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Nous nous contenterons d’extraire de la préface la page suivante, dans laquelle Victor Hugo explique ses variations en politique, et qui, par conséquent, appartient à la biographie : « Tout homme peut, s’il est sincère, refaire l’itinéraire, variable pour chaque esprit, du chemin de Damas. Lui, comme il l’a dit quelque part, il est fils d’une Vendéenne, amie de Mme de La Rochejaquelein, et d’un soldat de la Révolution et de l’Empire, ami de Desaix, de Jourdan et de Joseph Bonaparte. Il a subi les conséquences d’une éducation solitaire et complexe, où un proscrit républicain donnait la réplique à un proscrit prêtre. Il y a toujours eu en lui le patriote sons le Vendéen ; il a été napoléonien en 1813, bourbonien en 1814 ; comme presque tous les hommes du commencement de ce siècle, il a été tout ce qu’a été le siècle : illogique et probe, légitimiste et voltairien, chrétien littéraire, bonapartiste libéral, socialiste à tâtons dans la royauté ; nuances bizarrement réelles, surprenantes aujourd’hui. Il a été de bonne foi toujours ; il a eu pour effort de rectifier son rayon visuel au milieu de tous ces mirages ; toutes les approximations possibles du vrai ont tenté tour à tour et quelquefois trompé son esprit. Ces aberrations successives, où, disons-le, il n’y a jamais eu un pas en arrière, ont laissé trace dans ses œuvres ; on peut en constater çà et là l’influence ; mais, il le déclare ici, jamais dans tout ce qu’il a écrit, même dans ses livres d’enfant et d’adolescent, on ne trouvera un mot contre la liberté. Il y a eu lutte dans son âme entre la royauté que lui avait imposée le prêtre catholique et la liberté que lui avait recommandée le soldat républicain ; la liberté a vaincu. Là est l’unité de sa vie. Il cherche à faire prévaloir en tout la liberté ; la liberté, c’est, dans la philosophie, la raison ; dans l’art, l’inspiration ; dans la politique, le droit. »

En janvier 1876, lorsqu’il s’agit de nommer le délégué sénatorial de Paris, car dans la bizarre constitution de 1875, qui entrait en fonctionnement, Paris, malgré ses 2 millions d’habitants, n’a droit qu’à un délégué, comme la plus humble des communes de France, le conseil municipal offrit cette mission à Victor Hugo, qui l’accepta. Il profita de cette occasion pour adresser aux délégués des 35, 000 communes un éloquent manifeste où il les adjurait d’affermir la République. « Électeurs des communes, y disait-il, dissipons les illusions, dissipons-les sans colère, avec le calme de la certitude. Ceux qui rêvent d’abolir légalement dans un temps quelconque la République se trompent. Les monarchies, comme les tutelles, peuvent avoir leur raison d’être quand le peuple est petit ; parvenu à une certaine taille, le peuple se sent de force à marcher seul, et il marche. Une République, c’est une nation qui se déclare majeure. La Révolution française, c’est la civilisation émancipée. Ces vérités sont simples. La croissance est une délivrance. Cette délivrance ne dépend de personne et pas même de vous. Mettez-vous aux voix l’heure où vous avez vingt et un ans ? Le peuple français est majeur ; modifier sa constitution est possible ; changer son âge, non. Le remettre en monarchie, ce serait le remettre en tutelle ; il est trop grand pour cela. Qu’on renonce aux chimères. Acceptons la vérité ; la vérité, c’est la République. Acceptons-la pour nous, désirons-la pour les autres ; souhaitons aux autres peuples la pleine possession d’eux-mêmes. Offrons-leur cette inébranlable base de paix, la fédération. La France aime profondément les nations ; elle se sent sœur aînée. On la frappe, on la traite comme une enclume, mais elle étincelle sous la haine ; à ceux qui veulent lui faire une blessure, elle envoie une clarté. Faire du continent une famille, délivrer le commerce que les frontières entravent, l’industrie que les prohibitions paralysent, le travail que les parasitismes exploitent, la propriété que les impôts accablent, la pensée que les despotismes musellent, la conscience que les dogmes garrottent, tel est le but de la France. Y parviendra-t-elle ? Oui ; ce que la France fonde en ce moment, c’est la liberté des peuples : elle la fonde pacifiquement, par l’exemple ; l’œuvre est plus que nationale, elle est continentale. L’Europe libre sera l’Europe immense ; elle n’aura plus d’autre travail que sa propre prospérité, et par la paix que la fraternité donne, elle atteindra la plus haute stature que puisse avoir la civilisation humaine. On nous accuse de méditer une revanche ; on a raison : nous méditons une revanche, en effet, une revanche profonde. Il y a cinq ans, l’Europe semblait n’avoir qu’une pensée, amoindrir la France ; la France aujourd’hui lui réplique, et elle aussi n’a qu’une pensée, grandir l’Europe… Cette volonté de la France est la vôtre, électeurs. Achevez la fondation de la République, faites pour le Sénat de la France de tels choix qu’il en sorte la paix du monde. Vaincre est quelque chose, pacifier est tout. Faites, en présence de la civilisation qui vous regarde, une République désirable, une République sans état de siége, sans bâillon, sans exils, sans bagnes politiques, sans joug militaire, sans joug clérical, une République de vérité et de liberté. Tournez-vous vers les hommes éclairés ; envoyez-les au Sénat ; ils savent ce qu’il faut à la France. C’est de lumière que l’ordre est fait. La paix est une clarté. L’heure des violences est passée. Les penseurs sont plus utiles que les soldats ; par l’épée on discipline, mais par l’idée on civilise. Quelqu’un est plus grand que Thémistocle, c’est Socrate ; quelqu’un est plus grand que César, c’est Virgile ; quelqu’un est plus grand que Napoléon, c’est Voltaire. »

Avouons franchement que, sans être irrévérencieux à l’égard du grand poëte, on peut trouver qu’il y avait autre chose à dire, comme délégué de Paris, aux électeurs des communes. Ce morceau, dont nous n’avons cité que les meilleurs passages, est d’un rêveur plutôt que d’un homme politique, et si magnifiques que soient les horizons de paix et de fraternité qu’il découvre, un manifeste plus simple, plus terre à terre eût peut-être produit plus d’effet. C’est, du reste, le défaut de Victor Hugo d’agrandir les sujets outre mesure, de se perdre, comme à la fin de la Légende des siècles, en plein ciel, et ce défaut, déjà sensible en poésie, l’est naturellement davantage en politique, où un exposé simple et lumineux a plus de prix que les plus belles métaphores. À Paris même, il s’en fallait que ces accents prophétiques fussent goûtés de tous, et, lorsque vint le jour de l’élection, le grand poëte éprouva, sinon un échec, du moins une désillusion. Il semblait que, ayant été nommé à la presque unanimité délégué sénatorial, il dût voir son nom passer en tête ; il ne fut nommé sénateur qu’à un second tour de scrutin (30 janvier 1876).

Au Sénat, il a pris place à l’extrême gauche et n’a que rarement abordé la tribune. Le seul discours qu’il ait prononcé a été une demande d’amnistie en faveur des condamnés de la Commune (séance du 22 mai 1876) ; c’était une obligation à laquelle il ne pouvait se dérober, car l’amnistie avait figuré dans sa profession de foi à l’élection de 1872 et dans le manifeste adressé par lui aux communes. Afin d’être plus maître de sa parole, il avait écrit son discours, dont il donna lecture d’une voix grave, sans être interrompu une seule fois, malgré l’hostilité bien certaine et prévue d’avance de la majorité, mais aussi sans recevoir d’autres applaudissements que ceux de l’extrême gauche, les fractions moins accentuées du parti républicain jugeant cette manifestation intempestive. Victor Hugo réclamait l’amnistie pleine et entière, sans conditions ni restrictions, pour tous les crimes ou délits politiques ou de droit commun. La mesure, réclamée en ces termes, n’avait aucune chance d’être prise en considération, ni même de rallier un nombre de voix imposant. Six membres seulement se levèrent pour l’adoption. Ce discours présentait cependant une péroraison éloquente, où l’orateur, faisant un parallèle entre la Commune et le 2 décembre, trouvant identité entre les deux crimes, concluait ainsi : « Évidemment, pour les mêmes délits la justice aura été la même, ou, si elle a été inégale dans ses arrêts, elle aura considéré, d’un côté, qu’une population qui vient d’être héroïque devant l’ennemi devait s’attendre à quelque ménagement ; qu’après tout, les crimes à punir étaient le fait, non du peuple de Paris, mais de quelques hommes ; la justice aura considéré, d’un autre côté, à quel point est abominable le guet-apens d’un parvenu quasi princier qui assassine pour régner, et, pesant d’un côté le droit, de l’autre l’usurpation, la justice aura réservé toute son indulgence pour la population désespérée et fiévreuse, et toute sa sévérité pour le misérable prince d’aventure, repu et insatiable, qui après l’Élysée veut le Louvre et, en poignardant la République, poignarde son propre serment. Messieurs, écoutez la réponse de l’histoire : le poteau de Satory, Nouméa, 18, 984 condamnés, la déportation simple et murée, le bagne à 5, 000 lieues de la patrie, voilà de quelle façon la justice a châtié le 18 mars ; et, quant au crime du 2 décembre, qu’a fait la justice ? Elle lui a prêté serment !… Dire qu’il a été impuni serait dérisoire ; il a été glorifié ; il a été, non subi, mais adoré ; il est passé à l’état de crime légal et de forfait inviolable. Les prêtres ont prié pour lui, les juges ont jugé sous lui ; des représentants du peuple à qui ce crime avait donné des coups de crosse, non-seulement les ont reçus, mais les ont acceptés et se sont faits ses serviteurs ! » L’impunité du 2 décembre est, en effet, le seul argument à l’aide duquel on puisse réclamer l’impunité de l’insurrection communaliste, sans exceptions ni catégories, telle que la demandait l’orateur, mais il ne convenait pas au Sénat de s’engager dans une discussion pareille. Personne ne prit la parole pour répondre à Victor Hugo.

Si son rôle, sauf dans cette occasion, est resté assez effacé au Sénat, où il n’a marqué que par ses votes avec la gauche ou l’extrême gauche, en revanche son activité littéraire ne s’est pas ralentie un moment. En 1873, il avait publié Quatre-vingt-treize (3 vol. in 8°), première partie d’une œuvre considérable, où, sous une forme romanesque, il a entrepris de raconter quelques phases, choisies parmi les plus terribles, de la Révolution. Cette première partie est consacrée à divers épisodes de la guerre de Vendée et esquisse aussi, dans un chapitre capital où l’action se transporte à Paris, les grandes et sinistres figures de Danton, de Marat et de Robespierre. Nous en avons rendu compte (v. QUATRE-VINGT-TREIZE — tome XIII du Grand Dictionnaire). Il la fit suivre d’un recueil de poèmes, la Légende des siècles (1877, 2 vol. in-8o) dont la première partie avait paru en 1858, puis d’un autre volume de vers d’un ton tout différent, l’Art d’être grand-père, où il détend un peu la corde de sa lyre et montre, après le penseur enthousiaste des grands faits de l’histoire et des légendes héroïques, l’homme attendri au pied du berceau d’un enfant. Ces deux recueils furent publiés l’un en février, l’autre en mai 1877. À cette dernière date, la France se réveillait comme en sursaut, lors de la menace de dissolution suspendue au-dessus de la Chambre ; l’heure n’était plus aux épanchements de la muse, et Victor Hugo résolut de montrer à ceux qui pouvaient rêver un nouveau coup d’État le spectre de celui de décembre. Il écrivit l’Histoire d’un crime ; il en avait les matériaux tout prêts, car il avait déjà effleuré ce sujet dans Napoléon le Petit et recueilli depuis 1853 nombre de nouveaux témoignages et de détails ignorés. Grâce au retard systématique apporté par le cabinet du 17 mai à convoquer les électeurs, l’ouvrage parut à la veille de l’ouverture du scrutin (septembre 1877) et fit une profonde sensation. Plusieurs éditions s’écoulèrent en quinze jours. L’Histoire d’un crime doit avoir deux volumes ; le premier seul, divisé en deux parties, le Guet-apens, la Lutte, parut d’abord avec cette préface de deux lignes : « Ce livre est plus qu’actuel, il est urgent ; je le publie. » Le second volume est divisé en trois parties, le Massacre, la Victoire, la Chute, et, dans la dernière, le poète raconte la journée de Sedan, épilogue du 2 décembre. Pour le but qu’il avait en vue, la publication du premier volume suffisait, et la sensation fut même si vive dans les régions gouvernementales, que, même après le scrutin du 14 octobre, le ministère condamné par le suffrage populaire résolut de demander au Sénat l’autorisation de poursuivre Victor Hugo, sous la prévention d’excitation au mépris de l’armée. M. d’Audiffret-Pasquier s’y opposa, et la marche des événements empêcha de donner suite à ce projet.


HUGO (François-Victor), littérateur. — Il est mort à Paris en 1873.


HUGOT (A.), musicien^ français, professeur au Conservatoire, né à Paris en 1761, mort dans la même ville en 1803. Il acquit une grande réputation comme flûtiste. Engagé par Viotti comme première flûte à l’orchestre des Bouffes-Italiens en 1789, il fit ensuite partie du grand corps de musique militaire organisé à Paris par la République, puis entra au Conservatoire, qui venait d’être fondé par la Convention. Parmi ses élèves figure le flûtiste Lépine. Hugot, après le départ de la troupe italienne de Viotti, était resté à l’orchestre du même théâtre, devenu le Théâtre-Feydeau ; mais c’est surtout dans les concerts donnés dans cette même salle en 1796 et 1797 qu’il brilla tout particulièrement. Il y joua des concertos de sa composition, des symphonies de Devienne et fit admirer, dit Fétis, l’exécution la plus parfaite qu’on eût entendue jusqu’alors en France sur la flûte. Il se tua, à l’âge de quarante-quatre ans, dans un accès de fièvre cérébrale. On doit à cet artiste brillant six concertos pour la flûte, six trios pour deux flûtes et basse, cinquante-quatre duos pour deux flûtes, six sonates pour flûte seule et six autres pour flûte et basse, des variations pour flûte seule, et enfin une Méthode de flûte, à laquelle il travaillait au moment de l’accident qui a mis fin à ses jours, et qui a été achevée par Wunderlich (Paris, 180-1, in-4o). Cet ouvrage a été adopté par le Conservatoire et traduit en allemand.

HUGOT (Louis-Anatole), homme politique français, né à Montbard (Côte-d’Or) en 1836. Négociant dans sa ville natale, il épousa la fille d’un ancien membre de la Constituante, M. Maire, et fit partie, sous l’Empire, de l’opposition républicaine. En 1871, il fut nommé maire de Montbard et élu membre du conseil d’arrondissement. Son attachement à la République le fit révoquer de ses fonctions de maire sous le gouvernement de combat. Aux élections du 20 février 1876, M. Hugot posa sa candidature à la Chambre des députés dans l’arrondissement de Semur. « LaRépublique que

j’ai toujours voulue, dit-il dans sa profession de foi, est un gouvernement libéral, tolérant, ouvert à tous, qui soit la sauvegarde de tous les droits et de tous les intérêts… Je veux tous les progrès qui sont la conséquence de la libre discussion et la légale pratique du gouvernement du pays par le pays… Je considère le droit de révision, aux époques et aux conditions que la loi fondamentale a réglées, comme un moyen de perfectionner les institutions républicaines, libérales et pro » gressives, et non comme une arme pour les détruire. » Elu député par 8, 336 voix contre M. Muteau, également candidat républicain, et M. Beleurgey, candidat monarchiste, M. Hugot est allé siéger à gauche et il a constamment voté avec la majorité républicaine, notamment pour la suppression des jurys mixtes, pour les diminutions de dépenses dans le budget, excepté en ce qui concerne l’instruction publique, contre les menées cléricales (4 mai 1877). Après la résurrection du gouvernement de combat par le maréchal de

Mau-Mahon, il protesta contre le message présidentiel (18 mai), puis il fit partie des

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363 qui votèrent un ordre du jour de défiance contre le ministère de Broglle-Fourtou. Lo 14 octobre suivant, il se représenta devant les électeurs de Semur, et, malgré tous les efforts de l’administration, il fut réélu député par 10, 581 voix, contre 6, 062 données à M. Beleurgey, candidat légitimiste et officiel. À la nouvelle Chambre, il a voté pour la nomination d’une commission d’enquête chargée de constater les abus de pouvoir commis pendant le ministère de Broglie-Fourtou (15 novembre 1877), contre le ministère de Rochebouët (24 novembre), etc.

HUGOTIQUE adj. (u-go-ti-que —de Victor ffugo). Qui se rapproche du style de Victor Hugo ; qui vient de ce poôte : La poésie moderne, en Amérique, n’a-t-elle pas un irait d’étonnante parité avec tes Orientales hugotiques ? (Marc de Montifaud.)

HUGTENBURG (Jean van), peintre hollandais. V. Huchtenburob, au tome IX du Grand Dictionnaire.

HUGCENIiV (Jean-François-Auguste), homme politique français, né à La Rosière (Haute-Saône) en 1814. Lorsqu’il eut terminé son droit à Dijon, il alla exercer la profession d’avocat à Lure (1836), où il devint membre du conseil municipal et un des chefs du parti républicain. Après la révolution de 1848, il se porta, sans succès, candidat à l’Assemblée constituante ; mais, en 1849, il futélu représentant du peuple àl’Assemblée législative. Il vota constamment avec la gauche républicaine, notamment contre l’expédition de Rome, l’état de siège, la mutilation du suffrage.universel, la loi sur l’enseignement supérieur, et fit une très-vive opposition à la politique de Louis Bonaparte. Lors du coup d État du 2 décembre 1851, il fut arrêté, et, après deux mois d’emprisonnement, il fut exilé. M. Huguenin se rendit à Nice, où il exerça la profession d’avocat. En1853, il put revenir à Lure et y continua ses travaux juridiques. Ayant été élu membre du conseil municipal (1854), il refusa de prêter serment, et son élection fut invalidée. Tant que dura l’Empire, il resta constamment dans les rangs de 1 opposition contre ce détestable régime. Après la révolution du 4 septembre 1870, il fut nommé procureur de la République à Lure. U conserva ces fonctions jusqu après la chute de M. Thiers. Il fut alors révoqué par le gouvernement de combat.

HUGUENOTERIB s. f. (u-ghe-no-te-rî ; h asp. — rad. huguenot). Parti, faction des huguenots.

HUGUENOTISME s. m. (u-gbe-no-ti-sme ; k asp. — rad. huguenot). Attachement au parti des huguenots ; disposition à partager leurs croyances.

HUGUES (Gabriel-Gustave d’), professeur et écrivain français, né à Bordeaux en 1827. Il termina ses études à Paris, puis il entra, en 1846, à l’École normale. Trois ans plus tard, il fut nommé professeur d’histoire à Bordeaux. Depuis lors, M. d’Hugues fut successivement attaché, au même titre, aux lycées d’Avignon, de Strasbourg, de Périgueux, de Limoges et d’Angoulême. Reçu agrégé en 1854, il passa son doctorat es lettres à Paris en 1859. Depuis cette époque, il a été chargé de professer la littérature étrangère, d’abord à la Faculté des lettres de Douai (1861), puis à celle de Toulouse (1863). M. d’Hugues estof-ficier d’académie, chevalier de la Légion d’honneur (1868), mainteneur des Jeux floraux de Toulouse, etc. Collaborateur de la Revue contemporaine, de la Revue européenne, du Journal de l’instruction publique, il a été, en outre, de 1867 à 1870, "rédacteur en chef du Messager de Toulouse. Il s’est montré, dans ce journal, un défenseur acharné de l’Empire et du despotisme impérial. Pendant que, dans les dernières années du règne de Napoléon’III, l’opinion publique, comprenant que l’absolutisme césarien conduisait la France vers une irrémédiable décadence, réclamait un retour au régime viril de la liberté, M. d’Hugues résistait à ce mouvement et se montrait réfractaire à toute idée libérale. À l’exemple de M. Granier de Cassagviae, il combattit la politique du ministère Ollivier, dont le pseudo-libéralisme l’horripilait. Depuis la révolution du 4 septembre 1870, il a cessé de s’occuper de politique active pour se don neren entier à l’enseignement. On lui doit les ouvrages suivants:Essai sur l’administration de Turgot dans la généralité de Limoges (Limoges, 1859, in-8o) ; Essai sur le proconsutat de Cicéron en Cilicie (1859, in-8 » ); Lettres sur les Etals-Unis d’Amérique (1864, in-8") ; Une province romaine sous la République (1876, in-12), ouvrage remarquable.

HUGUET-GRANDSUtE (Auguste-Victor), homme politique français, né à Boulogne (PuS-de-Calais) en 1SS5. Il est fils d’un commerçant. M. Huguet se fixa dans sa

ville natale et s’occupa de gérer ses grandes propriétés. Elu membre du conseil municipal de Boulogne en 1S70, il fut nommé adjoint au maire, puis maire en 1871. M. Huguet-Grandsire s’occupa de fondar des écoles

et des salles d’asile. l’artisan de la République conservatrice, il signa, après le 24 mai 1873, une adresse du conseil municipal à M. Thiers et se chargea de la présenter lui-même au premier président de la République, renversé du pouvoir par les monar-