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que, puis des boules de Liebig contenant une lessive de potasse, enfin d’autres tubes chargés de ponce alcaline et de fragments de potasse. Cette expérience, exécutée avec le plus grand soin, a donné pour poids atomique du carbone, déduit de la constitution de l’acide carbonique formé, le chiffre 12, que les chimistes modernes ont adopté.

MM. Dumas et Stas ont contrôlé ce résultat par l’analyse de composés organiques bien connus, la benzine, le camphre, la naphtaline, et ont constaté l’exactitude du chiffre obtenu au moyen de la synthèse de l’acide carbonique.

5o Plomb. Berzélius détermina le poids atomique du plomb par la réduction de l’oxyde plombique pur au moyen de l’hydrogène. Il avait procédé de même pour la détermination du poids atomique du cuivre. Il trouva pour le plomb 207,43. Dans ses travaux récents, M. Stas a rectifié ce chiffre. Il se proposa de contrôler le résultat obtenu et considéré jusqu’à lui comme exact, en cherchant combien un poids donné de plomb fournit d’azotate. Pour obtenir le plomb parfaitement pur, ce qui présente de réelles difficultés, mais est indispensable dans l’expérience dont nous parlons, il réduisit le carbonate de plomb par le cyanure de potassium et fondit à nouveau le métal avec une nouvelle quantité du même cyanure. Le plomb obtenu pur, il le convertit entièrement en nitrate, puis le sécha et enfin le pesa, après l’avoir chauffé pendant plusieurs jours à 140° dans un courant d’air. Le chiffre donné par cette expérience est de 206,020.

Nous terminerons cet article par quelques mots sur les volumes atomiques et moléculaires.

On désigne sous le nom de volumes moléculaires des corps composés les volumes qu’occupent des quantités de ces corps proportionnelles aux poids moléculaires.

On entend par volumes atomiques des corps simples les volumes qu’occupent des quantités de ces corps proportionnelles aux poids atomiques.

Les volumes moléculaires sont donc les quotients des poids moléculaires par les densités, et les volumes atomiques les quotients des poids atomiques par ces mêmes densités.

« La matière, dit M. Wùrtz. n’est pas uniformément répandue dans l’espace ; elle n’est ni continue ni homogène dans des volumes égaux des différents corps. En un mot, les atomes et les molécules qui la constituent ne se touchent pas, mais laissent entre eux des espaces plus ou moins grands. Les volumes atomiques ne représentent donc pas les volumes relatifs qu’occupent les atomes proprement dits, mais comprennent en même temps les espaces interatomiques. Cette remarque s’applique aussi aux volumes moléculaires. »

L’expérience démontre, en effet, que les gaz seuls renferment à volume égal le même nombre de molécules et que, par suite, à quelques exceptions près, les volumes qu’occupent les différentes molécules gazeuses sont les mêmes.

On constate qu’une molécule d’hydrogène (HH) occupe un même volume qu’une molécule d’essence de térébenthine réduite en vapeur, bien que cette dernière renferme C10H16. Pour expliquer ce phénomène, il faut admettre que les molécules gazeuses sont à de grandes distances les unes des autres et que ces distances peuvent diminuer ou s’accroître suivant les cas.

Les molécules des corps liquides et solides sont, elles aussi, placées dans les corps à une certaine distance. Cette distance est beaucoup moins grande que celle qui sépare les molécules gazeuses, mais elle est appréciable. De la façon inégale dont les molécules sont distribuées dans les corps liquides et solides, il résulte qu’on ne saurait, comme on peut le faire pour les gaz, constater des rapports simples entre les poids moléculaires et les densités, et, par suite, déterminer avec précision les volumes atomiques. Les densités des liquides sont, d’ailleurs, plus comparables entre elles que les densités des solides, ce qui permettrait jusqu’à un certain point de comparer leurs volumes atomiques, sous la reserve, toutefois, de prendre ces corps dans des conditions physiques analogues, c’est-à-dire à même température et sous même pression. La détermination des volumes moléculaires des liquides a été tentée par M. Hermann Kopp, qui a fait sur ce point e très-importantes recherches. Nous devons dire, toutefois, que les chiffres obtenus par M. Kopp, si ingénieuses que soient les méthodes par lui employées, ne sont généralement regardés que comme approximatifs.

Atomes (l’architecture du monde des), par M.-A. Gaudin (1873, 1 vol. in-18 jesus). Quoique M. Gaudin cherche à appuyer sur des faits les idées qu’il se fait des atomes, on ne peut se dissimuler que l’imagination joue un grand rôle dans l’ouvrage, curieux à plus d’un titre, dont nous allons rendre un compte sommaire. D’après lui, nous n’avons eu jusqu’à présent sur la manière d’être de la matière que des notions bien imparfaites. Dans le moindre grain de poussière, il existe des assemblages d’atomes dont le nombre est incalculable et qui s’arrangent entre eux suivant des lois d’une merveilleuse régularité. Si l’on voulait compter les atomes contenus dans un morceau de métal gros comme une tête d’épingle, en supposant qu’on pût par la pensée compter par seconde un milliard de ces atomes, l’opération complète durerait 250 millions d’années. Bien des gens penseront que cela revient à dire que la matière est divisible à l’infini et que la seule différence consiste en ce que le mot infini n’est pas prononcé.

M. Gaudin voit dans les molécules des agrégations équilibrées ou symétriques d’atomes chimiques ; chacune d’elles est formée, en général, d’éléments linéaires à 3, à 5, à 7 atomes, équilibrés eux-mêmes, qui se placent parallèlement entre eux, de manière à former des solides géométriques, prismes, pyramides, prismes doublement pyramidés, etc., simples ou accolés, mais toujours solidaires et indivisibles. Dans les corps gazeux, les molécules sont entre elles à une distance constante, et la densité spécifique est proportionnelle au poids de la molécule. Pour les corps solides ou liquides, la distance des molécules est très-variable, et la densité spécifique est à peu près proportionnelle au poids moyen, non des molécules, mais des atomes. La matière organisée diffère de la matière brute en ce que, dans sa composition intime, la loi mathématique a été éludée ; on y remarque toujours un manque de symétrie qui en forme le caractère spécial. Il faut remarquer qu’il s’agit ici de la composition intime, et non de la forme visible. Les atomes ne sont jamais en contact ; leur distance probable est la centième partie d’un millionième de millimètre ; il n’y a point non plus de contact entre les molécules, mais la distance qui sépare celles-ci est beaucoup moindre. Un corps est solide quand ses molécules restent à la même place les unes par rapport aux autres, bien qu’elles puissent s’écarter plus ou moins, selon la température ; dans les corps liquides ou gazeux, au contraire, le déplacement des molécules est incessant.

M. Gaudin est porté à croire que les atomes résultent d’un groupement de particules de l’éther sous une forme sphéroïdale, pouvant prendre, sous certaines influences, un mouvement giratoire. Chaque atome d’une certaine espèce est placé juste au milieu de la ligne qui joint 2 atomes d’une autre espèce  ; il se forme ainsi des files d’atomes équilibrés entre eux par 3, par 5 et par 7, et ces files, placées et équilibrées parallèlement entre elles, engendrent toutes les molécules indiquées par les formules.

Nous ne suivrons pas l’auteur dans les applications qu’il fait de son système à un grand nombre de cas particuliers. Nous en avons dit assez pour donner une idée générale de son travail, qui finit par un rapprochement entre le mécanisme des atomes et la mécanique céleste. La seule différence qui existe entre ces deux mécanismes, dit-il, c’est que, pour les atomes, une seconde est un siècle, tandis que pour les astres un siècle est une seconde.

* ATONE adj. — Gramm. Qui n’a pas d’accent tonique : Syllabe atone.

ATOPITES s. m. pl. (a-to-pi-te). Entom. Syn. d’atopides.

ATRACTE s. m. (a-tra-kte — du gr. atraktos, fuseau). Entom. Genre de coléoptères, de la famille des hélopiens, comprenant une seule espèce, qui habite la Nouvelle-Hollande.

* ATRACTOCÈRE s.m. — Genre de diptères, dont les espèces sont aujourd’hui réunies au genre simulion.

ATRACTYLODE s. m. (a-tra-kti-lo-de — rad. atractyle). Bot. Genre de plantes, ayant pour type un atractyle du Cap.

* ATRÉE. — Ce prince, le chef de la famille des Atrides, si fameuse dans la Fable par ses crimes de toute sorte, assassinats, parricides, incestes, etc., était petit-fils de Tantale et fils de Pélops et d’Hippodamie. Il avait pour sœur Nicippe, épouse de Sthénélus, roi de Mycènes, et mère d’Eurysthée, et pour frères Chrysippe, né du commerce de la nymphe Axioché avec Pélops, et Thyeste. Atree eut trois femmes : Cléole, fille de Dias et mère de Plisthène ; Erope, mariée d’abord à Plisthène, puis, à la mort de ce dernier, à son beau-père, et mère de Ménélas, d’Agamemnon et d’Anaxibie, dont la paternité est attribuée par les uns à Plisthène, par les autres à Atrée ; enfin Pélopée ou Pélopie, fille de son frère Thyeste. Comme la plupart des mythes des temps héroïques, celui d’Atrée offre beaucoup de variantes, tant pour le nom et la filiation des acteurs qui y figurent que pour les aventures qui les concernent. C’est ainsi que Plisthène est fils de Pélops pour certains auteurs, d’Atrée pour d’autres, de Thyeste pour d’autres encore ; Erope est fille d’Eurysthée pour les uns, de Catrée ou Crétée pour les autres. La plupart des faits se rattachant à ce mythe ayant été traités dans le Grand Dictionnaire, nous renvoyons le lecteur aux articles Atrée, Atrée et Thyeste (tragédie), tome Ier ; Chrysippe, tome IV ; Egisthe, Erope, Eurysthée, tome VII ; Pélopie, Plisthène, tome XII ; Thyeste, tome XV du Grand Dictionnaire.

ATRIANUS, fleuve de la Gaule Transpadane, qui se jetait dans la mer Adriatique, au fond du golfe de Venise, près d’Adria. A son embouchure se trouvaient les marais dits Atrianorum Paludes. C’est aujourd’hui le Tartaro.

ATRIPLEX s. m. (a-tri-plèks). Bot. Nom scientifique de l’arroche.

ATRIPLICINE s. f. (a-tri-pli-si-ne — rad. atriplex). Bot. Genre de plantes, de la famille des atriplicées ou chénopodées. Syn. d’arroche.

* ATTACHÉ s. m. — Encycl. Une ordonnance du 1er mars 1833 avait créé deux classes d’attachés, les uns payés, les autres libres. Les attachés payés remplissaient à peu près les fonctions.de secrétaires ; un décret de 1856 leur a rendu le titre de secrétaires de troisième classe, qu’ils avaient porté autrefois. Le même décret a substitué le nom d’attachés surnuméraires à celui d’attachés libres et en a fixé le nombre à trente-six, qui doivent être nommés par le ministre des affaires étrangères. Ils doivent être licenciés en droit, et ils ne sont admis qu’en justifiant d’un revenu ou d’une pension de 6,000 francs. C’est parmi les attachés surnuméraires qu’on choisit la plupart des secrétaires de troisième classe, après trois ans au moins d’exercice. Nul ne peut être attaché surnuméraire plus de huit ans.

ATTALE, un des généraux d’Alexandre le Grand, dans le ive siècle av. J.-C. Il était fils d’Andromène et il avait épousé Atalante, sœur de Perdiccas. Il était du même âge et de la même taille qu’Alexandre, et celui-ci lui ordonna un jour de revêtir le manteau royal pour tromper l’ennemi et favoriser ainsi l’exécution d’une mesure qu’il avait projetée. Attale fut fait prisonnier un jour qu’il s’était trop aventuré à la poursuite de Bessus, et il fut livré à Darius. Il s’était distingué aux batailles d’Issus et de Gaugamèle.

ATTALE, médecin grec du iie siècle et de la secte médicale qui avait reçu le nom de méthodique. Galien raconte qu’un stoïcien nommé Théagène ayant consulté Attale pour une hépatite aiguë dont il était attaqué, celui-ci lui commanda d’appliquer sur le mal un cataplasme de mie de pain et de miel, et de boire en même temps une tisane dont il lui indiquait la composition. Galien critiqua les prescriptions d’Attale et proposa un autre traitement, qui ne fut point suivi. Au bout de quelques jours, quand Attale revint visiter le malade, celui-ci était mort. Il est probable que Galien, malgré tout son talent, dut plus d’une fois éprouver le même accident dans le cours de sa carrière médicale.

ATTAR ou ATHAR (Khodjah), régent du royaume d’Ormuz, mort en 1513. Il fut chargé de gouverner le royaume pendant la minorité de Seif-Eddyn IV, et il sut repousser toutes les tentatives des Portugais pour s’emparer du pays qui lui était soumis.

Albuquerque ne put prendre Ormuz que deux ans après la mort d’Attar.

* ATTE s. m. — Encycl. Entom. Les attes, très-voisins des myrinicites ou myrmices, s’en distinguent par les caractères suivants : palpes très-courtes, antennes découvertes, thorax sans épines, ailes à trois cellules cubitales, dont la troisième est incomplète. La tête présente quelquefois un volume considérable chez les neutres. Les espèces les plus communes sont l’atta capitata et l’atta structor de Latreille.

— Arachn. Les caractères distinctifs de ce genre d’aranéides sont : des yeux au nombre de huit, inégaux et disposés sur trois lignes ; la ligne antérieure en a quatre, et chacune des lignes postérieures en a deux ; lèvre ovalaire, allongée : mâchoires droites, arrondies et dilatées à leur extrémité. On connaît beaucoup d’espèces d’attes, toutes de petite taille. Ils courent ou sautent pour saisir leur proie ; ils se tiennent entre des feuilles ou dans des fentes de murailles, renfermés dans une espèce de sac filé par eux. Parmi les principales espèces, on distingue les sauteuses, les voltigeuses, les longimanes, les caudées, etc.

Attente (l’), tableau de Meissonier. Un jeune gentilhomme, en haut-de-chausses rouge et chemise blanche, vient d’ouvrir un compartiment du volet de sa chambre, et, s’appuyant d’une main au rebord de la fenêtre, de l’autre à une table recouverte d’un tapis d’Orient, il interroge d’un regard impatient la campagne ou la rue. Le profil perdu de sa tèta penchée en arrière n’annonce pas toutefois une anxiété douloureuse ; son expression est bien plutôt celle d’un désir amoureux vivement excité. Un gai rayon de soleil, entrant par l’ouverture du volet, vient semer quelques brillantes étincelles dans l’ombre discrète du réduit où notre gentilhomme attend son amoureuse. Les accessoires, d’ailleurs peu nombreux, sont touchés de main de maître ; on remarque surtout le tapis oriental, la dague, le flacon de liqueur et le verre placés sur la table. La figure est peinte avec cette précision étonnante qui fait de Meissonier le rival des Mieris et des Gérard Dov. Ce tableau a paru à l’Exposition universelle de 1867.

ATTI (Isotta degli), femme poëte italienne du xve siècle, morte en 1409. D’abord maîtresse de Sigismond Pandolphe Malatesta, seigneur de Rimini, un des hommes les plus célèbres de son temps, elle devint ensuite sa femme. Avant elle, Malatesta avait eu déjà successivement pour épouses Geneviève d’Esté et Polyxène Sforza.

« Si l’on en croit les poëtes de son temps, dit Ginguené, elle avait autant d’esprit et de talents que de beauté : c’était en poésie une autre Sapho. Mais ils disent aussi qu’elle était en vertu et en sagesse une autre Pénélope, et le premier rôle qu’elle avait joué auprès de Sigismond Malatesta nous apprend à juger de l’une de ces comparaisons par l’autre. » On l’a quelquefois confondue avec une autre femme célèbre par son savoir et son esprit, la Véronaise Isotta Nogarola. Elle ne survécut qu’une année à son mari.

* ATTICHY, bourg de France (Oise), ch.-l. de cant-, arrond, et à 21 kilom. de Compiègne, près de la rive droite de l’Aisne ; pop. aggl., 682 hab. — pop. tôt., 897 hab. Le mouvement de navigation du port d’Attichy est assez considérable. Près du bourg, monument de l’époque celtique ; antiquités galloromaines.

ATTICUS, patriarche de Constantinople, mort en 425, Saint Jean Chrysostome était encore vivant, mais il était en exil, quand on tira Atticus du monastère de Sébaste pour le placer sur le siège patriarcal. Cette élection fut blâmée par le pape Innocent Ier ; mais, après la mort de saint Jean Chrysostome, il la valida. Atticus a écrit contre les nestoriens et les eutychiens ; il composa aussi un traité, De fide et virginitate, pour les filles de l’empereur Arcadius.

ATTIDIATES, ancien peuple d’Italie, que Pline met dans l’Ombrie, et qui avait pour capitale Attidium, dont le nom semble s’être conservé dans celui d’Attigio, ville située dans la marche d’Ancône.

ATTIGNOLE s. f. (a-ti-gno-le ; gn mll). Boulette de charcuterie cuite dans la graisse.

* ATTIGNY, bourg de France (Ardennes), ch.-l. de cant., arrond. et à 27 kilom. de Vouziers, entre l’Aisne et le canal des Ardennes ; pop. aggl., 1,743 hab. — pop. tôt., 1,827 hab. Sucrerie, filature, fabrique de chicorée, tanneries, , briqueteries ; céréales en abondance.

Attila, tragédie en cinq actes, en vers, d’Hippolyte Bis (théâtre de l’Odéon, 26 avril 1822). Refaire une pièce, même médiocre, de Corneille est toujours une entreprise périlleuse ; H. Bis s’en est pourtant assez bien tiré et sa tragédie n’est pas trop mauvaise. Ses défauts lui sont communs avec toutes celles de son époque et ils sont, pour ainsi dire, inhérents au genre. L’auteur a suivi scrupuleusement le précepte de Boileau, qui recommande aux poètes de ne pas s’astreindre, en maigres historiens, à suivre l’ordre des temps ; il a brouillé tous les temps, toutes les époques et traité l’histoire par-dessous la jambe. Par exemple, c’est à Paris et sur les bords de la Seine que sainte Geneviève, d’après l’histoire ou plutôt la légende, détourna par ses prières les hordes d’Attila ; H. Bis transporte la sainte et ses miracles dans les Champs catalauniques ; il fait même prédire à la sainte qu’Attila ne verra jamais « les bords de la Seine ; » c’était bien inutile puisqu’en effet elle l’arrête net sur les bords de la Marne. D’autre part, le véritable vainqueur dans la bataille de Châlons fut le général romain Aétius ; par patriotisme, le poète donne son rôle à Mérovée. Mais ce sont là des chicanes.

Attila, suivi d’Ardaric, roi des Gépides, est campé dans les Champs catalauniques, en face des Francs, commandés par Mérovée, et des Romains d’Aélius. La bataille va s’engager, mais on négocie avant d’en venir aux mains. Dans le camp d’Attila se trouvent deux illustres captives, Elphége, reine des Francs, femme de Mérovée, et sainte Geneviève, qui a mal à propos quitté Nanterre. Des ambassadeurs se présentent ; Attila refuse de recevoir ceux des Francs, mais il reçoit celui de Byzance, dont la mission est de l’assassiner, ainsi qu’il s’en vante tout haut à son fils et confident Marcus. Sainte Geneviève, qui joue dans toute la pièce un rôle de prophètesse, devine les scélérats desseins du Byzantin et les dénonce ; Mérovée lui-même prévient Attila qui, grand et généreux, pardonne au coupable. Un autre étranger est aussi au camp des barbares, c’est Marcomir, frère de Mérovée ; il vient chercher l’appui d’Attila contre son frère et n’en sollicite pas moins la mise en liberté d’Elphége. Attila l’accorde d’abord, puis se ravise en voyant la beauté de la reine ; il l’aime et ne veut plus la laisser partir ; Geneviève lui prédit alors tous les désastres possibles. La bataille s’engage et Mérovée est fait prisonnier ; Attila confie la garde de son camp et de ses prisonniers à Marcomir, dans l’espérance que celui-ci assassinera son frère, et il s’en faut de peu, en effet, qu’un combat singulier ne mette fin à leurs haines domestiques ; mais Geneviève s’interpose et les réconcilie en faisant apparaître l’ombre de Clodion, leur illustre père. Cependant la bataille, qui s’est continuée avec des alternatives diverses, finit par être gagnée par les Francs ; Attila, que poursuivent toujours les menaces prophétiques de Geneviève, fait préparer un immense bûcher pour trouver dans les flammes une mort glorieuse. Cependant Marcus reparaît sur la scène ; son père a été égorgé dans la bagarre ; il annonce sa résolution de