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concentrer l’attention du lecteur sur l’homme extraordinaire dont le nom figure dans le titre de l’ouvrage ; car, aussi bien, s’il s’agit de l’Allemagne, c’est avant tout de l’Allemagne de M. de Bismarck. Friedrichsruhe est une des résidences favorites du chancelier de fer. Là se révèlent les habitudes intimes du maître, son peu de goût pour le luxe et la décoration. Ses appartements causent au ■visiteur une impression bizarre, car leur simplicité voulue est telle, qu’à peine en rencontrerait-on une aussi grande chez de modestes bourgeois ; les murs et les plafonds, d’une couleur extrêmement pâle, sont revêtus d’une couche de peinture à 1 encaustique d’un blanc grisâtre, et ils n’ont pas d’autre ornement. Dans ta salle d’audience seulement se voient quelques œuvres d’art : le portrait de lord Beaconsfield, celui de M. Thiers, qui est une gravure d’après le tableau de M. Bonnat ; plus loin un buste de grandeur naturelle de M. de Moltke, placé sur une armoire basse, et sur lequel le chancelier a posé une immense couronne, voulant peut-être témoigner par là que l’homme d’État sait bien ce qu’il doit au soldat. Cependant ce buste lui-même semble dominé par un portrait du cardinal prince de Hohenlohe, un des plus tins politiques de l’Allemagne, comme pour indiquer qu’après tout l’art de la diplomatie est encore supérieur à celui de la guerre. Le cabinet du chancelier est d’une simplicité extrême. Les meubles de cette pièce servent spécialement au travail, et témoignent au premier coup d’œil que leur propriétaire n’a

Ïias peu de chose à faire : beaucoup de arges tables, bonnes pour y étaler des cartes ou y entasser des papiers. Derrière celle où le prince travaille habituellement, un grand sofa Bur lequel il se repose et pense. Il écrit assis sur un fauteuil sans dossier ; il n’a pas besoin d’aises, le corps est aussi rude que l’âme. Ici encore des portraits : l’empereur, le prince royal eu habit de feld-maréchal, deux photographies, puis les princes de la famille impériale. Plus loin, la famille de Bismarck : la princesse, la comtesse Marie Rantzau, fille du chancelier, ses deux fils, les comtes Herbert et Guillaume. Une seule rareté historique, et c’est encore une table, qui, celle-là, nous intéresse tout particulièrement. On y voit, en effet, une petite plaque de cuivre sur laquelle est gravée l’inscription suivante : < Sur cette table, les préliminaires de la paix entre l’Allemagne et la France ont été signés le 16 février 1871, à Versailles, rue de Provence, n° 14. > Cette table faisait partie du mobilier de la maison, laquelle appartenait à Mme Jessé : M. de Bismarck, sans façon, l’emporta dans ses bagages.

On peut voir par ces détails, qui donnent la Dote du livre de M. Pigeon, que son ouvrage est d’une lecture aussi attrayante que profitable.

ALLEMAND (Louis-Hector), peintre français, né à Lyon en 1809, mort le 16 septembre 1888. Employé, puis commerçant, il renonça aux affaires en 1845, pour s’adonner entièrement à son goût pour les arts. Outre des tableaux exposés à Lyon, il a envoyé aux Salons de Paris un certain nombre de paysages où l’on trouve une étude serrée de la nature. Nous citerons particulièrement : Marais en Bourgogne et Ravins dans le Bugey (1843) ; Étude à Poncheri (1853) ; les Bords de la Bourde (1655) ; Un orage au crépuscule (1851) ; le Sentier de Pied-Froid (1861) ; les Grands plateaux d’Optevoz, Un soir dans les bois des Charbonnières (1863) ; Etang du fias (1864) ; îe Soirsvr la montagne, Après l’orage (1868), etc. Le musée de Lyon possède de lui : la Fin de l’orage, et le musée de Nîmes, le Printemps ; en 1877, cet artiste fut atteint de paralysie. 11 réunit à cette époque, en un volume intitulé Causeries sur le paysage (1877, in-18), une série d’articles qui avaient paru dans le « Salut public ». — Son fils, Gustave Allemand, né & Lyon, s’est également fait connaître comme paysagiste. Élève de son père, de Cabanel et d’Harpignies, il a exposé à chaque Salon depuis 1874, et il a obtenu une mention honorable.

ALXBMAND(Pierre-Léger-Prosper), homme politique français, né en 1815. Il étudia la médecine, prit le grade de docteur et alla se fixer à Riez, dans les Basses-Alpes. Le docteur Allemand était membre du conseil général de ce département lorsqu’il fut nommé, comme républicain, député des Basses-Alpes à l’Assemblée nationale, le S juillet 1871. Il alla siéger sur les bancs de la gauche, soutint la politique de M. Thiers, et fit, après le 24 mai 1873, une vive opposition au gouvernement de combat, en même temps qu’il se prononçait avec une extrême énergie contre les partisans d’une restauration monarchique. Les lettres qu’il adressa à ce sujet à Bes électeurs le firent destituer de ses fonctions de maire par le ministère Je Broglie. Après le vote de la constitution, il posa sans succès sa candidature au Sénat dans son département (30 janvier 1876) ; mais, le 20 février suivant, il fut élu député à Digne par 7 :463 voix. Il reprit sa place parmi les républicains modérés, dans la nouvelle Chambre, lit partie des 363 qui votèrent un ordre du jour de blâme contre le cabinet de Broglie-Fourtou le 16 mai 1877, et, après la dissolution de la Chambre, malgré la pression exercée sur les électeurs, il fut renommé député au

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mois d’octobre par 6.407 voix. Il s’associa aux votes de la majorité républicaine qui reconnaissait comme chef M. Gambettu, et, voyant la République affermie, il ne demanda pas le renouvellement de son mandat lors des élections du 21 août 1881. Il rentra alors dans la vie privée.

Allemand* (les), par le P. Didon (1884, 1 vol. in-8°). Ce livre a eu un grand retentissement, dû à trois causes : le caractère de son auteur, les circonstances dans lesquelles l’ouvrage a été conçu, l’importance de la théorie qui s’en dégage. Le P. Didon est un tempérament ardent, généreux, un orateur à la parole puissante, un théoricien dont le libéralisme frappe d’autant plus qu’il est plus rare dans les ordres. À la suite de prédications jugées téméraires par ses supérieurs, il dut, pour faire pénitence, se retirer quelque temps dans un couvent de la Corse. Peudunt sa retraite, il forma le projet d’écrire un grand ouvrage sur le Christ et les origines du christianisme. Ceci le conduisit d’abord à étudier l’allemand, puis à faire un double voyage en Allemagne et en Orient : le volume qui nous occupe actuellement contient les impressions recueillies par le savant dominicain durant son séjour en Allemagne. Ayant eu le courage de se faire inscrire comme simple élève à l’université de Berlin, il a étudié de près ses condisciples et les universités allemandes ; et il n’hésite pas à parler des unes et des autres avec enthousiasme, disons aussi avec la jalousie d’un bon Français, après s’être mis à couvert sous cette déclaration qui pourrait servir d’épigraphe à son livre : «Aimant la France avec passion, je veux la servir d’un cœur clairvoyant. » Peut-être faut-il se méfier un peu de l’optimisme à travers lequel il voit un pays tout nouveau pour lui : il aime trop la France, précisément, pour ne pas se laisser influencer par des inquiétudes patriotiques et s’exagérer à son insu la formidable organisation scientifique de l’ennemi. Ce qu’il faut surtout remarquer dans son livre, c’est d’ubord sa thèse éloquente en faveur de l’instruction universelle ; c’est ensuite son libéralisme philosophique. Au premier point de vue, il déplore le grand nombre de germes sacrés, semés par Dieu dans la famille humaine, et morts étouffés faute d’un rayon vivifiant. « Ceux qui auraient dû le faire luire l’ont refusé. Et, le pire, c’est qu’il se soit trouvé des politiques pour justifier ce système, pour faire de l’ignorance des masses, de ce malthusianisme de l’esprit une sorte de garantie d’ordre public et de prospérité sociale I Sans doute l’instruction a ses périls ; mais quel est, dans l’humanité, le bien qui n’ait ses dangers ? Ceux qui reculent sont des pusillanimes. À les entendre, il faudrait supprimer la vie, puisque la vie expose tt la souffrance et à la mort. Il y a des inondations et des incendies : a-t-on jamais, dit M. de Maistre, demandé la suppression de l’eau et du feu ? • En ce qui concerne le libéralisme philosophique, le P. Didon regrette que l’enseignement religieux ne soit pas maintenu, en France comme en Allemagne, à la première place sur les programmes. Peut-être connaît-il, mieux qu’il ne veut paraître le savoir, le motif de cette différence : de l’autre côté du Rhin, l’enseignement religieux, donné par des laïques, est d’une liberté absolue ; de ce côté-ci, notre intolérant catholicisme s’accommodérait-il de tant de hardiesse ? Evidemment non. Or, ce que le P. Didon, conséquent avec lui-même, demande avant tout, c est jostementla liberté, liberté entière, sans privilège en faveur de qui que ce soit ; il n’ignore pas qu’en France l’Église a toujours prétendu au privilège de s’imposer sans discussion tolérante, sans recherche impartiale de la vérité. Signalons, en terminant, la très adroite précaution prise par l’habile frère prêcheur : on trouve, en tête de son volume, des permis d’imprimer délivrés par son supérieur hiérarchique après avis des théologiens de l’ordre : les ultramontains, amis du Syllabus, se sont trouvés fort empêchés.

ALLEN (Charles-Ferdinand), historien danois, né à Copenhague en 1811, mort dans cette ville en 1871. Il compléta ses études par des voyages pendant lesquels il se livra à des recherches historiques. De retour dans sa ville natale, il fut attaché, comme professeur, à l’université (1851), où il occupa, à partir de 1862, la chaire d’histoire et d’archéologie septentrionales. On lui doit un certain nombre de mémoires et d’ouvrages dont les principaux sont : Manuel d’histoire nationale (Copenhague, 1840) et Cours d’histoire nationale (1842). Ces deux ouvrages ont eu un nombre considérable d’éditions et ont été traduits en allemand.

ALLEN (Bog of), tourbière et marais de l’Irlande orientale., à 25 kilom. environ à l’O. de Dublin. L’Allen, long de 80 kilom. et large de 40 kilom., s’étend dans quatre comtés de la province de Leinster, depuis Clane, dans le Kildare à l’E., jusqu’au Shannon, dans le Westmeath à l’O. Il est traversé par deux grands canaux, le Grand Canal et le Canal Royal, et par plusieurs lignes ferrées. L’épaisseur moyenne de ses couches est d’au moins 8 mètres ; les substances végétales qui en forment la masse spongieuse se carbonisent peu a peu dans l’humidité qui les pénètre constamment, et çà et là on voit

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des tournes qui offrent déjà la consistance et l’aspect du lignite. C’est dans ces tourbes noires que se transforment graduellement en charbon les arbres engloutis qui ombrageaient autrefois la contrée ; cette partie de l’Irlande, ainsi que le centre de l’Ile, subit un affaissement indiqué par le nombre croissant des lacs et des tourbières, mais que l’action séismique ne suffit pas à expliquer. On peut voir dans ces terrains le spectacle extraordinaire de forêts souterraines, c’est-à-dire de masses d’arbres descendus brusquement au-dessous du Sol, et, dans quelques endroits, continuant à verdir par le haut des branches. Le 25 juin 1821, la vase d’un de ces grands marais se mit en mouvement, emportant avec elle des maisons et des forêts et s’étendant sur une superficie de plus de 13 kilom. carrés. La même catastrophe se reproduisit au commencement de l’année 1883 ; la vase envahit plusieurs milliers d’arpents dans le voisinage de la ville de Castlereagh, qui fut menacée par ce débordement, occasionné en partie par la crue des rivières : plusieurs fermiers ne purent sesauverquàgrand’peiue, et leurs habitations furent englouties.

ALLENBURG, ville de Prusse, à 14 kilom. S. de Welhau et à 50 kilom. S.-E. de Kœnigsberg, par 54<> 30’ de lat. N. et 18° 45’ de long. E. ; 2.107 hab. Située au confluent des rivières d’Ilme, d’Omet et d’Aile, affluent du Pregel, cette ville possède un asile provincial d’aliénés, organisé d’une manière remarquable. Dans ses environs se trouvent des sources minérales et des établissements de bains.

ALLEN DE ou SAN-BARTOLOMEO DE AL-LEISDE, ville du Mexique, État de Ohihuahua, à 20 kilom. N. de la frontière de l’État de Durango et à 200 kilom. S. de Chihuahua, par 26* 3 ? de lat. N. et 107<>57’ de long. O. ; 2.280 hab.

ALLENDE ou S AN-MIGUEL DE ALENDE, ville du Mexique, État de Guanajuato, à 40 kilom. S.-E.de Guanajuato, et à 2S0 kilom. N.-O. de Mexico ; 14.000 hab. La ville possède des sources thermales.

ALLENDORF, ville du grand-duché de Hesse-Darmstadt, à 14 kilom. N.-E. de Giessen et à 80 kilom. S.-O. de Cassel, par 50° 41’ de lat. N. et 6» 30’ de long. S. ; 1.835 hab. Allendorf, située sur la Lunda, affluent gauche de la Lahn, possède de grandes fabriques de tapis.

ALLENDORF, ville de Prusse, à33 kilom. à l’E. de Cassel et à 60 kilom. N.-O.de Gotha, par 61° 14’ de lat. N. et 6° 53’ de long. K. ; 2.835 hab. Elle est située sur la rive droite delà Werra. Fabriques de produits chimiques, exploitation d’une vaste saline.

ALLENDORF, village de Prusse, province de Westphalie, à 17 kilom. S.-O. d’Arnsberg, par 51° 19’ de lat. N. et 5° 37’ de long. E., sur les rives de la Scarpe ; 1.820 hab. Fabriques de drap et papeteries. Dans les environs se trouvent des mines de fer très étendues.

ALLÈNE s. m. Chim. Carbure d’hydrogène gazeux, isomère de l’allylène. Syn. iso-ally-

LÈ.NB.

— Enoycl. Quand on électrolyse l’acide aconitique on obtient un carbure d’hydrogène C3H*, ayant la composition de l’allylène et capable comme lui de fixer quatre atomes de brome. Bien que quadrivalent, ce carbure n’est pas réellement acétylénique, car il ne précipite pas le chlorure cuivreux ammoniacal ; on l’appelle iso-allylène ou aliène. La formation de l’aliène dans la déshydratation de la dichlorhydrine symétrique

CH*C1 — CHOH — CHïCl

par l’anhydride phosphorique et la déchloruration par le sodium semblent lui assigner pour formule

CH*=C = CH2 ;

c’est donc un carbure diéthylénique.

ALLENOU (Jean-Marie), homme politique français, né en 1818, à Quintin (Côtes-du-Nord).— Il est mort à Baréges, d’une congestion pulmonaire, le £0 juillet 1880. Membre du Sénat depuis le 30 janvier 1876, il avait constamment voté avec le groupe bonapartiste et clérical.

ALLENSTE1N, ville de Prusse, à 100 kilom. S. de Kœnigsberg et k 82 kilom. S.-E. d’Elbing, par 53<> 47’ de lat. N. et 18° 8’ de long. E. ; 7.610 hab. Allenstein occupe une position importante à 110 mètres d’altitude ; elle est située au carrefour de quatre grandes routes nationales, près du lac d’Aile et sur les deux rives de la rivière d’Aile, affluent du Pregel.

ALLENTOWN, ville des États-Unis (Pensylvanie), à 20 kilom. N. de Philadelphie et à 35 kilom. O. de New-York, par 40"33’ de lat. N. et 77<>52’ de long. O. ; 18.063 hab. Allentown, fondée en 1762, est située sur la rive droite de la rivière Lehigh, sur le chemin de fer de New-York à Phillipston. Grande exploitation de minerai de fer, de charbon de terre et de carrières de chaux.

ALLESTHÉS1E s. f. (al-less-té-zt — du gr. allas, autre ; aisthêsis, sensation). Physiol. État pathologique dans lequel les sensations tactiles sont rapportées par le sujet non au point touché, mais au point correspondant de l’autre côté, au point symétrique. On dit

aussi ALLOCHIRIB.

— Encycl. , ’alleathêsit>, étudiée par le pro ALLE

fesseur H. Obersteiner de Vienne, sous la nom à’alloehirie, consiste dans un phénomène pathologique de sensibilité croisée. Si l’on frôle ou si l’on pique avec une épingle la cuisse, le mollet, la plante des pieds du malade, celui-ci ressent le contact, non au point touché, mais au point similaire du côté opposé. Ce phénomène peut passer souvent inaperçu lorsque l’observateur se contente de faire désigner au sujet l’organe touché, sans demander l’indication du côté. Il doit n’être pas rare chez les personnes malades de la moelle épinière.

    • ALLEVARD, chef-lieu de canton de l’arrondissement

de Grenoble, dans l’Isère, est le centre d’un riche bassin produisant d’excellents minerais apathiques de fer (carbonate cristallisé). On y rencontre deux sortes de filons : les uns, dits maillais, donnent un minerai à larges lamelles encaissées dans de la dolomie ; les autres, filons rives, ont un minerai à facettes plus petites, enclavé dans des schistes cristallisés. Une partie de ces minerais est réduite dans les hauts fourneaux de la contrée, une autre est traitée au Creusot. Ces minerais donnent des fontes se transformant facilement en acier.

ALLGACER ALPEN, chaîne de montagnes. V. ALPES »tt L’ALLGAU.

"ALLIAGE s. m. — Encycl. Chim. On connaît depuis longtemps l’épuration des bronzes par l’addition d’une petite quantité d’un corps réducteur qui les débarrasse des oxydes mélangés à leur masse. On applique le même principe à la préparation d’alliages binaires. Le phosphore donne des cuivres phosphoreux très durs, dont la résistance absolue se trouve augmentée de 575 pour loo. La volatilisation du phosphore étant inévitable, on ne peut en faire entrer plus do 2 pour 100 dans l’alliage-, au-dessous de ce maximum, le métal est trop mou : c’est donc à ce chiffre qu’on s’en tient généralement. Tous les métaux de la famille du nickel, énergiques réducteurs des oxydes, s’allient de même avec le cuivre, et donnent des métaux pouvant se forger à chaud et se laminer à froid. Pour le nickel, la proportion qui donne les meilleurs résultats est celle de 10 pour 100 ; en dessous, le métal est trop mou ; au-dessus, l’alliage n’est plus compact. Pour le manganèse l’alliage se fait à raison de 5 pour 100 de ce métal et 95 pour 100 de cuivre.

Le cobalt allié au cuivre lui donne une cassure rouge, soyeuse ; le composé est tenace, malléable, mais peu ductile ; il se forge à chaud et se moule après fusion. On le prépare en fondant dans un creuset, sous un flux de borax et de charbon pulvérisé, du cuivre avec une proportion de cobalt variant de 1 à 6 pour 100. 1

Ce métal est beaucoup plus tenace que le cuivre : des barres éprouvettes ne se rompent que sous une charge variant de 25 à 36 kilogr. par millimètre carré, suivant la teneur en cobalt, et après un allongement de 28 à 15 pour 100 ; l’alliage à 5 pour 100 de cobalt se rompt sous 34 kilogr. et avec allongement de 15 pour 100.

Forgé et laminé, te cuivre cobaltique voit augmenter sa résistance à la rupture, en même temps que l’allongement diminue ; il ne se rompt que sous 40 kilogr. avec allongement de 10 pour 100.

L’alliage a 5 pour 100 est inoxydable, aussi malléable que le cuivre pur, ductile et tenace comme le ter. On en fait des rivets et des plaques de foyer de locomotive. Le cuivre au magnésium est un alliage qui sert pour les communications électriques : il jouit d’un grand pouvoir conducteur de l’électricité. Sa résistance à la rupture est de 82 kilogr. par millimètre carré ; on peut le plier à angle droit 12 fois de suite ; il est supérieur pour les téléphones aux fils chromés.

Tous ces alliages jouissent fi’ordinaire d’une plus grande conductibilité électrique que le cuivre ou le bronze ordinaires, parce qu’ils sont dépouillés des oxydes interposés dans la musse, oxydes qui sont moins bons conducteurs que les métaux.

Cependant le phosphore, qui joue le même rôle épuraleur, diminue plutôt la conductibilité. Le métal qui a donné les meilleurs résultats pour la fabrication des fils téléphoniques et télégraphiques est le cuivre épuré au silicium. A rencontre de ce qui a lieu dans les alliages que nous venons de citer, il ne reste que des traces de silicium dans le cuivre, qui se trouve amené à un état presque partait de pureté. Dans ces conditions, sa résistance est de 24 kilog. par millimètre carré ; sa conductibilité atteint les 103 centièmes de celle du fil étalon en cuivre, ce qui permet de diminuer le diamètre et le poids des conducteurs.

Le fer s’allié avec les métaux de la série du manganèse et donne des compositions employées dans la préparation de l’acier par les nouvelles méthodes, Bessemer et Martin, pour réduire les oxydes de fer.

Le fer chromé s’extrait des minerais mixtes renfermant les deux métaux. On peut encore le préparer directement, en portant au rouge blanc un creuset contenant un mélange de chromate de fer et de charbon ; celui-ci réduit le chromate dont le chrome s’allié au fer. On prépare de la même façon un alliage de tungstène et de fer, qui est employé dans la fabrication des aciers au tungstène.

On a donné le nom de delta à un alliage