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plaine de la Metidjah, ch.-l. de sous-préfecture et de division militaire ; 8,619 hab. dont la moitié européens. Nombreuses taDneries, teintureries, préparation du maroquin, horticulture très-développée. ;

Blidah est une des villes les plus florissantes de l’Algérie. Située au pied du petit Atlas, dont elle est séparée par l’Oued-el-Kébir, elle est entourée de tous cotés par des jardins plan- ’ tés de mimosas, de caroubiers, de figuiers et ’ d’orangers. Du côté opposé à la montagne, dont les flancs boisés lui fournissent des eaux fraîches et abondantes, la ville s’étend sur la plaine de la Metidjah. Joinville, Montpensier, Dalmatie et une foule d’autres villages s’éta-. I gent dans la Metidjah, a quelque distance de Blidah, d’où on les distingue à peine, cachés dans des bois d’orangers et de citronniers.

Le marabout voyageur et poste, Mohamedben-Yussef, a dit de Blidah : « On t’appelle une petite ville (Filidah), mois moi, je veux t’appeler une petite rose (ourida). » Au temps de la domination turque, Blidah avait une grande réputation dans toute l’Algérie. C’était une sorte de Cnpoue musulmane, où l’on aimait surtout à venir pour se reposer, dormir au frais, respirer l’air salutaire de la montagne, et s’amuser le plus p.ossible. Aussi les Arabes l’appelaient : Kabah, la Courtisane. En 1825, un terrible tremblement de terre détruisit la ville et ensevelit sous les décombres plus de la moitié’de ses habitants. Blidah est maintenant un mélange de constructions arabes et françaises, comme la plupart des villes algériennes, avec des places plantées, des rues bien alignées, quelques édifices importants.

BLIECK, peintre hollandais du xvic siècle, auteur d’un tableau du musée de Berlin, signé et daté de 1553, et représentant un Intérieur d’église éclairé par un grand nombre de flambeaux.

BLIELKASTEL, petite ville de la Bavière, dans le Palatinat, sur la Blies, à 8 kilom. O. de Deux-Ponts ; 1,000 hab. Combat entre les Français et les Prussiens en 1793.

BLIÈMË s. m. (bli-è-me). Ichthyol. Espèce do scare de la nier des Indes.

BLIGII (William), navigateur anglais, né en 1753, mort en 1817. Appelé au commandement d’une expédition destinée a importer /dans les Antilles l’arbre à pain et d’autres plantes qui croissent dans les îles de l’océan Pacifique, il découvrit en 178S, au sud do la Nouvelle-Zélande, un groupe d’îles qu’il nomma îles du lioitnty ; mais, quelque temps après, l’é 3uipage de son navire se révolta, et Bligh fut éposé dans une chaloupe avec dix-huit hommes qui n’avaient pas voulu prendre part au complot. Il navigua plus d’un mois sur cette chaloupe au milieu des plus grands périls, découvrit sur sa route un nouveau groupe d’îles, appelées depuis îles de liiirjh, et atteignit enlin l’île de Timor, où le gouverneur hollandais Coupangl’accueiljit avec empressement. Bligh lit encore d’autres voyages et découvrit l’île du Lagon, puis l’archipel du duc de Clarence.’ Il fut enfin nommé gouverneur de la Nouvelle-Galles du Sud ; mais son excessive sévérité provoqua un soulèvement général, et on le força a s’embarquer pour 1 Angleterre en 1808. Il a publié une relation de ses Voyages dans la mer du. Sud (1700), dont Soulès a donné une traduction en français (1792, in-8°).

BLIGII (sir John Duncan), diplomate anglais, né en 179S, est le deuxième fils du quatrième comte de Darnley. Il fit ses études il Eton et à Oxford, fut nommé attaché d’ambassade à Vienne (1820), et devint successivement, à partir de 1829, secrétaire de légation et chargé d’affaires à Florence, secrétaire d’ambassade à La Haye, chargé d’affaires à Saint-Pétersbourg pendant quatre ans, et envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire à Stockholm. Transféré avec les mêmes fonctions à Hanovre, en 1838, il conserva ce poste pendant huit ans, et reçut à son retour en Angleterre une pension et la croix de chevalier commandeur de l’ordre du Bain. Il est docteur en droit civil de l’université d’Oxford, et gouverneur adjoint du comté de Kent.

BLIGHIE s. f. (bli-ghi — de Bligh, nom propre). Bot. Genre de sapindacées des Antilles, dont lo fruit contient une substance blancho et charnuo, recherchée comme aliment.

BLIGNI s. m. (bli-gni ; gn mil.). Art culin. Pâté do poisson fort estimé des Russes.

BLIGMÈRËS (Jean-Jacques-Célestin-Pantaléon le Barbikr de), écrivain pédagogique, né à.Paris en 1797. Chef d’institution do 1820 à 1849, il a publié quelques ouvrages d’éducation ; mais il s’est fait connaître surtout par de nombreuses éditions refondues des ouvrages de l’abbé Gaultier, son maître, faites en collaboration avec Demoyencourt et autres. — Son fils, Auguste de Bùcnières, mort en 1853, a laissé, entre autres écrits, un remarquable Essai sur Amyot, couronné par l’Académie ; et des Essais et mélanges littéraires (1854).

BLlGNY-SUn-OUCIIE, bourg de France (Cote-d’Or), ch.-l. de cant., arrond. et à 18 kil. N.-O. de Beaune ; pop. aggl. 1,151 hab.— pop. tôt. l,393 hab. Fabriques de chapeaux, tanneries. Bestos d’un château fort ruiné en 1478 ; vestiges do voie romaine ; célèbre colonne haute de 8 mètres, que l’on croit avoir été élevée en l’honneur de Constance Chlore.

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BLIN s. m. (blin — v. fr. belin, bélier, machine à frapper). Mar. Sorte de bélier, machine avec laquelle on enfonce les coins, lorsqu’on veut qu’un vaisseau quitte le chantier pour se lancer à la mer ; on s’en s.crt aussi pour assembler les pièces des mâts, il Cercle de fer placé sur l’avant des vergues, pour soutenir les bouts-dehors, n On dit aussi belin.

— Techn. Une des pièces de l’ourdissoir.

BLIN (SAINT-), bourg de France (Haute-Marne), ch.-l. de cant., arrond. et à 31 kilom. N.-E. de Chaumont ; pop. aggl. 581 hab.pop. tôt. 597 hab.

BLIN (F.), dessinateur et graveur français, travaillait dans la première moitié du xvme siècle. Sa manière, selon M. Le Blanc, se rapfirocho de celle de Mauperché, On connaît de ui cinq eaux-fortes : Jacob et l’ange, Tobieet l’ange, un Paysan au pied d’un arbre, un Pécheur et un Berger.

BLIN (Fr.-Pierre), constituant, né à Rennes en 1758, mort en 1834. Il vota constamment avec la gauche et contre le parti de la cour, ce qui ne l’empêcha point, en 1814, de se rallier avec enthousiasme à la Restauration, qui le nomma conseiller de- préfecture.-Son frère, Joseph Blin, né en 17G3, mort en 1834, fut député ou conseil des Cinq-Cents, s’opposa avec énergie au coup d’État du 18 brumaire, et remplit, jusqu’en 1815, les fonctions de directeur des postes à Rennes.

BLIN (François), paysagiste français contemporain, né à Bonnes en 1827, mort en juillet 1SG0. Il eut pour maître M. Picot, l’un des chefs de l’école académique-, mais il n’apprit de lui que le maniement du pinceau, et il suivit sa propre inspiration dans les paysages qu’il exécuta le plus souvent d’après nature. Il exposa pour son début, au Salon de 1852, une Vue des côtes de Bretagne et un autre paysage animé par une troupe do Bohémiens. Il prit part à toutes les expositions qui eurent lieu à Paris, de 1852 à 1860, sauf a, celle de 1S55. Les deux tableaux qu’il envoya au Salon de 1859, le Matin dans la lande et Après l’orage, furent très-remarques et méritaient de l’être, pour leur facture sobre et ferme et surtout pour leur expression pénétrante de solitude et de silence. M. Blin avait trouvé la direction la plus favorable a son talent. Il s’attacha, dès lors, à reproduire sur la toile la poésie des sites les plus âpres, la mélancolie des plages de la Bretagne, la tristesse solennelle des grands bois, la désolation des landes do la Sologne. Ce sont là, il faut l’avouer, des motifs peu intéressants pour le vulgaire et peu propres au développement des qualités prisées par les académies. Aussi M. Blin n’obtint-il pas les faveurs des membres de la quatrième classe de l’Institut. Ce ne fut qu’en 18G5, après la reconstitution du jury des expositions, qu’il fut médaillé. À dire vrai, le tableau qui lui valut cette récompense, un Soir d’été en Sologne, était le meilleur qu’il eût encore produit. Parmi ses autres ouvrages, nous devons citer encore : un Souvenir de la Creuse, commandé par le ministère d’État et exposé en 1863, et une Châtaigneraie, exposée en 18C4.

BLIN DE SAINMOItE (Adtïen-Miûhel-Hyacinthe), littérateur et poète, né à Paris en 1733, mort en 1807. Issu d’une famille ruinée par le système de Law, le jeune Blin commença sa carrière dans les conditions les plus tristes, les moins favorables, et le malheur imprima à son caractère timide et peu expansif une certaine défiance sombre et farouche, bien faite pour repousser quiconque ne le connaissait point. On ne sait rien de ses débuts dans la vie, sinon qu’il fut élève du collège du cardinal Le Moine avant de se vouer a" la culture des lettres, do la poésie légère. Son premier ouvrage, qui date de 1752, est un poëme des plus médiocres, intitulé la Mort de l’amiral Byng  ; puis il publia des héroïdes : Sapho à Phaon (1700) ; Biblis à Caunus (1760) ; Gabrielle d’Estrees à Henri 'IV (1761), etc. Les jeunes poètes, vers ce temps-là, encouragés par le succès de ce genre de poésie, mis à la mode par Colardeau, débutaient volontiers par des héroïdes, genre faux, même chez celui qui en fut le maître. Ovide, en effet, n’en rachète la fausseté que par quelques vers heureux. Blin, qui s’en était engoué comme tant d’autres, eut l’idée d’adresser à l’auteur de la Henriade son héroïde de Gabrielle d’Estrées, et il reçut de Voltaire une réponse en remerciment, dont quelques traits formulent le reproche que l’on peut faire à toutes les héroïdes. Le goût fin du grand écrivain devait naturellement être choqué du ton obligé de ces sortes de poèmes ; mais il était sensible aux hommages des jeunes débutants, et il leur répondait toujours gracieusement, non toutefois sans indiquer d’une main légère ce qui lui déplaisait dans les vers qui lui étaient adressés. Dans le miel paraît quelquefois l’aiguillon de l’abeille, comme on en peut juger par la réponse que Voltaire fit à Blin : Mon amour-propre est vivement natif ! De votre écrit ; mon goût l’esl davanta^’. On n’a jamais, par un plus doux langage, Avec plus d’art blessé la vérité. Pour Gabrielle, en son apoplexie. Aucuns diront qu’elle parle lonrjlewjjs ; Mais ses discours sont si vrais, si touck.-uiu, Elle aime tant, qu’on la croirait guérie. Tout lecteur sage avec plaisir verra Qu’en expirant, l’aimable Gabrielle Ne pense point que Dieu la damnera Pour aimer trop un amant digne d’elSc.

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Avoir du goût pour le roi Tres-Chrélien, C’est œuvre pie ; on n’y peut rien reprendre. Le paradis est fait pour un cœur tendre, Et les damnés sont ceux qui n’aiment rien. Blin n’en continua pas moins à composer des héroïdes : Jean Calas à sa femme et à ses enfants (1765) ; Lettre de la duchesse de La Vallière à Louis XIV (1773), etc. Tous ces fades petits poèmes ont été réunis et publiés sous le titre d'Héroïdes ou Lettres en vers (1774, in-S<>).

En 1771, Blin publia une Épître à liacine, qui fut louée avec exagération par quelques critiques, et traitée par La Harpe d’œuvre vide de sens, de galimatias. Le critique, irrité de ce qu’on avait osé dire que cette épître à Racine était écrite dans la langue de Racine, prit la massue d’Hercule pour terrasser un mulot. Ce fut bien pis encore lorsque Blin, aspirant à se faire un nom au théâtre, eut fait jouer, en 1773, sa tragédie à’Orphanis, qui fut assez goûtée. La pièce ayant réussi, La Harpe ne se contint plus. Était-ce un rival qui s’annonçait ? Il s’attaqua au plan à’Orphanis, qui est mal conçu en effet ; mais avec quelle rage ! Quant au style, il en parle avec cette insolence qui lui était ordinaire, quand il s’agissait d’un auteur peu à craindre et qu’il voulait empêcher de le devenir. « On remarque, dit-il, dans cet Orphanis, des vers plus ineptes et plus ridicules les uns que les autres... L’auteur ne sait, le plus souvent, ni ce qu’il veut ni ce qu’il doit dire. Dans la scène de Sésostris avec l’envoyé crétois, ce dernier dit, en parlant de la tille d’Idoménée : Le sang de Jupiter peut prétendre, je crois, À l’honneur de s’unir au sang des plus grands rois. L’auteur n’a pas songé que ce n’est pas un honneur pour le sang de Jupiter de s’unir au sang des rois, mais que c’en serait un au sang des rois de s’unir au sang de Jupiter. S’il n’y avait dans un ouvrage qu’une faute de cette espèce, on pourrait la pardonner, mais-en commettre £ tout moment de pareilles, ce n’est pas seulement manquer de talent, c’est manquer d’esprit. » Nous ne nous arrêterons pas plus longtemps sur ce genre de critique, aussi outrecuidante que platement pédante, dont La Harpe usait fréquemment dans son Mercure contre les auteurs qu’il voulait écarter de la scène.

Le succès à’Orphanis, dû en partie à la jeune et belle actrice M’c Raucourt, n’enrichit pas plus Blin de Sainmore que ses héroïdes. Il avait largement et courageusement payé son tribut à la misère, cette compagne presque inséparable de la poésie, quand, en 1776, la fortune se lassa do lui être contraire. Il fut alors nommé censeur royal et obtint une pension sur la Gazette de France. En 1779, il fonda la Société philanthropique et en devint le secrétaire perpétuel. Blin se dévoua vaillamment à cette bonne œuvre et obtint la souscription du roi Louis XVI. Ne connaissant que trop le malheur, il eût pu prendre pour devise ce vers que Virgile met dans la bouche de Didon :

Baud ignara mali, mîseris succurrere disco. Cette institution de bienfaisance et les lettres de Blin dans le Journal de Paris mirent notre personnage en évidence. En 1786, il devint garde des archives, secrétaire, historiographe, et on le décora des ordres de Saint-Michel et du Saint-Esprit.

La Révolution, bientôt après, arrêta le cours de cette prospérité, et Sainmore, créature de l’ancien régime, retomba dans la misère. Fort heureusement pour lui, une somme de 2,000 écus fut envoyée au pauvre et doublement pauvre poëte par la grandé-duchesse de Russie, dont il avait été, durant quatorze ans, le correspondant littéraire h Paris. C’était, on peut le dire, un secours tout à fait providentiel. Le gouvernement impérial l’arracha à cette situation précaire en le gratifiant d’une agréable sinécure, d’une de ces places qui seront toujours fort recherchées par les gens de lettres, parce que, sans parler de la feuille d’émargement, elles conviennent on ne peut mieux à la nature de leurs travaux. Sainmore fut nommé, en 1805, conservateur de la bibliothèque de l’Arsenal. Désormais à l’abri du besoin, il se remit à rimer sur toute sorte de sujets, et inonda de ses boutades les recueils littéraires du temps. De cette époque datent aussi diverses traductions ; citons celle des psaumes, des pastorales de Gessner, des idylles de Bion, des odes d’Horace et de Sapho. Le talent de Sainmore manque de souffle et d’ampleur ; il est doux, facile, mais un peu compassé et monotone. "Vieille poétique, abus de la mythologie, des Bis et des Grâces, timidité, étroitesse, rien des hardiesses modernes, une grâce terre à terre, voilà l’écrivain en quelques mots. Blin de Sainmore, homme de bien, remarquable par ses qualités morales, son désintéressement, ta noblesse de son caractère, littérateur dont Voltaire faisait cas, n’eut point la douleur de voir l’avènement du romantisme et « mourut paisiblement, la plume à la main, » fort à propos, d’ailleurs, car alors.il avait, dit-on, la malheureuse pensée de publier ses Œuvres complètes. Mieux vaut, après tout, l’oubli que le ridicule ! Tout, du reste, dans son œuvre, n’est pas à mépriser. Il savait le grec, et il a laissé une traduction du premier acte ù’Œdipe roi, de Sophocle, qui n’est pas sans mérite.

À propos de l’héroHe de Biblis à Caunus, Sainmore adressa des vers à une demoiselle qui savait

... Briller tour à tour

Dana les soupers et sur la scène.

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Nous soupçonnons qu’il s’agit ici de Mlle Raucourt. La pièce finit fort galamment, comme on va le voir :

Vous qui joigne ! l’esprit à la beauté. Et l’enjoûment folâtre au don touchant des larmes, Si Biblis avait eu vos talents et vos charmes, Caunus a ses transports n’eût jamais résisté.

Un des meilleurs morceaux de Blin est peut-être cette épigramme contre l’ambition d’une reine anonyme ot intruse :

La M ai nie non dit un jour a son frère : Le croirois-tu ? le trône, la grandeur Dont j’ai jadis tant brigué la chimère Ne laissent plus que vide dans mon cœur ; La mort peut seule, en ma triste misère. Me rendre heureuse.— Ah ! dit l’autre, en fureur Vous comptez donc épouser Dieu le Père ! Blin de Sainmore n’osa pas d’abord signer cette pièce, et, dans V Elite des poésies fugitives (tome IV), le nom de Mme de Maintenon n’est indiqué que par une pudique initiale, assez transparente d’ailleurs.

Malgré la médiocrité do son talent, Blin fut sur le point, quelques mois avant sa mort, d’être élu membre de l’Institut ; c’était en 1807. Portalis venait de mourir ; on manquait de candidats ayant des titres suffisants pour lé remplacer, et la classe de grammaire et de littérature n’avait à choisir qVentre d’assez maigres sujets. Blin, qui s’était déjà présenté deux fois, se présenta de nouveau. Il ne fut pas élu ; mais, en revanche, on le chansonna en compagnie de ses concurrents, y compris le concurrent heureux, le chansonnier Laujon. Beuchot, le savant bibliographe, qui joignait à ses connaissances étendues le talent de fort bien tourner le couplet, mit en petits vers l’histoire de cette embarrassante élection dans une pièce intitulée : Chanson sur la nomination de Laujon à l’Institut, sur l’air : Toujours seule, disait Nina (chanson de Laujon), On y lisait :

Nous avions au sénat savant

Un fauteuil de vacant

Quand,

Pour le remplir, s’offrent soudai» Ximénès, Piis, Blin,

Gin.

Cournant aussi se présenta.

Laujon vint, qui les repoussa ; 11 s’avança,

Et dit comme ça :

Dame ! me voilà, Me voilà ■

Là.

Laujon l’emporta sur Blin et fut nommé ; peut-être était-ce avec justice, car, plus que Blin, il avait une sorte d’originalité dans son genre ; mais on dut être assez étonné de voir un tel successeur donné à Portalis.

Citons de Blin, outre les écrits dont nous avons déjà parlé : la Requête des filles de Salency à la reine (1774) ; des Epîlres à Voltaire, au duc de Richelieu, au cardinal de Bernis, à M’Ic Raucourt et à divers personnages ; Joachim ou le Triomphe de la piété filiale, drame en trois actes, en vers, suivi d’un choix de poésies fugitives (1775, in-s<>) ; Histoire de Russie, depuis l’an 862, etc. (179S-1799, 2 vol. in-4°) ; Éloge historique de Phelippeaux d’Herbault, archevêque de Bourges. Sainmore nous a donné une collection, souvent consultée par les amateurs de l’ancien Parnasse, c’est VElite des poésies fugitives (Paris, l7Q9et suiv., 5 vol. in-12). La matière ues deux derniers tomes a été recueillie par Luneau de Boisgermain. Quelques pièces de Blin, assez médiocres, figurent dans cet ouvrage, où il y a un peu de tout, et quelques perles dans Beaucoup  :-. : fumier.

BLIND (Charles), révolutionnaire batlois, né à Manheim vers 1826. Il participa quelque temps à la rédaction des feuilles libérales qui se publiaient à Manheim. Après la révolution de Février 1848, il fut mêlé aux troubles qui éclatèrent à Carlsruhe. Plus tard, il se joignit îi l’expédition do Struve. À Stuuffen, il combattit sur les barricades, fut arrêté, puis condamné aux travaux forcés. Rendu à la liberté, il fut envoyé à Paris par le gouvernement provisoire, se mêla aux luttes des partis, fut mis en prison, puis expulsé de France. Alors il se retira en Amérique.

blindage s. m. (blain-da-je-rad. bli-.dr). Art milit. et mar. Action de blinder, assemblage de blindes : Faire un blindage. Réparer un blindage. Le blindage d’une batterie, d’un vaisseau de guerre.

— Ponts et chauss. Appareil en charpente au moyen duquel on consolide les parties ébouleuses d’une tranchée ou d’une galerie de mine.

— EncycL Fort. On peut distinguer deux espèces de blindages : les blindages de tranchée et les blindages de place assiégée. Les blindages de tranchée sont les blindages proprement dits, ceux qui se construisent avec des blindes. Par ce travail, l’assiégeant se met à l’abri des feux de l’ennemi, alors qu’il est trop prè3 du corps de place pour pouvoir se défuer. Les tranchées sont ouvertes en galeries et couvertes par un toit en fascines et en terre, sur une épaisseur suffisante pour pouvoir arrêter les projectiles. Ce toit est soutenu par des blindes verticales, dont le plan est parallèle à l’axe de la descente, et placées deux à deux dans une position symétrique par rapport à cet axe. Elles laissent entre elles la largeur du passage. Deux sys-