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étendu sur une civière recouverte d’un drap. L’écueil d’un tableau de ce genre était de tomber dans le mélodrame. L’artiste a su se tenir dans la juste limite de l’expression sobre et contenue imposée par le caractère bien conau des personnages. Le dessin est rigoureusement correct, mais la couleur du tableau présente une certaine crudité. L’aspect vitreux de l’ensemble a été l’objet de critiques parfois sévères. Le succès néanmoins, s’il n’a pas été complet, a été très grand, et la valeur du jeune maître, qui était à ses débuts, a été dès lors incontestable et n’a fait que grandir depuis.

, APPENDICULAIRE s. f. — Zool. Genre de tuniciers marins de petite taille qui gardent pendant toute leur vie la forme larvaire et les appendices qui caractérisent cet.e forme.

— Eneycl. Les appendiculaires sécrètent un (.-matière mucilagineuse qui couvre d’abord la partie antérieure du corps, puis peu à peu le corps tout entier. Cette enveloppe, appelée ■ coquille ou maison », remplace la tunique des autres tuniciers ; elle tombe et se renouvelle plus ou moins rapidement suivant les espèces.

APPEIIT (Félix-Antoine), général français, né le 12 juin 1817, à Saint-Rémy-sur-Bussy (Marne). Entré à Saint-Cyr en 1836, il eu sortit en 1838 avec le grade de sous-lieutenant, et fut admis à l’École d’état-major. Lieutenant en 1842, capitaine en 1843, il passa alors en Afrique, servit auprès du général Bugeaud et prit part à la bataille d’Isly. Sa brillante conduite dans cette journée lui valut la croix d’honneur (18 septembre 1814). Attaché successivement aux généraux Randon et Charon, puis à l’état-major du ministre de la Guerre, il fut promu chef d’escadron en 1S53 et suivit en Crimée le général Pelissier ; officier de la Légion d’honneur en 1856 et lieutenant-colonel le 12 août 1857, il accompagna en 1858, le duc de Malakoff à l’ambassade de Londres. Il devint ensuite colonel le 12 mars 1868 et sous-chef d’étatmajor de la garde impériale, commandeur (1866) et général de brigade le 14 juillet 1870. Pendant le siège de Paris, le général Appert était chef d’état-major de la 2» armée, et sa belle conduite & Champigny lui valut d’être promu grand officier (16 décembre 1870). Après les événements de la Commune, il commanda la subdivision de Seine-et-Oise, et il eut, en cette qualité, la délicate mission de diriger le service de la justice militaire à "Versailles. Général de division le 3 mai 1875, il fut nommé membre de la commission mixte des travaux publics et vice-président de la commission militaire des chemins de fer. En 1S77, il commanda la 10e division et ensuite lo n1 corps d’armée à Toulouse, commandement qu’il conserva jusqu’au 12 juin 1882 ; époque de son admission au cadre de réserve ; mais l’année suivante, le 10 novembre 1883, il fut désigné pour occuper le poste d’ambassadeur de la République française auprès de la cour de Russie ; c’est dans ces hautes fonctions, peu de temps avant son retour en France que, par décret du 26 février 1886, le général Appert fut élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur.

  • APPIAN (Adolphe), peintre, né à Lyon en

1819. — Voici la liste des principales œuvres qui ont été exposées par cet artiste : Temps yris et Marais de la Burbanche, qui lui valurent une médaille (1868) ; Environs de Lyon (1879) ; Environs d’Argelès (1880) : le Port de Callioure (1881) ; Environs de Carquiraune (1882) ; Un jour de pluie au Mourillon (1883) ; Mon bateau sur l’étang de Berre et Environs de Gênes (1884) ; Carrière abandonnée et Canal du Bouveret (1885) ; Le petit port d’Ivoire ; Calme plat à ivoire (1886) ; Avant la pluie dans les marais de Virieux ; Boute de Balaguier (1887). M. Appianaen outre produit un grand nombre de fusains très estimés, d’eaux-fortes, etc. ; c’est même par un fusain, Roger dans l’île d’Alcine, qu’il a débuté, en 1835.

APPLEGARTH (Robert), fondateur d’associations ouvrières en Angleterre, né le 23 janvier 1831, à Kingston-on-Hull. Il apprit, dans l’atelier de son frère, le métier de menuisier ; et à l’âge de dix-neuf ans, il alla travailler comme ouvrier à Sheffleld. D’un esprit actif, il cherchait, avant tout, à s’instruire et à concourir à l’émancipation morale des ouvriers anglais. Après cinq années d’un labeur incessant, il réussit à se rendre aux États-Unis, réalisant ainsi un projet qu’il avait caressé depuis son enfance. Aux États-Unis, il continua ses études avec une ardeur nouvelle, en même temps qu’il travaillait comme menuisier-ébéniste. Ce qui le frappa tout d’abord, ce fut le bien-être, l’indépendance et la considération dont jouissaient les ouvriers américains. Tout cela formait un saisissant contraste avec ce qu’il avait observé dans son pays natal. Aussi, dès qu’il fut de retour à Sheffleld, il entra avec une véritable passion dans le mouvement de réforme ouvrière, mouvement qui, à cette époque, entraînait tous les esprits généreux. Membre actif de la société ouvrière de Scheffield, il devint, dès la première année après son retour en Angleterre, le chef et l’organisateur de la grève des ouvriers du bâtiment, grève qui éclata d’abord, en 1859, à

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Londres, ets’étendit presque aussitôt à toutes les grandes villes anglaises. À cette époquej Applegarth. conçut l’idée de réunir eu une ligue les seciétés ouvrières isolées ; et, dès 1860, grâce à ses efforts, la grande et puissante Société coopérative des charpentiers et menuisiers d’Angleterre, VAmalgamated Society, était constituée. Les statuts de cette société ont été, depuis lors, adoptés, avec de légères modifications, par la plupart des sociétés unies des autres métiers. Elu chaque année, de 1862 à 1871, secrétaire général de l’Anialgamated Society, Applegarth contribua puissamment à la développer et à l’étendre. À cette dernière date, elle comptait 240 sociétés locales, 105.000 membres et son fonds social s’élevait’à 450.000 francs. Désireux d’assurer son développement intellectuel et moral, il se rendit sur le continent, notamment en Suisse, où il étudia le système des écoles ouvrières. De retour en Angleterre, il publia le résultat de son voyage d’enquête dans le journal ouvrier « The Independent of Sheffield » ; et, en même temps, il se mit avec ardeur à provoquer la création d’écoles ouvrières d’après le système suisse. L’Anialgamated Society s’empressa de suivre

le conseil d’Applegarth. Eu 1870, les électeurs de Maidstone le portèrent candidat à la Chambre des communes ; mais il se retira, afin d’assurer l’élection de sir John Lubbock. Les travaux d’Applegarth sur les écoles ouvrières avaient été très remarqués dans le monde officiel. Leur auteur fut nommé, en 1870, membre de la commission d’enquête sur les maladies contagieuses. En 1871, il se démit de ses fonctions de secrétaire général de l’Amalgamated Society et quelque temps après, il cessa de faire partie de l’Association internationale des travailleurs, dont il avait été à l’origine un des principaux membres. Robert Applegarth est aujourd’hui un des hommes les plus marquants et les plus populaires du parti ouvrier anglais. Il est un des membres les plus considérés de la Ligue pour la réforme.

APPLETON (Thomas-Gold), érudit, artiste et auteur américain, né à Boston le 31 mars 1812, mort à New-York le 17 avril 1884. Il reçut sa première instruction au collège latin de sa ville natale. Il entra ensuite au collège Harvard, où il acheva ses études en compagnie des Motley, Wendell Philipps et de plusieurs autres élèves qui sont devenus des sommités littéraires et scientifiques de leur pays. Appleton prit ses grades universitaires en 1831 ; et, à partir de cette époque, il entreprit de longs voyages à l’étranger, où, du reste, il passa une grande partie de son existence. Il se montra toujours un protecteur aussi éclairé que dévoué des lettres et des arts. Aux artistes et aux lettrés, qu’il estimait, il donnait un concours actif, et y mettait parfois une extrême libéralité. Il était lui-même un artiste distingué, dont les aquarelles, notamment ses paysages de la haute Égypte, sont remarquables. Il a publié aussi plusieurs ouvrages en vers et en prose. Son poème les Feuilles fanées a été très goûté. Parmi ses ouvrages en prose, nous signalons Nile Journal (1852), (Journal des bords du Nil) et Syrian sunshine (le Soleil de Syrie). Ses lettres et sa biographie ont été publiées par Susan Haie, sous le titre de Life and Letters of Thomas Gold Appleton (New-York, 1885). Appleton a fait à plusieurs reprises des dons importants à la Bibliothèque, a l’Institut technologique, et au Musée de Boston, où il fonda la Société littéraire qui est devenue une des plus florissantes de l’Union américaine. Appleton était un homme d’un grand savoir, et qui, par sa géîiéreuse nature, a exercé une action considérable sur les meilleurs esprits de son pays.

APPLETON (Charles-Édouard), publiciste anglais, né le 16 mars 1841, à Reading, mort le 1« février 1879. Après avoir fait ses études, et pris ses grades universitaires à Oxford, Appleton alla en Allemagne, où il fréquenta pendant plusieurs années les universités de Berlin et d’Heidelberg. Il y suivit avec une véritable passion les cours de philosophie. Grand admirateur de Hegel, dont il déclarait la philosophie la plus haute expression de l’intelligence humaine, il mettait l’ardeur d’un apôtre à propager sa foi philosophique. À une profonde érudition Appleton joignait une activité et une énergie extraordinaires. Dès son retour en Angleterre, il fondait une revue hebdomadaire the Academy, et s’entourait de collaborateurs éminents. La nouvelle revue eut un vif succès, et, aujourd’hui encore, elle compte parmi les feuilles littéraires les plus considérées de la Grande-Bretagne. Appleton insistait surtout sur ce point que le but de la science, de l’érudition était d’élever et d’ennoblir l’âme, et que, par conséquent, l’on 11e devait pas s’en servir uniquement comme moyens d’existence. Il recommandait aussi d’élargir le cercle d’action des universités anglaises ; et dans une série d’articles tout à fait remarquables, il engageait celles-ci à consacrer une partie de leurs immenses ressources à l’encouragement des recherches indépendantes de savants isolés. La plupart de ces articles ont été réunis sous le titre : Essays on the endowment of Research (Essais sur la dotation des Recherches). On a d’Appleton plusieurs études sur la propriété littéraire, La plupart de.ses

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travaux, parus dans the Academy et ailleurs, ainsi que ses ouvrages posthumes ont été publiés en 1S81, à Londres. Epuisé par un labeur excessif, en proie k une maladie de langueur, Appleton alla habiter l’Égypte en 1878, dans 1 espoir d’y recouvrer la santé ; mais, après un séjour d’une année environ, il mourut à Louqsor.

Appleton et de Bitter (duel). Le baron de Ritter était receveur particulier à Mayenne en 1871, eu même temps que M. Appleton y exerçait les fonctions de sous-préfet. Leurs relations, qui n’avaient jamais été que celles de personnages officiels, sans intimité de part ni d’autre, cessèrent tout à fait au mois de janvier 1872, à la suite d’une visite faite par M. Appleton à M. de Ritter, et qu’il prétendit ne pas lui avoir été rendue. Envoyé quelques mois plus tard comme sous-préfet à Avesnes, il partit sans porter sa carte chez le receveur. Le 6 juillet suivant, se trouvant de passage à Mayenne et invité à passer la soirée chez M» de Reizet, il y rencontra le baron de Ritter. Voici comment celui-ci raconta, devant la cour d’assises de Laval, la scène qui avait donné lieu k la provocation, puis au duel. « À la soirée de M""1 de Reizet, je demandai à un de mes voisins : « Quel est donc ce monsieur entre ces deux dames ?-Vous ne le reconnaissez pasî — Non ; • il avait, en effet, laissé pousser ses moustaches. C’est M. Appleton. » À part moi, je m’étonnai qu’il ne fût pas venu me dire bonjour. Croyant à un simple malentendu, je me proposai d’aller le saluer ; j’allai vers lui et je vis qu’il ne répondait pas à ma politesse. Je restai là en face de lui, un peu embarrassé de mon attitude. Rompant le silence : ■ C’est pourtant bien à M. Appleton que j’ai l’honneur de parler ? — Mais oui, » me répondit-il froidement. J’apercevais autour de moi des sourires railleurs. J’espérais que la maitresse de maison me tendrait la perche, mais personne ne me vint en aide. Je dis donc à M- Appleton ; « Vous vous plaisez à Avesnes ? — Oui, monsieur. • Il devenait impossible de continuer la conversation. Je me retirai et me mis à réfléchir, quand une chose très grave, à mon sens, vint à se passer. M. Appleton alla saluer Mme de Ritter. « Ah I c’est trop fort 1 » me dis-je ; « il refuse de saluer le mari et va saluer la femme I il faut qu’il me donne une explication. » La chose était cependant toute simple, le grief qu’avait le sous-préfet contre le receveur étant personnel et n’atteignant aucunement sa femme. Ici, d’après ta version de quelques témoins, M. de Ritter se serait dirigé vers M. Appleton et lui aurait brutalement enjoint de le saluer ; le sous-préfet refusa. ■ Vous le ferez, où de mon gant je vous soufflette au visage, » aurait dit M. de Ritter. « Jamais, > aurait répondu M. Appleton. Aux assises, le baron de Ritter assura qu’il avait seulement demandé à M. Appleton de lui serrer la main, en signe de réconciliation. • On a voulu faire de moi, dit-ii, une sorte de Gessler exigeant le salut ; ce n’est pas cela. Mon adversaire était un très galant homme, il l’a prouvé sur le terrain ; mais il avait naturellement l’air hautain, dédaigneux, méprisant, et jamais il ne s’en est tant servi qu à ce moment pour me répondre : « Jamais. « Quoi qu’il en soit, M. de Ritter toucha de son gant la manche de l’habit de M. Appleton, qui riposta par un soufflet. La maitresse de la maison, Mme de Reizet, intervint, empêcha l’esclandre de se prolonger et, entraînant les deux adversaires dans un salon voisin, réussit à faire qu’ils se donnassent la main. Les choses auraient pu en rester là si le lendemain M. Perraud, qui visitait M. Appleton avant de quitter Mayenne, ne lui avait demandé où en était son affaire avec le baron. • J’ai attendu ses témoins toute la journée, répondit le sous-préfet, je ne sais si je dois lui envoyer les miens. « Ce propos, rapporté à M.'me de Ritter, irrita la susceptibilité de son mari, qui pensa dès lors que son honneur était engagé à ne pas accepter un arrangement que M. Appleton, après lui avoir donné la main, ne semblait pas considérer comme définitif. Tout le mois de juillet se passa en pourparlers qui ne firent qu’envenimer les choses ; les dames de l’entourage des deux adversaires s’en mêlaient et trouvaient que l’un ou l’autre montrait trop de prudence ; le mot de lâcheté fut prononcé, appliqué à M. Appleton. L’un et l’autre ayant ensuite constitué leurs témoins, les négociations durèrent tout le mois d’août, ceux-ci espérant encore arranger l’affaire. C’étaient, pour M. de Ritter, le comte de Chamisso et le marquis de Roquefeuil ; pour M. Appleton, M. Carré-Kèrizouet, membre de l’Assemblée nationale, et M. Feutrier, ancien officier de turcos. La rencontre devant avoir lieu au pistolet, ils refusèrent les pistolets de tir comme trop dangereux, et convinrent d’employer de vieux pistolets d’arçon, du calibre 16, qu’ils chargèrent de balles du calibre 20, pour en rendre le tir encore moins juste. Le duel eut lieu près de Laval, dans le bois de la Huisserie. Au signal donné par M. de Roquefeuil, les deux adversaires tirèrent ensemble : le pistolet de M. de Ritter rata ; celui de M. Appleton fit feu et la balle traversa les vêtements de M. de Ritter à la hauteur de la hanche, sans le blesser. Les armes rechargées et tirées au sort, M. de Roquefeuil donna de nouveau ’e signal. Les deux coups partirent

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simultanément ; M. de Ritter ne fut pas atteint, M. Appleton tomba foudroyé : la balle avait traversé le poumon et atteint la moelle épinière.

APPLICABLE adj. — Géom. Se dit des surfaces qui peuvent s’appliquer l’une sur l’autre, en ce sens que leurs points se correspondent de telle façon que, pour tout arc infiniment petit issu d’un point de l’une, il y ait un arc égal issu du point correspondant de l’autre.

— Eneycl. La considération des surfaces applicables est une généralisation de celles des surfaces développables. Ces surfaces ont été étudiées par MM. Bour, Bonnet, Darboux, en France, Codazïi en Italie, qui ont indiqué fies méthodes générales pour les trouver. Outre les surfaces développables, c’est-à-dire applicables sur le plan et sur lesquelles, par réciprocité, le plan est applicable, les surfaces les plus intéressantes de cette catégorie sont les surfaces applicables sur la sphère : ou trouve que sur une sphère de rayon a, c’est-à-dire dont la courbure totale

est —r, sont applicables toutes les surfaces qui ont même courbure totale, c’est-à-dire dont les deux courbures principales ont

pour produit —. Plus généralement, les surfaces dont la courbure totale est constante et qui ont même courbure totale sont applicables les unes sur les autres ; notons, en particulier, l’alysséide dont la courbure totale est négative j et sur laquelle

sont applicables toutes les surfaces dont la courbure totale est -. Signalons encore

<ï2

les surfaces hélicoïdales dont chacune est applicable sur une surface dé révolution. De même que dans toute surface développable les génératrices se développent suivant des droites du plan qu’on peut considérer comme les génératrices de ce plan, de même dans deux surfaces applicables les génératrices se correspondent.

Les coordonnées des deux points correspondants sur deux surfaces applicables peuvent être exprimées en fonction de deux paramètres. Les équations qui subsistent entre ces deux paramètres sont celles des deux surfaces dans un certain système de coordonnées curvilignes. Soient

  • 8 = Ld%+2MdX(i !i-(-Ndn*

ds’ï=L’di2-i-2M’Andn+N’(i1JL«

les équations différentielles de deux surfaces en fonction de deux paramètres 1 et [*, dans lesquelles L, M, N sont des fonctions de 1 et de ji. Ces surfaces sont applicables, c’est-à-dire que l’on a identiquement rfs’=* ds, à la condition que l’on ait simultanément les identités suivantes :

L = L’, M = M’, N = N’.

Inversement, si on peut trouver un système de coordonnées curvilignes tel que cette identité subsiste entre les équations des deux surfaces, ces surfaces sont réciproquement applicables. On se rend compte aisément sans calcul que sur deux surfaces réciproquement applicables, les lignes géodésiques se correspondent. En effet, une ligne géodésique est le chemin le plus court d’un point à un autre sur une surface. Or, corama les arcs correspondants sont égaux, d’après la définition, sur deux surfaces applicables au chemin le plus court sur l’une, entre deux points correspond le chemin le plus court entre les points correspondants de l’autre. On démontre aussi que la courbure totale est toujours la même aux points correspondants des deux surfaces applicables.

APPONYI (Georges, comte), homme d’État hongrois, né le 29 décembre 1808, cousin du comte Rodolphe Apponyi, qui mourut en 1876. Il débuta dans la carrière politique et diplomatique comme secrétaire de la cour à la chancellerie hongroise de Vienne. Homme de talent, très instruit et d’un caractère chevaleresque, il ne tarda pas à exercer une

grande influence. Patriote et libéral, il recommanda à ses amis, dans l’intérêt même de la Hongrie, la prudence et la modération. Ses conseils n’ayant pas été écoutés, il se rapprocha du parti aristocratique et conservateur, dont il ne tarda pas à être le chef, et, dès la session de 1843-1844, il fut reconnu comme le leader du parti. Nommé, en 1847, grand chancelier du royaume de Hongrie, il exerça une action prépondérante en dirigeant les affaires hongroises et eo contrôlant les rapports entre son pays et la cour impériale de Vienne. Par son opposition aux revendications nationales et a toute concession il exaspéra l’opinion publique, et par son aveugle obstination il fut pour beaucoup dans le soulèvement de la Hongrie, en 1848. Aussi une des premières mesures réclamées par les Hongrois après l’apaisement des esprits fut la suppression de la chancellerie de la cour à Vienne. Le comte Apponyi se retira alors de la scène politique, et il vécut, pendant une, dizaine d’années, dans la retraite la plus absolue. Mais, en 1859, lors de la réorganisation du Reichsrath, il fut rappelé à Vienne, par ordre de l’empereur, pour prendre place dans cette assemblée parmi les conseillers nommés à vie. Dans sa retraite, le comte Apponyi avait eu le loisir de méditer sur les des 39