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GABAI s. m. (gn-ba-i). Patois qui se parle dans certaines parties de la Gascogne.

GABALITAIN, AINE s. et adj. (ga-bali-tain, è-ne — du lat. gabalitanus, même sens). Habitant du Gévaudan ; qui se rapporte à ce pays ou à ses habitants.

  • GABARE s, f, — Barre de bois pour serrer

le pressoir à cidre, dans certaines parties de la Bretagne.

  • GABARET ou GABARRET, bourg de France (Landes), ch.-l. de cant., arrond. et à 46 kilom. N.-E. de Mont-de-Marsan ; pop. aggl., 905 hab. — pop. tôt., 1 258 hab.
  • GABARIT OU GABARI S. m. — Pièce

mince, en bois ou en carton, découpée pour servir de modèle dans la fabrication d’une foule d’objets, non-seulement dans la marine, mais dans beaucoup d’autres ans.

GABARRET, bourg de France. V. Gabaret, ci-dessus.

GABELUS, parent de Tobie, à qui Tobie le fils, conduit par l’ange Raphaël, alla réclamer 10 talents qui lui avaient été prêtés par Tobie le père. Il habitait Rages, en Médie, pendant la captivité.

GABEREL (Jean-Pierre), écrivain suisse, né à Genève en 1810. Il étudia la théologie protestante, et il remplit les fonctions de pasteur dans sa ville natale, puis à Gênes. De retour en Suisse, M. Gaberel s’est adonné à des travaux historiques et littéraires. Nous citerons de lui : Histoire de la mission de saint François de Sales (1856, in-8o) ; Histoire de la Réformation de Genève (1858, in-8o) ; Rousseau et les Genevois (185S, in-8o) ; Voltaire et les Genevois (1858, in-12o) ; Histoire de l’Église de Genève depuis le commencement de la Rëformation jusqu’en 1815 (1858-1862, 3 vol. in-8«) ; Jacques Saurin, sa vie et sa correspondance (1864, in-8o) ; les Suisses romans et les réfugiés de l’édit de Nantes (1860, in-12) ; Au Nord, et au Midi, études littéraires, historiques et religieuses (1865, in-12) ; Souvenirs religieux (18S5, in-12) ; Patria ou les Beautés de l’histoire de Genève (1870, in-12) ; le Monument de Pierre Viret à Orbe (1876, in-12), etc.

GABET (Charles), auteur dramatique, né à Paris en 1827. Il s’est fait connaître par un assez grand nombre de pièces, vaudevilles, pochades, etc., qui ne manquent ni de verve ni d’esprit. Nous citerons de lui : Un pacha dérangé, en un acte, avec Jallais (1853, in-8o) ; Allez-vous-en, gens de la noce, pochade en un acte (1854, in-8°), avec le même ; les Compagnons de Jéhu, draine en cinq actes et quinze tableaux (1857, in-4o) ; Cœur qui soupire, opérette en un acte, musique de Possey (1858, in-12) ; la Bouteille à l’encre, pièce-féerie en trois actes (1858, in-4<>) ; les Griffes du diable, pièce fantastique en trois actes, avec Clairville (1872, iu-4») ; le Trésor des dames, en un acte (1873, in-12) ; Ruy-Black ou les Noirceurs de l’amour, parodie en un acte (1873, in-12) ; le Mérite des femmes, en un acte (1873, in-12) ; la Coupe de cheveux à 50 centimes, en un acte (1873, in-12) ; la Femme de Valentino, en un acte (1873, in-12) ; le Nouvel Achille, en un acte (1874, in-12) ; Une nourrice sur lieu (1874, in-12) ; en un acte ; les Cloches de Corneville, opéra-comique en trois actes, musique de Planquette (1877), avec Clairville, etc.

GABIROL (Salomon ben), philosophe arabe. V. Avicébron, dans ce Supplément.

GABKAR, ville fabuleuse des mythologies orientales, située dans le désert habité par les Génies.

* GABLENTZ ou GABLENZ (Louis-Charles-Guillaume, baron de), général autrichien. Dans un accès de fièvre chaude, il s’est suicidé à Zurich en janvier 1874.


GABORIAU (Émile), littérateur et romancier français, né à Saujon (Charente-Inférieure) en 1835, mort à Paris en septembre 1873. Lorsqu’il sortit du collège, son père, conservateur des hypothèques, le fit entrer comme clerc dans une étude de notaire. Émile Gaboriau, dont l’imagination était des plus vives, se sentit pris d’une telle aversion pour la carrière qu’on voulait lui faire suivre, qu’il s’engagea dans la cavalerie. Il devint maréchal des logis chef ; puis, le temps de son engagement expiré, il partit pour Paris, avec l’idée depuis longtemps arrêtée de tenter la fortune des lettres. Pour vivre, il entra dans une maison de roulage, où il obtint un emploi des plus modestes. « Le soir, dit M. d’Aunay, il faisait des chansons et des devises pour les confiseurs. Pendant deux ans, il fut le fournisseur attitré de la rue des Lombards, dont son patron camionnait les caisses. » Un quatrain en l’honneur de Paul Féval, qu’il publia dans un petit journal, le mit en relation avec le célèbre romancier, dont il devint le secrétaire. Gaboriau entra alors en relation avec divers gens de lettres et des éditeurs. En 1860, il publia les Cotillons célèbres (2 vol. in-12), puis il fit paraître successivement des volumes de fantaisies et de nouvelles qui furent assez bien accueillis, sans toutefois le mettre complètement en évidence. Tels sont : le 13e hussards, types, profils, esquisses et croquis militaires (1861, in-12) ; L’Ancien Figaro, études satiriques, bigarrures, etc. (1861, in-12), extraits du Figaro de la Restauration ; Ruses d’amour (1862, in-12) ; les Mariages d’aventure (1862, in-12) ; les Gens de bureau (1862, in-12) ; les Comédiennes adorées (1863, in-12). Quelque temps après, il fit paraître dans le Pays le premier de ses romans judiciaires, L’Affaire Lerouge. C’était une œuvre très-curieuse, dans laquelle l’auteur initiait le public au fonctionnement exact de la justice et de la police. Le Pays était peu lu. Le roman du Gaboriau eût fait peu de bruit si, par suite d’un hasard, quelqu’un n’avait attiré l’attention de Millaud, fondateur du Petit Journal, sur l’Affaire Lerouge. Millaud lut le roman, en fut vivement frappé et traita avec l’auteur pour une reproduction dans le Soleil. Dans ce journal, l’Affaire Lerouge eut un succès énorme. À peine connu jusque-là, Gaboriau arrivait tout à coup à la réputation. Millaud engagea le jeune romancier à continuer un genre dans lequel il avait montré des qualités brillantes, et il passa avec lui un traité par lequel il lui assura 18 000 francs par an. À partir de ce moment, Gaboriau continua la série de ses romans judiciaires, et il publia successivement : le Crime d’Orcival (1867, in-12) ; le Dossier