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son nom à la ville d’Ira, une des sept villes promises à Achille par Agamemnon (Iliade).

ABICH (Guillaume-Hermann), naturaliste allemand, né à Berlin en 1806. Il prit !e grade de docteur dans sa ville natale en 1831, s’adonna particulièrement à l’étude de la géologie et partit en 1833 pour l’Italie, où il resta deux ans. Il venait de faire une exploration scientifique dans l’Arménie et le Caucase, lorsqu’il fut nommé professeur ù Dorpat en 1842. Depuis tors, il s’est fixé en Russie, tout en faisant de temps à autre de nouveaux voyages scientifiques, dont il a cousigné les résultats dans ses ouvrages, Kn 1853, l’Académie de Saint-Pétersbourg l’a appelé à faire partie de ses membres. Indépendamment de notes et d’articles parus

dans les Mémoires et les Bulletins de cette société savante, M. Abich a publié un assez grand nombre d’ouvrages, dont les principaux sont : Observations géologiques sur le Vésuve et l’Etna (Berlin, 1837) ; Géologie de ta haute Arménie (Dorpat, 1843) ; Étude comparée des eauxde la mer CajpjeMHe(Sfiint-Pétersbourg, 1856) ; Recherches sur la paléontologie delà Russie d’Asie (1858) ; Étude géologique comparée des montagnes du Caucase, de t Arménie et de la Perse septentrionale (1858) ; Sur la structure et la géologie du Daghestan (1862) ; Observations géologiques (1867), etc.

ABICHÉGAM s. m. (a-bi-ché-gamni). Relig. ind. Cérémonie religieuse des Indous.

— Encycl. L’abichégam fait partie du poutché, cérémonie journalière que les Indous accomplissent en l’honneur de leurs divinités. Dans Yabichégam, les officiants versent du lait sur le lingam. Cette liqueur est ensuite précieusement conservée, et on en donne quelques gouttes aux mourants pour leur faciliter l’entrée du paradis. C’est comme l’extréme-onction des Indous, et rien ne dit qu’elle ne soit pas aussi efticace que celle des chrétiens.

ABICHT (Jean-Georges), orientaliste allemand, né à Kœuigsèe en 1672, mort à Wittembergen 1740. Professeur à l’université de Witteitiberg, il collabora aux Acta eruditorum de Leipzig. Il eut avec Jean Franke une vive polémique sur l’usage grammatical, prosodique et musical des ncœnts hébreux. Nous citerons, parmi ses ouvrages : Selecta rabbino-philotogica ; Accensus Hebrxorum ex antiquissimo usu lectori explicati ; De limitibus humant intellectus, etc.

Ail 1 LA, ancienne ville de Syrie, à 100 kilom. S.-S.-O. de Damas, sur un affluent gauche du Jourdain. C’est aujourd’hui le village de Souk - Wadi - Barada. Quarante ans avant J.-C., Abila devint la capitale du petit État de Lysanias, l’Abilene des Komains ; elle fut ensuite gouvernée par le tétrarque Philippe, par Agrippa et par Hérode Agrippa ; plus tard, elle devint le siège d’un évêché et fut prise par les Sarrasins en 634. De nombreux vestiges de l’antique cité syrienne se rencontrent dans le villuge même de Souk-Wadi-Barada, et principalement à 1 kilom. en amont.

ABILÉ, AB1LUX, montagne d’Afrique. V. Abyla, au Grand Dictionnaire.

ABILENE, nom d’une petite contrée de la Syrie ancienne, qui avait pour capitule Abila.

ABILLY, bourg de France (Indre-et-Loire), cant. et à 5 kilom. de La Haye-Descattes, arrond. et a 37 kilom.de Loches, sur lu (Jlaise ; 1,259 hab. Etablissements métallurgiques importants. L’église date du xiio siècle.

ABIMURGAN, nom d’une fontaine merveilleuse uom parle la mythologie persane et autour de laquelle on voyait voler des oiseaux appelés Séleueides. Lorsqu’une «ontiée était infestée de sauterelles, ou y transportait de l’eau prise dans cette fontaine ; les oiseaux suivaient cette eau et détruisaient les sauterelles.

AB1NGTOM (Thomas), historien anglais, né à Thorpe, dans le Surrey, en 1500, uiott eu 1647. Accusé d’avoir pris part u une conspiration tendant à délivrer Marie, reine d’Ecosse, il fut enfermé pendant six ans à la Tour de Londres. Plus tard, il fut condamné à mort pour avoir donné asile à deux jésuites accusés de complicité dans la conjuration des poudres ; mais sa peine fut commuée en un simple exil de Londres. On a d’Abington une Histoire d’Édouard 1 V et une traduction anglaise de l’historien Gildas. Il laissa aussi en manuscrit des Recherches sur les antiquités de la province de Woreester et '}Jisto>re de la cathédrale de Woreester. — Sou fils, Guillaume Abington, mort en 1659, a publié des Observations sur l’histoire et un livre de poésies, sous le titre de Castora (Londres, 1635).

ABINGTON (Françoise), actrice anglaise, née en 1731, morte en 1815. Elle débuta au théâtre de Haymarket en 1759 et sa lit applaudir pendant plus de trente ans sur les théâtres de Dublin et <be Londres.

AB1NTZ1S, peuplade tarlare de la Russie d’Asie (gouvernement de Tomsk)- Les Abintzis, dont le nom vient d’un mot tartare qui signifie père, habitaient autrefois sur les rives de la Toma ; refoulés pur h s Teleoutes, ils vinrent s’établir à l’endroit où les Russes ont bâti depuis la ville de Kouzneizk. Divisés eu plusieurs tribus, ils cultivent quelques champs, s’occupent de chassa et se livrent à

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l’exploitation du minerai de fer, qu’ils purifient et qu’ils vendent sans l’avoir façonné ; ils font aussi le commerce des fourrures.

ABIOC, fils du grand prêtre Aaron. Il fut dévoré par les flammes avec son frère Nadab, l’an 1490 av. J.-C.

ABISTA. V. Avesta, au Grand Dictionnaire.

ABISTEK, livre sacré des Parses, qui aurait été envoyé du ciel au patriarche Abraham.

ABIZENDEGANI (fontaine de vie), fontaine fabuleuse, située dans une région inconnue, et dont l’eau, suivant les Orientaux, donne l’immortalité.

ABLABIOS ou ABLABIUS, poëte grec, qui vivait vers la fin du îve siècle de notre ère. VAnthologie grecque nous a conservé de lui quelques épigrammes, qui ne sont pas même complètes.

ABLANA, nom d’une puissance céleste, suivant les busilidiens, sectaires du commencement du iie siècle.

ABLAV1US ou ABLABIUS, préfet du prétoire sous Constantin, mort en 350. Il avait été désigné par Constantin pour servir de conseil à Constance ; mais celui-ci le contraignit a quitter la cour et à se retirer en Bitliynie. Peu de temps après, Constance, qui redoutait l’influence d’Ablavius, le lit mettre à mort pendant qu’il lisait une lettre dans laquelle ce prince feignait de vouloir l’associer à l’empire.

ABLÉCIMOF (Alexandre), écrivain russe, né à Moscou en 1784. Il suivit d’ubord la carrière militaire et devint officier d’étatmujor. Ensuite il se mit à écrire un assez grand nombre d’ouvrages qui n’eurent qu’un succès peu éclatant. Mais il est connu par une pièce de théâtre intitulée le Meunier, opéra-comique ou vaudeville vraiment national, qu’on joue encore et qui attire toujours de nombreux applaudissements.

ABLERUS, nom d’un Troyen tué par Antiloque, fils de Nestor et d’Eurydice.

ABUS, bourg et comm. de France (Seineet-Oise), canton de Dourdun, arrond. ei à 14 kilom. de Rambouillet ; 930 hab. Dans tn nuit du 7 au 8 octobre 1870, un escadron du 16e régiment de hussards prussiens ayant été surpris à Ablis et presque détruit par des fiaucs-tireurs de Paris, le 9 octobre les Prussiens revinrent en força et brûlèrent le village, qui fut presque anéanti.

ABNELECTEN s. m. (a-bné-lè-ktènn). Nom donné à l’alun par les alchimistes.

ABNER, rabbin espagnol qui, après : ivo : r exercé la profession médicale à Vulladolul, se convertit au christianisme et prit le nom d’Alphonse de Buryo*. Après sa conversion, il écrivit en hébreu une réfutation du Milchamoth Hasem du rabbin Quinchi, livre qui était dirigé contre les chrétiens. Abner mourut en 1346.

ABN1L, nom d’un dieu adoré à Nisibe, ancienne ville de la Mésopotamie.

ABNOBA, nom ancien de la montagne de la forêt Noire. Les Romains y élevèrent un temple à Diane Abnoba, et Tacite y plaçait la source du Danube.

  • ABO, ville de la Russie d’Europe.— La popopulation

de cette ville est aujouid’hui de 20,000 hab. Elle a longtemps possédé une université, fondée en 1640 ; mais depuis le grand incendie de 1827, l’université d’Abo a été transférée à Helsingfors. On y remarque une belle cathédrale, bâtie au xvie siècle ; plusieurs gymnases ou collèges, une cour d’appel, un chantier de construction et un port de commerce assez important. On désigne sous le nom de paix d’Abo le traité qui fut conclu dans cette ville, en 1743, entre la Russie et la Suède.

ABOBAS, nom que les anciens Persans, suivant Hésyehius, donnaient à Adonis. Abobas est un mot qui paraît appartenir à la langue des Assyriens.

ABOBRA s. f. (a-bo-bra). Bot. Plante grimpante, de la famille des cucurbitacées, dont une espèce, Vabobra viridiflore, est une plante d’ornement qui atteint jusqu’à 5 mètres de hauteur.

  • ABORDAGE s’, m. — Encycl. Mar. Les

abordages ou collisions figurent au nombre" des sinistres maritimes les plus fréquents. De 1859 à 1868, le chiffre des abordages relevés Uniquement sur les côtes d’Angleterre est de 3,759, et le chiffre des navires perdus à la suite de ces abordages, de 7,454, c’est-à-dire que dans lu plupart des cas les deux navires avaient sombré. De 1867 à 1871, on acompte, en pleine mer, 11,021 abordages qui ont causé des avaries à 5,412 navires et la perte totale de 854 autres. Les causes ordinaires de ces sinistres sont : un virement de bord manqué, le manque d’espace, la brume, l’absence de signaux de nuit, le manque d’expérience maritime, le manque de prévoyance, une orremr du pilote ou du capitaine, l’inobservation ou l’interprétation inexacte des règlements, la négligence de la veille au bossoir ; un grand nombre Sont considérés comme étant le résultai d’accidents inévitables.

Dans le but d’éviter ces sinistres, autant qu’il est possible, divers rèrleineius ont été adoptés en France et en Angleterre. Ils sont résumés dans la loi internationale de 1862,

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mise en vigueur le l" juin 1863, et d’après laquelle tout navire à vapeur en marche doit porter au mât de misaine un feu blanc, visible par une nuit sombre à 5 milles de distance, ayant un rayonnement uniforme et non interrompu. Ce feu doit éclairer à partir de l’avant jusqu’à deux quarts sur l’arrière du travers de chaque bord. Les navires doivent, en outre, avoir un feu vert à tribord et un feu rouge à bâbord. Les bâtiments à voiles doivent porter les mêmes feux, moins le feu blanc du mât de misaine ; les bâtiments mouillés sur une rade et les bateaux pilotes n’ont qu’un feu blanc au grand mât. Par un temps de brume, de jour comme de nuit, les navires à vapeur doivent faire entendre un coup de sifflet de cinq minutes en cinq minutes, les bâtiments à voiles le son d’un cor, quand ils courent tribord amures, et le son d une cloche, quand ils courent bâbord amures ; en outre, diverses manœuvres sont prescrites dans le cas où deux vaisseaux, naviguant sous des amures différentes, font des routes telles qu’en les continuant ils risqueraient un abordage. La règle générale imposée aux navires ou steamers faisant même route est de se laisser réciproquement à bâbord, c’est-à-dire à gauche. Mais telle est la difficulté des règlements que, sur 71 cas d’abordage examinés soigneusement en 1863 par l’amirauté anglaise, on en a trouvé 54 dus a l’application de cette règle, et, dans 27-de ces cas, il n’y avait avant la manœuvre aucun danger de collision. L’amirauté obtint alors du Parlement un act aux termes duquel, dans certains cas prévus, l’un des deux navires ne doit pas changer sa route ; celte seconde règle, admise seulement depuis 1863, a été aussi féconde en désastres que la première, et l’on a trouvé qu’il y avait souvent autant de profit à. lui désobéir qu’à s’y soumettre.

Parmi les abordages les plus récents, il en est qui ont pris les proportions d’une véritable catastrophe, par le nombre des victimes. Nous nous contenterons de rappeler : l’abordage de YArti, steamer américain, et de la Vesta, steamer français, dans les parages du cap Race ; l’un des navires sombra et plus de six cents personnes perdirent la vie (1854) ; l’abordage de Y Amazon et de l’Osprey, deux magnifiques steamers anglais, dans la Manche (1866) ; la rencontre eut lieu par une nuit très-claire, et les causes du sinistre n’ont jamais été bien déterminées ; enfin, ('abordage du paquebot transatlantique français la Vitiedu-Havre et du Lock-Earn, dans la nuit du 22 novembre 1873 ; la Ville-du-Havre, paquebot de 5,000 tonneaux, fut prise en travers par le navire anglais, bâtiment à voiles construit en fer, et sombra dix minutes après le choc ; deux cent vingt-six personnes périrent. L’enquête ne révéla, de part ni d’autre, aucune contravention aux règlements, aucun manque de prudence ou d’habileté, et l’un fut unanime, en France et en Angleterre, pour attribuer l’abordage au trop peu de puissance des feux ; quoique la Ville-du-Havre eût tous ses fanaux réglementaires allumés, le LockEarn ne l’avait pas aperçue. Il est constant, en effet, qu’en ce qui concerne les feux ce qui existe aujourd’hui est insuffisant. S’il fait du brouillard, les navires, dès qu’ils s’aperçoivent, n’ont plus le temps de s’éviter, et si les fausses manœuvres peuvent éire quelquefois attribuées à l’inhabileté des pilotes, elles proviennent plus souvent encore de ce que les feu n’ont pas été vus d’assez loin pour que les navires eussent le temps de manœuvrer de façon a se tenir à distance l’un de l’autre. La difficulté"sera moindre lorsque les fanaux pourront être éclairés à la lumière électrique, car alors les navires s’apercevront d’assez loin pour qu’il soit possible de prescrire, dans le code maritime international, certaines manœuvres ob/igatoires qui aboutiraient d’une manière sûre u un évitement mutuel, mais le problème de la production de la lumière électrique à bord de tous les navires n’est pas encore résolu d’une façon satisfaisante. Il y a encore autre chose à faire : le nombre toujours croissant de bâtiments qui suivent la même ligne obligera un jour ou l’autre à faire varier l’angle de route.

La question des dommages-intérêts à réclamer, en cas d’abordage, était réglée, avant la loi votée en 1874 par l’Assemblée nationale, par l’article 1383 du code civil et par l’article 407 du codéde commerce, qui déclare que, si l’abordage est dû à la faute d’un des capitaines, le dommage est payé par celui qui l’a cause. Si l’événement est fortuit, si l’abordage ne peut eue attribué ni û l’intention, ni h la maladresse, ni à. la négligence, ni à l’imprudence d.i personne, le dommage causé

aux navires et aux marchandises est considéré comm : avarie simple et reste à la charge des propriétaires ou des assureurs. On présume toujours le cas fortuit ou la force majeure ; c’est à celui qui prétend le contraire à établir que le choc des navires ne provient point de fortune de mer. Si la cause de l’abordage reste douteuse, la réparation du dommage a lieu à frais communs et par égales portions par les navires qui l’ont fait et souffert (C. de comm., art. 407). On forme un total par l’estimation du tort causé à chaque navire et on le divise de manière à enfuira supporter une part égale à chacun des navires heurtes.

Ces dispositions ont été en partie modifiées par la loi de 1874, qui a surtout comblé une importante lacune. Le code et les règlements

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sa taisaient, en effet, sur un point capital : l’obligation, pour le navire qui a le moins souffert et qui peut continuer sa route, du recueillir les naufragés de l’autre navire. Le ministre de la marine pouvait, il est vrai, après enquête et sur l’avis de là commission des naufrages, prononcer diverses peines, telles que le blâme infligé au capitaine, le retrait temporaire ou définitif de son brevet ; restait en outre l’action du parquet et l’article 319 du code pénal, qui punit de trois mois à deux ans de prison l’homicide involontaire ; mais tout cela était bien insuffisant. Des fsits dénotant une inhumanité incroyable demeuraient forcément impunis. Ainsi, le navire espngnol le Murillo, abordant I» nuit, dans la Manche, le navire anglais le North-Fteet, au lieu de secourir le bâtiment qu’il a heurté, se dégage et fuit honteusement a toute vapeur, tandis que les signaux de détresse du navire abordé lui indiquent que des centaines d’êtres humains sont en péril de mort. Il fuit, pour éviter une responsabilité pécuniaire, espérant que son nom ne sera pas connu, et laisse derrière lui plus de trots cents victimes se débattre et disparaître dans la mer. Kn 1869, le paquebot français Général Abbatucci est coupé en deux par le brick norvégien YEdiverdHwid ; sans s’inquiéter des suites de l’abordage, le brick continue sa route. Le paquebot, quoique ayant une large ouverture au flanc, put faire route sur le brick, l’accoster en lui criant de mettre en panne et d’envoyer du secours. Celui-ci n’en fit rien ; toutefois, cette manœuvre permit à quelques personnes de sauter d’un bord à l’autre ; elles furent sauvées ; les autres périrent avec le paquebot, qui sombra quelques minutes après. Ainsi, non-seulement le capitaine norvégien savait que le paquebot qu’il avait abordé était gravement avarié, mais une partie de l’équipage et îles passagers réfugiés à son bord le suppliaient de secourir les malheureux restés sur le paquebot près de couler, et il s’éloigna, condamnant volontairement à une mort certaine ceux qu’il avait lui-même mis en péril. L’Angleterre et la France sont les seules nations qui, jusqu’à présent, se soient préoccupées d’atteindre ces véritables crimes de lèse-humanité. Un acte du Parlement anglais, promulgué le 5 août 1873, en addition et explication des actes précédents, contient la disposition suivante : • Dans tous les cas de collision entre deux navires, il sera du devoir de chaque patron ou personne chargée du commandement, s’il peut le faire et autant que possible sans danger pour son propre navire, son équipage et ses passagers, de rester près de l’autre navire jusqu’à ce qu’il soit certain que ce navire n’a plus besoin d’assistance, et de prêter secours au patron, à l’équipage et aux passagers de ce navire autant "que cela sera praticable et nécessaire pour les mettre à l’abri de tout danger résultant de la collision ; il devra donner le nom de son propre navire, du port d’immatriculation ou du port ou place auquel il appartient, ainsi que les noms ries ports et places de son départ et de sa destination. Tout patron ou toute personne chargée du commandement d’un navire britannique, qui, sans motifs raisonnables, manquera de porter secours ou de donner les renseignements indiqués ci-dessus, sera considéré comme coupable d’un misdemeanor, et si le commandant est un officier à brevet, une enquête pourra être ouverte sur sa conduite et sou brevet pourra lui être retire définitivement ou temporairement. •

Atisdemeanorest un mot qui n’a pas d’équivalent dans notre langue et qui s’applique à tout délit ou crime qui n’a ni sa définition absolue ni sa pénalité propre dans la loi anglaise. Pour se rendre compte de la sévérité de la modification introduite par les Anglais dans leur legislalion maritime, il suffira de dire que lorsqu’il y a misdemeanor la peine prononcée peut aller jusqu’à la réclusion perpétuelle.

Une disposition analogue a été introduite dans la loi de 1874, présentée par l’amiral Jaurès, sur la proposition de M. Farcy, et votée par l’Assemblée nationale. En voici les principaux articles :

« An. 1er. Tout capitaine, maître ou patron qui n’aura pas eu, entre le coucher et le lever du soleil, ses feux réglementaires allumes, qui n’aura pas, en temps de bruine, fait les signaux prescrits, sera puni d’une amende de 200 à 2,000 francs et d’un emprisonnement de quinze jours à six mois, ou de l’une de ces deux peines seulement. S’il y a eu abordaye et mort d’homme, la peine de reinpri-otinemeut pourra être portée à trois ans. L’interdiction du commandement, pendant un intervalle de six mois à trois ans, pourra être en outre prononcée. »

L’innovation introduite par cet article consiste seulement dans lu pénalité ; jusqu’alors l’inobservation d’un règlement n’etuil qu’une contravention, passible seulement de 5 francs d’amende, d’après l’article 471, g 13 du code pénal, ainsi conçu ; «Seront punis d’une amende de 1 à 5 francs ceux qui auront contrevenu aux règlements légalement faits par l’autorité administrative. ■ Grâce à cette législation débonnaire, on avait vu, en 1866, le lougre les Quatre-Evangélistes négliger d’allumer ses feux, couler un bateau de pèche, le Jeune-Saint-Pierre, et son patron ne pouvoir être coudumue qu’à 5 francs d’amende par Ij tribunal de simple police de Dieppe.

L’article S de la loi établit la responsabilité