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dans cet intervalle, désignant son neveu Baudouin pour lui succéder ; — Baudouin V, neveu du précédent, était fils de Sibylle et de son premier époux, Guillaume de Montferrat. Ce n était qu’un enfant, qui mourut au bout de sept mois de règne, en 1185. Il fut empoisonné, dit-on, par sa propre mère, qui espérait, par ce crime, assurer le trône à son second mari, Guy de Lusignan. Un an après (1186), Jérusalem tombait au pouvoir de Saladin.


BAUDOUIN Ier, empereur de Constantinople, né à Valenciennes en 1171, mort vers 1206, était fils de Baudouin, comte de Hainaut, et de Marguerite, sœur de Philippe, comte de Flandre. Il épousa Marie de Champagne, nièce du roi de France. Par la mort de son père et par celle de son oncle, le jeune Baudouin réunit entre ses mains, en 1195, la souveraineté des deux comtés de Flandre et Hainaut. Réconcilié avec Philippe-Auguste, après une courte guerre, il convoqua, en 1200, une grande assemblée de ses vassaux, et promulgua un ensemble de lois qui, pendant plusieurs siècles, ont été la législation fondamentale des comtés. Cette année même, il prit la croix dans l’église Saint-Donatien de Bruges, avec sa femme, son neveu Thierry, son frère Henri, et partit pour Venise en 1202, après avoir laissé la régence de ses États à son frère Philippe, à son oncle Guillaume et au sage Bouchard d’Avesnes. S’étant embarqué avec Dandolo sur la flotte vénitienne, il se dirigea, sur les instances d’Alexis l’Ange, vers Constantinople, pour y renverser l’usurpateur Murzulphe. Baudouin s’empara de cette ville avec son armée de croisés (1204), mit en fuite Murzulphe, et comme le trône se trouvait vacant par la mort d’Alexis, les croisés élurent Baudouin empereur de Constantinople ; il fut couronné à Sainte-Sophie le 16 mai 1204. En même temps, les principaux chefs croisés procédaient au partage de ce qu’ils regardaient comme leur conquête. Le marquis de Montferrat eut le royaume de Thessalomque ; le comte de Blois, le duché de Bithynie ; le gentilhomme bourguignon la Roche, la seigneurie d’Athènes ; le Franc-Comtois Guillaume de Champlitte reçut le fief d’Achaïe, etc., enfin les Vénitiens se firent céder les îles de l’Archipel, ainsi que plusieurs faubourgs de Constantinople. Lorsque les Grecs virent ce partage s’effectuer, ils se jetèrent dans les bras des Bulgares, leurs anciens ennemis, et prirent parti pour Murzulphe. Celui-ci, poursuivi par le frère de Baudouin, se réfugia en Thrace ; mais il fut pris à Lagos et conduit au nouvel empereur, qui le fit précipiter du haut de la colonne de Théodose. Cependant, les Latins devenant de plus en plus insolents, traitaient en pays conquis leurs nouvelles possessions, et affichaient un souverain mépris pour les Grecs. Ces derniers finirent par se révolter, chassèrent le comte de Saint-Pol de la ville de Didymatique, les Vénitiens d’Andrinople, et appelèrent à leur secours Joannice, roi des Bulgares, qui s’empressa d’attaquer Baudouin, le vainquit et le fit prisonnier près d’Andrinople, le 14 avril 1205, après une sanglante mêlée, où tombèrent un grand nombre de chevaliers latins. Depuis lors, Baudouin ne reparut plus. Selon les uns, il mourut des suites de ses blessures ; selon d’autres, il fut enfermé par Joannice dans un cachot, où il périt au bout d’un an. S’il faut en croire Nicétas Chonites, Baudouin, qui était un des chevaliers les plus beaux et les plus accomplis de son temps, inspira à la reine des Bulgares une passion à laquelle il ne répondit que par le dédain. Celle-ci, pour se venger, le dénonça a Joannice comme ayant voulu la séduire. Joannice furieux fit couper à Baudouin les bras et les jambes ; et, ainsi mutilé, le malheureux empereur fut exposé au milieu d’un champ, où il fut dévoré par les oiseaux de proie. Enfin, d’après une autre version, il revint en Flandre ; mais sa fille Jeanne refusa de le reconnaître.


BAUDOUIN II, dernier empereur latin de Constantinople ; né en 1217, mort en 1273, était fils de Pierre de Courtenay et d’Yolande. Ayant succédé, en 1228, à son frère Robert, il associa à l’empire son beau-père, Jean de Brienne, un des chefs les plus célèbres de la cinquième croisade, et tenta de s’opposer aux progrès de Vatace, empereur de Nicée, et d’Azan, roi des Bulgares ; il parvint à repousser ses ennemis, qui l’assiégèrent deux fois dans Constantinople, pendant que la flotte vénitienne battait la flotte grecque (1234). Vatace et Azan cherchèrent de nouveau, en 1236, à s’emparer de la capitale de l’empire ; mais ils furent encore une fois repoussés, grâce à la valeur de Jean de Brienne, de Geoffroy de Villehardouin et des chevaliers français. Ces victoires, en épuisant les vainqueurs, portaient en elles-mêmes leur avertissement. Baudouin résolut d’aller demander des secours en Europe. Parfaitement accueilli par saint Louis, à qui il fit cadeau de la couronne d’épines, l’empereur de Constantinople rentra en possession des biens patrimoniaux des Courtenay, et obtint des secours. Jean de Brienne étant mort à Constantinople, Baudouin avait hâte de revenir dans ses États ; mais les compagnons d’armes qu’il avait si péniblement recrutés (1239) le quittèrent en route et gagnèrent la Palestine. Sans se décourager, l’empereur revint en France, visita l’Angleterre et l’Italie, et, avec quelques soldat», il regagna Constantinople. Ayant forcé Vatace à conclure une trêve de trois ans, Baudouin se hâta de revenir en Occident, espérant y organiser de nouveaux secours. En vain démontra-t-il au concile de Lyon (1244) l’intérêt qu’avait la France à soutenir l’empire latin de Constantinople ; l’expédition de saint Louis en Égypte était résolue, et Baudouin dut se résoudre à essayer de se défendre avec ses seules forces ; mais, en 1251, effrayé des progrès toujours croissants de Vatace, il parcourut de nouveau l’Europe, demandant partout des secours, et ne trouvant partout qu’indifférence. Sous le successeur de Vatace, Lascaris, le dernier empereur latin, découragé, presque seul au milieu d’un pays ennemi, se retira au fond de son palais, attendant les événements qu’il n’était plus en son pouvoir de diriger. Michel Paléologue, qui s’était fait associer à l’empire de Nicée, vint mettre le siège devant Constantinople, y pénétra par un souterrain, le 29 juillet 1261, et força, sans combat, la faible garnison à se rendre. De son palais, Baudouin put contempler l’incendie de la ville ; il se fit porter par une barque à Négrepont, puis se retira en Italie. En 1270, Baudouin fut sur le point de conduire une nouvelle croisade à Constantinople ; mais les désastres de saint Louis lui enlevèrent sa dernière espérance, et il mourut bientôt après.


BAUDOUIN (François), théologien et jurisconsulte, né à Arras en 1520, mort en 1573. Après avoir achevé ses études à Paris, il voyagea en Allemagne, et ensuite entra en relation avec Bucer, Mélanchthon et Calvin, dont il fut quelque temps le secrétaire, puis il enseigna successivement le droit à Bourges, (1548), à Strasbourg et à Heidelberg (155S), où il resta cinq ans. Dans ces diverses chaires, il s’acquit une grande réputation par sa science profonde et son éloquence. Le chancelier de l’Hôpital, qui connaissait son extrême modération, lui demanda de l’aider dans l’entreprise difficile qu’il avait formée de réconcilier les partis religieux, et d’éviter la guerre civile. Dans ce but, Baudouin publia un ouvrage Sur les devoirs des vrais amis de la religion et de la patrie dans les troubles religieux, livre qui, loin d’amener le résultat poursuivi, irrita les deux partis extrêmes. Baudouin se vit de toutes parts accablé de pamphlets et d’injures, et n’obtint pas plus de succès en Flandre, où il tenta la même œuvre de rapprochement. Antoine de Bourbon, roi de Navarre, le chargea de l’éducation d’un de ses fils naturels, et le nomma son orateur au concile de Trente. Le roi de Navarre étant mort, Baudouin donna, avec le plus grand succès, des.leçons publiques de droit à Paris, puis à Angers, et fut nommé conseiller du duc d’Anjou. Lorsque les ambassadeurs polonais vinrent offrir la couronne à ce dernier, Baudouin fut jugé seul capable de leur répondre, de façon h faire honneur à l’éloquence française. Il était sur le point de se rendre en Pologne, lorsqu’il fut emporté par une fièvre chaude. Comme tous les hommes de modération dans les temps de trouble, Baudouin fut mal jugé par ses comtemporains. On l’accusa d’être tantôt catholique, tantôt calviniste ; tandis qu’il ne condamnait que les abus et les excès qu’il voyait se produire de chaque côté. Le duc d’Anjou, depuis Henri III, lui proposa une somme considérable pour écrire en faveur de la Saint-Barthélémy j Baudouin refusa noblement. Savant du premier ordre, il prétendait que, sans l’histoire, la jurisprudence n’est qu’une science aveugle, idée qui fait l’objet de son traité de l’Institution de l’histoire et de son union avec la jurisprudence. Ses œuvres de jurisprudence, d’histoire, de théologie, de controverse, etc., écrites en un excellent style, ont été publiées par Heineccius dans le premier volume de la Jurisprudentia attica et romana (Leyde, 1778, in-fol.).

BAUDOUIN ou BAUDOIN (Jean), littérateur fiançais, né à Pradelle, dans le Vivarais, vers 1590, mort en 1650. Il se rendit à Paris, devint lecteur de la reine Marguerite, et fut l’un des premiers membres de l’Académie française. Doué d’une grande facilité naturelle, il a laissé plus de soixante ouvrages, où l’on sent beaucoup trop qu’il écrivait propter famem, nonfamam. La. plupart de ces productions sont de médiocres traductions d’auteurs anciens. Pourtant, on recherche encore son Iconologie (Paris, 1836, in-fol.) et son Recueil d’Emblèmes (Paris, 1638, in-fol.).

BAUDOUIN, BAUDUIN, BAUDUINS ou

BOUDEWVNS (Antoine ou Adrien-François), peintre et graveur flamand, vivait dans la seconde moitié du xvuc siècle. La plus grande confusion règne dans la biographie de cet artiste, qu’on fait naître tantôt à Bruxelles en 1660, tantôt à Dixmude en 1640, ou même en 1676. Descamps dit que le nom de son maître est inconnu, et qu’il a eu deux fils peintres, qui ne méritent pas de lui être comparés. M. Ch. Blanc pense qu’il travailla d’abord a Anvers et qu’il fut élève d’Abraham Genoels. Il fut ensuite amené à Paris par van der Meulen, que quelques auteurs lui donnent pour maître ; il devint son beau-frère et grava plusieurs de ses tableaux, entre autres : la Vue de l’armée du roi campée devant Douai, en 16G7 ; la Prise de Dole en 1668 ; une Marche de troupes ; deux Chasses au cerf, plusieurs paysages, les Vues d’Ardres, de Bétbune, de

Calais, de Courtray, de Salins, de Gray, des châteaux de Fontainebleau, de Versailles, de Joux, etc. « Baudouin était lui-même un fort bon peintre de paysages, dit Mariette ; après la mort de van der Meulen (1690), il retourna à Anvers, où il s’associa avec Pierre Bout, et ils faisaient ensemble des tableaux où l’un peignait les figures et l’autre le paysage. » Le Louvre, la galerie des Offices à Florence, les musées de Dresde, de Rotterdam, de Dijon, et plusieurs galeries particulières renferment des tableaux dus à cette collaboration. Nsegler prétend, mais à tort, qu’il ne faut pas confondre Baudouin, le graveur, avecBaudewyns, le peintre. La plupart des biographes donnent à cet artiste les prénoms d’Antoine-François, quelques-uns l’appellent Nicolas ; il a signé lui-même en toutes lettres une de ses estampes (la Lisière de bois) : Ad rien-François Bauduims.

BAUDOUIN (l’abbé Gabriel), né à Avesnes (Flandre) en 1689, mort en 17C8, à Varsovie, où il avait fondé l’hospice des Enfants trouvés, etoù il s’illustra pendantundemi-siècle par la pratique de toutes les vertus évangéliques. Entré un soir dans une grande maison où l’on jouait, il y sollicitait des secours pour ses pauvres abandonnés, lorsqu’un des joueurs, impatienté, lui donna un soufflet : Ceci est pour moi, dit-il, avec une douceur sublime ; mais maintenant, qu’y aura-t-il pour mes pauvres orphelins ?

BAUDOUIN (Pierre-Antoine), peintre français, né à Paris en 1723, mort dans la même ville, en 1769. Il eut pour maître Boucher, dont U’épousa la fille cadette en 1758. L’influence de son beau-père le fit admettre à l’Académie en 1763. I ! présenta, pour son morceau de réception, Phryné accusée d’impiété devant l’aréopage, miniature qui fait partie de la collection de dessins du Louvre. Il peignit aussi des tableaux à l’huile, mais il réussit particulièrement dans la gouache. Soit qu’il fût aidé par Boucher, a dit Mariette, soit que ses compositions fussent entièrement à lui, il y jetait un agrément qui les faisait fort rechercher. Pour piquer davantage de goût de certaines gens, il ne s’est malheureusement que trop permis de traiter des sujets licencieux. Il eût aussi bien fait de se renfermer dans des sujets galants ; il n’aurait peut-être pas tant gagné d’argent, mais il aurait mis sa conscience à couvert, et ne se serait pas préparé des remords. » Grimm et Diderot ne se montraient pas moins sévères, lorsqu’ils écrivaient, le premier : « Baudouin s’est fait un petit genre lascif et malhonnête, qui plaît fort à notre jeunesse libertine ; » le second : « Toujours petits tableaux, petites idées, compositions frivoles, propres au boudoir d’une petite-maitresse, à la petite maison d’un petit-maître, faites pour de petits abbés, de petits robins, de gros financiers, ou autres personnages sans mœurs et d’un petit goût. » Baudouin a exposé aux Salons de 1761, 1763, 1765, 1767 et 1769. Il y avait dé lui, à cette dernière exposition, un tableau intitulé le Modèle hqnnête, quelques gouaches, et, qui le croirait ? une suite de Feuillets d’un lioréd’épitres et d’évangiles, pour la chapelle du roi. Nous ne pouvons mieux faire que de citer encore Diderot, qui s’est exprimé dans les termes suivants à propos de ces différents ouvrages : « L’ami Baudouin, vous regardez trop votre beau-père, et ce beau-père est le plus dangereux des modèles... A votre place, j’aimerais mieux être un pauvre petit original qu’un grand copiste, maître dans ma chaumière qu’esclave dans un palais. Vous n’êtes pas sans éclat, vos Feuillets d’évangiles ce manquent pas de couleur ; mais il n’y a dans vos figures ni ensemble, ni dessin, pas UDe qui n’ait quelque membre disloqué... ; ce sont ici des têtes trop grosses, là des cuisses trop courtes... Et puis, votre couleur, qui appelle d’abord, paraît ensuite dure et sèche. Ce Modèle honnête est plus vôtre, il y a plus de correction ; mais la couleur en est fade... Vous courez à toutes jambes après l’expression, que vous n’atteignez pas ; vous êtes minaudier, maniéré, et puis c’est tout I Pour s’allonger, on n’est pus grand. » On ne peut que reconnaître la justesse de cette appréciation ; ce qui n’empêche pas que ces compositions graveleuses et maniérées n’aient eu un succès extraordinaire, et ne trouvent encore aujourd’hui de nombreux admirateurs. À la vérité, Baudouin a beaucoup du peintre, comme le fait observer M. Charles Blanc. « S’il manque souvent, faute de mœurs, aux convenances morales, en revanche, il n’oublie jamais les convenances pittoresques ; il dispose ses tableaux à merveille et les orne avec goût ; toutes les lignes s’y agencent et s’y rachètent ; toutes les masses s’y pondèrent pour l’agrément des yeux, et cela naturellement, sans effort. Il tient de Boucher ce fouillis charmant, cet heureux désordre, qui ont ravi tout le xviiie siècle. » Plusieurs de ses compositions ont été gravées p^r Nicolas Delaunay, Nicolas Ponce, Choffard, Simonet, Moreau le Jeune, etc. On remarque, dans le nombre, l’Enlèvement, le Jardinier galant, la Fille surprise et querellée par sa mère, le Carquois épuisé, la Sentinelle en défaut, le Coucher de la Mariée, les Amants éveillés, l’Epouse indiscrète, le Confessionnal, etc. Cette dernière composition, exposée en 1765, fut retirée du Salon sur la demande de l’archevêque de Paris. Baudouin na pouvait suffire aux commandes ; il mourut jeune encore, épuisé à la fois, dit-on, par le travail et par le plaisir.

BAUDOUIN (Simon-René), graveur français, né en 1723, mort vers 1761. Il entra dans la carrière militaire, fut nommé lieutenant des gardes-françaises, puis colonel d’infanterie, et reçut la croix de Saint-Louis. Il avait un goût prononcé pour les arts, et il réunit une assez belle collection de tableaux. Il publia, en 1757, un recueil intitulé : Exercice de l’infanterie française... dessiné d’après nature dans toutes ses positions (64 pi. in-fol. et deux culs-de-lampe). Il grava aussi : deux Batailles, d’après Jos. Parrocel ; les Frileux, d’après Téniers ; le portrait du duc L. de Gontaut-Biron ; divers paysages d’après Molenaer, Michault, Wattelet, etc.

BAUDOUIN (François - Jean), imprimeurlibraire, né à Paris en 1759, mort en 1838. Elu député suppléant du tiers aux états généraux, il dut à cette circonstance d’être nommé imprimeur de l’Assemblée nationale, privilège qu’il conserva jusqu’en 1809. Il fut aussi propriétaire du Logoyraphe, journal dont il envoyait tous les jours le premier exemplaire à Louis XVI. Il suivit, d’ailleurs, avec souplesse, les fluctuations de l’opinion, et s’avança même assez pour être emprisonné, après le 9 thermidor, sous raccusaWi de terrorisme. Mais si sa position l’obligea de se plier aux circonstances, -il n’en montra pas moins le caractère le plus généreux, sauva de la fureur du peuple l’archevêque de Paris, en 1789, et fut un des gardes nationaux qui tentèrent vainement d’arracher Foulon à la mort. Ayant été chargé, en 1805, de fonder une imprimerie à Saint-Pétersbourg, il quitta la Russie en 1809, lors de la rupture de cette puissance avec la France. Il publia, en 1810, son Projet de règlement pour l’imprimerie et la librairie, et fut appelé à exercer un poste dans les droits réunis à Groningue, Sous la Restauration, il obtint un emploi dans les bureaux de 1 imprimerie et de la librairie, au ministère de la police, et coopéra à la rédaction des séances de la chambre, dans le Moniteur. Ses fils exercèrent le commerce de la librairie, et se sont fait connaître par de belles publications, notamment la collection des mémoires sur la Révolution. On doit à Alexandre Baudouin, qui fut secrétaire de la présidence de lu chambre pendant les Cent-Jours, un livre intéressant, intitulé : Notice sur la police de la presse et de la librairie sous la monarchie, la république et l’empire (1852).

BÀudouinage s. m. (bô-doui-na-jerad. baudouiner). Econ. agr. Accouplement de baudets.

BAUDOUINER v. n. ou intr. (po-doui-né

— rad. baudet). Econ. agr. Se dit de l’âno qui saillit l’ânesse.

BAUDBAIS (Jean), littérateur et homme politique, né à Tours en 1749, mort en 1832. Étant venu se fixer à Paris en 1769, il fit représenter divers ouvrages dramatiques, publia dans les recueils littéraires un grand nombre de morceaux en prose ou en vers, et fit paraître, en 1782, un poème héroï-comique, intitulé la Vanité bonne à quelque chose. Partisan zélé des idées glorifiées par la Révolution, il se jeta avec enthousiasme dans le mouvement, remplit diverses fonctions, et reçut, comme commissaire de la commune au Temple, le testament de Louis XVI, qu’il contre-signa. Envoyé comme juge à la Guadeloupe en 1797, il se vit, à sa grande surprise, placé sur la liste des complices de la conspiration de la machine infernale (1800), bien qu’il habitât depuis trois ans à 1,500 lieues de Paris, et fut déporté à Cayenne, où il obtint cependant les emplois de greffier du tribunal et de notaire chargé de 1 état civil. Destitué pour refus de serment à l’empereur, il put so rendre aux États-Unis, y vécut du travail de ses mains pendant treize années, et revint en France en 1817. Baudrais y revit d’anciens collègues plus souples, et qui étaient parvenus aux plus hautes dignités, et il se contenta de solliciter son admission à Bicêtre. Il fut emporté parle choléra, a quatre-vingt-trois ans. Après tant de malheurs et d’aventures, il était resté constant dans ses opinions. Ses principaux ouvrages sont : Êtrennes de Polymnie ; Choix de chansons, etc. (Paris, 1785-1789, 5 vol.) ; et Essai sur l’origine et les progrès de l’art dranmtir/ue en France (Paris, 1791,3 vol.), 11 fut un des éditeurs de la Petite Bibliothèque des théâtres, (1783-1790, 72 vol.).

BAUDRAN (Barthélémy), jésuite, né vers 1730 à Vienne en Dauphiné, mort à Lyon vers la fin du siècle. Il a composé un grand nombre d’ouvrages de piété, qui, pour la plupart, ont pour titre l’Ame avec diverses qualifications, comme l’Ame contemplant les grandeurs de Dieu, l’Ame élevée à Dieu, l’Ame affermie dans la foi, etc. Il ne signait aucun de ses ouvrages, qui se trouvaient entre les mains de toutes les personnes pieuses, et dont plusieurs s’impriment encore de nos jours.

BAUDHAN (Mathieu), homme politique français, mort à Vienne en Dauphiné, en 1812. Avocat à Vienne quand éclata la Révolution, il fut nommé juge au tribunal de cette ville, et env.’yé par le département de l’Isère a la Convention nationale. Il y vota la mort du roi, sans appel et sans sursis, se rangea, an 9 thermidor, parmi les adversaires de Robespierre, et remplit ensuite une mission pacificatrice dans l’Ouest. À la séance du 27 germinal,