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n’a cessé de produire des œuvres remarquablss : le Baiser de Judo. (1867) ; les Juifs massacres par des inquisiteurs (1868) ; Yvan le Terrible, en plâtre (1870). En 1871, il reproduisit en marbre le redoutable czar, et fut élu à ce moment membre de l’académie des beaux-arts de Saint-Pétersbourg. M. Antokolski a envoyé en France, à l’Exposition universelle de 1878, des œuvres qui lui ont valu une médaille d’honneur et sa nomination, au mois de juillet de la même année, comme membre correspondant de l’académie des beaux-arts de Paris ; c’étaient un hautrelief en bronze, le Dernier soupir, et cinq bustes ou statues en marbre : Christ devant le peuple, l’Enfant mort, Pierre le Grand, W. Slassùff, enfin la Mort de Socrale, qui fut particulièrement remarquée.

ANTONA, nom latin de Sodthàmpton.

    • ANTONELLI (Jacques), cardinal et homme

d’État italien, né à Sonnino le S avril 1806.

— Il est mort à Rome le 5 novembre 1876. Le testament du cardinal Antonelli a donné lieu il un long et retentissant procès dont nous allons résumer les phases principales.

Disons d’abord qu’il avait causé dans l’entourage du pape une grande désillusion. La fortune de l’ancien secrétaire d’État ne laissait pas d’être considérable : on a parlé de 22 millions. Les héritiers, les trois frères du cardinal, les comtes Gregorio, Angelo et Luigi Antonelli, institués légataires universels avec les fils d’un quatrième frère décédé, Felippo, avouaient avoir recueilli seulement500.0000u 600.000 francs, en dehors des immeubles ; nais il résulte d’une interpellation adressée à M. Sella, ministre des finances du royaume d’Italie, qu’une somme de 5 millions, trouvée au ministère des finances pontificales, avait été, en 1870, rendue au cardinal Antonelli comme étant sa propriété personnelle. Quoi qu’il en soit, on s attendait a voir figurer sur son testament Pie IX, ou tout au inoins le denier de Saint-Pierre, pour une forte somme : on n’y trouva rien que le don d’un crucifix fait au pape, des fondations de messes à fr. 25 chacune et des sommes insignifiantes pour les hôpitaux. N’ayant a acquitter que des legs si minimes, les légataires universels auraient pu éviter a la mémoire de leur frère et de leur oncle le scandale d’un procès de nature a jeter sur ses mœurs privées un jour défavorable.

Parmi les trois ou quatre aventures de paternité clandestine attribuées au cardinal, il en était une dont Rome entière parlait, surtout depuis 1870. À cette époque vivait, dans l«s environs du Corso, une dams Marconi, veuve du comte Angelo Marconi, que l’on disait avoir été la maîtresse du cardinal Antonelli ; sa fille, Loreta, avait alors quinze ou seize ans. En 1873 mourut la comtesse ; peu de temps après, Loreta épousait un avocat romain ou romagnol, titré également, le comte Lambertini. Or, il parait que le cardinal Antonelli, regardant Loreta comme sa propre fille, dépensait pour elle, depuis de longues années, des sommes considérables ; cependant, il l’avait complètement oubliée dans son testament : de la le procès. La comtesse Lambertini, prétendant être en mesure de prouver qu’elle était bien la tille naturelle du cardinal, actionna ses héritiers devant le tribunal civil pour les obliger de constituer en sa faveur un capital de 150.000 francs dont il lui serait servi la rente viagère. Après diverses tentatives d’accommodement qui échouèrent, malgré le désir de Pie IX d’étouffer l’affaire, une instance s’engagea et le tribunal civil de Rome admit la comtesse Lambertini, en dépit de l’opposition des héritiers, à faire la preuve de sa filiation illégitime. Dès les premiers actes de la procédure, un autre mystère se dévoila ; la comtesse prétendait non seulement n’être pas la fille de son père, ce qui n’avait rien de bien surprenant, mais n être pas davantage la fille de sa mère. Elle exposait, dans un mémoire justificatif, que celle-ci avait à une certaine époque simulé une grossesse pour tirer d’embarras le cardinal ; la véritable mère était une noble et ravissante Anglaise qui, séduite par le cardinal, aurait mis au jour un enfant du sexe féminin ; celle-ci, à peine née, aurait été portée chez M">e Marconi et confiée à ses soins. Quant à la blondé Anglaise, elle s’était depuis mariée à Londres dans la plus haute aristocratie, et son mari ne se doutait aucunement de ses aventures de jeunesse ; mais, s’il le fallait, les avocats de la comtesse Lambertini diraient son nom. Ils ne furent pas obligés d’en venir là. Le procès, de péripéties en péripéties, tratna près de deux ans, et la comtesse fut admise à faire déposer une centaine de témoins qui, pour la plupart, ne savaient que fort peu de chose. Ceux qui en savaient sans doute plus long, les cardinaux Simeoni di Pietro, et le P. Rossi, confesseur du cardinal, se dérobèrent : on s’y attendait bien. Trois dépositions, celles du vieux Tamburlani, son ancien valet de chambre, du

prêtre Venditti, sorte de chapelain à tout faire, et de la sage-femme Gervasi, avaient néanmoins une certaine importance. Tamburlani déclarait qu’en 1853, 1854 et 1855, c’est-à-dire vers l’époque à laquelle remontait la naissance de Loreta, il introduisait souvent dans le cabinet du cardinal, au Vatican, une jeune dame d’apparence distinguée, mince et blonde, avant les yeux bleus,

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et qu’elle restait enfermée de longues heures avec lui. La Gervasi racontait à la fois la grossesse simulée de la comtesse Marconi et l’accouchement clandestin de la belle Anglaise, qu’elle reconnaissait parfaitement dans une photographie que les Lambertini avaient en leur possession ; quant au chapelain, i) avait maintes fois servi d’intermédiaire entre le cardinal et le ménage Marconi. Ce qui corroborait tous cea dires, c’est que de nombreux témoins attestaient que les Marconi, la mère et la fille, ne cessaient d’assiéger l’antichambre du cardinal et l’assaillaient de leurs incessantes demandes d’argent. A la mort de la mère, le directeur du ■ Popolo romano », M. Costantino Chauvet, nommé tuteur de Loreta, était allé trouver, au nom de sa pupille, le cardinal, qui immédiatement lui avait remis pour elle 100.000 livres, puis, par la suite, d’autres sommes. Tout cela constituait un ensemble de présomptions ; mais on ne trouvait, en somme, pas le moindre commencement de cette preuve par écrit que le code italien, comme le nôtre, exige, pour autoriser la recherche de la filiation naturelle. Le cardinal Antonelli, avec son habileté de diplomate et d’homme d’Église, n’avait adressé aux Marconi que des billets insignifiants, et encore étaient-ils d’une écriture Si contrefaite qu’on pouvait les croire faux. Chauvet, dans sa correspondance.avec sa pupille, ne désignait jamais le cardinal que par l’appellation vague de « un tel » ou celle encore plus vague de ■ Providence ••

Après avoir perdu son procès devant le tribunal civil, la comtesse Lambertini le perdit également devant la cour d’appel. L’arrêt se basa sur ce que la recherche d’une filiation illégitime est interdite à quiconque possède une filiation légitime, et que celle-ci était prouvée pour la demanderesse par son acte de baptême, son acte de mariage et généralement par tous les actes authentiques

?ui la concernaient. En conséquence, elle ne

ut même pas admise à produire devant la cour ses témoins, comme elle avait pu le faire devant le tribunal civil.

ANTONIM (le comte Prosper-François), écrivain italien, né àUdinele 8 février 1809. Il s’adonna, à l’université de Padoue, à l’étude du droit et de l’histoire, devint, en 1832, auditeur au tribunal d’Udine, puis secrétaire du conseil de ce tribunal, et se démit de ses fonctions en 1848. Il devint alors membre du comité provisoire de gouvernement dans sa ville natale, qu’il quitta lorsqu’elle eut fait sa soumission, puis se rendit à Florence et à Rome, où il resta pendant le siège, en 1849. Après l’écrasement du mouvement révolutionnaire, le comte Antonini retourna à

Udine, où il vécut dans la retraite ; mais, en butte aux vexations de la police, il quitta cette ville et alla, en 1854, se fixer à Turin. Il s’y fit naturaliser sarde, et après la constitution du royaume d’Italie, il reçut un siège au Sénat (1866). Outre de nombreux écrits publiés dans divers journaux et recueils, notamment dans le ■ Monde littéraire » de Turin et dans les « Archives historiques italiennes », on lui doit des opuscules et des ouvrages parmi lesquels nous citerons : Adélaïde de Provence, en vers (1831) ; Tiberius Decianus, jurisconsulte d’Udine au xvie siècle (lSôS) ; Notice sur la vie et les écrits de F. Deciani (1861) ; le Frioul oriental (1865, in-8°), ouvrage important qui* lui fit décerner une médaille d’or par Victor-Emmanuel ; Du Frioul et des traités d’où ce pays tire sa dualité politique (1873, in-8û) ; les Barons de Waldsec ou Walses, les vicomtes de Meh, etc. (1877).

ANTONY REAL, pseudonyme de Fernand Michel. V. Michel.

ANTSIANAK, contrée de la région centrale de l’île de Madagascar, entre 18° 30’ et 17» 20’ de tat. S., au nord de Tananarive. L’Antsianafc est un pays d’une assez grande étendue, habité par une population agricole ; il est très riche en bestiaux, en fruits et en coton. Les indigènes semblent former une race supérieure à celle de la côte. Le port commercial de cette région est Fénérive, un peu au S.-O. de l’Ile de Sainte-Marie. Il faut cinq jours pour traverser le pays entre le littoral et l’Aotsianak, en franchissant des collines déboisées, incultes et des forêts inhabitées.

  • ANTOCO, volcan du Chili, par 370 40’ de

lat. S. et 72» 40’ de long. O. — Bien que le Chili soit une des contrées les plus riches en volcans, on ne connaît guère que les noms de ses montagnes de feu. Cependant, grâce à des recherches et des explorations faites dans ces derniers temps par Domeyko, Poeppig et, plus récemment, par Arnold Bosco-witz, une des plus belles et des plus redoutables de ces montagnes, l’Antuco, est aussi une des mieux connues. Toujours embrasé, il ne cesse de lancer des colonnes de fumée et de flammes. La régularité de sa forme, qui est celle d’un cône parfait, contraste singulièrement avec celle du mont Sierra Beluda, son voisin, glacier entouré de rochers dentelés, arides et abrupts. En s’approchant du volcan, on y distingue trois régions, ou plutôt trois étages bien tranchés. Le premier constitue la base de la montagne ; il est composé des mêmes roches que la chaîne des Andes. Le second comprend le grand cône volcanique, lequel s’élève sur cette base comme sur un puissant piédestal ; il mesure environ 20 kilom. de circuit et a

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une inclinaison de 15° à 20° ; enfin s’élève le petit cône, ou cône terminal, qui a 2 kilom. de circonférence, et dont les pentes ont une inclinaison de 30° à 35°. Au point de jonction de ces deux cônes se trouve un plateau circulaire, un rebord que recouvrent des neiges et des glaces éternelles. Ces couches de glace ont 30 mètres environ d’épaisseur, autant qu’on peut en juger par les fissures qui les sillonnent. Dans sa partie horizontale, le plateau ne mesure pas au delà de 150 mètres ; mais il s’élève insensiblement pour se confondre avec les versants escarpés du petit cône. Vers 1*E., la région des neiges éternelles prend naissance à 400 mètres environ au-dessous du plateau circulaire, tandis que vers la fin de l’été les versants situés à l’O. et au N. se trouvent complètement dégagés. Les masses qui concourent à la formation du cône sont très variées et paraissent avoir été rejetées à l’état fusible par lé volcan ; la lave et la cendre s’y rencontrent dans une forte proportion. Les bords du grand cône et le sommet du cratère sont recouverts de scories très poreuses et légèrement friables qui se colorent au contact de l’air, et renferment parfois des filaments de feldspath. La glace et les neiges recouvrent le cône volcanique aux deux tiers environ de sa hauteur, le versant occidental excepté ; mais de ce côté la montagne est inaccessible. Deux courants de lave qui descendent dans la vallée de Laja ont environ 3 kilom. d’étendue. Près du lac qui se trouve au pied de l’Antuco on voit des blocs de lave énormes, mesurant parfois 20 mètres cubes, et partout le sol est couvert de bombes volcaniques, c’est-à-dire de fragments de lave incandescente qui, projetés dans les airs par les forces souterraines dans un état fluide, se sont ensuite solidifiés sous une forme sphérique. Lorsque le volcan est en activité, il s’en échappe de puissantes colonnes de fumée, et de temps en temps retentit un bruit sourd, semblable à une décharge d’artillerie. Une flamme rougeâtre précède chaque éruption nouvelle, et quelques secondes après une épaisse colonne de fumée en forme de cône renversé monte dans les airs en tournant sur son axe.

L’ascension de l’Antuco est excessivement dangereuse et pénible, surtout dans la région où s’élève le cône terminal, et où des crevasses infranchissables paralysent à chaque instant les efforts de l’explorateur. Dans son dernier voyage au Chili, Poeppig, le célèbre botaniste, a pu néanmoins, le premier entre les Européens, en atteindre le sommet. Ce ne fut pas sans avoir affronté les plus grands dangers qu’il posa le pied sur la cime du volcan. Poeppig et ses compagnons durent s’aider des pieds et des

mains pour gravir le cône terminal, dont les pentes sont presque perpendiculaires. Parvenus au faite, il leur fut impossible de se tenir debout ; se couchant sur le sol, ils purent enfin plonger leurs regards dans l’abîme entr’ou vert devant eux. Le gouffre ne leur parut pas avoir plus de 60 mètres de profondeur ; les parois, formées de roches aux couleurs les plus variées, tantôt sillonnées de courants de laves d’un vermillon éclatant ou d’un noir brillant, tantôt ornées de stalactites, sont formées principalement par le soufre qui se trouve en abondance dans le cratère. Le véritable orifice du sommet est constitué par un petit cône tronqué, haut de 15 mètres environ, et qui s’élève au milieu d’une plaine circulaire. Au fond de cet orifice, c’est-à-dire du cratère, on aperçoit une petite colline de sable, dont les côtés, percés de deux ouvertures profondes et cylindriques, livrent passage a la fumée qui s’échappe du volcan ; cependant la plus grande partie des gaz souterrains sort d’une ouverture ovale située à l’une des parois et ornée de stalactites qui lui donnent l’apparence d’un portail gothique. Le cratère a environ 200 mètres de circuit ; il a la forme d’une ellipse dont le plus grand diamètre s’étend de i’Ë. À l’O. Le sommet de la montagne est très escarpé, surtout au N., d’où s’échappent quelquefois des torrents de laves, dont on distingue l’éclat à une distance de plus de vingt lieues. Selon Arnold Boscowita, l’Antuco est, avec le pic de Ténériffe et.le Cotopaxi, le volcan qui possède la forme la plus aiguë. Les jets de vapeur qui sortent du cratère de 1 Antuco offrent un phénomène tout particulier : Don seulement ils se succèdent à intervalles réguliers, mais chaque jet présente une couleur différente. Des fissures situées dans l’intérieur du gouffre s’élève d’abord une épaisse fumée de couleur bleu foncé, d’une saveur acide et d’une odeur suffocante de soufre. Quelques instants après, cette fumée diminue progressivement, une forte secousse ébranle le cône volcanique, puis vient un nuage de lave et de sable qui s’élance dans l’espace avec une violence extrême. Ensuite apparaît une colonne bleu clair, composée principalement d’hydrogène ; elle ne s’élève pas à une grande hauteur, mais le bruit qui accompagne son apparition est formidable. Aussitôt après, la première éruption se renouvelle, alternant sans cesse avec la seconde, toutes les cinq minutes environ. Un autre phénomène curieux se produit assez souvent dans les hautes régions de l’Antuco. Quelquefois, par une matinée calme, il s’élève du cratère, en quantité considérable, une vapeur plus blanche que de coutume ; parvenue à une

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grande hauteur et arrêtée par une cause atmosphérique quelconque, elle forme une longue couche horizontale qui ne cesse de s’étendre pendant l’espace d’une heure environ. Elle se sépare alors de la colonne de fumée volcanique qui lui servait de base et se promène dans le ciel, offrant l’aspect d’un grand nuage. Souvent, il se forme trois ou quatre de ces nuages singuliers, qui planent pendant plusieurs heures au-dessus du volcan ; parfois aussi, chassés par le vent, ils se réunissent aux brouillards qui s’élèvent de la vallée. • Ce phénomène, dit M. Boscowitz, est toujours suivi de fortes pluies, et le paysan, dans le voisinage de l’Antuco, en est si bien convaincu par une longue expérience, qu’il aime le volcan comme 1 auteur des nuages et des pluies qui fécondent la vallée. » L’Antuco rejette quelquefois un sable fin, noirâtre et brillant, mais bien rarement de la cendre. Les habitants de la contrée n’ont aucun souvenir de ces pluies de cendres que produisent la plupart des monts enflammés ; mais ils parlent encore du volume incroyable des pierres lancées par le volcan il y a quelques années. Une de ces pierres énormes a été trouvée à une lieue environ du cratère ; on dit même qu’un jour le volcan, devenu furieux, lança de grosses pierres sur une caravane qui passait à une distance de 50 kilom. de la montagne embrasée. L’Antuco présente aussi le phénomène curieux de terminer chacune de ses grandes crises par le rejet d’une masse considérable. d’eau froide. On en eut un exemple mémorable en 1820, époque d’une grande éruption : une rivière de £0 à 30 mètres de large descendit lentement de la montagne, entraînant avec elle une boue rougeâtre d’une odeur nauséabonde. Lorsque M. Poeppig vint explorer ces régions, il retrouva encore les traces de cette rivière, sortie probablement du fond même du cratère, car les habitants assurent que l’apparition des eaux suivit de près la chute d’un énorme fragment du plateau supérieur, appelé el Sombrerilo (le Petit Chapeau). On ne sait pas encore bien quelle est la cause vraie de ce phénomène ; 1 avenir décidera s’il est produit par la fonte subite des neiges et des glaces amoncelées sur le cratère, ou s’il est le résultat d’une communication souterraine que le volcan ne peut manquer d’avoir avec le lac d’Antuco, superbe nappe d’eau dont la sonde n’a jamais pu trouver le fond et qu’on aperçoit du versant occidental de la montagne. M. Boscowitz a dirigé l’attention sur un autre grand et splendide phénomène qu’on observe dans le voisinage de l’Antuco ; c’est la lumière éclatante que ce volcan, ainsi que plusieurs autres volcans du Chili, projettent pendant les nuits d’été. C’est une lumière intense et d’uD aspect singulier ; elle sillonne le ciel et brille sur tout le pays, sans qu’elle soit précédée ou suivie d’orages. On n’a puencore expliquer ce phénomène étrange, qui ne se présente qu’au Chili, sur la cime des volcans.

ANTVBRPIA, nom latin d’ANVERS.

  • ANVERS, villa de Belgique. — Comme la

plupart des grandes villes de ce pays, Anvers est radicalement transformée aujourd’hui. De grandes avenues ont été ouvertes, et la pioche des démolisseurs a jeté bas plus d’une de ces maisons des xve et xvre siècles devant lesquelles le voyageur curieux des choses du passé s’arrêtait pensif. Encore quelques années et la lourde suite des bâtisses à cinq étages, au profil peu varié, aura remplacé les maisons si légères et si capricieusement alignées d’autrefois. Des quartiers entiers ont déjà disparu, notamment celui qui s’étendait le long de l’Escaut et qui présentait le plus curieux assemblage de maisons pittoresques. Un coup de pioche de plus et la fameuse cathédrale se trouvait sur le quai.

Les immenses travaux nécessités par les agrandissements successifs du port d’Anvers ont été le point de départ de cette transformation de la ville qui, depuis vingt ans, n’a semblé vivre que dans l’unique but de faire de son port le premier de l’Europe. On affirme en Belgique que ce résultat est obtenu et ou peut le croire, si l’on compare le tonnage du port actuel avec celui des plus grands ports du Nord. Cette création est d’ailleurs, sans contredit, un des grands événements commerciaux de l’époque ; de plus, elle intéresse trop directement notre commerce maritime, en particulier, pour que nous y restions indifférents.

Anvers, dont le développement fut réellement prodigieux de 1830 à 1850, c’est-à-dire dans les vingt années qui suivirent la constitution du royaume de Belgique, Anvers se trouvait à l’étroit, en 1855, dans Son enceinte fortifiée. Plusieurs projets d’agrandissement furent soumis aux pouvoirs publics. Une loi du 30 août 1859 décida l’établissement d’une nouvelle enceinte de 14 kilom. de développement, du système polygonal, précédée d’un vaste camp retranché formé de neuf forts détachés. Cette enceinte enfermait en partie les anciennes fortifications espagnoles et aussi celles qui avaient été construites depuis le xvu« siècle. Elle s’appuie, au N., à l’Escaut par une grande citadelle-, passe en avant du Dam, des faubourgs de Borgerhout et de Berghem et se rattache à l’ancienne citadelle du Sud, par une branche de raccordement, qui a disparu depuis peu, en même temps que Van-