Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 3, part. 1, Ca-Cap.djvu/195

Cette page n’a pas encore été corrigée

CALV

le nombre de ces abbés titulaires diminua., Jacques I« rétablit l’épiscopat dans tous ses droits. Le roi d’Angleterre n était pas reconnu chef de l’Église en Écosse ; mais, étant né dans le pays et prodiguant l’argent anglais, les pensions et les charges à plusieurs membres, il était plus maître à Édimbourg qu’à Londres. Le rétablissement de l’épiscopat n’empêcha pas l’assemblée presbytérienne de subsister. Ces "deux corps se choquèrent toujours, et la république synodale l’emporta toujours sur la monarchie épiscopale. Jacques, qui regardait les évêques comme attachés au trône, et les calvinistes presbytériens comme ennemis du trône, crut qu’il réunirait le peuple écossais aux évêques en faisant recevoir une liturgie nouvelle, qui était précisément la liturgie anglicane. Il mourut avant d’accomplir ce dessein, que Charles, son fils, voulut exécuter. La liturgie consistait dans quelques formules de prières, dans quelques cérémonies, dans un surplis que les célébrants devaient porter à l’église. À peine l’évêque d’Édimbourg eut fait lecture dans l’église des canons qui établissaient ces usages indifférents, que le peuple s’éleva contre lui en fureur, et lui jeta des pierres. La sédition passa de ville en ville. Les presbytériens firent une ligue, comme s’il s’était agi d’un renversement de lotîtes les lois divines et humaines. D’un côté, cette passion si naturelle aux grands de soutenir leurs entreprises, et de l’autre la fureur populaire, excitèrent la guerre civile. »

On reconnaît le puissant railleur. Il faut remarquer que Voltaire, voyant les faits à travers son mépris des passions religieuses, sa tendance à rapporter les grands événements a de petites causes, et peut-être un certain goût du bel ordre monarchique, ne paraît pas bien saisir la portée du mouvement, calviniste nj lui rendre justice. Jacques ne se trompait pas en regardant les évêques comme attachés au trône et les calvinistes presbytériens comme ennemis du trône * cette question de la liturgie, des cérémonies n était pas indifférente, parce qu’elle menaçait le calvinisme ; s’il ne s’agissait pas du renversement de toutes les lois divines et humaines, il s’agissait de l’abaissement du calvinisme, a la destinée duquel était liée celle de la liberté parlementaire.

Les Écossais armèrent. Charles fut obligé de demander au parlement anglais des subsides pour les combattre. Il fut heureux alors pour la révolution et la liberté que le parlement ne considérât pas comme futile, méprisable, injuste, le motif qui avait mis les armes aux mains des puritains écossais. Vainqueur de cette insurrection, Charles eût inauguré le pouvoir absolu, et la Grande-Bretagne eût été réduite à la servitude politique, en même temps qu’amenée a l’unité religieuse. La chambre des Communes comprit la solidarité qui unissait sa cause à celle des puritains ; elle vit dans les Écossais des frères qui lui enseignaient a défendre ses droits, et non des ennemis ; et, au lieu d’aider le roi à se venger de 1 irruption qu’ils avaient faite en Angleterre, elle vota des subsides à leur armée. Dès lors, entre le parlement, composé en grande partie de puritains, soutenu par les puritains écossais et anglais, et le roi, appuyé sur la majorité de la noblesse, sur 1 épiscopat anglican et sur les catholiques des trois royaumes, toute transaction sérieuse devint impossible, et la guerre commença.

Les combats de Worcester et d’Edgehill furent d’abord favorables a la cause du roi ; niais les parlementaires ne furent point découragés ; ils sentaient leurs ressources : « Tout vaincus qu’il étaient, remarque Voltaire, ils agissaient comme des maîtres contre lesquels le roi était révolté. On voyait, ajoute-t-il avec un étonnement que l’histoire de notre grande Révolution ne permet plus aujourd’hui de partager, une compagnie plus ferme et plus inébranlable dans ses vues qu’un roi à la tête de son année. » Peu à peu, sous l’habile direction de Crom’well, Hampden, "Lùdlow, s’organisa une armée nationale, redoutable par l’enthousiasme et par la discipline, qui s’instruisit à la guerre par la défaite même, et qui, victorieuse successivement a Newburg, à Marston-Moor, à Naseby, finit par détruire l’armée royale, par abattre la royauté et par dominer le parlement. On comprend que ce parlement, par la nature des éléments contre lesquels il avait à lutter, et par celle des éléments sur lesquels il s’appuyait pour soutenir cette lutte, devait être naturellement conduit à l’établissement de la république. De la république, l’Angleterre passa prompte>nent à la dictature militaire, qui fut suivie d’une restauration de la monarchie, de l’aristocratie et de l’anglicanisme. Les Stuarts voulurent pousser cette restauration jusqu’à celle du pouvoir absolu et du catholicisme ; ils ne réussirent qu’à tourner contre eux les forces réunies de l’Église anglicane et des sectes puritaines, de l’aristocratie et du peuple. « Soutenus, dit Prévost-Paradol, par l’Eglise anglicane, que la domination puritaine des républicains avait aigrie jusqu’à lui faire ériger en dogme le droit divin de la royauté et le devoir de l’obéissance absolue pour les peuples, les Stuarts eurent l’art de réduire celte Église et ces docteurs de la monarchie absolue à. la triste alternative de chasser le roi ou de sanctionner la destruction du protestantisme. Entourés par une aristocratie que les niveleurs avaient humiliée jusqu’à la rendre amie de la toute-puissance royale, ils trouvèrent moyen de la contraindre à s’unir

CALlf

aux ennemis de la monarchie, sous peine de se voir imposer, avec l’apostasie religieuse, la servitude et la ruine. • Une seconde révolution les renversa du trône, et vint apporter à l’Angleterre la paix civile et religieuse, en consacrant une sorte de transaction et d’équilibre entre les éléments religieux et politiques opposés. Le calvinisme, qui avait un moment republicanisé la Grande-Bretagne, perdit la domination en gardant la liberté, et rentra dans ses anciennes limites, comme un fleuve débordé rentre dans son lit.

Le grand obstacle qui a empêché le calvinisme d’obtenir en Angleterre un triomphe durable, c’est l’aristocratie, comme en France c’est la monarchie unie au parti des politiques. L’aristocratie anglaise, dont l’influence traditionnelle, un moment annulée par la nécessité de soutenir et de servir le pouvoir absolu bu la révolution, retrouva bientôt sa puissance modératrice et directrice dans une société lasse d’agitation et de guerres civiles, devait s’accommoder bien mieux d’une religion faite à son image, d’une religion aristocratique telle que l’anglicanisme, que d’une religion démocratique à esprit égalitaire telle que le calvinisme presbytérien. En cette aristocratie, d’ailleurs, l’esprit politique qui s’arrête aux trausactions domina peu à peu et de plus en plus, grâce à l’adoucissement des moeurs, et au progrès des lumières, l’esprit reliligieux, toujours prêt à poursuivre des solutions radicales et conformes aux principes d’une foi absolue. Ces choses profanes et laïques, le bel esprit, la littérature, la science et la philosophie, amenant, avec la tiédeur et l’indifférence religieuse, la tolérance intellectuelle et passionnelle, devaient nécessairement faire reculer le sombre fanatisme et ’ l’austère morale des calvinistes puritains. Si l’on songe que tel était le développement naturel des idées et des tendances, on comprendra facilement que le calvinisme, qui soumettait la politique à la religion, et faisait de la foi la règle des esprits, des consciences et du gouvernement, ait été finalement vaincu par une religion qui semble, par son origine et par sa nature, une création de la politique plutôt que de la foi.

Le calvinisme aux Pays-Bas. Les persécutions de Charles-Quint avaient effacé des Pays-Bas ta réforme luthérienne et l’anabaptisme venus de l’Allemagne ; mais le terrain était resté préparé à recevoir une nouvelle semence protestante. De Genève y vint le .calvinisme, et, par le calvinisme, l’indépendance politique. Philippe II entendait être souverain absolu dans les Pays-Bas, comme il l’était en Espagne. Il voulut abroger toutes les lois, imposer des taxes arbitraires, créer de nouveaux évêques, enfin mettre son despotisme au service des décrets du concile de Trente en établissant l’inquisition. « La seule crainte de l’inquisition, dit Voltaire, fit plus de protestants que les livres de Calvin. > Les principaux seigneurs s’unirent d’abord pour représenter leurs droits et exprimer leurs plaintes à la régente des Pays-Bas, Marguerite de Parme, fille naturelle de Charles-Quint. La cour leur envoya le duc d’Albe avec des troupes espagnoles et italiennes, et avec l’ordre d employer les bourreaux autant que les soldats. Cent mille personnes abandonnèrent un pays qui allait être couvert

d’échafauds. Un conseil des troubles, justement flétri sous le nom de conseil as sang, poursuivit et fit exécuter plus de dix-huit mille personnes ; le peuple et la plus haute noblesse payèrent également tribut à la vengeance du roi d’Espagne. Le comte de Homes et le comte d’Egraont montèrent sur l’échafaud le 1er juin 1568. Cependant Guillaume de Nassau, prince d’Orange, s’était retiré pour organiser la résistance. Il n’avait ni troupes ni argent pour résister à un monarque tel que Philippe II : l’exaspération populaire lui en donna. En 1570, nous le voyons, après plusieurs tentatives malheureuses, entrer avec une petite armée dans le Brabant, puis en Zélande et en Hollande. Il y trouve un peuple décidé par le désespoir à tous les sacrifices. Deux cent cinquante gueux de mer, comme on les appelait, repoussés des côtes d’Angleterre et jetés par la tempête à l’embouchurede la Meuse, emportent la forteresse de la Brille. Aussitôt la Hollande se soulève tout entière, et se presse autour de ce berceau que la fortune vient d’offrir à la liberté. Guillaume est nommé stathouder par les états, assemblés àDordrecht. En même temps on abolit la religion romaine, afin de n’avoir plus rien de commun avec le gouvernement espagnol. Ces peuples, qui n avaient point passé jusque-là pour guerriers, le devinrent tout d’un coup. Toutes les forces de Philippe II s’usèrent sans effet contre leur résistance. Fondée en 1579 par l’union d’Utrecht, la république calviniste des Provinces-Unies ne put être replacée sous le joug espagnol, malgré les efforts des généraux successivement envoyés contre les rebelles, le duc d’Albe, le commandeur de Requesens, don Juan d’Autriche, Alexandre Farnèse, malgré l’assassinat du prince d’Orange, lâchement commandé et récompensé par Philippe IL

Après avoir contribué a l’affranchissement de la Hollande au xvie siècle, le calvinisme y manifesta son intolérance au xviie. La religion réformée et en même temps la république se trouvèrent divisées en deux partis : le parti arminien, qui attaquait le dogme de la prédestination, et le parti gomariste, parti du

<3a.lT

calvinisme orthodoxe, fidèle aux enseignements du réformateur genevois. Le parti gomariste, soutenu par la puissance du stathouder Maurice, l’emporta. Il fit assembler un concile calviniste à Dordrecht, qui condamna les arminiens, et cette condamnation fut suivie de persécutions violentes. Pour cette partie de 1 histoire du calvinisme, nous renvoyons aux mots arminiens, comaristes,


CALVINISTE adj. (kal-vi-ni-ste — rad. calvinisme). Qui appartient, qui est propre au calvinisme : La religion calviniste. Les doctrines CALViNrsTKS. il Qui a embrassé, qui professe le calvinisme : Ne soyons ni papistes ni calvinistes, mais frères, mais adorateurs d’un Dieu clément et juste. (Volt.)

— Substantiv. Celui, celle qui suit la doctrine de Calvin : En France, les calvinistes furent d’abord appelés huguenots.

Vit-on le calviniste, au pied de ses autels, Armer les Bavaillaea, les Cléments, les Châtelsî

Vienhet.

CALVINO (Joseph-Marc), poète italien, né à Trapani en 1785, mort en 1833, était issu d’une riche famille. Doué des plus heureuses dispositions, il s’adonna à l’étude des belleslettres et révéla son talent poétique en publiant plusieurs ouvrages, parmi lesquels nous citerons : Poésie liriche (1826) ; une traduction en patois sicilien de la Batrachomyomachie d’Homère (1827) ; deux poèmes : Industria trapanese (1825), et Dio nella natura, ce dernier fort estimé. On lui doit, en outre, quelques pièces de théâtre.

CALVINUS (Jean), dont le véritable nom est Kahl, jurisconsulte allemand du xvu° siècle. On ne sait rien de sa vie, sinon qu’il fit son droit à Heidelberg. Il a composé plusieurs ouvrages sur la jurisprudence. L’un, intitulé Lexicon juridicum (Francfort, 1609, 2 vol. in-fol.), est estimé pour l’exactitude des définitions.

CALV1SANO, bourg du royaume d’Italie, province et à 25 kifom. S.-E. de Brescia-, 3,000 hab. Ville déchue, autrefois importante et peuplée.

CALV1SICS SABIN17S, riche Romain qui forma avec Iturius un complot pour perdre Agrippine dans l’esprit de Néron. Les deux conspirateurs furent exilés ; mais ils furent rappelés après la mort d’Agrippine. Ce Calvisius Sabinus est probablement le même dont parle Sénêque, et qui payait fort cher des esclaves chargés de lui rappeler les vers des poètes les plus célèbres. Il se glorifiait de connaître parfaitement ces poètes, parce que ses esclaves les avaient appris de mémoire et pouvaient les réciter d’après ses ordres.

CALV1SIUS (Seth), astronome, musicien et poète allemand, né à Groschleben, en Thuringe, en 1556, mort en 1615. Fils d’un pauvre paysan, il s’appliqua d’abord à la musique, et devint assez habile dans cet art pour se procurer des ressources, à l’aide desquelles il put étudier dans diverses universités les langues, la chronologie et l’astronomie, ou plutôt l’astrologie, car il était persuadé, comme beaucoup d’autres savants de son temps, que nos destinées sont écrites dans le ciel. Ayant trouvé, par ses calculs, qu’il devait subir un grand malheur un certain jour de l’année 1602, il s’entoura des plus grandes précautions, et l’excès même de ces précautions lui fit faire une chute dans laquelle il se cassa la jambe, ce qui le rendit boiteux. Il acquit une certaine célébrité par de savantes publications en latin’sur la chronologie et sur la réforme du calendrier. Il Sonna aussi une traduction des teaumes en vers allemands, un dictionnaire latin et un ouvrage sur la musique.

CALVISSON, bourg de France (Gard), canton de Sommières, arrond. et à 17 kilom. S.-O. de Nîmes, pop. aggl. 2,144 hab. — pop. tôt. 2,510 hab. Commerce considérable de vins blancs muscats ; brasseries, distilleries d’eaux-de-vie ; fabriques d’huiles, chapeaux, draps, toiles, gants de soie et de fil. Le sommet de la colline dite des Moulins à vent, d’où l’on découvre un vaste horizon, servit, au xvme siècle, d’observatoire à Cassini lors de la confection de la grande carte de France,

CALVITIE s. f. (kal-vi-si — lat. calvities} même sens ; de calvus, chauve). État de celui qui a la tête chauve ; absence de cheveux : Calvitie précoce. La calvitie n’atteint pas toujours la vieillesse. Malgré les promesses des charlatans, la calvitie est une infirmité généralement incurable. (Bouillet.)

Calvitie des paupières, Absence des cils ou poils qui bordent les paupières.

— Fam. État de ce qui a perdu ses poils : Elle fit apporter les deux banquettes de son antichambre, malgré la calvitie du velours, qui comptait déjà vingt-quatre ans de services. (Balz.)

— Encycl. Hist. La calvitie, bien connue dans l’antiquité, était déjà, comme de nos jours, l’objet de la raillerie. Les anciens distinguaient deux sortes de calvitie : celle qui affectait plus particulièrement le devant de la tête, et qui portait en grec le nom àephalakràsis ; celle qui affectait l’occiput valait à celui qui la présentait le nom de anaphalantias. Chez les Hébreux, la calvitie était connue, quoique peu commune. On sait ce qu’il en coûta à quarante enfants pour s’être permis de crier chauve à Elisée. On voit que les prophètes n’étaient pas endurants, et qu’il ne

191

faisait pas bon leur rappeler leurs infirmités. Hérodote (III, xn) nous apprend qu’il était très-rare de voir un homme chauve, chez les Égyptiens ; il attribue cette immunité à l’habitude, encore en vigueur dans la majorité des pays orientaux, qu’ils avaient de se raser la tête. C’était et c’est encore par mesure de propreté. Un détail extrêmement curieux, c est que les Égyptiens connaissaient l’usage de la perruque, et nous ajouterons même avec Smith, pour convaincre les incrédules, qu’on a retrouvé dans les ruines ds Thèbës plusieurs échantillons de cette bizarre partie de la toilette égyptienne. Contrairement à la coutume généralement adoptée par la plupart des nations orientales, les Egyptiens, c’est encore Hérodote qui nous l’assure, laissaient croître leurs chevaux en signe de deuil ; ils les rasaient, au contraire, en signe de réjouissance et dans la vie ordinaire. On observe la même habitude chez les Chinois et les Égyptiens modernes.

Dans l’antiquité classique, la calvitie était égalemént tournée en ridicule ; elle constitue un des détails caractéristiques de la description de Thersité. On sait que César, qui était chauve et qui avait la prétention de ne pas passer pour ressembler à Thersité, supportait de fort mauvaise grâce cette infirmité, calvitii deformitatem iniquissime ferre, dit Suétone. Il prenait grand soin de la dissimuler autant que possible.

Un usage assez répandu autrefois a consisté à se priver volontairement de l’ornement de sa chevelure, soit pour accomplir un vœu, soit pour manifester sa douleur. Hérodote nous apprend que plusieurs nations à moitié sauvages, entre autres les Abantès, qui passaient dans les combats la plus grande partie de leur existence, se rasaient toute la partie antérieure de la tête, afin de ne pas offrir do prise a leurs adversaires pendant la lutte. Cette précaution est encore en usage de nos jours chez différentes peuplades sauvages do l’Afrique, de l’Amérique et de l’Océanie.

— Méd. La calvitie n’est, en réalité, qu’une forme avancée et irrémédiable de l’alopécie ; elle en est la plus fâcheuse terminaison, puisque sa présence implique l’idée d’une dénudation aussi complète que possible du cuir chevelu. Il faut noter aussi que le mot alopécie, d’un sens plus étendu, s’applique à la perte ou à la chute des divers éléments du système pileux, tandis que le mot calvitie n’indique que la perte des cheveux ; on la désigne quelquefois, dans ce cas, sous la dénomination de calvitie céphalique.

On distingue deux formes principales de la calvitie : la calvitie congénitale et la calvitie acquise.

Calvitie congénitale, ou alopécie congénitale. Dans cette forme, il y a absence de toute espèce de poils, barbe et cheveux ; cependant, cette dénudation des téguments peut être complète ou seulement partielle. Dans quelques cas, le système pileux est encore représenté par de rares poils follets qui parsèment le cuir chevelu, et, à la puberté, il survient quelquefois un développement tardif du système pileux. Les enfants affectés de l’alopécie congénitale sont, en général, faibles, délicats, timides, craintifs et doués d’une mauvaise vue ; les garçons présentent jusqu’à un âge assez avancé une apparence efféminée.

Calvitie accidentelle ou acquise. Celle-ci. est la conséquence d’une alopécie persistante ou récidivéè plusieurs fois, et se distingue en calvitie idiopathique, survenant spontanément par les progrès de l’âge (calvitie sénile), et en calvitie symptomatique ou prématurée, se développant a un âge plus ou moins avancé,

sous t’influence de causes spéciales. La première de ces deux formes est très-généralement connue et n’a d’autres causes que cette usure lente qui s’opère dans l’organisme par les progrès de l’âge. Elle est plus commune chez l’homme que chez la femme, sans qu’il soit possible de se rendre compte de cette préférence. On voit ordinairement les hommes conserver une demi-couronne de cheveux à la partie postérieure de la tête, tandis que le sommet du crâne s’est entièrement dénudé. Chez les femmes, ce sont les tempes qui se dégarnissent en premier lieu. •

La calvitie prématurée, souvent héréditaire, peut se déclarer chez des personnes d’ailleurs bien portantes et sans causes connues. On a remarqué, cependant, que les personnes chauves de bonne heure accusent une chaleur constante à la tête, qui est toujours le siège d’une transpiration abondante. La calvitie prématurée peut être consécutive à l’alopécie symptomatique et reconnaît alors les mêmes causes (v. alopécie). Elle succède ainsi à un grand nombre d’affections : la phthisie, la chlorose, les sueurs profuses, le typhus, la fièvre typhoïde, la syphilis, le vice goutteux héréditaire. Cette forme est toujours plus rare que la calvitie sénile, en raison de ce qu’elle est plus curable. Les maladies parasitaires du cuir chevelu, cependant, et les inflammations du derme de cette région peuvent être l’origine d’une calvitie consécutive beaucoup plus cruelle et plus irrémédiable ; tels sont le psoriasis, le pytiriasis, l’eczéma, l’impétigo, l’acné sébacée concrète, la teigne faveuse, l’herpès tonsurant et surtout la pelade, qui peut faire disparaître tous les poils du corps.

D’autres causes agissent d’une manière plus