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Nièvre à l’Assemblée nationale ; il ne se r «  présenta pas a la Constituante, et se contenta d’être pendant plusieurs années encore membre du conseil général de la Nièvre. En 1871, il devint le secrétaire particulier de Thiers, qui l’appréciait singulièrement et le nomma, la même année, préfet de la Haute-Marne ; après le 24 mai, il suivit Thiers dans sa retraite. Le ministère de Marcère lui offrit la préfecture de la Meuse ; il l’accepta, mais donna sa démission peu de temps après avoir été nommé.

Dans les loisirs que lui laissa la vie publique, M. Grangier de La Marinière se fit collectionneur. Il avait eu de bonne heure la passion des livres et des manuscrits et parvint à réunir une très belle collection d’autographes et de documents historiques, qui passèrent aux enchères après sa mort, en juin 1883. Le dossier capital était une réunion de documents sur le Nivernais depuis le sue siècle jusqu’à nos jours ; il y avait aussi de nombreuses lettres des membres de la maison de Gonzague, qui possédait le duché de Nevers, entre autres de Marie-Louise de Gonzague, reine de Pologne, et d’Anne, sa sœur, la princesse palatine dont Bossuet prononça l’oraison funèbre. M. Grangier de La Marinière avait commencé, à l’aide de ces documents, à écrire la vie de ces deux princesses, mais son travail est resté inachevé. Il possédait également les papiers de Ménage et une grande partie de ceux des maisons de Bouillpn et de Lamoignon, du marquis et du comte de Langeron, généraux bous Louis XV, du comte d’Hoym, le célèbre amateur, etc. Il avait aussi rassemblé une magnifique série de portraits au crayon des principaux personnages du xvie siècle, dessinés par un élève de Clouet.


  • GRAN1ER (Jeanne), actrice française,

née en 1852.— Parisienne avant tout, elle brilla au premier rang de nos divas par sa bonne humeur, son air mutin, son sourire aimable, et son jeu fin et délicat. Elle chante, joue et danse avec une ardeur juvénile qui ne se dément jamais. Elle interpréta, aux Galeries-Saint-Hubert, à Bruxelles, et au théâtre

de la Renaissance, à Paris:la Jolie Persane, la Petite Demoiselle (1879); les Voltigeurs de la 32e (isso), et Janot (1881). Bile fit une courte apparition au Gymnase, empruntant au répertoire de Déjazet deux des plus grands succès de l’inimitable comédienne: les Première* Armes de Richelieu et Indiana et Cltarlemagne. Elle en persévéra point dans cette voie, qui la faisait imitatrice au lieu d’être originale. Elle retourna au théâtre de la Renaissance, où elle se fit applaudir dans Ninetta (1882); Madame le Diable, la Belle-Lurette et Fanfreluche (1883). Après avoir fait une tournée en province, elle entra aux Variétés et y créa Mam’selte Gavroche (1885), un rôle fait pour ainsi dire à sa mesure. Elle passa ensuite aux Bouffes-Parisiens et parut sous le double travestissement de Jacquet et de Jacquette dans la Béarnaise. Engagée à la Galté, en 1886, elle fit la fortune de la Cigale et la Fourmi, dont elle rendit populaires plusieurs chansons. De retour d’un voyage en Espagne avec Vanthier, elle alla créer aux Nouveautés, en 1887, Rose des Saturnales, dont elle retarda ta ihute. Elle s’est fait, depuis, applaudir aux Variétés dans Boulotte de Barbe— Bleue, et à l’Eden-Théâtre dans Clairette de la Fille de Madame Angot (1888). Elle a repris, en dernier lieu, sur cette même scène, le Petit Duc, où elle a enlevé l’air des Œufs, au second acte, avec une verve vraiment entraînante.


  • GRANIER DE CASSAGNAC (Bernard-Adolphe), publiciste et homme politique français, é à Averon-Bergelle (Gers) le 11 août 1808.

— Il est mort au château de Couloumé (Gers), le 30 janvier 1880. En 1879, il prit la parole contre la création des écoles normales départementales d’institutrices et fit des méthodes d’éducation des pères jésuites un éloge enthousiaste. Les deux derniers ouvrages publiés par lui sont : le Secret du chevalier de Médiane (1877, in-12), et Souvenirs du second Empire (1879-1882, 3 vol. in-12). Ces Souvenirs ne sont qu’un résumé historique et très partial de la période qui s’étend de 1830 à 1871, de la présidence et du coup d’État de décembre à la Commune.


  • GRANIER DE CASSAGNAC (Paul-Adolphe-Marie-Prosper), publiciste et homme politique français, fils du précédent, né à Paris

le 2 décembre 1843. — Après la mort du prince impérial (1879), des divisions éclatèrent entre les membres du parti bonapartiste. Le 9 janvier 1880, des messes ayant été célébrées à Saint-Augustin et à Saint-Philippe-du-Roule pour le repos de l’âme de Napoléon III, le prince Napoléon ne fut l’objet d’aucune ovation, tandis que M. de Cassagnac était acclamé par deux ou trois cents personnes. Une polémique s’ensuivit entre le journal « l’Ordre », organe officiel du prince, et le « Pays », organe de M. de Cassagnac. Celui-ci, qualifié par ses adversaires d’ « individualité sans autorité », répliqua par un article où il disait entre autres choses : « Allons ! allons ! le moment est triste et dur, quand les valets relèvent la tête et frappent du plumeau ceux dont ils jalousent l’influence et envient la réputation intacte… Vous êtes dans ce journal des inconnus ou des banquistes, des nullités sans action sur un parti que vous avez ruiné, et sur lequel vous vous appliquez avec la rapacité entêtée des insectes sous-cutanés. » Cette polémique fut l’origine de la scission qui ne tarda pas à se produire entre le prince Napoléon et son fils, le prince Victor.

Lorsque le gouvernement eut demandé à la Chambre l’amnistie pour les condamnés de la Commune et pour les délits politiques commis jusqu’au dépôt de son projet (19 juin 1880), M. de Cassagnac critiqua avec beaucoup de finesse l’argumentation du gouvernement, mais déclara qu’il voterait l’amnistie. Il accusa Gambetta, dont le discours enleva quelques instants après le vote de la Chambre, d’être à lui seul le gouvernement de la France et d’exercer un pouvoir occulte sans responsabilité.

Aux élections du 21 août 1881, M. de Cassagnac ne se représenta pas dans l’arrondissement de Condom, où il fit élire son ami M. Daynaud, mais dans celui de Mirande. « Candidat de la haine contre la république », il fut nommé député par 11.034 voix contre 8,811 données au candidat républicain, M. Lannes de Montebello.

À la suile de l’arrestation du prince Napoléon, en janvier 1883, diverses propositions furent déposées tendant à l’expulsion des membres des familles royales, et à leur radiation des cadres de l’armée. M. de Cassagnac déposa un amendement aux termes duquel les membres desdites familles n’auraient pas été déclarés incapables de remplir un emploi militaire. Rappelant que le ministre de la Guerre avait représenté l’armée française comme étant l’armée de la République, « Il serait peut-être temps, s’écria-t-il, d’en finir avec une affirmation qui est blessante pour la moitié de la France. » Le 24 février 1883, le cabinet Ferry, à peine constitué, fut interpellé par M. Jolibois et le prince de Léon sur les mesures qu’il comptait prendre à l’égard des princes officiers. M. de Cassagnac prit, cette fois encore, la parole pour soutenir cette thèse que les droits de tous les officiers de l’armée française étaient compromis par l’application aux princes d’Orléans de la loi de 1834. La Chambre lui donna tort, et approuva la déclaration du général Thibaudin. Le 10 juillet suivant, MM. Granet et Delafosse interpellèrent respectivement le gouvernement sur les affaires du Tonkin. Cette séance orageuse se termina par une scène d’une violence extrême, provoquée par M. de Cassagnac, qui traita M. Jules Ferry de «  dernier des misérables et de dernier des lâches », après avoir accusé le gouvernement de honteux tripotages. Le président, M. Brisson, proposa immédiatement contre M. de Cassagnac la censure avec exclusion temporaire.

En 1884, M. de Cassagnac amena la scission célèbre entre le prince Napoléon, dont il était depuis longtemps l’adversaire déclaré, et son fils, le prince Victor. À partir de ce moment, il cribla de sarcasmes les bonapartistes non ralliés au prince Victor. Aux élections législatives de 1885, M. de Cassagnac préconisa la concentration des candidatures réactionnaires, et se présenta à la fois dans le Gers, dans l’Aude et dans la Seine. Il obtint un nombre respectable de voix dans l’Aude et dans la Seine, et fut élu dans le Gers par 45.843 voix sur 73.001 votants. Sa situation de chef du parti de l’Appel au peuple se trouva consolidée ; mais bientôt une coterie se forma autour du jeune prince Victor, coterie de jaloux et d’envieux, qui indisposèrent le prince contre celui qui l’avait inventé et qui seul pouvait l’aider du concours de sa puissante popularité dans le parti impérialiste. Froissé et blessé de ce qu’il considérait comme une ingratitude, M. Paul de Cassagnac se retira sous sa tente, gardant ses vieilles opinions plébiscitaires, mais se détachant de toute question dynastique et de toute personne princière.

Obligé par les amis du prince Jérôme à quitter le « Pays », devenu la propriété de M. de Loqueyssie, jérômiste militant, il fonda, le 25 février 1886, l’Autorité, qui obtint un succès considérable et dont le tirage dépasse cent mille. Grâce à ce journal à un sou, populaire et batailleur, où il est tout à fait chez lui, il est arrivé à exercer une action sérieuse sur le parti conservateur et catholique.

Au mois de juillet 1886, M. Paul de Cassagnac fit à Armentières une conférence politique qui fut l’occasion d’une bagarre violente ; il rappela les élections du 4 octobre 1885, le nombre des sièges gagnés par les conservateurs, l’approche de l’heure où la France serait sauvée par les princes ; il déclara que toutes ses préférences étaient pour l’Empire, mais qu’il aimait mieux n’importe quel souverain que la ruine de la patrie. Depuis déjà quelque temps M. de Cassagnac avait préconisé dans son journal cette théorie du « n’importequisme » ou « solutionnisme », et, s’il condamnait la loi d’expulsion du 22 juin, il s’en applaudissait sous certains rapports. « Dans le pays qui se lasse et se dégoûte de la République, on se lamentait de n’avoir que des princes en porcelaine de Saxe, élégants, plaisants à voir, mais qui se tenaient sous vitrine, de peur qu’on ne les cassât en s’en servant. Leurs serviteurs jaloux les époussetaient soigneusement tous les soirs et nous ne soulevions contre nous que cette opposition soignée et léchée, opposition d’opéra-comique, rappelant les mâles revanches dynastiques juste autant que les bergers de Trianon rappelaient les rudes mœurs pastorales. Et voilà qu’aujourd’hui, grâce à vous, républicains, les sombres nuages qui nous cachaient l’horizon sont dissipés soudain… Républicains imbéciles, merci ! » Peu de temps après, M. de Cassagnac donna sa démission de président des comités impérialistes de la Seine, tenant à conserver entière son indépendance et à servir à son gré les intérêts de l’alliance conservatrice. À quelqu’un qui lui demandait exactement son opinion, il répondit : « Être bonapartiste, c’est être exclusivement attaché aux personnes, et ce n’est pas mon cas. Être impérialiste, c’est être au contraire partisan d’un système nettement défini, c’est être attaché aux idées. Et j’en suis là depuis longtemps, depuis la mort Du prince impérial. Un Bonaparte ne donne pas toujours l’Empire, témoin le prince Napoléon. Et on peut obtenir l’Empire, à l’extrême rigueur, d’un autre que d’un Bonaparte. » En février 1888, il reprocha amèrement au prince Napoléon d’avoir fait entrer son fils cadet dans l’armée italienne. « Un Napoléon, dit-il, peut-il demeurer plus longtemps dans les rangs d’une armée qui s’organise contre la France, qui est à la solde de l’Allemagne et qu’un traité place à notre frontière pour la menacer et au besoin pour l’envahir ? »

Dans la séance du 19 mars 1888, M. de Cassagnac interpella le gouvernement sur la mise en non-activité du général Boulanger; il soutint que les faits allégués par le ministre de la Guerre n’étaient que des peccadilles, que la révocation du général n’était nullement justifiée et qu’on l’avait sacrifié à l’Allemagne. S’expliquant sur les menées boulangistes, quelques semaines plus tard, il donna la raison décisive qui, selon lui, déterminerait les conservateurs à voter pour le général. Cette raison se résume en ceci: après ce que nous avons, il ne peut rien arriver de pire.

D’une indépendance fière et jalouse, d’une rare audace, maniant avec habileté la plume et la parole, d’une violence souvent calculée pour influencer plus sûrement l’opinion publique, M. Paul de Cassagnac joue dans la presse et au Parlement un des premiers rôles, et un des plus en évidence. Ses amis politiques sont obligés de compter avec lui; ses adversaires le redoutent à cause de son indomptable énergie, et ceux qui l’ont vu de près l’estiment, pour la franchise et le désintéressement de son caractère. De son mariage avec une Alsacienne d’un esprit distingué, il a eu deux fils.

En dehors de ses articles de journaux, M, Paul de Cassagnac a publié:Empire et royauté (1873, iN-8°) ; le Mémorial de Chiselhurst (1873) ; l'Aigle, almanach (1875, in-16) ; Histoire populaire de Napoléon III (1874-1875), en collaboration avec son père; Bataille électorale (1875, in-32).


GRANITÉ s. m. (gra-ni-té — rad. granit). Sorte d’étoffe de laine à gros grain.


GRANOVSKI (Timothée-Nicolaévitch), historien russe, né en 1813, mort en 1855. Ses cours d’histoire à l’université de Moscou, pendant les dernières années du règne de Nicolas Ier, exercèrent une grande influence sur la société russe, et la préparèrent à accepter les réformes qu’Alexandre II devait bientôt accomplir. Granovski était un des plus zélés partisans desZapudniki (amis de l’Occident), adversaires des Slavophiles, avec lesquels ils ont toujours été en lutte. Ses travaux historiques ont paru d’abord dans des revues à Saint-Pétersbourg et à Moscou. Ils ont élé réunis en 2 volumes, publiés à Moscou en 1856, avec une préface dans laquelle l’historien Ivoudriavtzev raconte la vie de Granovski.

  • GUANT (Francis), peintre anglais, né à

Édimbourg en 1803. — Il est mort dans sa résidence de Melton-Mowbray (Grande-Bretagne) le 5 octobre 1878. Il continua à exposer, jusqu’en 1873 des portraits et des scènes de chasse qui réussirent à plaire, grâce à la manière brillante, large, un peu heurtée, ainsi qu’à la couleur lumineuse, dont les tons argentés sont empruntés à Reynolds. On a beaucoup rappelé, lors de la mort de Grant, le jugement suivant porté sur l’artiste par Théophile Gautier en 1855 : • G. Jadin, Eugène. Lami, Alfred de Dreux savent, pour l’avoir essuyé, combien il est difficile de concilier les exigences de la fashion avec celles de la peinture et plus que personne ils admireront M. Grant, qui s’est si bien tiré de ces chapeaux de soie, de ces frocs rouges, île ces cravates h nœud, de ces bottes à revers, de ces chevaux entraînés, de ces chiens de race, sans leur rien ôter de leur cachet inoderneetde leur distinction aristocratique, de leur personnalité anglaise, tout en faisant un tableau d’une harmonie charmante, d’une touch « libre et légère, qui pourrait figurer avec honneur dans un musée parmi les tableaux des maîtres. •

    • GRANT (Ulysse-Simpson), général et président

des États-Unis d’Amérique, né à Point-Pleasant (Ohio) le 27 avril 1882. — Il est >"ori à Mac-Gregor, près de Saratoga (États-Unis) le 23 juillet 1885. Le SI septembre 1879, . Grant débarqua à SuD-Francisco, venant du Japon, après un voyage de deux ans en Europe et autour du monde, et il reçut à son arrivée les ovations les plus enthousiastes. Les batteries des navires de guerre tirèrentdes salves d’artillerie en son honneur, les

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autorités l’escortèrent solennellement à son hôtel, entre deux rangs de curieux et de maisons pavoisées. Le 16 décembre, un accueil pins enthousiaste encore l’attendait à Philadelphie. C’est que l’année suivante, au mois de novembre, devait avoir lieu l’élection présidentielle: les compatriotes de Grant tenaient & manifester en faveur d’un candidat probable. L’heureux soldat de 1865 reparut donc un moment au premier rang des personnages politiques américains, et l’on crut que la comité républicain qui devait se réunira Chicago le 3 juin pour nommer ses candidats ne manquerait pas de proposer la réélection du vainqueur de Wicksburgetde Richmond. Grant, durant sa première présidence, avait perdu beaucoup de sa popularité, mais il avait accumulé dans ses voyages des trésors d’expérience; il avait servi de négociateur officieux entre la Chine et le Japon dans un différend relatif aux lies Loutchou, enfin, il s’était posé en champion convaincu de la doctrine de Monroe, en combattant tout projet de percement de l’isthme de Panama qui ne se ferait pas exclusivement sous l’égide des États-Unis. Mais à la Convention républicaine de Chicago, contrairement à l’attente générale, Grant n’obtint au premier tour de scrutin que 305 voix, alors que les autres concurrents en réunissaient 450. Au bout de 36 tours de scrutin, les • antigrantistes • s’entendirent sur le nom du générai Garfield, qui obtint 399 voix et rallia la majorité des suffrages. Grant, après cet échec, s’occupa de commerce et d affaires financières, car il avait jusqu’ici vécu d’une pension que lui faisaient ses admirateurs et ses amis. Au mois de mai 1884, la maison Grant, Ward et C° fut déclarée en faillite. Ses partisans cherchèrent à lui • faire un sort ». Lorsqu’il avait été élu président, il avait dû, avant d’entrer en fonctions, donner sa démission de général, la constitution interdisant absolument toute espèce de cumul. Dès lors, Grant avait cessé de faire partie de l’armée américaine. En raison des difficultés financières dans lesquelles il se trouvait, M. Edmunds présenta au Sénat de Washington un projet tendant & autoriser le président des États-Unis a inscrire l’ancien général sur la liste des officiers en retraite, avec ses anciens grades et appointements:par 49 voix contre 9, le Sénat vota le projet. L’ancien président ne put jouir longtemps de cette générosité patriotique. Depuis longtemps, il souffrait d’un mal qui ne pardonne pas, le cancer des fumeurs. Il se retira au cottage de Mac-Gregor, où il ne tarda pas a mourir.

Dans l’histoire, le nom de Grant demeurera inséparable de ceux de Mac Clellanet de Lincoln. • Pendant six mois, dit un de ses biographes, l’Europe inquiète a répété le nom de Mac-Clellan, opiniâtre soldat dont l’inébranlable fermeté rassurait alors les amis de la cause fédérale. Puis, ce fut le tour de Lincoln, dont on a conté cent fois la prodigieuse fortune. Et, quand il fut besoin de concentrer les efforts de tous pour l’action suprême, Grant apparut. Où le patriote le plus obstiné n’eût pas trouvé huit mois auparavant l’ombre d’un fantassin, Grant rencontrait, grâce au travail persévérant de Mac-Clellan, des bataillons constitués, des escadrons montés en chevaux infatigables, des batteries pourvues d’un matériel hors ligne. Grant eut le rare mérite d’employer les éléments dont il disposait ; il fut le vainqueur que la foule idolâtre, acclame et hisse sur le pavois. Mac-Clellan, résigné, vécut dans l’oubli. Comme Carnot, il avait organisé la victoire ; c’est Grant qui la remporta. L’un fut l’âme, l’autre le bras ; l’un eut l’audace, l’autre la volonté. Lincoln, Grant et Mac-Clellan sont morts. L’œuvre dont ils furent, à des titres divers, mais avec une égale obstination, des créateurs indomptables, a triomphé de toutes les résistances. Pourquoi ne réunirait-on pas dans un commun hommage ces trois Américains qui se dévouèrent à une même tâche ? • Le général Grant a laissé des Mémoires qui ont été publiés en 1885.

GRANUL1TIQUE adj. S g. (gra-nu-li-ti-kerad. granulite). Géol. Se dit d’un genre de texture rappelant celle d’un grès menu.

Texture granulitigue. Mode de texture d’une roche cristalline dans laquelle les éléments ne sont pas développés en larges plaques, mais forment des individus isolés et juxtaposés ayant chacun leur orientation propre. Le mot de granulitique a été créé par M. Michel-Lévy.

GRANULOME s. m. (gra-nu-lo-me — rad. granule). Pathol. Nom donné à toutes les néoplasies dont la structure est identique au tissu des granulations.

— Encycl. Il existe plusieurs variétés de granulome ; nous allons citer les plus connues. Le granulome fongolde se présente sous forme de petites tumeurs hémisphériques de la peau, débutant par des taches rouges, brunâtres, et pouvant atteindre le volume d’une mandarine ; c’est le mycosis fongolde d’Alibert. Les granulome* infectieux consistent en petites masses appelées par Virchow tumeurs granuleuses. Parmi les granulomes infectieux nous placerons en première ligne une maladie de la conjonctive que l’on a récemment démontré être de nature parasitaire et qui constitue un type de granulome, le trachoiu* de la conjonctive (ophtalmie égyptienne; , produit par un coccus pathogène et consti-