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au point convenable ; mes forces diminuaient de telïe manière en composant la musique de ce poëme, que je fus au moins huit jours à chercher et à trouver enfin le coloris que je ■voulais donner au trio :

Remplis nos cœurs, douce amitié. Lorsque ce morceau fut entendu à Fontainebleau, il me réconcilia avec les surintendants de la musique du roi, qui, sans me le dire, me regardaient comme un innovateur sacrilège envers l’ancienne musique française. Rebel et Francœur me dirent que c’était le véritable genre que je devais adopter. Cette pièce parut froide à Fontainebleau, et elle n’eut que douze représentationsj k Paris. Je suggérai à l’auteur du poëme d’ajouter un rôle comique, qui jetterait (Je la variété dans son sujet. KUe reparut en 1786, avec des changements considérables. Une actrice, douée d’une voix flexible et chantant d’une manière exquise (Mlle Renaud, depuis M-ae d’Avrigny), reprit le rôle de Corali, que j’arrangeai selon ses moyens. Trial, l’acteur le plus zélé et le plus infatifable qu’on vit jamais, fut chargé d’un rôle e.nègie, qu’il rendit avec vérité. Enfin, cette reprise eut plus de succès, et le public, satisfait des longs efforts des auteurs, les appela pour leur témoigner son contentement. Quoique le public appelle trop fréquemment les auteurs de productions éphémères, quoiqu’il soit peu glorieux de partager des couronnes si souvent prodiguées, quoiqu’on n’ignore plus le manège dont on se sert pour les obtenir, je crus devoir présenter au public l’auteur octogénaire de tant d’ouvrages estimables, qui, hors d’état par sa cécité de se présenter lui-même, avait besoin d’un guide pour aller recevoir du public atte.ndri un des derniers fleurons de sa couronne. »

Il nous semble qu’ici le bon Grétiy manque un peu de sincérité, et qu’il n’a pas été fâché au fond de partager avec le vieux Favart l’ovation qu’il paraît dédaigner pour lui-même, et dont il veut faire les honneurs à son ami aveugle. Il ajoute :

« Tel est l’empire des circonstances : après avoir critiqué l’abus des roulades où les Italiens se sont laissé entraîner, je suis moi-même répréhensible pour ce même défaut. L’air que Corali chante pour prendre sa leçon peut être aussi difficile qu’on voudra, puisqu’il est proportionné au talent de l’élève ; mais celui qui commence le troisième acte nuit à l’action et m’a |>aru de plus en plus déplacé ; c’est pourquoi je l’ai retranché. Dès que Corali a eu le cœur déchiré pur la fuite de Nelson, elle ne doit plus se livrer k ce luxe musical. Il revient, il est vrai, mais accompagné de Blanfort, futur époux de Corali, dont l’âme alors doit être troublée, t Nous citons ces détails pour montrer avec quel soin Urétry composait ses ouvrages, et combien il attachait d’importance à bien peindre le caractère de ses personnages.

Amitié au village (l’}, opéra-comique en trois actes, paro.es de De.sforges, musique de Philidor ; représenté au Théâtre-Italien le 31 octobre 1785. Un seigneur de Clemencéy a fondé un prix de vertu dans son village, Celui qui l’aura mérité pourra choisir une épouse k son gré parmi les plus belles filles du canton. Prosper et Vincent sont rivaux en vertu et en amour. Le premier s’éloigne pour laisser le champ libre à son ami, qui, par délicatesse, refuse le prix. À la lin, tout s’arrange. C’est Oreste et Pylade travestis en paysans.

AMLET1I ou HAMLET. V. ce dernier nom, au tome IX du Grand Dictionnaire.

AML1NG (Charles-Gustave), graveur allemand, né à Nuremberg en 1651, mort en 1701. Il vint étudier son art k Paris sous F. de Poitly, et ce fut Maximilien II, électeur de Bavière, qui l’engagea lui-même à faire ce voyage. À son retour, l’artiste fut nommé graveur de la cour de Munich, et le talent dont il fit preuve justifia complétamont l’attente de son protecteur. Amling s’est surtout fait un nom par ses portraits, qui encore aujourd’hui sont très-recherchés.

AMMA, ancienne ville de Palestine, de la tribu d’Aser, k l’E. de Tyr. Elle fut | illée pour n’avoir pu payer le tribut que Cessius, qui se rendit dans la Judée après la mort do César, avait imposé k toutes tes villes.

AMMAN, village de Syrie (Palestine au delà du Jourdain), la Ralibat/i-Ammoit de la Bible, la Pkiladelpliia des fiolémées et des Romains. Ses ruines, dit M. Isambeit, ont beaucoup d’intérêt. On y trouve un vaste et magnifique théâtre, un temple, les ruines d’une glande église, les restes de l’acropole ut de beaucoup d’autres constructions.

AMMAN (Jean), médecin et botaniste allemand, né ù Schalfhou&e en 1707, mort à Saint-Pétersbourg en 1741. Après avoir étudié la

médecine à Leyde, où il suivit les leçons de Boerhaave, il so rendit à Londies et fut reçu parmi les membres de U Société royale. On l’appela ensuite à fa’aint-Péterstiourg, où on le chargea d’occuper une chaire de botanique et d’histoire naturelle. On a de lui : Stirpittm ruriorum in imperio rutlteno sponte provenienlium icônes el descriptiones (Saintl’étersbourg, 1739, in-l"), ouvrage qui devint être continué et qui fut interrompu par Ki mort de l’auteur. Il a aussi fourni plusieurs

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articles intéressants dans les Mémoires de l’Académie de Saint-Pétersbourg.

AMMAPTÉNODYTE S. m. V. AMMOPTBNOdyte, au tome 1er du Grand Dictionnaire.

AMMAR-JBN-YASIR, l’un des compagnons de Mahomet, à qui on a donné le surnom d’Aboui-Yolibdan. La légende raconte que, ayant été fait prisonnier par les idolâtres de La Mecque, il fut condamné à être brûlé vif. « Les flammes, dit Aboulféda, entouraient Aininar quand Mahomet étendit sa main sur le bûcher et préserva ainsi son ami du contact du feu. ■ Ammar fut encore sauvé d’une manière miraculeuse à la bataille du Chameau (657 ou 658). Il avait quatre-vingt-dix ans lorsqu’il fut tué dans la bataille de Séfayn, où il commandait la cavalerie d’Ali, dont il avait embrassé le parti.

AMMAS, nourrice de Diane. Il Surnom de Cybèle et de Cérès.

AMMAtiS, ancienne ville de la Judée. Elle était située à 30 stades de Jérusalem, sur 1a lac de Génésareth, suivant l’historien Josèphe, et renfermait des bains d’eaux chaudes.

  • AMMERSCHWIHR, anc. ville de France

(Haut-Rhin), à 9 kilom. de Colmar ; 2,017 hab. Elle a été cédée à l’Allemagne par le traité de Francfort du 10 mai 1871 et fait partie de l’Alsace-Lorraine (arrond. de Ribetiuvillé). Culture de la vigne ; construction d’orgues. L’origine de cette ville remonte au delà du vue siècle.

AMMI-MOCSA, commune mixte de l’Algérie, prov. d’Oran, cercle de la subdivision de Mostaganem, à 22 kilom. de la station de l’Ou’d - Riou (chemin d’Alger à Oran) ; 1,767 hab., dont 1,322 musulmans. C’est le Khramis des Béni-Ourar’,

AMMON ou NO-AMMON, dans la géographie de la Bible, ancienne ville de la haute Égypte, bâtie au milieu des fleuves, ce qui faisait sa force, disent les Écritures. Cette ville, dont les prophètes avaient prédit la ruine et qu’on pense être la même que Diaspolis, fut détruite sous Nabuchodonosor.

AMMON ou AMMONIUM, ancienne ville d’Afrique, dans le Sahara, région du Maghreb. Elle était renommée par sa position au milieu d’une oasis ravissante, et surtout par le temple et l’oracle de Jupiter Ammon qui furent visités par un grand nombre de personnages célèbres de l’antiquité, entre autres par Alexandre le Grand, que le grand prêtre salua du titre de fils de Jupiter. V. Siûuah, au tome XIV du Grand Dictionnaire.

  • AMMON ou AMOUN, dieu égyptien.— Le

culte de ce dieu parait être originaire de l’Ethiopie, dont la capitale, Méroé, l’honorait comme la divinité suprême. De là, il se serait répandu dans toute l’Égypte, après avoir passé par Thèbas. Une cérémonie annuelle, rapportée par Diodore de Sicile, semble confirmer cette opinion : « Tous les ans, k une certaine époque, les Ethiopiens allaient k Thèbes enlever solennellement la statue d’Ammon, la portaient de villa en ville jusque dans la Libye, puis la rapportaient à Thèbes, où son entrée donnait lieu à des fêtes, comme si le dieu arrivait d’Ethiopie. » En Égypte, Thèbes était le principal siège du culte d’Ainmon ; d’où le surnom de No-Ammon, « appartenant k Ammon » (Diospolis), donné k cette ville. On peut juger de l’importance de ce culte par les ruines colossales, qui existent encore aujourd’hui, du temple et du palais de Karnak, dédiés au dieu, auxquels conduisait une immense avenue, que bordait de chaque côté une longue file de béliers. Le bélier, comme ou sait, était consacré à Ammon ; et même, à Thèbes, on en nourrissait un qui était censé la représentation vivante du dieu. Les attributs d’Ammon sont le disque, image du soleil, les cornes et le fléau ; il est figuré sur les monuments égyptiens tantôt avec une tête de bélier, tantôt avec un visage humain, portant des cornes de bélier qui naissent au-dessus des oreilles, ou la tète surmontée d’un disque et de deux longues plumes ; d’une main il tient un sceptre, de l’autre une croix ansée, symbole de l’âme universelle.

Ammon, divinité suprême, se combine avec plusieurs divinités inférieures, qui, en réalité, ne sont autres que lui-même, mais avec une Signification plus précise, plus restreinte. C’est ainsi qu’il devient tour à <our : Ammon-Mendès.le principe vivifiant, propagateur de la vie, révéré principalement sous ce nom à Panoplis ; Animon-Knef, le dieu créateur ou démiurge, honoré particulièrement k Eléphautine ; Ammon-Ra, Je dieu Soleil, le conservateur et le directeur de l’univers ; il est représenté k ce titre dans le Zodiaque de Denderah, avec quatre têtes de bélier groupées, supportant un disque.

Les Grecs identifièrent Ammonà Jupiter et en tirent leur Jupiter Ammon, en le rattachant à leur mythologie par des fables qui, toutes.se rapportent au Jupiter Libj en, celui de l’oasis de Siouah. Ainsi, ils disent que Bacchus était sur le point de mourir de soif avec son armée dans les déserts de la Libye, lorsque Jupiter, qu’il avait invoqué, lui apparut sous la forme d’un bélier qui, frappant le sol de ses cornes, en fit jaillir une source. En reconnaissance, on éleva en cet endroit un autel k Jupiter, qui fut surnommé Ammon, c’est-k-dire le Sablonneux. Hérodote fait d’Hercule le héros de cette fable, avec quel*

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ques variantes. D’autres prétendent que ce surnom d’Ammon dérive du nom du berger qui, le premier, lui éleva un temple. Nous n’en finirions pas s’il nous fallait rapporter toutes les versions qui ont trait k ce mythe ; nous dirons seulement que le temple élevé a Jupiter Ammon dans la délicieuse oasis de Siouah était magnifique et fut longtemps célèbre par les oracles qui s’y rendaient. Plus de cent prêtres le desservaient ; la statue du dieu, qu’ils portaient dans leurs processions, était d’un bronze renfermant, dit-on, des pierres précieuses dissoutes. Près du temple, suivant Hérodote, était une source dont les eaux étaient froides la nuit et chaudes le jour.

AMMON, fils de Cinyr», roi de Chypre, et époux de Myrrha, dont il eut Adonis, selon le mythographe Phurnutus. Myrrha s’étant un jour moquée de son beau-père qui s’était endormi en état d’ivresse, celui-ci, k son réveil, en fut averti par Ammon, et dans son indignation il chassa de sa présence Myrrha et son fils, qui se retirèrent en Arabie ; quant k Ammon, il partit pour l’Égypte, où Adonis le rejoignit plus tard, et il mourut dans cette contrée, après avoir travaillé, de concert avec son fils, à la civilisation des Égyptiens, leur avoir donné des lois et leur avoir enseigné les principes de l’agriculture. Cette partie du mythe d’Adonis, ainsi racontée par Phurnutus, est rapportée autrement par les postes. V. Adonis, au tome le* et dans ce Supplément. Il Ancien roi de Libye et père de Bacchus, suivant Diodore de Sicile. Il Frère jumeau de Brotéas et partisan de Persée, aux noces duquel il fut tué avec son frère par Phinée.

AMMON (Clément), graveur allemand, né k Francfort dans le xvtje siècle. Il avait épousé une fille de Théodore de Bry, et il travailla k la continuation de la collection de portraits connue sous le nom de Bibliotheca chalcographica. Il y ajouta les volumes VII et VIII, dont chacun contenait cinquante portraits gravés par lui. En 1665, il publia aussi une seconde édition de l’ouvrage de son beau-père, sous le titre de Collection de portraits des sultans turcs et persans,

  • AMMON (Frédéric-Auguste d’). — Il est

mort k Dresde en 1861.

AMMONAS ou AMOUN, anachorète d’Egypte, mort vers l’an 320. On l’avait marié malgré lui, et il persuada à sa femme de vivre dans une perpétuelle continence. Ne trouvant pas encore ce genre de vie suffisamment austère, il se retira sur une montagne isolée, d’où il venait deux fois chaque année visiter son épouse vierge. Saint Antoine lui écrivit une lettre, et on lui attribue des Règles ascétiques, que Gérard Vossius a traduites en latin.

AMMON1A, surnom de Junon, chez les Eléens.

AMMONIAQUE s. f. — Encycl. Chim. La préparation de l’ammoniaque, qu’il s’agisse de l’obtenir k l’état de gaz ou de solution, repose sur l’action de la chaux vive ou éteinte sur un sel ammoniacal (carbonate, sulfate, chlorhydrate).

Dans les laboratoires, on prépare le gaz ammoniac en mélangeant avec soin l partie de sel ammoniacal en poudre et 2 parties de chaux vive pulvérisée. Après avoir placé ce mélange dans une cornue, on le recouvre de chaux vive. On chauffe plus ou moins, suivant la nature du sel employé (avec le carbonate ù’ammoniaque, il suffit d’une faible température pour déterminer la décomposition). Le gaz, qui s’échauffe, passe dans un tube en U, rempli de potasse caustique ou de chaux vive, où il se dessèche, puis, de là, se rend soit dans une éprouvette, soit dans un flacon quelconque placé sur la cuve à mercure. On reçoit.également le gaz ammoniac dans un ballon renversé k col étroit. Ce ballon étant plein d’air, le gaz, en vertu de sa densité moindre, s’élève à la partie supérieure et refoule l’air, sans le traverser, de haut en bas. Si l’on veut obtenir une solution de gaz ammoniac, U suffit de faire arriver ce gaz dans des flacons WoUT, au moyen de tubes qui plongent jusqu’à la partie inférieure ; là, le gaz se dissout, saturant successivement le premier, le second, le troisième flacon, et ainsi de suite. Les flacons doivent être refroidis par un courant d’eau fraîche, car plus le liquide qu’ils contiennent se chauffe, moins il est capable de retenir ce gaz, dont il dissout près de 1,300 fois son volume ù la température ordinaire. Or, outre que le gaz arrive encore chaud, sa dissolution dans ce liquide s’accompagne d’une fente élévation de température. On peut employer pour la préparation en grand de l’ammoniaque liquide le procédé que nous venons d’indiquer ; mais on ne l’utilise plus aujourd’hui, depuis que M. Mallet a construit un appareil qui permet de retirer facilement Vamntoniaô’ie des eaux de condensation provenant de la fabrication du gaz d’éclairage.

On sait que les eaux qu’on retire des cuves où se fabrique le j ; az d’éclairage renferment du carbonate et du sulfhydrate d’ammoniaque. Or, en distillant ce< eaux ammoniacales sur de la chaux éteinte, il se forme du sulfure de calcium et du carbonate de chaux, et l’ammoniaque se dégage. L’appareil de M. M : illet se compose : 1° de trois chaudières distilla AMMO

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toires, garnies d’agitateurs destinés k mettre la masse en mouvement. Ces chaudières sont disposées, la première sur le foyer, la seconde à quelque distance, la troisième un peu plus loin encore ; ces deux dernières sont chauffées par les vapeurs qui se dégagent de la première ; la première chaudière renferme de la chaux, qui passe avec les eaux ammoniacales dans la seconde, puis dans la troisième chaudière ; t" d’un serpentin dans lequel le gaz ammoniac circule, se refroidit et se condense ; 3° d’un flacon de lavage dans lequel le gaz passe pour s’épurer ; 4° enfin, d’une série de flacons de "Wolff, dans lesquels il se dissout. L’appareil Malle t donne, pour 5,000 litres d’eau ammoniacale brute à 2°,5, 100 kilogrammes d’ammoniaque caustique, marquant 21° Cartier et revenant environ k 29 francs.

Réactions ehimiquet. L’ammoniaque liquide est un des composés les plus fréquemment employés dans les laboratoires ; il nous parait donc utile de donner quelque développement à l’étude que nous allons faire de ses propriétés chimiques.

a. Sous l’influence de la chaleur, l’ammoniaque se décompose et fournit de l’azote et de l’hydrogène. Ilsuffit, pour réaliser cette expérience, de faire circuler k travers Un tube chauffé au rouge un courant d’ammoniaque. On peut rendre l’expérience plus courte et même abaisser la température soit en mettant dans ce tube des morceaux de porcelaine ou de chaux vive, soit, et mieux encore, en garnissant le tube de limaille de cuivre ou de fer. Ces deux métaux deviennent cassants et grenus et augmentent légèrement de poids, ce que Thenard attribue k la formation d’azotures. L’or, l’argent et le platine facilitent également la décomposition de Y ammoniaque, mais ces métaux ne subissent aucune altération.

p. Le gaz ammoniac sec, quand on le fait traverser par une série d’étincelles, donne également un mélange d’azote et d’hydrogène. La décomposition marche très-rapidement si le gaz est traversé par le courant d’étincelles d’induction fourni par trois ou quatre couples Bunsen.

■j. Le gaz ammoniac se dissout avec une grande facilité dans l’eau. L’absorption est assez violente pour qu’une éprouvette pleine d’ammoniaque et qu on enlève de la cuve k mercure pour la placer sur un vase rempli d’eau soit brisée par le choc de la colonne d’eau qui s’élance contre les parois du verre. Cette grande solubilité permet d’emmagasiner une forte proportion a’ammoniaque et de mettre k la disposition du commerce et des chimistes une solution qui a la même propriété que le gaz. Cette solution se solidifie à — 38° et donne une masse de fines aiguilles souples et brillantes. Exposée k l’air, elle abandonne petit k petit le gaz ammoniac. Sous l’influence de la chaleur et bien au-dessous de looo, la solution ammoniacale bout et le gaz se dégage. On utilise cette propriété pour purifier les solutions qui, devant être employées dans les laboratoires, doivent être chimiquement pures. La gaz ammoniac se dissout également dans l’alcool et l’éther.

S. L’ammoniaque est combustible ; toute* fois, elle ne saurait brûler qu’en présence de l’oxygène pur. Un mélange de 1 volume d’ammoniaque et d’oxygène (0,6 volume k 3,17 volumes de ce dernier gaz) détone dans l’eudioinètre et donne pour résidu de l’azote, de l’eau et de l’azotate d’ammoniaque. Si l’on met l’éponge de platine, chauffée k 300», en présence d un mélange de gaz ammoniac et d’air, elle devient d’un blanc éblouissant. Cette réaction donne de l’acide azotique et des vapeurs nitreuses. Le noir de platine peut, suivant Schônbein, amener l’oxydation de l’ammoniaque k la température ordinaire. Il suffit pour cela d’exposer k l’air humide du noir de platine humecté avec de l’ammoniaque caustique. En effet, si l’on épuise par l’eau distillée, on obtient un liquide qui, additionné d’acide sulfurique et d iodure de potassium, bleuit l’empois d’amidon et, par suite, contient de l’azotite d’ammonium. Un fil de platine porté au rouge sombre et plongé dans un mélange d’air et d’ammoniaque détermine la formation d’azotite d’ammoniaque, qu’on reconnaît aux fumées blanches qui enveloppent le fil. La limaille de cuivre mouillée d’alcali caustique s’échauffe au contact de l’air et donne également de l’azotite d’ammoniaque. Les métaux alcalins, chauffés légèrement dans du gaz ammoniac, éliminent de l’hydrogène et donnant, suivantqu’on emploie la potasse ou la soude, des composés dont la formule est AzH-E. ou AzH*Na. L’amidure de potassium se transforme, sous l’influence d’une forte chaleur, en ammoniaque et eu azoture de potassium.

». Les métalloïdes décomposent Vammoniaque. Le phosphore sec se transforme en une substance foncée et presque pulvérulente au contact de cet alcali. Si on le mélange avec l’ammoniaque aqueuse et qu’on fasse chauffer le tout, il se produit un oxyde de phosphore ammoniacal avec dégagement lent d’hydrogène phosphore.

Le chlore et le brome décomposent l’ammoniaque et donnent de l’azote et un chlorure ou un bromure d’ammonium. Avec le chlore, on peut obtenir, si l’ammoniaque libre n’est pas en excès, du chlorure d’azute. Avec des gaz secs, les bulles de chlore dunnenl