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dissement, s’avance par les rues Lecourbe et Croix-Nivert jusqu'à la place Breteuil, où elle s’établit.

« À la droite, la division Levassor-Sorval s’avança en trois colonnes vers le chemin de fer de l’Ouest.

« Le général Osmont, longeant les fortifications, enlève la porte de Vanves et une forte barricade armée d’artillerie à l’intersection du chemin de fer de Ceinture et de la voie ferrée de l’Ouest. Le colonel Boulanger, à !a tête du 114e de ligne, se dirige par les rues Dombasle et Voillé et s’établit sur la voie ferrée, au sud de la gare des marchandises.

« La brigade Lion, prenant la rue de Vaugirard, s’avance sans obstacle jusqu’au boulevard Vaugirard et, de là, se porte rapidement en deux colonnes sur la gare Montparnasse, s’en empare et s’y fortifie.

« Ainsi, à la fin de la journée, sur la rive gauche, la ligne des postes avancés s’appuie à la Seine, au Corps législatif, passe par les Invalides, la place de Breteuil, forme saillant à la gare de l’Ouest et vient, en suivant la voie ferrée, s’appuyer aux fortifications à la porte de Vanves.

« 23 mai. L’enlèvement des buttes Montmartre constitue la grande opération de la journée.

« Les hauteurs de Montmartre ayant la plus grande partie de leurs barricades et de leurs batteries dirigées au sud vers l’intérieur de Paris, le plan d’attaque consiste à tourner les défenses et à les enlever en cherchant à s’élever sur ces hauteurs par les côtés opposés. Le général Ladmirault doit attaquer par le nord et l’est, le général Clinchant par l’ouest.

« Les troupes d’attaque se mettent en mouvement à quatre heures du matin. La division Grenier, longeant les fortifications, débusque l’ennemi des bastions et enlève, avec le plus grand entrain, tous les obstacles. Arrivée à L’auteur de la rue Mercadet, la brigade Abbatucci poursuit sa marche sur les boulevards Bessières et Ney, enlève les barricades de la porte Clignancourt, le pont du chemin de fer du Nord et atteint la gare des marchandises, où elle tourne à droite pour s’élever sur les buttes par les rues des Poissonniers et de Lebat ; elle atteint la rue Mercadet et se trouve arrêtée dans un quartier hérissé de barricades entre le chemin de fer et le boulevard Ornano. La brigade Pradier, qui a suivi la rue Mercadet, avance lentement sous le feu plongeant des buttes et du cimetière Montmartre, où elle ne pénètre qu’après les plus grands efforts.

« La division Laveaucoupet se prolonge le long des fortifications et atteint les rues des Saules et du Mont-Cenis, par lesquelles elle doit aborder les hauteurs de Montmartre.

« De son côté, le 5e corps (Clinchant), suivant le boulevard des Batignolles et les rues parallèles, s’empare de la mairie du XVIIe arrondissement, de la grande barricade de la place Clichy et, longeant le pied sud des buttes, franchit tous les obstacles et pénètre dans le cimetière par le sud, en même temps que les têtes de colonne du 1er corps y entrent par le nord.

« À ce moment, les hauteurs de Montmartre se trouvent entourées au nord et à l’ouest par les troupes du 1er et du 5e corps. Une attaque générale a lieu par toutes les rues qui, de ces deux côtés, gravissent les pentes.

« Le corps Clinchant, s’élevant par la rue Lepic, s’empare de la mairie du XVIIIe arrondissement.

« La brigade Pradier, du 1er corps, à la tête de laquelle marchent les volontaires de la Seine, arrive la première à la batterie du Moulin-de-la-Galette ; bientôt après, une compagnie du 10e bataillon de chasseurs, soutenue par les attaques vigoureuses du général Wolff, plante le drapeau tricolore sur la tour de Solferino. Il était une heure.

« Nous étions maîtres de la grande forteresse de la Commune, du réduit de l’insurrection, position formidable d’où les insurgés pouvaient couvrir tout Paris de leurs feux. Plus de 100 pièces de canon et des approvisionnements considérables en armes et munitions tombent entre nos mains.

« La division Montaudon, du 1er corps, qui n’a point concouru à l’enlèvement des buttes, se dirige vers l’embarcadère du Nord et conquiert les barricades armées d’artillerie du boulevard Ornano et de la rue Myrrha.

« Le corps Clinchant, de son côté, descendant les pentes de Montmartre, enlève la place Saint-Georges, Notre-Dame-de-Lorette et le collège Rollin.

« Pendant ce temps, le corps Douay, pivotant sur sa droite, se porte par sa gauche sur Notre-Dame-de-Lorette, enlève le carrefour de la rue Lafayette et de la rue du Faubourg-Montmartre et, se rabattant par la rue Drouot sur le boulevard, prend la mairie du IXe arrondissement et le grand Opéra. Par sa droite, cheminant à travers les maisons et les jardins, il enlève avec de grandes difficultés la rue Royale et la place de la Madeleine.

« Sur la rive gauche, le 2e corps exécute un grand mouvement de conversion sur sa gauche, de manière à tourner et envelopper toutes les défenses du quartier de l’Observatoire.

« Le général Levassor-Sorval, après s’être emparé de la forte barricade du boulevard du Maine, à la jonction de la rue de Vanves, ainsi que du cimetière Montparnasse, porte ses efforts sur la place Saint-Pierre, où les insurgés s’abritent derrière une forte barricade armée d’artillerie. Tandis qu’un bataillon du 114e s’avance par la rue d’Alésia, un bataillon du 113e, longeant les remparts, s’empare du bâtiment d’octroi du bastion 79, tournant ainsi les barricades de la rue de Châtillon. Les insurgés, se voyant près d’être cernés, abandonnent leur formidable position et les 8 pièces de canon qui la défendent.

« La place d’Enfer et le marché aux chevaux sont en même temps vigoureusement enlevés.

« Pendant ce temps, les divisions Susbielle et Lacretelle ont gagné du terrain en avant.

« Les troupes du général Lacretelle s’emparent de la caserne de Babylone, de l’Abbaye-aux-Bois et attaquent le carrefour de la Croix-Rouge, où l’ennemi se défend avec des forces considérables. On ne peut s’en rendre maître que bien avant dans la nuit.

« De son côté, le général Bocher (division Susbielle) enlève vigoureusement les barricades des rues Martignac et Bellechasse, se rend maître de la rue de Grenelle et de la caserne Bellechasse, où les insurgés éprouvent de grandes pertes.

« Les fusiliers marins de la division Bruat et le 46e de ligne (brigade Bocher) se portent en avant en même temps par les rues de l’Université et de Grenelle, s’emparent du ministère de la guerre, de la direction du télégraphe et de toutes les barricades jusqu’à la rue du Bac, et portent leurs têtes de colonne à Saint-Thomas-d’Aquin.

« Dans la soirée, deux barricades de la rue de Rennes, qui tenaient la gare Montparnasse en échec, sont tournées et prises par la division Levassor-Sorval, qui s’empare de la Maternité, de la rue Vavin et pousse ses têtes d’attaque jusqu’aux abords du Luxembourg.

« La ligne de bataille de l’armée, le 23 au soir, débordant, par ses ailes, le centre de Paris, formait un immense angle rentrant, avec son sommet à la place de la Concorde et les côtés appuyés, à gauche, à la gara des marchandises du Nord, et, à droite, au bastion 81, près de la porte d’Arcueil.

« 24 mai. La journée du 24 mai comptera parmi les plus sinistres dans l’histoire de Paris. C’est la journée des incendies et des explosions. Le ciel reste obscurci pendant tout le jour par la fumée et par les cendres.

« Déjà, la veille, un immense incendie dévorait le palais de la Légion d’honneur, la Cour des comptes et le conseil d’État ; les Tuileries avaient brûlé toute la nuit et, dès l’aube, l’incendie atteignait le Louvre et menaçait les galeries de tableaux.

« Dans la matinée, de nouveaux incendies se déclarent au ministère des finances, au Palais-Royal, dans la rue de Rivoli, dans la rue du Bac, au carrefour de la Croix-Ronge.

« Le Palais de justice, le Théâtre-Lyrique, l’Hôtel de ville sont livrés aux flammes quelques heures plus tard.

« Tout le cours de la Seine, en amont du palais législatif, paraît en feu.

« À l’horreur qu’inspirent ces immenses foyers viennent s’ajouter des explosions considérables dans les quartiers de la Sorbonne et du Panthéon.

« Le maréchal donne des ordres pour qu’un grand effort soit fait sur le centre, afin de conjurer l’incendie des monuments enflammés et de préserver du feu et des explosions ceux qui ne sont pas encore atteints, et surtout le Louvre.

« Dans ce but, le corps de Cissey a pour mission de s’emparer du Luxembourg et de la forte position du Panthéon, clef de tout le quartier des Écoles.

« Dès le point du jour, la division Bruat se porte en avant, balaye tout ce qui est devant elle entre la Seine et la rue Taranne et s’empare successivement de l’École des beaux-arts, de l’Institut, de la Monnaie, des barricades de la rue Taranne et lance ses fusiliers marins vers le Luxembourg.

« Pendant ce temps, les brigades Bocher et Paturel, du corps de Cissey, se dirigent, par les rues d’Assas et Notre-Dame-des-Champs, de manière à tourner l’édifice par l’ouest et le sud.

« Au signal de la charge, ces troupes, formant trois colonnes, se précipitent sous une grêle de balles et s’emparent du Luxembourg sous le feu des canons et des barricades de la rue Soufflot.

« Pour assurer la possession du palais, le 17e bataillon de chasseurs à pied traverse en courant le boulevard, enlève vaillamment la première barricade de la rue Soufflot et débusque les insurgés des rues Cujas et Malebranche.

« À la droite, la division Levassor-Sorval s’empare du parc de Montsouris, de l’asile des aliénés, opère un changement de front en avant sur la gauche et se dirige de manière à tourner le Panthéon par l’est. Elle enlève le Val-de-Grâce, atteint la rue Mouffetard et tourne à gauche pour marcher droit sur le Panthéon.

« À l’aile gauche, la division Lacretelle, qui a pour mission de s’emparer du boulevard Saint-Germain et de déborder le Panthéon par le nord, enlève une barricade rue de Rennes et poursuit sa marche à travers la place et la rue Saint-Sulpice, les rues Racine et de l’École de Médecine. Les colonnes atteignent le boulevard sans le dépasser. Vers quatre heures, notre artillerie ayant éteint le feu des batteries des insurgés établies au pont Saint-Michel, la division Lacretelle franchit le boulevard et s’empare de la place Maubert et du lycée Louis-le-Grand.

« Les trois divisions du corps de Cissey marchent alors vigoureusement en avant sur le Panthéon ; les insurgés, menacés de tous les côtés, prennent la fuite, laissant sur le terrain un grand nombre des leurs.

« Sur la rive droite, la division Berthaut (corps Douay) se porte, vers deux heures du matin, sur la place Vendôme, s’en empare presque sans coup férir, enlève le Palais-Royal et dirige ses efforts sur les Tuileries, afin d’arrêter les progrès de l’incendie, et sur le Louvre, pour préserver des flammes les richesses artistiques qu’il renferme.

« La division L’Hérillier s’avançait de son côté rapidement sur la Banque, s’y établissait solidement et poussait ses têtes de colonne à la Bourse, à la direction des postes et à l’église Saint-Eustache.

« La division Vergé (corps Vinoy), après avoir porté ses efforts sur l’incendie du Louvre, dépassait l’église Saint-Germain l’Auxerrois, et, vers neuf heures du soir, la brigade Daguerre atteignait la place de l’Hôtel-de-Ville et s’emparait de la caserne Lobau,

« Le corps Clinchant a l’ordre d’occuper par sa droite la place de la Bourse et de se relier par sa gaucho avec le 1er corps vers le Château-d’Eau.

« La division Garnier, franchissant tous les obstacles, enlève le Conservatoire de musique, l’église Saint-Eugène, le Comptoir d’escompte, traverse le boulevard Montmartre, touche à la Bourse, tourne à gauche, vient s’emparer du formidable ouvrage de la porte Saint-Denis et porte ses avant-postes jusqu’au boulevard de Strasbourg.

« La division Duplessis, marchant droit devant elle, enlève le square Montholon, l’église Saint-Vincent-de-Paul, la caserne de la Nouvelle-France et la barricade du carrefour du boulevard Magenta et de la rue de Chabrol.

« Le corps Ladmirault a pour objectif l’occupation des gares du Nord et de l’Est.

« La division Montaudon, chargée de cette opération, quitte son bivouac de la porte Clignancourt à six heures et demie et se met en marche sur deux colonnes ; le 31e de ligne, qui tient la tête de colonne, achève la conquête du pâté de maisons qui domine la gare des marchandises, et, après avoir tourné, par l’église Saint-Bernard, les barricades de la rue Stephenson, il se trouve maître de la gare du Nord vers midi et demi. Le 36e de marche, qui doit occuper la gare du Nord, ne peut en approcher qu’en cheminant à travers les maisons et les jardins. Il arrive avec de grandes difficultés à la hauteur de la rue de Dunkerque, se jette sur la barricade qui protège l’accès de la gare, s’en empare, ainsi que des mitrailleuses qui la défendent, et pénètre de vive force dans la gare.

« Les troupes de la division Grenier, qui doivent appuyer celles de la division Montaudon et les relier au corps Clinchant, viennent occuper, à l’intersection des boulevards Ornano et Rochechouart, un fort ouvrage sur lequel les insurgés font un retour offensif, qui est vigoureusement repoussé. La brigade Abbatucci gagne alors la gare du Nord, tandis que la brigade de Pradier enlève une forte barricade dans la rue Lafayette, près de Saint-Vincent-de-Paul, où elle s’établit.

« La division Laveaucoupet occupe les hauteurs de Montmartre et travaille aux batteries destinées à combattre celles des insurgés sur les buttes Chaumont.

« Dans la soirée du 24, nous sommes maîtres de plus de la moitié de Paris et des grandes forteresses de la Commune, telles que Montmartre, la place de la Concorde, l’Hôtel de ville et le Panthéon. Le front de bataille forme une ligne à peu près droite, s’étendant depuis les gares des chemins de fer du Nord et de l’Est jusqu’au parc de Montsouris.

« Le maréchal avait porté, dès le matin, son quartier général au ministère des affaires étrangères.

« 25 mai. Le but principal des opérations dans cette journée est de faire un mouvement en avant par l’aile droite, de s’emparer de la butte aux Cailles, sur la rive gauche, et, sur la rive droite, de la place de la Bastille et du Château-d’Eau, de manière à refouler l’insurrection dans les quartiers de Ménilmontant et Belleville.

« À l’extérieur de Paris, le lieutenant-colonel Leperche, avec quelques détachements du 2e corps, a continué l’investissement du fort de Montrouge ; il s’en empare, ainsi que du fort de Bicêtre, dans la matinée.

« En même temps, une reconnaissance du corps Du Barail occupe la redoute des Hautes-Bruyères et de Villejuif.

« Vers deux heures, à la suite du désordre produit dans le fort d’Ivry par l’explosion de la poudrière, un détachement du 4e dragons, vigoureusement appuyé par deux escadrons du 7e régiment de chasseurs, se lance rapidement à l’assaut du fort et s’en rend maître.

« L’insurrection sur la rive gauche, dans l’intérieur de Paris, se trouve concentrée sur la place d’Italie et la butte aux Cailles, où elle semble décidée à opposer la plus vive résistance.

« Le général de Cissey donne des ordres pour prendre à revers ces positions, en les tournant à droite et à gauche, par les fortifications.

« Pour favoriser cette attaque, des batteries destinées à battre ces positions avaient été établies dans la nuit au bastion 81, à l’Observatoire et sur la place d’Enfer.

« Les colonnes se mettent en mouvement vers midi.

« À la droite, la brigade Lion quitte le parc de Montsouris et, se frayant un passage entre le chemin de fer de Ceinture et les fortifications, enlève successivement toutes les portes qu’elle fait occuper, atteint le pont Napoléon qu’elle masque, tourne à gauche en suivant le remblai du chemin de fer d’Orléans et s’empare de la gare aux marchandises. La brigade Osmont se déploie à l’abri de l’asile Sainte-Anne, franchit la Bièvre, se lance à l’assaut de la butte aux Cailles, à travers les enclos et les jardins, occupe l’avenue d’Italie et la route de Choisy.

« Au centre, la brigade Bocher, formée en trois colonnes, débouche par la rue Corvisart, les boulevards Arago et de Port-Royal, enlève les Gobelins, que les insurgés incendient en les abandonnant, prend la barricade du boulevard Saint-Marcel et arrive a la mairie du XIIIe arrondissement en même temps que le général Osmont.

« Les insurges, attaqués de front et de flanc, s’enfuient en désordre, laissant en nos mains 20 canons, des mitrailleuses et des centaines de prisonniers. Le général Bocher continue sa marche par les boulevards de l’Hôpital et de la Gare et atteint les insurgés dans leur dernier refuge, derrière une forte barricade sur la place Jeanne-Darc. Ils se rendent tous à discrétion, au nombre de 700.

« À la gauche, le général Lacretelle se porte en avant, par le sud de la Halle-aux-Vins, franchit le Jardin des Plantes et arrive à la gare d’Orléans, déjà occupée par la division Bruat. L’armée de réserve (général Vinoy) se met en mouvement à huit heures du matin, en trois masses principales. À droite, la division Bruat quitte la rue Saint-André-des-Arts et, longeant les quais, traverse la Halle-aux-Vins, pénètre dans le Jardin des Plantes et enlève avec beaucoup d’entrain la gare d’Orléans. Au centre, la brigade La Mariouse suit les quais de la rive droite, atteint par le quai Morland le grenier d’abondance, que les insurgés incendient en l’abandonnant. Elle ne peut franchir le canal de l’Arsenal, dont la chaussée est balayée à la fois par une batterie du boulevard Bourdon et par les ouvrages du pont d’Austerlitz.

« Alors le génie construit, sous la protection de la flottille, une passerelle sur le canal près du fleuve ; le 35e de ligne, franchissant le canal sur cette passerelle, passe sous le pont d’Austerlitz, monte sur le quai de la Râpée et s’empare des défenses du pont d’Austerlitz. Le pont de Bercy est en même temps enlevé, et, à la nuit, la gare du chemin de fer de Lyon et la prison de Mazas sont occupées.

« À la gauche, la division Vergé, qui est rentrée sous le commandement du général Vinoy, doit tourner la place de la Bastille par le nord ; elle enlève brillamment les barricades des rues Castex, de la Cerisaie et de Saint-Antoine, s’empare de la place Royale, mais, vu l’heure avancée, ne peut continuer son mouvement tournant et s’emparer de la Bastille.

« Dans cette journée, la flottille prête un appui des plus efficaces aux colonnes de l’armée de réserve qui combattent sur les deux rives de la Seine.

« Dans la soirée du 24, les canonnières avaient tiré quelques coups de canon sur les barricades des quais.

« Le 25, elles remontent la Seine jusqu’à la hauteur des têtes d’attaque, battent le quai des Célestins et ceux de la Cité ; peu après, devançant les colonnes, elles marchent à toute vitesse en tirant à mitraille et viennent s’établir à 100 mètres du musoir du canal Saint-Martin, prenant d’écharpe toute la ligne d’insurgés qui se pressent sur les quais et contre-battant les défenses du canal.

« Aussitôt le pont d’Austerlitz enlevé, les canonnières, précédant les colonnes, remontent jusqu’au delà du pont de Bercy, dont elles facilitent l’occupation.

« Le corps Douay appuie le mouvement du corps Clinchant sur le Château-d’Eau ; à cet effet, il s’empare de l’Imprimerie nationale, enlève les barricades des rues Charlot et de Saintonge et s’avance jusque sur le boulevard du Temple, près duquel il bivouaque, entretenant toute la nuit un feu des plus vifs avec les insurgés.

« Le corps Clinchant est chargé de l’attaque de la place du Château-d’Eau. Les vastes bâtiments de la caserne du Prince-Eugène et des Magasins-Réunis étaient reliés par une grande et solide barricade. Cette fortification couvrait, avec la Bastille, le quartier de Belleville et les buttes Chaumont, dernier refuge de l’insurrection. Toutes les forces du corps Clinchant concourent à son enlèvement.

« La brigade de Courcy quitte la rue du Faubourg-Poissonnière à quatre heures du matin, s’avance entre le boulevard et la rue Paradis, établit des batteries près de l’église Saint-Laurent et dans la rue du Château-d’Eau pour combattre celles des insurgés et conquiert successivement la mairie du Xe arrondissement, le théâtre des Folies-Dramatiques, les barricades du boulevard, celles de la rue du Château-d’Eau, franchit le boulevard Magenta et s’établit dans les maisons