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AA (Pierre van der), jurisconsulte hollandais, né à Louvain vers 1535, mort en 1594 à Luxembourg, où il était alors président de la haute cour de justice. Il avait professé le droit à Louvain et avait ensuite été appelé à Luxembourg comme assesseur du conseil souverain de Brabant. Il a publié : Commentarium de privilegiis creditorum (Anvers. 1560, in-8o) ; Prochiron sive enchiridion judiciarium (Louvain, 1558, in-8o)

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AA (Pierre van der), libraire-éditeur, né dans la seconde moitié du xviie siècle, mort vers 1750. Van der Aa a rendu de grands services à la science, particulièrement à la géographie, par les travaux importants qu’il a publiés avec l’aide de son frère le graveur. Parmi ces grandes publications, nous citerons : Collection de voyages dans les deux Indes (Leyde, 1706, 8 vol. in-fol.) ; Recueil de voyages en France, en Italie, en Angleterre, en Hollande et en Moscovie (Leyde, 1706, 30 vol. in-12) ; la Galerie agréable du monde, où l'on voit un grand nombre de cartes, de figures, les principaux empires, royaumes, républiques, provinces, villes, etc., des quatre parties du monde (Leyde, 66 vol. in-fol.), ouvrage sans texte, mais d’un très-grand intérêt du point de vue de l’histoire de la géographie ; Recueil de divers voyages curieux faits en Tartarie, en Perse et ailleurs (Leyde, 1729, 2 vol. in-4o) ; Botanicum parisiense, de Le Vaillant, avec des figures par Aubriet (Leyde, 1723, in-fol.) ; le Trésor des antiquités grecques, de Gronovius (Leyde, 1702, 13 vol. in fol.) ; le Trésor des antiquités romaines, de Grœvius (Utrecht, 1699, 12 vol. in-fol.) ; le Trésor des antiquités de l’Italie, de Grævius (Leyde, 1723, 30 vol. in-fol.) ; le Trésor des antiquités de la Sicile, de Grævius (Leyde, 1725, 15 vol. in-fol.) ; les Œuvres d’Érasme (Leyde, 1706, 11 vol. in-fol.).

AA (Hiidebrand van der), graveur hollandais, frère du précédent, né vers la fin du xviie siècle. Il a gravé, dans un style rude et lourd, la statue d’Érasme, des portraits de la famille Visconti, et surtout un grand nombre de planches destinées aux œuvres de son frère Pierre.

AACS (Michel), théologien hongrois, fils d’un autre théologien du même nom et du même prénom, né à Raab, où son père exerçait le ministère, en 1672, mort à Bartfeld en 1711. Après avoir étudié la théologie à Wittemberg et à Tubingue, il fut nommé aumônier d’un régiment hongrois. Il a publié : Dissertatio historico-theologica de catechumenis (Strasbourg, 1700, in-8o) ; Currus mortis ex pestilentia (Strasbourg, 1702, in-12).

AADJOUNAHS ou AZODNAS, tribu maure du Sénégal.

AAGARD (Nicolas), littérateur danois, né à Wiborg en 1612, mort en 1657. Après les voyages qui suivirent et complétèrent ses études, il entra dans l’état ecclésiastique et dirigea en même temps une école et une paroisse. Il devint, en 1647, professeur d’éloquence à l’Académie de Soroë et conservateur de la bibliothèque de la même ville. Voici la liste abrégée des ouvrages latins qu’il a laissés : De optimo genere oratorum ; De usu syllogismi in theologia ; De nido phœnicis ; De ignibus subterraneis ; Prolusiones in Tacitum, etc.

AAGARD (Christian), poëte danois, frère du précédent, né à Wiborg en 1616, mort en 1664. Il étudia à Copenhague, où il devint en 1647 professeur de poésie latine, et fut ensuite nommé recteur du collège de Ripen. Il a composé des poésies latines dont on vante l’élégance, recueillies dans les Deliciæ quorumdam poetarum danorum, de Rostgaard ; on y distingue particulièrement : Threni hyperboræi, élégie sur la mort de Christian IV. On lui doit aussi un éloge, en latin, de Frédéric III.

AAGESEN (Svend), en latin Sueono, Agonis filius, historien danois du xiie et du xiiie siècle. Son histoire du Danemark, la plus ancienne qui ait été écrite, fut rédigée par ordre d’Absalon, archevêque de Lund, dont Aagesen paraît avoir été le secrétaire. Cette histoire va de l’an 300 à l’an 1187. Elle est intitulée : Compendiosa historia regum Daniæ a Skioldo ad Canutum VI. Aagesen a laissé aussi une traduction latine de la loi de Witherlag, sous ce titre : Historia legum castrensium regis Canuti Magni.

AAIM-MARIAM, c’est-à-dire Fontaine de Marie, fontaine située à environ 200 mètres de la source de Siloé, dans l’ancienne Palestine ; elle coule du mont Moria par un conduit souterrain. La tradition rapporte que la Vierge Marie y puisait de l’eau, lors de son séjour à Jérusalem. De leur côté, les musulmans l’ont en grande vénération et se livrent dans ses eaux à leurs ablutions.


AALI-PACHA (Méhémet-Emin), homme d’État turc, né à Constantinople en 1815, mort en 1871. Il obtint, fort jeune, un emploi dans le bureau de traduction de la Porte, s’y fit remarquer par sa vive intelligence et fut nommé, à dix-neuf ans, second secrétaire d’ambassade à Vienne. En 1836, il quitta cette ville, fit un voyage à Saint-Pétersbourg et, de retour à Constantinople, il fut nommé premier drogman de la Porte (1837). Aali devint ensuite secrétaire d’ambassade (1838), puis chargé d’affaires à Londres (1839), sous-secrétaire d’État des affaires étrangères en 1840 et ambassadeur à Londres de 1841 à 1844. De retour à Constantinople, il fut nommé membre du grand conseil, ministre par intérim des affaires étrangères (1844), chancelier du divan (1846) et cette même année ministre des affaires étrangères. En 1848, il reçut la présidence du conseil, reprit quelque temps après le portefeuille des affaires étrangères et montra dans ces fonctions une attitude pleine de fermeté, en refusant nettement de rendre à l’Autriche les réfugiés hongrois qui avaient cherché un asile en Turquie. Vers cette époque, Aali reçut le titre de pacha et la dignité de muchir. Au mois d’août 1852, il remplaça Reschid-Pacha comme grand vizir : mais, au mois de novembre suivant, il tomba en disgrâce et quitta le pouvoir. Le gouvernement de Smyrne, qu’on lui donna peu après, lui fut presque aussitôt enlevé. Toutefois, en 1854, il devint gouverneur général de Brousse et revint bientôt à Constantinople, où il fut chargé, comme président du tanzimat, de préparer les réformes dont il avait été constamment l’artisan. En même temps, il reçut le