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800 à 900 mètres, tandis que plusieurs sommets dépassent 2.000 mètres au-dessus du niveau de la mer. La superficie des Alleghanys s’étend de la partie orientale du Canada, en traversant les États de Vermont, New-York, Massachusetts, Pensylvanie, "Virginie occidentale, Virginie, Caroline du Nord, Tennessee, Géorgie, jusqu’à la partie septentrionale de l’Alabama aux sources du fleuve de ce nom. Ces montagnes reçurent des Espagnols et des Indiens le nom d’Apalaches et des Anglais celui d'Alleghanys. « Àllegbany ■ veut dire interminable, sans fin. On partage en général Jes Alleghanys en trois grandes sections : 1» la section septentrionale, depuis le cap Gaspé, au bord du golfe du Saint-Laurent, jusqu’à la rivière d’Hudson ; 2° la section moyenne depuis la rivière d’Hudson, dans l’État de New-York, jusqu’à la rivière Kanawha ou New-River (Virginie) ; 3° enfin la partie méridionale depuis New-River jusqu’à la partie septentrionale de l’Alabama où les montagnes se confondent avec les prairies. Ces chaînes de montagnes ont toutes leur direction etleur crête propres. Les principales chaînes dont se composent les Alleghanys sont : les montagnes Bleues (BtueRidge), dans les Carolines et la Virginie ; les montagnes Noires (Black Mountains), dans la Caroline du Nord ; les montagnes Vertes (Green Mountains), dans le Vermont, et les montagnes Blanches(White Mountains), dans le New-Bampshire. Les principales élévations sont les montagnes Blanches et les montagnes Vertes. Les montagnes se présentent, en Pensylvanie et en Virginie, sous forme de sillons parallèles entre eux, d’une largeur et d’un intervalle variables. Sur les contins de la Caroline du Nord et du Tennessee, les Alleghanys présentent, au contraire, des groupes isolés de montagnes qui se touchent seulement par leur base. Les montagnes Bleues sont coupées par les fleuves de Susquehannah, de Potomac et de James ; néanmoins, elles conservent une élévation en général plus constante qu’aucune des autres chaînes. La chaîne qui masque le partage des eaux entre les trois neuves est très élevée et de peu de Iargeur. Vers le N., les pieds des montagnes, dans le New-Hampshire, se trouvent à 260 mètres au-dessus du niveau de la mer ; dans la Pensylvanie, à 160 mètres, et plus au S., à 490 mètres d’altitude. Entre ce système de montagnes parallèles courent, du S.-O. au N.-K., une grande vallée centrale formée par les dépressions du lac

  1. Champlain, les vallées de la rivière de

l’Hudson, la vallée de Kittatinuy en Pensylvanie, la grande vallée de Virginie et les vallées du Tennessee oriental. Le long de la côte S.-E. de cette grande dépression courent les montagnes Vertes de Vermont, les Highlands de New-York, les montagnes méridionales de Pensylvanie, les montagnes

Bleues de Virginie, enfin les monts d’Irom, Sirioky et Unaka dans la Caroline du Nord. En général les pentes sont plus rapides vers l’E. que vers l’O. Plus les Alleghanys sont larges, plus leur élévation diminue, de sorte qu’ils n atteignent que 650 mètres en Pensylvanie et en Maryland, tandis qu’au N.-E. et au S.-O. les sommets augmentent en hauteur. Les points culminants sont, en partant du N. : le Mansfield, 1.249 mètres ; le Mooschillock, 1,460 mètres ; le Kittington-Pic, l.286 mètres, dans les montagnes Vertes ; le Washington ou Agiokotschuhk, 2.080 mètres ; le mont Pleasant, 1.452 mètres, et le Sanapée, 1.413 mètres, dans les montagnes Blanches, qui comptent 19 sommets au-dessus de 1.920 mètres. Les monts Aderoudack, dans la partie N.-E. de l’État de New-York, ont pour point culminant le Tavahus, 1.639 mètres. La partie moyenne, longue de 800 kilom., commence au N. avec une chaîne très étroite, augmente en largeur en Pensylvanie pour diminuer ensuite de nouveau en largeur en Virginie. Les nombreuses collines, qui penchent toutes vers l’O., courent l’une à côté de l’autre avec UDe altitude qui dépasse rarement 760 mètres. Plus à l’O. se trouve le grand plateau qui s’étend jusqu’au lac Erié et dont l’altitude est de 600 mètres. Là se voient les sources des fleuve3 Ohio et Susquehannah. La vallée d’Apalaches ou « Kittatinuy », qui se continue en Maryland et Delaware, fait partie de ce grand plateau central qui, en Pensylvanie, a une altitude de 60 à 80 mètres et de 16 à 2g kilom. de longueur. C’est une des contrées les plus favorisées des États-Unis. La partie méridionale est une chaîne très longue, étroite et basse, séparée par des vallées parallèles, étroites et longues. Cette chaîne est fortement accidentée. C’est dans cette partie que se trouvent les points les plus élevés des Alleghanys. La chaîne court pendant 260 kilomètres avec une altitude moyenne de 600 mètres et des sommets qui dépassent 1.830 mètres. Dans les montagnes Bleues se trouve le pic Otter, haut de 1.217 mètres, à peu près sur la même latitude que Richmond. Dans les montagnes Noires, nous citerons : le Great - Father Mountain, 1.797 mètres ; le Balsam-Cone ou Guyoto-Pic, 2.033 mètres ; le Black-Brother, 2.014 mètres ; le Cat-Tail-Pic, 2.015 inèties ; enfin le point culminant des Alleghanys, le Black-Dorae, 2.044 mètres. Vers l’O. se trouve la haute vallée de Tennessee, de 650 mètres d’altitude, qui, en suivant la rivière de Tennessee, a 100 kilomètres de large environ. À l’O. de cette vallée se trouvent les montagnes de Cumberland, larges de 55 à 60 kilomètres. Ces montagnes, formant un plateau sauvage, aux parois abruptes, sont traversées par deux défilés importants : le défilé de Cumberland, sur les contins des États de Tennessee, Kentucky et Virginie, et le défilé de Chattanooga. Les montagnes Bleues de Virginie sont couvertes de fermes, villas et villes. Les dernières ramifications des Alleghanys dans l’Alabama sont les monts Raccoon, Le sol des Alleghanys est en partie de formation primitive. Il s’étend en longueur, depuis l’embouchure du fleuve le Saint-Laurent, jusqu’aux confins de la Floride et varie en largeur de 80 à 600 kilomètres. Cette zone primitive s’élève, en pentes plus ou moins escarpées, vers la crête de la chaîne orientale des Alleghanys ; elle est composée de granit, de gneiss, de schiste micacé et argileux, de calcaire, de trapp, de serpentine, de porphyre, de syénite, de quartz, de schiste siliceux, de gypse et de schiste novaculaire. Les couches s’inclinent généralement du S.-E. vers le N.-E., en formant des montagnes qui ont leurs sommets tantôt arrondis, comme le White-Hills, tantôt taillés en pyramide, comme le pic Otter.

Les minéraux et les métaux abondent dans cette zone ; on y a découvert des grenats, la staurotide, t’épidote, diverses roches magnésiennes, lémeraude, le granit graphite, le feldspath adulaire, la tourmaline, l’amphibole, l’arragonite, le sulfure de fer dans le gneiss ; lamagnétite dans la roche amphibolique, l’hématite, la plombagine, le molybdène, le cobalt blanc, le cuivre gris, le zinc sulfuré et plusieurs variétés de titane. Cette zone primitive est traversée dans le sens de sa longueur par une petite zone de formation secondaire, large de 80 à 100 kilomètres, depuis les vallées inférieures du Connecticut jusqu’à Rappahannoc en Virginie. Cette formation secondaire est composée de grès ancien, de calcaire, d’agglomérat siliceux mêlé avec des cailloux quartzeux, de roches amphiboliques et de waeke recouvrant généralement le grès sur les hauteurs. La pente occidentale des Alleghanys présente une couche considérable do nouille qui, avec le grès et l’argile schisteuse, s’étend depuis les sources de l’Ohio jusqu’à celles de Tombighi. Cette zone est peu fournie en minéraux ; on n’y trouve que du fer argileux et du sulfure de fer. Les Alleghanys sont couverts de forêts précieuses qui donnent une grande quantité de sapins de valeur, le bel érable argenté, le bouleau argenté, dont l’écorce est employée par les Indiens pour faire des canots ; le hêtre et le frêne. Les chênes sont généralement rouges ou noirs. On trouve encore le peuplier baumier et le bouleau noir et rouge. Là où le sol est pauvre, le long des ravins, croît une plante particulière, nommée da plante noire », avec des sapins, des cèdres, des pins odorants, le sapin du Canada et, dans la savane Hackmatoe. les mélèzes.

Au S. de la Pensylvanie, on rencontre Jes différentes espèces de chênes, les châtaigniers, les bouleaux et les arbres à feuilles aciculaires. Le grand cerisier, si précieux pour son bois de construction, se trouve partout dans les montagnes de Pensylvanie et forme même, dans la partie O. et S.-O. de la Virginie, des forêts entières. Dans cet État, le chêne blanc, le peuplier blanc, le pin blanc et jaune, le châtaignier, sont les arbres les plus précieux des montagnes. Plus au S. se trouvent quelques forêts de sapins, et, pour cette raison, les montagnes sont nommées Montagnes Noires (Black Mountains). On rencontre différentes espèces de rhododendrons, exceptionnellement beaux, qui garnissent les pentes des Alleghanys. Leurs touffes fleuries donnent au paysage le coloris de nos jardins. L’épaisseur de ces buissons, surtout dans la savane Laurel, rend le passage extrêmement pénible, et c’est la hache et la boussole à la main qu’il faut se frayer un chemin.

Presque toutes les vallées des Alleghanys sont renommées pour leur grande fertilité en céréales. L’analogie qui existe entre les Alleghanys et les montagnes du Brésil est

remarquable : les deux systèmes ne se rattachent aux montagnes de l’océan Pacifique que par un terrain peu élevé ; leur élévation, leur disposition et leur direction sont à peu près les mêmes ; enfin ils séparent les embouchures de deux fleuves qui coulent dans le même sens : le Mississipi, correspondant au rio de la Plata ; le Saint-Laurent, correspondant au fleuve des Amazones.

ALLECHE, bourg d’Italie, province de Betlune, district et à 14 kilom. N. d’Agordo (Vénétie), au pied de la montagne de Civita, sur la rive gauche d’un petit lac de son nom ; 1.300 hab. Le lac mesure environ 2.000 mètres de longueur sur 500 mètres de largeur. Il se forma, en janvier 1771, à la suite d’un ébouleinent considérable du mont Spitz, qui barra plusieurs cours d’eau, et notamment un affluent de la Piave, le Cordevole. Celuici traverse maintenant cette sorte de cuvette longitudinale et y apporte sans cesse des graviers qui en diminuent peu à peu la profondeur : de 92 mètres à 1 origine, elle n’est plus que de 25 mètres aujourd’hui.

  • ALLEGRAIN (Christophe-Gabriei), sculpteur

français, né à Paris, le 11 octobre 1710, mort dans la même ville, le 17 avril 1795. Il descendait d’une famille d’artistes parisiens : son grand-oncle, Jean-Baptiste Allegrain, était sculpteur ; son grand-père, Étienne Allegrain, peintre paysagiste et graveur (1644-1736), avait fait partie df l’académie royale, et c’était un artiste de talent, à en juger par les deux tableaux que le Louvre a de lui, par les Vîtes du château de Saint-Cloud et des Jardins de Trianon qui sont à Versailles ; son père, Gabriel Allegrain (1679-1748), était aussi un peintre, qui fit également partie de l’académie, où son morceau de réception fut une Fuite en Égypte. Malgré cette parenté artistique, les débuts de Christophe-Gabriel Allegrain furent difficiles : il demeura longtemps obscur, travaillant pour le compte d’un sculpteur en bâtiments, qui lui donnait 28 livres par mois. En 1733, il épousa la sœur aînée de Jean-Baptiste Pigalle. Ce dernier, quand il eut percé lui-même, appuya son beau-frère. Allegrain fut reçu à 1 académie le 31 décembre 1751, sur la présentation d’un Narcisse en marbre. On le nomma adjoint à professeur dès l’année suivante, professeur sept ans plus tard, adjoint à recteur le 3 mars 1781, enfin recteur le 26 avril 1783. On ne possède actuellement de lui que deux marbres, qui sont au Louvre : une Baigneuse et une Diane surprise au bain par Âctéon. Outre les trois compositions que nous avons citées, on sait encore qu’il avait sculpté, pour la chambre à coucher du comte de Brancas, deux basreliefs représentant le Sommeil et le Matin. Il travailla aussi beaucoup avec son beau-frère Pigalle, mais on ignore ce que son œuvre est devenue. On voit à l’École des beaux-arts un portrait de Christophe-Gabriel Allegrain, peint par Joseph-Siifrède Duplessis, en 1774 ; Klauber fit une gravure d’après ce tableau, en 1787.

ALLÈGRE (Vincent-Gaétan), homme politique français, né à Six-Fours (Var), le 7 août 1835. Il était avocat au barreau de Toulon quand M. Thiers le nomma maire de cette ville ; M. de Broglie le révoqua après le 24 mai 1873. Aux élections générales du 20 février 1876, il se porta comme candidat dans la deuxième circonscription de Toulon, et fut élu député le 5 mars, au second tour de scrutin, par 7.361 voix. Il siégea à l’extrême gauche et appuya énergiquement les propositions d’amnistie plénière. À la dissolution de l’Assemblée, en 1877, il faisait forcément partie du fameux groupe des 363, et 9.155 électeurs le renvoyèrent à la Chambre, contre 6.010 qui portèrent leurs voix sur M. GaX, candidat officiel bonapartiste. Nommé, le 20 juillet 1881, gouverneur de la Martinique en remplacement du contre-amiral Aube, il donna sa démission de député, ses nouvelles fonctions étant incompatibles avec le mandat législatif. Lors de l’élection sénatoriale qui eut lieu à la Martinique le 17 décembre 1882, M. Allègre obtint 58 voix sur 59 suffrages exprimés ; mais il était inéligible à la Martinique, en vertu de l’article 21 de la loi organique du 2 août 1875, où il est dit : « Ne peuvent être élus par.... la colonie comprise en tout ou en partie dans leur ressort, pendant l’exercice de leurs fonctions et pendant les six mois qui suivent la cessation de leurs fonctions les gouverneurs de colonie ». L’élection, nulle de plein droit, fut en effet annulée, et M. Allègre conserva ses fonctions de gouverneur.

  • ALLÉLUIA s. m. Plur. : des alléluias,

d’après la dernière édition du Dict. de l’Académie (1877).

  • ’ ALLEMAGNE, grande contrée de l’Europe

centrale, appelée par les Allemands Deutschland ou, avec une intonation plus forte, Teutschland. — Elle s’étend de la Proszna et du Niémen, à l’E., au Rhin à l’O., s’appuie au S. sur les Alpes et est baignée au N. par la mer du Nord et la Baltique. L’Allemagne touche au N. le Danemark, à l’O. la Hollande, la Belgique et la France ; au S. la Suisse et l’Autriche-Hongrie ; à l’E. cette dernière contrée et la Russie. Elle se trouve entre 47» 15’ 48 et 55° 52’ 56" de !at. N. et 30 31’ 50" et 20° 32’ 25 de long. E. Le point le plus septentrional est près du village de Mimmersalt, au N.-O. de Memel ; la pointe la plus méridionale aux sources du Stillach, affluent de l’Iller, dans les Alpes d’Algau. La pointe la plus orientale est près du village de Schilleningken, et la pointe la plus occidentale près du village d’Isenbruch, à 4 kilom. de la Meuse. La distance de Tilsitt à Metz est de 1.305 kilom. ; de Hadersleben à Kempten, de 862 kilom. ; enfin de Swinemiinde à Bautzen, de 315 kilom. Sa superficie, y compris les provinces françaises. et danoises, est de 540.773 kilom. carrés, dont 538,108 kilom. carrés de terre ferme et eaux intérieures, 2.665 kilom. carrés pour les Iles et 5.693 kilom. carrés pour les lacs du continent.

Configuration physique. Orographie. Le système alpin couvre presque toute la partie méridionale de l’Allemagne. Il s’étend depuis la partie supérieure du bassin du Rhin à l’O. jusqu’à la ville de Salzbourg à l’E. La grande vallée du Danube limite les Alpes vers le N. Toutes les montagnes de l’Allemagne dépendent soit du système des Alpes, soit de celui des monts Hereynio - Karpathiens qui s’y rattachent par la Rauhe-Alp ou Alpes de Souabe. On comprend sous le nom de monts

Hereynio-Karpatkiens le plateau qui, limité à l’O. par le Rhin, au S. par le Danube, à l’E. par le Dniester, donne naissance à tous les fleuves et rivières qui parcourent les plaines de l’Allemagne et de la Pologne. Cette terrasse domine les plaines immenses qui se continuent vers le N. et se prolongent depuis le Pas-de-Catais jusqu’à la mer Noire ; l’ensemble s’incline vers le N. et vers le N.-E., mais des chaînes particulières placées sur ce plateau présentent des irrégularités. Les montagnes sont de formations diverses : les roches cristallines, qui sont les plus récentes et les plus hautes, dominent dans l’arête principale ; elles sont le produit éruptif d’une masse en ébullition. Le calcaire domine dans les chaînes de montagnes du N., tandis que, dans les masses abruptes qui se rabattent au S. vers l’Italie, c est un mélange de schistes, degrés, de porphyre, de calcaire et de dolomies. C’est seulement une très faible partie des Alpes qui appartient à l’Allemagne, en tout une superficie de 4.950 kilom. carrés, dont 1.485 kilom. carrés des Alpes d’Algau, 2.970 kilom. carrés des Alpes tyroliennes et 495 kilom. carrés des Alpes de Salzbourg. Ces montagnes ont une altitude moyenne de 1.389 mètres.

Le plateau de Bavière a pour limites, au N. et à l’O., le Danube ; au S., le Rhin, le lac de Constance et les Alpes ; à l’E., les chaînes de l’Inn et de Salzbacb. Sa superficie est de 31.900 kilom. carrés. Ce plateau est traversé, par de nombreux cours d’eau, dont les principaux sout : Hier, Leck, Isar et Inn, qui coulent tous vers le Danube et a peu près a égale distance l’un de l’autre. Il présente une altitude moyenne de 485 mètres.

La partie montagneuse de l’Alsace méridionale appartient au système du Jura helvétique ; elle embrasse une superficie de 880 kilom. carrés, avec une altitude moyenne de 416 mètres.

La partie des Vosges qui appartient à l’Allemagne occupe une superficie de 7.370 kilom. carrés, avec une altitude moyenne de 800 mètres. Le plateau de Lorraine, parcouru par la Moselle et la Sarre, s’étend sur une superficie de 10.500 kilom. carrés, dont 5.440appartiennentà la Pranceet5.060ki]om. carrés àl’AUemagne ; la hauteurmoyenne au-dessus du niveau de la mer est de 261 mètres. 110 kilom. carrés se trouvent à 160 mètres d’altitude ; 4.675 kilom. carrés entre 160 et 285 mètres, et 275 au-dessus de 340 mètres. Les monts Haardt, qui ne sont qu’un prolongement des Vosges, ont une superficie de 3.135 kilom. carrés. Ils se présentent comme un plateau de grès, découpé par des rivières ; la hauteur moyenne des monts Haardt est de 361 mètres, leur point culminant ne dépasse pas 700 mètres. Cette chaîne de montagnes se termine par les monts Donnersberg, au N. de la dépression de Kaiserslautern. Ces pentes sont bordées d’une suite de villages superbes. De là jusqu’à la ville de Mayence il n’y a plus que des collines, en partie couvertes d’excellents vignobles. Le Haardt se continue également vers l’O., par les ondulations duWestrich, jusqu’au bassin houiller de la Saar et le plateau Lorrain. Les mants Palatins ont une superficie de 4.510 kilom. carrés, une hauteur moyenne de 283 mètres.

Le Schioarzwald (la Forêt Noire) a une superficie de 8.855 kilom. carrés, 540 mètres d’altitude moyenne ; son point culminant est le Feldberg, 1.494 mètres. La Forêt Noire, qui se partage entre Bade et le Wurtemberg, présente une singulière ressemblance avec les Vosges. Les roches se correspondent, le granit occupe la partie méridionale et s’élève en pyramides. Les grès s’étendent en grandes surfaces ; enfin, ça et là ont jailli de petits massifs de porphyres, véritables volcans. C’est seulement du côté de l’O. que la Forêt Noire a un aspect montagneux, tandis que la côte opposée ne présente que des contrebandes allongées qui se confondent dans la suite avec le plateau de Bavière. La chaîne ne présente pas une crête régulière : des pics nus s’élèvent au-dessus de la zone forestière. Le versant du côté du Rhin est abrupt, les sites les plus gracieux se succèdent. La chaîne est coupée par cinq cols : le col d’Enfer, le col de la Kintzig, le col de Freudenstadt, le col de Pforzheim et le col de Sintzheim. Au N. de la brèche de Pforzheim, la Forêt Noire ne forme que de faibles hauteurs, mais toujours couvertes de forêts. Elle se termine au S. de Heidelberg par la célèbre Kœnigsstuhl (579 mètres), un des sommets les plus visités. Au delà du Neckar se dresse le massif de VOdenwatd, 2.200 kilom. carrés, d’une altitude moyenne de 277 mètres. Ce massif se compose de deux parties bien distinctes, dominant un immense horizon de villes d’un aspect varié. Au S., la Forêt Noire se noue, par une continuation du Jura, parcourant le pays de Hohenzollern, à la rude et âpre chaîne de la Rauhe-Alp, très escarpée, remplie de grottes et de sommets de 1.000 mètres. Le Spessart, qui a 2.035 kilom. carrés et 290 mètres d’altitude moyenne, est considéré comme la continuation de la Forêt Noire ; mais ce massif peut également être rattache au groupe de l’Allemagne centrale. Au N. de l’Odenwald s’étendent la plaine de Darmstadt et les campagnes de la rivière du Mein. C’est seulement au N. de Francfort, deWiesbaden et de Mayence que reparaissent les montagnes dans tes bandes boisées du Taunus,