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d’Hêbê, où la jeunesse est invitée à mettre à profit les douceurs d’un asile agréable. Chaque entrée forme une petite comédie : la première représente la jeunesse ou VAmour ingénu ; îa seconde, l’âge viril, ou Y Amour coquet ; fa troisième, la vieillesse, ou l’Amour joué. La dernière scène montre la Folie triomphant de tous les Ages.

Dalle* do la PaSt (le), paroles dé Roy, musique de Rebel et Francœur, fut représenté le 29 mai 1738. I ! ne mérite d’être signalé’que parce qu’il est l’ouvrage le plus saillant du surintendant de la musique du roi, de Francœur, directeur de l’Académie royale de musique de 1751 à 1767 :

liaiiei d<> Dindonneanx. On a donné à la foire Saint-Germain ce singulier ballet, qui fit en son temps beaucoup de bruit et que les poètes de l’époque ont chanté. Dominique, qui jouissait à Rome d’une grande réputation, vint à Paris en demander la consécration. Un vaste théâtre, bâti à ses frais, attira la foule ; le succès le plus complet salua ses débuts, et la finance principalement assiégea la scène qui montrait aux Parisiens un spectacle amusant et nouveau. Bientôt cependant, l’aftluenee des spectateurs cessa, et des créanciers impitoyables leur succédèrent. Après avoir lutté vainement contre l’abandon des anciens admirateurs de son talent, Dominique se vit forcé de fermer son théâtre. Ruiné, il allait perdre l’esprit, lorsqu’une idée singulière vint s’offrir à lui. En un tour de main, il dispose une salle nouvelle ; il afliche et s’empresse d’annoncer des acteurs inconnus aux Parisiens. Il promet enfin le grand ballet des Dindonneaux. Le public accourt. Dominique avait, congédié ses acteurs et avait fait em Slette d’une troupe de... dindons. Une lame e tôle servait de plancher à son théâtre ; cette tôle était chauffée par des poêles souterrains. Le public intrigué arrive ; la toile se lève, aussitôt la musique se fait entendre. Une bande de dindons s’avance gravement sur la scène, a demi endormie ; mais peu à peu la tôle s’échauffe ; la chaleur éveille les pesants volatiles ; ils s’agitent, vont, viennent, trottent, courent pour échapper à la brûlure qui menace leurs pattes. Tous veulent fuir ; vers la coulisse mais, le fouet à la main, des maîtres de ballet postés en cet endroit les font rentrer en danse. Ecoutons un poste que ce cruel spectacle inspira :

Oh ! comme nos danseurs se démenaient grand train ! À peine retombés, ils s’élançaient soudain. La mesure en souffrait, s’il faut être sincère :

Mais je gage que l’Opéra

N’a jamais eu, jamais n’aura.

Ballet plus chaud, ni danse plus légère.

Ce nouveau spectacle jouit d’une grande vogue ; on le suivit avec avidité, et Dominique vit chaque jour la salle comble. Le poëte termine ainsi :

Bref, Dominique, heureux et riche immensément,

Revint au sein de sa patrie ;

Et la bêtise ainsi regagna promptement

Ce qu’avait perdu le génie.

Le ballet des Dindonneaux^ ferait encore aujourd’hui la fortune de plus d’un imprésario aussi avisé que l’était Dominique.

Ballet des Abiiéa (le), divertissement allégorique. Août 1769.— Une petite plaisanterie, arrivée à M. l’évêque d’Orléans, et qui fit beaucoup de brvtit en son temps dans de certaines régions, a fourni le sujet de cet ouvrage, dont la représentation n’a pu avoir lieu et pour cause que sur des théâtres particuliers. « On rit beaucoup à la cour, disent les Mémoires secrets de Bachaumont, à la date du 13 août 1769, d’un* plaisanterie que s’est permise M. le duc de CÎhoiseul envers M. î’évê-3ue d’Orléans, à un spectacle particulier que onnait chez elle M»« la comtesse d’Amblimont. Outre ce ministre et autres seigneurs de la plus grande distinction, il y avait plusieurs prélats. Avant la comédie, M. le duc de Choiseul avait prévenu quelques actrices. Deux s’étaient pourvues d’habits d’abbé ; elles se présentèrent dans cet accoutrement k M. de Jarente. Ce prélat a’aime pas, en générai, à rencontrer de ces espèces sur son chemin, parce qu’il se doute bien que ce sont autant d’importunités à essuyer. Ceux-ci pourtant, par leur figure intéressante, attirèrent son attention ; ils lui adressèrent leur petit compliment, se donnèrent pour de jeunes candidats qui voulaient se consacrer au service des autels, se recommandèrent de la protection et même de la parenté de M. le duc de Choiseul, qui n’était pas loin et vint appuyer leurs hommages et leurs demandes. Le cœur de l’évêque d’Orléans s’attendrit, par sympathie, sans-doute ; il promit des merveilles, et, par une faveur insigne, ne put se refuser à donner l’accolade à ces deux aimables ecclésiastiques. Quelle surprise pour le prélat, pendant le spectacle ! ajoutent les Mémoires secrets ; il entrevit sur le théâtre des figures qui ressemblaient beaucoup à celles qu’il avait embrassées ! Son embarras s’accrut par une petite parade, où il fut obligé de se reconnaître. » Cette parade dont parle Bachaumont n’était autre que le Ballet des Abbés que nous citons ici et qui, improvisé séance tenante, fut exécuté en plusieurs endroits les jours suivants au milieu des éclats de rire de la bonne compagnie. « On y peignait adroitement son aventure, dit encore Bachaumont, (l’aventure de Monseigneur, bien entendu). Enfin des couplets charmants le mirent absolument au fait. Il se prêta de la meilleure grâce à la

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raillerie. Les abbés, redevenus des jeunes filles très-jolies et très-aimables, reparurent avec toutes sortes de grâces et de minauderies. On lui rendit les baisers qu’il avait donnés. Cela fit l’entretien du souper. On s’était promis entre soi de ne point révéler les secrets de l’Église, et d’en faire un mystère aux profanes ; mais il est toujours des indiscrets qui n’ont pas de scrupule de manquer à leur serment, et l’histoire perce depuis quelques jours dans le public. Tout le monde reconnaît là la gaieté fine du ministre, qui a besoin de se dérober quelquefois à ses importantes et pénibles occupations et de se dérider le front, pour les reprendre ensuite avec plus d’ardeur et de patriotisme, à Cette anecdote peint merveilleusement les mœurs de l’ancienne cour et du haut clergé. Voilà bien cet évêque d’Orléans, ce M. de Jarente, directeur de la feuille des bénéfices, qui entretenait à si grands frais îa fameuse M1" Guimard, danseuse de l’Opéra. C’était, on le sait, Mlle Guimard qui donnait audience aux solliciteurs tonsurés, à ces espèces, selon l’expression de Bachaumont, dans son voluptueux hôtel de la Chaussée-d’Antin. En parlant de cette maitresse du dispensateur des grâces ecclésiastiques, quelqu un disait à Champcenets : Elle est maintenant laide comme une chenille... et même une maigre chenille. — Elle vit pourtant sur une bonne feuille, répondit le spirituel écrivain.— C’est cette feuille sans doute, la feuille des bénéfices, que regrettent aujourd’hui ces braves historiens qui n’ont de regrets que pour le bon temps où les évêques s’appelaient de Jarente et soutenaient plus volontiers l’opéra que le clergé besoigneux.

BALLET (François), théologien, né à Paris, vivait vers le milieu du xvmc siècle. Il était prédicateur de la reine. On a de lui d’assez nombreux ouvrages. Nous citerons seulement : Histoire des temples des païens, des juifs et des chrétiens (1760) ; Panégyrique de Saint-Rémi (1755) ; Panégyriques des saints (1758).

BALLET (Jean), homme politique et jurisconsulte, né dans la Marcne en noo, mort

en 1832. Il était juge à Evaux (Creuse) lorsqu’il fut nommé député à l’Assemblée législative. Il entra au comité des finances, où il rendit de grands services, rentra dans la magistrature après la session, et devint, sous l’empire, avocat général à la cour impériale de Limoges. En 1815, il figura à la chambre des représentants comme député de la Creuse. Il avait la réputation d’un bon jurisconsulte,

balleuR, euse s. (ba-leur, eu-ze — raa. baller). Autre !. Danseur, danseuse.

BALLEXSERD (Jacques), médecin, né à Genève en 1726, mort en 1774. Il est surtout connu par les deux ouvrages suivants : Dissertation sur l’éducation physique des enfants (Paris, 1762), couronnée par la société des sciences de Harlem ; Dissertation sur les causes principales de la mort d’un aussi grand nombre d’enfants (1775), couronnée par l’académie de Mantoue.

BALLEYOIER (Cl.-Jos.-Ch.), brave officier, né à Annecy en 1762, mort en 1807. Nommé commandant des volontaires d’Annecy, il se distingua de la manière la plus brillante dans les guerres de la Révolution et du commencement de l’Empire, parvint au grade de colonel et refusa par modestie celui de général de brigade, quoique Dugommier, si bon juge à cet égard, eût déjà dit de lui, dans un rapport, qu’il n’y avait pas d’officier dans l’armée qui méritât ce grade mieux que lui.

BALLEYDIER (Alphonse), littérateur et historien français, né à Lyon en 1820, mort en 1859, collabora d’abord à divers journaux de sa ville natale, fit paraître, en 1848, un volume de Nouvelles et se rendit peu après il Paris, où il publia par livraisons une Histoire politique et militaire du peuple de Lyon £l8i$- 1846, 3 vol. in-8°, avec gravures), ouvrage écrit dans un esprit hostile à la Révolution, et qui comprend le récit des événements de 1789 a 1795. Après février, il produisit un grand nombre d écrits, fort médiocres et dans un esprit contre-révolutionnaire qui valut à leur auteur le vain titre d’historiographe de l’empereur d’Autriche. Ces écrits sont : Turin et Charles-Albert (1S48) ; la Garde tno&tie et la garde républicaine (1848) ; Histoire de la révolution de Rome (1851,2 vol. in-8°, *c édit., 1854) ; Histoire des révolutions de l’empire d’Autriche (1853, 2 vol. in-8°) ; Histoire de la guerre de Hongrie en 1848-1849 (1853, in-8°), ’ etc. Outre ces ouvrages et une certaine quantité de brochures politiques, on a de lui : Veillées militaires (1854), Veillées de famille (1855), Veillées maritimes (l%5h), Nicolas et la Russie (1857, 2 vol. in-8<>). Veillées de vacances (1859, in-12), Veillées du presbytère (1859, in-12), etc. •

BALL-FLOWER s. m. (bâl-flo-eur — mot anglais signifiant fleur à boule). Archéol. Ornement très-usito en Angleterre, dans les monuments de la fin du xiu« siècle et de tout le xive, et qui se compose d’une espèce de fleur formée d’une petite boule enfermée au centre de trois pétales arrondis : On rencontre fréquemment le ball-flower aux cathédrales de Herefordy de Glocester et de Bristol. (Bachelet.)

BALLI (Simon), peintre italien, né à Florence, vivait au commencement du xviie siècle. Il se fixa à Gènes, où il exécuta de nom BAX

breux travaux, et particulièrement de petits sujets religieux peints sur cuivre. Il imitait assez heureusement Andréa del Sarto.

BALLI ANI (Jean - Baptiste), physicien italien, né à. Gênes en 1586, mort en 1666. Il était sénateur de sa république, ce qui ne lui permit pas de se livrer entièrement aux sciences. On a de lui un bon traité Sur le mouvement naturel des corps pesants, dont la meilleure édition est de 1640,

balliarde s. f. (ba-li-ar-de). Astr. L’une des taches de la lune, il On dit aussi bulliarde.

ballîe s. f. (ba-li). Bot. Algue d’un beau rose, qui croît dans les mers de l’Australie, des Malouines, etc.

ballier s. m. fba-lié — de balle, menue paille). Endroit d une grange réservé aux menues pailles.

BALL1ÈRE DE LAISEMENT (Denis), musicographe et compositeur, né à Paris en

1729, mort en 1800. Il a fait représenter à Rouen un certain nombre d’opéras-comiques, et publié, en 1764, une Théorie de la musique, qui repose, dit Choron, sur un principe essentiellement vicieux. Cette théorie n’en fut pas moins reproduite par l’abbé Feytou, qui l’exposa dans Y Encyclopédie méthodique.

BALLIÉRIE s. f. (ba-lié-rî). Bot. Genre de plantes de la famille des composées, dont l’espèce type est une plante herbacée qui croît à la Guyane. Il On écrit aussi batllkrh.

BALLIN s. m. (ba-lain- rad. balle). Se dît pour emballage dans certaines provinces.

BALLIN (Claude), orfèvre, né à Paris en 1615, mort en 1678, se forma en copiant les tableaux de Poussin et porta son art au plus haut degré de perfection. Il exécuta, pour Louis XIV, des tables d’argent, des guéridons, des canapés, des candélabres, des vases, etc., que ce prince fit fondre ensuite pour subvenir aux frais de la guerre qui se termina par la paix de Ryswick. Après la mort de Varin, il obtint la direction des balanciers des médailles.— Son neveu, appelé aussi Claude Ballin, né vers 1060, mort en 1754, sembla hériter de son talent, et donna aussi, des ouvrages qui se distinguent par leur pureté et leur élégance.

BALLIN (John), graveur danois contemporain, né à Veile ; élève de l’Académie des beaux-arts de Copenhague et de l’École des beaux-arts de Paris. Il s’est fixé dans cette dernière ville et y a exposé : en 1855, le Maître d’école, d’après Ad. van Ostade ; une Jeune fille à sa croisée, d’après Jan Victoor ; en 1859, les portraits des deux grands-ducs de Russie, d’après une photographie ; en 1861, le Bénédicité et la Noce, d’après M. Brion ; l’Ascension, d’après M. A. de Leiuud ; ces trois dernières gravures, exécutées en manière noire, ont valu h. l’artiste une médaille de se classe. Le Baptême, gravé par le même procédé d’après M. Knauss, a obtenu une médaille en 1864. M. Ballin a gravé avec talent des dessins de M. Bida pour les Œuvres d’Alfred de Musset ; il a exposé, en 1865, les Caprices de Marianne et 11 13e faut jurer de rien.

BALLINA, ville d’Irlande, comté de Mayo, à 32 kilom N.-E. de Castlebar, sur la Moy, 7,992 hab. Commerce actif de grains et de salaisons ; pêcheries de saumons et d’anguilles, Les Français commandés par le général Humbert prirent Ballina en 1798.

BALL1NASLOE, ville d’Irlande, dans le comté de Galway, à 150 kil. O. de Dublin, sur le Suck. 4,615 hab. Du 5 au 9 octobre, foire la

Elus importante d’Irlande pour la vente des éstiaux. — Vieux château fort.

BALLING (Emmanuel), romancier danois, né en 1743, mort en 1785. On cite plus particulièrement, parmi ses ouvrages, les deux

nouvelles suivantes : Caroline et Lambert (1792) ; Lindor et Elise (1799).

BALLINGALL (sir George), médecin anglais, né à Édimbourg en 1786, mort en 1855. fl fut médecin du roi Guillaume et professeur à l’université d’Édimbourg. Son principal ouvrage a pour titre : Esquisses de clinique+militaire (5« édit., 1755).

BALLINGARRY, ville et paroisse d’Irlande, comté de Limerick, a 8 kil. S.-E. de Rathkeale. 5,328 hab. Il Nom de deux autres paroisses d’Irlande, l’une située aussi dans le comté de Limerick, près de Killmalloek, l’autre dans le comté de Tipperary.

BALLINI (Camille), peintre vénitien du xvir» siècle. Il avaitle style maniéré du temps, mais ne manquait cependant ni de talent ni d’originalité. Il a peint, au palais ducal, la Victoire navale remportée par les Vénitiens dans le port de Trapani.

BALLINO (Jules), littérateur et jurisconsulte vénitien, florissaità la fin du xvie siècle, et mourut après 1592. Il a laissé des traductions italiennes assez estimées de divers ouvrages d’Aristote, de Plutarque, des sermons de saint Basile et d’autres auteurs grecs.

BALLINO (Giulio), dessinateur, graveur et éditeur d’estampes, travaillant it Venise en 1569. On a de lui soixante et onze planches représentant des Vues des principales villes de l’Europe.

BALLINTOY, petite ville maritime d’Ir BÀL

lande, comté et à 60 kil, N. d’Antrim ; pop. 4,000 hab. — Port assez sûr fonré par une petite baie sur l’océan Atlantique.

BALLISTE, général romain et empereur. V. Balista.

BALLISTÉE s. f. (ba-li-sté — lît. ballistea, même sens). Antiq. rom. Danse licencieuse. Se disait dans les derniers siècles de l’empire romain.

BALLIU (Pierre de), dessinateur et graveur flamand, né h. Anvers vers 1614. Après avoir appris dans cette ville les premiers éléments de l’art, il se rendit k Rome et entra a l’école de Sandrart, qui l’employa a graver la galerie Giustiniani. Pierre de Balliu revint ensuite se fixer à Anvers. Il a gravé au burin : Héliodore chassé du temple (pièce très-rare), d’après Raphaël ; la Réconciliation de Jacob et d’hsaii, Jésus au jardin des Oliviers, la Mort de la Madeleine, Saint François-Xavier, le Combat des Centaures et des Lapithes, d’après Rubens ; Suzanne au bain, d’après Martin Pepyn ; une Pieta, d’après An. Carrache ; une Sainte Famille, d’après Rombouts ; le Couronnement d’épines et la Flagellation, d’après Diepenbeek ; un Christ en croix, l’Assomption et penaud et Armide, d’après, Van Dyck ; Saint Anastase, d’après Rembrandt ; diverses compositions religieuses ou historiques, d’après Érasme Quellyn, le Guide, Van Lrat, Ant. Sallaert, Cl. Vignon, J. Thomas ; plusieurs portraits, entre autres ceux de Philippe I«, Ant. de Bourbon, la comtesse de Carlyle, Honoré d’Urfé, d’après Van Dyck. Il a écrit son nom des manières suivantes : Baillieu, Bailleu, Balleu, Bailliu, Baillu et Balliu.

BALLIl) (Bernard van), graveur, probablement fils ou neveu du précédent, né à Anvers vers 1645, alla à Rome, où il travaillait en 1684, et retourna ensuite à Anvers, où il mourut. On a de lui : Jésus-Christ entre saint Pierre d’Alcantara et la Madone, d’après Lazzar’o Baldi ; Saint Louis Bertrand, d’après le Bachiche ; d’autres sujets religieux d après Baldi, Ciro Ferri ; quelques portraits, entre autres celui de Clément X.

BALLO (Fabio), jurisconsulte et.poëte sicilien, né à Païenne, mort en 1G32. On trouve quelques canzoni de lui dans le tome Ier des Muse siciliane (Palerme, 1647-1662). On cite aussi une églogue, Alfesibeo, restée manuscrite.— Son fils, Jean-Dominique Ballo, avocat, puis ecclésiastique, cultiva aussi la poésie.

BALLO (Joseph), savant sicilien, né k Palerme en 1567, mort en 1640. D’une famille patricienne, il renonça aux avantages de sa naissance et embrassa îa carrière ecclésiastique. Ses principaux ouvrages ont pour titre : De fecundilaie Dei circaproductiones ad extra (1635) ; Demonstratio de motu corporum naturali (1635) ; Resolutio de modo evidenter possibili transsubstantiationis panisetvini insacro-

^sanctum Domini Jesu corpus et sanguinem

(1640), ouvrage théologique qu’il avait médité pendant trente ans, et qui donna lieu à des polémiques assez vives.

BALLO (Thomas), poète sicilien, né à Palerme, florissait vers la fin du xvi<= siècle. Son œuvre capitale est un poëme héroïque consacré à la gloire de sa patrie, Palerma liberata (1612), qu’il dédia à Cosme II, grand-duc de Toscane.

Buiio In raincbero, le Bal masqué, opéra en quatre actes, paroles de M. Somma, musi

?ue de M. Verdi, représenté pour la première

ois à Rome, au théâtre Apollo, en 1859, et à Paris, au Théâtre-Italien, le 13 janvier 1861. Le sujet d’un Ballo in maschera (prononcez .masquera) est, sauf le lieu de la scène, identiquement le même que celui de Gustave III ou le Bal masqué de Scribe, un des meilleurs libretti de la scène musicale française, qui inspira à l’illustre auteur de la Muette une de ses meilleures compositions. Le Galop de Gustave III est, entre autres morceaux, resté célèbre. La mort tragique et mystérieuse du prince devait frapper l’imagination de M. Verdi, passionné, on lo sait, pour les situations fortes, les caractères énergiques et les sombres dénoûments. Chez nous, le côté chorégraphique de ce grand drame avait surtout séduit ; aussi, au bout de quelque temps, le ballet fit oublier l’opéra, malgré les beautés musicales de premier ordre que la partition avait répandues sur le poOme, et on ne joua plus que le cinquième acte de Gustave dans des soirées extraordinaires. En Italie, le drame devait l’emporter sur la danse, et le Bal masqué de Vérdi a-ceci de singulier, pour un ouvrage italien, et d’extrêmement rare, qu’on n’y danse pas du tout. L’auteur du libretto est loin d’être un grand poëte, et ses vers n’ont guère plus de mérite en italien que ceux de Scribe en français ; Florentine prétend même quelque part qu’il écrit assez peu correctement ; mais c’est un homme habile, ingénieux, plein de ressources. Il s’est borné à traduire la pièce de Scribe et à la rendre méconnaissable. « Ce qui étonne, dit Fiorentino, c’est qu’ayant déjà écrit pour le théâtre et n ignorant pas les exigences et les susceptibilités des différentes censures italiennes, il se soit flatté de faire accepter à Naples son Ballo in maschera, au moment où l’on entendait de toutes parts, dans ce pays sourdement agité, des craquements sinistres, et où l’on dansait, à la lettre, sur un volcan. « Le Ballo in maschera était, en effet, destiné au théâtre de San-Carlo, mais les difficultés et les tra-