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GAUL

mouth, la grand ours des cavernes, le renne orraient encore dans nos plaines et dans nos forêts ; puis 1 ère celtique et gauloise, presque complètement étrangère aux raffinements des arts et de la grande industrie. Tout ce qui s’élève au-dessus d’un certain niveau présente à cette époque le caractère d’importation étrangère. » À cette longue période qui s’étend jusqu’à l’entrée des Romains en Gaule ne se rattache aucun ensemble de monuments dans le sens étroit du mot, sauf les monuments funéraires mégalithiques, quelques vestiges de stations lacustres et un certain nombre de murs à’oppida gaulois. À la suite de la conquête romaine, une transformation sociale se produit, et M. Bertrand l’étudié ; puis il montre, à propos des bijoux mérovingiens, l’influence passagère exercée par le byzantinisme sur le caractère de notre art national.

L’intérêt de ces recherches, c’est la reconstitution de notre histoire sociologique poulles temps sur lesquels les documents écrits sont absolument muets, et, pour les temps plus rapprochés de nous, la révélation d’une foule de détails concernant la vie publique et privée de toutes les classes de la population, même les plus intimes. L’homme existait en Gaule dès l’époque quaternaire-, mais M. Alexandre Bertrand ne croit pas, pour son compte, à l’existence de l’homme tertiaire. ■ L’homme de l’époque des alluvions et des glaciers, dit-il, n’a point disparu en Gaule avec la période que caractérisent ces phénomènes. Nous le retrouvons à l’époque dite récente, après l’apaisement de ces grands mouvements diluviens, vivant une partie de l’année dans les cavernes. • M. Bertrand interroge ces premiers refugesde l’humanité et essaye de reconstituer, à l’aide des débris, le côté matériel de la vie de ces sauvages, qui furent nos ancêtres, et dont les mœurs ressemblaient beaucoup à celles des modernes Esquimaux. Viennent ensuite l’ère des monuments mégalithiques, l’introduction en Gaule des animaux domestiques et celle des métaux, la conquête belge et la conquête celtique, le rôle de l’élément aquitain, ensuite la conquête romaine et son influence sur le développement des communications, sur l’organisation des municipes, sur le régime fiscal et l’étude générale de la politique romaine en matière administrative, économique et religieuse. Enfin, M. Bertrand, à 1 aide des données archéologiques et des inscriptions, reconstitue avec une certaine habileté les mœurs des Germains qui envahirent la Gaule.

L’ouvrage de M. Bertrand est le premier qui ait vulgarisé les résultats de l’érudition sur nos origines nationales.

GAUL1ER (Alfred-Nicolas), publiciste et homme politique français, né à Paris le 10 novembre 1829. Fils d’un officier supérieur de cavalerie qui avait fait presque toutes les campagnes de la République et de l’Empire et avait été décoré à Iéna, il fut élevé au prytanée militaire de La Flèche et entra à l’École de Saint-Cyr. Au lendemain duDeux-Décembre, ilfut un desraresofnciers, le seul de la garnison de Paris, qui osèrent signer de leur nom un vote négatif, ce qui l’obligea, peu de temps après, à donner sa démission. Il entra alors dans le journalisme et collabora à diverses feuilles d’opposition, telles que l’« Intérêt public •, où l’un de ses articles lui valut les rigueurs de la police correctionnelle, présidée par le célèbre Delesvuux. Il a, depuis, été l’un des principaux rédacteurs de l’« Electeur • et du à Temps p. Pendant la Commune, il fonda la Politique, organe de la Ligue des droits de Paris, qui, successivement supprimée par la Commune et par le gouvernement de Versailles, reçut les coups des deux partis. Rédacteur du « Rappel • pendant de longues années, il a aussi collaboré quelque |temps à la ■ République française ■. Il a été élu député de Paris, le 2 mai 1886, par 146.060 voix, contre 100.820 données à son principal adversaire, M. Roche, de 1’« Intransigeant ». Au cours de la campagne électorale, ce dernier journal, ainsi que le ■ Cri du Peuple », avait accusé M. Gaulier d’avoir été rayé d«s cadres de l’armée pour fautes contre l’honneur. M. Gaulier se justifia pleinement dans la séance de la Chambre du 7 juin 1886, où son élection fut validée.

, GAULLE (Julien-Philippe dk), littérateur français, né à Paris en 1801. — Il est mort le 13 août 1883. Outre les ouvrages déjà cités, on connaît de lui une étude sur YUistaria Britonum verificata, dans le tome XXII de l’« Histoire littéraire de la France ».

Gaulois (lb), journal quotidien politique et littéraire, fondé à Paris, en 1867, par MM. H. de Pèno et Edmond Tarbé. Il resta peu après la propriété exclusive de ce dernier. Le journal fut, dans le principe, un des organes de l’opposition libérale et modérée à l’Empire ; il avait alors pour rédacteurs habituels : About, Assollant, Sarcey, H. Pessard, Jules Richard, etc. Mais il passa ensuite à l’opinion bonapartiste pure. Puis, le Gaulois fut acheté par une société composée de républicains pour en faire un organe de la politique du centre gauche, sous la direction de M. Jules Simon ; mais cette combinaison dura peu et le journal devint, en 1882, la propriété d’un groupe de conservateurs monarchistes, qui en confièrent la direction à M. Arthur Meyer, et achetèrent successive GAUT

ment le « Clairon » et le « Paris-Journal ■. Le Gaulois devint, par suite de ces annexions, un organe important de l’opinion monarchiste. A la mort du comte de Chambord, il fut le pr°mier à saluer Philippe VII comme roi de France, et, depuis, il est resté le champion le plus bruyant du comte de Paris. Lors des élections législatives de 1885, notamment, dont les premiers résultats connus semblaient donner la majorité aux adversaires de la République, le Gaulois se livra à des provocations qui faillirent amener une émeute. En 1888, il applaudit chaleureusement à la campagne entreprise par la général Boulanger, comme

devant amener à brève échéance la chute de la République et le rétablissement de la monarchie. Pendant longtemps ce journal eut pour rédacteur en chef M. Henri de Pêne, qui mourut en 1887 et fut remplacé par M. Cornély. Parmi ses autres rédacteurs, nous citerons MM. Lorin, Desmoulins, Albert Delpit, Blavet, Guy de Maupassant, Octave Mirbeau, etc. En 1887, le Gaulois a fondé, à titre de supplément hebdomadaire, le GauloisSport, spécialement consacré à tout ce qui constitue les distractions des gens du monde. "GAULTHÉRIE s. f.—Bot. Plante dicotylédone, de la famille des Erycacées, dont l’espèce type est le gaultheria procumbens, petit arbrisseau du Canada et des États-Unis, appelé vulgairement thé de montagne ou du Canada. On en retire l’essence de wintergreen, huile essentielle employée dans la parfumerie et la pharmacie américaines pour aromatiser les onguents et les sirops.

" GAULTH1ER DE KUMILLY (Louis-Madeleine-CIair-Hippolyte), homme politique

français, né à Paris le 8 décembre 1792. — Il est mort à Passy le 6 décembre 1884.

    • GAULTIER DE CLAUBRY (Henri-François),

chimiste français, né à Paris en 1792.-11 est mort dans cette ville le 4 juillet 1878.

    • GADME (Jean-Joseph), théologien et

écrivain français, né à Fuans (Doubs)en 1802.

— Il est mort le 19 novembre 1879. Outre les ouvrages déjà cités, on a de ce prélat romain : Histoire des catacombes de Rome (1876, in-18) ; Biographies évangéliques (1880-1884, 10 vol, in-12), et nombre d’opuscules de polémique politico- religieuse.

GAUTELLE s. f. (gô-tè-le). Alim. Conserve alimentaire à base de purée de pois.

— Encycl. Les gautelles, Erbstwurst des Allemands, sont des enveloppes de parchemin roulées en cylindres, renfermant un mélange soigneusement trituré et pressé de farine de pois bien cuite, de graisse, de viande hachée et d’assaisonnements. On obtient une purée nutritive en délayant cette préparation dans l’eau bouillante (50 à 60 grammes par portion) ; elle contient 20 pour 100 d’albumine soluble et 5,2 pour 100 d’azote.

GAUTHERIN (Jean), statuaire français, né à Ouroux (Nièvre) le 28 décembre 1840. Fils de laboureurs, il commença par garder les moutons et pousser la charrue. Son père étant venu s’établir à Paris, il reçut quelque instruction chez les frères de la doctrine chrétienne, apprit un peu à dessiner et fut placé quelque temps après chez un sculpteur sur bois du faubourg Saint-Antoine. C’est là que son goût se développa, et, en 1862, il entra dans l’atelier du statuaire Guinery, où ses progrès furent rapides. Au Salon de 1867, il exposait un Portrait d’homme, médaillon en plâtre ; son véritable début fut néanmoins un Narcisse au bain, plâtre (1858), qui parut avec un buste en marbre de son professeur. Il exposa ensuite : Portrait d’enfant, terre cuite (1869) ; Saint Sébastien, plâtre (1870), réexposé eu marbre au Salon de 1876 ; divers bustes en terre cuite, aux Salons de 1872 et de 1873, en même temps qu’il exécutait de beaux travaux de sculpture pour la cathédrale de Nevers ; la Clef des champs, statue en plâtre (1874) ; Clotilae de Survilte, groupe en plâtre d’un agencement gracieux (1877) ; le Paradis perdu, l’Industrie (1878) ; un Buste de la République (1879) ; l’Industrie des tissus, statue eu pierre, au palais du Trocmléio ; le Traçait, statue en bronze (1S84). Eu 1SS3, il exposa un Portrait de jeune homme, buste ; Albanais ; Portrait de Pierre d’Echerac, buste en bronze ; en 1886, un buste en marbre et Marguerite, plâtre ; en 1887, l’Inspiration, statua en marbre, et un buste de M. Martinet ; en 1888, deux bustes en plâtre ; en 1889, l’Impératrice de Russie, statue en marbre. Il a de plus exécuté la statue de Diderot, bronze, érigée près de Saint-Gennain-des-Prés, à Paris (1884) ; l’écusson du théâtre de Monte-Carlo-, la Ville de Paris, statue en pierre (façade de l’Hôtel de ville) et deux autres statues en pierre (salle Saint-Jean) ; quatre grandes statues de bronze pour le palais du marquis Alinares, à Madrid ; des bas - reliefs : un Amour, une Orgie, une Chasse, pour le richissime Américain W.-K. Vanderbilt, etc. M. J. Gautherin a obtenu des médailles aux Salons de 1868, 1870, 1873 et à l’Exposition universelle de 1878 ; il a été décoré de la Lésion d’honneur en 1878. Son beau groupe du Paradis perdu a été acheté par la Ville de Paris pour être exécuté en marbre ; c’est, avec sa Clotild» de Surcille, une des œuvres les plus achevées du maître.


  • GAUTIER (Théophile), poète et littérateur français, né à Tarbes (Hautes-Pyrénées) le

31 août 1811, mort à Neuilly (Seine) le 23 octobre 1872. — Théophile Gautier n’a laissé aucun ouvrage inédit, sauf l’Histoire du romantisme, qu’il était en train d’achever, et dont nous avons parlé (v. histoire du romantisme, au tome XIII du Grand Dictionnaire). On a toute fois publié de lui divers nouveaux recueils, formés d’articles anciennement parus dans les journaux et qui n’avaient jamais été réunis : l’Orient (1877, 2 vol. IN-12), série d’impressions de voyage ; Fusains et Eaux-fortes, articles de critique littéraire et artistique (1880, in-12) ; Tableaux à la plume (1880, in-12) ; les Vacances du lundi, tableaux de montagnes (1881, in-12) ; Guide de l’amateur au musée du Louvre, suivi de : la Vie et les œuvres de quelques peintres (1882, in-12) ; Souvenirs de théâtre, d’art et de critique(1883, in-12).

Sa bibliographie a été faite avec beaucoup de patience et de soin par M. Spœlberch de Lovenjoul : Histoire des œuvres de Théophile Gautier (Paris, 1887, 2 vol. in-8o). Il n’a pas fallu moins de deux gros volumes pour donner une notice succincte de tout ce qu’avait fait imprimer le rare écrivain, dont la devise était celle d’Apelle : Nulla dies sine linea. M. de Lovenjoul a tout recueilli, tout annoté, même les moindres articles insérés dans les journaux, et l’on peut dire que rien ne lui a échappé de ce que Théophile Gautier a écrit depuis le premier jour où il prit la plume. Il a en outre collationné toutes les éditions originales qu’il décrit, et un grand nombre de manuscrits de l’auteur. Rarement scholiaste a été plus zélé. « Peu de personnes, a dit M. Émile Bergerat, soupçonnent l’étendue de l’œuvre de Théophile Gautier. La partie critique, réunie en livres, dépasserait certainement en nombre la collection des Lundis de Sainte-Beuve, et je ne parle que de la critique littéraire dramatique ou bibliographique. Quant à la critique artistique proprement dite, Salons, Musées, Expositions en France et en Europe, j’estime qu’elle irait au double. La somme des romans, poésies, contes, nouvelles, voyages, pièces de théâtre et œuvres d’imagination équivaut à peu près à l’œuvre de Balzac. Si l’on voulait éditer complètement Théophile Gautier, on ne s’en tirerait pas à moins de trois cents volumes ; il a donné lui-même ce chiffre effrayant. Voilà pourquoi, ajoutait-il tristement, je passe pour un paresseux ! Aussi, quand je me présente à l’Académie, on me demande : Qu’est-ce que vous avez fait ? » À défaut de cette publication des œuvres complètes, qui serait à souhaiter, mais que peut-être aucun éditeur n’entreprendra, l’ouvrage de M. Lovenjoul donne une idée exacte du labeur quotidien de Théophile Gautier, de celui que Baudelaire, dans sa dédicace de ses Fleurs du mal, appelait le « poète impeccable, le parfait magicien Ès lettres françaises », et qui, en prose comme en vers, a été un incomparable styliste.

Gautier (THÉOPHILE), entretiens, souvenirs et correspondance, par M. Émile Bergerat (1879, in-18). Ce volume est des plus précieux pour les admirateurs du grand écrivain ; outre les détails les plus intimes, qu’il donne sur ses dernières années, sa maladie et sa mort, on y trouve reproduits tous ses derniers entretiens, alors que, ne pouvant plus écrire, il se plaisait encore à causer et émaillait sa conversation de ces paradoxes dans lesquels il excellait. « Dans les derniers temps de sa vie, dit M. Bergerat, lorsque les médecins lui eurent interdit tout travail et jusqu’à la lecture, Théophile Gautier résolut d’entreprendre avec moi une série d’entretiens à la façon d’Eckermann avec Goethe. Cette idée lui souriait autant qu’elle m’enthousiasmait, et certainement elle aurait donné de grands résultats si quelques accidents, tels que la perte momentanée des mots et des hallucinations causées par la puissance vénéneuse des remèdes, ne l’eussent effrayé au point qu’il ne voulait même plus causer. Ces défaillances, cependant, ne furent que rares et passagères. Mais quand la maladie reprit son cours régulier, simple et lent, le coup était porté, et c’est à peine si quelquefois, quand la journée était belle, j’obtenais que le poète sortît de sa somnolence désespérée et vînt avec moi, sur le pas de sa porte, converser des choses qu’il aimait. Les premiers mots étaient alors les plus difficiles à lui arracher ; mais, si l’on était parvenu à les lui faire dire, on s’apercevait bien vite que jamais cet esprit n’avait été plus grand, plus ouvert à tous les spectacles, plus fertile en idées, plus en possession de son art, et l’on demeurait ébloui comme au sortir d’une mine de pierreries. » Au lieu d’entretiens suivis, ayant un but dogmatique et déterminé, on n’a donc dans ce volume que des fragments, des fantaisies amenées par le hasard de la conversation, et cependant le poète, le critique, le styliste s’y peignent à tour de rôle avec une grande vérité. Ce sont, pour la plupart, des paradoxes pleins d’esprit, qui montrent qu’en effet le maître n’avait rien perdu de sa verve étincelante. À noter les pages consacrées à l’Académie, à la musique, à ses projets de refaire la Phèdre de Racine, à ses relations avec H. Rochefort, qui était venu lui soumettre un projet de scénario tiré de Jettatura, aux cafés, à qui Théophile Gautier attribuait tout le gâchis politique, à ses relations avec la princesse Mathilde, dans le salon de laquelle il était un des causeurs les plus brillants, ce qui n’a guère avancé sa fortune, car Théophile Gautier fut un bonapartiste qui ne coûta jamais rien à l’Empire et qui n’en obtint jamais rien. M. Bergerat a complété son livre en y insérant de très curieux projets de ballets : le Preneur de rats, le Roi des Aulnes, les Trois Oranges, dont le poète avait jeté sur le papier les linéaments principaux, des fragments malheureusement trop peu nombreux de correspondance et un certain nombre de pièces de vers inédites, entre autres la fameuse pièce sur les Vénus du Titien, que le poète a retranchée de Émaux et Camées, et c’est dommage, car elle est, comme le dit M. Bergerat, « le chef-d’œuvre du maître et l’un des plus beaux morceaux de la langue française ». On lira aussi avec intérêt, dans ce volume, le chapitre consacré à Théophile Gautier peintre, contenant le catalogue de ses essais, avant qu’il quittât décidément le pinceau et le crayon pour la plume.


    • GAUTIER (Jean-François-Eugêne), compositeur

français, né à Vaugirard, près de Paris, en 1822. — Il est mort le 1er avril 1878.


. GAUTIER (Judith), femme de lettres française, fille de Théophile Gautier, née à Paris en 1850. — Après Lucienne (1877, in-12), elle a publié les Cruautés de l’Amour (1879, in-12) ; les Peuples étranges (1879, in-12) ; Isoline et la Fleur-serpent (1882, in-12) ; Richard Wagner et son œuvre poétique (1882, in-16) ; l’Usurpateur (1883, 2 vol. in-12) ; la Femme de Putiphar (1884, in-12) ; Poèmes de la libellule, traduits du japonais (1885, in-4o) ; Iseult (1885, in-12) ; Iskender, histoire persane (1886, in-18) ; la Conquête du paradis (1887, in-18) ; la Sœur du Soleil (1887, in-18). Mme Judith Gautier a, de plus, fait représenter avec un grand succès la Marchande de sourires, dramne en cinq actes, traduit du japonais (Odéon, 12 mai 1888). C’est dans l’extrême Orient, de préférence au Japon et à la Chine, que Mme Judith Gautier va la plupart du temps chercher ses inspirations, et elle a montré, dans ses romans exotiques comme au théâtre, les plus séduisantes qualités. « Elle réussit, a dit M. Francisque Sarcey, à faire sentir dans son style la préciosité de cette littérature vieillie et raffinée. Elle parle sans efforts une langue imagée où éclatent les couleurs de l’Orient ; elle en a surpris le secret au foyer de famille, en écoutant causer son illustre père et aussi en traduisant pour son propre compte tant de récits empruntés aux romanciers et aux poètes de la Chine. Sa langue, qui est parfois un peu molle, est singulièrement rythmique. La phrase se déroule presque toujours avec une harmonie charmante ; c’est de la prose merveilleusement cadencée. »


. GAUTIER (Amand-Désiré), peintre français, né à Lille le 19 juin 1825. — Il a obtenu une médaille de 2a classe en 1882. Aux œuvres antérieures de cet artiste sont venues s’ajoutur, en même temps que des portraits, des compositions du genre familier : le Réfectoire ; la Raie (1879) ; la République ; portrait de M H» Beaugrand, de l’Opéra (1879) ; la Répétition au couvent (1880) ; la Pêche à l’épervier ; la Lessive au couvent (1881) ; l’Indolence (1882) ; portrait de M. de Vuillefroy (1883) ; Pointer français ; Un élève en médecine (1884) ; portrait d’Armand Silvestre ; portrait de Musette (1885) ; portrait de Mon chien ; Un dessert (1886) ; le Choléra-morbus ; le Monastère (1887) ; Œufs sur le plat ; Regrets (1888).

"GAUTIER (Emile-Théodore-Léon), littérateur et paléographe français, né au Havre en 1832. — Il a été élu membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres le 18 février 1887. Ses récents écrits, comme ses premiers ouvrages, se divisent en deux groupes bien distincts : des œuvres de polémique religieuse, Lettres d’un catholique, 2» série (1878, in-12) et Vingt nouveaux portraits (1878, in-12), et des œuvres d’érudition et de critique littéraire, les Epopées françaises, étude refondue et très augmentée au regard de la première édition, qui date de 1868 (1878-1882, 4 vol. in-8D) ; la Chevalerie (1884, in-4o), tableau d’histoire, couronné par l’Académie française ; Histoire de la poésie liturgique au moyen âge (1887 t. 1er, in-8"). De M. Gautier polémiste nous ne dirons rien ; mais M. Gautier paléographe est un remarquable érudit.

GAUTIER (E.-J.-Armand), médecin et chimiste français, né à Narbonne en 1837.-Professeur de chimie organique et médicale

à la Faculté de médecine de Paris, il a été élu membre de l’Académie de médecine en mars 1879. Ses recherches sur les Alcaloïdes dérivés de la destruction bactérienne ou physiologique des tissus animaux (mémoire lu a l’Académie de médecine en 1882) ont révélé un fait très important à connaître : les propriétés toxiques des diverses ptomaïnes ou des alcaloïdes putréfactifs. En 1884, il a obtenu la synthèse de la xanthine. On lui doit, en outre, des études sur les aliments adultérés par les fraudes commerciales : De la coloration artificielle des vins (1876, in-8o) ; la Sophistication des vins (1877, in-12) ; le Cuivre et le plomb dans l’alimentation et l’industrie (1883, in-12).

GAUTIER (Emile-Jean-Marie), publiciste fronçais, né à Rennes en 1853. Après de brillantes études au lycée de sa ville natale, il vint à Paris en 1872, suivit les cours de la Faculté de droit et se fit recevoir docteur en

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