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leur feroient ft toutes revenir les tetnns aussi durs que quand elles êtoient puceiles. » Dans le même ouvrage, d’Aubignê raconte que, près d’Orléans, une maîtresse du grand prieur Salviati ayant découvert, dans les fosses d’aisances, un coffre qu’on y avait caché durant les guerres, y trouva renfermée une boite sur laquelle on avait écrit : r, de côté. De graves docteurs opinèrent que cette boîte devait renfermer des reliques de sainte Catherine, et qu’elle ne devait être ouverte que par les mains sacrées de l’évêque. On lava donc les doigts du prélat avec de l’eau bénite ; après quoi celui-ci fit trois pas à genoux vers le coffre, et, quand il l’eut ouvert, il reconnut qu’il ne contenait autre chose que des confitures de coing. Le plus signalé miracle de sainte Catherine est le suivant : un Irlandais, ayant entrepris un voyage h Jérusalem, fut pris par les Sarrasins et condamné à mort. La veille de son trépas, il implora sainte Catherine, pour laquelle il avait toujours eu une grande dévotion, et dont l’image était suspendue dans son oratoire ; puis il s’endormit, et, le lendemain, à son réveil, il se trouva transporté dans son oratoire, aux pieds de l’image de sainte Catherine. Ce miracle le décida h entrer dans une maison de moines, où il termina sa vie.

Nous n’avons pas abordé, dans cet article, une question fort obscure : Quelle est la sainte Catherine qui fut mariée à Jésus-Christ ? Est-ce Catherine de Sienne ? est-ce Catherine d’Alexandrie ? Les biographes sont divisés sur cette question, les peintres noie sont pas moins. Rien n’empêche, selon nous, do concilier les deux opinions, en admettant deux mariages mystiques, à moins qu’on ne préfère les rejeter 1 un et l’autre.

— Iconogr. Si l’on en croit les hagiographes, la jeune Catherine, fille de Cestus ou Costus, t}ran d’Alexandrie, avait en partage la beauté et la science ; mais, imbue des doctrines des philosophes, elle no voulait pà"s entendre parler du christianisme, et, d’un autre côté, elle témoignait pour le mariage la plus grande

aversion. Un ermite parvint cependant à piquer sa curiosité en fui promettant un époux supérieur a elle en toutes chose», supérieur même à toutes les autres créatures. Désireuse de voir un époux si parfait, Catherine se décida, d’après le conseil de l’ermite, à prier devant une Vierge tenant son fils sur ses genoux. Après sa prière, elle s’endormit et vit en songe le Christ, beau par’dela toute beauté (ultra omnem pulchritudinem speciosum). Marie offrit à son fils ia jeune princesse pour épouse ; il la refusa, «n disant qu’elle n’était point belle. « Catherine s’éveilla, éprise d’amour et s’attrista jusqu’à la mort. » Elle alla trouver l’ermite, qui saisit cette occasion pour l’instruire dans la foi chrétienne et la baptisa. La nuit suivante, nouvelles prières, nouveau sommeil, nouveau songe. Catherine revit le Christ, environné d’anges et plus éclatant que le soleil, qui consentit, cette lois, à la prendre pour épouse et lui mit au doigt un anneau divin, qu’elle y retrouva à son réveil. Telle est la gracieuse légende que les artistes les plus célèbres ont retracée à l’envi, sous le titre de : Mariage mystique de sainte Catherine (v. ci-après). Il est à remarquer que c’est toujours Jésus enfant qu’ils ont mis en scène. « Rien, cependant, ne les empêchait de choisir une autre époque de la vie du Christ, a dit M. Guizot. Ils auraient pu le montrer un

peu au-dessus de l’âge où il parut dans le

temple, au milieu des docteurs étonnés de sa beauté autant que de sa sagesse ; et cette divine adolescence s’unissant, sous les auspices d’une mère, à la pureté virginale, eût offert sans doute le tableau le plus gracieux que l’imagination fût capable de concevoir ; ils auraient pu le représenter dans sa gloire, tel qu’il est assis auprès du trône de son père, et, à la prière de Marie, abaissant ses regards sur son humble épouse. Telle parait même avoir été l’idée du légendaire ; niais, le génie des peintres les a mieux inspirés : ils ont senti que, dans un pareil sujet, la condition la plus nécessaire était d’écarter tout ce qui pourrait arrêter l’esprit sur l’idée d’une union terrestre ; et l’enfanee du Christ a conservé à l’amour do Catherine tout ce qu’il a de mystique, en lui laissant son caractère indéterminé entre l’impression causée par l’objet sensible et le désir d’une possession purement intellectuelle. » Devenue chrétienne, Catherine n’eut rien de plus pressé que de chercher à convertir ses anciens maîtres les philosophes, et elle y réussit, au dire de ses biographes. Ce triomphe a inspiré le distique suivant, placé au bas d’une estampe publiée par Sadler, d’après Martin de Vos, et où la sainte est représentée assise et lisant, près du péristyle d’un temple ;

Faeundn et tapiens vieil Catharinn tyranman, Jtnhuit et Càristi cognitione sojihos.

Une composition de Claude Vignon, gravée par Ch. Andran, nous montre la sainte présentant a la Vierge des philosophes convertis. Sainte Catherine passe, d’ailleurs, pour être la patronne des philosojjlies. C’est le titre que lui donne une belle estampe de N. Bazin, gravée d’après une peinture du Guide (1689), et où la jeune vierge est représentée en riche costume, ayant sur la tête une couronne royale et au doigt l’anneau mystique. Un tableau de Ribalta, qui fait partie de la galerie Esterhazy, à Vienne, nous fait voir sainte Catherine prenant la défense de la religion chrétienne devant l’empereur Maximin, qui donne ordre de Varrêter et de la conduire au

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supplice ; non intrépidité excite l’indignation de trois vieillards et l’admiration d’une jeune femme ; son attitude est un peu théâtrale, mais la figure est charmante. Le même sujet a été traité par le Piuturicchio, dans une peinturer du Vatican, et par un artiste contemporain, M. Gendron (v. ci-après).

Le Martyre de sainte Catherine a été retracé fréquemment par les peintres ; Ce martyre présente deux scènes distinctes : dans la première, la sainte, condamnée à avoir le corps déchiré par une roue garnie de dents de fer, est délivrée tout à coup par un ange, qui fond du haut du ciel, brise la roua et renverse les bourreaux ; la seconde scène est la décapitation de la jeune vierge. Le premier de ces sujets a été traité par Masaccio (avec divers autres épisodes de la vie de la sainte, dans l’église Saint-Clément, à Rome) ; par Jules Romain (tableau de la. galerie Adorno, à ; Gênes) ; Gaudenzio Ferrari (v. ci-après) ; Jacopo Bassano ’tableau du palais Pîtti, gravé par Lorenzini) ; Paul Véronèse (musée des Offices) • le Cerano (église de Sainte-Marie, près Saint-Celse, k Milan) ; Annibal Carrache (palais du Quirinal) ; Bugiardini (gravé par Lasinio) • Lucd délia Robbia (bas-relief en faïence, figures blanches sur fond bleu, musée de Cluny) ; Francesco Xantho du Rovigo (plat en faïence de la fabnuue d’Urbino, signé et daté de 1535, même musée) ; Brebiette, Jérôme Hofifei-, Mario Kartaro (1567) ; 11. Montagna, Bolswert, W. Kilian, etc. Les ouvrages de ces six derniers artistes sont des estampes. Le Martyre de sainte Catherine par l’épét a été peint par Lucas Cranach (musée de Dresde). Un tableau de Gilles de Rye, au musée de Vienne, représente VInMtmation de sainte Catherine : trois anges soutiennent la sainte ; un quatrième descend du ciel et lui apporte la palme et la couronne du martyre. Le même sujet a été traité par Cornelis Cort, dans une estampe datée de 1575, et par Luini, dans un tableau gravé par Michèle Bisi. Un bas-relief de Luca délia Robbia, qui fait pendant, au musée de Cluny, avec celui du Martyre, représente la sainte emportée au ciel par des anges. Cette Assomption de sainte Catherine a été peinte par plusieurs artistes, notamment par Bernardino Luini. F, Bissolo et Jacob de Wit ont représenté le Couronnement de sainte Catherine, le premier dans un tableau qui est à la pinacothèque de Venise, et qui a été gravé par Zuliani ; le second, dans une jolie esquisse que possède le musée de Rotterdam. Un charmant petit tableau du Parmesan, qui est au musée de Parme, etdont il existe une. répétition su musée de Vienne, nous montre ia sainte assise dans un paysage, avec deux anges ; qui cueillent pour elle des feuilles de palmier. Elle tient d’une main la roue, instrument de son supplice, la palme du martyre et un crucifix, dans une peinture du musée Napoléon III, exécutée par «n artiste byzantin, nommé Biktor (Victor), que l’on croit avoir vécu au commencement du xvne siècle.

Le plus souvent, les attributs donnés à la sainte sont la couronne royale, la roue brisée et l’épée, instruments de son martyre, lapalme, et quelquefois un livre, pour rappeler qu’elle est la patronne des philosophes. Son costume est ordinairement celui d’une reine. Tantôt elle s’appuie sur sa roue, tantôt elle la foule aux pieds où elle l’a simplement près d’elle ; cette roue-ou plutôt ce fragment de roue est son attribut spécial, d’où lui est venu le nom de Sainte Catherine de la roue ou à la roue (délia ruota), que lui ont donné les Italiens. Elle a été représentée isolément, avec les divers attributs que nous avons indiqués (sauf quelques suppressions ou modifications peu importantes), par Hubert van Eyck (musée de

Vienne) ; Jean van Eyck (volet d’un triptyque, au musée de Dresde) ; Christophe Sehwartz (musée de Munich) ; Bernardino Luini (musée de Munich, National - Gallery et galerie Esterhazy, à Vienne) ; Lucas de Leydé et Calvi (palais Giustiniani, à Gênes) ; Michel Coxcie (musée de Munich) ; Heemskerk (musée de Munich) ; Lorenzo Pacinelli (pinacothèque de Bologne) ; le Titien (musées de Vienne et de Florence) ; Paul Véronèse (musée des Offices) ; Bernardo Strozzi (galerie Spinola, à. Gênes) ; le Baroche (au Louvre) ; un anonyme de l’école de RaphaËl (musée Napoléon III) ; un anonyme de l’école allemande du xvie siècle (musée de Cluny) ; Carlo Dolci (galerie Schonborn, à Vienne), etc. Citons encore diverses estampes de Séb. Barras, d’après le Bassan ; de V. Benucoi, d’après Fr. Ghirlandajo : de Bolswert et de M. Aubert, d’après Rubens ; de Rubens, lui-même ; de Cl. Mellan, d’après Vouet ; de Th. de Leu, Ganière, Jean Leclerc, Barbé, Martin Zazinger, Albert Durer, Aug. Carrache, Bloteling, d’après un dessin du Corrége ; de J.-G. van Muller, d’après Léonard de Vinci (1817) ; de T. Galle, d’après D. Teniers (jolie figure de Flamande debout, dans un paysage) ; de Collaert, d’après M. de Vos, etc. Une sculpture de l’église de Brou, qui a été lithographies récemment à Lyon, représente sainte Catherine tenant d’une main un livre et plongeant de l’autre main une.épéa dans la tête d’un homme barbu, qui personnifie sans doute la fausse philosophie. Un groupe en bois attribué à Lucas de Leyde, une statue en bois de l’école allemande du xv> siècle, un petit groupe en ivoire de la même époque et une statuette en ivoire du xvne siècle, qui se trouvent au musée de Cluny, nous offrent d’intéressantes représentations de sainte Ca CATH

therine. Le même musée possède une peinture sur bois de l’école flamande, où la légende de la sainte est retracée en plusieurs compartiments. Les principaux épisodes do cette légende se trouvent aussi réunis dans un vitrail du Xii" siècle de la cathédrale d’Angers et dans une grande estampe publiée à Anvers par E. Hoefwinkel (cabinet des estampes, a la Bibliothèque impériale). Enfin, nous retrouvons sainte Catherine dans une foule de compositions où elle joue un rôle plus ou moins important ; c’est une dés saintes que les artistes italiens ont placées le plus souvent près du trône de la Vierge et de l’Enfant Jésus (v.Vibkob et Saintb Familuk). Un tableau de Paul Véronèse, qui est au Louvre et qui a été gravé par Brebiette, nous la montre présentant saint Benoit à la Madone et à l’Enfant. Elle a été représentée aussi en compagnie d’autres saints, par Fra Angelico, dans le célèbre tableau du Couronnement delà. Vierge (Louvre) ; par Bonifazio (Louvre) ; Q. Metsys (musée de Munhih) ; Holbein (musée de Berlin) ; le Guerchin (musée de Milan) ; un anonyme de l’école italienne du commencement du xve siècle (musée Napoléon III, numéro 87), etc.

Catherine d’Alexandrie (SAINTE), tableau de

B. Luira.à la pinacothèque de Munich. Lasainte, représentée de face, à mi-corps, accoudée sur la roue, instrument de son martyre, est richement costumée à la mode milanaise du

xvp siècle. Son visage charmant, qu’anime un délicieux sourire dont Luini semble avoir dérobé le secret à la Joconde de Léonard.de Vinci, est encadré par une chevelure soyeuse, divisée en boucles légères dont deux se joignent et se nouent sous le menton. Sa robe, décolletée et échancrée sur la poitrine, est bordée, autour du col et aux manches, de perles et de pierreries. Sa main droite tient une palme ; la gauche est levée et montre le ciel. Cette gracieuse figure se détache sur un fond de paysage accidenté où l’on distingue quelques fabriques. Le tableau, peint sur bois, a été lithograpnié dans la Galerie de Munich publiée par M. Piloty.

Catherine d’Alexandrie (REPRÉSENTATIONS DIVERSES DU MARUGB DE sainte). Il est peu de sujets qui aient eu plus souvent les Honneurs de la peinture que les noces mystiques de sainte Catherine avec l’Enfant Jésus. Sainte Catherine d’Alexandrie pouvant prétendre, par sa naissance, au plus orillant mariage, ne voulut avoir d’autre époux que le Sauveur. Plusieurs peintres ont cru que la légende se rapportait à sainte Catherine de Sienne, et bien des biograçhes sont de leur avis, affirmant que la sainte se vanta d’être en commerce direct avec Jésus. C’est sainte Catherine de Sienne que Fra Barlolommeo a placée dans son beau tableau du Louvre, que nous décrivons ci-après ; l’artiste, qui était dominicain, devait naturellement préférer l’opinion qui attribuait à une religieuse de son ordre 1 honneur d’avoir épousé... mystiquement le Christ. Le Corrége et la plupart des autres peintres ont pris soin de désigner la fiancée de Jésus par les attributs de son martyre : la roue brisée, l’épée et la palme. Le Calabrese n’a pas manqué de représenter ces fiançailles mystiques dans la série de tableaux qu’il a consacrés à peindre la Vie de sainte Catherine d’Alexandrie, dans l’église de San-Pietro-a-Majella, à. Naples. Parmi les innombrables compositions que ce gracieux sujet a inspirées aux artistes des diverses écoles, nous nous contenterons de citer les suivantes :

Tableaux du Corrége, de Hans Memling, de Paul Véronèse, du Pordenone, de C. Maratte (v. la description ci-après). — Tableau d’Orazio di Domenico Alfani, au Louvre : sainte Catherine d’Alexandrie, appuyée sur un fragment de roue et tenant une palme, est agenouillée au pied du trône occupé par la Vierge et la Bambino. Saint Antoine de Padoue, tenant une branche de lis d’une main et un cœur de l’autre, et saint François d’Assise, portant un livre et un crueifix, sont debout de chaque côté du trône. — Tableau d’Alexandre Véronèse, au Louvre : la sainte, debout et vue de profil, appuie une main sur la roue et présente l’autre à l’Enfant, Cet ouvrage, qui a fait partie de la collection de Mazarm, a été gravé par Scotin. — Tableau d’un artiste inconnu do l’école siennoise (xive siècle), au musée Napoléon III (numéro 5l) : des anges et des saints entourent le trône de la Vierge ; la sainte est agenouillée devant l’Enfant Jésus, qui lui met l’anneau au doigt. — Autre tableau du même musée (numéro 55) et de la même école : la Madone tient la main de sainte Catherine et la rapproche de celle de Jésus ; plusieurs anges entourent la composition. — Plat en faïence du musée de Cluny, fabriqué à Faenza, au xvi" siècle : la fiancée est sainte Catherine d’Alexandrie.

Tableau d’Alessandro Tiarini, à la pinacothèque de Bologne : le Bambino montre l’anneau à sa mère ; celle-ci prend la main de la mariée, qui semble fort timide. Le fragment de roue que porte un ange ne laisse pas de doute sur le nom de la sainte. Un autre ange porte la tour de sainte Barbe, et un troisième tire par une chaîne le monstre dompté par sainte Marguerite ; on ne voit de ces deux saintes que les têtes dans l’ombre. Saint Joseph est assis au pied du trône de la Madone, dans une attitude méditative. Au fond, une arcade s’ouvre sur un paysage, — Tableau de

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Pompeo Battoni, au Quirinal : figures très-gracieuses.

— Tableau de Scipione Pulzone,

au palais Doria, à Rome. — Tableau de Beltraflio, au musée de Turin : têtes charmantes ; joli effet de lumière. — Tableau de Filippino Lippi, dans l’église de Samt-Dom’miqu%, à Bologne : auprès de la sainte, on voit saint Paul, saint Sébastien, saint Jean-Baptiste et un autre saint Cette peinture, qui, au dire do Vasari, mérite les plus grands éloges, porte l’inscription suivante :

OPVS PHILIPPINI FI.OR. ICT. A. D. MCCCCCI.

Elle a été restaurée avec soin, il y a quelques années. — Tableau de Giovanni Manozzi, au inusée des Offices : il n’y a ici que trois personnages, la Vierge, le Bambino et sainte

Catherine.

Tableau d’Abraham van Diepenbeek, au musée de Berlin : Jésus, debout sur sa mère, met l’anneau au doigt de sainte Catherine, agenouillée ; saint Joseph, saint François et le petit saint Jean, avec son agneau, sont les témoins du mariage mystique. Ce tableau, exécuté dans le style de Rubens, offre une belle lumière et une grande fraîcheur de coloris ; les enfants sont bien modelés ; les deux femmes sont des Flamandes. Bonnes drape» ries ; fond d’architecture. — Tableau de Dietrich, au musée de Berlin : près du groupe formé par la Madone, le Bambino et la sainte, un ange tient le glaive et la roue, instruments du martyre de Catherine d’Alexandrie, et deux autres anges répandent des fleurs. Peinture médiocre. — Tableau de Girolamo Mazzuola, au musée de Berlin : le petit saint Jean, saint Paul, ’sainte Barbe et un saint évêque assistent au mariagé ; dans le fond, trois anges soulèvent un rideau. — Tableau de Thomas Wille bords, au musée de Berlin : la sainte a un vêtement de couleur très-sombre. Fond d’architecture, avec échappée sur la campagne. « Bonne peinture, dit M. Waafen. » — Tableau de Lorenzo Lotto, au musée e Munich : « La Vierge, de face, la téta baissée, nous offre un visage insignifiant, dit M. Lavice ; sainte Catherine, à genoux, n’est

Îias plus attrayante avec ses deux mentons et e profil coupé en deux par les cordons de sa fevronnière ; Jésus, debout sur sa mère, so levé d’une façon peu gracieuse pour poser la bague ; saint Joseph regarde cette scène avec un mouvement de bouche dédaigneux. Coloris vif, dessin sec. ■ M. Viardot dit de cette, peinture qu’elle est ■ très-finement touchée, mais dure et ferme pour un Vénitien, » et qu’on y reconnaît le style de Bellini, dont Lotto fut l’élève plutôt que celui du Giorgione, dont il se fit plus tard l’imitateur. — Tableau de Van Dyck, vendu 2,000 livres à la vente de la collection de Vauge, en 1784. — Tableau du

Cortone, au Belvédère, à Vienne : trois figures seulement, vues jusqu’aux genoux ; la meilleure est celle de 1 Enfant JésuS ; les têtes des femmes sont rondes et sans caractère. Fond de paysage. — Tableau de Lucas Cranach, au Belvédère : la Vierge, assise sous un arbre, tient sur ses genoux le Bambino, qui met Vanneau au doigt de la sainte, assise devant lui. À côté de la Madone est sainte Rosalie, qui embrasse affectueusement Jésus et lui présente une petite corbeille pleine de roses. Derrière elle se tiennent deux autres saintes : l’une, priant ; l’autre, offrant à l’Enfant une grappe de raisin rouge sur un linge blanc. On aperçoit dans la lointain des rochers escarpés et de hautes montagnes, sur l’une desquelles est un château fort. Les figures, vues jusqu’aux genoux, sont d’un style pou élégant ; mais elles ont des expressions naïves et vraies, — Tableau de Domenico Feti, au Belvédère : le mariage a lieu en présence de saint Pierre le dominicain, et de saint Dominique, tenant un lis ; tous deux debout. Fitures de grandeur naturelle, peintes avec eaucoup de vigueur, dans le style du Caravage.

— Petit tableau sur cuivre de Mathieu Gondolach (IGU), au Belvédère : la Vierge, assise sur un trône élevé, tient sur ses genoux le Bambinoj qui montre une bague d’or à sainte Catherine, agenouillée devant lui, et prête à lui baiser le pied. De chaque côté du trône sont : saint Mathias, ayant un livre à la main, et sainte Hélène, portant une croix ; ce sont les portraits de l’empereur Mathias et de l’impératrice Anne, sa femme. En arrière, d’autres saints sont debout ; au ciel est une gloire d’anges. La peinture a poussé au noir.

— Tableau de Giovanni-Giacomo Sementi, au Belvédère : Marie tient par les épaules la sainte, agenouillée, derrière laquelle un grand séraphin est debout. De jolis petits anges regardent la scène du haut du ciel. Le profil de la fiancée est charmant. — Tableau de Giulio-Césare Procaccini, galerie Lichtenstein, à Vienne : la sainte, fort jolie, baisse la tête en souriant ; deux grands anges assistent au mariage.

Tableau du Parmesan, dans la galerie de lord Stafford, à Londres : la sainto présente une de ses mains à l’Enfant, qui lui met au doigt l’anneau nuptial.’et elle appuie l’autre sur une table, près de laquelle est la roue garnie de dents de fer, instrument de son supplice. Saint Joseph est placé près de la Vierge. Ce tableau, qui a fait partie de la galerie Borghèse, a été gravé par Agar, dans le recueil intitulé : British Gallery. Il existe des compositions semblables du Parmesan, dans la galerie de lord Grosvenor, à Londres, et au musée de l’Ermitage, à Saint-Pétersbourg. Le Louvre en a une qui a été attribuée h