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végétaux… surtout par son insolubilité dans la liqueur cupro-ammoniacale de Schweizer : ce caractère est le plus important il invoquer. »

Quelle que soit sa constitution, le thalle possède généralement une enveloppe de cellulose ; il en est parfois dépourvu, ainsi qu’on l’observe dans les myxomycètes. Dans ces derniers champignons, le protoplasma est mobile, et les individus sont alors capables de progresser en se développant, ainsi que le fait l’aethalium.

D’intéressantes recherches ont été faites vers 1882, par MM. Bonnier et Mangin.sur la respiration et la transpiration des champignons. Ces plantes se prêtent mieux à ce genre de recherches que les plantes vertes,

farce que dans celles-ci les gaz résultant de action chlorophyllienne s’ajoutent a ceux qui proviennent de la respiration proprement dite. Les recherches de MM. Bonnier et Mangin ont démontré : lo que l’action respiratoire des champignons croit avec la température et avec l’état hygrométrique de l’air et l’intensité de la radiation lumineuse ; 2° que l’ensemble des radiations les plus réfrangibles est plus favorable à la respiration que la partie la moins réfrangible du spectre ; 3° que le rapport entre les volumes d’acide carbonique et d’oxygène dégagés est inférieur à 1 ef constant, quelle que soit la température. Quant k la transpiration des champignons, à la perte d’eau que les influences extérieures leur font subir, elle croit avec la température et sous l’action de la lumière diffuse, pour diminuer quand l’humidité de l’air augmente.

Parasitisme des champignons. Les champignons qui se développent sur les êtres vivants, animauxoupluntes, déterminent tantôt de simples accidents locaux, tantôt des maladies graves et même la mort du sujet. Le châtaignier et le pêcher sont souvent tués par le rhizomorpha fragilis, forme stérile de l’appareil végétntil de Vagaricus melleus. Les céréales sont attaquées par différentes sortes de rouille (uretfo rufiigo vera, puccinia graminis, uredo glumarum), par le charbon (ustitago segetum, ustilago maydis), par la carie (tilletia caries ou uredo caries), par l’ergot (sclerotum clavus), par le dilophosphora graminis, introduit en Angleterre vers 1860 et en France vers 1880 par plusieurs pléospores (pleospora herbarum, pleospora poiytricha). Les pommes de terre ont pour ennemis le peronospora infestons ou gangrène humide, et le fusisporium solani qui, s attaquant aux tubercules, les rend aussi durs que la pierre. Les houbionnières sont ravagées par le spherotheca caslagnei, qui se développe sur les feuilles en taches blanches d’abord, noires ensuite. Le rhizoclonia crocorum dévaste, dans le Midi, les champs de safran, dont il corrode les bulbes ; le trèfle est la proie du rhizoclonia medicaginis et du peronospora trifoliorum. De nombreuses espèces des genres Erysiplie, Torula, Hendersonia, Hemilioa peuvent anéantir les plantations de café, de thé, de coton. Les laitues ont

our parasites le peronospora gangtiformis ;

es oignons, le peronospora schleideniana et une ustilaginée trouvée en Amérique dès 1867, introduite en France vers 1879, l’urocystis cepuls ; les crucifères, le eystopus candidus et le yleosporium concentricum ; les haricots, le trichobasis fabm’, les pois, Verysiphe Marlii ; le céleri, le puccinia apii ; les asperges, surtout en Angleterre, sont attaquées par un rhizoclonia ; lus rosiers, par le pnrag~ midium mucronatum, Vasleroma rosse, le cladosporum dendriticum, et par une moisissure blanche, Je sphsrotheca pannosa ; les roses trémieres et les mauves sauvages ont le puccinia malvacea ; la violette, Yurocystis viols ; l’anémone, Vœciedum guadrifolium ; les fougères, Vuredo filicum ; les feuilles de l’œillet de poète, le puccinia {ychnidearum ; les feuilles des orchidées, Vuredo orchidis. La vigne est attaquée par l’oïdium tuckerii, le peronospora viticola, signalé dès 1873, confondu avec l’oïdium par les Américains, sous le nom de mildew, le rœsleria hypogea, confondu d’abord avec le phylloxéra, originaire de l’Allemagne et de la Russie ; il porte aux environs de Langres le nom de pourridié. Les pavots ont a craindre le pleospora pellita ; les ombellifères, le pleospora doliotum ; les chénopodées, lo pleospora calvescens. Le peziza sclerotiorum attaque les haricots de jriineur en Algérie ; en France, il se déveoppe sur les légumes conservés dans les caves et pénètre dans les tiges vivantes des topinambours. Les champs de chanvre sont ravagés en Russie par un champignon analogue, le pezita kauffmania. Les feuilles des arbres servent d’habitat à certaines espèces, qui les tordent et les déforment ; tels sont : le rœstelia cancellata et l’ascomyces bullala, sur le poirier ; le puccinia prunorum, sur le prunier ; Vascomyces deformans, sur le pêcher ; Vascomyces juglan- (ii’s, sur le noyer et le noisetier. D’autres espèces amènent la chute des fruits avant leur miiturité, ce sont : Vascomyces pruni, sur les prunes ; le polychœton citri, sur les oranges et les citronniers. Certains agarics vivants ont pour parasites des hypomyces ; le tuberonis se développe, entre autres, sur le lactarius vellereus. Le merulius lacrymans ou destruens et le polyporus hybrides transforment en une sorte d’humus les poutres pourries ; un petit champignon vit sur la résine qui découle des blessures des pins. Les moisissures, les mucors, les ascophora, les aspergillum, les penicillum sont également des champignons ; il en est de même des fleurs du vin, de la bière, etc., mycoderma vini, cerevisix, aceti. Certains champignons de très petite taille se nourrissent des cadavres des insectes : le puceron qui détermine les galles rouges de l’orme, le tetraiteura rubia sert d’aliment à un petit pleospora du genre Cladosporium, analogue aux cladospora parasites des rosacées, de la vigne, du trèfle, des papavéracées, etc. Ces champignons n’attaquent les animaux de petite taille qu’après leur mort et semblent remplir sur ces sujets le rôle qui incombe aux bactéries pour les animaux supérieurs. D’autres champignons de très petite taille se développent aussi sur les insectes vivants : les syrphes, les mouches ont pour parasite Ventomophtora museas, qui est très abondant dans les années pluvieuses. M. Planchon a signalé sur le puceron de la vesce Ventomophtora planchoniana ; un autre vit aux dépens de la chenille du chelonia hebe ; les isaria vivent sur les araignées et sur divers insectes, les torrubia sur les guêpes, lo laboulbenia penosella sur certains coléoptères ; la maladie du ver à soie connue sous le nom de muscadine est produite par un champignon dont les spores pénètrent dans la chenille, se développent dans ses tissus et la tuent en quelques jours ; vingt-quatre à quarante-huit heures après, le champignon apparaît à l’extérieur et fructifie. Sur es indications de M. Pasteur, on a songé à ces petits parasites pour se débarrasser du phylloxéra ; les essais sont jusqu’ici restés infructueux. L’homme lui-même sert de pâture

à diverses sortes de champignons parasites, tels sont : Voidium albicans, qui produit le muguet chez les enfants ; le sycosis parasitaire, qui détruit les poils de barbe ; le leplothrix, qui remplit les cavités des dents cariées.

Phosphorescence. De nombreuses espèces de champignons, qui vivent toutes sur les bois pourris, et qui appartiennent aux groupes des Basidiomycètes et des Ascomycètes, jouissent de la propriété d’émettre des radiations phosphorescentes de couleurs diverses. La phosphorescence disparaît dès que le champignon commence à se dessécher. Les causes qui modifient ou anéantissent la phosphorescence du phosphore agissent de même sur celles des champignons. Parmi les espèces phosphorescentes citons : Vagaricus otearius de l’Europe méridionale, qui émet une lueur jaune d’or ; Vagaricus igneus d’Amboine, qui émet une lueur bleuâtre ; Vagaricus g ardneri, qui croît au Brésil et à Bornéo sur les feuilles mortes du palmier nain et qui émet une lueur verdâtre. L’agaric du Banksia, croissant sur cet arbre en Australie, est assez lumineux pour permettre de lire.

Alimentation et hygiène. Pour se rendre compte de la valeur alimentaire des champignons il est nécessaire d’en donner la composition. Tous les champignons contiennent une grande quantité d’eau, qui peut représenter jusqu’à 90 pour 100 du poids de certaines espèces ; leur squelette est constitué par la cellulose ou fongine, unie à une matière adipeuse ou céruinineuse. On trouve encore dans les champignons de 3 à 7 pour 100 d’azote faisant partie de divers composés qui n’ont pu encore être isolés. L’azote existe en plus grande quantité dans le chapeau que dans le pédoncule, et celui-ci en contient plus que le pied. La teneur en matières toxiques va au contraire en diminuant du pied au chapeau. Dans certains agarics, le cuticule contient de la viscosinc ; on trouve aussi dans les champignons de la mycélide, composé analogue à la gélatine et k la gomme, de la mannile, du soufre qui colore en noir les objets d’étain ou d’argent mis en contact avec les champignons (cest donc à tort que l’on a voulu faire de cette coloration un signe caractéristique des espèces non comestibles), du phosphore, du tanin, de l’acide malique, des sels de potasse, des sels de chaux, de la propylamine, qui donne à certaines espèces une odeur de poisson pourri. Ces éléments existent eu quantité plus ou moins grande dans tous les champignons. Les éléments qui caractérisent certaines espèces sont : le suc laiteux des lactaires, des huiles essentielles, des résines, auxquelles les champignons doivent souvent leur odeur de violette ou d’anis, des principes toxiques très différents dont deux seulement ont pu être isolés : Vamanitine de Letellier et la butbosine de Boullier. On trouve dans le bolet plusieurs alcaloïdes non vénéneux ; l’un est idendique à la névrine, un autre donne toutes les réactions des ptomaïnes. En 1S82, M. Dupetit a constaté que les principes toxiques n’appartiennent pas exclusivement aux champignons vénéneux, mais existent dans le suc frais de toutes les espèces comestibles. Le suc de cèpe comestible, administré en injection souscmanée, à la dose de 2 centimètres cubes par 100 grammes du poids de l’animal, provoquait des accidents amenant la mort en trois a six heures chez le lapin. Le suc de l’agaric cultivé présente une toxicité un peu moindre dans les mêmes conditions. On avait primitivement attribué l’intoxication par le suc des champignons comestibles à des microbes qui se seraient rapidement développés dans ce milieu excessivement altérable ; mais des expériences nouvelles ont établi qu’on se trouve

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en présence de poisons solubles. Des injections opérées avec toutes les précautions nécessaires pour empêcher l’ensemencement du liquide, seringue stérilisée par la flamme, filtre Pasteur, etc., déterminèrent les mêmes accidents. On a vu dans ces principes toxiques des diastases, dont ils rappellent toutes les propriétés et non des poisons alcaloïdes ; une température de 100° fait disparaître leurs qualités vénéneuses. Certaines plantes phanérogames présentent, du reste, les mêmes caractères. M. Morner, d’Upsal, a fait des observations sur la valeur nutritive des champignons comestibles. Selon lui, pour obtenir par les champignons la quantité d’albumine contenue dans un œuf de poule, il faudrait absorber 280 grammes de champignons de couche. Les 138 grammes d’albumine nécessaires à l’entretien de l’organisme seraient donnés par : 5 kilogr. 100 de champignons de couche. Quant aux éléments nutritifs d’un kilogr. de viande de bœuf, ils sont représentés par 9 kilogr. 300 de champignons de couche.

Dans certaines parties de la Russie, on prépare avec des champignons et du lait une boisson fermentêe appelée kefir.

— Bibliogr. Maxime Cornu et Charles Brongniart, Champignon observé sur un insecte (Paris, 1882) ; j. Sicart, Histoire naturelle des champignons comestibles et vénéneux (Paris, 1883) ; L. Quelet, Aperçu des qualités utiles et nuisibles des champignons (Bordeaux, 1884) ; G. Bonnier et Louis Mangin, Recherches sur la transpiration et ta respiration des champignons (Paris, 1884) ; L.-M. Gautier, les Champignons considérés dans leurs rapports avec ta médecine (1884).

Cbampie » r (décembre 1870), tableau exposé par M. Détaille, au Salon de 1879. On est dans te potager d’une maison bourgeoise des environs de Paris ; le vieux jardinier donne des renseignements aux officiers supérieurs ; on entasse devant la porte tout le mobilier que fournit la maison, on creuse dans le mur des meurtrières. L’action est engagée, car des coups de feu vont atteindre sur un balcon voisin quelques fantassins placés eu embuscade et protégés tant bien que mal par un échafaudage de matelas et de coussins. Au premier plan, les soldats au repos attendent le moment d’engager le feu ; de sorte qu’on a les deux périodes du combat sous les yeux ; là-bas les coups de fusil qui s’échangent et ici ceux qui se préparent : émotion doublement poignante, quand on songe au triste dènoûment de cette lutte et à la récompense de tant de dévouement et de patriotisme. On devine, quand on connaît le talent de M. Détaille, avec quelle vérité, quelle observation il a étudié et rendu chacun de ses personnages, les uns pleins de feu et de zèle, les autres résignés et prêts à tout. Chaque épisode est intéressant et forme à lui seul un tableau qui se relie cependant h l’ensemble. • Un seul reproche qu’on pourrait adresser à M. Détaille, dit M. Arthur Baignères, c’est d’avoir un peu trop développé lé premier plaD, les cloches à melon par exemple, et de n’avoir pas mis le centre d’action plus bas dans la toile. •

  • CHAMPION (Maurice), littérateur français,

né à Paris le 29 mars 1824. — Il est mort dans cette ville le 17 décembre 1878.

CHAMPION (Paul), chimiste français, né à Paris le 30 mars 1838, mort dans cette ville le 12 janvier 1884. Élève de Payeti, dont il devint le préparateur au Conservatoire des Arts-et-Métiers en 1865, il fut plus tard chargé d’une mission au Japon et en Chine par la Société d’acclimatation pour y étudier les industries chimiques. Ses recherches ont toujours en pour objet les applications de la chimie. Ses dernières années ont été occupées par des recherches sur l’analyse quantitative des sels de soude et de potasse par le spectroscope. Il était chevalier de la Légion d’honneur depuis 1871. Il a publia : Industries anciennes et modernes de l’empire chinois (Paris, 1869, in-12), en collaboration avec Stanislas Julien ; la Dynamite et la nitro-glycërine (Paris, 1872, in-lï) ; De la Spectrométrie, Spectronatromètre (Paris, 1873, in-8), en collaboration avec Pellet et Grenier.

  • Cl IAMPMARTIN (Charles-Emile Callandb

Ije), peintre français né à Bourges (Cher) le 2 mars 1797. — Il est mort en 1883.

CHAMPNEYS (Basile), architecte anglais, né en 1842. Il rit ses études à l’université de Cambridge, où il prit ses grades en 1864 ; puis il étudia l’architecture sous la direction de John Pritchard, Parmi les édifices publics qu’il a construits, nous signalerons, à Cambridge : l’école littéraire, les ailes nord et sud du collège de Newnham et le musée archéologique ; à Oxford, l’Institut indien et les nouveaux édifices annexes au New-Collège ; à Bedford, l’école des jeunes filles et l’école secondaire ; à Harrow, l’école municipale et le musée Butler ; à. Londres, le monument Fawcett. Il a aussi construit les églises Saint-Luc à Kentish-Town, Saint-Pierre-le-l ! ailey à Oxford, Sainte-Marie-Étoile-de-la-Mer à Hastings, l’église de Stonefold, etc. Il a également élevé un grand nombre d’hôtels particuliers, et restauré plusieurs édifices anciens, notamment : Okewood, dans Surrey ; Upholland, dans le Lancashire ; Bexley, dans le comté de lient ; Tatenhill, dans Stulfordshire.

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CHAMPO1SEAU (Charles-François-Noël), membre du corps consulaire français, né le 1" mai 1830. Il fut successivement:viceconsul h Redoute-Kaleh (1855), puis à Philippopoli (1857) ; chargé de la gestion du consulat à Andrinople (1862) ; consul honoraire chargé du vice-consulat de Janina (1805); consul de deuxième classe à La Cunée (1868), à Bilbao (1873), à Gal&tz (1874). Consul de première classe en 1875, il fut envoyé successivement à Bâle (1877), à Messine (1878), à Livourne (1880). Chargé du consulat de Turin en 1882, il est devenu consul général à Smyrne en 1884, enfin à Naples en 1887. M. Champoiseau est chevalier de la Légion d’honneur depuis le 10 août 1867. Son nom reste attaché à la découverte de la Victoire de Samothrace, cette merveilleuse statue qu’on voit au musée du Louvre. Il était chargé du consulat de France à Andrinople, lorsqu’il obtint une subvention du gouvernement pour faire des fouilles dans l’Ile de Samothrace (1863). M. Champoiseau recueillit des inscriptions, des bas-reliefs et découvrit près du portique d’un grand temple la statue de la "Victoire. Rappelé à Andrinople par îles affaires do famille en 1878, il put embarquer et amener en France les marbres qui forment le piédestal de la statue. M. Champoiseau a publié un court historique de sa découverte dans la * Revue archéologique ■ de janvier 1880.

CHAMPOLLION (Eugène-André), graveur français né a. Embrun (Hautes-Alpes) en 1848. D’abord architecte à l’École des Beaux-Arts de Paris, il commença de faire de l’eauforte en 1876, avec M. Gaucherel comme professeur. Il obtint, en 1879, une troisième médaille avec le Choix du modèle, d’après Fortuny ; en 1881, une deuxième médaille avec (Embarquement pour Vite de Cythère, d’après Watteau ; en 1883, une première médaille avec le Menuet, d’après Jacquet. Il a reçu, en outre, les deuxièmes médailles aux expositions universelles de Sydney, Melbourne, Anvers, et un diplôme d’honneur à Versailles, en 1884. Nous citerons encore, parmi les travaux de M. Champollion, plusieurs belles planches gravées pour le journal « l’Art • et la « Gazette des Beaux-Arts >, diverses publications illustrées, entre autres Faust, Mademoiselle de Maupin, etc. ; enfin, un grand nombre de portraits et de planches détachées. Son œuvre comprend environ 400 planches gravées.

CHAMPSAUR (Félicien), chroniqueur et romancier français, né à Digne (Basses-Alpes) en 1859. Venu à Paris en 1877, il collabora à divers petits journaux littéraires:• la Lune rousse », d’André Gill, les ■ Hommes d’aujourd’hui ■; puis au • Réveil ■ et à la à Marseillaise » de Henri Rochefort, et fonda diverses feuilles fantaisistes du quartier latin:les Ecoles, l’Bydropathe, organe d’un petit cénacle qui fut le point de départ d’un mouvement littéraire assez marqué, le Panurge, etc. Ce n’était là qu’un début; M. Félicien Champ-Saur passa bientôt comme chroniqueur attitré dans la plupart des grands journaux parisiens:• le Voltaire », < le Gaulois », ■ l’Kvénement », • le Figaro »; on remarqua surtout, dans ce dernier journal, une amusante série : les Egéries dé la République ; il y écrivit aussi, en 1885, sous cette rubrique : la Vie littéraire et artistique, une autre série de très bons articles. Comme romancier, il a donné au public ; Dinah Samuel (1881) ; Miss America (1S84) ; te Massacre (18S5) ; le Cœur (1885) ; Entrée de clowns, recueil d’amusantes nouvelles, de contes délicats et passionnés (1886) ; le Cerveau de Paris (1886). M. Félicien Chuinpsaur est un chroniqueur d’un style alerte ; c’est surtout ce que l’on appelle un « boulevardier ». Ses romans, un peu touffus, ont de l’originalité et, à travers certaines bizarreries voulues, montrent un écrivain de valeur, un observateur quelquefois profond de la vie moderne.


**CHAMPSEIX (Léonie Béra, dame), connue sous le pseudonyme d’André Léo, femme de lettres française, née en 1832 à Champagné (Vienne). — Rentrée en France après l’amnistie, elle a repris à Paris ses publications qu’elle n’avait pas, du reste, interrompues pendant son séjour forcé à l’étranger. Nous citerons parmi ses derniers ouvrages : la Commune de Malempis (1874, in-32), qui, l’année précédente, avait paru en feuilleton dans la « République française » ; la Grande Illusion des petits bourgeois (1876, in-8°) ; le Père Brelfort (1876, in-4 « ) ; Grazia (1879, in-8°) ; Traité du Droit international, traduit du russe, de F. de Martens (1883, in-8°) ; l’Enfant des Rudère (1883, in-12). Mme Champseix a épousé en secondes noces, en 1873, M. B. Malon, ancien membre de la Commune.

* CHAMPVALLIER (John-Alexandre-Edgar Dumas du), homme politique français né à Saint-Pierre (Martinique) le 19 avril 1827.

— Depuis 1876, époque à laquelle il s’était désisté dans l’arrondissement de Ruffec en faveur de M. Gauthier, candidat bonapartiste, M.de Chain pvallier se tenait en dehors de la politique active. Le 4 octobre 1885, lors du renouvellement de la Chambre, il fut porté sur lu liste monarchique du département de la Charente et élu le cinquième sur six par 44.842 voix sur 88.641 votants. Il est du nombre des députés de la droite qui donnèrent leur voix au cabinet Rouvter le 31 mai 1SS7.