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le propriétaire de la maison avait donné des ordres pour que ces décombres informes fussent enlevés le lendemain matin par les boueux, Baudelot se leva précipitamment et passa toute la nuit à mettre en sûreté, sous son propre toit, ces restes précieux de la Grèce. C’était un homme doux, modeste, affable, et très-zélé, est-il besoin de le dire, pour la science qu’il cultivait.


BAUDEMENT adv. (bô-de-man — rad. baud). Joyeusement, gaillardement.


BAUDEMENT (Émile), naturaliste, né à Paris en 1810, mort en 1864. Après avoir occupé une chaire à l’institut agronomique de Versailles, il fut nommé professeur de zoologie agricole au Conservatoire des arts et métiers. Il a fourni beaucoup d’articles et de mémoires à la Revue horticole et à la Collection de la Société d’agriculture.


BAUDENS (Lucien-Jean-Baptiste), chirurgien français, né à Aire en 1804, mort en 1857. Il fut aide-chirurgien dans divers hôpitaux militaires, à partir de 1823 ; fit partie de l’expédition d’Alger ; devint, en 1831, chirurgien-major ; fonda dans cette ville un hôpital d’instruction, où, pendant neuf ans, il professa l’anatomie et la chirurgie, et il imagina, pendant l’expédition de Constantine, en 1836, l’ingénieux appareil à fractures auquel on a donné son nom. Nommé, à son retour en France, successivement professeur de clinique à Lille (1838), chirurgien des hôpitaux du Gros-Caillou et du Val-de-Grâce (1838-42), il fut mis k la tète du service médical de l’armée française à Constantinople et en Crimée (1854). Il était, quand il mourut, chirurgien-inspecteur et membre du conseil de santé des armées. On a de lui, outre plusieurs mémoires : Clinique des plaies d’armes à feu (1836) ; Nouvelle méthode des amputations (1842, in-8o) ; Efficacité de la glace, combinée à la compression, pour réduire les hernies étranglées (1854).


BAUDEQUIN s. m. (bô-de-kain — corrupt. de baldaquin). Métrol. Petite monnaie française de 5 à 6 deniers, qui avait cours au XIe siècle, et qui portait l’effigie du roi assis sous un baldaquin.


BAUDER v. n. ou intr. (bô-dé — rad. baud). Chass. Aboyer : Les chiens baudent sur la bête. || On dit aussi baudir.

BAUDER (Jean-Frédéric), industriel et paléontologue allemand, né à Hersbruck en 1713, mort en 1791. Il était marchand ambulant de pain d’épice lorsque, dans une de ses excursions, il découvrit les carrières de marbre d’Altdorf, en Bavière. Bientôt après^l se fixa dans cette ville, fonda h Nuremberg une manufacture pour l’exploitation et le polissage du marbre, perfectionnala culture du houblon, et reçut de l’électeur de Bavière le titre de conseiller de commune. Tout en se livrant à ces travaux, Bauder s’occupa beaucoup de recherchespaléontologiques, et il trouva, entre autres fossiles, une tête d’alligator, déposée au cabinet d’histoire naturelle de Manheim. On a de Bauder quelques dissertations, notamment : Relation des fossiles découverts depuis quelques années dans les environs d’Altdorf (Altdorf, 1772, in-8o), traduite en français, et un ouvrage Sur la meilleure manière de cultiver le houblon, d’après les résultats de l’expérience (Altdorf, 1776, in-4<>).

BADDERIE s. f. (bô-dc-rî — rad. baudir). Joie, gaieté, il Vieux mot.

BAUDERON (Brice), médecin français, né vers 1540, à Paray, dans le Charolais, mort à Màcon eil 1623. Après avoir étudié la médecine à Montpellier, il vint se fixer à Màcon, où il exerça sou art jusqu’à sa mort. Il a laissé : Praxis medica in duos tractatus distincta (Paris, 1620, in-4o), ouvrage qui a été traduit en anglais, et une Pharmacopée (Lyon, 1588, in-8"), qui a eu de très-nombreuses éditions, et qui, de son temps, était fort estimée ;

— Gratien Bauderon, fils du précédent, né en 1583, mort en 1615, embrassa la profession paternelle, écrivit quelques traités qui sont restés manuscrits, et publia des Notes sur la Pharmacopée de Brice Bauderon (Lyon, 1623) ;

— Brice Bauderon, fils du précédent, né à Màcon en 1613, mort en 1698, fut nommé lieutenant général au présidiai de sa ville natale, épousa Claudine Quiny, qui s’adonnait à la poésie ? et consacra lui-même tous les loisirs que lui laissait sa charge a des travaux littéraires. Parmi ses ouvrages, nous citerons : la Givre mystérieuse, ou Explication de la famille de M. Colbert (1680), et Apollon français, ou Parallèle des vertus héroïques avec les propriétés du solciT, etc. (1681) ; — Antoine Bauderon, fils du précédent, né à Mâcon en 1G43, mort en 1737, devint premier valet de chambre de Marie-Thérèse, et composa un grand nombre de morceaux de poésie, qui sont loin d’être sans mérite. Nous citerons, parmi ses recueils de vers : Nouvelles en vers (Paris, 1695) ; Epigrammes, etc. (Paris, 1717) ; Satires nouvelles. Ses œuvres complètes ont été publiées par Auger (Paris, an XÎU).

BAUDESSON (Nicolas), peintre français, né à Troyes en 1609, exécuta plusieurs tableaux au palais de Versailles, fut nommé conseiller du roi en son Académie de peinture et de sculpture, se rendit ensuite à Rome et y mourut en 1CS0, après y avoir fait un long séjour chez MM. de Saint-Genys. C’est par erreur aue Florent Lecomte a fixé la date de sa mort, >n 1682. La Biographie universelle a

confondu cet artiste avec son fils François Baudesson, qui fut aussi de l’Académie et qui peignit les fleurs avec" succès. Le père de Nicolas, menuisier et sculpteur en bois, à. Troyes, a été le premier maître du célèbre, sculpteur Girardon.

BAUDET s. m, fbô-dè — le vieux fr. nous donne bald, baud, baut, signifiant hardi, audacieux, gaillard, dispos, éveillé ; d’où viennent nos vieux mots baldement, baudement, hardiment, gaillardement, joyeusement ; nous avions même baldet, baudé, baldoirie, hardiesse, audace, gaillardise, gaieté. L’ital. a trois mots pour ces trois sens : baldo, baldamente, baldanza. De baud, on a formé baudir et s’ébaudir : le premier, qui est un terme de chasse ; le second, qui signifie se réjouir en chantant et en dansant. Ces différents mots, un peu défigurés, se retrouvent avec le même sens général dans toutes les branches germaniques : tud. bald ; goth. baltha ; angl.-sax. bald, baldice ; island. baldur ; allem. bald ; angl. bold ; dan. balstyrig ; holl. baldadig. Dans nos vieux auteurs de fables, le baudet était appelé baudouin, d’où baudouiner, employé par Rabelais dans le sens de saillir. Il suit de cette explication que le radical baud, qui veut dire gai, vif, content, hardi, éveillé, a été appliqué comme diminutif au jeune âne, dont tout le monde connaît la gentillesse et la pétulance. Ménage trouve un moyen beaucoup plus simple de se tirer d’affaire. Selon lui, baudet vient de Baldus, nom propre. Mais quel est ce Baldus ? Les dictionnaires biographiques n’enregistrent, sous ce norn, qu’un jeune peintre contemporain, qui déclinera certainement l’honneur de cette antique origine). Ane : Me prend-il pour un Lapon, de s’imaginer que je n’aie jamais entendu braire un baudet ? (G. Sand.)

Le baudet n’en peut plus, il mourra sous leurs coups.

La Fontaine.

À ces mots l’on cria haro ! sur le baudet.

La Fontaine.

Maître baudet, ôtez-vous de l’esprit

Une vanité si folle.. La Fontaine. Est-ce la mode

Que baudet aille à l’aise et meunier 8, ’incommode ?

La Fontaine.

Ayant au dos sa rhétorique,

Et les oreilles d’un baudet. La Fontaine.

Pendant.ce beau discours,

Seigneur loup étrangla le baudet sans remède.

La Fontaine.

Un baudet chargé de reliques S’imagina qu’on l’adorait ;

Dans ce penser, il se carrait. La Fontaine.

il Se dit particulièrement de l’âne mâle, destiné à la reproduction.

— Fig. et par iron. Homme sot, stupide :

Beau trio de baudets ! Le meunier repartit :

Je suis âne, il est vrai

La Fontaine.

— Techn. Tréteau sur lequel les scieurs de long établissent les pièces à débiter. On dit aussi chevalet, n Chevalet qu’enjambe le drousseur.

— Syn. Baudet, bourrique, âne. C’est le

même animal que ces trois mots désignent ; mais ils ne le désignent pas sous lemême point de vue. L’âne, c’est 1 animal tel qu’il est en lui-même, ou tel que nous l’avons rendu en le plaçant parmi nos animaux domestiques, en l’appliquant à tous les services auxquels ses qualités naturelles le rendaient propre : c’est la bête de somme qui porte sa charge ; c’est celle que le jardinier attelle à la petite voiture sur laquelle il veut transporter ses légumes ; c’est la monture paisible des vieillards ou des convalescents ; c est l’animal utile, sobre, pa. tient, qui ne coûte presque rien à nourrir et qui sert presque autant qu’un cheval ; c’estaussi l’être stupide, opiniâtre, que, par moments, on ne peut faire marcher qu’à, coups de fouet ou de bâton. Ces défauts sont dans sa nature, aussi bien que les qualités qui le rendent précieux ; à tous ces points de vue, c’est toujours de Y âne qu’il s agit, et toute autre expression serait impropre. Le baudet, c’est l’animal considéré comme subissant les conséquences de ses défauts, de sa stupiditéet de sa laideur relative. On n’a qu’à se reporter à la préface du Grand Dictionnaire, on y verra que notre bon La Fontaine ne s’y est pas trompé, et qu’il a toujours remplacé âne par baudet quand il a voulu peindre l’animal comme servant de jouet, de risée, soit à l’homme, soit aux autres animaux, quand il lui faisait jouer le rôle de victime. La bour-rique, c’est proprement la femelle de l’âne ; mais ce mot n’est pourtant pas un synonyme parfait de âiiesse, et il emporte toujours une idée de stupidité risible, qui le rend tout à fait impropre aux descriptions de l’histoire naturelle. Toutes ces distinctions subsistent au sens figuré, qui ne s’applique d’ailleurs qu’aux défauts que nous attribuons à l’animal i on appelle âne l’homme qui réunit l’obstination à la sottise, l’ignorant qui refuse de s’instruire ; bourrique éveille l’idée d’une stupidité complète, mais sans y joindre celle d’obstination ; on plaint la bourrique, on se sent irrité contre l’homme qu’on appelle âne ; la dénomination de baudet ne convient que lorsqu’on a en vue une sottise dont les autres profitent pour s’amuser aux dépens de la victime, ou pour faire retomber sur elle des maux qu’ils devraient souffrir eux-mêmes.

— AlluB. llttér. Haro iur le baudet I Allusion a un hémistiche de la fable des Animaux malades de la peste. V. Animal.

BAUDET (Gui), chancelier de France sous Philippe de Valois. Né à Beaune, il professa d’abord le droit canon, et fut ensuite doyen du chapitre de Paris. Dans un voyage qu’il fît à Rome, le pape -Benoît XII l’accueillit avec une grande distinction. Il mourut en 1339.

BAUDET (Étienne), dessinateur et graveur français, né à Blois en 1643, mort en 1716, vint très-jeune à Paris, et apprit le dessin de Sébastien Bourdon, qui l’engagea ensuite à s’adonner à la gravure, et lui enseigna aussi les premiers principes de cet art. Après avoir gravé quelques ouvrages de son maître, Baudet se rendit à Rome, où il se perfectionna sous la direction de Cornelis Bloemaert et de François Spierre, qui travaillaient dans cette ville avec un grand succès. Il se fit bientôt remarquer lui-même par l’habileté avec laquelle il grava, pour les seigneurs Falconieri, tes Amours de Vénus et d’Adonis, Tsuite de quatre pièces, d’après l’Albane. Revenu à Paris, il obtint un logement au Louvre, et fut nommé graveur du roi. Admis à l’Académie de peirit«re, sculpture et gravure, en 1675, il en fut élu conseiller en 1685. Étienne Baudet exécuta pour le roi un grand nombre d’ouvrages, entre autres ■43 pièces destinées à compléter la collection de Statues et bustes antiques, commencée par Cl. Mellan. Ces ouvrages lui font honneur ; mais son talent apparaît principalement dans les estampes qu’il a faites d’après huit des plus beaux paysages historiques de Poussin : Polyphème et Galatéé, Dioyène jetant son écuelle, Eurydice piquée par un serpent, Enlèvement du corps de Phocion, Femme recueillant les cendres de Phocion, etc. Ces divers sujets, a dit Mariette, sont rendus avec une grandeur et une majesté dignes du peintre qui en est l’auteur. Baudet a gravé aussi les ouvrages suivants : le Frappement du rocher, l’Adoration du veau d’or, Moïse foulant aux pieds la couronne de Pharaon, le Jugement de Salomon, la Sainte Famille, Vénus sortant du bain, l’Enlèvement des Sabines, Coriolan, etc., d’après Poussin ; la Vierge, l’Enfant Jésus, saint Joseph et saint Jean, Y Enfant Jésus adoré par les anges et saint Jean, et les Œuvres de miséricorde (suite de six pièces), d’après Séb. Bourdon ; VAdoration des bergers, d’après Gab. Blanchard ; la Sainte Famille, Y Apparition de l’Ange à saint Joseph, d’après Mignard ; Allégorie en l’honneur de Clément X, d’après Ciro Ferri ; les Chevaux du Soleil, d’après le sculpteur Gilles Guérin ; le Martyre de saint Étienne, d’après A. Carrache ; Saint Augustin et saint Guillaume invoquant la Vierge, d’après Lanfranc ; le portrait, de Ch. Perrault et le Plafond du grand escalier de Versailles, d’après Ch. Le Brun ; le Denier de César, d’après Valentin ; divers sujets d’après l’Albane, E. Villequin, René Houasse, Ch. de La Fosse, L. de Boullongne, etc.

BAUDET-DULARY, médecin et socialiste français, né vers 1790. Nommé député en 1831, il donna sa démission pour travailler activement à la réalisation du système de Fourier, dont il avait adopté les idées. Il fit même un essai pratique sur ses propriétés ; mais cet essai ne fut, en réalité, qu’une exploitation agricole, à laquelle il essaya d’appliquer quelques-unes des idées du maître. Il a laissé quelques écrits, entre autres : Crise sociale (1834) ; Essai sur les harmonies physiologiques (1838-1845) ; Hygiène populaire (1856), etc. ; Principes et résumé de physionomie (1859).

BAUDET-LAFARGE, homme politique français, né en 1765, mort vers 1840. Il avait, au commencement de la Révolution, administré le département du Puy-de-Dôme, qui l’envoya au conseil des Cinq-Cents. Il y vota la déportation des émigrés naufragés à Calais, se prononça en faveur de la liberté de la presse, et contribua à la chute des directeurs Merlin, Treilhard et Laréveillère-Lepeaux. Lors du coup d’État du 18 brumaire, Baudet-Lafarge se trouvait en mission. Il déclara, à son retour, qu’il éprouverait un regret éternel s’il avait la certitude cjue l’émission de son vote eût manqué pour empêcher le renversement de la constitution et l’établissement du Consulat. Il fut écarté en conséquence du Corps législatif, fut nommé plus tard juge de paix et membre du conseilde l’arrondissementaeThiers, etchargé par le.collège électoral du Puy-de-Dôme, en 1815, de présenter une adresse à Napoléon. C’est à cette occasion qu’il porta ce toast, où se montraient ses sentiments républicains : « À la patrie I a la liberté ! puissent l’énergie de la représentation nationale et l’union de tous les Français en assurer le triomphe ! »-Son fils, Jacques-Antoine Baudet, né à Maringues en 1803, embrassa les opinions politiques de son père, fut quelque temps sous-préfet d’Ambert après 1830, fut élu membre du conseil général du Puy-de-Dôme après la mort de son père, et représentant du peuple à la Constituante en 1848. Il vota avec les républicains du National, et ne fut pas réélu à la Législative.

BAUD1ER (Dominique), poëte. V. Baudius.


BAUDIER (Michel), historien français, né en Languedoc vers 1589, mort en 1645. On sait peu de chose de la vie de ce laborieux écrivain, qui reçut le titre de gentilhomme de la maison du roi et d’historiographe de France. Ami du grand sculpteur Jean de Bologne, il aimait beaucoup les arts, collectionnait des

médailles, et dépensait ses faibles revenus à acheter des livres et des manuscrits. Il a composé un grand nombre d’ouvrages écrits d’un style lourd, remplis de digressions, dépourvus de sens critique, mais <iui furent bien accueillis de ses contemporains, et dont quelques" uns peuvent encore être consultés avec fruit. Les principaux sont : Inventaire général de l’histoire des Turcs (Paris, 1619) ; Histoire générale de la religion des Turcs, avec la vie de leur prophète, etc. (Paris, 1626) ; Histoire de la cour du roi de Chine (Paris, 1626) ; Histoire de l’administration du cardinal d’Amboise, etc. (1634) ; Histoire de l’incomparable administration de Jiomieu, grand ministre d’État de Raymond Béranger, comte de Provence (Paris, 1635), le plus curieux de ses ouvrages ; Histoire de l’administration del’abbé Suger (1645), enfin Histoire de la vie du cardinal de Ximénès (1635), qui est le plus intéressant et tout à la fois le plus considérable de ses travaux historiques. :


BAUDIN des Ardennes (Pierre-Charles-Louis), homme politique français, né à Sedan en 1748, mort en 1799. Il fut d’abord directeur des postes de sa ville natale (1786), maire en 1790, député à l’Assemblée législative l’année suivante, puis élu à la Convention. Il s’y prononça pour le bannissement de Louis XVI, remplit une mission à l’armée du Nord, fut un des rédacteurs de la constitution de l’an III, présida la Convention pendant les journées de vendémiaire, fit clore la session par le vote d’une amnistie générale, et devint membre de l’Institut et du Conseil des anciens. Il prit une part active au coup d’État du 18 fructidor, mais s’éleva ensuite contre l’incapacité du Directoire, et mourut de joie en apprenant le retour de Bonaparte d’Égypte, ce qui ferait croire qu’il était initié au projet du 18 brumaire. Dans sa vie politique, Baudin suivit en général le fameux système de bascule, qui consistait à comprimer tour à tour les royalistes et les révolutionnaires ardents. Sa modération ne fut pas toujours exempte de versatilité. On a de lui quelques écrits politiques, notamment : Anecdotes et réflexions générales sur la constitution (1795) ; Du fanatisme et des cultes (1795).


BAUDIN (Nicolas), navigateur, né à l’île de Ré vers 1750, mort en 1803. Nommé sous-lieutenant de vaisseau en 1786, il commanda deux expéditions scientifiques dans l’Inde et aux Antilles, revint en France à l’époque du Directoire, rapportant de précieuses collections d’histoire naturelle, et reçut, en 1800, comme capitaine de vaisseau, le commandement de deux corvettes, le Géographe et le Naturaliste, avec lesquelles il entreprit d’explorer les côtes de la Nouvelle-Hollande. Il reconnut la baie des Chiens marins et les terres voisines de la Nouvelle-Galles méridionale ; mais une grande partie des équipages périt, et lui-même succomba à l’île de France. Cette expédition, du moins, ne fut pas sans utilité pour la science. Péron, qui en faisait partie, en a publié les résultats sous ce titre : Voyage aux Terres australes (1807,3 vol. in-4o). Les frères Freycinet succédèrent à Baudin dans le commandement de l’expédition.


BAUDIN (Charles), amiral, fils de Baudin des Ardennes, né à Sedan en 1874, mort en 1855. Il entra dans la marine à quinze ans et jouit, jusqu’au moment où il fut nommé enseigne do vaisseau, d’une pension de 1,000 fr. accordée par les consuls. Il eut le bras droit emporté par un boulet, dans un combat contre les Anglais dans la mer des Indes (1808), devint lieutenant en 1809, battit un brick anglais dans la Méditerranée en 1812, exploit qui lui valut le grade de capitaine de frégate. Deux ans plus tard, il était nommé capitaine de vaisseau ; mais, après les Cent-Jours, il donna sa démission, ne voulant point servir le gouvernement des Bourbons, et fonda au Havre une maison de commerce. Des faillites considérables étant venues jeter la perturbation dans ses affaires, après la révolution de 1830, Baudin sortit de cette crise en sauvant son honneur commercial, et reprit du service dans la marine. Il fut chargé, en 1838, de transporter à Saint-Domingue les commissaires de l’indemnité haïtienne ; reçut, peu après, le grade de contre-amiral, avec la mission de tirer vengeance des mauvais traitements exercés par les Mexicains sur les négociants français, et s’empara, après un court et vigoureux bombardement, de la forteresse de Saint-Jeand’Ulloa, le fait d’armes le plus éclatant de notre marine à cette époque. Nommé successivement vice-amiral, à son retour, commandant des forces navales de l’Amérique du Sud (1840), préfet maritime de Toulon (1840-47), et vice-président du bureau des longitudes après 1848, il fut élevé à la dignité d’amiral peu de temps avant sa mort.


BAUDIN, vicaire épiscopal de l’évêque constitutionnel de Paris, Gobel, et membre influent de la société des jacobins. En décembre 93, il fut envoyé en Vendée comme commissaire du pouvoir exécutif, voulut s’opposer aux mesures énergiques, et fut arrêté par les ordres des représentants Francastel et Hentz. Après quelques mois de détention, il revint à Paris, abjura solennellement la prêtrise au sein de la Convention, et fut ensuite utilement employé par Hoche à la pacification de la Vendée. Commissaire du Directoire près le bureau central de Paris, puis membre de l’administration des hospices de Paris, il rentra dans l’obscurité après le 18 brumaire.