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mwis, surtout en Angleterre, dans les monurnenis de la période romano-mjzantine.

— CÏïir. Nom de plusieurs instruments en forme de bec, presque tous bannis de la chirurgie moderne : Bec-de-cane. Bec-de-cygnè. Bec-de-corbeau. Bec-de-corbin, etc. V. ces mots à leur ordre alphabétique.

— Anat. Bec coracoidien, Sommet de l’apophyse coracoïde de l’omoplate.

— Miner. Bec d’ètain, Expression employée vulgairement pour désigner une hémitropie singulière, qui appartient presque exclusivement aux minerais d’étain. Elle prorient du groupement de deux cristaux qui, en se pénétrant, forment un angle rentrant, dû à l’intersection des faces qui se coupent. Le plan de jonction de ces deux cristaux est parallèle à l’une des faces du cristal simple, ou à i’un do ses plans diagonaux.

— Bot. Pointe qui surmonte les cornes terminales du sac des stapélies. il Le nom de bec a aussi été donné à certaines plantes dont les fruits ou les feuilles ont la forme du bec d’un oiseau’ ; ainsi l’on appelle bec de cane l’aloès linguiformis, bec de cicogne le géranium ciconium, etc.

— Zool. Appareil buccal offrant quelque analogie de forme avec le bec d’un oiseau : Le bec d’une tortue, d’un têtard, d’une sèche. Les saumons ont le bec plus pointu que les truites. (Ti’év.)

— Entom. Avance cornée de la tête des curculionides : On dit que les charançons ont ■ un bkc, pour indiquer que leur tête est prolongée en une sorte de museau, n Saillie que fait e front dans les truxales et quelques sauterelles : Le. bec de la cigale. Il Espèce de suçoir, qui est un des caractères de l’ordre des hémiptères -. Le bec des hémiptères est composé de plusieurs pièces articulées. (Duméril.)

— Mol !. Mâchoire des céphalopodes, qui offre une grande ressemblance avec le bec des perroquets, il Peu usité. Il Prolongement de l’extrémité postérieure des valves dans les coquilles bivalves.

— Mus. Bec de flûte, ou simplement Bec, Partie aplatie que l’on introduit entre les lèvres, lorsqu’on joue de certains instruments qui portaient autrefois le nom im . propre de flûte : Bec cîe clarinette, de hautbois. Instrument à bec de klùte.

— Blasî Nom donné aux pendants du lambel (v. ce mot), qui autrefois étaient faits en pointe.

— Fauconn. Tenir bec au veut, Se dit d’un faucon qui résiste sans tourner la queue, il Cette expression a quelquefois été employée dans le sens do Prendre une direction : Ils avaient le bec au vent pour tirer à leur pays. <De Bueil.)

— Teclm. Bec de gâchette, Extrémité de la gâchette, qui entre dans les enfoncements ou crans de la noix d’une arme à feu. On l’appelle aussi couteau ou tenon. Il Bec de capucine, Prolongement en forme de bec de la ■demi-capucine, correspondant par son milieu à la direction du canal de la baguette, dans un fusil. Il Bec de crosse, Partie de la crosse d’un fusil, recourbée on forme de bec. il Extrémité aiguë et recourbée de l’aiguille du métier à bas. u Partie crochue du bout d’une serpe.

— Epithètes. Droitj plat, pointu, aigu, ai-guisé, long, affilé, effilé, fin, aquilin, courbé, recourbé, crochu, retors, court, fort, robuste, rond, arrondi, cornu, mince, joli, tranchant, acéré, cruel, sanglant, ensanglanté, agaçant, menaçant, béant.

— Encycl. Le bec, "qui remplace chez les oiseaux l’appareil buccal des mammifères, se compose essentiellement de deux pièces superposées, appelées mandibules. Ces mandibules sont revêtues d’une substance cornée qui, d’après les observations de M. Geoffroy Saint-Hilaire, paraît constituer un véritable système dentaire. La supérieure, qui correspond à la face chez les quadrupèdes, est formée de deux os interraaxiliaires ; elle s’articule avec l’os carré et le frontal, par des lames •élastiques qui permettent un léger mouvement, très-prononcé chez les perroquets seultment. L’inférieure s’articule comme la mâchoire correspondante des quadrupèdes.

Les oiseaux se servent de leur bec pour construire leur nid, saisir leur nourriture, la broyer ou la dépecer. Chez quelques-uns, il fait l’office d’une troisième patte. Ce qu’il y a de particulièrement remarquable dans cet organe, c’est le rapport admirable que la nature a établi entre sa conformation et les fonctions qu’il est appelé à remplir. Ainsi, chez l’oiseau de proie, il est court, comprimé et crochu, à bords tranchants, munis en outre d’une sorte de dent. Chez les perroquets, exclusivement frugivores, il est encore plus

court et plus recourbé, tel enfin qu’il le faut pour que ces oiseaux puissent briser sans peine les noyaux les plus durs. Chez les colibris et les oiseaux-mpuches, ce n’est plus qu’un tube grêle et mince, destiné à sucer le nectaire des fleurs ou à saisir adroitement de tout petits insectes dans le fond de leur calice. Les pics, au contraire, obligés de chercher leur nourriture dans le tronc ou sous l’écorce des arbres, ont un bec en forme de coin, doué d’une force en rapport avec leur genre de vie. Celui des granivores est conique, d’autant plus court et plus fort que les semences *1ont ils se nourrissent sont plus volumineuses et plus dures.

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Chez d’autres espèces, qui ne vivent que de moucherons qu’elles saisissent au vol et avalent incontinent, on le voit large, déprimé, sans force, garni de poils longs et roides : c’est un véritable gouffre, que la proie ne peut éviter.

Cependant, certains oiseaux ont un bec d’une forme si extraordinaire, qu’il nous semble dû en quelque sorte, au premier abord, à une erreur de la nature. Le flamant, le iec-enciseaux, la spatule et l’avocette se font particulièrement remarquer par la structure singulière de cet organe. Chez le toucan et le pélican, le bec est d’une grosseur démesurée, et l’on a peine à comprendre que ces oiseaux puissent facilement en supporter le poids. Ces anomalies, toutefois, ne sont qu’apparentes, et, en définitive, l’observation prouve toujours

?ue ces formes insolites, loin d’être une déectuosité,

sont, au contraire, merveilleusément adaptées au genre de vie de l’individu qui les possède.

Le bec peut fournir de bons caractères pour la classification des groupes principaux ou familles ; mais il est loin d’avoir la même importance lorsqu’il s’agit des groupes secondaires, et surtout des genres. Il vaudrait même beaucoup mieux n’en faire aucun usage pour ces derniers, car il n’est pas rare de le voir varier de la manière la plus étrange chez des espèces formant évidemment des groupes naturels, et qui ne peuvent être ’séparés génériquement sans les plus grands inconvénients.

BEC-D’AMBEZ. V. AmbEZ.

BÉCABUNGA s. m. (bé-ka- bon-ga). Bot. V. Bkccabunga.

BEC-À-CUILLER s. m. Ornith. Nom vulgaire do la spatule, il PI. Becs-â-cuiller.

BÉCADE OU BECCADE S. f. (bé-ca-derad. bec). S’est dit autrefois pour coup de bec.

— Fauconn. Becquée, pâture, ce que l’on donne à manger à toiseau de proie : Donner la bécade au faucon.

— Ornith. Nom vulgaire do la bécasse commune.

BEC-ALLONGÉ s. m. Ichthyol. Espèce de poisson du genre chétodon, u PI. Becs-allongés.

BÉCAN (Jean), plus connu sous le nom latinisé de Gorophius Beccanus, médecin et savant belge, né dans le Brabant en 1518, mort à Maëstricht en 1572, avait pour nom véritable celui de van Gorp. Après avoir fait ses études de médecine à Louvain, il parcourut l’Italie, la France, l’Espagne ; puis il se fixa à Anvers pour y exercer son. art. Au bout de quelques années, il délaissa complètement la médecine et se prit de passion pour l’étude de l’antiquité, des belles-lettres et des langues anciennes. On peut lui reprocher d’avoir employé sa vaste érudition à soutenir des thèses aussi bizarres que paradoxales. C’est ainsi qu’il chercha à démontrer, dans une conférence publique, à Liège, que la langue parlée par Adam n était autre que le flamand ou teutonique. Il expose longuement cette opinion dans l’ouvrage intitulé : Origines Antwerpianœ, sive Cimmeriorum Becceselana, etc. (Anvers, 1569, in-fol.) Ses autres écrits ont été publiés sous le titre à’Opera Joannis Goropii Beccani, etc. (Anvers, 1570, in-fol,)’

BECAN (Martin), jésuite, né dans le Brabant en 1550, mort à Vienne en 1624. Il professa la théologie à Mayence, à Wurtzbourg et à Vienne, où il fut confesseur de l’empereur Ferdinand II : Ses principaux ouvrages sont : Manuale controversiarum ; Summa theutogice ; Analogia Veteris et Novi Testamenti ; De Bepublica ecclesiastica ; Controversia anglicana de potestate régis et pontifias (1610). Ce dernier ouvrage exaltait à tel point l’autorité du pape, que Paul V se crut obligé, par politique, de le faire mettre à l’index. Les œuvres de controverse du fougueux écrivain ultramontain sont remarquables par une grande clarté et par une méthode savante. Elles ont été réunies et publiées à Mayence (1633, 2 vol. in-fôl.), et condamnées, pour la plupart, à être brûlées, par arrêt du parlement de Paris, en 1762.

BÉCARD OU BECCARD s. m, (bé-karrad. bec). Ornith. Un des noms vulgaires du grand harle commun, oiseau qui a un grand bec recourbé à son extrémité.

— Ichthyol. Nom vulgaire d’une espèce de saumon ou du saumon mâle d’après les uns, du saumon femelle, d’après les autres, il Nom vulgaire du brochet, de la truite, et, en général, dos salmonées lorsque ces poissons sont arrivés à une certaine grosseur, ou plutôt au moment du frai.

— Homonyme. Bécarre.

— Encycl. Ichthyol. Le milieu de la mâchoire inférieure du bécard porte une proéminence blanche et nacrée, qui entre dans une cavité correspondante de la mâchoire supérieure. Le saumon n’est pas le seul poisson qui offre la conformation bécarde ; la truite commune-et la truite saumonée présentent quelquefois cette anomalie singulière. Estelle, chez ces espèces, une monstruosité. ? Estelle une hybridation ? Toutes ces questions demeurent jusqu’àprésent sans réponse. Quant au saumon bécard proprement dit, l’observation ariatomique est venue démontrer qu’il constituait bien une espèce particulière, comprenant des mâles et des femelles, et présen BEC

tant des différences suffisamment tranchées. Il porte, en effet, deux rayons à la dorsale, et deux à chaque pectorale, de plus que le saumon ordinaire. En outre, la caudale offre ce phénomène remarquable que, les ra)rons du milieu croissant avec l’âge, la queue devient convexe à l’extrémité, au lieu de demeurer fourchue comme celle du saumon commun. Le bécard a les mêmes mœurs que l’espèce type : comme elle, il remonte les rivières pour frayer ; mais il le fait plus tôt, et son frai redescend plus tôt aussi vers la mer. En Angleterre, on pêche ce poisson en deux saisons : de fin avril en mai, on en prend qui ne pèsent que un à doux kilo., mais vers la finde novembre, ils atteignent de trois jusqu’à quinze kilo. Ces saumons habitent également, en France, nos rivières limpides de Normandie et de Bretagne.

BÉCARDE s. f. (bé-kar-de — rad. bec). Ornith. Genre d’oiseaux de l’ordre des passereaux, à bec conique, très-gros, rond a la base, à gueue arrondie, qui habite l’Amérique méridionale.

bécarre s. m. (bé-ka-re — rad, b, signe qui figurait autrefois la note si, et de carré, parce que le si qui de bémol devenait naturel, affectait la forme d’un b carré, qui est encore rappelée par le signe actuellement usité). Signe musical qui, placé toujours à la gauche d’une note, a pour objet d’indiquer que la note précédemment haussée par un dièse, ou baissée par un bémol, doit être remise à sa tonalité naturelle. C’est l’un des trois signes accidentels qui figurent, soit à la clef de la première mesure d’un morceau de musique, soit dans le courant d’une phrase musicale, avec cette réserve, spéciale au bécarre, qu’il ne figure a la clef que lorsqu’il survient dans l’air un changement de tonalité :

Changer à son aise

Dièse en bémol.

Bécarre en dièse,

Fa dièse en sol ;

Voila comment chante

Maint fat, dont, on vante

La voix de rossignol. DÊSAUaiERS.

n Syn. de ’onalité naturelle, dans l’ancienne musique, et, par ext., de ton diésé : AU ! monsieur, c’est ’du beau bécarre.Que diantre veux-tu dire avec ton beau bécarre ?Monsieur, je tiens pour le bécarre ; vous savez que je m’y connais ; le bécarre me charme ; hors du bécarre, point de salut en harmonie : écoutez un peu ce trio !Non, je veux quelque chose dé tendre et de passionné qui m’entretienne dans une douce rêverie.Je vois bien que vous êtes pour le bémol. (Mol.)

— Adjectivem. Marqué d’un bécarre : Cette note est bécarre. Ramener au bémol un si qui est BÉCARRE.

— Loc. fam. Par bécarre, Par nature et par bécarre ; Par nature, par bécarre et par bémol’, À l’excès, Au suprême degré, Ne se dit qu’en mauvaise part : Fou par bécarre. Ignorant par bécarre. Vous savez bien que le peuple de Paris est sol par nature, par bécarre et, par bémol. (Rab.) E. P. est un maraud de Paris, un vendeur de sornettes, un alchimiste,

SOt PAR NATURE, PAR BECARRE ET PAR BÉMOL.

(Pamphlet de 1564.)

Partez donc, partez donc, musicien barbare, Ignorant par nature ainsi que par bécarre.

R.EGNAR.D.

Il Passer de bécarre à bémol, Sauter d’une idée à une antre, manquer de suite dans la pensée, extravaguer.

— Encycl. Le bécarre n’a de valeur que pendant la durée de la mesure dans laquelle il est employé.

L’invention du bécarre est due à Gui d’Arezzo. Ce musicien, après avoir trouvé et appliqué des noms aux six premières notes 3e l’octave, laissa la lettre b, usitée avant lui, pour désigner le si naturel. On sait que chaque note, antérieurement à la novation opérée par l’artiste, avait sa lettre correspondante ; et comme la sonorité diatonique de ce si naturel est dure et blesse l’oreille quand on part du fa naturel, en gamme ascendante, Gui appela le si b dur, b carré ou bécarre, pour la cause que nous indiquerons à l’article bémol.

Le bécarre fut employé ensuite pour détruire l’effet du bémol antérieur sur la note qui suivait le bécarre {bémol qui, primitivement, se plaçait uniquement sur le si). À la fin, et par extension, le bécarre servit aussi àmar

?uer la suppression du dièse. Le bécarre eface

donc aujourd’hui et le dièse et le bémol qui l’ont précédé.

Une distinction est cependant à faire. Si le dièse et le bémol sont accidentels, c’est-a-dire figurent seulement dans une section, de phrase musicale, ils sont anéantis sans retour par le bécarre, dans toutes les notes de même degré qui suivent immédiatement ou médiatement, jusqu’à ce que surgisse un nouveau dièse ou tin nouveau bémol. Mais si le bémol ou le dièse est placé à la clef, le bécarre ne le supprime que pour la note qu’il précède immédiatement ; et à chaque note altérée à la clef dont on veut éteindre l’altération, il faut, pour chaque mesure, autant de nouveaux bécarres. Nous insisterons sur ce point, qu’il importe de signaler aux lecteurs des pièces de musique ancienne : c’est qu’autrefois le bécarre n’avait d’autre emploi que d’effacer le bémol, et jamais le dièse. C’est le bémol qui était en usage pour détruire ce dernier accident mu sical.

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Le bécarre ne se marque que dans 1a cours d’un morceau, et ne figure jamais à la clef do la première mesure, en sa qualité de signe accidentel. On le pose à la clef (toujours dans le cours d’une partie de phrase musicale) lorsque le morceau, commencé dans un ton comportant plusieurs dièses ou bémols, passe dans un autre ton qui en exige un moins grand nombre, ou même qui repousse ces altérations. Dans ce cas, le bécarre ne figure à la clef et devant la note qu’il modifie qu’à l’endroit même où le changement de ton s’opère. À partir de la mesure suivante, on n’affecte les notes, strictement, que des dièses ou bémols non effacés par le bécarre.

Il arrive quelquefois que, pour passer d’un ton mineur à son majeur synonyme, on arme la clef d’autant de bécarres qu’il se rencontre de notes à remettre dans leur tonalité naturelle, ou à l’état de gamme normale.

— Homonyme. Bécard.

BÉCARU s. m. (bé-ka-ru — corrupt. do oec de charrue). Ornith. Echassier de passage, à bec en soc de charrue, il II est plus connu en France sous le nom de flamant.

BÉCASSE s. m. (bé-ka-se —rad. bec). Ornith. Genre d’oiseau de passage, dél’ordro des échassiers, famille des longirostres, qui a le bec fort long : Tuer une bécasse. Faire un salmis de bécasses. La bécasse est peut-être, de tous les oiseaux de passage, celui dont les chasseurs font le plus se cas. (Buff.) Les bécasses arrivent la. nuit, et quelquefois le jour par un temps sombre, toujours une à une ou deux ensemble, et jamais par troupes. (Buff.) Des bécasses à la broche sont, après le faisan, le mets le plus distingué. (Grimod.) La bécasse s’abat dans tes prèles des sources diarnantées. (Chateaub.) La bécasse commune est à peu près de la grosseur de la perdrix grise ; son plumage est agréablement varié de taches et de raies noires, grises et ferrugineuses. (Dum. de Ste-Croix.) Il Bécasse d’arbre ou perchante, Nom vulgaire de la huppe. (I Bécasse de mer, Nom vulgaire de l’huîtrier et du courlis.

— Par anal., à cause de la stupidité de la bécasse commune, Femme peu intelligente ; homme ou femme simple et crédule : Madame de Nesle est accouchée d’un fils ; je ne sais si cette bécasse en est bien aise. (M", e de Sév,) Vous auriez cela pour belle-mère, et cette petite bécasse pour femme ! (Balz.) Et moi, pauvre bécasse, qui donne dans le panneau ! (Balz.) Je voulais lui en faire une surprise, bécasse que j’étais. (Balz.)

— Loc. fam. Sourd comme une bécasse, Excessivement sourd, il Brider la bécasse, Engager adroitement quelqu’un de telle façon qu’il ne puisse s’en retirer ; l’attraper, lo tromper, u La bécasse est bridée} Cette personne s’est laissé prendre au piège qu’on lui tendait : Ma foi, monsieur, la bécasse est bridée, et vous avez cru faire un jeu, qui demeure une vérité. (Mol.)

— Loc. prov. Tendre le sac aux bécasses, Tendre un piège, chercher à nuire, à attraper quelqu’un. Il Aile de perdrix, cuisse de bécasse, L’aile est le meilleur morceau do la perdrix, la cuisse le meilleur de la bécasse.

— Techn. Sonde de fer, au moyen de laquelle on mesure la descente do la charge dans les hauts fourneaux, il Outil de vannier, pour enverger les vans et les hottes.

— Ichthyol. Nom vulgaire des poissons des genres centrisque, scombrésoce et espadon, à cause du prolongement de leur bouche en forme de bec de bécasse, u Bécasse de mer, Nom vulgaire de la becune.

— Conchyl. Nom de diverses coquilles prolongées à leur base en un long canal, offrant une grossière ressemblance avec la tête d’uno bécasse.

— Encycl. Le genre bécasse appartient à la famille des échassiers longirostres de Cuvier. Ses caractères sont : bec long, droit, mou et très-grêle, renflé à la pointe ; mandibules sillonnées de rainures profondes dans la plus grande partie de leur longueur, la supérieure plus longue que l’inférieure et formant un talon où celle-ci vient s’adapter ; narines latérales, fendues longitudinalement et recouvertes par une membrane ; ailes moyennes, suraiguës ; tarses forts, trapus, à peu près de la même longueur que le doigt médian^ doigts longs, libres et sans membrane interdigitale ; pouce élevé et n’appuyant à terre que par le bout.

On peut diviser le genre bécasse en trois sous-genres : la bécasse proprement dite, dont le tibia est emplumé jusqu’à la hauteur du genou ; la bécassine, qui ne diffère de la précédente que par la partie inférieure de son tarse, dépourvue de plumes j la bécassine- 1 chevalier, chez laquelle le doigt iuédian est

réuni à l’externe par une très-petite membrane.

Bécasse proprement dite. Les bécasses habitent les hautes montagnes du centre de l’Europe, d’où elles descendent en octobre ou | novembre, pour venir passer l’hiver dans nos

! contrées. Réfugiées, pendant le jour, au fond
des bois, elles s’y nourrissent des insectes cachés

sous les feuilles qui jonchent la terre. Le soir, elles quittent ces retraites ombragées et se dirigent, d’un vol rapide et léger, vers les marécages ou les champs fraîchement labourés, pour y chercher leur nourriture, qui consiste en insectes, vers et limaçons. Les bécasses vivent, en général, solitaires ; on les trouve