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Couche de fer (la). Un des journaux les plus célèbres des premières années de la Révolution. Il avait pour principaux rédacteurs l’abbé Ftachet et Bonneville. C’était l’organe officiel de.’ révolutionnaires mystiques du Cercle sociai. La boite du journal était une bouche de fer ^ù les citoyens étaient invités à jeter leurs élucubrations, leurs idées sur la gouvernement et la législation, leurs questions, leurs accusations, etc. Cette bouche symbolique figurait également en tête du journal, dans une petite vignette, avec cette légende : Tu regere eloguio populos, ô Galle, mémento !

Cette feuille paraissait trois fois par semaine. La bibliographie en est assez incertaine. La première série date de janvier 1790, 17 numéros, plus un Bulletin ; la deuxième, d’octobre de la même année jusqu’en juillet 1791 ; on possède aussi un Cercle social, qui se publiait, dit-on, parallèlement à la Bouche de fer et qui porte également l’emblème sacramentel et la même formule. Peut-être n’était-ce 3 ne la première forme du journal. Beaucoup e ces numéros n’étant point datés et ne se composantque de dissertations philosophiques, ■> il est assez difficile de les distinguer. Quoi qu’il en soit, ces publications émanent de la même source et portent la même empreinte. Expression du mysticisme néo-chrétien, mêlées d’idées révolutionnaires et de philosophisme maçonnique, remplies en grande partie par des thèses philosophiques et politiques discutées au Cercle social, et par les discours de ses membres, elles ne laissent pas d’être fatigantes a lire. On n’y trouve ni les débats de l’Assemblée, ni les nouvelles du jour, ni rien de ce qui constitue un journal proprement dit ; mais, à travers un fatras d’élucubrations mystiques, de rêveries maçonniques et de pesantes dissertations, on rencontre des idées singulièrement hardies, notamment sur la propriété, des articles fort curieux envoyés de toutes les parties de l’Europe, des lettres et des travaux de Thomas Payne, de Condorcet, de Cloots et d’autres publicistes, des lettres d’une savante et spirituelle Hollandaise, Mme d’Aelders, sur la condition des femmes, etc. Au commencement de 1791, quand Fauchet fut nommé évêque constitutionnel par les électeurs du Calvados, Bonneville demeura seul chargé de la direction du journal, qui prit une nuance de plus en plus prononcée, et, lors de la fuite de Louis XVI, se déclara énergiquement pour l’abolition de la royauté. Après le massacre du Champ-de-Mars, Bonneville dut s’enfuir, comme beaucoup de patriotes, et la Bouche de fer cessa définitivement de paraître le 28 juillet 1791. Elle avait eu 104 numéros.

Une autre Bouche de fer, rédigée par Darcet et Barbet, parut en prairial de l’an V et eut 26 numéros ; enfin, un journal du même nom fut encore publié, en 1818, par Desquiron de Saint-Aignan, mais cessa de paraître après quelques livraisons.

Hanche de la vérité, ou Bocca délia vérità, nom que l’on donne, à Rome, à une tête de marbre antique qui a la bouche ouverte : elle est placée sous le portique de l’église de Sainte-Marie in Cosmedin. D’après une tradition répandue dans le peuple, cette figure aurait eu jadis une singulière vertu : les femmes romaines accusées d’infidélité mettaient la main dans la bouche béante, et’la bouche se fermait quand elles étaient coupables. Aujourd’hui, on se contente de menacer les enfants enclins au mensonge de leur faire subir cette épreuve. Les menteurs doivent s’attendre à voir leur main happée par la Bouche de la vérité. Les archéologues supposent que ce masque de marbre a dû servir d’embouchure à un ancien cloaque.

BOUCHE (Honoré), historien, né à Aix en 1598, mort en 1671. Il a laissé une Chorographie ou Description de la Provence, et Histoire chronologique du même pays (Aix, 1664, 2 vol. in-fol.), un des meilleurs travaux que nous ayons sur nos anciennes provinces.

BOUCHE (Charles-François), homme politique et historien, né en Provence, mort vers 1794. Avocat au parlement d’Aix, il fut nommé député aux états généraux de 1789, et soutint les idées nouvelles avec fermeté et modération. Avant la Révolution, il s’était fait connaître par de savantes recherches sur sa province : Essai sur l’histoire de Provence (1785, 2 vol. in-4o) ; Droit public de la Provence (1788, in-8«), etc.

BOUCHÉ, ÉE (bouché) part. pass. du v.

Boucher. Qui a été fermé : Porte bouchée.

Trou mal bouché. Dans cette rue déserte, les croisées de pierre sont bouchées en pisé, pour éviter l’impôt. (Balz.) Les fleurs se montrent surtout dans les tonneaux ou dans les bouteilles mal bouchbbSj et sont dues, par conséquent, à faction de l’air sur les vins. (Pelouze.)

— Fig. Qui a peu d’intelligence, qui comprend lentement, difficilement : C’est une personne bouchée, tout à fait bouchée. Je suis enrhumé de façap à être bouché sur toutes les choses d’esprit. (Corbinelli.) L’esprit le plus court et le plus bouché s’étend et s’ouvre, à proportion de sa bonne volonté pour toutes les choses qu’il a besoin de connaître. (Fén.) Peste de la petite fille sotte et bouchée 1 dit l’autre entre ses dents. (V. Hugo.)

— Avoir les oreilles bouchées, Être mis hors d’état de comprendre : Celui-ci a les oreilles bouchées par ses préventions, et, incapable de

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donner entrée aux raisons des autres, il n’écoute que ce qu’il a dans son cœur. (Boss.)

— Mus. Sons bouchés, Sons tirés d’un cor dont on bouche le pavillon avec la main, il Tuyaux bouchés, Tuyaux dont la partie supérieure est fermée.

— Antonymes. Béant, débouché, ouvert, percé et foré, troué.

— Homonymes. Bouchée, boucher, bouchet.

BOUCHÉ DE CLUNY (Jean-Baptiste), littérateur français, né h Cluny vers 1815. Il a publié : les Druides (1844) ; Vayage en Bourgogne (1845) ; Christ et pape (1846) ; les Scapins de la République, épopée satirique en 32 chants (1852) ; un Cri de la vérité (1855). Il avait aussi commencé, en 1848, une satire hebdomadaire en vers, sous le titre de : le Scorpion politique.

BOUCHE-EN-FLÛTE s. m. Ichthyol. Poisson de l’ordre des acanthoptérygiens.

— Encycl. Cette famille, la quinzième et dernière de l’ordre, se divise en deux genres, qui sont les fistulaires et les centrisques, tous deux caractérisés par un long tube, formé au-devant du crâne par le prolongement des os des mâchoires, et au. bout duquel s’ouvre la bouche. Ces poissons singuliers, dont on connaît environ une dizaine d’espèces, habitent les mers chaudes des deux hémisphères, et plus particulièrement les côtes de l’Amérique et des Indes. Les uns ont le corps cylindrique et allongé, tandis que d’autres l’ont, au contraire, ovale et comprimé. L’une des espèces, le centrisque bécasse de mer (centriscus scolopax), petit poisson argenté de 0 m. 10 de longueur, est assez commune dans la Méditerranée, et s’avance dans l’Atlantique jusqu’aux îles Canaries.

BOUCHÉE s. f. (bou-ché — rad. bouche). Quantité d’aliment solide qu’on met dans la bouche en une seule fois : Bouchée de pain, bouchée de viande. C’est la dernière goutte de trop qui fait répandre le vase ! et la dernière bouchée qui donne l’indigestion. (Boiste.) // y a des enfants que leurs mères allaitent à leurs mamelles flétries, faute d’une bouchée de pain pour sustenter leurs expirants nourrissons. (Chateaub.) À peine eut-il avalé quelques bouchées, qu’il sortit sans répondre aux questions que sa sœur lui adressait. (G. Sand.) Le boa avale de grands quadrupèdes d’une seule bouchée. (J. Macé.)

— Par ext. Très-petite quantité d’aliments : Manger une bouchée, deux bouchées.

— Fig. Petite quantité : Il ne faut donner la vérité aux hommes que par petites bouchées. (J.-J. Rouss.)

— Par exagér. Ne faire qu’une bouchée, qu’une seule bouchée d’un mets, Le manger gloutonnement : On lui apporta son déjeuner, dont il me fit qu’une bouchée. Il II n’en ferait qu’une bouchée, il l’avalerait en quatre bouchées, Se dit pour exprimer la facilitéjivec laquelle un homme robuste ou adroit triompherait d’un adversaire plus faible ou moins adroit que lui. Il Ne faire qu’une bouchée de quelque chose, En venir à bout, en triompher aisément : Vous n’avez fait qu’une bouchée de mes ridicules. (Balz.)

— Art cul.’Nom donné à différentes petites pâtisseries : Petites bouchées, bouchées à la reine, bouchées de Versailles, bouchées de dames. Des bouchées de queues d’écrevisse de la Meuse, à ta crème cuite, fumaient dans leurs pâtes feuilletées. (E, Sue.) Servez-moi de ces petites bouchées à la reine, toutes chaudes. (E. Sue.)

Bouchée de pain (HISTOIRE d’une), Lettres à une petite fille sur l’homme et les animaux, par Jean Macé, directeur du Magasin d’éducation et de récréation. Jusqu’à l’apparition de Jean-Paul Choppart, les enfants n’avaient entre les mains que les Contes des fées ou l’Ami des enfants de Berquin, deux ouvrages dont la lecture présentait de graves inconvénients, sinon des dangers. Jean-Paul Choppart fut un grand progrès ; le moyen d’intéresser innocemment la jeunesse était trouvé ; la morale elle-même devenait intéressante. Un grand pas était fait, mais on était encore loin du but. Il ne suffisait pas d’intéresser et de moraliser l’enfant ; restait à l’instruire en l’amusant, à lui rendre les racines de la science aussi douces que ses fruits. Là était le problème : M. Jean Macé l’a résolu. Une fois la voie ouverte, de nombreux imitateurs ont suivi ses traces, et, grâce à eux, l’enfance a aujourd’hui, elle aussi, sa Bibliothèque utile, dont nous allons examiner le premier volume. Bien des gens ont entendu parler de la Bouchée de pain, l’ont admirée sur sa réputation, de confiance, en parlent avec éloge et se figurent que c’est une révélation amusante des mystères... de la boulangerie. Il n’en est rien ; ’ la bouchée de pain n’est qu’un prétexte. Elle doit entrer dans ce palais qu’on nomme la bouche et dont la langue est le portier, en visiter les différents appartements, de la pénétrer dans l’estomac, puis dans le reste du corps, d’où elle sortira transformée et non sans avoir laissé des traces de son passage. On voit déjà que l’auteur racontera tous les mystères de cette incomparable machine, si simple et si compliquée, qu’on nomme le corps humain, en examinant les différents phénomènes de là nutrition. Mais l’homme n’est pas le seul à manger ; les animaux se nourrissent aussi, chacun à leur manière, et l’auteur expose également leurs systèmes de nutrition si

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variés, en les comparant à notre appareil digestif. Son plan est donc très-simple et très-étendu en même temps. Il veut prouver que la science, dépouillée de tout le jargon dont les savants ont la manie de l’envelopper, peut être amusante, même pour une petite fille. « Pourquoi mange-t-on ? lui demande-t-il.-Pour ne pas avoir faim, répond son interlocutrice.

— Bien ; et pourquoi vous allonge-t-on vos robes ? — Parce que j’ai grandi. — Et comment avez-vous grandi ? Ah !., vous voilà prise. Il est bien sûr que personne n’est venu rallonger vos jambes pendant que vous dormiez, et que si les bras sortaient des manches, ce n’était pas parce qu’on avait remis un petit morceau au coude, comme on remet des planches à la table les jours où l’on donne à dîner à beaucoup de monde. Cependant rien ne grandit seul, comme rien ne diminue non plus. Si l’on n’a rien ajouté par dehors, il faut bien que quelque malicieux génie ait fourré par là-dedans tout ce qu’il y a de plus dans tes bras, les jambes et le reste. Et ce malicieux génie, c’est vous : ce sont vos belles tartines, vos bonbons, vos gâteaux, la soupe aussi, et la soupe encore mieux que tout le reste, pour le dire en passant, qui, une fois disparus dans le petit gouffre qu’on nomme la bouche, se sont mis, sans vous demander la permission, à se transformer, à se glisser sournoisement dans tous les coins et recoins de votre corps, où ils sont devenus, à qui mieux mieux, des os, de la chair et du sang. Tatez-vous de tous les côtés ; ce sont eux que vous rencontrerez partout, sans les reconnaître, bien entendu. Vos petits ongles roses qui se trouvent repoussés tous les matins, 1 extrémité de vos beaux cheveux blonds, qui s’allongent toujours davantage, en vo.us sortant de la tête comme une herbe qui pousse hors de la terre, vos dents de grande fille qui montrent maintenant le bout de leur nez et remplacent à mesure celles qui vous étaient venues en nourrice. Vous avez mangé tout cela, il n’y a pas longtemps. Mais il n’y a pas que vous qui en soyez là. Votre petit chat, qui était si mignon il y a quelques mois, et qui se transforme tout doucement en un gros matou, c’est sa pâtée de tous les jours qui devient chat à mesure au-dedans de lui. Les arbres grossissent aussi en mangeant, et ce ne sont pas les moins gourmands, puisqu’ils mangent jour et nuit, sans s’arrêter. • M. Jean Macé étudie, on le voit, la nature entière transformée en une infinité de tubes digestifs. Il y a en Angleterre d’admirables machines qui reçoivent par un bout le coton en paquet et le rendent par l’autre bout en belle toile fine, toute pliée, prête à être livrée au commerce. On se rappelle encore l’histoire de cet Anglais qui, arrivant dans une imprimerie de Philadelphie, fut invité à donner sa chemise. Une heure après, alors qu’il se disposait à sortir par une outre extrémité, sa chemise lui était rendue sous la forme d’un bel exemplaire du Télémaque tout broché. Toutl’ouvragédeM.Jean Macé est consacré à l’explication d’une machine bien plus admirable, que chacun de nous porte en lui-même, qui reçoit de nous les aliments et les rend changés en os, en chair, en cheveux, en ongles et en bien d’autres choses encore. Il fait voir ce que devient, en passant par toutes les pièces de cette machine, une bouchée de pain. Et qu’on ne s’imagine pas que ces lettres adressées à une petite fille soient au-dessus de sa portée ; non, la science s’est faite petite pour les petits enfants, elle joue avec eux, elle devient leur amie, leur camarade. Alors, dira-t-on, elle n’est que superficielle ; c’est encore une grave erreur ; elle se montre d’une rigoureuse exactitude, et tous ceux qui ont travaillé sérieusement savent que, pour pouvoir généraliser avec facilité, il faut posséder jusqu’aux plus minces détails. Nous en savons quelque chose, nous qui avons passé dix ans à écrire de petits livres pour apprendre aux enfants à parler et à écrire correctement.

La science, sous la plume de M. Jean Macé, revêt une forme gracieuse, vive, légère, enjouée, aussi nette qu’élégante dans sa bonhomie calculée ; son déshabillé est plus coquet que bien des toilettes d’apparat. Elle appelle a son aide de temps en temps la philosophie et la religion, et, tout en s’occupant du corps, ne néglige nullement les droits de l’âme. Nous ne lui adresserons qu’un reproche : c’est, en sa qualité de femme, de se montrer légèrement précieuse. Elle est charmante, pleine d’esprit ne bon aloi, mais elle en a presque trop ; encore un pas, et on la prendrait pour une chroniqueuse. Lisez le chapitre sur le cœur : il fait songer à la Pluralité des mondes de Fontenelle. C’est si joliment dit, qu’un peu plus, la forme ferait tort au fond. Il n’y manque rien, pas même Madame la marquise ; seulement l’auteur oublie de nous dire si elle est blonde, ou si elle est brune. Décidément Fontenelle avait encore plus de préciosité ; c’était l’époque. Nous allons citer un passage, pour donner une idée de la finesse un peu recherchée de M. Jean Macé ; mais toute la

légèreté de son pinceau lui a été nécessaire pour ne pas charger la couleur : * Notre professeur d’histoire naturelle, en nous exposant le danger de la gloutonnerie, nous cita l’exemple d’une dame qui avait avalé par mé farde un noyau de pêche. Pendant plus de eux ans, elle fut tourmentée de douleurs d’estomac qui ne lui laissaient ni repos ni trêve. Le malheureux noyau, repoussé par les parois de l’estomac, que son contact irritait, venait

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donner à chaque instant de la tête contre l’en» trée do pylore, et toujours en vain. Se changer en chyme, il n’y avait pas moyen d’y penser, il était bien trop dur pour cela, et sa course éternelle allait toujours, et avec elle des souffrances sans cesse renouvelées. Les médecins, qui ne savaient plus qu’y faire, et dont tous les médicaments s étaient trouvés impuissants, commençaient à désespérer des jours de la malade, quand, un beau matin, tout à coup, elle se trouva délivrée de son mal comme par enchantement. Le noyau de pêche venait de séduire le portier, devenu familier avec ce vieux camarade de deux ans. Il avait franchi la terrible passe, et la dame était sauvée. Le farouche gardien, dans un moment d’abandon, l’avait laissé passer en contrebande, comme un douanier des frontières qui ferme parfois les yeux sur le paquet de tabac du paysan, son camarade. Mais-que de souffrances la malade

| avait dû endurer avant que le douanier se fût

laissé séduire 1 »

Après avoir lu la Bouchée ’de Pain, on est tenté de parodier La Fontaine et de dire : « Si Bouchée depain m’était relue, j’y prendrais un plaisir extrême. »

bouchefour s. m. (bou-che-four). Ornith, Nom vulgaire du pouillot.

BOUCHEL (Laurent), en latin Bocheiu»,

jurisconsulte français, né à Crespy en 1559, mort en 1629. Il était avocat au parlement de Paris, et on lui doit les ouvrages suivants : Decretorum Ecclesiœ gallicanm ex conciliis, statutis synodalibus, libri octo (1609, in-fol.) ; Somme bénéficiai (1628), retouchée et publiée de nouveau, en 1689, par Cl. Blondeau, sous le titre de Bibliothèque canonique ; Bibliothèque ou Trésor du droit français (1671, 3 vol. in-fol.) ; la Justice criminelle en France (1622, in-4<>) ; Recueil des statuts et règlements des libraires et imprimeurs de Paris (1620, in-4o) ; Notes sur les coutumes du Valois et du bailliage de Senlis (1631).

bouchelette s. f. (bou-che-lè-te-dimin. de bouchet te). Très-petite bouche :

Douce et belle bouchelette.

Plus fraîche et plus verraeillette Que le bouton aiglantin,

Au matin. Belleao.

B Ce mot a vieilli.

BOUCHELLE s. f. (bou-chè-le — rad. bouche), Pêch. Entrée de la tour extérieure de la bourdigue.

BOUCHEMAINE, village et comm. de France (Maine-et-Loire), arrond., cant. et à 8 kilom. S.-O. d’Angers, sur la rive droite de la Maine ; 1,197 hab. Excellents vignobles blancs ; source minérale. L’église, une des plus anciennes du département, forme une croix latine très-régulière : la voûte et le chœur surtout sont remarquables. Aux environs, débris d’antiquités romaines.

BOUCHEMENT s. m. (bou-che-man — rad. boucher). Action de boucher ; état de ce qui est bouché : Le bouchement d’une ouverture, d’un trou. Il se trouve bien du bouchement de sa cheminée. Il Peu usité.

BOUCHENÉ-LEFER (Adèle-Gabriel-Denis), jurisconsulte français, né le 4 juillet 1796. Il fut nommé, en 1832, maître des requêtes au conseil d’État, et conseiller d’État en 1849. En 1852, il s’est fait inscrire au barreau de Paris. Outre les articles qu’il a fournis à la Revue étrangère de législation et d’économie politique, il a publiéj en 4 vol. in-8o, un traité sur le Droit public et administratif français, ou Analyse et résultats des dispositions législatives et réglementaires, publiées ou non, sur toutes les matières d’intérêt public et d’administration (1830-1840).

BOUCHE-NEZ s. m. (bou-che-né-de boucher et de nez). Appareil qui garantit contre les émanations désagréables ou malfaisantes : Les ouvriers employés à la fabrication de l’acide chlorkydrique ont des bouche-nez d’algue marine.

BOUCHEPORN, nom d’une ancienne famille originaire de Metz, qui a fourni plusieurs magistrats et des administrateurs éminents, parmi lesquels nous citerons : Nicolas-Louis-François-Bertrand de Boucheporn, conseiller au parlement de Metz, puis maître échevin de la même ville, et dont le père avait exercé la même charge ; — Louis-Pierre-Bertrand de Boucheporn, aussi conseiller au parlement, mort en 1786, et les deux personnages sur lesquels nous allons donner de plus amples détails dans les articles suivants.

BOUCHEPORN (Claude-François-Bertrand de), né à Metz le 4 novembre 1741. « Ce fut, dit M. Michel dans sa Biographie du parlement de Metz, un de ces hommes d’élite qui projettent une auréole de gloire sur le pays qui les a vus naître, sur la famille dont ils sont sortis, et sur les compagnies auxquelles ils ont été attachés. »

En 1761, i ! fut reçu avocat au parlement de Metz. A vingt-sept ans, le 13 juin 17G8, à devint avocat général près de cette compagnie. Ses réquisitoires sont demeurés des monuments de savoir, de logique et de bon goût. Mais où il déploya surtoutun rare talent, ce fut dans le procès célèbre de M. deValdahon contre le marquis de Monnier, procès qui passionna l’opinion publique en France pendant plus de dix ans. Mlle de Monnier, qui aimait iM. de Valdahon, mais que ses parents voulaient contraindre à prendre un autre mari, avait reçu