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subirait pas irrésistiblement l’influence fatale de ce qu’on appelle la vocation religieuse. Une fois qu’une jeune fille est dominée p.ar cet implacable sentiment que des parents trop imprudents ont laissé se développer, et qui n’est au fond qu’un étroit égoisme, elle abandonne, avec la plus cruelle indifférence, une mère mourante, un père au désespoir, des sœurs et des frères désolés. Et telle est la rigueur de cette règle révoltante, que ces religieuses, qui se consacrent en apparence nu soulagement et à l’assistance des malades, ne pourraient obtenir l’autorisation de venir adoucir l’agonie d’un père ou d’une mère à leur lit de mort et remplir le pieux et Suprême devoir de leur fermer les yeux. Les sentiments les plus sacrés de la famille sont étouffés dans une atmosphère d’ascétisme stupide.

Et cependant, que sont au fond les martyres généreuses qui s’offrent ainsi en holocauste au terrible préjugé de cette prétendue vocation religieuse ? Une circonstance fortuite nous a permis de visiter la maison de La Puye, nous a mis en rapport avec la plupart des bonnes sœurs supérieures ; nous ne faisons aucune difficulté de reconnaître qu’il est impossible de trouver, même chez les femmes du meilleur monde, des manières plus affables et plus distinguées dans leur simplicité, un accueil plus affectueux et plus doux dans sa réserve de bon ton, une conversation plus attrayante, des procédés empreints de plus de charme délicat, en un mot un esprit plus véritablement chrétien, dans la honte et primitive acception du mot. Pourquoi faut-il que tant de.nobles et précieuses qualités s’usent non - seulement sans profit pour la société, mais à son détriment, par la funeste propagation d’idées, de dogmes ineptes, depuis longtemps répudiés par le simple bon sens ? Pauvres bonnes et saintes filles qui eussent pu faire l’honneur et la joie d’une famille et qui remplacent tout par des vœux contre nature ; pauvres bonnes et saintes dupes dont la figure pâle et les traits amaigris accusent les austérités, tandis que, morbleu 1 ceux qui leur prêchent et leur imposent la pénitence ont la face luisante et la panse rebondie, semblables a ces gargotiers qui se gardent bien de toucher au brouet qu’ils tripotent pour leurs infortunés clients et qui se font soigneusement une cuisine h part.

CROIZETTE (Sophie Croisette, dite), actrice française, née à Saint-Pétersbourg en 1848. Elle est fille d’une danseuse française, Louise Croisette, et son père appartient, dit-on, à la plus haute noblesse de Russie. Sa inère revint en France avec elle et s’établit à Versailles. Ce fut là qu’elle fut élevée et qu’elle passa avec succès ses examens d’institutrice. Ne pouvant se procurer des leçons, elle so décida à suivre la carrière du théâtre. Admise au Conservatoire en 1SG7, elle reçut des leçons de Bressant, remporta, deux ans plus tard, le premier prix de comédie et fut aussitôt engagée au Théâtre-FrançnW. MHo Croizette y débuta le 7 janvier 1S70, dans le rôle de la reine Anne du Verre d’eau, et, le mois suivant, dans le rôle de Célimène. La jeune comédienne était encore trop inexpérimentée pour que ses débuts fissent grand bruit. Toutefois, le public fut frappé de sa physionomie fine et piquante, de son regard plein d’effluves magnétiques et du charme de séduction exotique qu’elle porte en elle. Pendant deux ans, elle joua sans trouver de rôle qui allât au tour de sa physionomie et au genre do son tulent. On la vit tour à tour interpréter Fans éclat Marthe de Dalila, Marianne des Caprices, Mine de Prie dans i»/"e de Bel/e-Isle, Elianthe du Misanthrope, Nany dans la pièce doTce nom, Hildegarde dans la l’art du roi, etc. Toutefois, elle eut un succès assez vif dans Suzanne du Mariage de Figaro, où elle se montra gaie, légère, pleine de jeunesse et d’esprit. Depuis son entrée au théâtre, grâce aux leçons de Régnier, sa voix, un peu dure, s’était assouplie et elle avait fait de grands progrès. En 1873, elle joua d’une façon irèsremarquable dans VAcmbate, de Feuillet, et elle eut un succès éclatant dans Y Eté de ta Saint-Martin. Dans cette petite pièce, elle jouait le rôle d’une jeune femme chargée de séduire un oncle qui avait mis son neveu à la porte. ■ Elle avait des airs de tète, dit Sarcey, des regards, des inflexions à ensorceler un crocodile et à faire damner un saint ; le public fut charmé plus encore que le vieillard à qui elle prodiguait ses chatteries. Elle fut, depuis ce jour, la jeune première en chef de la Comédie-Française, et on lui donna tous les rôles qui relèvent de cet emploi. • Cette même année, M1’* Croizette fut nommée sociétaire. Elle joua à cette époque les rôles d’Antoinette dans le Gendre de M. Poirier et d’Hélène dans le Marquis de La Seiglière, puis ceux de Baïonnette dans Jean de Tliomeray et de Blanche dans le Sphinx (mars 1874), qui mirent le sceau a sa réputation. La façon dont elle interpréta ce dernier rôle fit courir tout Paris au Théâtre-Français. Après avoir avalé une fiole de poison, elle tombait mourante dans un fauteuil et, à l’aide de certains artifices, elle se faisait brus-quement un visage verdâtre, décomposé, aux contrarions effroyables. Cette représentation singulièrement réaliste et brutale de la mort fut sévèrement jugée par la plupart des critiques ; muis tout te monde parla aussitôt

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de Mlîe Croizette, dont la réputation fut faite. Depuis cetle époque, elle a particulièrement réussi dans le rôle de Suzanne d’Ange du Demi-Monde et dans celui de la duchesse do Septmonis de Etrangère. « Mlle Croizette, dit M. Sarcey, a des dons merveilleux, mais des talents d’une étendue bornée. Elle est incomparable si elle s’y renferme. Ce qu’il y a de séduisant en elle, c’est qu’elle ne doit pas beaucoup à l’art, quoiqu’elle ait beaucoup travaillé. Elle a, comme disent, les Anglais, quelque chose de genuine ; elle est et restera partout et toujours Croizette, rien queCrorzette... Chez elle, l’artiste laisse beaucoup à désirer ; la femme est un irrésistible composé de séductions, dont il est très-difficile de ne pas subir le charme. On assure que, dans la vie privée, ce parfum voltige autour d’elle et qu un air de tête, un sourire a toujours eu raison des mauvuises humeurs les plus hérissées. » Mlle Croizette est la belle-sœur du célèbre peintre Carolus Duran.

Croizette (PORTRAIT DE Mlle ), par Carolus Duran. Ce n’est rien moins qu’un portrait équestre qui a été érigé par le peintre à la gracieuse eomédii-une du Théâtre-Français ; une illustre héroïne, une puissante impératrice n’eût pu souhaiter une représentation plus monumentale ; il y a doue ici un manque de mesure et de proportion qui choque à première vue. Mais M. Carolus Duran a épousé la sœur de M’Ie Croizette : il s’est livré avec effusion à une apothéose de famille... L’honnêteté do ses sentiments peut fuire excuser l’erreur de goût qu’il a commise. Cela dit, nous n’avons qu’à applaudir au tableau ; il nous transporte à Trouville, Au bord de là mer (titre sous lequel il a été exposé au Salon de 1873), et nous montre Mu<s Croizette, en costume d’amazone, assise sur un cheval bai clair qu’elle a arrêté sur la plage sablonneuse. La jeune actrice retourne sa jolie tête vers le spectateur et lui sourit avec une grâce toute parisienne. Son attitude, pleine tie souplesse élégante et de gentille coquetterie, est rendue avec une extrême vérité. La robe qui emprisonne ta taille flexible et descend jusqu’au-dessous de l’étrier dessine bien le mouvement du corps ; sa couleur noire est d’un ton franc et juste qui s’éclaire bien et ne détruit pas l’harmonie du tableau. Une fleur ronge attachée au corsage jette une note vive et joyeuse. Les cheveux châtains s’échappent en boucles légères de dessous le petit chapeau rond, s’emmêlent avec le voile et so jouent autour du visnge, auquel ce désordre donne un air do gaminerie adorable. Le cheval est aussi un excellent portrait. « La couleur de la robe, a dit M. Chaumelin, est nuancée avec un art et une vérité extraordinaires. La tète, supérieurement éclairée, est vivante ; l’œil étincelle, les narines respirent, la bouche ronge le frein... Ce portrait équestre se détache sur un fond dont l’harmonie, formée des tonsgris du ciel et du vert pâle des flots, a une légèreté, une profondeur et une richesse qui rappellent Velazquez. Jamais M. Carolus Duran ne s’est montré aussi sobre, aussi simple, aussi lin, aussi transparent, et jamais il n’a atteint à un effet aussi puissant. » le jugement suivant, porté par M. Paul Mantz, n’est pas moins élogieux : « Le tableau de M. Carolus Dumn est un poëme de distinction et d’élégiinee. La jeune femme a fait sur le rivage une course matinale, et elle se repose. Une main dégantée tient la bride, l’autre une petite cravache. Au mouvement du torse assoupli, il reste un peu da ce balancement gracieux qui, dans la marche, rhythme les pas du cheval... Le peintre a fait parler les yeux et le sourire de son charmant modèle. Ce jeune visage, que caresse un doux rayon de lumière, est comme une fleur rosée et vivante, s

Croizette (PORTRAIT DE Mlle ), buste par Carrier-Belleuse. Vêtue d’une robe décolletée, avec une rose au corsage et une draperie sur l’épaule gauche, la charmante comédienne retourne vers l’épaule gauche ta tête mutine et provocante. Sa chevelure, disposée j de la façon ta plus pittoresque, tombe sur le cou en longs frisons. « Ce buste étincelle de coquetterie spirituelle, a dit M. Paul de Saint-Victor. La tête de l’actrice jaillit, en quelque sorte, d’un tour de cou vif et soudain, avec une gracieuse brusquerie, de ses draperies théâtrales. C’est la pompe galante du xvue siècle, tempérée par le naturel. On n’imaginerait pus autrement un "portrait de Largillière taillé dans le marbre. »

Ce buste, si largement et si spirituellement traité, a figuré au Salon de 1873.

Parmi les autres portraits de Mlle Croizette, nous signalerons une eau-forte de M. Léon Gain-herel, qui a paru au Salon de 1876.


CROMAGNON, localité située près du village des Eyzies, dépendant de la commune de Tayrac (Dordogne). Cette localité a acquis une sorte de célébrité depuis qu’on y a découvert, en 1868, une grotte où l’on a trouvé beaucoup d’ossements humains appartenant à une race fossile que les savants ont nommée race de Cromagnon.


CROMOS, fils de Neptune. Il donna son nom au bourg de Cromyon, dans le territoire de Corinthe. V. Cromyon, au tome V du Grand Dictionnaire. || Un des fils de Lycaon.


CROMWELLISME s. m. (kromm-ouè-li-sme — rad. Cromwell). Système politique suivi par Cromwell ou imité de lui.


* CRON s. m. — Victor Hugo a employé ce mot dans le sens de individu bossu ou difforme : Marie Stuart avait eu des bontés pour un cron, Rizzio.

CRONION s. m. (kro-ni-on — mot grec). Bot. Nom scientifique du pied-d’al mette.

CRONIUS, un des prétendants dV’opodamie. Il fut tué par Œnomaùs. Il Fils de <. piter et de la nymphe Himalie. Il Un des Centaures.

CRONOS, nom grec de Saturne. V. Saturne, au tome XIV du Grand Dictionnaire.

  • CRONSTADT, ville forle de la Russie

d’Europe ; 48,413 hab. Il Ville de l’empire d’Autriche ; 30,000 hab.

Croqueuses de pommes (t-F.s), opérette en cinq actes, paroles de MM. Eugène Grange et Emile Abraham, musique de M. Louis Défies ; représentée au théâtre des Menus-Plaisirs le 28 septembre 1868. Le sujet est fort léger. C’est encore un tableau peu séduisant de certaines mœurs parisiennes : de petites paysnnnes qui ont préféré le trottoir des boulevards à la grande rue du village. Il ne comportait pas cinq actes. La partition a été accueillie favorablement. On y a trouvé cette facture élégante et ces motifs caractérisés qui distinguent la manière du compositeur. Nous signalerons la chanson rustique en si bémol, Tair bouffe : Je suis le coiffeur de ces dames, et la chanson des croqueuses de pommes. Chanté par Gourdon, Daniel Boc, Paul Ginet, Branciard, Detroges, Mtlcs Marchand et Marcus.

  • CROSSE s. f. — Se dit quelquefois pour

marcotte que l’on plante.

CROT s. m. (kro). Récipient pour recueillir la résine, dans le département des Landes.

CROTALDS, un des amants d’Hippodainie, vaincu par Œnomaùs.

CROTON, héros des temps fabuleux, qu’Hercule tua par mégardo, et qu’il honora par des funérailles magnifiques. Son nom fut donné a la ville de Crotone.

CROTONYLÈNE s. in. (kro-to-ni-lé-nede croton, et de éthylène). Hydrocarbure qui se forme en traitant le butylène brome par l’alcool sodé, et qui appartient à la série CnHs’i — s, homologue supérieur de l’acétylène et de l’allylène.

CROTOPOS, fils d’Agénor, roi d’Argos et père de Psamathé, amante d’Apollon. Après que Corœbe eut tué le dragon envoyé par Apollon, la peste ravagea les États de Crotopos et ne cessa que lorsqu’il les eut quittés. Il se réfugia à Mégare.

CROTUS, fils de l’an et d’Euphémé, la nourrice des Muses, avec lesquelles il fut élevé. En récompense des services qu’il rendit à ces dernières, Jupiter le plaça parmi les astres. C’est la constellation du Sagittaire, selon Eratosthène.

CROUPIEN adj. m. (krou-piain — nul. croupe). Anat. Se dit des trois muscles fessiers qui forment la croupe.

CROUSLÉ (François-Léon), littérateur et professeur, né h Paris en 1830. Il fit de brillantes éludes au lycée Charlemagne. fut reçu licencié es lettres en 1851 et entra, cette même année, à l’École normale supérieure, d’où il sortit le premier dans la section de3 lettres ; il passa son agrégation en 1857. Après avoir professé la rhétorique dans divers lycées de province, M. Crouslé revint il Paris, où il devint professeur de troisième au lycée Louis-le-Grund, puis de seconde au lycée Charlemagne. En 1864, il passa son doctorat es lettres. Peu après, il fut appelé a enseigner la rhétorique au lycée Bonaparte. M. Crouslé a fait des conférences h. la Sorbonne de 1866 à 18G8, et il fait partie, comme professeur, de l’Association pour l’enseignement secondaire des filles. Il a été décoré en 1872. On lui doit : Lessing et le goût français en Allemagne (1864, in-8o), ouvrage qui à été couronné par l’Académie française ; De L. Annmi Senecx naturulibus quxstionibus (1864, ili-8°), sa thèse latine. On lui-doit, en outre : des Extraits de Lucrèce et de Piaule (1866) ; une traduction, avec texte, du poème De ta Nature des choses, de Lucrèce (1871), de la Marmite, comédie de Plante ; une nouvelle édition de la traduction de i’Jliade et de l’Odyssée, de Mme Dacier, etc.

  • CROÛTE s. f. — Techn. Assiette ébauchée

par l’ouvrier qui a travaillé sur le tour une masse de pâte.

  • CROÏiY-CHANEL ou CROY (François-Claude-Auguste,

prince nu), chef de la maison

princière de ce nom. — Il est mort en 1873. En 1866, cet aventurier se trouva gravement compromis dans l’affaire des détournements opérés par le caissier Delamothe-Berthonie, au préjudice du sous-comptoir des chemins de fer. Traduit en cour d’assises, avec Berthouie et Dupray de La Mahèrie, il ne se présenta pas et fut condamne par con- j tuniacc comme ayant profité des détournements pour une somme ne 177,000 francs. En 18C7, il vint purger sa contumace ; mais il ■ ne parvint point à se justifier, et il lut frappé d’une condamnation à trois années de prison. À partir de ce moment, il vécut dans l’obscurité jusqu’à sa mort.

CRUV

•CROCY-CIIANEL ou CROY (comte Amlrê-Rodolphe-Claude-FrançoU-Siméon, dit Raoul

de), artiste et littérateur. — Outra les ouvrages que nous avons cités, on lui doit les suivants, publiés sous le nom de Raoul de Croy : les ftives de la Vienne, légende du Poitou (1857, in-12) ; Prisonniers à la campagne (185S, in-8o) ; Fauvette, esquisse de mœurs sous Louis XV (18C1, 2 vol. in-32) ; fleures de loisir d’un paysan des rives de la Vienne (1SG2, in-8n) ; Tracé et paysage des jardins (1861, in-18) ; Conversations familières sur tes arts, les sciences et les métiers (1SG4, in-12) ; Marie, étude du foyer domestique (18G8, ir.-i2) ; Excursion d’un artiste paysagiste en Italie (1874, in-4o), etc. M. Raoul do Croy s’est beaucoup occupé de sylviculture. Il a converti en bois une grande étendue de landes incultes qu’il possédait dans l’Indre-et-Loire et dans la Vienne.

CROUZET (Henri), historien et professeur français, né à Montpellier en 1820. A vingt ans, il entra dans la carrière de l’enseignement, fut attaché comme professeur à divers collèges, notamment à ceux de l.unel, de Saint-Arfrique, de Cette, puis il enseigna l’histoire aux lycées de Montpellier, de C ; ircassonne, de Nevers et d’Albi. M. Crouzet a collaboré au Dictionnaire des communes de France de M. Joanne et a publié les ouvrages suivants : Géographie historique et politique de l’Europe (1857, in-18) ; Droits et privilèges de la commune de Neoers (1838, in-8o) ; Géographie de la Nièvre, physique, agricole, industrielle, etc. (1859, in-32) ; Jtésnmé méthodique d’histoire universelle et de géographie historique (1861, in-12) ; Essai géographique et historique sur la bataille Catulauuique (1861, in-S»), etc.

  • CROWN s. m. — So dit, par abréviation,

pour crown-glass,

  • CROZON, ville de Franco (Finistère),

ch.-l. de c ; mt., arrond. et à 38 kiloin. N.-O. de Châteaulin, au centre d’une péninsule comprise entre les baies de Brest et de Douarnenez ; pop. aggl., 821 hab. — pop. tôt., 8.929 hab. La commune de Crozon « est, dit M. Ad. Joanne, une des plus grandes du Finistère (10,725 hect.). Le tiers seulement est cultivé. Ses côtes escarpées, découpées et profondément échancrées dominent presquo partout le rivage de 60 à 80 mètres. Continuellement sapées par les efforts d’une mer orageuse, elles présentent les aspects les plus accidentés, les plus extraordinaires et les plus imposants, principalement du côté de la baie de Douurnenez, an S. »

’ CRU s. m. — Bouilleur de cru, Celui qui fabrique de l’alcool en distillant exclusivement les produits de ses récoltes.

Grnclie ca»ée (la), opéra-comique en un acte et en vers, paroles de MM. llippolyto LucasetEmile Abraham, musique deM. lCinilo Pessard ; représenté à l’Opéra-Comique en février 1870. Tous les genres sont bons, sauf le genre ennuyeux. Une dame sentimentale ne consent a. donner sa main à un vieux soupirant qu’il la condition qu’il lui fera voir un exemple d’amour vrai et désintéressé. Un villageois est amoureux d’une charmante fille que courtise un riche rival ; un vieil oncle avare s’oppose au bonheur des jeunes gens ; une scène d’amour a lieu près de la fontaine où la jeune paysanne vient emplir sa cruche. M™0 Dorothée assiste à l’entrevue et peut se convaincre que l’amour sincère existe encore. L’épisode de la cruche cassée sert de prétexte au titre de la pièce. Mnie Dorothée dote les paysans, elun doubla mariage a lieu. Il n’y a pas d’autre rapport avec la toile célèbre du peintre Gretizc qu’un titre pris au hasard. Tels sont les livrets qu’on réserve aux anciens pensionnaires de Rome. M. Pessard a écrit sur cette baliverne une musique agréable ; l’ouverture a un caractère archaïque ; on a remarqué un duo et une romance. Chanté par Leroy, Bernard, Lignel, Mlle Moisset et M™e Révilly.

CRUENTÉ, ÉE adj. (kiu-an-té — du Int. cruentus, ensanglanté). Qui est imprégné de sang : Certaines vaches donnent du lait cruentb, ce qui résulte d’une perversion de la sécrétion lactée.

CRUENTINE s. f, (kru-an-ti-ne — du Int. cruemus, sanglant). Chim. Produit résultant de l’action de l’acide sulfurique sur l’hémoglobine.

CRUPÉZOPHORE adj. (kru-pé-zo-fo-redu gr. krupezion, sorte de chaussure ; phoros, qui porte)..Surnom donné aux Béotiens, à, cause de leur chaussure.

  • CRUSE1I.LES, bourg de France (Haute-Savoie),

ch.-l. de cant., arrond. et U 15 kilom. S. de Saint-Julien, a 20 kilom. N. d’Annecy, sur le versant méridional du mont Salève ; pop. aggl., 823 hab. — pop. tôt., 1,819 hab. Le bourg est dominé par les ruines d’un ancien château.

  • CRUVEILHIER (Jean), médecin et anatomiste

fiançais.— Il est mort dans la Haute-Vienne en mars 1874. I ! avait pris, en 18GS, sa retraite comme professeur et avait été promu commandeur de la Légion d’honneur en 1863. À la suite d’un profond affaib issement de ses facultés, il s’était démis, en 18"2, de la présidence de la Société anatomique. Personne dans notre siècle, tant à l’étranger qu’en France, n’a fait réaliser II l’anafoinie