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vée à 370. dont 151 fréquentent les eaux ; Specchio comparativo delle ornitologie di Roma e di fïladelfia (Pise, 1827) ; Sulla seconda edizione del regno animale del barone Cuvier osservazioni, avec quatre monographies en appendice (Bologne, 1830) ; Saggio di una distribuzione metodica degli animali vertebrali (Rome, 1832) ; Iconografia della fauna italica (Rome, de 1832 à 1841), le plus important des ouvrages du prince, traitant des mammifères, des oiseaux, des reptiles, des amphibies et des poissons ; Cheloniorum tabula analytica (Rome, 1836) ; Catalogo metodico degli uccelli europei (Bologne, 1842) ; Geographical and comparative list of the birds of Éuropa and North America (Londres, 1838) ; Catalogo metodico dei pesci europei (Naples, 1845) ; Selachorum tabula analytica (Neufchâtel, 1838) ; Catalogo metodico dei mammiferi europei (Milan, 1845) ; Conspectus systematis ornithologiœ (Amsterdam, 1849) ; Revue critique de l’ornithologie européenne de M. Degland (Bruxelles, 1850) ; Monographie des loxiens (Leyde, 1850), en collaboration avec Hermann Schlegel ; Conspectus generum avium (Leyde, 1850) ; Conspectus systematis mastozoologiœ (Leyde, 1850) ; Notices ornithologiques sur les collections rapportées en 1853 par M. A. Delettre, et classification parallélique des passereaux chanteurs (Paris, 1854) ; Conspectus systematis erpetologiœ et amphibiologiœ ; Conspectus systematis ichthyologiœ (Leyde, 1850) ; Tableau des oiseaux de proie (Paris, 1854) ; Conspectus volucrum zygodactylorum ; Conspectus volucrum anisodactylorum (Paris, 1854) ; Tableau des oiseaux-mouches ; Tableau des perroquets (Paris, 1854) ; Genus novum phalendinarum (Londres, 1854) ; Coup d’œil sur l’ordre des pigeons (Paris, 1855) ; Ornithologie fossile, servant d’introduction au tableau comparatif des ineptes et des autruches (Paris, 1856) ; Mélanges ornithologiques (Paris, 1856) ; Excursions dans les divers musées d’histoire naturelle d’Allemagne, de Hollande et de Belgique (Paris, 1856) ; Catalogue des oiseaux d’Europe (Paris, 1856) ; Monographie des héliornitides (Paris, 1856) ; Iconographie des pigeons ; Iconographie des Perroquets, en collaboration avec M. de Pouancé (Paris, 1857-1859).

On doit encore au prince Charles un grand nombre de mémoires sur l’histoire naturelle, publiés dans divers recueils scientifiques.

Il a eu de son mariage avec sa cousine Zénaïde quatre fils et huit filles : 1° Joseph-Lucien-Charles-Napoléon, né à Philadelphie le 13 février 1824, jouissant depuis 1856 du titre d’altesse, en sa qualité de membre de la famille civile de l’empereur ; 2° Lucien-Louis-Joseph-Napoléon, né à Rome le 15 décembre 1828, prêtre et camérier secret du pape Pie IX ; 3° Julie-Charlotte-Zénaïde-Pauline-Laetitia-Désirée-Bartholomée, née à Rome le 6 juin 1830, mariée au marquis de Boccagiovine, Alexandre del Gallo ; 4° Charlotte-Honorine-Joséphine, née à Rome le 4 mars 1832, mariée le 4 octobre 1848, à Pierre, comte Primoli ; 5° Marie-Désirêe-Eugénie-Joséphine-Philomène, née à Rome le 18 mars 1835, mariée le 2 mars 1851, à Paul, comte de Campello ; 6° Auguste-Amélie-Maximilienne-Jacqueline, née à Rome le 9 novembre 1836, mariée le 2 février 1856 à son cousin, le prince Placide Gabrielli ; 7° Napoléon-Grégoire-Jacques-Philippe, né à Rome le 5 février 1839, qui a épousé, le 26 novembre 1859, Marie-Christine Ruspoli. Colonel d’état-major de la garde nationale parisienne, il a depuis 1861 rang à la cour et le titre d’altesse, sous le nom de Napoléon-Charles Bonaparte ; 8° Bathilde-Aloïse-Léonie, née à Rome le 26 novembre 1840, mariée le 14 octobre 1856, à Louis, comte de Cambacérès, député au Corps législatif, morte à Paris le 8 juin 1861.

Les quatre autres enfants sont morts en bas âge.

Comme naturaliste, le prince Charles occupe une place distinguée parmi les savants ; dans la courte carrière qu’il a fournie comme homme politique, il a prouvé que les gens de cabinet savaient dans l’occasion se transformer en hommes d’action.


BONAPARTE (Laetitia), née à Milan le 1er décembre 1804, du second mariage de Lucien Bonaparte avec Marie-Alexandrine-Charlotte-Louise-Laurence de Bleschamp, femme divorcée de l’agent de change Jouberthon. Elle suivit à Pesaro et à Rome son père, qui se consolait dans le commerce des lettres et l’éducation de ses enfants, de sa rupture avec Napoléon Ier. Elle l’accompagna encore dans sa principauté de Canino et à sa villa Russinella, où elle demeura avec lui jusqu’à l’époque de son mariage. Avant les Cent-Jours, Lucien, qui s’était rapproché de son frère malheureux, lui avait envoyé sa fille pour le servir à l’Île d’Elbe, avec la princesse Pauline Borghèse. Il accorda sa main à Thomas Wyse, membre du parlement d’Irlande ; mais cette union ne fut pas heureuse, car les deux époux ne tardèrent pas à se séparer. Thomas Wyse, nommé ministre plénipotentiaire de la Grande-Bretagne en Grèce, mourut à Athènes le 15 avril 1862. De cette union est issue une fille, Marie, qui manifeste de grandes prétentions à la réputation littéraire, et qui jouirait à ce titre d’une certaine célébrité si l’intention pouvait être prise pour le fait. Veuve de M. de Solms, elle a épousé en secondes noces, le 5 février 1863, à Turin, M. Urbano Rattazzi, ancien ministre de Victor-Emmanuel, roi d’Italie. On a d’elle quelques ouvrages, qui affectent le ton du pamphlet politique ; malheureusement, cette louable ambition n’est justifiée ni par les idées ni par le style.


BONAPARTE (Jeanne), deuxième fille du second mariage de Lucien Bonaparte avec Marie-Alexandrine-Charlotte-Louise-Laurence de Bleschamp, née le 22 juillet 1807, à Rome, où résidait son père, qui avait rompu toute relation avec Napoléon Ier. Élevée par Lucien, elle partagea son goût pour les lettres et cultiva même la poésie. En 1827, elle épousa le marquis Honorati, qui n’eut pas le bonheur de la conserver longtemps, car elle mourut l’année suivante à l’âge de vingt-deux ans. C’était une princesse bonne, douce, aimable et surtout charitable. Lorsqu’elle eut rendu le dernier soupir à Jesi, près d’Ancône, sa mère réunit ses productions poétiques et les publia, sous ce singulier titre : Ispirazioni d’affeto de una giovane musa. Ce recueil se distingue par la fraîcheur du style et des images. Il est peu connu en France.


BONAPARTE (Paul-Marie), deuxième fils du second mariage de Lucien Bonaparte, avec Marie-Alexandrine-Charlotte-Louise-Laurence de Bleschamp, naquit à Rome en 1808. Ses goûts l’entraînaient vers la carrière militaire, et il cherchait de tous côtés à quelle noble cause il pourrait offrir son épée, lorsque éclata la guerre de l’indépendance hellénique. Suivant l’exemple de lord Byron après Missolonghi, il résolut d’aller combattre les Turcs. Embarqué à Ancône, et parvenu sur le théâtre de la guerre, il fut reçu comme un fils par l’un des commandants des forces navales de la Grèce, lord Cochrane, qui avait beaucoup connu son père pendant la captivité de celui-ci en Angleterre. Grâce à cette protection, il fut nommé commandant en second de la frégate Hellade. Le jeune prince se montra digne d’une telle faveur, et se distingua par son intrépidité dans plusieurs rencontres. Au mois de décembre de l’année 1826, Paul-Marie, qui, tantôt sur mer tantôt sur terre, combattait avec une audace voisine de la témérité, se trouvait dans le golfe de Nauplie, lorsque l’Hellade fut attaquée par les Turcs. Après avoir donné quelques ordres, il se rendit a sa cabine pour saisir ses pistolets. Dans la précipitation qu’il mit à regagner le théâtre du combat, un de ses pistolets partit, et le jeune héros tomba frappé d’une balle, qui lui traversa la poitrine. Son courage et son affabilité lui avaient gagné tous les cœurs, et sa mort fut regardée comme une calamité publique par les Grecs qui, encore aujourd’hui, citent avec honneur son nom parmi ceux de leurs libérateurs. Son corps, conservé dans un tonneau de rhum, fut transporté dans l’île de Spetzia, puis plus tard inhumé à Navarin.


BONAPARTE (Louis-Lucien), second fils de Lucien, né le 4 janvier 1813, dans le comté de Worcester, à Thorngrove, pendant la captivité de son père, vécut longtemps tranquille aux États-Unis, n’ayant d’autre occupation que ses études sur les langues et la chimie, et la publication d’ouvrages scientifiques. Lorsque la révolution de 1848 fit rapporter le décret d’exil contre la famille Bonaparte, la Corse le choisit pour son représentant à l’Assemblée constituante qui annula son élection le 9 janvier 1849. L’union électorale l’ayant patronné quelques mois plus tard, il fut élu député de la Seine à l’Assemblée législative, où il siégea au côté droit jusqu’en 1851. Il adopta alors la politique de l’Élysée, dont il se montra l’un des plus zélés partisans. Après le coup d’État du 2 décembre, il fut nommé sénateur et reçut les titres de prince et d’altesse royale, ayant rang à la cour. La vie du prince Louis-Lucien s’écoule dans le calme et la culture des lettres et des sciences, qui causent moins de désillusions que la politique. Docteur de l’université d’Oxford, membre honoraire de l’Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, il a fait partie des jurys de l’Exposition de Paris en 1849, et de celle de Londres en 1851. Récompensé de l’activité qu’il déploya dans cette mission honorifique par la croix de la Légion d’honneur, le 10 décembre 1849, il a été fait grand-officier le 13 janvier 1860.

Des travaux de linguistique très-sérieux ont signalé le prince Louis-Lucien à l’attention du monde savant ; ses principaux ouvrages sont : Spécimen lexici comparativi omnium linguarwn europœarum (Florence, 1847) ; Parabola de seminatore ex Evangelio Mattœi in lxxii europœos linguas ac dialectes versa et romanis characteribus expressa (Londres, 1857) ; Prodromus Evangelii Matthœi octupli, seu Oratio dominica hispanice, gallice et omnibus Vasconiœ linguae dialectis reddita (Londres, 1857) ; Dialogues basques, guipuzcoans, biscaïens, labourdins, souletins, accompagnés de deux traductions espagnole et française (Londres, 1857) ; Celtic Herapla, being the song of Salomon in all the living dialects of the Gaëland Cambrian languages (Londres, 1858) ; Canticum canticorum Salomonis tribus Vasconiœ linguae dialectis in Hispania vigentibus versum, en collaboration avec J.-A. de Uriarte (Londres, 1858) ; Canticum trium puerorum in XI Vasconiœ linguae dialectos versum (Londres, 1858) ; la Sainte Bible traduite pour la première fois en langue basque du Labourd (Londres, 1859) ; il Vangelo di San Matteo volgarizatto in dialetto genovese (Londres, 1860) ; Langue basque et langues finnoises (Londres, 1862) ; Deuxième catalogue des ouvrages destinés à faciliter l’étude comparative des langues européennes et édités par le prince Louis-Lucien Bonaparte (Londres, 1862).

Comme on a pu en juger par cette énumération, les travaux de linguistique du prince sont considérables ; en les examinant et en se rappelant ceux de son frère aîné, le prince Charles-Lucien, on remarquera que tous deux ont vaillamment soutenu la réputation littéraire de leur père et de leurs ancêtres, car déjà au XVIIIe siècle un écrivain d’Italie s’exprimait en ces termes : « Dans cette famille, il y a toujours eu quelqu’un d’illustre en l’art d’écrire. »


BONAPARTE (Pierre-Napoléon), troisième fils de Lucien, né à Rome le 12 septembre 1815. Il s’enthousiasma dès ses premières années pour l’indépendance, et, lorsque les Romagnols s’insurgèrent contre le pape, on fut obligé d’arrêter de force ce volontaire de quinze ans, qui s’était échappé du château paternel pour rejoindre les patriotes. Quelques mois après, s’étant embarqué à Livourne dans l’intention de se rendre à New-York, il se lia avec l’émule du fameux Bolivar, Santander, qu’il suivit en Colombie, et dont il reçut comme récompense le grade de chef d’escadron. S’étant séparé de lui, il retourna en Italie, où son humeur inquiète inspira des craintes au gouvernement, qui, le soupçonnant d’organiser dans les Maremmes des bandes de partisans, lui fixa, pour sortir des États romains, un délai de quinze jours. Avant que ce délai fût expiré, il se vit un matin cerné sur la place de Canino par une escouade de vingt-huit sbires. Sans s’inquiéter du nombre et n’ayant pour arme qu’un couteau de chasse, Pierre Bonaparte tua le chef de l’embuscade et blessa deux de ses hommes ; mais, frappé d’une balle et d’un coup de baïonnette, obligé de se rendre, il fut conduit au château Saint-Ange, où il subit une assez longue captivité. À sa sortie de prison, il gagna l’Angleterre et de là l’île de Corfou. Attaqué lors d’un voyage en Albanie par quatre Palikares, il s’en débarrassa après en avoir couché deux sur la poussière et blessé un troisième. Quelques jours après, il reçut si bien les complices de ses victimes, qui cherchaient à les venger, qu’ils renoncèrent à l’inquiéter. Le gouvernement anglais, craignant d’être accusé de complicité dans ce guet-apens, lui conseilla de quitter l’île. Le prince, dédaignant le danger, y séjourna encore pendant deux mois. Il résida quelque temps à Malte ; offrit, en 1838, de servir dans l’armée française, proposition qui ne fut pas acceptée ; sollicita vainement une position digne de son nom et de sa naissance dans l’armée égyptienne de Méhémet-Ali, et, désespéré de son oisiveté forcée, s’ennuya pendant dix ans au milieu des brouillards de la Tamise, à Londres, jusqu’au moment où la France lui ouvrit ses portes à la révolution de 1848. Dès la première-nouvelle de l’expulsion des d’Orléans, il s’embarqua, et, le 27 février, il arrivait à Paris. Le gouvernement lui confia le grade de chef de bataillon dans la légion étrangère. Lors des élections de la Constituante, la Corse le choisit pour son représentant ; nommé membre du comité de la guerre, il vota constamment avec l’extrême gauche. Néanmoins, il ne cessa de soutenir son cousin Louis-Napoléon, après l’élection duquel il ne se sépara pas de la Montagne. Le 10 août 1849, un représentant du peuple, M. Gastier, ayant paru approuver un article dirigé contre le président de la République, Pierre Bonaparte s’abandonna à un mouvement de vivacité d’autant plus regrettable que celui qui en était l’objet était un vieillard de soixante ans. Il fut, pour ce fait, condamné, sur la réquisition du procureur général Baroche, à 200 fr. d’amende et aux dépens. Pierre Bonaparte fut un des opposants à la proposition Râteau et à l’expédition de Rome, et ne se sépara des républicains que sur les votes relatifs au président. Réélu à l’Assemblée législative par l’Ardèche et la Corse, il opta pour ce dernier pays et continua à se montrer partisan des principes de 1789. Il partit pour l’Algérie au mois de mars 1849, après avoir demandé à permuter avec un chef de bataillon de l’armée française ; comme la permission se faisait attendre, il revint en France avant l’assaut de Zaatcha, et le général d’Hautpoul, ministre de la guerre, le destitua pour avoir quitté son poste en présence de l’ennemi. L’Assemblée législative approuva cette mesure, qui amena un duel entre le prince et un journaliste réactionnaire.

Le coup d’État du 2 décembre était trop en opposition avec les idées de Pierre Bonaparte pour qu’il continuât à s’occuper de politique. Rentré dans la vie privée, et en dépit de ses tendances libérales, il reçut, le 25 novembre 1852, les titres de prince et d’altesse, ayant rang à la cour, mais ne faisant pas partie de la famille impériale.

Le prince Pierre Bonaparte est doué, comme on a pu le voir, d’un courage à toute épreuve ; il est fâcheux seulement qu’il s’abandonne avec trop de facilité aux emportements de sa nature vive et énergique. Sans doute, quand on porte le nom de Bonaparte, il est bon de prouver qu’on ne descend pas en droite ligne de la souche Prudhomme ; mais si noblesse oblige, cette solidarité elle-même a des limites.


BONAPARTE (Antoine), quatrième fils de Lucien, né à Frascati le 31 octobre 1816. Après avoir terminé ses études en Italie, il partit en 1832 pour les États-Unis. Il allait rejoindre son oncle Joseph, qui habitait, sous le nom de comte de Survilliers, sa propriété de Point-Breeze, dans l’État de New-Jersey. Lorsqu’il arriva, son oncle venait de quitter les États-Unis pour aller se fixer en Angleterre. Le jeune prince se rembarqua alors et revint auprès de son père dans les États de l’Église, qu’il fut obligé de quitter à la suite de démêlés avec la force armée du saint-père. La révolution de 1848 lui rouvrit les portes de Rome ; mais, loin de seconder les Italiens dans la conquête de leur indépendance à l’exemple de son frère Charles-Lucien, il ne prit aucune part au mouvement populaire, pour lequel il ne déguisa pas sa répulsion. Il s’attacha dans le commencement à la fortune de son cousin Louis-Napoléon, dont il vint servir la cause à Paris. Le 3 septembre 1849, M. Robert, député de l’Yonne, étant mort, Antoine se mit sur les rangs pour le remplacer, et fut nommé membre de l’Assemblée législative. Pas plus à Paris qu’à Rome, il ne se montra partisan des idées de la Révolution ; il s’allia, au contraire, avec les anciens partis monarchiques. Néanmoins, après le coup d’État du 2 décembre, Antoine Bonaparte ne sollicita aucune distinction de la part de son cousin ; il se tint à l’écart ; aussi n’a-t-il pas été compris dans le nombre des membres de la famille civile ayant rang à la cour.


BONAPARTE (Alexandrine-Marie), troisième fille issue du second mariage de Lucien Bonaparte avec Marie-Alexandrine-Charlotte-Louise-Laurence de Bleschamp, née à Rome le 12 octobre 1818. Élevée par son père, elle partagea ses idées d’indépendance et accorda sa main à un patriote italien, M. Vincenzo Valentini. Lorsque éclata la révolution contre l’autorité papale, M. Valentini fut nommé député à la Constituante romaine, et, au mois de mai 1849, il fut appelé au ministère des finances, qu’il fit tous ses efforts pour réorganiser. Alexandrine-Marie eut la douleur de perdre son mari en juillet 1858 ; depuis, elle a vécu dans la retraite.


BONAPARTE (Constance), quatrième fille issue du second mariage de Lucien Bonaparte avec Marie-Alexandrine-Charlotte-Louise-Laurence de Bleschamp, née à Bologne le 30 janvier 1823. Douée d’un esprit réfléchi, elle fut tellement frappée, dès son enfance, des vicissitudes de sa famille, qu’elle forma dès lors la résolution de chercher le calme et la paix sous la protection de la religion : elle a pris le voile au couvent du Sacré-Cœur, à Rome, où elle vit dans l’obscurité et la dévotion.


BONAPARTE (Napoléon-Charles), fils aîné de Louis, roi de Hollande, et d’Eugénie-Hortense de Beauharnais, né à Paris le 10 octobre 1802, mort à La Haye le 5 mai 1807. En qualité de fils aîné, Napoléon-Charles, héritier présomptif du trône de Hollande, devait plus tard être adopté par Napoléon Ier, et, si le croup ne l’eût pas enlevé, peut-être serait-il aujourd’hui assis sur le trône de France.


BONAPARTE (Napoléon-Louis), second fils de Louis, roi de Hollande, et d’Hortense de Beauharnais, né à Paris le 11 novembre 1804, fut le premier des Bonaparte inscrit sur les registres de l’État comme prince français. Napoléon Ier et Madame mère le tinrent sur les fonts baptismaux, et ce fut le pape Pie VII qui le baptisa. Trois ans après sa naissance, la mort prématurée de son frère Napoléon-Charles fit de lui l’héritier du trône de Hollande, et, en 1809, Napoléon Ier le créa grand-duc de Berg et de Clèves. Le 1er juillet 1810, après l’abdication de son père, le jeune Napoléon-Louis fut reconnu comme roi par les Hollandais sous la régence de sa mère, Hortense de Beauharnais ; mais l’empereur envoya son aide de camp, le général Lauriston, pour le chercher et le ramener à Saint-Cloud. Le jeune prince resta jusqu’en 1815 en France, élevé par sa mère et l’abbé Bertrand, son précepteur. Son père fut obligé de s’adresser aux tribunaux pour l’avoir auprès de lui, et sa mère ne le rendit que forcée par un arrêt de la cour de la Seine en date du 7 mars 1815. L’ex-roi de Hollande l’emmena à Rome où il partagea bientôt les idées de révolte de l’Italie contre la domination autrichienne. Aussi son père fut-il obligé de le conduire à Florence pour le mettre à l’abri des soupçons du pouvoir lors de la révolution de Naples. Napoléon-Louis épousa, en 1827, sa cousine Charlotte, la seconde fille du roi Joseph, née à Paris le 31 octobre 1802 et morte sans enfants, à Sarzane, le 2 mars 1839. À partir de ce moment, il abandonna la politique pour ne plus s’occuper que de mécanique, et il eut la gloire de doter l’industrie de quelques inventions utiles, dont il se plaisait à faire lui-même l’application dans une papeterie qu’il avait établie à Seze-Vezza. Déjà, en 1828, il avait publié sur la direction des ballons un livre qui fit avancer de quelques pas la science aérostatique. Ce prince, dont les sentiments étaient libéraux, et que sa mère n’avait réussi à détourner d’aller prendre part aux événements de Grèce qu’en lui faisant comprendre que son nom serait plus nuisible à l’indépendance hellénique que son bras ne lui serait utile, fut sollicité, en 1830, par quelques amis de Paris, de venir aider à faire reconnaître les droits de son cousin Na-