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La cathédrale de Bourges n’est pas bâtie en croix, comme la plupart des monuments religieux de la même époque ; sou plan est celui de la basilique. Elle comprend cinq nefs, que soutiennent soixante piliers largement espacés : l’abside, semi-circulaire, est bordée de cinq petites chapelles qui reposent en encorbellement sur des espèces de consoles. D’autres chapelles sont disposées sur toute la longueur des collatéraux. La largeur totale de 1 édifice est de4l m. ; sa longueur, de 116m. La grande nef a 37 m. 50 de haut, sous clef de voûte ; le premier collatéral, 21 m. 60, et le deuxième collatéral, 10 m.

On conçoit que, pour que les voûtes des nefs latérales ne fussent pas trop basses, il a fallu allonger extraordinairemeut les arcades qui bordent la grande nef. Cette ordonnancecommunique aux travées une légèreté et une hardiesse peu communes ; mais elle a nécessité le peu d’élévation des galeries supérieures et des fenêtres qui les surmontent, défaut dont l'œil est choqué. La voûte de la grande nef est des plus hardies ; son élévation et sa portée sont considérables. Les piliers, à l’exception de ceirx qui touchent à la façade et qui sont d’énormes massifs, sont uniformément cylindriques, entourés de longues colonnettes faiblement engagées dans le massif qui forme le noyau du pilier. Le chœur et l’abside présentent une magnifique perspective. Le chœur est orné de stalles en bois sculpté. Les vitraux, au nombre de 183, sont peut-être les plus beaux de France ; ils ont été peints à diverses époques, principalement au xme siècle. Sous le sanctuaire s’étendent de vastes cryptes souterraines, de forme irrégulièrement circulaire, n’ayant pas moins de 80 m. de circonférence, et dont les voûtes retombent sur d’énormes piliers composés de colonnes trapues, groupées en faisceau. Le centre de cette crypte est plein, à l’exception d’un réduit correspondant à peu près au maître-autel. Plusieurs caveaux isolés ont servi à la sépulture de divers archevêques, chanoines et autres personnages.

L’extérieur de Saint-Étienne ne répond pas complètement à l’intérieur. Il est d’une extrême simplicité. La façade principale, du côté de l’ouest, est percée de cinq portails correspondant aux cinq nefs, et surmontée de deux hautes tours à quatre étages. La tour du midi, qu’on nomme la Tour sourde, date du xive siècle ; elle s’appuie sur deux contreforts énormes, coupés par des larmiers et ornés d’aroatures ogivales. La tour du nord a reçu le nom de Tour de beurre, parce que les frais de sa construction furent payés, dit-on, avec les sommes données pour le rachat des rigueurs du carême. Cette tour, qui ne date que du xvio siècle, est plus élevée et plus richement ornée que l’autre ; l’escalier qui mène au sommet est renfermé dans une tourelle octogone, éclairée par 23 fenêtres disposées en spirale. Les cinq portails sont ce qu’il y a de plus remarquable dans la façade. « Dans le nombre prodigieux de figurines qui couvrent les voussures et les tympans, dit M. Mérimée, j’en ai observé beaucoup d’une admirable exécution et qui pourraient entrer en parallèle avec ce que l’art gothique nous a laissé de plus précieux... Comme on le pense bien, les cinq portes ne sont pas toutes du même style. En raison de la grandeur du travail, on peut croire que cette partie de la façade, commencée dès le xiiiu siècle, n’a été achevée qu’au xve. Les parties supérieures sont encore plus modernes. » Audessus du portail central, et en retraite, s’ouvre une fenêtre, divisée par d’élégants meneaux et surmontée d’une rosace de grande dimension et très-riche. Au-dessus de cette rose, à la base du pignon, règne une galerie qui met en communication les deux cotés du grand comble. Le pignon est orné d’une ar- ] cade aveugle à meneaux trilobés, et a pour | amortissement une dentelle de pierre. ;

Les autres édifices remarquables de Bour- I ges sont : j

L’église de Saint-Pierre-le-Guillard, édi- | lice du xnn= siècle, comprenant trois nefs, avec transsept, triforium, déambulatoire, j chapelles latérales et rayonnantes. Plusieurs de ces chapelles sont du xive et du xvc siècle : l’une d’elles renferme le tombeau du célèbre Cujas. Une légende attribue la fondation de cetto église à un juif nommé Guiald ou Guyard, qui, ayant ou une discussion religieuse avec saint Antoine de Padoue, promit de se convertir si sa mule adorait le saintsacrement : saint Antoine présenta une

hostie à l’animal, qui s’agenouilla aussitôt. L’Israélite convaincu demanda le baptême et fit bâtir à ses frais l’église de Saint-Pierre. Un tableau que l’on voit dans cet édifice consacre cette singulière légende. Mais des documents incontestables établissent que, dès le Xiie siècle, il existait déjà en cet endroit une paroisse du nom de Saint-Pierre-de-Jaillard, dont on a fait, par corruption, le nom actuel.

L’église de Saint-Bonnet, fondée en 1250, brûlée en 1487, reconstruite en 1510. Elle conserve de beaux vitraux dus à Lescuyer et a Laurence Fauconnier, verriers berrichons du xviu siècle, et un tableau capital (l’Éducation de la Vierge) de Jean Boucher, de Bourges. Ce dernier artiste est représenté avec sa mère dans une chapelle de l’église.

L’église de Notre-Dame (autrefois sous le vocable de saint Pierre-du-Marché). fondée en 1157, entièrement détruite par l’incendie

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de 1187, rebâtie en 1520 sur un plan des plus réguliers. La façade, très-étroite, est r1' -iinée par une tour à quatre étages du xvie siècle. La porte d’entrée, du xve siècle, a été surmontée, au xvue, d’une lourde arcature. Cette église renferme : un élégant bénitier en marbre du xve siècle ; une belle verrière du siècle suivant, représentant VHistoire de saint JeanBaptiste, et une Descente de croix, longtemps attribuée à Valentin, mais qui paraît être une répétition d’un tableau de Van Street, qui est à Rome.

L’Hôtei, de Jacques Cœur (aujourd’hui Vhtitel de ville), un des plus jolis spécimens de l’architecture civile du xve siècle. Le célèbre argentier de Charles "VII acheta, en 1443, le nef de la Chaussée, comprenant deux grosses tours et situé sur les remparts de la ville. À cette place, il fit construire un hôtel qui lui coûta, dit-on, 100,000 écus d’or (environ 6 millions de fr. de notre monnaie), et qui était tel, dit un chroniqueur de l’époque, « qu’on le pouvoit bien nommer ouvrage de roy. » On ne sait pas comment se nommait l’architecte de cette magnifique demeure, mais on suppose qu’il était Italien. L’édifice est bâti sur un plan irrégulier, et participe à la fois du palais et du château fort. Vu de la place Berry, du côté des anciens fossés de la ville, il présente une façade nue, flanquée de grosses tours crénelées ; vu de la rue Jacques-Cœur, il offre une profusion d’ornements délicatement travaillés. De ce dernier côté, la façade se compose de deux ailes avec un pavillon au centre, flanqué à gauchéd’un élégant clocheton, récemment restauré, au bas duquel règne une balustrade dont les découpures à jour retracent, en caractères gothiques, la fameuse devise de Jacques Cœur : A vaillans (ici deux coeurs), rien impossible. Une fenêtre, autrefois fausse et qui n’a été débouchée qu’à une époque assez moderne, décore le milieu du pavillon ; elle est accompagnée de deux fausses fenêtres beaucoup plus petites, d’où sortent à mi-corps un serviteur et une chambrière regardant chacun une extrémité de la rue, figures qui ont donné lieu aux interprétations les plus diverses. La grande fenêtre est surmontée d’une niche richement sculptée, où Von voyait autrefois une statue équestre de Charles VII, qui a été brisée pendant la Révolution. La statue de Jacques Cœur, placée sous un baldaquin soutenu par des colonnes, correspondait, sur la cour intérieure, à celle du monarque. Cette cour, de forme oblongue, est des plus remarquables : au milieu s élève une tourelle polygonale servant de cage au grand escalier ; elle offre, dans l’intervalle de ses nombreuses fenêtres, une série de figures sculptées, dont la plupart sont, dit-on, des portraits. Deux autres tourelles, du même style, renferment des escaliers plus petits. À l’intérieur, l’édifice a eu beaucoup à souffrir du vandalisme de ses différents propriétaires ; mais, malgré les mutilations qu’il a subies, il offre encore à l’admiration de nombreux bas-reliefs représentant les sujets les plus divers, des cheminées couvertes de fines sculptures, des portes à doubles vantaux, restaurées récemment avec beaucoup d’habileté, de curieux vitraux représentant deux figures, dont l’une a des oreilles d'âne, tandis que l’autre tient le doigt sur ses lèvres. Sur une banderole, autour de ces deux figures, on lit les mots suivants, qui feraient allusion, suivant quelques archéologues, au goût de Jacques Cœur pour les sciences occultes : En bouche close n’entre mouche ; entendre ; taire ; dire et faire. Nous devons citer aussi la petite chapelle située dans le pavillon : les fresques àe la voûte sont très-intéressantes ; elles représentent des anges vêtus de robes blanches et planant dans un ciel d’azur semé d’étoiles d’or. Ces peintures figurent parmi les œuvres capitales de l’ancienne école française. Malheureusement, le nom du peintre est resté inconnu, « Qui donc, s’écrie à ce propos M. de Chennevières, nous révélera le nom du divin artiste auquel sont dues ces peintures, des plus merveilleuses que la France du xve siècle puisse opposer à 1 Italie ? Beaux grands anges aux radieux et doux visages, aux cheveux d’or, aux longues robes blanches, ne nous montrerez-vous point ce nom écrit sur votre banderole ? Futce un verrier, fut-ce un miniaturiste qui dessina avec tant de pureté et de hardiesse vos contours et vos raccourcis ? « (Recherches sur les peintres provinciaux.) M. de Chennevières attribue ces peintures à un miniaturiste de l’école de Jean Fouquet, nommé Bourges, et cette attribution nous paraît rationnelle.

Ajoutons enfin que partout, dans les plus petits détails de l’édifice, dans les moindres fleurons, et jusque sur les tètes de clou, se reproduisent les cœurs et les coquilles, armes parlantes du maître.

Bourges possède d’autres beaux hôtels de l’époque de la Renaissance. L’hôtel LalleMand, bâti à la fin du xvo siècle pour Jean Lallemand, receveur général des fermes en Normandie, est un petit chef-d'œuvre d’élégance : il est orné de nombreuses et délicates sculptures, de figurines et de médaillons en terre cuite ; une de ses gracieuses tourelles — celle qui est dans ia cour — est soutenue par une cariatide représentant un fou avec sa marotte. — L’hôtel Cujas a été construit, en 1515, par Guillaume Pellevoisin, architecte de la grande tour de la cathédrale ; il est bâti tout en brique, à l’exception de deux tou BOUR

relies en encorbellement’de chaque côté de la porte d’entrée.

BOURGES, petit pays de l’ancien Bordelais, dans l’arrondissement de Blaye, autour de Bourg-sur-Mer.

BOURGES-LES-BAINS, nom donné à Bourbon-1'Archambault, pendant la première République,

BOURGES, famille de médecins qui furent attachés à la cour de plusieurs rois de France : Jean de Bourges, médecin de Charles VIII et de Louis XII, fut reçu docteur en U73. Il a publié le Livre d’Bippocrate de la Nature humaine, avec une interprétation (Paris, 1541) ; — Louis de Bourges, son fils, né à Blois en 1482, mort en 1556, fut médecin de Louis XII, puis de François Ier. Il hâta, dit-on, la délivrance de ce dernier, en faisant croire à, Charles-Quint que la vie de son prisonnier était sérieusement menaéée, et que la mort de celui-ci l’empêcherait de recevoir sa rançon ; — Simon de Bourges, fut médecin de Charles IX ; — Jean de Bourges, fut doyen de la Faculté en 1654 ; — eDiin, un autre Jean de Bourges, mort en 1684, fut médecin de l’Hôtel-Dieu.

BOURGES (Clémence de), jeune Lyonnaise, célèbre par son esprit non moins que par sa beauté. Elle avait pour amie la belle Cordièrc ; elle lui soumit des vers où elle exprimait avec feu une passion naissante, mais la belle Cordière répondit bien mal à sa confiance, car elle lui enleva son amant. Plus tard, Clémence de Bourges s’éprit de Jean du Peyrat, qui bientôt fut tué par les protestants au siège de Beaurepaire ; elle ne put survivre à sa douleur, et les Lyonnais lui firent de magnifiques funérailles. Les poètes du temps l’appellent la Perle des demoiselles, une perle vraiment orientale.

BOURGES (Michbl de), V. Michel dis Bourges.

BOURGES (Maurice), compositeur et critique musical distingué, né en 1812, étudia la composition sous la direction de M. Barbereau. Il ne s’était fait connaître comme compositeur que par la publication de quelques romances d’vin tour mélodique, élégant, quand, en 1846, parut, au théâtre de 1 Opéra-Comique, une partition, Suliana, œuvre pleine de distinction, de mélodies heureuses et de gaieté. Après cette tentative lyrique, qui eût du l’exciter à de nouvelles productions, M. Bourge3 brisa sa plume de compositeur et se consacra a la critique musicale, dans laquelle il apporta une finesse de goût, un sentiment musical, une science sérieuse, une forme littéraire, et surtout une urbanité rares de nos jours chez MM. les juges du lundi. M. Bourges est auteur d’une traduction française de l’Élie, oratorio de Mendelssohn. On doit vivement regretter que la faible santé de M. Bourges nuise à, la continuité de ses travaux.

BOURGESIE s. f. (boar-je-zî). Ancienne forme du mot bourgeoisie.

BOURGET (le), bourg de France (Savoie), arrond. et à il kilom. N.-E. de Chambéry, sur la rive méridionale du lac de même nom ; 1,720 hab. Dans les montagnes voisines, gisements de fer, cuivre, zinc et plomb sulfuré. Ruines d’un ancien château des comtes de Savoie ; dans l’église, bas-reliefs très-anciens et inscription romaine trouvée sur le mont du Chat, il Village de France (Seine), arrond. et à 6 kilom. E. de Saint-Denis, à 11 kilom. de Paris ; 706 hab. Fabriques de taffetas, caoutchouc, toiles cirées et pépinières.

BOURGET (lac du), lac de France (Savoie), arrond. et à 9 kilom. N. de Chambéry ; sa longueur est de 16 kilom., sa largeur de 5 et sa profondeur de 80 m. Il est à 231 m. au-dessus du niveau de la mer, et à 120 au-dessous du lac de Genève. Il reçoit la Laisse et le Sieroz, et s’écoule dans le Rhône par le canal de Savières long de 3 kilom. Aux deux extrémités, on voit les châteaux du Bourget et de Châtillon. C’est le lac du Bourget qui a inspiré à Lamartine la célèbre méditation du Lac ; plus tard, le poëte est revenu vers ses premiers souvenirs, et, dans Raphaël ou Pages de la vingtième année, il en a donné la description suivante : • Au delà de ce bassin desséché, le mont du Chat plus nu, plus roide et plus âpre, plonge à pic ses pieds déroche dans l’eau d’un lac plus bleu que le firmament où il plonge sa tête. Ce lac, d environ six lieues de longueur, sur une largeur qui varie de deux à trois lieues, est profondément encaissé du côté de la France. Du côté de la Savoie, au contraire, il s’insinue sans obstacle dans des anses et dans de petits golfes, entre des coteaux couverts de bois, de treillis, de vignes hautes, de figuiers qui trempent leurs feuilles dans ses eaux. Il va mourir à perte de vue au pied des rochers de Châtillon ; ces rochers s’ouvrent pour laisser s’écouler le trop-plein des eaux du lac dans le Rhône. L’abbaye de Haute-Combe, tombeau des princes de la maison de Savoie, s’élève sur un contre-fort de granit au nord, et jette l’ombre de ses vastes cloîtres sur les eaux du lac. Abrité tout le jour du soleil par la muraille du mont du Chat, cet édifice rappelle, par l’obscurité qui l’environne, la nuit éternelle dont il est le seuil pour ces princes descendus du trône dans ses caveaux. Seulement, le soir, un rayon de soleil couchant le frappe et se réverbère un moment sur ses murs, comme

{jour montrer le port de la vie aux hommes, a a fin du jour. Quelques barques de pécheurs,

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sans voiles, glissent silencieusement sur les eaux profondes, sous les falaises de la montagne. La vétusté de leur bordage les fait confondre, par leur couleur, avec la teinte sombre des rochers. Des aigles aux plumes grisâtres planent sans cesse au-dessus des rochers et des barques, comme pour disputer leur proie aux filets, ou pour tondre sur les oiseaux pêcheurs qui suivent le sillage de ces bateaux le long du bord. « Cette abbaye, dont Lamartine fait une description si poétique, fut fondée par Amédée III de Savoie, en 1125, pour servir de sépulture aux princes de sa famille. Toutefois, le monastère actuel ne date que de 1743, et a été restauré en 1824 par les ordres du roi Charles-Félix. Elle se sent du voisinage de l’Italie, à en juger par le luxe do marbres et de dorures dont elle est surchargée, le plus souvent au détriment du bon goût ; nombre de peintures et de sculptures la décorent. Au-dessus de l’abbaye sont le phare et la tour de Gessens, d’où l’on jouit d’une vue magnifique sur le lac, et ', ù Jean-Jacques Rousseau écrivit une de ses plus belles pages de l’Emile- Une fontaine intermittente, nommée la Fontaine des Merveilles, jaillit tout auprès ; et l’on n’a que quelques pas à faire pour visiter la grotte ou Lamartine place 1 épisode le plus intéressant de Raphaël. C’est enfin sur les bords du lac du Bourget que Georges Sand a placé la scène d’un de ses derniers romans

lui ont fait le plus de bruit : Mademoiselle de

a Quinfinie.

BOURGET (Ernest), auteur dramatique français, mort à Paris en 1864 ; se fît d’abord connaître par une foule de chansonnettes comiques, dont plusieurs obtinrent une grande popularité. Son chef-d'œuvre en ce genre, le Sire de Franc-Boisy (Folies-Nouvelles, février 1855), a fait le tour du monde, après avoir longtemps défrayé nos scènes de genre et nos cafés-concerts. Cette facétie caricaturale, cocasse parodie du Barbe-Bleue moyen âge, a, en outre, inspiré un assez grand nombre de vaudevilles et de revues. Comme auteur dramatique, on doit à Ernest Bourget, entre autres ouvrages, les suivants, qu’il a signés en collaboration avec M. Dupeuty ; les Carrières de Montmartre, drame en cinq actes (Porte-Saint-Martin, 1855) ; les Deux pêcheurs, opérette (Bouffes-Parisiens, 1857) ; avec le même et M. Paulin Deslande : la Poissarde, drame en cinq actes (Porte-Saint-Martin, 1852) ; la Fille dupaysan, drame en cinq actes ; avec M. Dennery : les Chevaliers du Brouillard, drame en cinq actes (Porte-Saint-Martin, 1857). Un des auteurs des Chansons populaires dé France (Hippodrome, 185" ?), il a passé pour avoir collaboré aux Nuits de la Seine, draine joué à la Porte-Saint-Martin en 1852, et signé du nom seul de M. Marc Fournier. Citons encore de Bourget : la Leçon de Chant, bouffonnerie en un acte, donnée au Palais-Royal en 1864. Ernest Bourget a composé la musique de la plupart de ses chansonnettes et romances, et celle de plusieurs rondes intercalées dans divers drames, entre autres les Nuits de la Seine et les Chevaliers du Brouillard.

BOURGET, connue sous le nom de du» Bourget, cantinière au 1" régiment de tirailleurs algériens, a été, le 7 juin 1865, décorée de la médaille militaire instituée par l’empereur Napoléon III. Cette vaillante troupière avait, à 1 époque où cette récompense lui fut accordée, dix-sept ans de service militaire ; elle avait fait douze campagnes en Afrique et avait reçu trois blessures.

bourgeteur s. m. (bour-je-teur — de Bourges, <jui aurait anciennement fourni des ouvriers à Lille). Techn. Ouvrier en laine, à Lille.

BOURGEZ (Jean de), chroniqueur français du xviie siècle. Il est connu par le livre intitulé : le Cure-dent du roi de la fcbve, histoire de l’antiquité du. roi-boit (Paris, 1602).

BOURGHAS. V. BouRGAZ.

BOURGIDOU (canal de), dans le département du Gard ; il joint le canal de Silvéréal à celui de Beaucaire et va du fort Peccais jusqu’à Aiguës-Mortes, sur un parcours de9,7lom. Ce canal, qui date de saint Louis, n’a pas d’écluses, et ses transports consistent principalement en produits des salines de Peccais.

BOURGIE s. f. (bour-jî). Bot, Genre d’arbrisseaux de l’Inde, appartenant à la famille des borraginées.

BOURGiN s. m. (bour-jain). Pêch. En Provence, Grand filet à larges mailles, formé de deux ailes aboutissant à une manche.

BOURGMESTRE s. m. (bourgh-mè-stre - de bourg et de maistre, pour maître). Premier magistrat dans un grand nombre de villes de Belgique, de Suisse et d’outre-Rhin, dont les fonctions sont à peu près identiques à celles des maires en France : Pour peindre la constance sous la forme humaine la plus pure, prenez un bon bourgmestre des Pays-Bas. (Bala.) || On rencontre quelquefois bourguemestre ; mais cette orthographe est vicieuse.


Bourgmestre de Saardam (Le) ou les Deux Pierre, pièce en trois actes, mêlée de couplets, par Mélesville, représentée pour la première fois sur le théâtre de la Porte-Saint-Martin, le 2 juin 1819. Cette pièce fut composée tout exprès pour les débuts de Potier dans le genre comique, et obtint un succès de fou rire dont on se souvient encore aujourd’hui. Du reste, plusieurs reprises ont eu lieu, et l’on