célébrer : Les chaleurs qu’il fallait essuyer dans la célébration des jeux mettaient la patience des athlètes à une rude épreuve. (Barthél.) u Se dit particulièrement de l’action de célébrer une cérémonie, une fête ou une solennité religieuse : La célébration des mystères. La célébration de la messe, des funérailles, d’un mariage. La célébration d’un concile.

Célébration du dimanche considérée sous le rapport do 1 bypiênc publique, de la morale, des relations de famille et de cite (1)E

la), par P.-J. Proudhon. « Dans cet écrit, dit M. Sainte-Beuve, le premier de Proudhon qui compte véritablement dans son œuvre, on trouve le résidu de ses premières études, et en même temps on voit un esprit qui a hâte de se débrouiller : le lion s’y montre, déjà plus qu’à demi sorti du limon. ».V. dimanche.

CÉLÈBRE adj. (sé-lc-bre — du lat. celeber, que l’on pourrait peut-être décomposer ainsi : cele-ber, qui porte la renommée, la gloire, celé correspondant au grec kleos, gloire, et se rattachant ainsi au sanscrit gravas, renommée, gloire. Ce mot sanscrit vient de la racine cru, entendre et signifie ce qui est entendu au loin. De là çravasyu} avide de gloire ; çruta, fameux ; eruri, renommée, etc., ainsi que les noms propres tels que Parlhuçravas, celui dont la gloire est grande, et Satyaçravas, celui dont la renommée est vraie, nom dont Kuhn a signalé la parfaite identité avec le grec Eleocles, Quant à la seconde partie du mot, ber, elle se rapporte à la racine sanscrite bhar, porter). Fameux, renommé, illustre : Un homme célèbre. Un écrivain célèbre. Des femmes célèbres. Un lieu célèbre. On devient célèbre parce qu’on a été maître d’un grand loisir, et l’on perd ce loisir si précieux parce que l’on est devenu célèbre. (Foijten.) Il est rare que tes hommes célèbres aient des enfants qui leur ressemblent. (D’Alemb.) Rien de si célèbre que Pythagore, rien de si peu connu que les détails de sa vie. (Barthél.) Ne cherchez, pas à être célèbre, mais à être utile, (Mm<î de Lamart. mère.) L’homme de bien ne devient célèbre que lorsqu’il meurt victime. (’".) On ne cite qu’un seul chien célèbre par son ingratitude. (Chateaub.) Pellisson est célèbre pour avoir élevé une araignée. (Chateaub.) Les gens trop célèbres n’ont pas te temps de s’arrêter aux choses trop secondaires. (G. Sand.) La vie des hommes célèbres, de ceux qui ont percé et qui sont fils de leurs œuvres, serait une des lectures les plus profitables. (Ste-Beuve.) Louis XIV n’a pas prononcé le mot célèbre : > Il n’y a plus de Pyrénées ; » ce mot revient de droit à l’ambassadeur d’Espagne. (E. Texier.)

..... Les noms les plus célèbres N’ont pas toujours été ce qu’ils sont aujourd’hui. La Chaussée.

— Gramm. Pour savoir si l’on doit dire célèbre par ou célèbre pour, v. la note sur par.

— Syn. Célèbre, fumeux, illustre, renommé.

Ce qui est célèbre est ce dont on parle beaucoup, surtout parmi les personnes instruites, dans les classes éclairées. Fameux marque quelque chose de plus répandu encore ; on en parle en tous lieux et dans tous les rangs de la société ; mais fameux se prend quelquefois en mauvaise part, il y a des brigands fameux comme de fameux conquérants. Illustre marque proprement la gloire, un éclat indépendant des discours des hommes et qui tient au mérite ou à la haute condition. Renommé marque une réputation plutôt commencée qu’achevée ; il se dit des petites choses plus souvent que des grandes : il y a des marchands renommés, des médicaments renommés, etc., et souvent leur renom ne dure qu’une saison.

— Antonymes. Ignoré, inconnu, obscur, oublié.

CÉLÉBRÉ, ÉE (sé-lé-bré) part, passé du v. Célébrer. Solenuisé : Marguerite va seule à l’église, l’unique refuge qui lui reste ; une foula immense remplit le temple, et le service des morts est célébré dans ce lieu solennel. (M m e de Staël.)

— Chanté, louange, vanté : Un événement célébré par les poètes. Il faut, pour être célèbre, être célébré. (Mme du Delfant.)

CÉLÈBREMENT adv. (sé-lé-bre-man — rad. célèbre. Avec célébrité, d’une manière célèbre, u Vieux mot.

CÉLÉBRER v. a. ou tr. (sé-lé-bré — du lat. celebrare ; de celeber, célèbre. Change le deuxième é fermé en è ouvert devant une syllabe muette : Je célèbre, qu’ils célèbrent, excepté au fut. de l’ind. et au condit. prés. : Je célébrerai, nous célébrerions). Solenniser, fêter, accomplir avec une certaine pompe : Célébrer des jeux, une fête. CÉLÉBRER l’anniversaire d’une victoire, il Se dit particulièrement des fêtes, des cérémonies, des solennités religieuses : Célébrer la messe, les saints mystères, l’office divin. Célébrer un concile. Célébsuk un mariage, des funérailles. Au matin, dans le

camp normand, t’évêgue de Bayeux "cÉLÉflKa'IÂ. messe et bénit tes troupes, armé Wun himbérv sous son rochet. (Aug. Thierry.) Les mahométans de l’île de Java célèûrent le premier de l’an par une cérémonie religieuse spéciale. (0. Comettant.)

Je viens, selon l’usage antique et solennel,

Célébrer avec vous la fameuse journée

Où sur le mont Sina la toi nous fut donnée.

Racisb, ■

—, Par anal. Fêter avec enthousiasme, accueillir avec de grandes démonstrations dô joie : Célébrer la venue de quelqu’un.

— Fig. Publier avec éloge, van ter avec éclat, louer avec enthousiasme : Quand les Juifs entrèrent dans la terre promise, tout y célébrait leurs ancêtres. (Boss.) On a tant célébré de grands hommes, qu’il n’y a presque plus de grands hommes. (Volt.) Le plus grand crime de

Voltaire est l’abus du talent et la prostitution réfléchie d’un génie créé pour célébrer Dieu et la vertu. (J, de Maistre.) Ne célébrons jamais que ce que nous aimons.

VotTAIRE.

Dieu fait triompher l’innocence ; Chantons, célébrons sa puissance.

Racine.

— Absol. Dire la messe : Ce prêtre h’a pas encore célébré. L’évêque célébrera ponlificalement.

Se célébrer v. pron. Être célébré, solonnisé ; être loué, exalté : se célébraient ces fameux combats où les vainqueurs étaient couronnés avec des applaudissements incroyables. (Boss.)

•— Syn. Célébrer, exalter, louer, préconiser, prôner, vanter. Louer est le plus simple de tous ces verbes ; il est directement opposé à blâmer, il signifie marquer son approbation par des paroles. Célébrer ajoute a cela une idée de solennité ; c’est louer publiquement, en vue de rendre célèbre ou d attirer des hommages. Exalter emporte l’idée d’une admiration empreinte de quelque exagération ; celui qui exalte fait sonner haut, veut donner une haute idée des personnes et des choses. Préconiser, c’est parler beaucoup d’une chose en la vantant, attirer l’attention publique sur ce qui souvent ne le mérite guère. Prôner présente à peu près le même sens, avec cette différence qu’il est familier et qu’on y attache quelque chose de risible plutôt que d’injuste. Enfin vanter, c’est louer dans un but intéressé, comme un marchand fait sa marchandise.

CELEBRET s. m. (sé-lé-brètt— mot latin qui signifie qu’il célèbre). V. admittatur.

CÉLÉBRISMB s. m. (sô-lé-bri-sme — rad. célèbre). Dans le système de Fourior, Passion de la célébrité, amour de la gloire : Je nomme célébrismk une noble ambition, une ostentation digne de louange. (Fourier.)

CÉLÉBRITÉ s. f. (sé- !é-bri-té — rad. célèbre). Grand renom, réputation qui s’étend au loin ; La célébrité d’une personne, d’une chose, d’un événement, d’un heu. Acquérir de la célébrité. Si l’on réduisait la célébrité à sa valeur réelle, on lui ferait perdre bien des sectateurs. (Duclos.) Quittez-moi la règle et le pinceau ; prenez un fiacre et courez de porte en porte ; c’est ainsi qu’on acquiert de la célébrité. (J.-J. Rouss.) Il y a des célébrités factices auxquelles on travaille toute sa vie et qui finissent à ta mort ; il y a des célébrités qui ne commencent qu’au tombeau et ne finissent plus. (M1110 Necker.) Célébrité : l’avantage d’être connu de ceux qui ne vous connaissent pas. (Chamfort.) bans le monde, on sacrifie sans cesse l’estime des honnêtes gens à la considération, et le repos à la célébrité ; (Chamfort.) L’estime vaut mieux que ta célébrité ; la considération vaut mieux que la renommée, et l’honneur vaut mieux que la gloire. (Chamfort.) La célébrité de Rhodes n’était pas moins grande dans les arts et les lettres que dans le commerce. (Napol. III.) Quand on a les avantages de la célébrité, on eu subit les inconvénients. (M1"" de Qir.)

Le bonheur vaut bien mieux que la célébrité. De Lavilue.

— Par ex t. Personne célèbre  : C’est une célébrité littéraire. Toutes nos célébrités musicales assistaient à ce concours. Les célébrités se montrent presque toujours entourées de sots : ceux qui aiment à se faire voir se rapprochent de ceux qu’on regarde. (Potit-Senn.)

— A signifié Pompe, solennité : Cette cérémonie se fit avec une grande célébrité. (La Bruy.)

— Syn. Célébrité, nom, renom, renommée, réputation. La célébrité est l’éclat qui s’attache aux talents ou aux faits historiques importants ; elle attire l’attention des classes éclairées ou fixe celle de la postérité. Se faire un nom, c’est faire parler de soi, acquérir une certaine célébrité. Renom renchérit sur nom, il suppose qu’on fait du bruit, qu’»n a de la vogue, qu’on est nommé par beaucoup do monde, et souvent ; le renom est donc une véritable célébrité, mais une célébrité actuelle, dans le temps présent plutôt que dans le futur. La renommée diffère du renom en ce qu’elle ne représente pas seulement le bruit, 1 éclat, mais qu’elle.fait penser à toutes les choses qui se d isent ; le renom augmente par cela seul que le nom est prononcé plus souvent ; la renommée s’étend quand on en dit plus long, quand les faits que l’on raconte deviennent plus importants, plus considérables. Réputation est