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ture, l’enseignement était réparti entre quatre professeurs spéciaux, savoir : un pour la théorie, un pour l’histoire de l’art, un pour la construction, un pour les mathématiques. Pour le jugement des concours d’émulation, cette section était assistée d’une commission de vingt membres honoraires, choisis parmi les architectes les plus distingués, et élus par rassemblée générale des professeurs de l’École.

Les douze professeurs attachés à l’enseignement journalier ne pouvaient être nommés ni avant trente ans, ni après soixante. Ceux qui arrivaient jusqu’à soixante-dix ans prenaient le titre de professeurs-recteurs, et étaient alors dispensés de quelques-unes des fonctions du service actif. A soixante ans, un professeur pouvait, à raison de ses services, passer au grade de recteur, sur la proposition de l’École. Jamais, d’ailleurs, il ne devait y avoir plus de quatre recteurs à la fois. Les recteurs âgés de soixante-dix ans étaient autorisés, en cas d’infirmités, à cesser leurs travaux habituels, et devenaient professeurs émérites. À quatre-vingts ans, tout professeur, jusque-là. en activité, quittait nécessairement le service journalier, et n’était plus tenu que de remplir les fonctions de l’éméritat, consistant à assister une fois par semaine aux exercices des élèves, et à rendre compte aux assemblées des professeurs de l’état des cours et des études.

Un président administrateur et, en son absence, un vice-président, réglaient les délibérations des assemblées. Ils étaient choisis parmi les professeurs et élus par eux ; leurs fonctions ne duraient qu’une année. Un secrétaire perpétuel, nommé aussi par les professeurs, était chargé de la correspondance générale, et rédigeait les procès-verbaux des délibérations. Un secrétaire archiviste était spécialement attaché à la section d’architecture.

L’administration de l’École était confiée à un conseil de cinq membres, qui étaient : 3e président administrateur, le vice-président, le président sortant, le secrétaire perpétuel et un membre dé la section d’architecture désigné pour une année. Lors de la vacance d’une place de professeur, l’assemblée générale procédait, par la voie du scrutin, à Sélection d’un titulaire, dont la nomination était soumise à l’approbation du ministre. Le secrétaire perpétuel et le secrétaire archiviste étaient nommés dans les mêmes conditions. Les professeurs spéciaux, ne pouvant se suppléer entre eux, étaient remplacés temporairement, en cas d’absence, par des artistes pris en dehors de l’École, et choisis en assemblée générale. Letraitement des professeurs était de 2,400 fr. ; celui du secrétaire perpétuel, de 3,000 ; celui du secrétaire archiviste, de 1,500.

En ce qui concerne les élèves, voici quelle était l’organisation de l’École :

Tous les six mois, en mars et en septembre, avait lieu, dans la section de sculpture et de peinture, un concours d’admission aux études quotidiennes de la nature et de l’antique. Les concurrents devaient être âgés de moins de trente ans, et être en état de dessiner ou de modeler d’après nature une académie, qui devait être exécutée en. six séances de deux heures, dans les salles de l’École. Les cent vingt dessinateurs et les quarante sculpteurs qui l’emportaient sur leurs concurrents, prenaient dès lors le titre d’élèves de l’École. Les élèves déjà admis n’étaient exemptés de se représenter à ces concours semestriels, que dans le cas où ils avaient obtenu une médaille dans les concours d’émulation de l’École, soit en peinture, soit en sculpture.

Dans la section d’architecture, les admissions avaient lieu en octobre, novembre et décembre de chaque année. Les concurrents devaient subir un examen sur les mathématiques, faire en douze heures une épure de géométrie descriptive, exécuter, auy.si en douze heures, sur un programme donné séance tenante, une composition d’architecture. Les candidats reçus sur ces tïois épreuves devenaient élèves de la deuxième classe d’architecture de l’École. L’obtention de quatre premières mentions, dans les concours d’émulation, faisait passer les élèves de la deuxième classe dans la première classe, où des concours de composition d’architecture d’un style plus élevé avaient lieu tous les mois, et étaient récompensés de médailles d’argent.

Tous les ans, il y avait dans l’École des concours donnant aux élèves peintres, sulpteurs ou architectes qui en remportaient les prix, le droit d’être entretenus pendant cinq années, aux frais de l’État, à l’Académie de France à Rome. Tous les deux ans avaient lieu des concours de gravure en taille-douce, et, tous les quatre ans, des concours de paysage historique et de gravure en médailles -et pierres fines ; les lauréats allaient passer également cinq années à Rome, aux frais du gouvernement. L’Académie des beaux-arts (section de l’Institut) avait la direction spéciale de ces divers concours ; elle en donnait les sujets, en rédigeait les programmes, en> jugeait les résultats, .et lorsque ses jugements sur les différents cfecours étaient prononcés, elle en faisait part au ministre de l’intérieur. Dans sa séance publique du mois d’octobre, elle proclamait les noms des lauréats, et faisait la distribution solennelle des grands prix. D’un autre côté, d’après le renvoi qui lui était fait par le ministre des rapports du directeur de 1 École de Rome, ainsÀque des ouvrages

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et des morceaux d’étude envoyés chaque an née par les pensionnaires, l’Académie jugeait du progrès des élèves, de la situation de l’établissement et des améliorations dont il pouvait paraître susceptible. Elle consignait ses observations à ce sujet dans un rapport qu’elle adressait au ministre, pour être transmis au directeur. C’est encore à l’Académie qu’il appartenait de présenter des candidats pour la place de directeur de l’École de Rome ; elle en présentait trois, et le ministre choisissait. On voit, d’après ce qui précède, que l’École des beaux-arts avait été dotée, par l’ordonnance de 1819, des plus larges prérogatives. Elle s’administrait elle-même, se recrutait par l’élection, et dirigeait l’enseignement Comme elle l’entendait, sauf à demander, pour la forme, l’approbation ministérielle. De son côté, l’Académie exerçait une tutelle sans contrôle sur l’École française de Rome.

M. de Nieuwerkerke, surintendant des beaux-arts, proposa en 1863, au gouvernement imfiérial, de réformer cette organisation, qui enevait à l’État toute espèce d’autorité sur l’une des branches les plus importantes de l’enseignement public. Il fit ressortir la nécessité de cette réforme, en s’appuyant sur les considérations suivantes : « Par une étrange interversion des rôles, l’assemblée des professeurs exerce les attributions ministérielles, et le ministre, qui est responsable devant l’empereur de la gestion de l’École, est dépourvu des moyens de lui imprimer sa direction, et de faire même pénétrer dans le conseil un seul représentant de ses idées... Qu’un corps savant se recrute lui-même et par l’élection, c’est là un fait normal, une règle acceptée de tous ; mais l’École des beaux-arts n’est pas un corps savant ; c’est un service de l’État, c’est, comme le Conservatoire de musique, un établissement public, dont la direction et la surveillance sont placées dans les attributions d’un département ministériel, et qui doit être, en conséquence, régi et administré d’après les mêmes principes... Le mode actuel de nomination des professeurs présente des inconvénients d’autant plus graves, qu’il a pour résultat inévitable de perpétuer des doctrines et des théories plus ou moins absolues, et cela dans un temps où le public n’ayant point de système, point de parti pris, comprend tout et juge tout sans prévention, heureux quand il trouve un mérite quelconque dans les tentatives les plus audacieuses. > Le surintendant indiquait ensuite les vices du système d’enseignement qui avait prévalu dans l’École.

« L’enseignement, dit-il, ne consiste guère pour les peintres, sculpteurs et graveurs, que dans un cours de dessin, si on peut donner ce nom à de courtes séances où, pendant quelques mois de chaque année, les élèves dessinent d’après la bosse ou le modèle vivant, sous les yeux d’un professeur qui donne des conseils en parcourant les bancs... Les autres cours sont peu suivis ; il y en a même qu’on ne fait point... N’est-il pas extraordinaire que dans une École où les peintres sont eD majorité, il n’y ait point de professeur de peinture ? ... Il n’y a pas de cours de gravure non plus, bien que cet art comprenne une foule de procédés qu’il importerait d’exposer, de discuter... » Passant ensuite aux concours d’émulation en usage dans l’École, M. de Nieuwerkerke s’attacha à démontrer qu’ils entravaient, de la manière la plus regrettable, l’originalité des élèves. Il fit voir aussi que les concours définitifs pour les prix de Rome, tels qu’ils étaient réglés, favorisaient les élèves asservis à telle ou telle manière, au détriment des artistes indépendants et personnels, et qu’il n’était pas sans inconvénients de laisser à l’Académie des beaux-arts le soin de juger ces concours.

Le ministre, saisi du rapport que nous venons d’analyser, soumit à la signature de l’Empereur (13 novembre 1863), un décret de réorganisation de l’École des Beaux-Arts. Aux termes de ce décret, l’administration de l’École est confiée à un directeur nommé pour cinq années. Le directeur, chef immédiat de tout le personnel de l’École, est seul chargé de l’exécution des décisions du ministre et des règlements administratifs. Le personnel administratif comprend : un secrétaire, un

agent-comptable, un conservateur des modèles et objets d’art, et un bibliothécaire. Le personnel enseignant, comprend sept professeur chargés de cours, et onze professeurs chefs d’atelier, Il est institué en outre, près de l’École, un conseil supérieur d’enseignement, composé du surintendant des beaux-arts, président ; du directeur de l’administration, vice-président ; de deux peintres, deux sculpteurs, deux architectes, un graveur et cinq autres membres nommés parle ministre. Les professeurs chefs d’ateliers enseignent la peinture, la sculpture, l’architecture, la gravure en taille-douce, et la gravure en médailles et en pierres fines. Les cours suivants sont professés par le personnel de l’École : histoire de l’art et esthétique, anatomie, perspective, mathématiques élémentaires, géométrie descriptive, géologie, physique et chimie élémentaire, administration et comptabilité, construction et application sur les chantiers. La faculté de professer temporairement dans les salles de l’École, peut être accordée à une personne étrangère à l’administration, lorsque l’utilité de cet enseignement est reconnue par le ministre. Les concours aux grands prix de Rome se font à l’École. Tous Tes artistes de quinze à vingt-cinq ans, qu’ils soient élèves

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ou non, peuvent concourir, après avoir réussi dans deux épreuves préalables. Les concours de peinture, de sculpture et d’architecture sont annuels ; celui de gravure en taille-douce n’a lieu que tous les deux ans ; celui de gravure en médailles et en pierres fines, tous les trois ans. Le conseil supérieur d’enseignement arrête le programme des épreuves préparatoires et du concours définitif. Les ouvrages des concurrents sontjugés par un jury, tiré au sort sur une liste présentée par le conseil supérieur et arrêtée par le ministre. Un prix unique est décerné pour chaque branche de l’art. Les lauréats sont pensionnés par l’État pendant quatre années ; ils sont tenus de passer deux années à l’école de Rome, et ils peuvent, selon leur goût et leurs convenances, consacrer les deux autres années à des voyages instructifs, en prévenant à l’avance l’administration supérieure de leurs intentions.

Les graveurs en médailles et en pierres fines ne sont pensionnés que pendant trois ans, dont deux doivent être passés à Rome.

Cette réforme si radicale du vieux système d’enseignement artistique souleva, comme on pense bien, de violentes récriminations. L’Académie des beaux-arts ne pouvait voir, sans le plus vif déplaisir, lui échapper des attributions qui lui assignaient un rôle et une influence si considérables. L’illustre M. Ingres adressa à ses confrères de l’Institut un mémoire dans lequel il essaya de réfuter les principaux points du rapport de M. de Nieuv/erkerke ; il terminait par ces mots : «Jedéclare en mon âme et conscience que je blâme les changements projetés, parce qu’ils détruisent la bonne organisation de l’École, qu’ils portent atteinte à des droits acquis et respectables, à un enseignement basé sur les traditions classiques, pour ne mettre à leur place qu’un enseignement de fantaisie et d’aventure, des juges incompétents, et une direction fausse-dans les études. » À son tour, M. Beulé, secrétaire perpétuel de l’Académie, rédigea, au nom de ses confrères", une protestation longuement et soigneusement motivée. Les défenseurs ne manquèrent pas, d’ailleurs, au nouvel ordre de choses. Le conflit donna lieu, de part et d’autre, à une foule d’articles de journaux et à plusieurs brochures. Une lettre de remerciements, signée par un grand nombre d’artistes indépendants, fut adressée à l’Empereur, et publiée dans le Moniteur, du 29 novembre 1863. Il y était dit que « les principes libéraux sur lesquels reposent les termes du décret ouvrent aux jeunes gens un nouvel horizon, et placent l’enseignement à la hauteur des besoins de l’époque, en laissant d’ailleurs, à toutes les individualités, les moyens de se produire sans entraves, et sans avoir à compter avec des privilèges. »

La vérité est que le décret du 13 novembre a enlevé à l’Académie la direction absolue de l’enseignement officiel de l’art, pour la placer dans les mains du gouvernement. Au point de vue des progrès dé l’art en France, nous croyons que ce transfert d’autorité n’est pas sans avantage ; car la tutelle la plus dangereuse n’est assurément pas celle qui règle les détails administratifs, qui nomme ou destitue les professeurs, qui contrôle l’emploi des deniers de l’État ; mais’celle qui impose une doctrine et demande le sacrifice de la qualité la plus essentielle aux artistes, l’originalité.

BEAUXITE s. f. (bo-ksi-te). Miner. Hydrate d’alumine et do fer, qui a été ainsi appelé parce qu’il se trouve dans la commune des Beaux, près d’Arles, où il forme de grands dépôts.

beauz s. m. Jeu de cartes que l’on joue avec un grand jeu exceptionnel de cinquante-six cartes, n Quelques dictionnaires écrivent beaux.

BEAUZAC, bourg et comm. de France (Haute-Loire), cant. de Monistrol-sur-Loire, arrond. et à 20 kil. N. d’Yssengeaux, près de la Loire ; pop. aggl. 550 hab. — pop. tôt. 2,861 hab. Commerce de bétail, blé. Nombreux débris d’anciennes fortifications.

BEAUZÉE (Nicolas), célèbre grammairien français, né à Verdun en 1717, mort à Paris en 1789. Il s’adonna d’abord à l’étude des sciences, puis s’attacha à celle des langues et de la grammaire, et succéda, en 1755, à Dumarsais dans la rédaction des articles de grammaire insérés dans l’Encyclopédie. Ce travail, par lequel il continua et compléta les articles de son prédécesseur, l’initia aux finesses et aux difficultés de la langue. Il entreprit alors sa Grammaire générale ou Exposition raisonnée des éléments nécessaires pour servir à l’étude de toutes les langues (Paris, 1767, 2 vol. in-S°), ouvrage savant et consciencieux, mais d’une métaphysique obscure et qui a, d’ailleurs, un peu vieilli. Ce livre fonda sa.réputation. Après l’avoir lu, l’impératrice Marie-Thérèse envoya une médaille d’or à Beauzée, qui fut nommé professeur de grammaire à 1 École militaire de Paris, et appelé, en 1772, à faire partie de l’Académie française. Simple et modeste autant qu’il était instruit et laborieux, Beauzée resta à Paris, malgré les offres que lui fit Frédéric le Grand pour l’attirer h Berlin, et se contenta du modique fruit de ses travaux littéraires. « Beauzée, dit M. B. Jullien, n’a jamais cette admirable clarté de Dumarsais dans l’exposition des idées nouvelles, ni cette portée philosophique de Port-Royal, ni l’inépuisable érudition de Vossius ; ce qu’il a, ce qu’il possède à un degré éminent, c est ’

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l’étroite liaison des principes et de leurs conséquences, la déduction logique des définitions, en un mot, tout ce qui distingue un métaphysicien subtil, un logicien rigoureux. C’est ce qui fait que, sans avoir eu peut-être autant de génie que ses prédécesseurs, il a avancé la science et donné, sur presque toutes les questions importantes, des idées meilleures et plus saines, à Outre sa Grammaire et ses articles de l’Encyclopédie, publiés, avec ceux de Marmontel, sous le titre de Dictionnaire de grammaire et de littérature (Liège, 1789, 3 vol. in-4°), Beauzée a fait paraître une édition de» Synonymes français, de l’abbé Girard, refondus et augmentés de synonymes nouveaux (Paris, 1780, 2 vol. in-12) ; une traduction des Œuvres de Salluste (Paris, 1770, in-12), estimée pour son exactitude et pour ses notes, mais sans élégance, et dont la lecture est rendue pénible par les innovations qu’il a voulu introduire dans l’orthographe française ; des traductions de l’Histoire d’Alexandre le Grand par Quinte-Curce (Paris, 1789, 2 vol. in-12) ; de l’Imitation de Jésus-Christ (1788), etc.

BEAUZÉLY (SAINT-), bourg de France (Aveyron), ch.-l. de cant., arrond. et à 16 kil. N.-O. de Milhau, sur la Muse ; pop. aggl. 434 hab.— pop. tôt. 949 hab. Récolte et exportation d’excellents fruits ; mine de houille.

BEA VER, groupe d’îles des États-Unis d’Amérique, dans le lac Michigan, au N., par 45» 50’ lat. N. et 870 long. O. La principale, Big-Beaver, a une étendue de 40 milles carrés.

BEAVEU, petite ville des États-Unis de l’Amérique du Nord, dans la Pensylvanie, ch.-l. du comté du même nom, sur la rive droite de l’Ohio, à 28 kil. N.-O. de Pittsburg ; 2,500 hab. Nombreuses usines.

BEAVER (Philippe), navigateur anglais, né en 1760, mort en 1813, entra dans la marine royale anglaise et servit pendant la guerre de l’indépendance américaine. Après la paix, il résolut d’employer son activité à la fondation d’une colonie en Afrique, et, en 1792, il partit, avec deux cent soixante-quinze colons, pour l’île Boulama, sur la côte orientale de l’Afrique. Après des souffrances et des fatigues inouïes, pendant un séjour de seize mois dans l’île, Beaver, ayant vu presque tous ses compagnons l’abandonner, ou emportés par les maladies, fut forcé de retourner en Angleterre, en 1794, accompagné d’un seul des colons qui l’avaient suivi à Boulama. Comme une société d’actionnaires avait fourni les fonds nécessaires à l’essai de colonisation qui avait si malheureusement échoué, Beaver se rendit devant une assemblée générale, réunie pour entendre ses explications. Les actionnaires, pleins d’admiration pour le courage, la persévérance et l’abnégation dont il avait fait preuve, lui décernèrent une médaille d’or, et l’intrépide marin reprit du service. Devenu capitaine de vaisseau, Beaver se conduisit vaillamment à la descente que le général Abercromby opéra en Égypte, en 1801, se distingua de nouveau à la prise de La Martinique, puis, en 1810, à celle de l’Ile de France ; enfin, après une croisière des plus pénibles dans les mers.de l’Inde, il mourut au Cap de Bonne-Espérance. Beaver a laissé sur son essai de colonisation des renseignements curieux et originaux, dans un livre intitulé : African Memoranda relative to an attempt to establish à Britisk seulement on the island of Bulama, etc. [Mémorial africain relatif à une tentative faite pour établir une colonie anglaise dans l’île de Boulama] (Londres, 1805, in-4°).

BEAVERS ou CASTORS, nom d’une peuplade d’Indiens de l’Amérique septentrionale, dans les environs et à l’O. du grand lac de l’Esclave.

BEAZIANO, BEATIANO ou BEAZZANO (Augustin), poëte italien, né à Trévise, où il mourut au xvte siècle. Il devint l’ami du cardinal Bembo, qui le connut à Venise, vers 1514, et qui le chargea de diverses missions près de la cour de Rome. Les infirmités précoces et douloureuses dont il fut atteint le forcèrent à passer les dernières années de sa vie dans la retraite. On a de lui : Délie cose volgari e latine del Deatiano (Venise, 1538, in-8°) ; Le sette Allégresse e cinque Passioni d’amore (Trévise, 1590).

BÉBÉ s. m. (bé-bé-v. l’étym. de Bambin). Fam. Très-jeune enfant : Comment va votre bébé ? Je viens de faire vacciner mon bébé. Gardez-vous d’enfermer un bébé tout seul dans une chambre, à portée d’un paquet d’allumettes. (Toussenel.)

— Par anal. Poupée qui ressemble à un petit enfant.

— Par ext. Personne de très-petite taille ■ Cette femme est un vrai bébé.

— Ichthyol. Nom vulgaire d’un poisson du Nil, le mormyre à museau aigu.

BÉBÉ, nain du roi Stanislas, de Lorraine, né dans les Vosges en 1739, mort en 1764. Son véritable nom était Nicolas Ferry. À sa naissance, il était long d’environ neuf pouces et pesait quinze onces. Un sabot à demi rempli de laine fut, dit-on, son premier berceau. Quand il eut atteint toute sa croissance, vers sa quinzième année, il avait deux pieds et pesait environ neuf livres et demie. Il mourut de vieillesse, à l’âge de vingt-cinq ans. Son intelligence était très-peu développée, et jamais on ne put lui apprendre à lire.

BÉBEERINE s. f. (bébê-ri-ne). Chim. Al-