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des officiers, sous-officiers et caporaux qui composent une de ces divisions. Ces divers grades forment, en effet, comme un cadre que les soldats viennent remplir. Cela est si vrai que, dans certains pays, en Prusse notamment, on ne, laisse, en temps de paix, subsister que les cadres, et les événements dont l’Allemagne vient d’être le théâtre prouvent que cette organisation ne compromet en rien la puissance militaire d’une nation. Elle lui permet, au contraire, de réaliser des économies et de laisser à l’agriculture les bras dont elle a besoin. ’ **

On désigne aussi sous le nom de cadre l’ensemble de tous ceux qui, dans l’armée, exercent un commandement. Envisagé à ce point de vue, le cadre se divise en quatre classes :

La première classe, dite des sous-officiers, comprend les sergents, les maréchaux des logis, les adjudants ; •

La deuxième, dite des officiers subalternes, les sous-lieutenants, les lieutenants, les capitaines ;

La troisième, dite des officiers supérieurs, les chefs de bataillon, chefs d’escadron, lieutenants-colonels, colonels ;

La quatrième, dite des officiers généraux, les généraux de brigade, les’généraux de division, les maréchaux de France.

La même classification se retrouve dans le cadre de l’armée de mer.

Cadre de réserve. Il comprend les officiers généraux de terre et de mer que leur âge ne permet pas de maintenir dans la première section de l’état-major général. Ce cadre, supprimé par décret du 3 mai 1848, a été rétabli le l« décembre 1852. Les maréchaux de France, les amiraux, les’généraux de division ayant commandé en chef, les vice-amiraux qui remplissent les conditions nécessaires pour être élevés à la dignité d’amiral et qui ne peuvent l’obtenir faute de vacances, sont toujours considérés comme en activité et ne figurent pas sur le cadre de réserve.

Quant aux autres officiers généraux, ils en font partie dès qu’ils ont atteins (a limite d’âge. Cette limite est fixée à soixante-deux ans pour les généraux de brigade, à soixante-cinq ans pour les généraux de division et les contreamiraux, à soixante-huit ans pour les viceamiraux.

Les officiers généraux inscrits au cadre de réserve ne touchent que les trois cinquièmes de leur solde, sans les accessoires. Ils peuvent être rappelés à l’activité, mais seulement en temps de guerre, et à l’intérieur de l’empire.

CADRER v. n. ou intr. (ka-dré — rad. cadre). Convenir, concorder, s’accorder, aller bien avec autre chose : La réponse ne cadre pas avec la demande. (Acad.) Les dépositions de ces témoins ne cadrent guère ensemble. (Acad.) Les explications ne cadrent pas avec le texte. (Boss.) Celte loi cadke bien mat avec l’opinion des hommes. (La Bruy.) Cet événement n’a pu cadkkh fortuitement avec la prophétie. (J.-J. Rouss.) Je n’ai pas cherché à faire cabrer ces deux résultats. (Turgot.) Vous ne pouviez choisir « ?i endroit qui cadrât mieux avec l’histoire que je vous ai promise. (Scribe.) Les systèmes des communistes ne cadrent pas avec la nature humaine. (Mich. Chev.) Racontez, madame, dit-il, pour voir si les deux récits cadreront bien l’un avec l’autre. (Alex. Du m.)

Les livres cadrent mal avec le mariage.

Molière.

Mais pour voir si les vers cadrent a la matière, Faisons-en, vous et moi, l’anatomie entière.

Boursault.

Cadrer à, suivi d’un infinitif, Concourir à, s’accorder pour : Il n’y a nul doute que Darius le Mëde ne puisse avoir été un Assuérus ou Cyaxare, et tout cadre à lui donner un de ces deux noms. (Boss.) Cette locution a vieilli.

ir Cadrer à quelqu’un, S’accommoder à ses idées ou à ses goûts : Il est souvent plus court et plus utile de caereu aux autres que de faire que les autres s’ajustent à nous. (La Bruy.) il On dit aussi Cadrer aux vues, aux idées, aux goûts de quelqu’un :

Je suis presque tenté, pour cadrer à vos vues, D’oter mon habit’vert et de me mettre en noir. A. de Musset.

— Absol. Aller bien, convenir :

Mon dessein n’était pas d’étendre cette histoire ; On la savait assez ; mais je me sais bon gré, Car l’exemple a très-bien cadré.

La Fontaine.

— Comm. Faire cadrer un compte, En modifier les chiffres de façon a obtenir un total voulu ou connu d’ailleurs.

—Techn. En termes de chamoïseur, de mégissier, etc., Etendre une peau sur le cadre ou la herse pour la travailler : Quand les buffles sont essorés, on les cadre. (Fontenelle.)

—Antonymes. Déparer, détonner, grimacer, jurer.

CADRILLE s. f. (ka-dri-lle). Art milit. âne. Syn. de quadrille.

CADRITE s. m. (ka-dri-te). Hist. relig. Membre d’un ordre monastique turc fondé à. Bagdad, en 1165, par Abd-ul-Cadir-Guilang.

CADRIYÉ s." m. (ka-dri-ié). Hist. relig. L’une des six classes qui comprennent les soixante-douze sectes musulmanes.

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CADROY (Pierre), conventionnel, mort en 1813 ; Député des Landes en 1792, il vota la réclusion du roi, fut envoyé en mission à Marseille après le 9 thermidor, et participa aux réactions sanglantes de cette époque. Il siégea encore au conseil des Cinq-Cents, fut déporté comme ro3raliste au 18 fructidor, et devint maire de Saint-Sever sous le Consulat.

CADRY (Jean-Baptiste), théologien français, connu sous l’anagramme de Darcy, né a Trez en 1680, mort en 1756. Après avoir achevé ses études en 1710, il entra dans les ordres, devint vicaire de Saint-Étienne-du-Mont et de Saint-Paul à Paris, et se fit, comme prédicateur, une réputation qui lui valut d’être nommé chanoine et théologal à Laon, en 1718. Destitué en 1721, à cause de sa vive opposition à la bulle Unigenitus, il se vit obligé de fuir de retraite en retraite, et, après avoir habité quelque temps Palaiseau, où il composa plusieurs ouvrages, il trouva enfin un asile près de Caylus, évêque d’Auxerre. Ce prélat étant mort en 17-48, il se retira à Savigny, où il ter" mina sa vie. Nous citerons, parmi ses ouvrages : Apologie pour les chartreux, etc. (Paris, 1725, 1)1-4°) ; Preuves de la liberté de l’Église de France dans l’acceptation de la constitution Unigenitus (1726, in-4») ; Histoire de la con-. damnation de l’évêque de Senez (1728, in-4«) ; Observations théologiques et morales contre le P. Berruyer, 3 vol. in-12).

CADSAND, île et ville de Hollande. V. Kad-

SAND.

CADSURA. V. KADSURA.

CADUBRiDM, nom latin de Cadore.

CADUC, UQUE adj. (ka-duk, u-ke — lat. caducus, même sens ; de cadere, tomber). Sujet, exposé a tomber : Un bâtiment vieux et caduc. Quel architecte est celui qui, faisant un bâtiment caduc, y met un principe pour se relever de ses ruines ! (Boss.)

— Par ext. Se dit d’un vieillard ou d’un vieil animal qui est cassé, dont les forces sont abattues par Vàge : Être caduc. Devenir caduc. Un père si vieux et si caduc. (La Bruy.) . Une famille ne pourrait subsister toute seule si elle était uniquement composée de vieillards caducs. (B. de St^P.) Tuer un chien devenu caduc au service de la famille, c’était une sorte d’impiété. (Chateaub.)

C’est trop d’être éconduit et traité de caduc.

E. Auoieb.

tl Qui appartient aux personnes caduques : Age caduc. Santé caduque. L’esprit de vie s’éteint en moi par degrés ; mon âme ne s’élance plus qu’avec peine hors de sa caduque enveloppe. (J.-J. Rouss.) Les passions caduques d’une cinquantaine de vieillards ne m’offrent aucune prise sur elles. (Chateaub.) Achève donc ton ouvrage.

Viens, 6 favorable mort,

De ce caduc assemblage

Rompre le fragile accord,

J.-B. Rousseau.

— Fig. Périssable, précaire, passager : La récompense des élus de Dieu est une récompense éternelle ; au lieu que les récompenses ’du monde sont caduques et périssables. (Bourdal.) Dans notre littérature caduque, sauf quelques exceptions, il n’y a de vivant que les morts, (Ch, Nod.)

De nos jours, ma gloire caduque Cherche à rappeler ses vertus. Scribe. Il Peusolide, mal fondé : Leroyaume de JésusChrist n’est pas de ce monde, et la comparaison* que vous pouvez faire entre ce royaume et ceux de la terre est caduque. (Boss.) il Inus. Un côté du génie de Bossuet, c’est précisément l’emploi de ces expressions, anciennes déjà, mais toutes nouvelles par l’énergie du sens qu’il leur prête, et que personne, te plus souvent, n’a osées et ne pouvait oser après lui. H Nul, qui n’est pas compté, dont il n’est pas tenu compte : Le père et le fils étant d’avis différents, leurs voix ne seraient comptées que pour une, et elle serait caduque. (St-Sim.)

— Jurispr. Se dit des legs et donations considérés comme non avenus dans certains cas prévus par la loi : Mon oncle m’avait légué sa bibliothèque ; mais un incendie qui l’a détruite a rendu mon legs caduc. La donation à un établissement public est caduque, lorsqu’elle n’est pas autorisée par le gouvernement. La dot était caduque après la mort de la femme. (Montesq.)

— Pathol. Mal caduc, Epilepsie, maladie appelée aussi haut mal. Le nom de mal caduc lui vient sans doute de ce que les personnes qui en sont atteintes font ordinairement une chute au début de chaque accès, il Tomber du mal caduc, Être épileptique.

— Anat. Membrane caduque, Membrane qui se développe à la face interne de l’utérus, à l’époque de la fécondation, et qui est expulsée avec le fœtus au moment de 1 accouchement, circonstance à laquelle elle doit son nom. Il Substantiv. Nom de la même membrane : La caduque.

— Zool. Se dit de tout organe qui ne persiste pas, comme les pattes de certains insectes.

— Bot. Qui ne persiste pas, qui se détache spontanément du végétal avant la mort de celui-ci : Calice caduc. Stipules caducs. Corolle caduque. Feuilles caduques. Les prairies du sombre empire devaient être couvertes de menthe, ainsi que d’asphodèle et autres tiges herbacées caduques et pâles. (Val. Parisot.)

C&DU

La corolle est caduque dans la vigne. {C. d’Orbigny.)

—Antonymes. Robuste, vigoureux ; vivace, persistant, en botanique.

— Encycl. Bot. On peut dire que tous les organes des végétaux sont caducs, puisque, en

fénéral, ils se détachent de la plante au boutun temps plus ou moins long. Les feuilles dites persistantes, comme celles des arbres verts, ue restent guère que trois ou quatre ans sur l’arbre. Cependant on réserve le mot caduc pour les organes qui se détachent au bout d’un temps assez court, par exemple, pour les feuilles qui, développées au printemps, tombent à l’automne de la même année. Quelques organes ont une durée dont la brièveté est.poussée à ses dernières limites, dont l’existence est en quelque sorte éphémère ; on’leur donne alors 1 épithète de fugaces ; tel est le calice du pavot.

— Anat. Hunter avait remarqué et signalé l’existence d’une membrane enveloppante de l’œuf humain et tombant à chaque grossesse ; c’est en raison de cette propriété qu’il nomma caduque cette membrane, regardée aujourd’hui comme la muqueuse de l’utérus hypertrophiée pour satisfaire a de nouvelles fonctions. Avant Hunter, Arétée, Fabrice d’Aquapendente, Harvey et Albinus avaient signalé les phonomènes physiologiques qui accompagnent le développement de la caduque.

Le point le plus curieux de l’histoire de cette membrane a été longtemps un sujet de controverse parmi les physiologistes et les accoucheurs ; nous voulons parler de son mode de formation. On admettait anciennement que l’œuf, sortant de la trompe pour arriver dans l’utérus, trouvait l’orifice extérieur de cette trompe oblitéré par une membrane de nouvelle formation produite par exsudation de l’utérus ; c’était là la caduque vraie, externe, utérine. Cependant l’œuf, repoussant cette membrane, s’en coiffait comme d’un capuchon, et s’entourait ainsi d’une nouvelle enveloppe formée d’un feuillet réfléchi de la caduque utérine : c’était là la caduque ovulaire ou réfléchie. On supposait, entre les deux feuillets de cette caduque, un liquide, l’hydropérione, et la membrane s’appelait elle-même périone ou périvone. Mais, comme au point où 1 œuf est le plus rapproché des parois de la matrice, on pouvait observer facilement un épaississement et un développement de vasculartsation dans la caduque, il fallait encore admettre, par une nouvelle hypothèse, qu’il s’organisait en ce point une membrane vasculaire de nouvelle formation : c’était la caduque tardive, caduque inter-utéro-placentaire.

Ce qui détruit de fond en comble la théorie compliquée que nous venons d’exposer, c’est qu’elle ne repose que sur un tissu de suppositions injustifiées par l’observation. Lorsque l’œuf arrive dans la matrice, il ne trouve pas l’ouverture de la trompe oblitérée, il la trouve libre. Seiler, Sabatier, Mayer, les Webers, J. Reide, às> Baër, investigateurs infatigables et connus par leurs recherches savantes sur la constitution de l’œuf, se sont rattachés à une autre théorie, adoptée et développée plus récemment par MM. Coste et Courty. Elle se présente avec tous les caractères d’une vérité démontrée par l’expérience et l’observation, et c’est elle que nous allons exposer en quelques mots.

Suivant la doctrine universellement adoptée aujourd’hui, la caduque n’est autre que la membrane muqueuse utérine, boursouflée, épaissie, condupliquée, et emprisonnant l’œuf dans un de ses replis. La caduque, en effet,

firésente les mêmes éléments anatomiques que a muqueuse utérine à l’état normal ; et, si cette preuve n’était pas regardée comme suffisante, rappelons les phénomènes dont la muqueuse utérine devient le siège à l’époque menstruelle ; rappelons les chutes spontanées de cette muqueuse, espèces de fausses couches membraneuses qui ont mis fia à des accidents hémorragiques menaçants ; rappelons enfin la disparition de la muqueuse utérine ehez les femmes âgées.

Ainsi, auand l’œuf arrive dans la matrice, il trouve la muqueuse utérine préparée à le recevoir ; elle est comme sillonnée de plis profonds et multipliés. L’œuf se loge dans une de ces anfractuosités, et la membrane, à son tour, se soulève autour de lui, et forme un boursouflement circulaire comparable à celui que forment les bourgeons charnus autour dun pois à cautère, La membrane, ainsi soulevée, se ferme alors comme une bourse au-dessus de l’œuf qu’elle emprisonne ; elle s’amincitj ses vaisseaux disparaissent, et c’est pourquoi les anatomistes, qui n’ont examiné cette membrane qu’à une époque avancée de la gros- ’ sesse, ont pu croire qu’elle était toujours privée de vaseularisation, et l’ont appelée membrane anhiste. La partie décrite sous le nom de tissu inter-utéro-placentaire appartient àonc a. la. caduque ; mais, en ce point, elle s’est creusée de lacs sanguins que pénètrent lés villosités du chorion ; elle sépare l’œuf de la couche musculaire de l’utérus, et contribue à la formation du placenta fœtal.

Cependant, avec les progrès de la grossesse, la portion réfléchie de la caduque s’est amincie et atrophiée ; la matière albumineuse et sanguinolente qui remplissait l’intervalle des deux feuillets s’est résorbée ; les deux feuillets eux-mêmes, accolés l’un à l’autre, ne forment plus qu’une membrane ; enfin la muqueuse utérine tout entière, déjà flétrie dès

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le quatrième mois, tombe, au terme de la grossesse, avec le chorion et l’amnios, justifîa’nt’ ainsi l’épithète de caduque que lui donnent les accoucheurs. C’est pendant ce temps qu’uné nouvelle muqueuses est organisée*sous la première, et, après la délivrance, restitue ;■& l’utérus cette doublure intérieure dont il est, toujours pourvu dans l’état physiologique. L’usage de la caduque utérine est donc de fournir à l’œuf une enveloppe de protection, et d’aider à la nutrition de l’embryon par la formation du placenta maternel.

CADUCÉATEUR s. m. (ka-du-cé-a-teurlat. caduceator, même sens ; de caduceum, caducée). Antiq. Héraut d’armes qui portait un caducée comme marque distinctive de ses fonctions,

CADUCEE s. m. (ka-du-sé-lat. caduceum, même sens ; corrupt. du gr. kêrukeion, objet qui appartient à un héraut). Principal attribut de Mercure, consistant en une-verge autour de laquelle s’entrelacent deux serpents : Le caducée est un des symboles de la paix.n Symbole du commerce, auquel Mercure présidait chez les anciens, il État de commerçant :. Je résolus d’abandonner pour jamais le caducée. (Le Sage.) Il Symbole de l’éloquence, autre attribution du même dieu : L’éloquence est ce caducék de Minerve qui conduit tes âmes. (P.-L. Cour.)

— Bâton couvert de velours et fleurdelisé, que portaient le ïoi d’armes et les hérauts d’armes dans les grandes cérémonies :

La charge est vraiment belle, et pour un tel dessein, Il ne me faudrait plus qu’un caducée en main.

Reonard.

— Blas. Meuble de l’écu qui représente une verge surmontée de deux ailes, et accolée de deux serpents ou bisses entrelacées et affrontées, de sorte que la partie supérieure de leur corps forme un arc : Famille Brossettéde Varenne : D’azur au caducée d’or.Famille Viot de Mercure ; D’azur au caducée d’or, accompagné e ?i chef de deux roses d’argent.Famille Brenas ; D’azur au caducée d’or.

— Encycl. Le caducée consistait en une baguette de laurier ou d’olivier, surmontée de deux petites ailes, et autour de laquelle s’entrelaçaient deux serpents. Les anciens le regardaient comme le principal attribut de Mercure et comme le symbole de la paix. D’après la Fable, Apollon avait donné cette baguette à Mercure en récompense de ce qu’il lui avait cédé l’honneur d’avoir inventé la lyre. Mercure, se trouvant un jour en Arcadie, rencontra deux serpents qui se battaient ; il jeta au milieu d’eux sa baguette pour les sépare^ et il les vit s’y enrouler en cessant aussitôt leur combat. À partir de ce moment, le caducée devint le symbole de la coneorde, et, par une extension toute naturelle, du commerce, Mercure s’en servait pour conduire les âmes aux enfers, pour fendre les nuages, chasser les vents, etc. Ce dieu n’était pas le seul qui comptât le caducée parmi ses attributs. Il figure souvent parmi ceux de Bacchus, de Cérès, de la Félicité, de la Paix et de plusieurs autres divinités mythologiques, toujours avec la même signification pacifique. C’est pour cette raison queies anciens Grecs en rirent la marque distinctive des’ ambassadeurs et des hérauts. Cet.emblème rendait inviolables tous ceux qui le portaient pour accomplir une, mission de paix, et les suppliants s’en armaient pour se préserver de toute violence. Une branche de verveine servait fréquemment chez les Romains, à remplacer le caducée. Enfin, au moyen âge, le roi d’armes et les hérauts tenaient à la main, dans les grandes cérémonies, un bâton de velours fleurdelisé, qui, par analogie, avait reçu le même nom.

CADUCIBRANCHE adj. (ca-du-ai-bran-ehe

— du lat. caducus, caduc ; branchiœ, branchies). Erpét. Dont les branchies ne persistent pas dans l’âge adulte.

— s. m. pi. Groupe de batraciens, renfermant tous les genres dont les branchies disparaissent dans l’âge adulte, comme les grenouilles, les salamandres et la majeure partie des espèces de cette classe.

CADUCIFÈRE adj. et s. m. (ka-du-si-fè-re

— de caducée et du lat. fera, je porte). Se disait quelquefois de Mercure, qui avait le caducée pour attribut.

CADUCIFLORE adj. (ka-du-si-flo-re — du lat. caducus, caduc ; flor, floris, fleur). Bot. Dont les fleurs sont caduques, tombent de très-bonne heure.

CADUCITÉ s. f. (ka-du-si-té — rad. caduc}. État, caractère de ce qui est cadue, de ce qui tombe ou menace de tomber : Caducité d’une, maison. Nom trouvâmes la caducité du bâtiment compensée par la propreté des meubles. (Le Sage.)

— Grande vieillesse, période de la vie humaine qui précède la décrépitude : La caducité qui suivra nous fera regretter l’âge vCrit oit nous sommes encore et que nous n’estimons pas assez. (La Bruy.) La mort qui prévient la CADUCtTÉ arrive plus à propos que celle qui la termine. (La Bruy.) Il ne nous restait de toutes nos espérances que la caducité d’un grand roi. (Mass.) La caducité commence à l’âge de soixante-dix ans. (Buff.) La décrépitude suit la caducité. (Buff.) Le Français n’a point d’âge mur, et passe de la jeunesse à la caducité. (Duclos.) L’image de la oadugit» sans consolation m’affligeait avant le feïjips.