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sont fusionnées en une liste unique établie par ordre d’ancienneté. Cette liste constitue le tableau définitif d’avancement pour les grades de lieutenant et de capitaine ; pour ceux de chef de bataillon, de lieutenant-colonel, de colonel ou pour les grades assimilés, les listes réduites pur le ministre sont adressées à la commission supérieure de classement composée : du gouverneur de Paris, des généraux commandant les corps d’année et du chef d’état-mnjor général. La commission supérieure les fusionne en une liste unique, établie par ordre de préférence. Le ministre détermine sur ce tableau le nombre des candidats admis et les inscrit sur un nouveau tableau par ordre d’ancienneté. Pour les grades de général de brigade et de général de division ou les grades assimilés, la commission régionale classe les candidats en première ou deuxième catégorie, mais sans ordre de mérite ; le ministre soumet à la commission supérieure les candidats de la première catégorie et cette commission les classe par ordre de préférence.

Les candidats proposés par l’inspecteur général pour la médaille militaire, la croix 3e chevalier ou d’officier de la Légion d’honneur sont classés par la commission régionale par ordre de mérite et par arme ou service. Ces listes de classement sont adressées au ministre qui les arrête et les fusionne en une liste définitive dans laquelle les candidats sont classés d’après le nombre des années de services et des campagnes. Les officiers ou assimilés appartenant à l’administration centrale du ministère de la Guerre, aux services qui en dépendent et k l’École supérieure de guerre sont classés sur des listes spéciales arrêtées par une commission, présidée par le ministre de la Guerre. Les candidats admis sont inscrits sur les listes définitives de leur grade et de leur arme, à leur rang d’ancienneté. V. armée.

Avancement dans la marine. V. marine.

  • AVANT-GARDE s. f. — Encycl. Art mitit.

Dans une troupe en marche, l’avant-garde est chargée de veiller à la t-ûreté du gros de la colonne qu’elle précède, de frayer et de rétablir les passages. Quand l’effectif de cette colonne le permet, l’avant-garde doit être composée des quatre armes ; cavalerie pour fouiller au loin en avant, génie pour réparer les voies obstruées ou détruites, artillerie pour pouvoir attaquer énergiquement, enfin et surtout infanterie, la seule arme permettant à la fois l’offensive et lu défensive. L’artillerie de l’avant-garde est généralement le quart ou la moitié de celle dont dispose la troupe. Dés que l’ennemi est en vue, lavantgarde prend ses dispositions pour passer de l’ordre da marche dans lequel elle se présente, k l’ordre de combat ; elle constitue alors la chaîne de tirailleurs. Quelle que soit la force d’une troupe en marche, elle se couvre par une avant-garde qui forme environ lô quart de son effectif. Ainsi une compagnie se fuit éclairer par une section, un bataillon par une compagnie, une division par un régiment, un corps d’armée par une brigade. Quelle que soit l’importance du corps principal, les avant-gardes ont les mêmes subdivisions, pointe, tête et gros. L’effectif et la îone d’action de ces différents groupes augmentent k mesure qu’ils se rapprochent du corps principal ; ainsi les éclaireurs qui marchent en avant de la pointe ne s’écartent pas de la route suivie, tandis que le gros détache des patrouilles à une certaine distance sur la droite et sur la gauche. Quand il y a de la cavalerie dans une colonne, elle fournit les éclaireurs et la pointe ; du reste, en dehors de son avant-garde, toute troupe en marche est couverte par la cavalerie du corps d’armée et 1« service d’exploration, qui fouillent le terrain k 15 ou 20 kilomètres en avant.

Une compagnie isolée marche dans l’ordre suivant : en tête, 2 éclaireurs suivis d’un caporal qui tient le milieu de la route, tandis que les éclaireurs marchent à droite et à gauche. A loo mètres en arrière des éclaireurs, arrive la pointe, formée d’une escouade et tenue en relation avec les éclaireurs par un homme placé à mi-distance. A 150 mètres derrière la pointe se trouve la tête, forte également d’une escouade ; encore à 150 mètres de la tête est le gros de l’avant-garde, formé de 2 escouades et qui marche à 250 mètres en avant du corps principal, formé des 3 sections restantes.

Un bataillon détache également 2 éclaireurs et un caporal, puis une escouade d’extrême pointe, a 100 mètres derrière les éclaireurs ; puis, a 150 mètres de distance, une seconde escouade pour former la pointe ; à 150 mètres encore derrière, la tête, formée d’une demi-section qui marche à 250 mètres en avant du gros formé de 3 sections. Le oorps principal, 3 compagnies, vient enfin k 350 mètres derrière ie gros.

Dans une division, la pointe est formée par un peloton de cavalerie, éclairé à 400 mètres en avant par quelques hommes détachés. A 500 mètres derrière ce peloton vient la tête, formée d’un bataillon partagé en 2 groupes ; une compagnie d’abord, et, à 300 mètres en arrière, les 3 autres compagnies. Cette tête, étant spécialement chargée du rétablissement des voies, a une demi-compagnie du génie et son pare. Le gros de l’avant-garde vient à 600 mètres derrière la tête et marche dans l’ordre suivant : le général commandant

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la ir« brigade de la division, un peloton de , cavalerie, le 2e et le 3B bataillon du régiment

! d’avant-garde, sa voiture d’outils et ses
3 caissons de munitions, une batterie montée

ou deux, suivant les circonstances, enfin un détachement d’ambulance et le logement de la division. Le gros de la division marche à 3.000 mètres derrière cette avant-garde ; ’ il se trouve donc à 6 kiloiu. 500 de la pointe. I Pour la cavalerie isolée, les principes sont I les mêmes. Un peloton s’éclaire par 4 on I 6 hommes marchant à 400 mètres en avant ; | un escadron, par un peloton qui mart’he frac-I tionné en pointe et en gros, et couvre l’es-I cadron à 1 kilomètre en avant ; un régiment | de cavalerie, par un escadron formant pointe, I tête et gros.

Ainsi que nous l’avons dit, les attributions des différentes fractions de l’avant-garde croissent avec la force do ces fractions. Les éclaireurs s’occupent surtout de la route et des objets qui la bordent immédiatement ; un des éclaireurs gravit la pente des plis du terrain, pour voir de l’autre côté sans Se découvrir. Quand, sur leur chemin, se trouvent des bouquets de bois peu étendus, ils les contournent chacun d’un côté, pendant que le I caporal s’y engage résolument. Les défilés sont rapidement traversés par eux. Le chef | de la pointe a, dans son cercle d’action, des 1 points déjà écartés de la route ; il les fait reconnaître par de petites patrouilles de ] 3 hommes ; si les éclaireurs se trouvent en présence d’un bois assez considérable, une | patrouille envoyée de la pointe le contourne

! et prend position en avant ; si le bois est de

dimension plus grande, on attend le concours de la tête. Le chef de la pointe fait reconnaître les alentours des défilés. En arrivant près d’un village, la pointe cherche à s’emparer d’un habitant ; si l’ennemi occupe le village, eile s’arrête et observe ; il en est de même si la localité est trop étendue pour qu’elle puisse la fouiller seule. La pointe ne se laisse jamais dépasser par des individus allant sur la route dans la direction de l’ennemi. En pénétrant dans un village ou un bourg, le chef de la tête fait occuper la mairie, les bureaux de la poste et du télégraphe, les stations du chemin de fer ; il interroge les hommes arrêtés par la pointe, le chef de la municipalité, et fait rétablir les passages. Le gros détache, suivant les circonstances, des patrouilles qui marchent à hauteur et k £00 ou 300 mètres sur les flancs de la pointe.

Avant l’opération, tableau de M. Gervex (Salon de 1887). « Dans une salle de l’hôpital Saint-Louis, où se joue une fine lumière tamisée, dit M. Roger Marx, M. Gervex montre ie docteur Péan expliquant, avant de l’entreprendre, l’opération du pincement des vaisseaux ; la patiente est étendue chloroformée, dévêtue ; sur une table, des bocaux remplis d’épongés, une cuvette, des instruments de chirurgie sont préparés, et les artistes tiendront cette nature morte pour un pur morceau de maître. Au fond, rangés debout, les aides et les élèves du professeur, les servants de l’hôpital écoutent. Le souvenir que l’on emporte de cette conférence est celui d’un enseignement émis avec autorité, recueilli avec empressement et respect. Quant à l’exécution, l’ambiance de l’air, la liberté du métier, qui cache sous une facilité apparente une science profonde, placent hors de pair, parmi les récents tableaux du même genre, 1 œuvre de M. Gervex. » L’habile artiste ne s’est pus borné à faire dans son tableau le portrait de M. Péan. Le personnage placé près du bocal k éponges est le docteur Aubeau ; k côté de lui se trouve le docteur Larrivé ; l’homme penché sur le buste de la femme endormie est un ancien interne de l’hôpital, M. Zacharian, qui a troqué son scalpel contre un pinceau ; enfin, derrière lui sont placés les docteurs Broehin et Collin.

  • AVANT-POSTE s. m.— Encycl. Art milit.

Si, pendant la guerre de 1870, particulièrement dans la première partie de la campagne, les troupes françaises furent souvent surprises, on peut en accuser, jusqu’à un certain point, le manque absolu d’instructions réglementaires sur le service des avant-postes, lacune à laquelle nos officiers remédiaient, autant que possible, par des mesures que leur inspiraient leur expérience et leur sagacité. Trop souvent néanmoins, surtout dans les armées créées pendant la guerre, les officiers jeunes ou improvisés ne purent suppléer à ce manque de prescriptions règlementaires. L’instruction pratique de 1875 et les décrets du 26 octobro 1883 pour l’infanterie, du 10 juillet 1884 pour la cavalerie, ont comblé cette déplorable lacune du règlement du 2 mai 1832 sur le service en campagne.

Les avant-postes ont un double but : donner k la troupe qu’ils couvrent le temps de Se préparer au combat, et la renseigner sur les moindres mouvements de l’ennemi et sur les emplacements qu’il occupe. Us sont composés de groupes, dont la force augmente k mesure qu’ils sont plus éloignés de l’ennemi, et qui correspondent aux fractions de l’avantgarde dans 1 ordre de marche, aux différents échelons dans l’ordre de combat. L’effectif des avant-postes est donc généralement le quart de celui du corps à couvrir. Quelle que soit la composition de ce corps, le nombre des groupes est le même, et ifs sont formés de cavalerie ou d’infanterie, indifféremment. AVAN

Ce sont : 1° le plus près possible de l’ennemi, à environ 3 kilomètres en avant du corps à couvrir, des vedettes ou sentinelles doubles ; 20 à 200 mètres en arrière, une ligne de petits postes, fournissant les groupes de sentinelles doubles et variant d’une escouade k une section ; 3" de 300 a 500 mètres plus loin, les grand’gardes, pour renforcer et recueillir les petits postes ; elles sont fortes de deux sections chacune ; 4° enfin de 600 à 800 mètres en arrière des grand’gardes et de 1.200 k 1.500 mètres en avant de la troupe k couvrir, la réserve d’avant-postes constituée, quand l’effectif le permet, par les autres compagnies du bataillon. Cette réserve sert, s’il y à Heu, k prolonger suffisamment la résistance, pour que le corps ait le temps de se préparer k recevoir l’ennemi.

Les sentinelles correspondent aux tirailleurs ; les petits postes aux soutiens ; la frand’garde, k la réserve. Quand on n’étalit pas de réserve d’avant-postes, la distance entre les grand’gardes et le corps principal est portée k 1.000 ou 1.200 mètres.

La ligne tracée par les grand’gardes, est dite ligne des suant-postes/elle passe par les points qu’il est important de conserver, et qui sont d’une défense facile. Quand on le peut, on joint toujours quelques cavaliers aux grand gardes, pour la transmission rapide des avis ou des ordres ; pour défendre un point important, un défilé, par exemple, on place de l’artillerie aux avant-postes, La cavalerie d’exploration, qui marche en avant de l’infanterie, forme, aux endroits où elle s’arrête, une ligne d’avant-postes indépendants de ceux de l’infanterie et placés en arrière. Elle empioie le fractionnement régulier que nous venons d’indiquer : vedettes, petits postes à S00 mètres en arrière, grand’gardes k 1.200 mètres derrière les petits postes, ou bien une fondation plus simple, dite de postes à la cosaque, composée de groupes de £ à S cavaliers commandés par un sous-officier, et qui envoient continuellement de petites patrouilles de 2 k 3 hommes, inspecter les environs. Les avantpostes de la cavalerie d’exploration se replient, en cas d’attaque, sur ceux de l’infanterie ; leur commandant sa tient en relation avec le chef de ces derniers. Quand les forces ennemies sont en présence, le rôle de la cavalerie d’exploration est terminé ; elle se replie sur les flancs et cesse de fournir des avant-postes particuliers ; elle concourt alors au service de ceux de l’infanterie, au moyen de vedettes détachées en avant de la ligne des sentinelles pendant le jour ; ces vedettes 8e retirent à la nuit, et le service incombe k l’infanterie seule. Quelquefois, pour protéger un flanc découvert, on emploie une grand’garde de cavalerie. La distance entre la ligne des sentinelles et les troupes cantonnées en arrière sera de 5 k 6 kilomètres, pour un corps d’armée ou une division ; de 2 à 4 kilomètres, pour une brigade ou un régiment ; de 1.000 à 1.500 mètres pour un bataillon.

La partie mobile, chargée d’aller aux ren’ seignements, se compose de patrouilles dont la force augmente, suivant qu’elles sont envoyées par les petits postes, les grand’gardes ou la réserve. Celles des petits postes sont d’habitude des patrouilles dites rampantes, composées de 2 hommes et d’un caporal, qui se glissent en avant de la ligne des sentinelles, le caporal marchant seul sur le flanc tourné vers l’ennemi. La cavalerie est plus spécialement chargée de cette partie du service des avant-postes.

Les emplacements des petits postes doivent être dérobés k la vue de l’ennemi ; un homme est toujours en éveil pour observer les signaux des sentinelles ; une patrouille est toujours prête k marcher. Les hommes ne

?nittent pas leur fourniment et ne doivent ni

amer, ni dormir, ni allumer de feux ; les aliments leur sont apportés de la grand’garde, Le chef du petit poste prévient la grand garde de l’arrivée de déserteurs, parlementaires, etc. Quelquefois, on place un groupe spécial sur un point culminant, clocher, mamelon, pour observer au loin.

Les grand’gardes sont établies derrière le centre de la ligne de leurs petits postes, dans le voisinage d’un chemin, et hors de la vue de l’ennemi. La grand’garde reste sous les armes jusqu’à ce que les petits postes soient installés. Une compagnie a la moitié de son effectif en petits postes et sentinelles doubles, l’autre moitié en grand’garde. La grand’garde a une sentinelle devant les armes, des hommes pour observer les signaux des petits postes, et le quart de son effectif restant constitue un piquet toujours prêt à marcher. Les feux que 1 ou allume sont toujours masqués, et l’on dispose, à proximité, de l’eau et de la terre pour les étouffer promptemenr, si besoin est. En cas d’attaque, la grand’garde prévient immédiatement la réserve.

La réserve d’avant - postes, composée de 2 compagnies, commandées parle chef du bataillon, est placée en un lieu où elle puisse se déployer et se porter en avant. Son chef désigne aux commandants des grand’gardes, les points qu’ils occuperont ; elle lance des patrouilles, des reconnaissances, fait occuper les points importants par des postes détachés. Ou y fait les distributions de vivres aux grand’gardes ; les chevaux sont tenus constamment sellés et harnachés ; les batteries ou sonneries sont interdites.

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I Le commandant des avant-postes donna ’ les mots d’ordre et de ralliement, spécifie les I signaux que l’on emploiera dans certaines Circonstances ; quelquefois la réserve est reliée aux grand’gardes à l’aide de téléphones. Une heure avant le jour, petits postes et grand’gardes prennent les armes, jusqu’à la rentrée des reconnaissances. Le service des avant-postes dure vingt-quatre heures et se relève le matin.

Quand le terrain est couvert, le fractionnement ne peut être employé ; on le remplace par des petits postes de 4 hommes, dont une sentinelle simple ; ils jouent le même rôle que les postes k la cosaque dans la cavalerie.

Une troupe couverte par une avant-garde, «’arrêtant pour quelque temps, se constitue en halte gardée ; le gros de l’avant-garde fait le service de réserve ; la tête, celui de grand’garde, la pointe joue le rôle des petits postes ; on détache sur les flancs et en arrière des postes détachés.

  • AVANT-TRAIN s. m. — Encycl. Artill.

Deux sortes d’avant-trains sont aujourd’hui eu usage dans l’artillerie ; ils diffèrent entre eux par la manière dont la pièce leur est reliée. Le premier emploie la réunion à suspension, c’est-à-dire que la crosse de l’affût est accrochée et suspendue sous l’essieu. Dans le second, la réunion est dite k contreappui ; la crosse de la pièce, traversée par une longue cheville-ouvrière, repose sur le corps de l’avant-train au-dessus de l’essieu. Le premier système a été adopté en France en 1827, pour les canons et voitures du matériel de campagne ; le second sert au transport des canons de siège.

Les avant-trains se faisaient autrefois en bois avec garnitures métalliques ; ceux que I’od construit pour notre nouveau matériel sont entièrement métalliques avec essieux en acier. Sur l’avant-train de campagne, on place un coffre k tiroirs renfermant un nombre de charges suffisant k la pièce pour engager le combat sans attendre les caissons ; sur ces coffres sont assis quelques servants. Les avant-trains de campagne actuellement en service en France sont les suivants : L’avant-train métallique, employé pour les

canons de 90, de 80 et de 5 ; l’avant-train en bois, modèle 1827, employé pour les canons de 95 et de 7 ; l’avant-train, modèle 1858, qui sert pour les canons de 5 et les canons a balles. Qu’ils soient en bois ou en fer, les avant-trains affectent la même forme et se composent des mêmes pièces principales. C’est une sorte de châssis dont l’avant s’appelle la volée, les deux côtés les armons ; 1 arrière est formé par l’essieu. Au milieu de ce châssis, deux pièces parallèles réunissent la volée à l’essieu et consticuent la fourchette dans laquelle s’insère le timon. Sous l’essieu se trouve le crochet chevilleouvrière, auquel on suspend la crosse d’affût. L’avant-train permet de transformer un véhicule k deux roues en véhicule k quatre roues, mais avec cet avantage que les deux trains sont indépendants, les roues de l’un pouvant passer sur des obstacles sans que celles de l’autre en subissent les conséquences. Le même avant-train peut servir à toutes les voitures des batteries, excepté au chariot fourragère et aux voitures k bagages, qui n’ont qu’une sorte de roues de même diamètre pour l’avant et l’arrièretrain. Les avant-trains des batteries de 90 et 80 ne différent que par les dimensions ; celui de 90 porte le coffre k tiroirs du modèle 1880 renfermant 27 charges, 15 obus Voillard, 10 obus de l’École de pyrotechnie. Le coffre chargé pèse 429 kilogr. L’avant-train des canons de 80, plus faible dans ses dimensions que celui des canons de 90, porte le coffre 1858 allongé contenant 28 obus. L’avant-train du canon de 95 est en bois, du

modèle de 18Î7 ; il porte la coffre modèle 1840 contenant 24 obus, 8 ordinaires, 8 k double paroi, 8 k balles. Le coffre chargé pèse 320 kilogr., 635 avec l’avant-train. L’avant-train du canon de 7, est du modèle de 1827 ; il porte le coffre de 1S40 allongé. Le canon de 5 a l’avant-train de campagne de 1858, qui servait aux pièces de 4 ou un avanttrain particulier en fer ; le coffre contient 32 coups. Cet avant-train emploie aussi un coffre plat de modèle récent, renfermant 42 coups. Somme toute, l’avant-train et les coffres qui serviraient surtout dans une guerre sont ceux du matériel de 90. Quoique les caissons suivent généralement les canons, le transport par l’avant-train du plus possible de charges a une grande importance. Aussi l’adoption des coffres dits à tison a été l’objet de nombreuses critiques, car ils ne contiennent que 25 coups. De plus, le poids relativement élevé des canons français a amené la suppression des sièges d’essieu, qui permettaient k la pièce de transporter rapidement les servants nécessaires k l’engagement de l’action, obligés maintenant de marcher derrière elle.

Dans les canons de siège, l’avant-train n’a plus la même importance que dans les pièces de campagne ; c’est tout simplement un accessoire de l’affût. Il ne parait pas sur le champ de batailla et ne porte pas les munitions. La réunion avec la pièce ou le véhicule d’arrière se fait k contre-appui, ce qui donne tout k fait k l’ensemble le caractère d’une voiture k quatre roues. Il pèse 535 kl-