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berg. 50 Les Alpes autrichiennes couvrent un espace de 10.080 kilom. carrés ; l’altitude moyenne de la base est de 613 mètres ; celle de la crête de 658 mètres. Les sommets les plus élevés de cette chaîne sont : le Hochschwab (2.268 mètres), et le Schneeberg (8.074 mètres). Dans le Wiener-Wald, les crêtes sont moins élevées : le Hermanns-Koget atteint 542 mètres et le Leopoidsberg, près de Vienne, 449 mètres.

La région méridionale des Alpes Occidentales occupe une superficie de 26.488 kilom. carrés ; 1 altitude moyenne de la base est de 890 mètres ; celle delà crête de 948 mètres, celle de la région entière de 1.337 mètres. Cette partie des Alpes est divisée en sept groupes ou classes principales. 10 Les Alpes de Lessini, entre l’Adige et Brenta, atteignent une altitude de 2.418 mètres dans leurs plus hauts sommets. 2» Les Alpes Dolomitiques ou Alpes Caàoriques s’étendent depuis l’Adige et la Brenta jusqu’aux sources de In Piave. Elles mesurent7.056 kilom. carrés ; l’altitude moyenne de la base est de 1.252 mètres ; celle de la crête de 992 mètres, et celle de la chaîne entière de 1.737 mètres. Ces Alpes se trouvent coupées par le col d’Ampezzo qui, de Cadore par Cortina, en remontant la Boita, va rejoindre le col de Tablach. C’est la grande route d’Italie en Allemagne. Elle atteint son point culminant dans la Vedretta Marmolata (3.221 mètres). 3° Les Alpes Carniques, entre la source de la Piave jusqu’à l’embouchure, du Gail dans la Drave, forment, au N. de Venise, la frontière entre cette province et l’Autriche ; leur superficie est de 3.024 kilom. carrés ; l’altitude moyenne de la base est de 858 mètres ; celle de la crête de 1.136 mètres, et celle de la chaîne entière de 1.415 mètres. Le pic le plus élevé est le mont Paralba (2.6% mètres). 4° Les Alpes de Venise, entre la Piave et le Tagliamento, couvrent 2.968 kilom, carrés ; l’altitude moyenne de la base est de 706 mètres ; celle de la crête de 988 mètres, et celle de la chaîne entière de 1.188 mètres. Le point culminant est Monte-Cridola (2.582 mètres). 5a La chaîne de Karawanken suit le cours de la Drave depuis les Alpes Carniques jusqu’au Wind-Greetz, occupant un espace de 2.072 kilom. carrés ; l’altitude moyenne de la base est de 539 mètres ; celle de la crête de 1.060 mètres, et cette de la chaîne entière de 1.002 mètres. Les points culminants sont : le Velki-Stol (2.232 mètres) et le Grintuz (2.558 mètres). 6° Les Bachergebirge, entre la Drave et la Pann. Superficie, 1.288 kilom. carrés ; altitude moyenne de la base, 379 mètres ; de la crête, 945 mètrès-, et de la chaîne entière, 835 mètres. Point culminant : Velka-Kappa (1.539 mètres). 7° Les Alpes Juliennes, entre la Save, la Lai bac h, l’Isonzo et l’Idria, se développent sur une longueur de 160 kilom. ; leur superficie est de 2.856 kilom. carrés ; leur base se trouve à une altitude moyenne de 596 mètres ; la crête a 1.060 mètres, et la chaîne entière 911 mètres d’altitude. Les Alpes Juliennes et leur prolongement, les Alpes Illyriennes, renferment de nombreuses grottes : la plus célèbre est celle d’Adelsberg ; ses points culminants sont le mont Tréglou (2.863 mètres) et Mangart (2.675 mètres). Elles ne renferment d’autre passage remarquable que celui d’Adelsberg, qui fait communiquer Gorizia sur l’Isonzo, Trieste sur le golfe de ce nom, Fiume sur le golfe de Quarnero, avec Laibach sur la Save. Aujourd’hui le col d’Adelsberg est traversé parle chemin de fer de Trieste à Vienne. Ces dernières chaînes, qui s’abaissent de plus en plus, terminent les Alpes ; au delà elles se rattachent aux montagnes de la grande péninsule des Balkans et aux Karpathes par des ramifications nombreuses.

Considérations générales. Pris dans leur ensemble, les divers groupes des Alpes décroissent en hauteur de 10. À l’E. et du S. au N. ; le versant méridional est plus abrupt que celui du nord. Les Alpes sont coupées par de nombreuses, vallées qui peuvent être divisées en deux grands groupes : les vallées transversales et les vallées longitudinales. Ces dernières ont souvent une longueur considérable, tandis que leur largeur, en général, ne dépasse pas 8 à 16 kilom. Les vallées les plus longues des Alpes sont celles du Rhône, du Rhin, d© l’Inn, de la Drave et de la Save. Les nombreux lacs qui se trouvent sur les versants septentrional et méridional sont situés à des altitudes très différentes. Le lac le plus élevé sur le versant méridional, le lac d’Orta, est à 372 mètres d’altitude, et le lac le moins élevé, le lac Garde, est à 71 mètres seulement. Sur le versant opposé, le lac de Walchen (791 mètres) est le plus haut placé et celui du Bourget (314 mètres) le moins. L’altitude moyenne des 31 plus grands lacs, sur le versant septentrional, est de 194 mètrès-, celle des g plus grands, sur le versant S.-E., de £25 mètres. Sur le versant du nord, 9 lacs se trouvent entre 425 et 450 mètres d’altitude. La limite inférieure des neiges varie suivant les saisons : en hiver, elle descend graduellement jusqu’à la base des Alpes ; au printemps et en été, elle remonte jusqu’auprès des sommets et dépasse même les cimes, qui ne s’élèvent pas à une grande hauteur. Cependant, la plupart des chaînes considérables ont toujours la crête couverte de neige. D’après Tschudi, il ne tomberait sur les Alpes, au-dessus de

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3.300 mètres d’altitude, que fort peu de neige ; c’est entre 2.300 et 2.600 mètres surtout qu’elle y est vraiment abondante. À cette j hauteur, l’humidité tombe aussi quelquefois . sous forme de pluie ; mais, à 3.000 mètres, les nues sont rarement pluvieuses, et, à 3.600 mètres, elles ne contiennent jamais que de la neige. D’après les frères Schlagintweit, la limite des neiges persistantes oscillerait, pour les Alpes Centrales, entre 2.730 mètres et 2.800 mètres d’altitude, et, pour le mont Blanc, entre 2.860 et 3.100 mètres. Les couches de neige amoncelées ne séjournent jamais sur le sommet des montagnes. On a calculé qu’il tombe en moyenne, chaque Année, 10 mètres de neige sur les cimes des Alpes. Il n’est pas de violente bourrasque d’hiver qui n’enlève des millions de mètres cubes de neige du sommet des hautes montagnes. Cependant les vents chauds et secs diminuent encore davantage l’épaisseur de la couche. Ainsi le vent du midi, appelé fœhn, fond ou fait évaporer, en douze heures, une couche de 75 mètres d’épaisseur. Le feshn est, après le soleil, le principal agent du climat des Alpes. On a calculé que les rayons solaires peuvent fondre om,50 à O™, ?© de neige par jour. Les pluies et les brouillards, apportés par les vents sur les flancs des montagnes, aident aussi, et souvent plus que les rayons du soleil, à la fusion des couches neigeuses. Les glaciers des Alpes descendent en moyenne k 2.260 mètres au-dessus du niveau de la mer ; c’est de 500 k 600 mètres plus bas que la limite des neiges persistantes. Il existe cependant un grand nombre de glaciers dont la base est au-dessous de 2.000 mètres. I ! y a dans les Alpes 2.000 glaciers, et on en compte 309 dans le seul groupe d’Ortler, en Tyrol. Les frères Schlagintweit évaluent a 2.096 kilom. carrés la superficie totale des neiges, des névés et des glaciers des Alpes, dont 2,050 kilom. carrés pour la Suisse. Les Alpes forment la limite entre le climat du Nord et celui du Sud. Tandis que les pentes septentrionales ne descendent que jusqu’à une altitude de 670 à 640 mètres, le versant opposé se trouve 300 mètres plus bas, dans les plaines de Lombardie. Dans les Alpes de l’Autriche, on compte qu’il tombe par année 1"ï,06 d’eau. Sur les pentes méridionales et occidentales, c’est surtout la pluie dautomne qui règne, tandis que sur le versant du sud c’est la pluie d’été qui est la plus abondante. La neige et la pluie alimentent principalement le grand débit des cours d’eau ; la fonte des glaciers n’y contribue que fort peu. On a, en moyenne, par année, cent vingt jours de pluie au nord et quatrevingt-dix jours au sud de la crête des Alpes. Pendant plus de neuf mois de l’année, le Saint-Gothard reste enveloppé de brouillards. La température moyenne de l’air, a la hauteur des neiges persistantes, est de —40 sous 450 de lat. N. La température moyenne des Alpes pendant l’été est de -j-6°. L écart entre les températures moyennes de l’été et de l’hiver est de 17". La température varie selon les altitudes ; on a calculé qu’une élévation de 186 mètres environ entraîne la baisse de 1° centigrade. Cependant la température est beaucoup plus élevée sur le versant méridional que sur le versant septentrional. La région la plus froide est celle du N.-E. où l’on a vu cinq fois, en quatre siècles, le lac de Constance gelé, la dernière fois en 1830.

La flore des Alpes a été étudiée avec soin par les plus célèbres botanistes. En Suisse, la végétation diffère peu de celle de l’Allemagne, de la France et de l’Italie, à l’exception de la flore des hautes Alpes qui est celle de la Laponie. Les limites de la flore varient suivant l’exposition, la hauteur des montagnes^ la nature des roches, l’humidité du sol, l’abondance des neiges, etc. Les plantes cultivées se rencontrent surtout dans les vallées et sur les pentes inférieures des Alpes. Les céréales atteignent jusqu’à 1.462 mètres d’altitude ; sur les flancs du Saint-Gothard et du mont Rose, on les trouve jusqu’à 1.980 mètres. La région forestière proprement dite atteint 1.300 mètres. Il est à remarquer que les forêts se montrent de 100 à 150 mètres plus haut où les roches sont de formation cristalline que là où elles sont les roches de formation calcaire. Le mélèze pousse jusqu’à 1.950 mètres ; l’aune des Alpes jusqu’à 2.300 mètres ; la rose des Alpes de 1.300 à 2.300 mètres ; enfin de nombreuses espèces de mousses jusqu’à 2.750 et 2.900 mètres, où elles forment encore des couches tiè3 épaisses. Dans le nord de la Suisse, le hêtre ne dépasse pas une zone de 1.300 mètres et l’épicéa s’arrête à 1.800 mètres. Dans le groupe du mont Rose, la même essence forestière se rencontre jusqu’à 2.000 mètres de hauteur, sur le versant septentrional, tandis que sur le versant opposé le mélèze atteint 2.270 mètres. Plus haut, on ne voit que quelques pins mugho, des rhododendrons, des saules herbacés, des genévriers. Jusqu’au bord des glaciers et des névés, croissent des plantes phanérogames ; à 3.500 mètres d’altitude on voit encore des gentianes, des saxifrages et le carnillet aux fleurs roses. Enfin, çà et là, les rochers les plus élevés sont couverts de lichens et souvent la neige même est nuancée de rouge, de vert et de jaune par la fleur d’un cryptogame rudimentaire. Les zones supérieures des plantes présentent les plus frappantes irrégularités. Ainsi les

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trembles s’élèvent à 1.308 mètres dans les Alpes Bavaroises et au contraire à 1.640 mètres sur les pentes du Canigou. Le géranium ne croît qu’à 800 mètres sur les pentes du Canigou, mais à 1.886 mètres dans les Alpes Bavaroises. Les mélèzes recouvrent de préférence, les escarpements tournés vers le midi ; les sapins des vallées regardent le N. Comme la flore, la faune est sujette à de grandes variations dans les différentes altitudes des Alpes. Eu général, le nombre des animaux et leurs espèces diminuent au fur et à mesure que l’on avance vers la limite des neiges persistantes. Tschudi, dans son célèbre ouvrage, Das Thierleben des À Ipenwelt, divise les Alpes en trois régions : 10 la région montagneuse, entre 800 et 1.300 mètres ; 20 la région alpine, entre 1.300 et 2.300 mètres, et 3" la région de la neige persistante, de 2.300 à 4.550 mètres. Dans la région montagneuse, les oiseaux dépassent beaucoup en espèces les mammifères. Les lacs et les rivières Sont remplis d’innombrables poissons. Dans la région alpine, les animaux sauvages sont en partie les mêmes que dans la région précédente. Cependanton y rencontre de plus Tours, le loup, le chat sauvage, le lynx et surtout lechamois. Les oiseaux sont presque exclusivement représentés par les oiseaux de proie, tandis que les autres espèces font presque défaut ; enfin les insectes sont également inoins abondants. Dans la région des neiges, les mammifères sont rares, tandis que les oiseaux, au contraire, sont nombreux, surtout les pinsons de neige et la perdrix blanche. À la cime du mont Linard, à 3.416 mètres, on a trouvé quelques exemplaires d’araignées. Les Alpes Illyriennes renferment de nombreuses grottes dans lesquelles vivent de petits animaux qui ne voient jamais le jour. Parmi les représentants de la faune supérieure, on trouve une espèce particulière 4e chauve-souris. Deux grottes ont fourni sept espèces de reptiles informes, entre autres, le protée, dont les yeux, devenus inutiles, sont presque complètement atrophiés ; des mouches, des coléoptères sans yeux, des arachnides, des centipèdes, des crustacés, des mollusques, etc. Toutes les régions des Alpes ne sont pas habitables pour

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l’homme, qui se fixe de préférence là où le sol est favorable à la culture. Les Alpes basses et ondulées renferment la population la plus dense ; les Alpes proprement dites, la plus faible. Ainsi, tandis que la population dans le canton de Zurich-est de 184 hab. par kilom. carré, celle d’Uri n’est que de 22 habH d’Appenzell extérieur de 215 hab. ; des Grisons, de 13 hab, ; du Tessin, de 46 hab. et du Valais, de 19 hab. En Autriche, la population est de 39 hab. par kilom. carré dans les contrées alpines, de 23 hab. dans les Alpes de Salzbourg ; de35hab.dans lesAlpesdeCarinthie, de 54 hab. en Styrie et de 32 hab. au Tyrol. En France, la population, dans la région couverte par les Alpes, est de 58 hab. par kilom, carré dans les Alpes Maritimes, 46 hab. dans la Savoie, 19 hab. dans les Basses-Alpes. Enfin, en comptant 7 millions d’habitants pour toutes les Alpes, 011 a en moyenne 20 hab. par kilom. carré. Grâce aux 150 grandes vallées qui les coupent, ces hautes chaînes de montagnes sont facilement accessibles. Au point de vue commercial, de tout temps, le massif des Alpes a eu une grande importance par le trafic qui se fait entre les deux versants à travers les nombreux cols et passages ; mais leur importance a beaucoup diminué depuis la construction des voies ferrées qui franchissent les Alpes. Aujourd’hui cette chatne est percée à trois endroits pour livrer passage aux chemins de fer du Suint-Gothard, du mont Cenis et de l’Arlberg. Le tunnel le plus ancien est celui que Louis Ier, marquis de Saluées, fit creuser, au xv» siècle, sous le mont Viso. On en décida la construction pour éviter les difficultés du passage à travers le mont Genèvre et le mont Cenis, qui étaient alors les seules communications entre l’Italie et la France. Le tunnel fut terminé en 1440 ; il existe toujours. Il a 2 mètres de hauteur et 2e»,60 de largeur. Sa longueur, par suite d’éboulements successifs, n’est plus que de 80 mètres. Actuellement on s’occupe du percement du mont Blanc et du Simplon. Le tableau ci-dessous indique la situation et la longueur comparées de ces trois gigantesques trouées à travers les Alpes, véritable chef-d’œuvre de notre époque :

— Bibliogr. H.-A. Schlagintweit, Recherches sur ta géographie physiques et la géologie des Alpes (1850-1854, î vol. et atlas) ; Berlepsch, les Alpes (1860) ; Tyndall, Glaciers des Alpes (1860) ; John "Bail, Guide dans les Alpes (1863-1865) ; Rambert, les Alpes Suisses (1866-1874, 5 vol. in-12) ; G. Studer, Par la glace et par la neige ; tes plus hauts sommets de la Suisse (1869-1871, 3 parties) ; Obermuller, les Populations des Alpes ; Recherches historiques et ethnologiques (1874) ; Suez, l’Origine des Alpes (1875) ; Pfaff, les Forces de ta nature dans les Alpes (1877) ; Gourdault, les Alpes (1880) ; Civiale, Description photographique des Alpes (1882) ; docteur F. Umlauft, les Alpes (1886).

ALPES DE L’ALLGAU, chaîne de montagnes, au sud-est du lac de Constance, dans la partie méridionale du royaume de Bavière, sur les frontières de cet État, de la Suisse et de l’Autriche. Les Alpes de l’Allgau font partie de la ligne générale de partage des eaux de l’Europe ; elles s’étendent entre le Rhin, le Lech et l’Iller, depuis le Vorarlberg et le Tyrol septentrional jusque dans le sud-est du Wurtemberg, où elles vont disparaître dans le plateau de la haute Souabe. La hauteur moyenne de la chaîne, depuis sa base, est de 1.004 mètres ; son altitude moyenne au-dessus du niveau de la nier, de 1.382 mètres et sa superficie de 3.525 kilom. carrés. Les Alpes de l’Allgau sont une ramification des Alpes Grises, de formation calcaire, de schistes argileux et de marnes. Elles présentent, en général !, l’aspect d’une nuance gris bleu, avec de nombreuses pétrifications de fueoïdes (varech), de fer oolithique et de céphalopodes (mollusques). Elles se divisent

en deux chaînes qui courent parallèlement du S.-O. au N.-E. Le Zugspitze (3.000 mètres) est en même temps Te point culnr^iant des Alpes de l’Allgau et de l’empire d’Allemagne. Les autres cimes principales sont : le Hochvogel (2.590 mètres), leTrettachspitze ou Mœdeler Gabel (2.634 mètres), le Kanisfliih (2.369 mètres), le Satiling (2.104 mètres), le Krottenkopfe (2.080 mètres).

ALPES MERLES, chaîne de montagnes de l’Ile du Sud (Nouvelle-Zélande). Les Alpes Merles courent le long de la côte occidentale de l’Ile ; elles renferment de hautes montagnes escarpées, formées de roches primaires ou de transition. On les appelle l’épine dorsale de l’Ile parce qu’elles la parcourent dans toute sa longueur du N.-E. au S.-O., s’approchant parfois à quelques kilom. de la côte. La hauteur de ces montagnes, qui renferment d’immenses glaciers descendant jusqu’à 1.000 mètres d’altitude, est de 900 à 4.000 mètres. Le point culminant, haut de 4.020 mètres, porte le nom du célèbre navigateur Cook, qui le premier a visité cette côte. Cette chaîne est couverte de forêts, dont les arbres principaux sont : le kouri, le pin rouge, le pin blanc et plusieurs autresespèces propres aux constructions navales. Le kouri se trouve surtout dans la partie septentrionale de la chaîne.

ALPES DE ROMSDAL, chaîne de montagnes de la Norvège centrale, qui occupe le département de Rorosdal, au bord de l’océan Atlantique. Les Alpes de Romsdal sont une ramification du Dovre ; elles sont limitées au S. par le large Storfjord et ses ramifications, le Jœrundfjord et le Sunclvsfjord, et par le détroit de Bredsund ; à l’O. par l’océan Atlantique, pendant 400 kilom. environ ; au N, par le Romsdalsfjord et à l’E. par la rivière Aura, qui les sépare du plateau du Dovre. Les Alpes de Romsdal se divisent en plusieurs parties^ : les Lesjefjelde (fjelde, montagne), dont Te point culminant est le Storhœgda (2,040 mètres), les Tvarfjelde, dont le

! sommet le plus élevé est Skarvdalseggen

(1.940 mètres), la région de Gryten, Hamaalstinde (1.780 mètres) et la région de Nordal, le Karitind (1.880 mètres). Ce massif renferme de nombreux pics élevés et escarpés, en partie inaccessibles. Il est traversé presque dans son milieu, dans la direction du N.-O. au S.-E., par la grande vallée étroite et sauvage de Rauma, qui descend du lac de Lesjeskog, à 620 mètres d’altitude, et forme comme une crevasse, à parois presque verticales, dans la partie la plus élevée du massif. Entre les cimes s’étendent de grands névés, qui couvrent quelquefois entièrement les montagnes les plus élevées. Les vallées sont étroites, profondes, à fond plat et resserrées entre des versants élevés, abrupts, nus et déchirés. Le pays est haut et présente un aspect sauvage, dépouillé, coupé d’étroites vallées et parcouru par des rivières torrentielles. Les montagnes se composent de schiste micacé, de schiste chloriteux de schiste argileux micacé, couvert

f>ar des conglomérats et des grès. Les 400 kiomètres de côte qui limitent le massif, vers l’océan Atlantique, projettent de nombreux caps et sont découpés par des fiords, dont le plus grand est le fiord de Molde, un des endroits les plus beaux de la Norvège, et dont le climat est le plus doux. Moldetjord forme plusieurs ramifications dans les Alpes de Romsdal, dont le prolongement projette dan3 la mer une rangée de grandes et de petites Iles. Sur quelques-unes de ces lies, les mon-