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tuer Attila et de se poignarder ensuite. Elphége, qui croit Mérovée mort, veut se tuer aussi ; mais Mérovée avait réussi à s’échapper du camp, et c’est lui qui décide la victoire ; il rencontre Attila sur le champ de bataille et veut se mesurer avec lui ; Geneviève accourt au milieu d’eux. À sa voix, Attila frémit et disparaît : il est vaincu. Marcomir cherche et trouve la mort en combattant, mais avant d’expirer il se réconcilie avec son frère. Geneviève termine la pièce en prédisant dès lors les destinées de l’empire naissant.

Il y a, dans cette tragédie, bien des invraisemblances, et la fiction y est mêlée à l’histoire au point de la défigurer. L’invention la plus maladroite est cette conjuration de l’ambassadeur de Byzance, que rien ne motive et qui se lie si mal avec le reste. Elle est historique cependant ; mais elle a eu lieu à une autre époque, sous un autre empereur, et en la transportant à Châlons, en même temps que sainte Geneviève, l’auteur l’a dénaturée complètement. Les vers sont élégants, mais généralement faibles ; leur faiblesse éclaire surtout dans les passages où le poète veut lutter avec Corneille.

Attila repoussé par saint Léon, fresque de Raphaël au Vatican, dans la première chambre du conclave. Au centre de cette composition, qui a Si pieds de largeur, sur 12 de hauteur, s’avance à cheval Attila, suivi de ses hordes tumultueuses qui remplissent la droite du tableau, dont le premier plan est occupé par deux cavaliers allant au galop. Le sauvage chef des Huns, la tête rejetée en arrière, regarde d’un œil farouche saint Léon qui arrive en face de lui, monté sur une mule et accompagné de divers personnages dont deux portent des chapeaux de cardinal. Le pape avance la main, comme pour arrêter d’un geste celui qu’on appelle le Fléau de Dieu. Sa figure a un grand caractère de calme, qui contraste heureusement avec l’expression farouche de celle d’Attila. On sent qu’il va parler et qu’il va recourir a la persuasion. Dans le haut de la fresque, Raphnel a représenté les apôtres Pierre et Paul, qui accourent l’épée k la main et qui paraissent, en accordant au pape leur appui, faire entendre à Attila qu’il doit renoncer à ses prétentions sur Rome s’il ne veut s’exposer au courroux du ciel. Dans le lointain, on aperçoit le Colisée et la colonne Trajane. Le contraste des deux groupes principaux qui remplissent la fresque est saisissant. Cette œuvre est.singulièrement remarquable par l’expression des têtes, par la science de la composition et par la pureté du dessin.

ATTWIACUM, nom latin d’ATTtGNY.

« ATTIQUE s. m. — Encycl. Archit. On donne le nom à’attique k un étage peu élevé qui couronne la partie supérieure d’un édifice et qui sert à dissimuler le toit. Il doit son nom à ce qu’il est imité des bâtiments d’Athènes. On l’emploie souvent sans décoration, comme cela a lieu dans les palais d’Italie, à la Bourse de Paris, aux portes Saint-Denis et Saint-Martin. Vattique de l’arc de triomphe de l’Étoile comprend douze pilastres ornés d’épées et de patinettes entremêlées de boucliers, sur lesquels sont gravés les noms des principales victoires de l’Empire, et il est surmonté d’une corniche à denticuies. Ordinal rement les atiiques des arcs de triomphe, des tombeaux, des fontaines reçoivent des inscriptions, ■ L’atlique, ài, Millin, ne fait, en généra), aucun bon erfet dans les édifices. Traité en grand, il le dispute aux autres étages ; réduit k de moindres proportions, il ne présente qu’un hors-d’œuvre, sans accord avec la masse générale, et il choque l’œil par le peu de saillie qu’on peut alors donner à l’entablement. C’est pourquoi la meilleure manière d’employer Vattique comme étage est celle pratiquée en Italie, c’est-à-dire do le mettre toujours en retraite du grand entablement qui termine l’édifice. Mais lorsqu’il entre dans la décoration du monument et qu’il en partage l’aspect, comme a l’église de Saint-Pierre de Rome et au Louvre, il n’est pas aisé de lui assigner des formes déterminées. Les croisées qu’on ménage dans Vattique doivent être carrées ou presque carrées, comme celles du palais National. ■ Leur largeur doit être à leur hauteur il peu près dans le rapport de 4 k 5. Les balustrades qui parfois couronnent cet étage, se ressentant toujours de sa proportion raccourcie, ont un cinquième de moins en hauteur que celles qui terminent un ordre régulier.

On distingue plusieurs sortes i’atliques. L’attique circulaire est fait en forme de piédestal circulaire. Il sert k exhausser les coupoles, les dômes, les lanternes et est fréquemment percé de petites croisées. Tel est celui du dôme des Invalides à Paris, L’attique continu couronne un édilice sur toutes ses faces. L’hôtel des Invalides en fournit un spécimen. h’attique interposé est un petit étage ménagé entre deux grands et qui est assez fréquemment décoré de pilastres. La grande galerie du Louvre possède un attique interpose. L’attique de comble est une construction qui sert de garde-fou ou qui a pour objet de cacher une partie d’un comble. Tantôt cet attique est percé de croisées et couronné de balustrades ; tantôt il est décore de croisées peintes qui correspondent à celles do l’otage inférieur^ tantôt enfin il est

ATTI

décoré de tables destinées à recevoir des inscriptions ou des bas-reliefs, L’attique de cheminée est un revêtement de marbre ou de bois, qui repose sur la tablette de la cheminée et qui s élève à la moitié de la hauteur du manteau. On en trouve dans les palais de Versailles, de Fontainebleau, etc. Depuis qu’on orne les cheminées de glaces, on a abandonné ce genre d’attique.

On a quelquefois distingué Vattique, considéré simplement comme étage supérieur, de l’ordre attique, c’est-à-dire du système de colonnes qui le décore. Cet ordre, d’ailleurs, n’a pas de caractère bien déterminé, et l’architecte reste libre de se laisser guider par ses inspirations personnelles. D’après les uns, il doit avoir la moitié, d’après d’autres les deux tiers de l’ordre qui le soutient. Son chapiteau tient à la fois de l’ordre dorique et de l’ordre corinthien. Il ne doit jamais être employé en colonnes, son peu d’élévation ne comportant

fias ce genre d’ornement. On ne le voit chez es anciens employé qu’en pilastres, et très-souvent il est appliqué aux massifs qui servent de couronnement aux arcs de triomphe. En thèse générale, l’ordonnance de- l’ordre attique doit être réglée par le goût de l’architecte et être mise en harmonie avec le caractère général du monument qui le reçoit. Lorsque des colonnes ornent l’édifice qu’on veut couronner d’un ordre attique, on doit reculer celui-ci à plomb des pilastres de dessous et placer des figures sur l’axe des colonnes.

•ATTITUDE s. f. — Encycl. Physiol. et pathol. Les principales attitudes chez l’homme sont : la station verticale, puis celles de l’homme qui se tient assis, qui s’accroupit, qui se met à genoux ou qui se tient couché. On trouvera la première de ces attitudes décrite au mot station, tome XIV, page 1064 ; nous allons dire quelques mots des autres. L’homme s’assied pendant la veille quand il est fatigué ou quand le genre de travail auquel il s’applique lui permet de choisir cette attitude comme moins fatigante que toute autre. Alors la tète et le tronc se trouvent à peu près dans les mêmes conditions que si l’on se tenait debout ; mais les jambes et les cuisses ne fatiguent pas et l’équilibre est plus facile, parce que le centre de gravité se trouve moins élevé et la base de sustentation plus étendue. L’homme est le seul animal qu’on voie s’accroupir, et c’est encore là une attitude de repos, parce qu’elle se maintient pour ainsi dire d’elle-même sans qu’il y ait à faire le moindre effort, si ce n’est celui qui est nécessaire pour tenir la tète en équilibre. L’attitude de l’homme à genoux est très-fatigante et ne peut se prolonger que par un redoublement d’efforts des muscles extenseurs du rachis. Aussi voit-on les gens d’église et les dévots s’appuyer sur un prie-Dieu, tandis que les écoliers condamné» à se tenir ainsi par punition s’acculent sur leurs talons. L’homme se couche enfin pour jouir d’un repos complet et pour se livrer au sommeil ; cette position a été étudiée d’une manière spéciale au mot décubitus, tome VI.

Lesqualités morales de l’homme se manifestent assez clairement dans ses attitudes. Le suffisant porte la tête haute, se dresse sur toutes ses articulations, croyant sottement rehausser son mérite en élevant le plus qu’il peut sa taille. Le courageux est ferme dans sa pose, mais tous ses mouvements sont naturels et sans prétention. L’audacieux se tient roide et semble délier tout le monde. Le timide se replie sur lui-même ; il a quelque chose de contraint dans tous ses gestes comme dans ses regards. L’homme franc se présente constamment en face, la tête fixe et droite ; l’hypocrite, au contraire, baisse la tête et ne regarde que de côté.

Quand les attitudes se prolongent ou deviennent habituelles, elles ont sur la santé des influences très-marquées. • La position verticale ou station fatigue promptement ; elle peut devenir une cause de congestion sanguine, de gonflement, quelquefois de picotements insupportables aux pieds, de varices aux membres inférieurs et d’ulcères que l’on ne peut souvent guérir que par la situation horizontale et surtout par l’élévation des jambes au-dessus du niveau du lit. Cette même attitude favorise, par l’action de la pesanteur des solides, la déviation des membres et de la colonne vertébrale chez les enfants et les raehitiques. Elle augmente encore l’inflammation et la douleur dans toutes les parties qu’elle rend déclives, favorise les syncopes, surtout après une abondante saignée ; aussi rien de mieux, pour remédier à ce dernier accident, que de uoueh.ee les défaillants la tête basse. Quoique les attitudes assis et couché soient des positions de repos, elles fatiguent, k la longue, la peau qui porte sur le lit et sur le siège se trouvant ainsi comprimée. Elles l’irritent, surtout dans l’attitude assis, par la chaleur qu’elles y entretiennent, si les sièges sont chauds, et par les démangeaisons, les vésicules et même les pustules qu’elles finirent par occasionner ; I utlitude assis détermine encore des hémorroïdes et prédispose, en outre, à quelques maladies de l’anus. Chez les femmes, elle n’est peut-être pas tout k fait étrangère k i.t production des fleurs blanches. L’attitude du coucher trop prolongée n’est pus non plus sans inconvénients ; le sang, en effet, cesse d’avoir, comme dans la station verticale, do la tendance k se porter, par sou propre poids,

AtJÈA.

aux extrémités inférieures du corps ; le cœur l’envoie, au contraire, au cerveau par de nombreuses artères avec une force qui ne Se trouves plu contre-balancée. Aussi les vieillards qui restent trop longtemps au lit font-ils prédisposés aux attaques d’apoplexie. Le corps, en outre, qui demeure constamment inactif s’affaiblit par le défaut d’exercice ; cette faiblesse se remarque non-seulement chez les convalescents, mais encore chez les personnes bien portantes du reste, mais qu’un accident, une fracture d’os, par exemple, a retenues longtemps au lit. L’attitude a genoux, par le renversement du corps en arrière, produit la dilatation des parois ab| dominâtes, expose aux déplacements herniaires par les efforts des viscères sur les ouvertures naturelles de cette cavité. C’est k cette influence du moins que l’on a cru pouvoir attribuer le grand nombre de hernies observées jadis dans les couvents. Le prie-Dieu rend cette attitude beaucoup plus supportable et moins dangereuse.

« L’état de souffrance des sujets imprime à leurs attitudes des modifications qui peuvent servir au médecin de symptômes. Dans l’abattement causé par les fièvres graves, par les inflammations du tube digestif, les malades restent constamment couchés sur le dos, les membres étendus, parce que cette position est celle qui exige le moins d’action muscufaire. Si de plus l’affaiblissement est extrême, les organes ne peuvent même résister k la tendance de leur poids résultant de l’élévation plus grande du lit vers la tête, et le malade glisse continuellement du côté des pieds. C’est donc un signe avantageux, dans les affections aiguës, de voir le sujet supporter toutes les attitudes, tandis au contraire que l’immobilité complète, sans perte de connaissance, est du plus mauvais augure. Un changement continuel dans la position du corps est l’indice certain d’un inalaise général, comme on le voit dans la chaleur de la fièvre. L’envie continuelle de sortir du lit ou de s’asseoir est encore un signe des plus funestes et la marque d’un grand trouble dans le système sensitif. Il en est de même de l’inflexion de tout le corps se courbant de la tête aux pieds, k moins qu’elle ne soit le résultat d’une vive douleur ou ne se lie k quelque état particulier do l’intellect. L’aliénation mentale donne lieu aux attitudes les plus variées, selon les caractères des désordres de l’intelligence qui la constituent, et toutes ont un grand degré de ressemblance avec celles qui peignent les passions et les sentiments de l’âme, parce qu’elles résultent en effet des sentiments divers qui animent les fous. Plusieurs maladies du système nerveux ont pour signe caractéristique les alfitudes qu’elles déterminent ; telles sont, par exemple, la chorée, les convulsions, l’hystérie, 1 epiiepsie, la catalepsie. Les lésions du système osseux et des articulations, notamment les fractures et les luxations, impriment encore aux attitudes des caractères qui servent de diagnostic dans ces affections. Dans les efforts respiratoires excessifs des personnes affectées d’angiuo de poitrine, dans l’asthme convulsif, etc., l’attitude assis est la seule possible ; la tête, les épaules, le haut du tronc sont jetés en arrière ; les mains fortement arc-boutées soulèvent le corps et fournissent ainsi un point d’appui aux muscles thoraeiques. »{Lepecq de La Clôture.)

ATTIUM, ville et promontoire ancien de l’Ile de Corse.

ATTWEL (Hugues), acteur anglais, mort en 1621. bien que contemporain de Shakspeare, il ne semble pas qu’il ait joué dans les pièces du grand poÊte. Il parut dans VEpicxite de Ben Johnson, en 1609, et fut un des acteurs favoris de la cour.

ATYADES, nom patronymique des princes de la première dynastie du royaume de Lydie, descendants d’Atys, ancien roi de cette contrée. Us régnèrent de 1579 à 1290 av. J.-C,

ATYMN1US, fils d’Emathion et de la nymphe pédasis. u Fils d’Amisodare, roi de Lyeie, et père de Maris. Il fut tué par Antiloque devant Troie. Il Fils de Jupiter et de Cassiopée.

ATZYZ, souverain du Kharism (Perse), mort eu 1L55. Il fit la guerre aux peuples qui habitaient les bords de la mer Caspienne et fil plusieurs conquêtes pendant les vingt-neuf uns que dura son règne. Aux talents pour la guerre il joignit le goût des sciences et des lettres.

♦ AUBAGN1Î, l’ancienne Albania, ville de France (Bouehes-du-Rhône), ch.-l. de cant, arrond. et k 17 kilom. de Marseille, dans un bas-fond, près du confluent de l’Huveaune et du Menançon ; pop. aggl., 4,903 hab.pop. tôt., 7,658 hab. Commerce considérable de gros draps, poterie commune, légumes et fruits.

  • AUBAINE s. f. — Le droit à’aubaine a été

expose et discuté au mot droit, tome VI du Grand Dictionnaire, page 1272. AUBAN (SAINT), village de France (Alpes-Maritimes), cb.-l. du cant., arrond. et a

40 kilom, de Grasse ; pop. aggl., 191 hab.pop. lot., 573 hab. Au moyen âge, ce. viïiage formait une petite république adininislmo pur trois consuls.

AUBAHËT (Louis-Gabriel-Galderic), marin ut orientaliste français, né k Montpellier eu 1825. Admis k l’École navale eu 1841, il fut

AÙBË

nommé nspirnnt en 1843, enseigne en 1S47 et lieutenant de vaisseau en 1854. Pendant ses campagnes maritimes, M. Aubaret apprit plusieurs idiomes de l’Orient. L prs de la guerre de Crimée, il servit d’interprète aux amiraux pour la langue turque. Il fit ensuite la guerre de Chine, pendant laquelle il commanda avec distinction un aviso, reçut la croix d’officier de la Légion d’honneur en 1861 et fut promu capitaine de frégate au mois de juillet de l’année suivante. Envoyé en Indo-Chine, il reçut la mission de gérer le consulat de Bangkok. Ayant pris sa retraite comme capitaine de frégate en 1866, il entra définitivement dans la carrière des consulats, fut nommé consul de ire classe et fut appelé, en 1867, à occuper le poste de Scutari. M. Aubnet a publié quelques ouvrages estimés : Histoire et description de la basse Cocltinchine (Paris, 1864, in-8°), traduit du chinois ; Code unnamite, lois et règlements du royaume d’Aimam (1865, 2 vol. in-8°), également traduit du chinois ; Grammaire annamite, avec un Vocabulaire français-annamite et annamite-français (1867, in-8°).

" APBE (départbmknt de l’), division administrative de la région N.-E. de la France, formée de la basse Champagne, d’une partie du Valluge, de quelques enclaves du duché de Bourgogne et île plusieurs démembrements de l’ancienne généralité de Paris ; il tire sou nom de la rivière d’Aube, qui le traverse du S.-E. au N.-O., et a pour limites, au N., le déparlement de la Marne ; k l’E., celui de la Haute-Marne ; au S.-E., celui de laCôte-d’Or ; au S. et au S.-O., celui de l’"ïonne ; au N.-O., celui de Seine-et-Marne. Sa plus grande longueur est de 112 kilom. et sa plus grande largeur de 72 kilom. Superficie, 009,139 hect., dont 403,918 en terres labourables, 39,029 en prairies naturelles, 22,912 en vignes, 3,225 en cultures arborescentes, 12,937 en pkuirages, landes et bruyères ; 118,118 en bois, forêts, étangs, chemins, cours d’eau et terres incultes.

Le département est divisé en 5 arrondissements, comprenant 20 cantons et 44S communes. Le chef-lieu de préfecture est

Troyes ; les ch.-l, de sous-préfecture sont : Areis -sur- Aube, Bar-sur-Aube, B.ir-sur-Seine et Nogent - sur-Seine ; 255,687 hab. La loi constitutionnelle lui attribue 2 sénateurs et 5 députés. Il fait partie de la 60 région militaire, de la 3» inspection des ponts et chaussées, de la 8° conservation des forêts, dont Troyes est le chef-lieu, et de l’arrond. minéralogique du N.-E., dont Troyes est également le chef-lieu ; il ressortit k la cour d’appel de Paris et à l’académie de Dijon ; le diocèse de Troyes est suffragant de l’archevêché de Sens.

Le département de l’Aube présente, comme aspect général, une surface plate et unie dans toute son étendue ; on n’y rencontre aucune montagne proprement dite, mais seulement, au bord des rives des cours d’eau, des coteaux ou revers d’une élévation médiocre ; les points culminants ne dépassent pas 400 mètres au-dessus du niveau de la mer ; ce sont les hauteurs de Viviers, canton d’Essoves (350 met.) ; Bar-sur-Anbe (349 met.) ; Bagneux (308 met.) ; La Perrière (295 met.) ; les hauteurs de Villery (395 met.), etc. Le sol est crayeux, calcaire et argileux dans les vallées de l’Aube et de la Seine, jurassique ù l’E. du département.

Tous les cours d’eau du département do l’Aube sont tributaires de la Seine, soit comme affluents directs, soit comme sous-affluents. La Seine le trav rse du S.-E. au N.-E., sur une longueur de 90 kilom. ; elle entre k Mussy, arrose Gyé, Bar-sur-Seine, se subdivise eu brus nombreux qui sillonnent une vaste plaine transformée en marécages, puis passe k Troyes, k Méry-sur-Seine, où elle devient navigable, kRomilly et k Nogent-sur-Seine, au-dessous duquel elle pénètre dans le département de Seine-et-Marne ; elle reçoit la Laignes, l’Ource, l’Arce, la Sarce, l’Hozain, grossi de la Magne, et la Meldu. L’Aube entre dans le département un peu au-dessous du Clairvaux, arrose Bar-sur-Seine, Dieuville, Arcis-sur-Aube, Plancy et se jette dans un des bras de la Seine, après avoir pénétré dans le département de la Marne. Ses affluents, dans le département de l’Aube, sont l’Anjou, la Voire, l’Auzoti, la Bresse, le Meldanson, le Puis, la Lestrelle, l’Ardusson, l’Orvin. Deux autres petiles rivières, l’Armance et la Vannes, sont des alfluents de l’Yonne.

Le territoire du département de l’Aube est inégalement fertile. Dans les régions N. et N.-O. h’ètemlent de vastes plaines k t’oml de craie, recouvertes k peine d’une mini e couche de terre végétale, ou l’on ne récolte quo de l’avoine, du sarrasin et du seigle, parfois en si minime quantité qu’ils ne payent pas les frais de culture. Cette région a reçu le nom de Champagne pouilleuse, a cause de sa nudité ou de la misère de ses habitants ; les villages sont pauvres, les campagnes dépouillées d’arbre* ; cependant, depuis quelques années, on y a pratique, cumins iians les Landes, des semis de plus qui mil réussi et qui, s’ils se piopagent, donneront (In prix k des terr.iiiu restes jusque-là presque sans valeur. Lu légion du N. E., ou le sol est profond et argileux, est, au contraire, d’une gramle fertilité ; mais la terre est si forte qu’elle est difficile k labourer. Cette région pioduit abondamment toutes les espèces de céréales, dos fruits, des