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mylène et d’acide chlorhydrique ; le bromhydrate d’amylène CWO.HBr, qui se forme de même avec l’acide bi’omhydrique, et Yiodhydrate d’amylène C51110.IH, avec l’acide iodhydrique, sont des éthers d’un alcool amylique secondaire. Ce sont des liquides mobiles d’odeur étbérée, dissociables, puisque, à une température élevée, leur densité 6e rapproche de celle d’un mélange à volumes égaux de l’acide et d’amylène ; à haute température, il n’y a pas dégagement de chaleur dans le mélange des deux gaz.’Au contraire, à basse température, il y a un dégagement de chaleur indiquant une combinaison : chlorhydrate, !0 calories ; bromhydrate, 20,5 calories ; iodhydrate, îî,9 calories. À l’état de solution saturée, les dégagements de chaleur ne sont plus que 0,95 calorie, 0,8 calorie et 1,7 calorie, et, a l’état de solution étendue, les réactions n’ont plus lieu ; elles correspondraient a une absorption de chaleur.

— Méd. h’amyîène fut proposé comme anesthésique par Snow en 1856. Son action est assez rapide, puisqu’il produit l’insensibilité en moins de cinq minutes, et sans période d’excitation ; il provoque rarement les vomissements ; mais lanesthésie est légère, peu durable et accompagnée souvent de spasmes. Ses avantages sont peu marqués ; aussi, en raison de son prix élevé, est-il & peu près complètement abandonné aujourd’hui.

AMYLÈNË-GLYCOL s. m. (a-mi-lè-ne-glikol-rad. amyiène et gtycol). Chim. Glycol que l’on peut considérer comme formé du radical amyiène CW» et de deux hydroxyleS (OH), V. AMYLGLYCOL.

AMYLÉNISATION s. f. (a-mi-lé-ni-za-si-on — rad. amyiène). Méd. Anesthésie par l’amylène.

AMYLOLYCOL s. m. (a-mil-gli-kol — rad. amyiène et glycol). Chim. Alcool diatomique dérivant de l’amylène. n On dit aussi glycol

AMYLÉNIQUK, AMYLBNE-OLYCOL.

— Encycl. Vamylglycol, CBH*0(OH)*, s’obtient en substituant deux molécules d’eau à deux molécules d’acide bromhydrique dans le bromure d’amylène C&rU°Br*. À cet effet, on mélange le bromure avec de l’acétate d’argent dans un mortier refroidi, et on agite le mélange. L’acétate formé est distillé au-dessus de MO0 et saponifié par la potasse. C’est un liquide incolore, sirupeux, amer et aromatique, insoluble ; on peut le solidifier à l’aide d’un mélange d’acide carbonique solide etd’éther : il bout a 177". Il s’oxyde à 1 air et devient acide ; l’oxydation est activée par le noir de platine ; l’acide azotique l’oxyde rapidement et forme de l’acide butylactique C^H^Oî. II forme des éthers, parmi lesquels on peut citer le diaeétate. le dibenzoate, 1 acétocàlorhydrine, la monochlorhydritie, 1 iodocyanure, la tulfocarbonate (C&H'<>CS3), l’oxyde d’amylène. Ce dernier, qu’on obtient en traitant la ehlorhydrine (résultat de l’action de l’acide chlorhydrique sur l’amylglycol) par la potasse, est un liquide incolore, d’une odeur éthérée, bouillant vers 95°, insoluble dans l’eau, soluble dans l’alcool et l’éther, miscible aux acides en toute proportion. Il correspond à l’oxyde d’éthylène dérivé du glycol éihylique, mais ne possède pas, comme lui, laprofriétè de fixer directement les éléments de eau. L’acide azotique le convertit en glycol dinitrique.

La théorie prévoit 14 amylglycots isomériques.

  • " AMYLIQUE adj. — Encycl. Chim. Valeool amylique, décrit au tome XVI du Grand

Dictionnaire, n’est pas le seul qui réponde à la formule CBH1*0. Passons rapidement en revue ceux que l’on connaît.

Alcools primaires. La théorie eu prévoit quatre, dont trois ont été, en effet, préparés, le Alcool amylique normal

CH»(CHî)»CH*OH, découvert par Lieben et Rossi, qui le préparaient ai l’aide du cyanure de butyla normal ; il bout à 1370.

jo et s» Alcools amyliques de fermentation. Us se trouvent dans les produits de la fermentation alcoolique généralement mélangés et semblent être surtout abondants dans les fermentations tumultueuses.

Pour les séparer l’un de l’autre, on les transforme en sulfamylates de baryum, qui sont inégalement solubles (Pasteur). L’un agit faiblement sur la lumière polarisée et dévie à gauche le plan de polarisation ; l’autre est inactif. L’alcool inactif a été obtenu en partant du cyanure de l’alcool butylique de fermentation, ce qui lui assigne la formule (CH*)* — CH— CH»— CH*OH (alcool isopropyléthyliquel ; il s’éthérifle plus facilement pur l’acide chlorhydrique que l’alcool actif ; aussi, pour préparer l’alcool actif éthylméthyléthylique CH»CSH»=CH—CH«OH, on fait passer un courant de gaz chlorhydrique dans l’alcool amylique commercial ; on neutralise Je produit et on procède à une distillation fractionnée pour séparer le chlorure d’amyle inactif de l’alcool amylique actif. Quand on transforme l’alcool amylique gauche en amylate de sodium, qu’on chauffe ce produit au bain d’huile et qu on le traite ensuite par l’eau, oa régénère un alcool amylique inactif différent de l’alcool inactif de fermentation et formé de parties égales

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d’alcools méthyl - éthyléthyliques droit et gauche. Il est remarquable que tous les dérivés de l’alcool amylique commercial sont dextrogyres, excepté l’amylamine.

La présence de l’alcool amylique dans l’eau-de-vie la rend désagréable et dangereuse.’ j

Pour rechercher dans les eaux-de-vie l’ai- ! cool amylique de fermentation, on agite aveu de l’huile ou du chloroforme, qui le dissolvent et l’entraînent. i

Le quatrième alcool primaire, qui serait l’alcool ’trimétkytélhylique

(CH»)S = C~CH*OH,

n’a pas été préparé, mais on connaît l’acide valérianique qui en dérive, ainsi que l’aldéhyde et le carbure saturé.

Alcools secondaires. On connaît trois alcools amyliques secondaires ; c’est exactement le nombre indiqué par la théorie.

îo Diélhylcarbinol, CW—CH.OH—Cm». On l’obtient en faisant agir sur te zinc granulé additionné d’un peu de sodium un mélange de L partie de formiate d’éthyle et de 4 parties d iodure d’éthyle. Bout vers 116<> ; densité à 0" : 0,831. Son éther iodhydrique donne par perte de 1H de l’éthyl-méthyléthylène normal qui sert de type pour l’identification des carbures de même formule obtenus par d’autres procédés.

go Mélhyl-propylcarbinol,

CW—CH.OH—CH«,

Obtenu par hydrogénation du méthyl-butyryle. Son iodure dérive des deux amylènes normaux, on peut donc le préparer à l’aide des produits pyrogénés du pétrole. Bout à 119° ; densité à 0* : 0,824. 3° Méthyl-isopropylcarbinol,

(CH3)*CH-CH.OH—CH3.

dérive par hydrogénation de l’acétone isobutyrique (CH3)2CH — CO — CH3. Bout vers 110° ; densité h 17° : 0,827. L’éthériflcation directe par les hydracides donne des éthers tertiaires ; les éthers secondaires s’obtiennent en traitant l’isopropyléthylène par les hydracides ; mais si on veut repasser à l’alcool on obtient l’alcool tertiaire.

Alcools tertiaires. On en connaît un seil, l’élhyt-diméthylcarbinol, qu’on a appelé d’abord hydrate d’amylène ou alcool pseudoamylique ;Iathéorie n en prévoit pa’s d’autres. La synthèse en a été faite avec du sinc-méthyle et du chlorure de propionyle. On le prépare, suivant la méthode de Berlhelot, en traitant l’amylène par l’acide sulfuriqiie étendu de la moitié de son volume d’eau et refroidi, puis on sature par la baryte et on distille.

L’hydrate d’amylène est un liquide incolore, très mobile, léger, d’une odeur aromatique ; densité : 0,768 ; bout a 112»,5. Il se scinde en eau et amyiène sous l’action de la chaleur (200" en vase clos), en eau et amyiène ; il absorbe énergiquement l’acide iodhydrique en formant l’iodhydrate d’amylène et de l’eau, réaction semblable avec l’acide chlorhydrique. Les produits d’oxydation par le permanganate de potassium sont les mêmes que ceux de l’amylène.

AMYLOBACTER S. m. (a-mi-Io-ba-kterdu gr. amulon, amidon ; baktêrion, bâton). Bot. Algue microscopique affectant la forme d’un bâtonnet (bacille), et jounnt le rôle de ferment. Syn. de ferment butyrique.

— Encycl. Le bacille amylobaeter est une algue ferment de la famille des Bactériacées. 11 se présente non seulement sous la forme de bacille, mais sous la forme de cellules arrondies (micrococcus), de filaments longs et immobiles (crenothrix), de baguettes enroulées en hélice (vibrio, spirillum), selon les conditions de milieu. Sous toutes ses formes il peut donner naissance à des spores ; les articles se renflent d’abord comme des fuseaux en leur milieu, où s’accumule une réserve d’amidon amorphe ; puis l’amidon se résorbe au fur et à mesure que la spore ovoïde se forme ; celle-ci finit par nager dans un liquide transparent enveloppé par la membrane. La spore en germant crève cette membrane et s’allonge en filament dans le sens du bacille primitif. Ce bacille, extrêmement répandu, est anaérobie : l’air le tue sous toutes ses formes, sauf celle de spore ; il joue un rôle important dans beaucoup de phénomènes naturels : il détruit, en leur empruntant de l’oxygène, les sucres, la dextrine, l’amidon solu’bïe, la glycérine, la mannite, les acides tartrique, citrique, etc. avec dégagement d’acide carbonique, d hydrogène et formation d’acide butyrique, d’où le nom de ferment butyrique qu’on lui a donné. Il attaque certaines variétés de cellulose et d’amidon. C’est ainsi qu’il est l’agent du rouissage des plantes textiles, dont il détruit le parenchyme, laissant & nu les fibres et les vaisseaux ; c’est ainsi également qu’il opère la digestion des tissus végétaux dans l’estomac des herbivores où il pullule ; c’est ainsi encore qu’il attaque les graines qui germent en présence d’un excès d’eau. Grâce sans doute à son pouvoir réducteur, il détruit les nitrates et met l’azote en liberté. V. hkrmentation.

Le travail latent du bacille amylobacter remonte à une époque très reculée, car on en trouve des traces dans les plantes vascu AMYL

laires du terrain houiller, dont les tissus se 1 sont silicifiés aux différentes phases de leur désagrégation.

AMYLODEXTRINE s. f. (a-mi-lo-dekstri-ne — du grec amulon, amidon, et français iextrine). Chim. Syn. de amidon soluble. V. amidon, au tome XVI du Grand Dictionnaire.

’ AMYLOÏDE adj. (a-mi-lo-i-de — du gr. amulon, amidon ; eidos, forme). — Qui ressemble à l’amidon. Se dit de l’altération consistant dans l’infiltration de certains organes par des corps analogues aux grains d’amidon végétal. La dégénére^ence amyloïde est fréquente dans la période terminale d’un grand nombre de maladies chroniques.

— Encycl. Patbol. Très communs chez le vieillard, où ils constituent pour ainsi dire un état physiologique, les corps amyloîdes occupent surtout la prostate, les vésicules séminales et les épididymes, parfois les parois des ventricules latéraux, la moelle épinière et les cartilages. Plus rares dans l’âge adulte, ils sont l’indice d’un état pathologique et se rencontrent dans un grand nombre d’organes malades, où ils semblent se localiser tout d’abord dans la paroi des vaisseaux les plus fins pour envahir ensuite les cellules du parenchyme voisin. Ils accompagnent souvent les inflammations du cerveau, de la moelle, les atrophies des nerfs, particulièrement du nerf optique et de la rétine. Ils ont été trouvés dans les poumons, dans les membranes muqueuses ou séreuses, dans les cicatrices de la peau. La rate, le foie et les reins sont les organes dont la dégénérescence amyloïde présente le plus d’importance. La paihogénis de ces lésions est des plus obscures ; tantôt elles semblent le résultat d’une altération locale, comme chez les vieillards ; tantôt la déchéance générale de l’organisme est évidente, quand il s’agit de tuberculeux, de malades atteints de suppurations abondantes et prolongées, de syphilis, de leucocythémie, parfois de cancer et de lèpre. Les viscères atteints de dégénérescence amyloïde sont souvent augmentés de volume, déformés ; leur consistance est molle, plus ou moins pâteuse quand la lésion est avancée. Dans la rate, la lésion débute par les corpuscules de Malpighi qui sont gonflés, demitransparents, très rapprochés les uns des autres, ressemblant à des grains de sagou cuit, d’où la dénomination de raie sagou. Plus tard, l’infiltration devient complète et diffuse ; l’aspect de la coupe est homogène, vitreux ou séreux ; on y trouve même des foyers de suppuration et d’hémorragie. Dans le foie, la lésion débute par les artérioles hépatiques et les capillaires du lobule, pour envahir plus tard les cellules de proche en proche. Le viscère devient ensuite exsangue, gris, vitreux, sans que son volume soit beaucoup modifié. L’aspect du rein amyloïde est celui du gros rein blanc ; la lésion débute par les glomérules, puis atteint les autres artérioles, la paroi propre des tubes, mais épargne ordinairement l’épithélium, qui présente cependant, le plus souvent, des altérations graisseuses.

Quand la lésion est au début, l’examen microscopique permet de reconnaître les grains amyloîdes, qui sont ronds ou ovales, homogènes, formés d’une série de couches concentriques disposées autour d’un ou de plusieurs noyaux granuleux paraissant leur servir de centre. L’analogie avec l’amidon n’est pas complète ; rien ici ne rappelle le hile extérieur de cette substance. Cependant, d’après Busk et Donders, la lumière polarisée développerait dans ces corpuscules une croix noire comme dans les grains de fécule.

À un degré avancé, à la période d’infiltration, la confusion avec d autres affections devient facile, car l’aspect des viscères atteints ressemble beaucoup h celui qui caractérise les dégénérescences graisseuse, colloïde, etc. Mais de précieux réactifs viennent au secours de l’observateur. Une légère solution aqueuse d’iode développe une coloration bleue qui varie des teintes claires aux plus foncées, et si l’on ajoute de l’acide sulfurique étendu, en laissant la réaction se faire lentement, on obtient un beau bleu. Quund l’acide est concentré, la coloration passe du violet au brun noirâtre, tandis que tes parties voisines sont jaunâtres. La teinture d’iode produit une coloration brun acajou. Sur les préparations traitées par le violet de méthylauiline ou violet de Paris, les parties dégénérées sont colorées en rouge, tandis que le reste des tissus reste bleu. Enfin, avec la safranine on obtient une coloration jaune des parties dégénérées, tandis que les éléments normaux sont teintés en rouge. Les préparations obtenues par ce dernier réactif sont très démonstratives, et elles offrent cet avantage de pouvoir être montées et conservées dans le baume de Canada (Cornil).

Symptômes cliniques. Lorsque la dégénérescence amyloïde se déclare, elle imprime à l’individu qui en est atteint un cachet qui, sans être tout à fait caractéristique, attire l’attention du médecin. Elle se traduit par

une pâleur mate de la face, par un amaigrissement des plus prononcés, l.apolyurie semble constituer un symptôme du début ; plus tard, elle peut faire place à la diarrhée ou à l’œdème ; dans les dernières périodes, la diminution des urines est au contraire la règle.

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On rencontre parfois dans ces urines des cylindres présentant les réactions spéciales de l’amyloïde. L’œdème est fréquent, localisé ou généralisé. La diarrhée enfin est un des signes les plus constants et les plus tenaces. Dans les formes à prédominance rénale, cette diarrhée semble même salutaire dans une certaine mesure, car elle empêche l’accumulation des produits excrémentitiels dans le sang (urémie). La durée est variable, mais toujours assez limitée. Si’ la mort n’est pas due a la maladie primitive dont la lésion amyloïde est la complication, elle survient lentement après une période plus ou inoins longue de somnolence profonde, parfois, au. contraire, d’agitation et de délire, imputables a l’anémie cérébrale. L’existence d’une dégénérescence amyloïde ne peut être diagnostiquée que dans les cas assez avancés, et bien souvent les examens les plus soigneux de l’anatomie pathologique sont seuls capables de la révéler.

AMYLOMYCINB S. f. (a-mi-lo-mi-si-nedu gr. amulon, amidon ; mu/cês, champignon). Chim. Substance analogue a l’amidon, trouvée par M. L. Crié (1879) dans les asques d’un champignon pyrénomycète ; elle s’accroît par intussusception comme les grains d’amidon, mais se distingue par deux caractères : elle se forme aux dépens d’un protoplasme sans chlorophylle et dans l’obscurité ; elto est insoluble dans le liquide des cellules.

AMYLON s, m. (n-mi-lon-du grec amulon, amidon). Chim. Substance non azotée qui existerait dans le jus de raisin à l’état de combinaison avec la zymoprotéine (substance azotée) et qui s’en séparerait au contact de l’air en déterminant la formation du ferment (Maumené).

AMYLOXAMIQUE adj. (a-mi-lo-csa-mi-ke — rad. amyleet axamique). Chim. Se dit d’un acide amidé cristallisé qu’on obtient en faisant passer dans l’éther amyloxalique en solution alcoolique vin courant de «az ammoniac. Il a pour formule CW.OCW.AzHS et ne diffère de l’acide oxnmique que par la substitution de l’amyle CSH’i à l’hydrogène.

AMYNILISPES s. m. (a-mi-ni-li-spèssdu gr. amuna, défense ; lispê, . qui a les jambes minces). Paléont. Genre de myriapodes fossiles faisant partie du sous-ordre des Archipolypodes de Scudder. V. archipolypodb.

AMYNODON s. m. (a-mi-no-don — du gr. amuna, défense ; odnus, odontos, dent). Paléont. Genre de mammifères fossiles de l’éocène supérieur de l’Amérique du Nord.

— Encycl. h’amynodon est le plus ancien rhinocéros que l’on connaisse et le type le plus généralisé de la famille ; ses caractères généraux sont les suivants : prémolaires absolument différentes des molaires, les quatre canines d’un fort volume, l’incisive interne disparaissant chez l’adulte, les os nasaux dépourvus de cornes, enfin les pattes portant quatre doigts devant et trois derrière.

AMYNTOB (Gerhard d’), pseudonyme de l’écrivain allemand Dagobert de Gerhard. V. Gerhard.

AMYOSTHÉNIE s, f. (a-mi-o-sté-nt — du gr. a priv. ; muén, muscle ; slhenos, force). Physiol. Inertie d’un muscle ou du système musculaire.

An mille (l’), par Jules Roy (1885, I vol.). L’auteur y soutient, contre l’unanimité des historiens, une thèse qui n’est pas dénuée d’originalité, mais qui reste en partie contestable malgré ses efforts ; à savoir que les terreurs de l’an mille sont une simple légende, et que les témoignages dont on s’est appuyé jusqu’ici pour affirmer que le monde chrétien fut, à cette époque, en proie à une épouvante générale sont ou peu concluants ou formellement contraires à cette opinion.

Dans ses premiers chapitres, M. Jules Roy expose quelles étaient les croyances a la fin du monde dans les mythologie» orientales et dans les mythologies classiques. Ces préliminaires étaient nécessaires pour faire comprendre les idées des premiers chrétiens sur le jugement dernier : Jésus et saint Paul n’ont été que les interprètes inconscients d’une vieille superstition indoue et persane, d’après laquelle le monde devait périr par le feu au bout d’un certain nombre d’années. La propagation du christianisme raviva cette antique croyance, d’autant plus que les propres paroles de Jésus donnaient à entendre que les hommes de sa génération assisteraient & cette grande catastrophe ; saint Paul, durant tout son apostolat, prêcha la fin du monde comme devant arriver demain. La génération qui avait vu Jésus, celle qui avait vu les apôtres, et bien d’autres générations encore moururent sans que rien parût ; mais il restait toujours au fond des masses un levain de la vieille superstition brahmanique, et d’heure en heure certains croyants exaltés persistèrent à attendre l’effet de la parole du Christ. M. Jules Roy montre qu’il n’est pas besoin d’aller jusqu à l’an mille pour trouver des donations ou des testaments ayant pour cause la fin prochaine du monde : il y en eut dès le vue siècle, peut-être avant, car tous les documents de ces ténébreuses époques ne nous sont pas parvenus ; il y en eut certainement après Van mille, alors qu’on devait être débarrassé de cette obsession funèbre, si vraiment elle avait eu l’an mille pour objet. Toute