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la grosseur d’un poulet. On les nourrit rarement le premier jour de leur naissance, mais au deuxième et quelquefois au troisième Seulement.on leur donne de l’herbe très-tendre ; même a cet âge, ils avaient déjà de petits cailloux, qui aident à la digestion.

On conserve les jeunes oiseaux à l’abri pendant !a nuit, les plus délicats sont même placés sous une mère artificielle ; quand ils ont atteint l’âge de quelques mois, on les met dans un enclos, où ils sont régulièrement nourris d’herbe fine et de luzerne. Il est très-amusant de voir les autruehons gambader autour du jeune moricaud commis à leurs soins ; à son appel, ils courent vers lui, dansent et montrent une grande agilité. Dans un enclos adjacent se trouvent des oiseaux plus âgés, de un à deux ans. Les reproducteurs sont séparés et, quoique très-familiers-, se montrent parfois très-belliqueux ; lorsqu’ils sont excités, ils deviennent même dangereux. Tous les oiseaux jeunes sont ramenés dans une cabane le soir ; plus grands, ils n’en ont plus besoin ; cependant chaque enclos a un bout de toit servant d’abri en cas de grêle ou de forte pluie. Au Gap, la principale nourriture des autruches consiste en luzerne et herbe, et l’on a grand soin de toujours placer à leur portée des cailloux et du sable.

  • ACTUN, ville de France (Saône-et-Loire),

ch-l. d’arrond., à 106 kilom. de Mâcon, sur le penchant d’une colline dont l’Arroux baigne la base ; pop. aggl., 9,729 hab.—pop. tôt., 11,684 hab. L’arrond. a 9 cantons, 85 communes, 117,815 hab. Fabriques de serges, de velours de coton, de bonnets et de gros draps employés pour couvertures de chevaux.

Dés les premiers temps de la campagne dans l’Est en 1870, Garibaldi avait établi son quartier général à Autun, d’où il donnait la main au général Cremer, établi à. Beaune. Dans cette situation, et malgré l’infériorité presque dérisoire des troupes qu’ils commandaient, ces deux généraux surent contenir l’ennemi, déjà maître de Dijon, et l’empêcher de s’étendre de là dans la vallée de la Saône. Résolus à se défaire successivement de ces deux tenaces adversaires, les Prussiens détachèrent, le 11 novembre, 6,000 hommes d’infanterie, un régiment de cavalerie et 12 pièces de canon contre Garibaldi. C’était, en apparence, plus qu’il n’en fallait pour avoir raison du hardi condottiere, qui n’avait pas 6,000 hommes de troupes irrégulières, ne possédait que 6 pièces de petit calibre et pas un seul cavalier. Néanmoins, cette poignée d’hommes soutint bravement le choc des Allemands, les maintint depuis deux heures jusqu’à quatre heures de l’après-midi et finit par les forcer à la retraite.

  • AUVILLAR, petite ville de France (Tarnet-Garonne),

en.-), de cant., arrond. et à 1E kilom. de Moissac, sur la rive gauche de la Garonne ; pop. aggl., 1,335 hab. —pop. tôt., 1,744 hab.

AUV1TY (Alphonse), général français, né à Liège en 1799, mort en 1860. À dix-sept ans, il entra le premier à l’École polytechnique, passa en 1820, comme lieutenant, dans le 4C régiment d’artillerie, puis devint officier d’ordonnance du maréchal Gérard, avec qui il fit la campagne de Belgique. Envoyé ensuite en Afrique, il fit partie de l’état-major du maréchal Vallée, se signala par sa bravoure à la prise de Constantine et fut nommé colonel d’artillerie en 1849. À ce titre, Auvity commanda l’artillerie des armées de Lyon et de Paris. Dix ans plus tard, il fut promu général de division et attaché au comité d’artillerie. Lorsqu’il mourut, il venait d’être nommé directeur des poudres et salpêtres.

AUVOIIRS (plateau d’), plateau situé à 10 kilom. du Mans et célèbre par un des incidents de la bataille qui fut livrée auprès de cette ville le 10 janvier 1871. Le 14 avril, un monument corfimémoratif a été élevé sur le plateau. Le général Gougeaud, qui avait pris une part glorieuse k la bataille, présidait la cérémonie et prononça quelques paroles pleines d’une émotion patriotique.

  • AUVRAY (Louis), sculpteur et littérateur.

— Outre les œuvres sculpturales de cet infatigable artiste, que nous avons mentionnées à sa biographie, nous citerons, parmi celles qu’il a envoyées aux Salons, les bustes de Sauvageot (1865), de Conditlat et de l’architecte Dubois (1868), de Solon (1872), de Félix Auvruy (1874), de Moitié (1875). On lui doit encore : le Monument de Watleau, à Nogent-sur-Marne (1866) ; Saint Jean-Baptiste et le roi David, à Notre-Dame de Valenciennes ; le Monument du graveur Brevière, à Forges-les-Eaux (1874). Comme littérateur et critique d’art, outre un grand nombre d’articles dans la. Bévue des beaux-arts, la Revue artistique et littéraire, l’Europe artiste, etc., il a publié : Allocutions maçonniques(l8i0, in-18) ; Exposition des beaux-arts, comprenant le compte rendu critique de presque tous les Salons de 1834 à 1869 (18 vol. in-8») ; Délassements poétiques d’un artiste (1819, in-8°) ; École impériale des beaux-arts. Concours des grands prix et envois de Rome1838, in-18) ; Projet de tombeau pour l’empereur Napoléon /" (1861, in-4«) ; le Musée européen, copies d’après les grands maîtres (1873, in-8°).

AUXENCE ou AUXENT (saint), abbé de Siope, mort en 470. Son père, Abbas, qui était Persan, fut contraint par la persécution de

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se réfugier en Syrie. Auxence obtint, en 432, un emploi d’officier dans les gardes de Constanttnople et commença dès lors, selon la légende, a se faire connaître par des miracles. Pour échapper à l’admiration de ses camarades, il se réfugia sur une montagne de la Bithynie, où il vécut de racines et ne porta plus pour tout vêtement qu’une peau de bête. Entraîné presque malgré lui au concile de Chaloédoine, il se hâta, dès qu’il îe put, de s’enfuir sur la montagne de Siope, où une foule de personnes des deux sexes s’établirent autour de Sa cellule et se mirent sous sa direction. On célèbre la fête de saint Auxence le 14 février.

  • AUXERRE, ville France, ch.-l. du départ.

de l’Yonne, sur le penchant et au sommet d’une colline, le long de la rive gauche de l’Yonne ; pop. aggl., 12,919 hab. — pop. tôt, 15,631 hab. L’arrond. renferme 12 cantons, 132 communes, 116,427 hab.

Nous ne pensons pas avoir rien omis d’essentiel dans l’article très-développé que nous avons consacré à cette ville. Toutefois, le Journal officiel du 6 juin 1874 nous fait connaître un usage local si extraordinaire que nous n’hésitons pas à en donner ici le récit. Il s’agit d’une sorte de promenade aux flambeaux, muis d’un caractère tout original, que là ville d’Auxerre organise dans quelques occasions solennelles. C’est une suite d’hommes, d’animaux, de chars de toute forme et de toutes dimensions, illuminés « à l’intérieur » avec un art si merveilleux que l’on aurait lieu de douter de l’exactitude du récit, si l’on pouvait décemment révoquer en doute les affirmations de la feuille officielle. La ville d’Auxerre tout entière, au dire du reporter, passe trois grands mois à construire les cages en toile métallique, à découper et à colorier les papiei-s destinés k la grande exhibition. Le reporter a vu la chose de ses yeux, et nous demandons la permission de lui laisser la parole. Il s’agit de la « Grande Partie illuminée » (c’est ainsi que la chose s’appelle) qui eut lieu dans la nuit du 30 au 31 mai 1874 :

Un brouhaha de cris et de rires et les mouvements de la foule annoncèrent les coureurs, montés sur des ânes postiches, coiffés de bonnets lumineux de formes et de couleurs bizarres, et galopant, ruant, caracolant de droite et de gauche pour faire écarter la foule.

Venaient ensuite, sur deux files et k six pas de distance les uns des autres, les cavaliers turcs, coiffés d’un turban avec grand bonnet rouge, la poitrine couverte d’un large plastron armorié et laissant flotter sur la croupe de leurs chevaux un grand manteau blanc ou bleu, orné de splendides rinceaux blancs, bleus, verts ou noirs. Turban, plastron et manteau étaient de feu.

L’ampleur de ces parties, surtout du manteau et du plastron, donnait un balancement d’une majesté extraordinaire auxmouvements des cavaliers sur leurs chevaux. Ces vêtements de feu, que l’œil n’est pas habitué k voir, produisaient, en se détachant sur la masse sombre de la foule, -un effet indescriptible et tout à fait nouveau. Mais ce qui était au moins aussi étonnant que l’éclat lumineux des vêtements, c’était 1 effet d’ombre des figures et des corps au milieu de ces masses de lumière : ces figures et ces Corps étaient rendus tout noirs, mais noirs comme des bonnets à poil, et, de loin, on n’en voyait absolument que les contours ; et, chose extraordinaire, lorsqu’on était tout près d’eux, on voyait avec étonnement qu’ils étaient en réalité assez éclairés par les reflets pour qu’on pût voir reparaître la couleur de la chair.

Après eux marchaient douze sapeurs de la vieille garde. Après les cavaliers, ce sont les costumes dont l’effet est le plus surprenant. Ils avaient un tablier entièrement blanc et illuminé avec tant d’art, qu’on y voyait des ombres qui en marquaient la courbure et les plis. Au bonnet à poil, qui était du noir le plus absolu, brillaient la plaque de cuivre, les tresses et les glands rouges, le plumet rouge et la cocarde tricolore. Au dos, le sac en veau fauve, avec la capote roulée dans son fourreau, les courroies noires, et, fantaisie spirituelle et comique du plus amusant effet, on voyait se dessiner comme si l’on eût pu les voir à travers la peau du sac, les ustensiles, réglementaires ou non, qui figurent dans le fourniment, tels que peignes, brosses, ciseaux, et jusqu’à certaines petites pompes portatives dont on ne pourrait préciser décemment l’usage.

On retrouvait ic. comme sur les cavaliers, cet étrange effel de contraste qui transformait en ombres chinoises la tète et le corps des hommes.

Après les sapeurs, les tambours de l’armée turque, avec le turban, le plastron et le sac illuminés.

Puis les souaves, dont la veste bleue, bordée et galonnée de jaune, entourait complètement le corps et ressemblait à une veste de faïence éclairée par le soleil au milieu de la nuit.

Une double file à’incas avec diadèmes et tuniques de plumes de toutes les couleurs, illuminés aussi, escortait le palanquin de la reine de Madagascar. La reine, vêtue d’une robe de soie jaune et bleue, avec un dragon vert et or sur la poitrine et un soleil sur

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chaque épaule, était étendue sur une sorte de sofa à proue enroulée, capitonné de soie pourpre. Sa jupe de soie, pourpre aussi, débordait par larges plis flottant aux vents. Son bouquet de roses était planté sur un support, et un immense parasol l’abritait.

Tout cela, sauf la reine (qui était en réalité un petit collégien), était en feu. Imaginez une étoffe de soie gris clair avec des écussons sur un fond courant de fleurs fantastiques, comme on en voit sur les beaux paravents chinois ; une draperie pourpre jetée par-dessus et faisant ressortir tout cet éclat ; une bande noire ornée de guirlandes de perles de feux de toutes les couleurs, formant soubassement.

Le char de l’Agriculture, attelé de bœufs, suivait ensuite.

Le théâtre d’ombres chinoises, composé d’un pavillon avec terrasse k colonnes carrées en avant, était une des pièces les plus brillantes et les plus spirituellement décorées.

Des cavaliers à manteau rouge, avec des couronnes à pointes, comme il parait qu’on en porte aux enfers, précédaient le char de Proserpine, autour duquel sautillaient des diables de feu. À la suite, la barque à Caron, ayant pour attelage un volatile de race fantastique et pour laquais une grenouille de grandeur effroyable.

Un boyard en voyage suivait de près cette funèbre compagnie. On ne voyait de sa personne qu’un bonnet indescriptible ; de son équipage, qu’une grande bête jaune tachetée de noir, dressant au haut d’un cou de 6 pieds le mufle néo-grec d’un griffon k l’air narquois et paterne. De temps à autre, la lueur d’un bec de gaz faisait apparaître, en avant de ce fantastique traîneau, la silhouette d’un bon petit cheval, maigre comme un criquet affamé, et qui s’en allait trottinant sans se douter qu’il figurait dans une fête.

Le char oriental était un kiosque haut de près de 10 mètres, porté sur quatre colonnes cannelées, reposant sur une terrasse à balustrade percée à jour et supportant trois toits superposés. L’effet général de cette pièce était celui d’un bijou colossal toutétincelant de pierreries.

Deux personnages ravissants, les bouquetières, suivaient à pied. Jupe, corsage, bonnet, hotte, montagne de roses dans la hotte, tout cela était illuminé et semblait éclairé par une lumière électrique placée à l’intérieur. C’est une des merveilles de la fête, etc., etc.

  • AUXESIA. — Après le meurtre d’Auxesia

et de Damia, venues de Crète k Trézène, où elles furent lapidées dans une émeute, les habitants les honorèrent comme des divinités et instituèrent en leur honneur une fête sous le nom de lithobolie.

Suivant la tradition d’Epidaure, les champs de cette ville étant devenus stériles, les habitants s’adressèrent k l’oracle de Delphes, qui leurordonnad’élevei’en l’honneur d’Auxesia et de Damia deux statues qui ne fussent ni de pierre ni d’airain, mais de bois d’olivier. Les Epidauriens demandèrent do ce bois aux Athéniens, qui leur en accordèrent k la condition qu’ils sacrifieraient chaque année k Athéné Agraulos, la déesse qui féconde les champs, et à Erechthée, le dieu des eaux fertilisantes. Les Epidauriens y consentirent, et l’abondance reparut chez eux. Plus tard, Egine, ville alliée d’Epidaure, s’étant séparée de cette dernière, les Eginètes dérobèrent aux Epidauriens les statues d’Auxesia et de Damia, qu’ils avaient adorées en commun, et les transportèrent dans leur île, où ils instituèrent des sacrifices et des mystères en leur honneur. Les Epidauriens ayant alors cessé de sacrifier à Athéné, les Athéniens eurent connaissance du vol des statues et, sur le refus des Epidauriens de les rendre, voulurent les reprendre de force ; déjà les cordes étaient enroulées autour des statues, que les Athéniens se mettaient en devoir d’entraîner, lorsque la terre trembla en même temps que le tonnerre se fit entendre ; frappés de folie, les Athéniens s’entie-tuèrent, et un seul survécut pour porter la nouvelle, d’après une version ; suivant une autre, au moment où les Athéniens tiraient à eux les statues, elles tombèrent d’elles-mêmes k genoux, posture qu’elles gardèrent depuis.

Auxesia et Damia ne sont autres que Cérès et Proserpine, suivant Ottfried Mùller.

AUXÉTÈS (qui donne la croissance), surnom de Jupiter et de Pan.

AUXIDÉNOS (qui augmente la ruse), surnom qu’Hésychius donne à Mercure.

  • AUXI-LE CHÂTEAU, bourg de France

(Pas-de-Calais), ch.-l. de cant., arrond. et à 27 kilom. de Saint-Pol, sur l’Authie ; pop. aggl., 2,602 hab. — pop. tôt., 2,949. hab.

AUXI ou AUXY (Jean, sire d’), homme de guerre français, mort en 1471. Philippe, duc de Bourgogne, lui donna successivement les capitaineries de Courtray, de Saint-Riquier, des frontières de Picardie et de Ponthieu. En 1433, d’Auxi reprit aux Anglais la ville de Gamache, et en 1441 il s’empara de la ville et du château de Crotoy. Le duc, qui faisait le plus grand cas de ses talents, le créa successivement maître des arbalétriers, chambellan, commandant de la forteresse de Falaise,

AUXO, une des Heures, fille de Jupiter et de Thémis.

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AUXOMENE (qui croit), surnom de la lune.

  • AOXONNE, ville de France (Côtc-d’Or),

ch.-l. de cant., arrond. et à 31 kilom. de Dijon, sur la rive gauche de la Saône ; pop. aggl., 3,014 hab. — pop. tôt., 5,555 hab. Son nom ancien était Assonium, Assona (ad Sonam, près de la Saône) ; c’est aujourd’hui une villa commerçante plutôt qu’industrielle.

•AUZANCES, bourg de France (Creuse), ch.-l. de cant., arrond. et k 30 kilom. d’Aubusson, sur le penchant d’une colline an pied de laquelle coule le ruisseau de l’Etang-Neuf ; pop. aggl. 1,052 hab. — pop. tôt. 1,213 hab.

*A[ÎZELlES, village de France (Puy-de-Dôme), cant. et k 6 kilom. de Cûnlhat, arrond. et à 20 kilom. d’Ambert ; pop. aggl., 134 hab, — pop. tôt., 2,025 hab. Egliséfortiliée.

AUZIAS - TURENNE (Joseph - Alexandre), médecin français, né à Pertuis (Vaucluse) en 1819, mortk Paris en 1870. Il vint étudier la médecine à Paris, où il se fit recevoir docteur, puis il devint chef des travaux anatomiques à l’École auixliaire et progrèssiste de médecine. Enfin, il s’établit comme professeur libre d’unatomie, de chirurgie et de syphiliographie à l’École pratique de la. Faculté de médecine. C’est le docteur Auzias-Turenne qui a découvert la syphilisation. Outre un grand nombre de mémoires, discours, communications faites k l’Académie de médecine, et des articles insérés dans divers recueils scientifiques, notamment dans la Revue étrangère, la Gazette médicale de Toulouse, etc., on lui doit : Lettre à M. le préfet de police sur la syphilisalion (1853, in-s») ; Cours de syphilisalion fait à l’École pratique de ta Faculté de médecine de Paris (1854, in-8°) ; Communication sur le traitement de la blennorrkagie et de la blennnrrhèe (1860, in-8°) ; Correspondance syphiliographique (1860, in-8°) ; le Virus, au tribunal de l’Académie et dans la presse (1869, in-go).

  • AUZON, bourg de France (Haute-Loire),

ch.-l. de cant., arrond. de Brioude, sur la rive droite de l’Allier ; pop. aggl., 958 hab.

— pop. tôt., 1,494 hab. Aux enviions, source d’eau minérale froide, sulfatée calcaire.

  • AUZOUX (T.-Louis), célèbre anatomiste.

— L’éminent inventeur de l’anatomie clastique a obtenu des médailles d’or aux Expositions de 1834, de 1837, de 1844, de 1849, etc., et il a été nommé officier de la Lésion d’honneur. Outre des mémoires sur la Vipère, sur le Choléra morbus, des Considérations générales sur l’anatomie et ses Leçons élémentaires d’anatomie et de physiologie ou Description succincte des phénomènes physiques de la vie à l’aide de l’anatomie élastique (1839, in-8»), on lui doit : Des tares molles et osseuses dans le cheval (1853, in-8°) ; Phénomènes physiques de la vie dans l’homme et les animaux au point de vue de l’hygiène et de la production agricole (1857, in-8°) ; Insuffisance des chevaux forts et légers. Du cheval de guerre et de luxe (1860, in 8°), etc.

A»a (Voyage d’une ambassade à la cour d’), par John Craufurd (Londres, 1829, in-4°). En 1827, le gouverneur général de l’Inde envoya une ambassade à la cour d’Ava ; M. Craufurd, le chef de la mission, était chargé de négocier la conclusion d’un traité de commerce entre la Compagnie des Indes et l’empire birman. Il avait à triompher et du ressentiment de la cour d’Ava, irritée de la perte récente de quelques provinces, et de sa répugnance à traiter avec une compagnie de marchands ; elle ne voulait reconnaître que le roi d’Angleterre Les ministres d’Ava firent naître, en effet, toutes sortes d’obstacles et eurent recours à une foule de subterfuges pour éluder au besoin les obligations qui leur étaient imposées ; mais le souvenir de leurs défaites les rendit accommodants, d’autant plus que l’envoyé anglais eut soin de ménager leur vanité et leur insolence excessives. Au surplus, le roi et la reine firent à l’ambassade une réception si splendide, que les Anglais croyaient assister à la représentation d’une féerie. M. Craufurd était parti de Rangoun le 1er septembre 1826, et il était de retour k Calcutta en février 1827. D’abord, il avait traversé une contrée fertile, où la végétation se montre vigoureuse ; néanmoins la culture y est peu avancée, par suite d’anciennes révolutions. Les villes n’y ont qu’une prospérité éphémère. À Pugan, il y a des ruines longues de huit milles anglais et profondes de trois ou quatre milles ; on y voit un très-grand nombre de temples et des milliers d’inscriptions, que personne n’a encore copiées. Depuis Pryan jusqu’à la capitale, le pays est bien cultivé. Le Martaban, province fertile, mais dépeuplée, attend une colonisation comme les plaines de l’Amérique ; le bois de teck est une de ses richesses. Les autres provinces abondent en puits de pétrole et en débris fossiles. LTne autre richesse du pays, les éléphants, est réputée appartenir au roi ; mais la monture ordinaire du prince est un homme, un hercule, qui porte le monarque sur ses épaules. M. Craufurd, tout en rendant hommage aux qualités personnelles d« roi, juge avec sévérité le système politique de l’État, un despotisme intolérable, un guuvernement faible malgré les abus du pouvoir. Il y a sept classes dans l’État, et cha.