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Chiw. Depuis, on a vu de lui : Jonque chinoise arrivant au port de Ting-Haé, lie Chusan (Chine) ; les Bochers de San-Montana, île d’Ischia et Vues d’Italie et de France (1870) ; le Bain des nymphes, que possède le musée de Châlons-sur-Marne, et la Mare aux environs de Mulhouse (1873) ; Près de la ferme (Normandie) et Bylas et les nymphes (1874) ; Lisière de forêt dans la Haute Alsace et l’Etang de Férette (1875) ; Un s-nr daas la lande aux environs de Dinard (Ille-el- Vilaine) et les Chercheurs de marne, marée basse, dans l’anse de Dinard (v. chercheurs] (1376) ; un Troupeau d’oies à Seppoisle-Haut et les Bords de il II à Fislis [Haute Alsace] (1377) ; Dante et Virgile et Soir d’automne en Ille-et-Vilaine (1878) obtinrent des succès unanimes, ■ le premier par la grandeur sauvage et dramatique avec laquelle il montre une nature surnaturelle comme celle qui règne dans l’Enfer et le Purgatoire de Dante, le second par l’exécution admirable des immenses rochers bretons, par la beauté du soleil couchant qui remplit les arbres de sa lumière affaiblie et ajoute à l’effet grandiose de cette solitude granitique », au dire de M. Paul de Saint-Victor. M. Zuber exposa ensuite • le Flon à Mnssignieu (Ain) et Une halte, souvenir de Menton (18150) ; le Soir, le Jour et Gué aux environs d’Artemare[Ain] (1882) ; les Premiers Sillons et te Troupeau de Vieux-Férette (Haute Alsace] (1883) ; te Flon à Massignieu et deux aquarelles, les Oliviers à Cannes et Un coin de jardin à Cannes (Exposition triennale de 1883) ; Mauvais Temps et t’Approche de l’orage (1884) ; Septembre, au pâturage et le Hollandsch Diep (1885), qui appartient au musée du Luxembourg ; Sentier perdu et Après la moisson (1886) ; le Vieux Chêne (Haute Alsace) et Avril, aux bords du Loing (1887) ; la Forêt en hiver et Dans la dune (1888) ; Automne, forêt de Fontainebleau et Printemps, bords de l’Essones (1889) ; Sous lei Hêtres à Fontainebleau, Marée montante à Arcac/wn, Dans la dune, etc. (Exposition universelle de 1889). M. Zuber aobtenu des médailles de 3« classe en 1875, de 28 classe après l’Exposition universelle de 1878, de ire classe à la suite de l’Exposition universelle de 188 !*. Il a été nommé chevalier de ia Légion d’honneur en 1886. Membre de la Société des aquarellistes français, il prend part d’une façon suivie aux expositions de cette société, où ses paysages à l’aquarelle ont fait sensation.

ZUBEIIR-RAHAMA, célèbre marchand d’esclaves soudanien, dont l’âge et le lieu de naissance sont inconnus, et qui, pendant la seconde moitié du xixe siècle, fut le généralissime de cette armée de chasseurs d’hommes dont l’Anylais Gordon entreprit, de 1874 à 187&, l’extermination. Zubehr avait sous ses ordres des séribahs ou forts, échelonnés ie long du haut Nil, une flottille, des dépôts d’armes et de munitions. Pendant un quart de siècle il inonda l’Égypte, la Turquie et la Perse d’esclaves vendus par les détaillants, ses subordonnés, sur les marchés du Bahr-el-Ghazel. Depuis 1860, notamment,

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Zubehr, vivant dans un palais fortifié, entouré do femmes, de musiciens et de derviches, vivait donné à son hideux commerce une telle organisation que le gouvernement khédivial s’en inquiéta, après avoir spéculé sur le bois d’ébène. Zubehr, appuyé par une armée de jeunes nègres, préféré aux agents égyptiens par les habitants accablés sous le poids d’impôts et d’exactions sans nombre, refusa bientôt de payer au khédive le tribut, grâce auquel on souffrait son commerce de chair humaine. En 1869, le khédive envoya sur le haut Nil une expédition contre le rebelle ; Sellai, qui la commandait, fut massacré, et Zubehr, assez fort pour se moquer du gouvernement du Caire, l’effraya au point de se faire donner les titres de bey, puis de pacha. Se croyant sûr de l’impunité, il vint dans la capitale de l’Égypte en 1873 avec deux ou trois millions destinés à acheter l’amitié des courtisans d’ismaïl ; mais on prit son argent et on le retint prisonnier. Son fils Suleiman continua son œuvre, jusqu’au jour où Gordon l’écrasa avec ses partisans (1877). Lorsque ce dernier fut assiégé dans Khartoum en 1884-1885 et qu’il jugea la partie perdue, il surprit l’Europe en indiquant au khédive, comme le seul homme capable d’étouffer l’insurrection mahdiste, ce même Zubehr, dont à avait exterminé le fils et ruiné l’œuvre, ce scélérat qui avait à lui seul» fait plus d’ennuques qu’un roi de Ninive et plus de morts que le choléra i, ce> chacal à face humaine > dont les victimes se comptaient par centaines de milliers I Gordon jugeait que la seule influence capable de contrebalancer celle du mahdi était celle de Zubehr et il se disait que, puisque l’on était résolu à abandonner le Soudan, peu importait que le ■ trafic du bois d’ébène «recommençât quelques jours plus tôt. Ne pouvant empêcher le mal, il voulait du moins que ce mal servit à quelque chose. Zubehr fut remis en liberté.

ZUMBCSCH (Gaspard-Clément), sculpteur allenviud, né à Herz^brok (Westphalie) le 23 novembre 1830. Élève de Ihilbig, il visita l’Italie avec son maître et débuta en 1853 par un buste. Quatre ans plus tard, il fit un nouveau voyage en Italie. Parmi les œuvres qu’il exécuta peu après son retour nous citerons ; la statue de l’historien Othon de Fretsing et le buste du rot Louis II de Bavière. Il obtint ensuite au concours le prix pour son projet de monument du roi Maximilien de Bavière, qu’il exécuta danstl’avenue Maximilien à Munich (1875). Dans l’intervalle, M. Zuinbusch aveit été nommé professeur de sculpture à l’académie de Vienne (1873), et c’est là qu’il exécuta ses œuvres les plus marquantes : Monument de Beethoven, avec figures allégoriques ; statue du général Bumford pour Munich ; le Monument de la Victoire pour Augsbourg ; la statue de l’anatomiste Berz à Nuremberg ; les figures principales des opéras de Richard Wagner pour le roi Louis II de Bavière ; des bas-reliefs pour le tombeau du baron de Frauenhofer ; le monument funèbre de Schindler à Salzbourg ; puis les statues de B. Wagner, Liszt, Schœnlein (Biunberg), Moltke, Martius, Stremayr,

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Sophie Schrœder (cimetière de Munich) ; l’archiduc Charles-Étienne, l’empereur FrançoisJoseph, le monument] de Marie-Thérèse pour la Ringstrasse à Vienne ; le feld-maréchal Badetzky. — Son frère Jules Zumbusch, sculpteur aussi, est néàHerzebrok le 16 juillet 1832. Également élève de Halbig, il devint frère laïque au cloître des rédemptoristesd’Alt-Œtting ; mais il le quitta bientôt,

revint à Munich en 1866 et s’adonna au portrait.

  • ZUMPT (Auguste-Guillaume), archéologue

allemand, né à Kœnigsberg le 4 décembre 1815. — Il est mort à Berlin le 23 avril 1877. Aux œuvres de ce savant que nous avons déjà citées il faut ajouter les suivantes : l’An de naissance de Jésus-Christ (1889) ; la Procédure criminelle de la Bépublique romaine (1871) ; De Cxsaris die et anno nalali (1874J ; De Augusti die natali (1875) ; etc.

  • ZUNZ (Léopold), écrivain allemand, né à

Detniold le 10 août 1794. — Il est mort à Berlin le 17 mars 1886. Ses Œuvres complètes en trois volumes ont paru à Berlin de

1875 à 1876.

  • ZURCHEB (Frédéric), savant français, né

à Mulhouse en 1816. — Il est mort à Toulon le 17 avril 1890.

ZYLONITE s. f. Chim. Autre forme du mot

XTfLONITE.

  • ZYMASB S. f. — Encycl. Chim. Le nom

de zymase a été donné par Béchamp à tous les ferments solubles ou ferments non figurés. Les zymases sont des substances azotées, mais non sulfurées, qui ont une parenté assez étroite avec les albuminoïdes. Les zymases les mieux étudiées sont :

La diastase, qui se trouve dans les grains de céréales au moment de la germination, et qui transforme l’amidon en dextrine puis en glucose ; elle transforme aussi le sucre de canne ou saccharose en un mélange de glucose et de lévulose ;

La diastase salivaire ou ptyaline, qui a la même action que la précédente ;

La synaptase ou émulsine, qui, agissant sur l’amygdaline en présence de l’eau, la détruit en formant de la glucose, de l’essence d’amandes amères et de l’acide cyanhydrique ;

Lamyrosine de la graine de moutarde, qui, par hydratation, transforme le myronate de potasse en essence de inoutarde et bisulfate de potasse ;

La pectase, qui existe à l’état soluble dans la carotte et la betterave, à l’état insoluble dans les fruits acides, et dédouble la pectine en acides pectique et pectasique gélatineux ;

La pepsine, sécrétée par les glandes gastriques et qui transforme les matières albuminoïdes en peptones ;

La trypsine, sécrétée par le pancréas et qui a une action analogue à celle de la pepsine ;

La pancréatine, sécrétée également par le pancréas et qui dédouble les corps gras en acides gras et glycérine ;

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La diastase hépatique, qui transforme le glycogëne du foie en glucose.

ZYMOGBNE adj. et subst. (zi-mo-jè-nedu gr. zumê, ferment ; gennaein, engendrer). Physiol. Se dit d’une substance qui produit un ferment soluble, par une transformation spontanée.

ZYMOPROTÉlNE s. f. (zi-mo-pro-té-i-nedu gr. zumê, ferment ; et rad. protéine), Chim. Substance azotée unie dans le jus de raisin à une substance amylacée, l’amyle, et qui en se séparant de celle-ci donne naissance au globule de levure.

Zyte, roman de M. Hector Malot (1886, in-18). La petite Zyte est, comme on dit en argot de théâtre, une enfant de la balle. Fille d’un vieux comédien, Duchatellier, qui court les foires avec une troupe de cabotins, elle est montée sur les planches dès son plus jeune âge et elle a la chance de rencontrer dans la troupe un vieux comédien déchu, Lachapelle, qui a connu des temps meilleurs et qui garde encore les traditions du grand art. Ses talents naturels se développent ; elle a en elle l’étoffe d’une grande actrice et il ne lui manque que l’occasion de les mettre en évidence. Cette occasion sa présente. Trois jeunes gens la voient jouer à Noisy et sont frappés de son jeu et de sa diction ; ils en parlent à. un de leurs amis qui justement a une pièce à l’Odéon et qui recommande Zyte au directeur ; elle débute, et la pièce a, grâce à elle, un grand succès. Voilà la petite cabotine lancée et en passe de d«venir une étoile ; mais un roman d’actrice serait bien fcide s’il n’était assaisonné d’un peu d’amour. Zyte aime un des trois jeunes gens à qui elle doit d’avoir été découverte à Noisy, le jeune Chomontain, et celui-ci qui la trouve gentille en ferait volontiers sa maîtresse. Zyte a trop de noblesse de sentiments pour consentir à n’être que cela ; elle refuse, quoiqu’elle aima bien profondément Chamontain, et le père de celui-ci, après une énergique résistance, finit par consentir au mariage. Les deux époux vont-ils être parfaitement heureux ? pas du tout. Ce n’est pas qu’ils cessent de s’adorer, mais le père Chamontain n’a donné que son consentement

tout sec, et pas un sou ; le ménage vit modestement des appointements de Zyte, de là bien des ennuis, et cette situation de mari d’actrice finit par peser au jeune homme, que les préjugés rejettent du monde où il a toujours vécu ; il eu ressent une souffrance cruelle. Vienne la loi du divorce et il se laissera facilement persuader par son père de la nécessité d’y recourir ; il cède donc, malgré son amour pour la comédienne, qui, profondément blessée, jure de ne plus aimer jamais et se consacre tout entière à l’art. M. H.Malot a, dans ses romans, le mérite aujourd’hui assez rare de serrer de très près la réalité sans tomber dans les excès du naturalisme. Ses personnages sont vivants. Autour des deux principaux, il a groupé des physionomies originales, celles de Duchatellier et du vieil acteur Lachapelle, du viveur Bachollet, du duc de Faradan, qui sont aussi très finement étudiées.