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TÏOUI

Bf, mbo (le cardinal). 11 fut l’amant de Lu- I 11 savait unir les plaicrèoe Borgia. | sirs aux affaires.

Lucrèce Boroia. Célèbre par sa beauté I Célèbre par sa beauté et ses dérèglements. et par son esprit.

Ximenès (le cardinal), 11 était fanatique et I II était sévère, mais cruel. ’ | juste.

Mais voici une de ces corrections où la complaisance de la nouvelle édition atteint jusqu’à l’odieux. Il s’agit du jeune et infortuné chevalier de Labarre, brûlé a dix-huit ans, pour n’avoir pas salué une procession. Ce crime judiciaire fut commis à Abbeville, en 1777, il n’y a pas encore cent ans. Un matin, un crucifix placé sur un pont fut trouvé mutilé. On ne put découvrir l’auteur de cet acte de vandalisme ; Labarre, accusé sans preuves, fut arrêté, condamné et mis k mort ; il n’avait pas dix-neuf ans.

Voici, sur ce sujet, les deux versions du Dictionnaire Bouillet :

Le parlement de Paris, usant d’indulgence, lui accorda d’être décapité avant d’être jeté sur le bûcher. Voltaire, dans un écrit publié sous le nom de Casen, a justement flétri cet acte d’intolérance.

Le parlement de Paris, usant d’indulgence, lui accorda d’être décapité avant d’être jeté sur le bûcher ; mais il ordonna en ratine temps de bràler avec son corps le Diction* naire philosophique de Voltaire, source principale de son impiété.

Nous nous abstenons de toute réflexion. Mais nous ne quitterons pas la plume sans remercier M. Paul Parfait, l’auteur de l’article du Siècle, d’avoir appelé sur ce point l’attention publique.

Nous ne lui avons emprunté que les principales de ses citations. Toutefois, il est une observation qui nous parait manquer à son travail, dont elle devrait faire la conclusion.

Cette observation, la voici :

Le Dictionnaire d’histoire et de géographie de Bouillet porte sur la première page diverses approbations :

îo Celle du conseil de l’instruction publique, qui est datée du 22 juillet 18-12, et qui par conséquent se rapporte à l’édition première, non expurgée. Cette approbation est suivie de deux circulaires du ministre de l’instruction publique, c’était alors M. Villemain, qui recommande itérativement le Dictionnaire de M. Bouillet aux proviseurs et aux recteurs ; avant les corrections ci-dessus signalées, bien entendu ;

20 Vient ensuite une approbation de l’archevêque de Paris, M. Sibour, en date du 28 décembre 1849 ;

■ 30 Enfin le décret de la Sacrée Congrégation de l’Index, en latin, portant approbation du saint-siége, clût la page. Il est daté du 22 décembre 1854.

Au-dessus du Permittitur, on lit ces mots, en français, et en caractères italiques ;

« Dictionnaire universel, etc., corrigé d’après les observations de la Sacrée Congrégation de l’Index.

« Ces approbations successives expliquent les variations d’un livre que l’auteur avait pu d’abord se flatter d’avoir écrit selon sa conscience. Elles sont aussi une page d’histoire, une page instructive de la triste histoire de notre temps.

Son dictionnaire mis à l’index, condamné par le clergé, partant interdit dans toutes les écoles du gouvernement et autres, il ne restait à l’auteur qu’à se soumettre ou à sacrifier un succès qui était une fortune. Notre époque n’est pas pour les partis héroïques. I/auteur se soumit. Et des milliers de lecteurs français ont aujourd’hui entre les mains un chef-d’œuvre de replâtrage. La vérité s’y trouve masquée de déguisements dont l’audace étonnerait, si l’on n’avait sur la première page le nom de l’auteur véritable : la Sacrée Congrégation de l’Index, qui les a indiqués et exiges. »

BOUILLEUR s. m. (bou-fleur, Il mil.rad. bouille). Pêch. Celui qui se sert de la bouille pour troubler l’eau.

BOUILLEUR s. m. (bou-fleur, Il mil.rad. bouillir). Techn. Distillateur d’eau-devie.

— Mécan. Annexe de la chaudière à vapeur, dans laquelle l’eau entre en ébullition : Les bouilleurs communiquent avec la chaudière par un ou deux tuyaux verticaux. (Laboulaye.)

—Adjectiv. Tubes bouilleurs, Tubes placés dans une chaudière de machine à vapeur et qui. constituant la seule communication entre le foyer.et la cheminée, reçoivent seuls la chaleur et chauffent l’eau sur une surface qui se trouve ainsi considérablement accrue : Les tubes bouilleurs, inventés dans ces derniers temps, sont des tubes multiples communiquant entre eux, et qu’on a substitués aux grandes chaudières, afin d’obtenir un contact plvs étendu de la surface de l’eau avec la flamme. (P. Ratier.)

BOUILLI s. m. (bou-llî, Il mil. — rad. bouillir). Art culin. Viande cuite dans une quantité d’eau considérable, et qui a servi à faire du bouillon : Bouilli de bœuf. Bouilli de mouton. L’éoêque de Chatons se contentait de son bouilli, avec deux petites et grossières entrées. (St-Sim.) Le b’ouilli est de la chair moins son jus. (Brill.-Sav.) Du bouilli !

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Personne ne se sert de cette expression ; on demande du bœuf, et point du bouilli. (Berchoux.) Il vous a, sans doute, ordonné force rôti ?Non, monsieur, rien que du bouilli.Eh ! oui, bouilli, rôti, même chose. (Mol.) Senserade, au lit de la mort et sentant sa fin prochaine, entendait son médecin recommander à sa gouvernante de lui donner du bouilli. 'Pourquoi du bouilli, dit-il alors, puisque je suis frit ?a

— Antonyme. Rôti.

— Homonyme. Bouillie.

BOUILLI IE (bou-lli, Il mil) part. pass. du v. Bouillir : Bœuf bouilli. Viande bouillie. Légumes bouillis. Il faut, pour subjuguer et apprivoiser le jeune bœuf, le caresser, lui donner de temps en temps de l’orge bouillie et des fèves concassées. (Buff.) On tient pour règle générale, en administration, que le bœuf bouilli a perdu lamoitié de son poids. (Brill.-Sav.) Le bœuf bouilli ne doit jamais paraître dans un grand diner. (Boitard.)i

— Se dit, dans les manufactures de tabac, de tout tabac fermenté en noir, mais non carbonisé.

— Techn. Cuir bouilli, Cuir de vache durci par le bouillage.

— Fam. Visage de cuir bouilli, Visage à peau basanée, rude et sèche comme du cuir.

BOUILLIE s. f. (bou-llî. Il mil — rad. bouillir). Art culin. Farine bouillie dans du lait ou do l’eau, jusqu’à consistance de pâte plus ou moins épaisse : À Paris, la bouillie remplace presque, pour les petits enfants, le lait de la nourrice. La bouillie n’est pas une nourriture fort saine. (J.-J. Rouss.)

— Par anal. Pâte ayant la consistance ordinaire de la bouillie : La boue formait, au milieu du chemin, une bouillie épaisse.

— Loc. fam. Être comme de la bouillie, Manquer complètement d’énergie ou de courage :

Près do Clêlie il est ainsi que la bouillie.

Molière.

(I Faire de la bouillie pour les chats ? Perdre son temps, comme quelqu’un qui préparerait un mets et le laisserait ensuite manger par les chats’ :

Tandis qu’au temple de Thémis On opinait sans rien conclure, Un chat vient sur les fleurs de lis Etaler aussi sa fourrure. « Oh ! oh ! dit un des magistrats, Ce chat prend-il la compagnie Pour conseil tenu par les rats ? — Non, reprit son voisin tout bas ; C’est qu’il n flairé la bouillie Que l’on fait ici pour les chats.

Daciiaumont.

If S’en aller en bouillie, Se dit de la viande qui est trop cuite et n’a plus la fermeté convenable.

— Dans les environs de Calais, Boisson aigrelette que l’on obtient en faisant fermenter de la farine dans do l’eau.

— Techn. Pâte de chiffons préparéo pour la confection du papier et du carton.

— Homonyme. Bouilli.

— Encycl. Après le pain, la forme sous laquelle on mange le plus communément les farineux, c’est la bouillie ; il y a même des pays "où ce dernier aliment est le plus usité. On peut établir comme une règle générale que le grain le plus propre à la boulangerie est celui qui fournit la bouillie la plus lourde et la plus visqueuse. Le froment, qui sert à préparer le meilleur pain, donne la bouillie la moins saine ; pour la rendre moins indigeste, il faut la tenir quelque temps sur le feu, jusodeur de colle

Le sarrasin, le ma’is, l’orge, le riz et même l’avoine fournissent des bouillies délicates. Celle que l’on prépare avec le maïs est la plus estimée et la plus généralement répandue en Europe. Elle porte différents noms : au midi de l’Europe, on l’appelle polenta ; miliasse ou cruchade, dans nos départements de l’Ouest ; enfin yaude dans la Bourgogne et la Franche-Comté.

« Pour préparer la polenta, dit Parmentier, on met de 1 eau dans un chaudron, et, dès qu’elle bout, on prend la farine de maïs, qu’on verse peu à peu et qu’on remue sans discontinuer. Lorsque la totalité est employée, elle ne tarde pas à prendre de la consistance, et à adhérer au fond ; alors il faut l’agiter dans tous les sens. Quinze ou vingt minutes après, on verse cette bouillie sur une table couverte d’une nappe, autour de laquelle toute la famille se rassemble pour manger la polenta : cette manière simple de la préparer est celle du peuple. On l’étalé dans les boutiques, sur des tables, et on la vend à la livre. Les gens riches ont trouvé le moyen de faire avec cette bouillie des mets de luxe et de fantaisie ; ils y emploient souvent pour excipient de l’ail, du lait d’amandes, et, pour assaisonnement, du sucre, de l’eau de fleurs d’oranger, des écorces de citron et de bigarades. Quand la polenta est ainsi préparée, on la coupe encore par tranches très-minces, de l’épaisseur de deux lignes ; on étend ces tranches dans une casserole, en mettant du fromage de Parmesan et du beurre a chaque couche, et, par-dessus du poivre, du girofle et de la cannelle en poudre. »

La préparation de la miliasse ou cruchade est à peu près la même que celle de la polenta ; elle a seulement un peu moins de consistance,

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âu’à ce qu’elle n’exhale plus l’odi e farine qui lui est particulière.

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de sorte qu’il faut la servir dans des assiettes et la manger avec la cuiller. La miliasse qu’on a l’intention de garder est mise dans des corbeilles garnies de toile, et saupoudrée de farine ; le lendemain on la coupe par tranches plus ou moins épaisses ; on mange ainsi ces tranches, ou bien, on les fait chauffer sur un gril, ce qui leur donne une espèce de croûte et augmente leur saveur.

Les gaudes se préparent d’une façon un peu différente. Le grain doit toujours être torréfié dans un four, avant d’être réduit en farine. Cette farine est mise ensuite dans un chaudron et mélangée avec du lait dans la proportion de un kilogramme de farine pour chaque litre de lait. On fait bouillir le tout, généralement pendant une demi-heure. Les gaudes étaient jadis un mets recherché ; on les servait sur les tables des riches comme sur celles des pauvres. Elles étaient en si grand honneur parmi les domestiques qu’une de leurs conditions, avant de s’engager, était qu’on leur donnerait des gaudes à déjeuner.

On s’est élevé avec raison contre l’usage de la bouillie pour les enfants. Telle qu’elle est habituellement préparée par îles nourrices, c’est un aliment très-indigeste, surtout lorsqu’elle est faite avec de la farine de froment et qu’elle n’est pas assez cuite. Les panades un peu claires, les soupes au lait, les potages légers, conviennent bien mieux à ces petits êtres dont les organes sont encore si faibles et si délicats.

Tous les médecins ne partagent pas l’opinion que nous venons d’exprimer sur la bouillie de froment. Plusieurs pensent qu’elle est la meilleure de toutes au point de vue de l’alimentation des enfants ; mais ils veulent que cette bouillie ait un degré de cuisson convenable, et ils disent qu’elle ne convient pas aux enfants dont le tempérament est lymphatique ou qui sont élevés dans les grandes villes, dans les lieux humides, dans les habitations où le soleil pénètre peu ; quant aux enfants vigoureux, élevés à la campagne, on peut, selon ces médecins, les nourrir sans inconvénient de bouillie de froment cuite à point.

Bouillie de la condense Bcrihc, conte par Alexandre Dumas. Bien des lecteurs s’étonneront en voyant un conte d’enfant signé du nom de notre amusant romancier, et craindront de l’entendre bégayer la bouche pleine de cette bouillie. Qu’ils se rassurent ; qu’ils ouvrent le livre, et, dès la première page, l’eau leur en viendra a la bouche, tout comme aux petits enfants, et ils se rappelleront le mot de La Fontaine : « Si Peau d’âne m’était conté, j’y prendrais un plaisir extrême. » L’excursion d’Alexandre Dumas dans les champs de la jeunesse a produit un petit chef-d’œuvre. Morale, instruction, récréation, telle est la devise dont l’auteur s’est inspiré pour raconter une de ces légendes que la vieille Allemagne, s’est plu a attacher a tous ces antiques châteaux, dont le temps, comme dit le poète, a émietté les créneaux dans le Rhin. La comtesse Berthe du Rosenberg, après avoir offert une bouillie au mil à tous les serviteurs qui avaient travaillé à la reconstruction de son château, obligea, par un acte, ses descendants à donner tous les ans à leurs vassaux une bouillie en souvenir d’elle. Le château est pris par les ennemis, et nous assistons aux mésaventures du général Dominik, qui, ayant refusé d’obéir à la coutume, voit le miracle des noces de Cana se renouveler pour lui, mais au rebours ; son vin se change en eau. Les alouettes qu’il va manger s’envolent et vont tomber toutes rôties dans la bouche des paysans, d’où le proverbe : « Il croit que les alouettes vont lui tomber toutes rôties dans le bec. » Mais ses tribulations ne sont rien auprès de celles du chevalier Hans de Vv’artburg, qui a voulu tourner en ridicule l’institution de la comtesse Berthe. Provoqué en duel par le çénie protecteur du château, ce chevalier géant, malgré sa jactance et sa grande épée, est obligé de demander grâce à deux genoux à son adversaire, un petit nain de six pouces, armé seulement d’un fouet. Le vainqueur le renvoie habillé en vieille femme, avec une quenouille enchantée, qui lui tape sur les doigts chaque fois qu’il veut mentir. Pendant ce temps, le chevalier Torald, petit-fils de Berthe, courageux, pieux et vertueux, apaise les génies et devient l’époux de sa cousine, devant laquelle Hans de Wartburg n’ose plus se présenter. L’auteur, pour mieux, faire pénétrer les germes de la vertu dans l’âme des enfants, a personnifié le courage, l’obéissance et la modestie d’un côté ; de l’autre, la lâcheté, l’insoumission et la vanité, qui sont récompensées selon leurs œuvres. Le conte est ingénieux, spirituel, simplement raconté, et ne s’élève jamais au-dessus de la portée d’un enfant. Lorsqu’on répète qu’Alexandre Dumas n’est qu’un grand enfant, il semble que l’on songe à la Bouillie de la comtesse Berthe. L’écrivain s’est baissé pour tendre la main aux enfants, et, plus heureux que Hans de Wartburg, il ne reçoit de ces petits nains que des remerciements et des baisers. Ils Seraient presque tentés de lui offrir la moitié de leur tartine, tant il a su se familiariser avec eux !

BOU1LLIER (Francisque), philosophe français, né à Lyon en 1S13. Élève de l’École normale, il fut reçu le premier à l’agrégation de philosophie (1837), et, après avoir passé son doctorat (1639), il fut appelé à la chaire de philosophie de la Faculté de Lyon. Doyen de

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cette Faculté depuis 1841, correspondant de l’Institut et membre de l’Académie de Lyon, M. BouiUier a été nommé en 1855 inspecteur général. Il a donné une Histoire du cartésianisme, qui a été couronnée par t’Académie des sciences morales et politiques en 1S41, et qu’il a développée dans Histoire et critique du cartésianisme (1842). On a encore de lui : Théorie de la raison impersonnelle (1845, in-8°) ; Histoire de la philosophie cartésienne (1854,2 vol. in-8°), le plus important de ses ouvrages ; Du principe vital et de l’âme pensante ou Examen des diverses doctrines spéciales et psychologiques (1862, in-8°), livre dans lequel il a repris avec un remarquable talent de dialecticien la thèse de Stahl, et où il se déclare partisan de l’animisme. Outre des traductions de la Beligion dans les limites de la raison, de Kant (1842, in-121, et de la Méthode pour arriver à la vie bienheureuse, de Fichte (1845, in-8°), M. Bouillier a publié divers articles dans la Liberté de penser et dans le Dictionnaire des sciences philosophiques.

bouillir v. n. ou intr. (bou-llir, Il mil. — lat. bullire, même sons. — Je bous, tu bous, il bout, nous bouillons, vous bouilles, ils bouillent ; je bouillais, nous bouillions ; je bouillis, nous bouillîmes ; je bouillirai, nous bouillirons ; je bouillirais, nous bouillirions ; bous, bouillons, bouillez ; que je bouille, que illis

chaleur, on parlant des liquides ou de toute matière liquéfiée : Faire bouillir de l’eau. Mettre de l eau bouillir. L’eau bout à 100 degrés, l’élher à 35. L’eau BOUT dans le vide à toutes les températures. Une nation en révolulion est comme l’airain qui bout et se régénère dans le creuset. (Danton.) Il faut avoir le soin, quand on veut préparer une viande succulente, savoureuse et nourrissante, de faire bouillir l’eau avant d’y plonger la viande. (Cruveilhier). il Entrer en fermentation : Le ■ vin bout dans la cuve.

Du frêle arbuste où bout la noble sève La moindre fleur parfume au loin les airs.

BÉRANuER.

— Par ext. Cuire dans un liquide qui bout : La viande bout. Le bœuf commençait à bouillir. Les Arabes et les Indiens emploient les durs noyaux du fruit du palmier, après les avoir fait bouillir, à la nourriture de leurs chameaux. (B. de St-P.) 11 Contenir un liquide qui bout : La marmite bout. La cuve bouillait. Je les suivais partout et leur servais d’assistant, en attendant que j’eusse assez d’expérience pour contribuer à faire bouillir leur marmite, qui ne se renversait jamais. (Lo Sage.) A chaque coin d’une grande cheminée, bouillaient, sur deux réchauds, deuxr casseroles d’où s’exhalait une double odeur de gibelotte et de matelote, qui réjouissait l’odorat. (Alex. Dum.) Une grosse chaudière de cuivre y bouillait jour et nuit. (V. Hugo.)

— Par exagér. Être brûlant, être très-chaud : J’ai la fièvre, la tète me bout.

— Fig. Être animé, emporté, tourmenté : Bouillir de colère, d’impatience. Quand je vis ce friponneau de gendarme offrir son bras, je me sentis bouillir, {E. About.) Le sang ne me bout que pour les vers. (Volt)

H trépigDe d’ardeur, il bout d’impatience.

Delii.i.e. Vous vous démenez fort, mon oncle ; qu’avez-vous ? — Qu’est-ce que j’ai ? moi ? Rien. Que puis-ie avoir ? Je bovs. E. AualER. Elle est charmante ! elle est charmante ! elle est charmante ! Mon cœur bout, ma main brûle et ma télé fermente.

E. AUOIEE..

— Loc. fam. Faire bouillir te song, faire bouillir la cervelle, faire bouillir, Animer, impatienter, irriter : C’est à faire bouillir lu Sang dans les veines. Cela me fait bouillir. Voilà de ces idées qui font bouillir la cervelle. (Beaumarch.) Je vous admire, toi et ton sang-froid... Une pareille attaque me ferait bouillir lb sang dans les veines. (Scribe.)

Faire bouillir le pot ou la marmite, Contribuer à faire vivre : J’ai reçu une petite gratification, cela fera bouillir le pot.

— Prov. Il n’est bon ni à rôtir ni à bouillir, Il n’est bon à rien, comme une viande qui ne peut être accommodée d’aucune manière. Il Si la mer bouillait, il y aurait bien des poissons de cuits, 11 ne faut pas chercher à prévoir tous les accidents possibles et les malheurs qu’ils entraîneraient avec eux : Ak ! si,

si, si SI LA MER BOUILLAIT, IL Y AURAIT

BIEN DES POISSONS UE CUITS.

— v, a. ou tr. Laisser plongé dans l’eau bouillante : Il fit un effort surnaturel, un effort de faux-monnayeur qu’on va bouillir, et qui tâche de s’échapper. (V. Hugo.)

— Fam. Bouillir du lait à quelqu’un, Faire quelque chose qui lui soit agréable, qui soit de son goût, comme une tasse de lait chaud : Vanter ta voix de ce chanteur, c’est lui bouillir du lait. Colbert mort, et Pelletier contrôleur général de la façon de M. de Louvois, le roi lui donne ordre de chasser Desmarets et de lui faire une honte publique : c’était bouillir du lait à une créature de Louvois. (St-Sim.)

Il Le traiter en enfant : Allons, à mon âge, il n’est plus besoin de me bouillir du lait ; parlez sérieusement.

BOU1LLITOIRE s. m. et f. (bou-lli-toi-re.