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science d’application. Elles n’ont qu’à accueillir avec faveur les travaux de science pure que leurs élèves leur apportent parfois a titre de thèses inaugurales et c’est ce qu’elles font avec libéralité. Ceux de leurs professeurs ou agrégés qui s’occupent de recherches de science pure ayant pour objet l’unatomie ou la physiologie de l’homme, soit normales, soit pathologiques, font par cela même œuvre d’anthropologistes, tandis que eaux qui se bornent à enseigner, à pratiquer et à perfectionner l’art médical, font œuvre de médecins. Au point de vue de l’enseignement, les facultés des sciences ont pour but d’enseigner à un nombre assez restreint d’élèves déjà gradés toutes les sciences fondamentales. Bien que la biologie et la zoolofie y soient traitées a part, la science de homme n’y peut trouver qu’une fort petite place et il n’est pas bien gros le bagage anthropologique d’un licencié ou d’un docteur

ces facultés des sciences. Pour que l’anthropologie acquière dans ces facultés quelque importance, il faudrait qu’elles possédassent chacune une chaire spéciale d’anthropologie. Si cette réforme n’a pas lieu, il faut que l’anthropologie soit enseignée en dehors des facultés des sciences. Quant aux écoles de médecine, ce sont, nous l’avons dit, des écoles professionnelles. On y enseigne à la vérité, et presque exclusivement, de la science pure (si l’on met à part l’enseignement médical proprement dit qui se fait dans les hôpitaux), et cette science pure est de l’anthropologie, car ni l’anatomie humaine, ni la physiologie humaine, ni même la pathologie humaine, ne font partie de la médecine. Ce sont des sciences qui doivent énormément aux médecins et qui sont indispensables à tout médecin digne de ce nom ; mais en tant que sciences pures concernant spécialement l’homme, elles font partie de l’anthropologie. Les facultés de médecine enseignent donc une bonne partie de l’anthropologie, et elles le font si largement que dix années suffiraient à peine à l’étudiant le plus laborieux pour recevoir cet enseignement dans sa totalité et pour recevoir ensuite le minimum nécessaire d’enseignement professionnel proprement dit sur toutes les branches de l’art médical. C’est la une grave question qui a justement préoccupé déjà plus d’un professeur et il est facile de prévoir que la spécialisation des médecins ne fera que s’accentuer de plus en plus. Il est de toute évidence que l’enseignement purement scientifique dans les écoles de médecine devra être restreint de plus en plus strictement aux données anthropologiques immédiatement applicables à la médecine. Ce ne sont donc pas les écoles de médecine qui peuvent enseigner l’anthropologie pure dans sa totalité. Par conséquent, cet enseignement doit être donné par une école spéciale. Cette école doit être publique, parce que tout le monde peut y puiser des notions utiles aux points de vue les plus divers.

Mais pour que l’anthropologie soit enseignée de la façon la plus profitable aux personnes dont le devoir est d’en rechercher les applications, il faut qu’elle soit introduite dans tous les établissements où, comme dans les écoles de médecine, se forment des praticiens destinés à exercer une partie de l’anthropotechnie. On enseigne à l’étudiant en

médecine toutes les notions anthropologiques utiles au médecin : on doit enseigner de même dans les écoles normales supérieures, dans les écoles de droit, etc., d’une façon spéciale, toutes les notions anthropologiques applicables à la morale, à l’éducation, au droit et à la politique. Ce progrès de l’enseignement anthropologique sera la source

d’une multitude d’autres progrès, s’il est vrai que l’on agit d’autant plus habilement sur un être quelconque qu’on le connaît mieux.

Les divisions les plus naturelles de l’anthropologie sont évidemment celles qui sont basées sur la nature des faits qu’elle étudie : faits biologiques el sociologiques. Les faits d’ordre biologique peuvent former deux groupes. Ainsi, on peut distinguer : l’anthropologie anatomigue, Vanthropologie-physiologique, l’anthropologie $ociologique, normales et pathologiques, descriptives et comparatives. Ces trois divisions comprennent nécessairement toute l’anthropologie, puisqu’on ne saurait étudier dans l’espèce humaine, pas plus que sur toute autre espèce animale, d’autres faits que ceux qui relèvent de l’anatomie, de la physiologie et de la sociologie. Mais on peut faire telles subdivisions qui seront jugées utiles en se basant sur les divisions adoptées dans chacune des sciences fondamentales. En raison du développement exceptionnel de l’intelligence humaine, il y a lieu, par exemple, de mettre à part l’onthropologie psychologique. En séparant les faits anormaux des normaux, on aura une cinquième division : l’anthropologie pathologique.

De telles divisions sont très pratiques au point de vue de la recherche et de l’enseignement, parce qu’elles sont conformes à la spécialisation ordinaire des investigateurs et des professeurs.

Mais il est une autre manière de diviser l’anthropologie qui, n’excluant pas d’ailleurs la précédente, se prête h d’autres spécialisations encore. Ainsi, Broca divisait l’anthropologie en anthropologie générale ou étude du genre humain considéré dans

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son ensemble, et en anthropologie spéciale ou étude du genre humain considéré dans ses détails, c’est-à-dire étude des variétés humaines, des groupes humains. Il distinguait dans la première l’anthropologie zoologique ou étude comparative du genre humain et des primates. La seconde constituait ce que l’on nomme plus communément l’ethnologie. Celle-ci comprend l’étude complète des groupes humains. Sa partie purement descriptive est l’ethnographie (E. Daily). L’étude spéciale de l’espèce humaine envisagée aux temps préhistoriques a constitué l’anthropologie préhistorique. Chacune de ces divisions comprend nécessairement l’étude des trois ordres de faits que présente l’homme, et par conséquent trois parties : à) anatomique, b) physiologique, c) sociologique. On a fait

d’autres divisions, moins naturelles que les précédentes, basées sur des procédés d’étude exigeant un certain degré de spécialisation : l’anthropométrie (v. ce mot), et la démographie (v. ce mot) ou étude statistique des phénomènes sociologiques. Ces dernières divisions n’embrassent chacune qu’une partie relativement restreinte de l’anthropologie anatomo-physiologique et de l’anthropologie sociologique ; elles peuvent néanmoins être fort utiles, à la condition de n’être que surajoutées aux divisions fondamentales indiquées ci-dessus, puisqu’elles concernent des faits et des groupes humains de toute sorte dont l’étude est comprise dans les autres divisions.

— II. L’origine de l’homme d’après l’écolb transformiste, La grande question de l’origine de l’homme se trouve posée h l’anthropologie par l’importance qu’a prise dans la science 1 hypothèse transformiste, grâce aux travaux retentissants de Darwin et de ses disciples. L’homme ayant, suivant cette hypothèse, une commune origine avec les autres formes animales, on s’est préoccupé de rechercher ses ancêtres possibles.

Lamark avait songé au chimpanzé ; mais aucun des grands anthropoïdes, orang, chimpanzé ou gorille, ne réunit tous les caractères nécessaires ; d’autres songèrent à faire descendre l’homme d’un ancêtre commun, aujourd’hui disparu, et voisin des anthropoïdes. De type humain, dit M. Topinard, est un perfectionnement du type général de leur famille, mais non de l’une de leurs espèces connues en particulier. M. Haeckel ne se prononce pas à cet égard ; il se demande si les dolichocéphales d’Europe et d’Afrique ne dériveraient pas du chimpanzé et du gorille des côtes de Guinée, tous deux dolichocéphales, et si les brachycéphales d’Asie ne descendraient pas, au contraire, des orangs brachycéphales de Bornéo et de Sumatra ; bien des considérations portent à croire, en effet, que les dolichocéphales sont tous originaires de l’Europe et de l’Afrique, et les brachycéphales de l’Asie orientale, pour ne parler que de l’ancien continent. M. Vogt pense autrement : pour lui, l’homme n’est que le cousin germain de l’anthropoïde, et 1 ancêtre commun est au delà. Ici, M. Haeckel devient afflrmatif ; cet ancêtre plus éloigné est un singe de l’ancien continent, un pithécien, qui lui-même dériverait d’un lémurien, et celui-ci, a son tour, d’un marsupial. Il indique même sous le nom de Lémurie, emprunté à l’Anglais Sclater, et comme le foyer de cette série de transformations, un continent aujourd’hui submergé, dont Madagascar, Ceylan et les lies de la Sonde seraient le reste. • Au surplus, le professeur d’Iéna donne la genèse de l’homme d’une manière encore plus détaillée : • Au commencement de la période de la terre appelée Laurentienne par les géologues et de la rencontre fortuite, dans des conditions qui ne se sont peut-être présentées qu’à cette époque, de quelques éléments de carbone, d’oxygène et d’azote, se formèrent les premiers grumeaux albuminoïdes. A leurs dépens, et par voie de génération spontanée, naquirent les premières cellules connues des monères. Dès lors, ces cellules se segmentent, se multiplient, se disposent en organes et arrivent, par une série de neuf transformations, à donner naissance 8. quelques vertébrés dans le genre de l’amphioxus lanceolatus. La séparation des sexes y est dessinée, la moelle épinière et la corde dorsale y sont visibles. Au dixième degré, le cerveau et le crâne apparaissent comme dans les lamproies. Au onzième se montrent les membres et les mâchoires, comme dans les squales ; la terre, à ce moment, n’en est encore qu’a la période silurienne. Au seizième, l’adaptation à la vie terrestre est terminée. Au dix-septième, qui répond à la phase jurassique de l’histoire du globe, la généalogie de 1 homme s’élève au kanguroo, parmi les marsupiaux. Au dix-huitième, il devient catarrhinien, c’est-à-dire un singe à queue, un pithécien. Au vingtième, le voilà anthropoïde durant toute la période miocène environ. Au vingt et unième, c’est l’hommesinge ; il n’a pas encore le langage, ni le cerveau correspondant, par conséquent. Au vingt-deuxième enfin, l’homme apparaît tel

?ue nous le connaissons, du moins dans ses

ormes inférieures.» M. Topinard ajoute, après cette énuméralion, que M. Haeckel, qui paraît si bien renseigné sur les vingt-deux premiers degrés, oublie Je vingt-troisième, celui dans lequel se manifestent 1ns Lamarck et

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les Newton. À cette objection, la réponse est facile. L’anthropologie préhistorique est là pour la résoudre ; des hommes de la race de Canstadt ou de Néandeithal à nos contemporains, il y a une distance énorme, que remplissent cependant d’une manière continue de longues séries de crânes intermédiaires.

Les découvertes déjà anciennes des débris fossiles de l’homme, qui ont mis en émoi, à diverses reprises, ie monde savant, ont été continuées avec succès et ont donné lieu aux travaux les plus remarquables, parmi lesquels il convient de citer toute une partie, et non la moins digne d’attention, de l’œuvre magistrale de MM. de Quatrefages et Hamy, intitulée Cranta ethnica (v. ce mot). Nos ancêtres les plus anciens qui nous aient laissé de leurs débris sont ces hommes de l’époque tertiaire, dont l’existence, niée encore par les savants restés fidèles aux traditions bibliques, vient cependant s’affirmer par les silex taillés trouvés dans le miocène inférieur, à Thenay, an-dessous des calcaires de la Beauce, par l’abbé Bourgeois. Les travaux de MM. de Mortillet et Hovelacque donnent un grand intérêt à cette question. On a donné le nom de dryopithèques à ces ancêtres présumés de notre espèce.

« À une époque, disait en 1878 le regretté maître Broca, a une époque dont l’antiquité prodigieuse échappe b toutes nos chronologies, au milieu des monstres gigantesques qui se disputaient la possession de notre Sol, apparut un être faible et chétif, nu et sans armes, soutenant à peine, au jour le jour, son existence famélique et ne trouvant dans le creux des rochers qu’un refuge insuffisant contre les dangers incessants qui venaient l’assaillir. Au calcul des chances ordinaires, cet être paraissait privé de tout ce qui, dans la bataille de la vie, assure la survivance des espèces ; entouré d’ennemis nombreux et terribles, dénué de moyens d’attaque et de moyens de défense, exposé pendant sa longue et débile enfance à toutes les agressions, à toutes les vicissitudes, il semblait voué à la destruction par une nature marâtre.

Mais il possédait deux merveilleux instruments, plus parfaits en lui qu’en toute autre créature : le cerveau qui commande et la main qui exécute. Les espèces colossales des temps géologiques ont disparu ; l’homme est resté ; il a vaincu tous ses rivaux, vaincu la nature elle-même, et, à cette place où nous sommes, là où jadis, d’une manière novice, il taillait ses premières armes dans les silex roulés par un fleuve encore innommé, il étale aujourd’hui les splendeurs de l’Exposition universelle. »

— III. Les progrès récents de l’anthropologie. Ce qui fait la force et les progrès de l’anthropologie, disait Broca, « ce qui lui donne un caractère positif, ce qui lui a permis de passer rapidement de l’enfance k la maturité, c’est l’emploi des méthodes rigoureuses d’observation. Elle n’a jamais cessé, depuis Buffon, qui a été son premier fondateur, de s’attacher autant que possible à la recherche des faits matériels •. Les remarquables travaux faits sur les races fossiles ont pour complément les célèbres ouvrages auxquels les Nadaillac, les Tylor, les Lubbock et tant d’autres savants ont encore attaché leurs noms. Des races fossiles aux races inférieures les rapports ne manquent pas, et il n’a manqué non plus ni de courageux explorateurs pour rapporter des documents et faire sur place des observations, ni de savants pour assembler en un tout ces matériaux isolés. En France, le nom du docteur Hamy répond à toutes les exigences da l’érudition que comporte la géographie ethnographique ; en Italie Mantegazza, en Allemagne Muller, etc., montrent les progrès qu’a faits l’ethnographie. Des savants même dont le nom faisait autorité, ne se fiant plus aux observations controversées ou inexactes des voyageurs, ont entrepris de grands voyages d’exploration. En même temps, pour ne parler que de la France, le muséum de Paris et celui de la Société d’anthropologie ont vu grossir leurs collections par les apports da nombreux voyageurs, dont quelques-uns colligeaient, dans leurs explorations souvent périlleuses, des pièces hors ligne : tels sont les crânes de Parsis provenant de la Tour du silence, à Bombay, rapportés par le docteur Mugnier ; des séries de crânes américains,

fiar Pinard et de Cessac ; les squelettes et escrânesdel’Indo-Chine.parle docteurHarmand ; les crânes de Nouvelle-Guinée, par Laglaize, A. Raffray et Maurice Maindron ; les crânes d’Hindous du Deckan, par ce dernier voyageur ; les remarquables collections faites par Marche aux Philippines, ainsi que par MM. Rey et Montano, etc.

Si les progrès apportés à l’anthropologie par les explorations sont grands, non moins importants sont tous ceux qu’a faits cette science grâce aux patients travaux, aux recherches sans nombre de tous les savants qui s’y sont consacrés. De grands mémoires ont été publiés en diverses langues, et d’importantes quesiions politiques et sociales ont été soulevées ; « Les questions d’anthropologie se sont beaucoup ressenties, dans ces dernières années, des événements politiques, et surtout depuis la prétention qu’ont eue certains hommes politiques de grouper

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les peuples d’après les races primitives. Nous savons trop combien les Allemands ont exploité cette idée. Ces questions préoccupent même tellement les esprits en Allemagne, qu’un journal de Dresde publiait, en 1874, un article où il s’attachait à démontrer que lesSaxons sont d’origine slave et que la Saxe doit, par conséquent, ne pas faire partie de l’empire d’Allemagne, mais occuper une place particulière entre le monde allemand et le monde slave. >

Citer les noms des savants dont les travaux ont, pendant cesvingtdernières années, jeté un lustre nouveau sur l’anthropologie, est ici impossible. Si la France s’est enorgueillie de posséder Broca et de Quatrefages, l’Allemagne n’est pas moins fière d’Haeckel et de Virchow ; à côté de ces grands noms s’étendent des pléiades de noms plus modestes, et, dans notre pays, nous pouvons citer avec honneur les travaux de MM. Topinard, Bordier, Mathias Duval, Manouvrier, de Mortillet, Hamy, Denniker, Zabarowsky, Bertillon, Hovelacque, etc.

Une des plus remarquables applications de l’anthropologie est dans les résultats fournis par l’examen attentif du cerveau des criminels. Depuis quelques années, les têtes des suppliciés sont remises à l’école d’anthropologie de Paris afin qu’on fasse l’autopsie de l’encéphale, et les faits observés ont été toujours des plus intéressants. Tout le monde, en effet, et pour mieux parler, la société tout entière, a un intérêt immédiat à connaître la part de responsabilité qui incombe à ces criminels dont les forfaits, qui ont fourni de si beaux sujets de dissertation aux réquisitoires du ministère public, paraissent souvent ne coïncider nullement avec les habitudes antérieures du prévenu, ou présentent des particularités se refusant, pour ainsi dire, à toute explication rationnelle.

Les cerveaux des assassins ont toujours présenté, a l’examen, des lésions, des déformations, des imperfections. ■ M. le docteur Bordier a noté, disait en 1878 le docteur J. Bertillon, que, sur près de la moitié des crânes d’assassins récoltés par le musée de Caen, on trouvait des traces d’une maladie ancienne du cerveau ou de ses enveloppes. Si ces résultats sont confirmés, on voit quel intérêt ils offrent à l’anthropologiste et au philosophe. Il suffisait à Gall de quelques remarques superficielles pour assigner à chaque faculté intellectuelle telle ou telle localisation. La science nouvelle procède plus péniblement. C’est à la suite de nombreuses observations pathologiques que Broca a localisé la faculté du langage articulé dans fa troisième circonvolution frontale gauche-, les observations subséquentes n’ont fait que confirmer l’opinion du savant professeur. Mais les parois du crâne suivent de trop loin les formes du cerveau pour qu’on puisse les pressentir à travers cette enveloppe épaisse et rigide. • Pour M. Bordier, les assassins se partagent en deux groupes, suivant qu’ils ont été poussés au crime par une exubérance cérébrale ou par faiblesse d’esprit ; d’après M. Manouvrier, ce seraient ceux de la première catégorie qui seraient les plus nombreux.

« Ces résultats, dit M. Topinard, sur les hommes supérieurs par leur intelligence et sur ceux qu’un cerveau mal équilibré jette hors des voies admises par la civilisation moderne, montrent le parti que l’anthropologie peut tirer du cubage de la cavité crânienne. Qu’au lieu de jeter les crânes pêlemêle aux catacombes on permette à un homme consciencieux de surveiller le relèvement des tombes de cinq et dix ans dans nos cimetières, d’étiqueter chaque crâne, de les partager par catégories suivant la profession ; je n’ai aucun doute que la science ne recueille de ce cubage des indications précieuses, supérieures a celles que donnent la mensuration extérieure du crâne et la mensuration du vivant, et égales à celles que fournit le poids du cerveau. On saurait alors ce que le temps, une éducation et une hygiène bien dirigées permettent d’espérer de la capacité crânienne et cérébrale. ■

Les savants italiens se sont fort préoccupés de cette question des criminels, et parmi eux MM. Feni et Lombroso se sont livrés à de remarquables travaux.

Pour beaucoup d’anthropologistes, les assassins représentent certains types ancestraux de l’humanité dont ils s’éloignent plus ou moins ; ils se rattachent donc, on peut le dire, « à des types en retard sur le développement général, à des types disparus ; ils ont incontestablement des caractères ataviques... ils représentent dans une large mesure la bestiale humanité primitive. Les hommes honnêtes sont le produit de l’état social longuement développé, de l’évolution de la civilisation, de la culture ».

On retrouve dans la plupart des crânes des criminels un ensemble de caractères de bestialité et l’exagération de tous les caractères inférieurs que présentent ceux des hommes de la moyenne, t De plus, il y a manifestement parmi les criminels des cas pathologiques. Leurs crânes ne présentent pas seulement des tendances à un retour en arrière, vers les ancêtres barbares et sauvages, mais encore des défectuosités appréciantes. On suit d’ailleurs qu’il y a un rapport étroit entre l’épilepsie et la folie morale et la.criminalité héréditaire. • Voici ce que le congrès