Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 2, part. 1, B-Bd.djvu/366

Cette page n’a pas encore été corrigée

362

BAT

BAT

BAT

BAT

s’efforça vainement d’amener le gouvernement impérial dans la voie de la modération. Le part’, national et républicain, à la tête duquel se trouvait l’illustre Kossuth, repoussait d ailleurs l’union politique avec l’Autriche, comme rendant impossible toute liberté réelle et) Hongrie, et la lutte était devenue inévitable. Lorsque les hostilités commencèrent, Bathyani, qui s’était retiré dans une de ses terres, arma ses domestiques, et, en véritable patriote, il combattit pour son pays dans le corps franc de Vidos, jusqu’à ce qu’une chute de cheval Je forçât à déposer l’épée. Il alla siéger alors à la diète de Pesth. Lorsque Windischgraetz marcha sur cette ville, il lit décider qu on lqi enverrait une députation pour négocier la paix ; mais cette députation, dont il était membre, ne fut point reçue par le général autrichien. Bathyani retourna à Pesth, où il fut arrêté chez sa belle-sœur, la comtesse Karoly, quand Windischgraetz entra dans cette ville, le 8 janvier 1849. Après avoir été transféré dans diverses prisons, il fut ramené à Pesth et condamné à être pendu. Pour échapper à ce supplice infamant, Bathyani essaya de se donner la mort avec un poignard, et obtint d’être fusillé. Ses biens furent frappés de confiscation, et sa veuve fut contrainte d’aller chercher, avec ses enfants, un refuge à l’étranger.

BAT11YCLKS, sculpteur grec, néà Magnésie, florissait vers 1 an 530 avant l’ère chrétienne. Pausanias décrit avec beaucoup d’éloges les bas-reliefs dont cet artiste orna le trône du roi Amyclès.

BATHYERGUE s. m. (t>a-ti-èr-ghe). Mamm. V. Oryctérb ci Rat-taupe, il On écrit aussi

BATHYERQUB.

BATHYLLE, poète latin médiocre et qui serait aujourd’hui tout à fait inconnu si, par une vanité ridicule, il n’avait essayé de s’attribuer l’honneur d’un distique, que Virgile avait tracé sur la porte du palais d’Auguste, sans y mettre son noms Auguste faisait célébrera Rome des fêtes publiques, qui furent interrompues par un orage, mais qui purent, dès le lendemain, reprendre leur cours, parce que le ciel était redevenu serein. Cependant, tous ceux qui passaient devant le palais s’arrêtaient pour lire sur la porte les deux vers suivants :

Noete. pluii tota ; rcdsu.nl spectacula mane : Divisum imperium cum Jove Cœsar habet.

« U a plu toute la nuit ; le matin recommencent les spectacles publics : Auguste partage l’empire du monde avec Jupiter. ■

On s’empressa de les faire connaître à Auguste, qui les trouva beaux, et qui ne fut pas médiocrement flatté de voir que le poste égalait sa puissance à celle de Jupiter lui-même. Il commanda qu’on fît des recherches pour connaître l’auteur du distique ; mais ces recherches furent sans résultat. Enfin Bathylle, voyant que personne ne se présentait, finit par déclarer qu’il avait lui-même tracé les deux vers. Auguste le combla d’éloges et le récompensa richement. Alors Virgile, que sa modestie avait seule empêché de réclamer l’honneur qui lui était dû, employa un moyen ingénieux pour confondre l’audacieux menteur : il écrivit de nouveau les deux vers sur les murs du palais, et y ajouta celui-ci :

Bos ego versiculos fcci, tulit aller honores, De ces deux petits vers, Romains, je suis l’auteur. Et cependant un autre en reçoit tout l’honneur.

Puis il ajouta le commencement de quatre autres vers dont les premiers mots étaient : Sic vos non vobis...

Auguste, pensant qu’un poète, jaloux de Bathylle, pouvait avoir eu l’idée de jeter ainsi du doute sur le droit que celui-ci aurait eu à recevoir une récompense, exprima le désir de voir Bathylle achever lui-même ces quatre vers ; mais le pauvre Bathylle ne put en venir à bout, malgré tous ses efforts. Virgile alors se fit connaître, et compléta les vers de la manière suivante :

Sic vos non vobis nidificatis, aves ; Sic vos non vohis vellcra fertis, oves ; Sic rot non vobis meltiftealis, apes ; Sic vos non vobis fertis aratra, boves.

C’est-à-dire :

Ainsi, mais non pour lui, l’agneau porte sa laine ; Ainsi, mais non pour lui, le bœuf creuse la plaine ; L’oiseau bâtit son nid pour d’autres que pour lui, Et le miel de l’abeille est formé pour autrui.

Autre traduction, citée par Victor Hugo :

Ainsi, pour vous, oiseaus, au bois vous ne nichez ; Ainsi, pour vous, moutons, vous ne portez la laine ; Ainsi, mouches, pour vous aux champs vous ne ru chez ; Ainsi, pour vous, taureaux, vous n’écorchez la plaine.

Bathylle, forcé d’avouer son imposture, ne recueillit que des huées au lieu des applaudissements sur lesquels il avait compté ; et son nom s’est transmis d’âge en âge, comme celui d’un vil plagiaire : on remploie, dans ce sens, comme nom commun, et il a pour synonyme le Geai paré des plumes du paon, de cotre bon La Fontaine.

BATHYLLE, célèbre pantomime, -né à Alexandrie vers le milieu du icr siècle de notre ère, était esclave de Mécène, qui l’affranchit. Rival d’un-autre saltateur, non moins célèbre, Pylade, il perfectionna le genre comique, où il excellait, pendant que son adversaire obtenait des succès aussi bruyants dans

le genre tragique. Les Romains se partagèrent en deux factions pour ces histrions fameux, et les amateurs du genre comique s’étant trouvés en nombre supérieur aux amateurs du genre tragique, Pylade fut banni de Rome.

BATHYJ1. Démonol. Divinité des enfers douée d’une grandeur et d’une force surnaturelles, que l’on représente sous l’aspect d’un homme robuste, ayant une queue de serpent, et monté sur un cheval d’une blancheur livide. Sa. mission est de transporter les voyageurs d’un pays dans un autre, avec une vitesse extraordinaire. Trente légions de diables lui obéissent. Elle était invoquée pour la recherche des herbes et des pierres précieuses.

BATHYPiCRON s. m. (ba-ti -pi-kron — du gr. bathus, profond ; pikros, pikron, amer). Bot, Nom donné à l’absinthe.

BATHYRA ou BATIRA, ville de la Palestine, bâtie par Hérode, dans la Batanée, pour garantir les Juifs, sur la route de Babylone, contre les attaques des Trachonites.

BATHYRRHYNQUE adj. (ba-ti-rain-lsedu gr. bathus, profond ; rugehos, bec). Ornith. Qui a le bec épais.

— s. m. Syn. de paradoxûrnis.

BÂTI s. m. (bà-ti — rad. bâlir). Techn. Charpente sur laquelle sont assemblées les diverses pièces d’une machine : La presse lithographique est composée d’un bâti en chêne solidement établi') sur lequel repose un chariot destiné d recevoir lapjerre. (Louvet.) il Assemblage des pièces d’un**, porte, .d’une croisée, d’un guichet, d’un lambris, u Châssis d’une machine à tendre les roues, il Assemblage non cousu, mais faufilé, des diverses pièces d’un vêtement : Le bâti d’une robe, d’une redingote. Il Gros fil qui a servi au bâti d’un vêtement : Vous avez encore du bâti dam votre habit.

bâti, IE (bâ-ti) part. pass. du v. Bâtir : Une maison bâtie en trois mois. Cette ville a été bâtie avant Jésus-Christ. Athènes, sous l’autorité de Thésée, fut bâtie pour y rassembler les habitants épars de l’Attique. (Machiavel.) C’est une maison qui semble avoir été bâtie par les fées. {Le Sage.) D’immenses lézardes sillonnaient les murs de trois corps de logis bâtis en équerre, (Balz.) De temps en temps, nous traversions des villages terreux, bâtis en pisé. (Th. Gaut.) C’étaient les hôtels des fermiers généraux de la place Vendôme, bâtis de la misère du peuple. (Michelet.)

C’est un petit village, ou plutôt un hameau, Bâti sur le penchant d’un long rang de collines.

BOILEAU.

— Couvert de bâtiments totalement ou en partie : Emplacement bâti. Terrain bâti. J’ai, entre les Alpes et le Jura, une terre grande comme la main, bâtie de ma façon. (Volt.)

— Par ext. Tourné, arrangé, disposé : Quel dessin mal bâtil Cet arbre est tout mal bâti.

Il En ce sens, se dit surtout du corps humain : Un grand diable bien bâti. Voici notre homme. Ah.’ comme il est bâti ! (Mol.) Il ne faut pas être mal bâti pour donner de l’amour à une coquette. (Le Sage.) Je lui ai présenté trois cavaliers bien bâtis. (Le Sage.) Hé ! hé ! il est bien bâti, ce pendard-là ! (Destouches.) Une foule de femmes abandonnaient leurs enfants et leurs maris, pour l’amour d’un soldat médiocrement bâti. (A. Rarr.)

Notre homme ainsi Mti fut député’ des villes

Que lave le Danube

La Fontaine. Un valet marié, dont la femme est jolie. Et de qui le patron est Idti comme vous, A de justes raisons de paraître jaloux.

Boursault.

— Fig. Constitué, au moral : Moi, je suis ainsi bâti. Il y a des cœurs plaisamment bâtis en ce monde. (M’ne de Sév.) Je regrette AI. de Vades, parce qu’il n’y a plus d’hommes à la cour bâtis sur ce modèle-là. (Mmc do Sév.)

L’homme est ainsi bâti : quand un sujet l’enflamme,

L’impossibilité disparaît de son âme.

La Fontaine. Il Fondé, établi, appuyé : Cette fortune est bâtie sur le sable. Sur quoi sont bâtis tous ces arguments ? La félicité des hommes, nous ne le savons que trop, est bâtie sur le sable. (Toussenel.)

— Techn. Façonné, en parlant d’un chapeau, u Assemblé et simplement faufilé, en parlant d’un vêtement : Robe à peine bâtie.

— Substantiv. Personne considérée au point de vue de sa tournure : Voyez donc ce mal bâti 1

BATIACE s. m. (ba-ti-a-se —du gr. batiakos, même sons). Antkj. gr. Vase à boire usité chez les Grecs, qui l’avaient emprunté aux Perses.

BATIDE s. m. (ba-ti-de-du-gr. batos, ronce). Bot. Genre de pîantes qui n’a pu, jusqu’à présent, être rangé dans aucune famille naturelle, et qui comprend une seule espèce, le bntide maritime, qui croît sur les plages de l’Amérique méridionale, il On dit aussi bâtis.

BATIE s. f. (ba-tî — nom mythologique). Entom. Genre d’insectes lépidoptères nocturnes, formé aux dépens des teignes.

BAT1E-NEUVE (la), bourg de France, ch.-l. de cant. (Hautes-Alpes), arrond. et à 10 kil. E. de Gap ; pop. aggl. 286 hab. — pop. tôt. 767 hab. Il Batie-Montsaléon (la), village de France (Hautes-Alpes), arrond. et à 30 kil.

0. de Gap ; 450 hab. ; sur l’emplacement de l’ancienne ville romaine Mons-Seleueus, célèbre par la victoire de ConstancesuiMaxence, eu 353.

V

BÂTIER s. m. (bâ-tio — rad. bât). Techn. Ouvrier qui fabrique des bâts.

— Agrie. Paysan qui soigné les bestiaux, en Auvergne : Il y a, en Auvergne, des montagnes destinées À l’engrais des bestiaux ; les hommes qui les soignent se nomment bâtiers. (A.Hugo.)

— Fig. Celui qui impose un joug pénible et avilissant à d’autres personnes : Laissons te peuple recevoir un bât des bâtibrs gui le bâtent, mais ne soyons pas bâtés. (Volt.)

BÂTIÈRE s. f. (bâ-tiè-re — rad. bât). Archit. Usité seulement à propos d’un clocher, dans la locution Toit en bûlière, Toit en forme de bât, toit à deux pentes seulement.

BATIFODAGE s. m. (ba-ti-fo-da-je). Constr. Mélange de terre grasse et de bourre, pour faire des plafonds. Il Travail que l’on tait avec ce mortier, u Ouvrage fait de cette façon : C’est un batipodage mal fait.

BATIFOLAGE s. m. (ba-ti-fo-la-je — rad. batifoler). Action de batifoler : Allons, pas tant de batifolages 1

batifolant (ba-ti-fo-lan) part. prés, du v. Batifoler : Faner est la’plus jolie chose du monde ; c’est retourner du foin en batifolant dans une prairie. (Mi’c de Sév.)

BATIFOLER v. n. ou intr. (ba-ti-fo-léde l’ital. batifolle, rempart, boulevard, endroit où les jeunes gens allaient jouer). Fam. Folâtrer, s’amuser, en jouant d’une manière enfantine : En batifolant donc, puisque batifoler^ a. (Mol.) Moi, je batifole itou. (Mol.) Un jour, que vous aviez voulu batifoler avec la petite Bruyère, malgré elle, les deux gros * coqs d’Inde vims ont sauté à la figure. (E. Sue.) Elle l’agaçait... mais il se recula et ne voulut pas batifoler. (G. Sand.) La loutre s’amuse à poser sur le rivage, à une distance respectable du tireur ; elle se roule sur le sable et batifole devant lui. (Toussenel.) Aujourd’hui, des courses d’affaires ; demain, un diner de famille, sans compter les malaises du talent et ceux du corps, et enfin les jours où l’on batifole avec une femme adorée. (Balz.)

Le gros Lucas aime a batifoler. Moliêrb.

— Par ext. Faire l’enfant, se livrer à des actes peu sérieux :

Assez batifoler comme cela, ma chère ; La sensibilité ne vaut rien en affaire.

E. AUOIBB.

BATIFOLEUR, EOSE s. (ba-ti-fo-leur, eu-ze

— rad. batifoler). Personne qui aime à batifoler : Un peu de paix, grand batifoleur !

BATIGNE (Paul), médecin français, remplit, à Berlin, l’emploi de médecin de la maison française des pauvres. Il a laissé : Essai sur la digestion et sur les principales causes de la vigueur et de la durée de la vie (Berlin, 1768, in-12 ; Paris, 1769, in-go).

BATIGNOLLAIS, AISE adj. et s. (ba-tigno-lè, è-ze-, gn mil.). Géogr. Habitant do Batignolles ; qui appartient à Batignoîles ou à ses habitants.

BATIGNOLLES, commune aujourd’hui comf>rise dans l’enceinte de Paris, dont elle forme e XVII» arrondissement. Il serait difficile de déterminer l’étymologie de ce nom, de même que celui d’une foule d’autres lieux. On en peut, du moins, indiquer l’origine. Cette commune ne date que du xvin» siècle, et elle prit son nom du territoire sur lequel elle a été bâtie. On voit, dans un cartulaire de l’abbaye Saint-Germain-des-Prés, qu’en 1408 le grand fief du monastère, situé sur l’autre rive de la Seine, renfermait un territoire de Batilloles. Il est très-probable qu’il s’agit ici du lieu où s’éleva plus tard Batignolles. Dans le plan de Paris et des environs, levé par l’ingénieur Roussel et publié en 9 feuilles, en 1730, on voit figurer, au nord-ouest du village de Monceaux, entre les chemins de Clichy et de Saint-Ouen, diverses places plantées d’arbres et servant d’abris ou de remises au gibier. L’une d’elles est dénommée remise du fond ou des Batignolles. C’est à cette place qu’est aujourd’hui le quartier de Ce nom.

BATILDE, épouse de Clovis IL V. Bathilde.

BATILLE s. m. (ba-ti-le— du lat. batillus. pelle). Moll. Genre de mollusques, appelé aussi pelleron, formé aux dépens du genre turbo, et qui n’a pas été adopté.

BATILLEMENT s. m. (ba-ti-lle-man ; // mil.

— rad. batiller). Action de batiller, mouvement des eaux qui batillent : Le batillemekt des eaux a sur les berges une action destructive, lente et continue. (E. Clément.)

batiller v, n. ou intr. (ba-ti-llô ; Il mil.

— dimin. de battre). Ponts et chauss. Onduler rapidement, en battant les uords. Se dit do l’eau d’une rivière ou d’un canal : On voit l’eau batiller le long des quais. (E. Clément.)

BÂTIMENTS, m. (bâ-ti-man — rad. bâtir). Construction en maçonnerie, destinée à servir de logement ou d’abri : On grand bâtiment. Les bâtiments de la couronne. Bâtiment militaire. Bâtiment civil. Il lui montrait le temple et tes bâtiments d’alentour. (Boss.) Un bourgeois aime les bâtiments. (Pasç.)

... Je chanterai les pompeux bithnents. Des loisirs d’un héros nobles amusements.

Boileao.

Cflme a fait un grand bâtiment.

Dont il a tiré peu d’usage,

Car il est mort subitement ;

Et tu dis qu’il n’était pas sage !, ..

Les autres font-ils autrement ? **•

— Edifice en construction : 4, es ouvriers donnent généralement le nom de bâtiment ri tout ce qu’on est en train de construire ; d’où il résulte que le nom de bâtiment a plus de rapport au métier de bâlir, et celui d’édifice à l’art de l’architecture. (Millin.)

— Action de bâtir : Le bâtiment d’une maison. Il Fig. Action d’édifier, de produire, d’établir : Les philosophes, et Sénèque surtout, n’ont point été les crimes par leurs préceptes ; ils n’ont fait que les employer au bâtiment de l’orgueil. (La Rochef.) n Vieux dans ces deux sens.

— Art de bâtir ; profession, industrie de ceux qui bâtissent : Le bâtiment exige de nombreuses connaissances. L’industrie du. bâtiment est lucrative. Le bâtiment chôme en ce moment.

— Mar. Navire de l’État ou navire marchand : Un bâtiment de transport. Une escadre de douze bâtiments. Un bâtiment à vapeur. Monk, confié aux soins de sir Richard Oreanville, trouve un refuge sur son bâtiment. (Guizot.) Ce hardi bâtiment.

Qui maîtrise l’orgueil du fougueux élément.

Demi, le.

Bâtiment latin, Nom que l’on donne, dans le Levant, aux bâtiments gréés do voiles triangulaires, dites voiles latines, il Bâtiment vivrier, Navire chargé de vivres destinés à approvisionner d’autres navires.

— Techn. En bâtiment, De bâtiments : Peintre, menuisier, serrurier en bâtiment.

Bâtiment de graduation, ou simplement Bâtiment, Nom d’une vaste construction dans laquelle on commence l’ôvaporation de l’eau des sources et puits salés, afin d’extraire le sei qu’elle renferme : Bâtiment à cordes. Bâtiment à tables. Bâtiment à fagots.

^— s. m. pi. Administration, direction des bâtiments : Villacerf eut les bâtiments, à la mort de Louvois. (St-Sim.)

— Encycl. Administr. Le premier usage que l’homme fasse en tout pays de la prise de possession du sol sur lequel il vient s’installer, est de s’assurer un abri qui lui procure, pour lui et pour sa famille, le refuge et la sécurité dont il a besoin, pour se défendre soit contre les intempéries atmosphériques, soit contre les attaques des animaux féroces, soit aussi contre les agressions de ses semblables. À part les populations nomades, qui n’existent dans le monde qu’à l’état d’exception, il faut voir là, sans contredit, l’une des premières origines de la constitution de la propriété, le point de départ de la civilisation. Pour l’homme attaché au sol qui l’a vu naître, l’abri devient promptement un bâtiment aussi solide qu’il peut l’être pour résister au temps, aussi commode que le possesseur peut le construire pour y trouver toutes les jouissancesdu foyer domestique qui, dès lors, lui est acquis. Par suite de l’accroissement de la famille, comme par l’effet de ce sentiment inné de sociabilité, ou pour mieux. dire, de ce qui pousse les hommes à se rapprocher les uns des autres, un premier bâtiment en voit bientôt surgir d’autres auprès de lui. De là, naissent, de voisin à voisin, ces premières relations qui appellent des lois susceptibles de garantir les droits de chacun. Par là, en même temps, commencent à se fonder ces groupes de population qui, par la suite, deviennent des bourgs, des villes, des cités importantes, où, parallèlement à la garantie des droits individuels, l’intérêt général appelle des règlements d’édilité qui, en prévenant tout ce que pourrait produire de désordonné l’intérêt privé abandonné h. lui-même et n’ayant d’autre frein que les règles du droit ordinaire, assurent à tous les avantages qui peuvent sortir de leur agrégation. Ainsi, la question des bâtiments est essentiellement liée

à celtes qui intéressent le plus la propriété, les droits respectifs et les obligations réciproques des citoyens vivant réunis sur le même point du territoire, et la bonne administration du pays. Un point surtout doit dominer pour l’homme aux idées élevées que passionne toujours le sentiment du progrès et de l’art, c’est qu’étant l’expression de la civilisation de chaque âge, les bâtiments qui s’élèvent autour de nous sont destinés à transmettre aux générations futures le reflet le plus saisissable de notre époque.

De nombreuses traces nous restent de l’importance que, dan3 les beaux temps de la civilisation romaine, on attachait aux bâtiments. Dans les commencements, les maisons n’avaient qu’un étage (Vitruve, Hv. II), niais elles prirent rapidement un développement bien plus considérable. Nous voyons, par un ouvrage allemand très-curieux, traduit récemment de Friedlander par Vogel (Mœurs romaines du règne d’Auguste à la fin des Antonins).qu’il y avait à Rome des maisons de quatre et de cinq étages, comme aujourd’hui chez nous, et que, dans certaines parties de l’Italie, il y en avait même de sept étages. Cette hauteur fut réduite, par Auguste, d’abord, à 70 piedsromains(17 m. 77), et plus tard, par Trajan, à 60 pieds (15 ni. 20), ce qui équivaut juste