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BILA

— Argot. Marchand d’arlequins, cette marchandise étant, par antiphrase, comparée à des bijoux, il Bijoutier en cuir, Savetier, par une intention plaisante du même genre.

— Encycl. V. Bijouterie. D1JUGAS (îles). V. BlSSAGOS.

BUUGUÉ, ÉE adj. (bi-ju-ghé — de bi et jugué). Bot. Se dit des feuilles composées, qui présentent deux paires de folioles, comme celles des gesses.

— Miner. Se dit d’un cristal dont les décroissements naissent deux à deux sur les

bords et sur les angles.

B1KAN1R. V. BlCANÉRË.

BIKH, nom donné par la mythologie indienne au poison bu par Siva. Les sectateurs de ce dieu disent qu’il le fit par dévouement pour sauver les autres dieux ; c’est depuis . ce temps qu’il prit cette couleur bleue, si caractéristique, qui lui valut le nom de Nilakantha (celui qui a la peau bleue). Mais, suivant les légendes conservées par les sectateurs de Vichnou, Siva aurait subi cette étrange coloration pour un motif moins honorable : c’est la jalousie qu’il éprouvait de voir Vichnou posséder Lakschmi qui aurait déterminé chez lui cette modification bizarre.

BIKHAM (George), graveur anglais. V. Bickham.

BIKKIE s. f. (bik-kî — de Bikk, nom pr.). Bot, Genre de plantes de la famille des rubiacées, formé aux dépens des portlandies, et comprenant une seule espèce, qui croît aux Moluques.,

BILA, petite rivière de l’empire d’Autriche, en Bohême ;’ prend sa source au versant méridional de l’Erzegebirze, passe à Bru et se jette dans l’Klbe par la rive gauche, après un cours de 48 kil.

bilabié, ÉE adj..(bi-la-bi-é — de bi et de labié). Bot. Se dit des corolles ou des calices qui sont divisés en deux, de manière à figurer deux lèvres, comme dans les familles des acanthacées, des labiées, etc. On écrit aussi

2-LAB1É.

bilabrelle s. f. (bi-la-brè-le — du lat. bis, deux fois, labrella, petite lèvre). Bot. Syn. de bonatée.

bilallo s. m. (bi-lal-lo). Mar. Grand bateau de passage de Manille à Cavité, ayant une vaste cabane, et gréé de deux mâts avec voiles à antennes.

BILAMELLÉ, ÉE adj. (bi-la-mèl-lé — du lat. bis, deux fois, lamella, lamelle). Bot. Se dit des organes qui présentent deux lamelles, comme le stigmate des mimules.

BILAN s. m. (bi-lan — du lat. bilanx, balance). Comm, Résumésuccinctdel’état d’une maison de commerce ; balance de son actif et de son passif : Cette maison a fait son bilan. Le bilan de cette maison accuse des pertes énormes. 11 Se disait autrefois d’un petit livre sur lequel les marchands lyonnais mentionnaient ce qu’ils devaient et ce qui leur était dû.

— Par ext. Faillite, parce que la loi exige du failli le dépôt de son bilan : On ne vit jamais tant de bilans qu’en l’un 'XI. (Sallentin.) Le bilan est un jeu à la mode, un nouveau genre de spéculation, une nouvelle manière de faire fortune. (Sallentin.)

Déposer son bilan, Se déclarer en faillite, en déposant la balance de son actif et de son passif au tribunal de commerce.

— Par anal. Solde d’un compte ou d’un inventaire.

— Fig. Résumé d’une situation : Banqueroute ou augmentation d’impôts, voilà la conclusion nécessaire du bilan de notre situation sociale. Agitation extrême dans le monde politique et financier, alternatives de craintes et d’espérances, tel est, en deux mots, le bilan de la semaine passée. (Jouro.)

— Encycl. Droit comm. Enumérer en détail toutes les valeurs qui composent l’actif d’un commerçant ou d’une entreprise financière, établir le compte exact des dettes et de toutes les charges qui constituent le passif, et faire la balance de l’actif et du passif, voilà ce qu’on appelle dresser un bilan. L’article 439 du Code de commerce impose à tout commerçant qui cesse ses payements d’en faire la déclaration au greffe du tribunal de commerce et d’y déposer son bilan, daté et signé de lui, et ce bian doit contenir l’évaluation et rémunération 3e ses biens mobiliers ou immobiliers, l’état de ses dettes, de ses créances, de ses profits et pertes, à moins que des empêchements qui doivent être indiqués ne rendent impossible, à ce moment, le relèvement des comptes. A défaut d’accomplir ces formalités, le failli peut être déclaré banqueroutier simple, et il devra être incarcéré en vertu du jugement qui déclare la faillite (art. 456 et 586 du Code de commerce.) V. Faillite.

— Econ. comm. et financ. Plusieurs institutions de crédit sont obligées de publier leur hilan, c’est-à-dire leur état de situation actuelle a des époques données. Ainsi, la Banque de France et le Crédit foncier font cette publication toutes les semaines ; le Comptoir d’escompte, le Crédit industriel, la Société des dépôts- et comptes courants la font tous les mois. Le Crédit mobilier avait pris, en se constituant, l’engagement de faire connaître sa situation tous les six mois. Depuis douze

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ans, cette publication n’a été faite par lui, à l’époque voulue, qu’une seule fois, an commencement de janvier, pour l’exercice 1864. Le bilan d’une institution de crédit doit, pour être sincère, donner l’indication nette et précise des résultats de chacune des opérations que cette institution est autorisée à faire. En se reportant aux statuts, on devra pouvoir trouver l’explication de chacun des chiffres donnés. La Banque de France est au nombre des rares établissements qui donnent, à cet égard, pleine satisfaction au publie.

BILANCE s. f. (bi-lan-se — lat. bilanx, même sens). Balance. Il Bilan, il Vieux mot.

bilatéral, ale adj. (bi-la-té-ral — de bi et latéral). Qui a deux côtés.

— Fig. Qui a deux aspects, deux faces, deux points de vue : En littérature, chaque idée a son envers et son endroit ; et personne ne peut prendre sur lui d’affirmer quel est l’envers : tout est bilatéral dans le domaine de la pensée. (Balz.)

— Hist. nat. Qui peut être séparé, par un plan médian, en deux sections symétriques : Chez tous les autres chi/opodes, les’Stigmates sont bilatéraux. (Walcken.)

— Jurispr. Qui engage les deux parties, réciproque :’ Contrat bilatéral. Obligation bilatérale. La vente est un contrat bilatéral. Gaudissart était Normand, et il n’y avait jamais pour lui d’engagement qui ne dût être bilatéral.’ (Balz.) L’union contractée entre la France et l’empereur est un contrat bilatéral, entraînant obligation récipfoque et susceptible de divorce. (Guéroult.) u Fig. Dans le même sens : La justice n’est pas bilatérale ; la défense, qui n’a ni espion, ni police, ne dispose pas, en faveur de ses clients, de ta puissance sociale. (Balz.) Toute œuvre comique est nécessairement bilatérale ; l’écrivain, ce grand rapporteur de procès, doit mettre les adversaires face à face. (Balz.)

— Syn. Synallagmatique.

— Antonyme. Unilatéral.

BILATÉRALEMENT adv. (bi-la-té-ra-leman

— rad. bilatéral). De chaque côté : La carapace est souvent ailée bilatéralement. (Walcken.)

B1LBAO, viile d’Espagne, ch.-l. de la province de Biscaye, à 290 kil. N.-E. de Madrid, sur la rive droite de l’Ansa, et à 8 kil. de l’embouchure de cette rivière dans le golfe de Gascogne ; 15,500 hab. Ville riche et florissante, siège des autorités civiles et militaires de la province et d’un tribunal de commerce ; consulats des principales puissances européennes ; collège général de la Biscaye, école de dessin et de mathématiques. Industrie très-active : fabriques de toiles à voile, ancres, papier, cristaux, tabac et poterie ; arsenal de construction navale. Le port, qui est à l’embouchure de l’Ansa, est très-fréquenté et facilite un grand commerce d’exportation, dont les principaux objets sont : les grains, les fruits, les fers et les laines. On remarque à Bilbao : l’hôtel de ville ; un pont en bois aune seule arche, dont l’élévation permet aux vaisseaux de remonter l’Ansa avec leurs voiles déployées ; la cathédrale, antérieure à la fondation de la viile, et réédifiée en 1404, elle est dédiée à saint Jacques et de style gothique, mais gâtée à l’intérieur par les constructions modernes du chœur, le mauvais

goût des tribunes et les proportions exagérées des orgues ; l’église de la Nuestra Senora de Begona, et la sacristie, qui renferme de beaux tableaux ; la Miséricorde ; l’hôpital civil ; le cimetière, qui est fort curieux ; la place Neuvel ; les promenades de l’Arsenal et du Campo Volantin, etc.

BILB1LIS, une des principales villes des Celtibériens de l’Espagne Tarraconaise ; elle venait immédiatement après la florissante cité de Segobriga. Son nom nous a été transmis sous les différentes formes de Bilbilis, Bilbis et Belbili. C’est là que naquit le célèbre poëte Martial, qui parle souvent, dans ses vers, de sa ville natale. La ville était située sur une hauteur, au pied de laquelle passait la rivière Salo, dont les eaux étaient renommées pour donner une excellente trempe à l’acier ; aussi Bilbilis était-elle le siège d’une manufacture d’armes justement réputée. Non loin de là étaient situés des bains connus sous le nom de Agues Bilbilianœ. Sous l’empire, elle fut érigée en municipe, et reçut le surnom si fréquent d’Augusta. C’est aux environs de Bilbilis que se trouvait le théâtre de la lutte acharnée que soutint Sertorius contre Métellus. Bilbilis battait monnaie, et l’on a retrouvé sur son emplacement plusieurs pièces datant des règnes d’Auguste, de Tibère et de Caligula, et portant à l’exergue les mots : Bilbili, Bilbilis, ou Alun. Augusta. Bilbilis. Elle était située sur l’emplacement actuel de Bambola, non loin de la cité appelée par les Maures Calatayoub, le château de Job, et bâtie, en grande partie, de ses ruines.

Nous avons dit que Martial parle souvent, dans ses vers, de sa chère Bilbilis. Voici la traduction d’un passage où éclate l’amour qu’il portait à son pays natal :

« O Lucius, écrit-il à un poëte, son compatriote et son ami, ne permettons pas que notre vieux Ibère (l’Ebre) et notre Tage soient moins illustres que les contrées d’Italie. Laissons les autres vanter Thèbes, Mycènes et Rhodes. Nous, fils des Celtibères, nous ne rougirons pas de chanter dans nos vers ces

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noms, quoique barbares, de Bilbilis, où se prépare le métal propre aux armes ; du Salon, dont les eaux donnent la trempe h l’acier ; de Testilis, de Rixancar, de Choros, du Pétéron, fameux par ses jardins et par ses arbustes ; de Molène, dont les habitants manient la lance avec tant d’adresse. Nous chanterons aussi le lac de Targa, Pétusie et Vétovisse, les bocages délicieux du Baradon et les fertiles campagnes du Mantinesse. Tu ris ? lecteur, de tous ces noms barbares ; j’aime mieux les prononcerque celui de Bitunte, > (Meurt., Epigr., I. VI, épigr. lv.)

Ecoutons encore le poëte lorsqu’il écrit, cette fois, de Bilbilis à Juvénal, à Juvénal son ami, qu’il a laissé à Rome. C’est après trente-cinq ans de vie tourmentée qu’il est retourné à Bilbilis, bien résolu à ne la plus quitter ; il habitera les beaux jardins que Marcella, sa femme, de Bilbilis aussi, celle à qui il avait dit, dans une petite ode toute dans le génie d’Horace : « Toi seule me vaux toute la ville de Rome ; » il habitera, disons-nous, les beaux jardins que lui a donnés Marcella, à Bilbilis, « Tandis que, tourmenté et inquiet, écrit-il à Juvénal (liv. XII, épigr. xvm), tu parcours les rues tumultueuses de Rome, je me repose enfin dans ma chère ville natale ; je jouis nonchalamment des agréments de la campagne à

Bothroda et à Plutéa : ce sont les noms baroques de mes terres. J’y dors à mon aise, et je m’y repose enfin d’une veille de trente ans. Je n’y vois point de toge ; pour me parer, on tire d’une armoire poudrée le premier vêtement venu. À mon lever, je trouve un bon feu ; le chasseur m’attend, pendant que le fermier distribue l’ouvrage aux esclaves. Voilà comme je vis maintenant et comme je veux vivre jusqu’à la fin de mes jours. ■

bilboquet s. m. (bil-bo-kè — de bille, boule de bois, et bocquet, fer de lance, en termes de blason). Jouet composé d’une boule percée d’un trou, attachée par une cordelette a une pièce amincie par l’un de ses bouts et concave par l’autre, le joueur devant-enfiler la boule avec la partie amincie, après lui avoir fait décrire une courbe en l’air, ou la recevoir et la maintenir en équilibre sur la partie concave : Un bilboquet de buis, d’ivoire. Henri III portait quelquefois à la main un bilboquet, dont il s’amusait dans les rues avec ses courtisans. (Richelet.) Joueur excessivement fort au bilboquet, la manie d’en jouer engendra chez le greffier une autre manie, celle de chanter ce jeu, qui fit fureur au xvm« siècle. (Balz.) "

— Petite figure fabriquée d’une substance très-légère, et généralement de moelle de sureau, qui, au moyen d’une boule de plomb fixée dans les jambes, se met toujours debout, dans quelque position qu’on la place : Le bilboquet, appelé aussi poussah, est un jouet qui amuse beaucoup les enfants, il Fig. Personne dont on se moque, dont on fait un jouet : Ces petits bilboquets de la fortune (les neveux de Mazarin) sont bien malheureux. (Gui Patin.) Cette idée fait de Vitre pensant le bilboquet de la »iafiere.(Proudh.) u Homme léger, sans consistance : Ne comptez pas sur lui, c’est une girouette, un bilboquet. Polignac était un petit bilboquet qui n’avait pas le sens commun. (St-Sim.)

— Loc. fam. Se tenir droit comme un bilboquet, Rester, longtemps debout et immobile. Il Être toujours sur ses pieds, sur ses jambes,

comme un bilboquet, Retrouver toujours, après diverses épreuves, sa position, sa fortune, sa santé : Je me retrouve toujours sur mes

JAMBES, COMME UN BILBOQUET. (M™e de COU langes.) Je suis devenu un bilboquet à qui rien ne fait mal, et qui se trouve partout sur ses pieds, comme s’il n’avait jamais eu de goutte. (M">e de Coulanges.)

— Au jeu de paume, Partie de la chèvre où l’on place la balle que le paumier doit frapper.

— Typogr. Petit ouvrage de ville, comme affiches, adresses, cartes de visite, lettres de faire part, etc.

— Techn. Pièce de fer dans laquelle on ajuste le flan des monnaies, u Petit morceau de bois arrondi par les deux bouts, aminci vers son milieu, et servant aux perruquiers à rouler les cheveux des perruques pour les friser, n Outil employé par le doreur, pour placer l’or dans les endroits difficiles à atteindre.

— Constr. Pierre irréguhère et qui n’est bonne qu’à faire du moellon. Comme elle n’est bien stable dans aucune position, on l’a comparée au bilboquet, qui quitte de lui-même toutes les positions qu on lui donne, pour reprendre la verticale.

— Encycl. Le bilboquet se compose d’une boule ou bille, de bois ou d’ivoire, percée d’un trou conique qui la traverse de part en part, et d’un bâtonnet de même matière, qui est pointu par un bout et muni à l’autre d’un disque plat ou creusé en forme de coupe. Les deux parties sont réunies par un cordonnet souple et solide. L’adresse du joueur consiste à tenir, avec la main droite, le bâtonnet dans une position à peu près verticale, puis, après avoif placé, avec la gauche, la boule dans une position bien perpendiculaire, à faire décrire a celle-ci une courbe calculée de telle sorte qu’elle vienne tomber et rester immobile sur le disque du bâtonnet, ou, ce qui est plus difficile, se fixer sur la pointe de ce dernier par le côté le plus large du trou. Le bilboquet

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n’est aujourd’hui qu’un jouet d’enfant ; mais, à diverses époques, il a aussi 6ervi à l’amusement des grandes personnes. « Au commencement d’août 1585, dit Pierre de l’Estoile, le roy commença de porter un bilboquet, dont il se jouoit par les rues ; le dur d’Epernon et les autres courtisans firent le semblable, suivis de gentilshommes, pages, laquais et jeunes gens de toutes sortes, tant sont de poids et de conséquences, principalement en matière de folie, les actions et déportements des rois, princes et seigneurs. • Cette mode ridicule disparut au commencement du xvue siècle. Toutefois, elle reparut au siècle suivant, et se maintint pendant plusieurs années. C’est alors que l’on vit les acteurs et les actrices jouer certains rôles des pièces de Molière, de Corneille et de Racine, un bilboquet à la main.

L’esprit frondeur et misanthrope de J.-J. Rousseauîait allusion au bilboquet, en parlant de ces conversations où l’on tue le temps à dire des choses frivoles et sans conséquence. Son opinion était que ces heures seraient aussi utilement employées, si chacun avait eu soin de se munir d’un bilboquet pour se livrer à cet exercice. Suivant Jean-Jacques, la médisance y aurait perdu, mais l’adresse et l’agilité de la main y auraient gagné.

BILBOQUET, principal personnage des Saltimbanques, pièce qui eut un long et retentissant succès, surtout à cause des nombreuses allusions auxquelles pouvait prêter le type de Bilboquet. V. Saltimbanques.

BILEZA, bourg de l’empire d’Autriche (Galicie), gouvernement de Lemberg, cercle et a 28 kilom. S. de Czortkow, sur le Seret ; 2,000 hab.

BILDERBECK (Louis-François, baron de), romancier et auteur dramatique, né à Willembourg (Alsace) en 1764, mort au commencement du xixe siècle. U fut maréchal de la cour et conseiller intime de législation de Nassau-Saarbrùck. Il publia divers ouvrages en allemand et d’autres en français, des pièces de théâtre, parmi lesquelles on peut citer : l’Auberge des ruines, mélodrame ; Augustine, comédie ; la Petite Agathe ou la Sentinelle oubliée, etc. Ses Pièces de théâtre ont été publiées à Leipzig (1801-1806, 2 vol. in-8°). Parmi les ouvrages allemands qu’il a traduits en français, nous citerons : le Tableau de l’Angleterre et de l’Italie, par Archenhotz (1788, 3 vol.) ; Maurice, roman de Schulz (1789, 2*vol.l ; les Nœuds enchantés ; VEnthousiaste corrigé (1802, 3 vol.), etc.

BILDERDIGK (Guillaume), poète hollandais, né à Amsterdam en 1756, mort à Harlem en 1831. Doué d’une intelligence des plus vives et d’une facilité extraordinaire, il s’adonna à l’étude de presque toutes les parties des connaissances humaines ; remporta, de 1776 à

17S0, plusieurs prix dans les concours de poésie, et vint, en 1788 se fixer à La Haye pour y suivre la carrière du barreau. Lorsque l’armée française envahit la Hollande en 1795, Bilderdigk, qui était un des plus chauds partisans de la maison d’Orange, quitta ce pays, et, après avoir voyagé quelques années dans le nord de l’Allemagne, se rendit en Angleterre (1800), où il fit des cours de littérature comparée. En 1806, il regagna la Hollande. Le roi Louis-Napoléon, qui cherchait à se rendre populaire et qui avait entendu vanter le poète, se le fit présenter, le nomma son professeur de néerlandais, membre de l’institut de Hollande, et lui donna une pension, qui assurait à Bilderdigk une vie paisible et à l’abri du besoin. Mais, quatre ans après, le roi Louis ayant abdiqué, le poète, devenu suspect par la position qu’il avait occupée près de ce prince, perdit sa pension, se vit contraint d’abandonner Amsterdam, habita tour à. tour différentes villes et termina sa vie près de Harlem, après avoir passé ses dernières années dans un état de misanthropie sombre et maladive. C’est à cet état malheureux, dû à sa vie agitée, à la perte de ses enfants, à l’exaltation de son imagination, qu’il faut attribuer ses bizarreries voisines de la folie, et ses déclamations, non-seulement contre les hommes les plus illustres de son temps, mais encore contre les améliorations de tout genre, politiques ou autres, introduites dans la société. Les compatriotes de Bilderdigk n’hésitent point à le placer à côté do Gœthe, de Schiller et de Byron. Pendant sa longue vie, il ne cessa jamais de produire, ce qui explique le nombre prodigieux de ses ouvrages ; mais, s’il est vrai qu’il a publié d’excellents ouvrages, un certain nombre de ses compositions manquent de goût et d’intérêt ; si on ne saurait trop le louer du grand art avec lequel il a manié une idiome aussi rebelle à la versification harmonieuse que le néerlandais, il s’en faut qu’on trouve en lui cette puissance de conception, cette originalité poétique, cette hardiesse d’images que possèdent les grands postes auxquels on l’a comparé. Bilderdigk s’est essayé dans tous les genres, depuis, l’épigramme jusqu’à l’épopée. On lui doit’ des pièces fugitives, des tragédies imitées de Corneille et de Racine, des imitations ou traductions de poètes grecs et latins ; une imitation de 1 Homme des champs, de Delille ; une traduction d’Ossian, un poème didactique sur l’Astronomie ; un pofime épique sur la Destruction du premier monde ; un Traité de botanique ; une Grammaire hollandaise, fort estimée, etc., etc.

BILDERDIGK (Catherine - Wilhelmine,)