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mais elle n’est pas plus indécente que beaucoup d’autres dont la vue est permise par l’autorité pontificale.

Betlisabée surprime nu bain par David, Diane mi)-pri*e par Acléon et la Chaste

Suiuune sont trois variantes d’un même thème... artistique, qui a inspiré une foule de peintres et de sculpteurs. De ces-baigneuses célèbres, Bethsabée a été de beaucoup la moins pudique. Une gravure de Cornelis Màtsys, datée de 15-19, la représente entourée de ses suivantes et sortant du bain pour recevoir un message amoureux, que lui envoie le roi David ; celui-ci, perché sur son balcon, cherche à surprendre les secrets d’une beauté qui ne songe guère en ce moment à se cacher. À dire vrai, le bon roi est ici, comme dans la plupart des compositions sur le même sujet, relégué à une distance très - respectueuse. Uflistoire de Bethsabée a été gravée par Pierre Gaultier, d’après Solimène, et par J.-B. Corneille, en quatre pièces octogones. La scène du bain a été gravée par Hans Brosamer, par Allaert Claas, par Audenaerde, d’après Carie Maratte, par J. Chéreau, d’après J. Raoux ; par Fréd. Horthemels, d’après Carie Vanloo, etc., etc. Le même sujet a été peint récemment par M. Hugues Merle (Salon de 1861) ; Bethsabée, adossée à une cuve de marbre rouge, les genoux couverts par une draperie bleue, déroule sa longue chevelure blonde ; elle ne voit pas David, qui l’épie de la plate-forme de son palais ; elle se croit seule, et, souriant de sa beauté, elle prolonge avec une naïve coquetterie les apprêts du bain. Ce tableau est exécuté avec la iinesse de touche et la délicatesse particulières au talent de M. Merle.

Parmi les nombreuses figures de Bethsabée que l’on doit à la statuaire, nous citerons celle que M. Oudiné a exposée en 1861 : la pose est heureuse ; les formes ne manquent ni d’ampleur, ni d’élégance ; mais l’exécution est froidement correcte.

BETHSAÏDE, ville de la -Palestine, dans la tribu de Zabulon, non loin de Capharnaum et près de la rive occidentale du lac de Genézareth. Le nom qu’on lui a donné signifie littéralement la maison ou l’endroit du poisson, de la pèche, ce qui concorde en effet assez bien avec la position de la ville. Patrie des apôtres Pierre, André et Philippe. Bethsaïde, Capharnaum et Corozaîm sont confondus dans les malédictions de Jésus-Christ, à cause do l’incrédulité de leurs habitants (saint Matthieu, chap. xi, v. 2i).

BETHSAÏDE-JUL1AS, ville de la Palestine, dans la demWribu de Manassé, à l’E. du Jourdain, près’du lac de Tibériade. Philippe, tétrarque d’Iturée, agrandit cette ville et lui donna le nom de Julias, en l’honneur de Julie, fille d’Auguste. C’est près de là que Jésus opéra le miracle de la multiplication des cinq pains etdes deux poissons (saint Luc, chap. ix, v. 10-17).

BETII-SAL1SA, ville de Palestine, dans la tribu d’Ephraïm, à 25 kil. N. de Diospolis et au S. d’Antipatris.

BETH-SAMÈS ou BETHCÉMES ; ville sacerdotale de la Palestine, dans la tribu de Juda, à 17 kil. E. d’Eleuthéropolis. C’est dans cette ville que l’arche d’alliance fut renvoyée par les Philistins.

BETHSAMITE s. et adj. (bèt-za-mi-terad. Beth-Samês. Habitant de Beth-Samès ; qui appartient a cette ville ou à ses habitants.

BETH-SAN ou BETII-SÇAN, ville de la Palestine, dans la tribu d’Issachar, à l’O. du Jourdain, à 34 kil. S. de Tibériade. Après la bataille de Gelboé, les Philistins, a3rant pris les corps de Saùl et de Jonathas, les pendirent aux murs de Beth-San ; mais des habitants de Gabès et de Galaad vinrent enlever ces corps pendant la nuit etjes ensevelirent avec tout l’honneur qui leur était dû. Cette ville porta plus tard le nom de Scylhopolis, et fut la patrie des Pères de l’Église Basilide et Cyrille. Le, village moderne de Beîsan, construit sur l’emplacement de l’ancienne ville, est habite par une colonie de 500 Égyptiens, laissés la par Ibrahim-pacha ; sur le côté S.-O-, on remarque : les débris d’un temple, avec huit colonnes encore debout ; le théâtre, assez bien conservé ; enfin, sur le sommet de la colline, on trouve les restes de l’acropole.

BETH-SÈCA, ville de la Palestine, dans la demi-tribu de Manassé, en deçà du Jourdain. . Gédéon y défit les Madianites. Bacchidès, après avoir surpris cette ville, en fit jeter les habitants dans des puits. Le roi de Syrie, Benhadad, vaincu pour la seconde fois par les Israélites, se réfugia k Beth-Séca.

BETH-SEPTHÉPHA, ville de la Palestine, — dans la tribu de Juda, située, selon Pline et Josèphe, au S. de Jérusalem.

BETIC-SIMOTH, ville de.aPalestine, dans la tribu de Ruben, et dans les déserts de Moab.

BETH-SUR ou BETH-ZUR, ville de la Palestine, dans la tribu de Juda, a 20 kil. S de Jérusalem, et à l’E. des montagnes de Juda. Cette ville, fortifiée par Roboam, puis par Judas Machabée, fut prise par Antiochus Êupator. Au S. de Beth-Sur, on voit encore une tour ruinée, au milieu de débris d’arcades et de tombeaux. C’est là, dit la tradition, que mourut Rachel, épouse de Jacob, en mettant au monde Benjamin.

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BETHSURA, place forte de l’ancienne Judée, dans la tribu de Juda, près de l’Hébron.

BETH-THAPUA, ville de la Palestine, dans la tribu de Juda, à 5 kil. O. d’Hébron, sur le versant oriental des monts de Juda. Restes d’une vieille forteresse.

BÉTHULIE, ville de l’ancienne Palestine, dans la tribu de Zabulon, célèbre par le siège d’Holopherne, qui fut tué par Judith. Quelques auteurs pensent que la petite ville actuelle de Sanour, située à 18 kil. N. de Naplouse, près de l’ancienne plaine d’Esdrelon, s’élève sur l’emplacement de l’ancienne Béthulie.

Béthulie (siège de. Sous le règne de Manassès, le bourreau d’Isaïe, qu’il fit scier par le milieu du corps entre deux planches, Holopherne, général des armées de Nabuchodonosor Ier, marcha contre les Ismaélites, les Madianites et autres peuples voisins de la Judée, à la tête d’une armée de 120,000 hommes d’infanterie et de 12,000 chevaux, répandant partout la terreur sur son passage (659 av. J.-C.). Après avoir vaincu tous ceux qui essayèrent de l’arrêter, il pénétra en Judée et vint mettre le siège devant Béthulie, dans la tribu de Zabulon. Mais, après s’être rendu compte de l’excellente situation de cette ville et de la force de ses remparts, il reconnut l’extrême difficulté de l’emporter d’assaut, et se borna à en faire le blocus, afin de la réduire par la famine. Il arrêta tous les approvisionnements destinés à Béthulie, et coupa l’aqueduc qui fournissait de l’eau à ses habitants. Ceux-ci, en effet, ne tardèrent pas à ressentir les terribles effets de leur isolement, et virent approcher rapidement le moment fatal où il faudrait succomber à la faim et à la soif qui les dévoraient, ou se livrer à la merci d’un vainqueur impitoyable. C’est alors que du sein de ce peuple désolé surgit tout à coup une libératrice inattendue. Il semble que dans certaines circonstances désespérées, où l’homme reconnaît son impuissance, la femme ait le privilège de puiser dans la faiblesse même de sa nature l’inspiration des sacrifices héroïques. Il y avait à Béthulie une jeune veuve, Judith, d’une des premières familles de la ville, et parée de tous les charmes de cette beauté orientale, célébrée dans le Cantique des cantiques. Revêtue de ses plus riches habits, elle se présenta dans le camp d’Holopherne, comme pour prévenir le sort funeste qui allait punir l’obstination des assiégés. Fasciné à l’aspect de cette noble figure de femme, où resplendissait un admirable mélange de pudeur, de grâce et de fierté, le général assyrien lui permit de rester dans son camp, d’y suivre les prescriptions de la loi judaïque, et, quelques jours après son arrivée, donna en son honneur un splendide festin, auquel il invita tous les chefs de l’armée. Ceux-ci se retirèrent au milieu de la nuit ; Holopherne, ivre de vin et d’amour, emmena la belle Juive dans sa tente, où il ne tarda pas à s’endormir d’un profond sommeil. Judith, alors, tirant le propre sabre d’Holopherne, suspendu au chevet du lit, lui trancha la tête, qu’elle mit dans un sac ; puis, accompagnée de sa suivante, elle traversa le camp sans que les soldats ennemis, accoutumés à sa vue, osassent l’arrêter, et rentra dans Béthulie. Le matin, lorsque toute l’armée assyrienne fut sur pied, elle put voir suspendue aux murs de la ville la tète sanglante de son général. Ce spectacle la remplit d’épouvante. Saisissant le moment favorable, les assiégés font une sortie impétueuse et se précipitent sur les Assyriens, qui prennent la fuite en désordre, laissant un butin immense au pouvoir des habitants. V. Judith.

BÉTHUNE s. i. (bé-tu-no). Espèce de puisard.

BÊTH UNE, ville de France (Pas-de-Calais), cb.-l. d’arrond., à30kil. N.-O. d’Arras,204 kil. N -E. de Paris ; pop. aggl. 7,609 hab. — pop. tôt. 8,264 hab. L’arrond. comprend 8 cant., 142 comm., 152,687 habitants. Tribunal de ire instance et justice de paix ; collège communal ; place de guerre. Fabrication d’huiles ; préparation du fin ; raffineries de sel et de sucre ; tanneries, savonneries ; commerce de graines oléagineuses, céréales, fromages, toiles.

Béthune est située sur un roc baigné par la rivière de Brette, sur le canal de Law et sur le canal d’Aife à la Bassée, qui y forment un beau bassin et favorisent les exportations par eau. Elle est assez bien bâtie et possède une vaste place publique, dont le milieu est occupé par un beffroi, curieuse et hardie construction du xive siècle. Cet édifice est percé de meurtrières dans sa partie supérieure et flanqué aux angles d’échauguettes crénelées ; la flèche, de forme octogone, renferme un carillon et une lanterne avec galerie pour le guetteur. Sur un des côtés de cette place publique est l’hôtel de ville, contenant une belle salle de concerts. On remarque encore à Béthune l’église paroissiale, dont la nef et les colonnes sont d’une étonnante légèreté ; des fontaines jaillissantes, alimentées par des puits artésiens ; un bel hip podrome.

Dans les temps les plus anciens de la féodalité, Béthune était possédée par de puissants seigneurs, protecteurs de l’abbaye de Saint-Vaast d’Arras, qui battaient monnaie à leurs coins, et qui, plus tard, donnèrent des "comtes à la Flandre, La première charte municipale

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de cette ville remonte à 1222 ; mais l’existence des échevins est constatée par un acte de 1202. Louis XI s’empara de Béthune, qui fut cédée à l’Espagne par le traité de Senlis, sous le règne de Charles VIII ; les Français s’en emparèrent en 1645 et en firent augmenter les fortifications par le maréchal Vauban. Les alliés la reprirent en 1710, après 65 jours de tranchée ouverte ; mais elle fut rendue à la France par le traité d’Utrecht, en-1714.

BÉTHUNE (la), petite rivière de France, prend sa source près de Gaillefontaine, arrond. de Neufchâtel (Seine-Inférieure), passe à Neufchâtel, Barres, et, après un cours de 50 kil., se !ette à. Arques dans la rivière de ce nom.

BÉTHUNE (famille de), noble et ancienne famille, originaire de l’Artois. Elle remonte au commencement du xie siècle, et s’est divisée en plusieurs branches, dont les principales sont : la branche aînée, ou à’Orval, qui eut pour chef le fameux duc de Sully, et la branche, cadette, ou de Selles et Charost, qui eut pour chef Philippe de Béthune. La première s’éteignit en 1802, et la seconde en 1807. Les membres les plus célèbres de cette famille sont :

BÉTHUNE (QUESNES OU COESNES Dli), pOëte

et chevalier français du xne siècle. Il accompagna Baudouin, comte de Flandre, dans son expédition en Orient, et il fut plusieurs fois chargé de gouverner le nouvel empire pendant l’absence ne son chef. On a de lui neuf chansons, qui se trouvent dans le Romancero de M. Paulin Paris ; il y célèbre son amour pour Alix de Champagne, qui avait dix ans de plus que lui.

BÉTHUNE (Philippe de), comte de Selles et de Charost, frère puîné du célèbre Sully, né en 1561, mort en 1649. Il se fit une grande réputation comme diplomate, et fut ambassadeur en Écosse, à Rome, en Savoie, en Allemagne, sous Henri IV et Louis XIII, et gouverneur de Gaston, duc d’Orléans. Il mourut à l’âge de 88 ans. On a de lui : Observations et maximes politiques pouvant servir aumaniement des affaires publiques. Cet ouvrage estimé a été publié à la suite de l’Ambassade de M. le duc d’Angoutéme (1667, in-fol.)

BÉTHUNE (HippolyteDE), fils du précédent, né à Rome en 1603, accompagna Louis XIII dans ses expéditions contre les protestants, et mourut en 1665.11 légua à Louis XIV 2,500 manuscrits, qui forment aujourd’hui, à la Bibliothèque impériale, le fonds de Béthune.

BÉTHUNE (Armand-Joseph de), duc de Charost, né à Versailles en 1728, mort en UOO. Il s’est illustré par une foule d’établissements de bienfaisance et par les progrès qu’il fit faire & l’agriculture, en proposant des prix pour le dessèchement des marais, laguérison des épizooties et l’introduction de nouvelles plantes. Avant 1789, il avait aboli les droits seigneuriaux sur ses terres, et doté le Berry de plusieurs routes. Pendant la Révolution, dont il adopta les idées généreuses, il fitun don volontaire de 100,000 livres, ce qui ne l’empêcha pas de passer quelques mois en prison sous la l’erreur. Nommé maire du XIIe arrondissement de Paris en i~99, il périt victime du dévouement qu’il mit à soigner les sourdsmuets attaqués de la petite vérole. Il avait été surnommé le Père de l’humanité souffrante. Louis XV, qui, malgré son indifférence égoïste, ne pouvait s’empêcher de rendre hommage à la générosité philanthropique et à la noblesse de caractère du duc de Charost, disait un jour de lui à ses courtisans : ■ Regardez ce petit homme : il n’a pas beaucoup d’apparence, mais il vivifie quatre dé mes provinces. » On a d’Armand-Joseph de. Béthune plusieurs écrits : Vues générales sur l’organisation de l’instruction rurale (Paris, 1795) ; Mémoires sur les moyens d’éteindre la mendicité ; Sur le projet d’une caisse rurale de secours, etc.

BÉTHUNE (le Rév. George-William), littérateur américain, né en 1806, à New-York. Pasteur de la communion hollandaise réformée il s’est acquis un rang des plus honorables dans la littérature américaine par ses nombreuses, conférences publiques et ses sermons, ainsi que par des écrits de morale et des poésies. Ses lectures et ses sermons ont été recueillis et forment plusieurs volumes. Dans ses Essais de morale, on cite : Un mot vour l’Affligé, les Femmes poètes anglaises, Histoire d’un pénitent, etc. Ses poésies ont pour titre : Chants d’amour et de foi (Lays of love und fâith, 1848). Il a refusé plusieurs fois d’accepter des places et des dignités universitaires.

BETHUNE (Maximilien de). V. Sully.

BÉTHUNE (James et David), prélats écossais. V. Beaton.

bethyle s. m. {bé-ti-.e — du gr. bethulos, nom d’oiseau), Ormth, Sous-genre établi dans le groupe des pies-grièches, et fondé sur un oiseau de la Guyane et du Brésil, qui ressemble à notre pie commune, mais est beaucoup plus petit qu’elle,

— Entom. Genre d’insectes hyménoptères, de la. famille des oxvuriens, qui a pour type le béthyle à cornes ïauves, espèce répandue dans tout le nord de l’Europe.

BETH-ZACHAIIA, bourg de la Palestine, dans la tribu de Juda, à 18 kil. S.-O. de Jérusalem, entre cette ville et Beth-Sur, dans les

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montagnes de Juda, célèbre par le combat de Judas Machabée contre Antiochus Eupator, combat dans lequel Eléazar fut écrasé sous le poids d’un éléphant qu’il avait percé de son épée.

BÊTIFIANT (bê-ti-fi-an), part. prés, du v. Bêtifier : Vous feriez mieux de travailler que de perdre votre temps en bêtifiant.

BÊTIFIANT ANTE adj. (bû-ti-fi-an, an-tc — rad. bêtifier). Abrutissant, qui rend bête, qui abrutit : Quoique Popinot eût été tien élevé, les habitudes de ses parents, les soins bêtifiants d’une boutique et d’une caisse avaient modifié son intelligence, en la pliant aux us et coutumes de sa profession. (Balz.)

BÊTIFIER v, a. ou tr. (bë-ti-fi-é— rad. bête, et dulat. facere, faire).Rendrebête, abrutir : Ce genre d’éducation bêtifie les enfants.

— v. n. ou intr. Faire la bête, Se donner un air bête : Il a, une grande aptitude à bêtifier, ii Peu usité.

bétille s. f. (bé-ti-lle, Il m.). Comm. Espèce de mousseline des Indes.

Bétille organdi, Bétille à grain rond et très-fin. Il Bétille tarlatane, Bétillo forjt claire.

BÉTINA s. m. (bé-ti-na). Ichthyol. Nom indien du chœtodon cornutus.

BÉTIQUE, une des trois grandes divisions de l’Espagne ancienne, dans la partie méridionale de la péninsule ibérique ; elle tirait son nom du fleuve Bétis (Guadalquivir), qui la traversait du N.-E. au S.-O. Les Romains l’appelaient aussi Hispania Ulterior, tandis qu elle était’nommée Tourdetania par Strabon. Elle avait pour bornes : au S., la Méditerranée, qui formait sur ses côtes la baie et le détroit de Gadès (Cadix) ; k l’O., le fleuve Anas (Guadiana) ; à l’E., la Méditerranée. Ses limites septentrionales ne sauraient être indiquées avec précision, à cause des nombreux changements qu’elles subirent à différentes époques ; cependant, on peut les représenter approximativement par une ligne droite partant, a. l’E., du Promontorium Charidini (cap Gâta) et se dirigeant sur l’Anas, et passant un peu au-dessous des villes d’Alba et de Basti. L’étendue de territoire ainsi délimitée correspond à peu près à l’Andalousie et au royaume da Grenade. Strabon, Pline et plusieurs autre.) auteurs anciens font le plus magnifique éloge de sa fertilité en vins, froment, huile, cire, miel, poix, safran, vermillon, etc. On vantait l’énorme quantité de ses bestiaux ; ses laines jouissaient d’une grande vogue, et Tertullien dit qu’elles étaient naturellement colorées. Ses mines de fer».d’or et d’argentj étaient plus célèbres encore, ce qui faisait dire à Posidonius que, dans ce pays, toute montagne, toute colline, était une matière à monnaie ; que le sol était un coffre-fort inépuisable, et que les cavités de la terre n’étaient pas le séjour de Pluton, mais de Plutus. Ces richesses et cette fertilité, grossies par l’imagination des poètes, donnèrent lieu à plusieurs récits fabuleux qui s’accréditèrent facilement parmi les peuplés de l’antiquité.. Là régnait Géryon, au triple corps, fameux par ses bœufs rouges et sa lutte avec Hercule ; là, selon quelques auteurs, se trouvaient les Champs-Élysées ; là encore, le soleil grandissait démesurément avant de se coucher, et se plongeait dans la mer en sifflant comme un feu qui s’éteint.

Les principaux peuples qui habitaient la Bétique étaient les Turdules au N. ; les Béturiens au N.-O. ; les Turdétans à l’O..et au S. ; les Bastules au S., et les Baslitans à l’E. Sous la domination romaine, la Bétique, renfermait 175 villes, dont les principales étaient : Corduba (Cordoue), Hispalis (Séville), Gadès (Cadix) et Malaca. La plupart de ces villes étaient de fondation phénicienne ou carthaginoise ; aussi, lorsque la fortune de Carthage dut céder à celle de Rome, la Bétique passa avec le resto de l’Espagne sous le joug romain. Les Van.dales s emparèrent’ensuite de cette riche contrée, qui reçut d’eux le nom de Vandalitia, d’où Andalousie. Lès Arabes et les Maures commencèrent par cette province la conquête de l’Espagne, d’où les expulsa Ferdinand le Catholique.

Bctique (la) (ta Belica), titre d’un poème espagnol de Juan de la Cueva, imprimé en 1603. Cette œuvre, qui ne comprend pas moins de vingt-quatre chants, est le récit de la conquête de Séville par le roi saint Ferdinand. Le sujet en est élevé, vraiment digne de l’épopée, et surtout de nature à intéresser vivement l’orgueil national de l’Espagne ; mais il exigeait, pour être bien traité, plus de génie poétique que n’en possédait 1 auteur. En effet, le plan en est embarrassé et peu intéressant, l’exécution froide et défectueuse. Cueva a puisé les principaux éléments de son poème dans la Cronica gênerai de Fernando, arrière-petit-Iils de saint Ferdinand, et il avait la prétention de composer une œuvre semblable à celle du Tusse. Malheureusement, ses forces trahirent son ambition.’ La partie la plus agréable" de cette œuvréest celle qui est consacrée au développement du caractère de Tarfia, person nage unité de Clorinde de la Gerusalem libefala. Mais, malgré tout, l’épisode romantique dont elle est l’héroïne se mêle trop à la trame principale de l’histoire. Cependant le plan gé’néraldupoëmeestwoins embarrassé dans son mouvement et plus épique dans sa construction que les principales œuvres de ce genre qu’on rencontre en si grand nombre d : ins la littérature espagnole. La versification de la