Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 15, part. 4, Vl-Zz.djvu/386

Cette page n’a pas encore été corrigée
ZWIN1522
ZWIN ZWIN ZWIN


lité ne lui parut point démontrée et dont les inconvénients étaient palpables, il songea à rapprocher toutes les communautés chrétionnes dans un nouveau système fondé sur la raison, la tolérance et l’Écriture sainte, et devint le chef d’une sec : e dite des conciliateurs et des tolérants. Zwicker exposa ses idées dans des ouvrages dont l’unique résultat fut de soulever contre lui tous ceux qu’il prétendait rapprocher. Complètement désabusé sur l’efficacité de sa tentative, il rompit avec toutes les communions et passa dans une indifférence philosophique les dernières années de sa vie. « Si vous demandez quel animal est Zwicker et quelle est sa religion, dit Ysiander, il vous répondra lui-même qu’il n’est ni luthérien, ni calviniste, ni chrétien grec, ni catholique romain, ni remontrant, ni mnémoniste, etc., mais que, quoiqu’il n’ait rien de commun avec aucune secte, il n’en désire pas moins avec t rdeur qu’elles se réforment toutes d’après la vérité divine dont il se déclare l’interprè ; e. » On lui doit une cinquantaine d’ouvrages de controverse, tant imprimés que manuscrits. Nous nous bornerons à citer : lrenicmi Iienicorum, seu reconcilintoris christianorum hodiernorum norma triplex (Amsterdam, 165 : !, in-8°) ; Discours de conciliation adressé jks : chrétiens (Amsterdam, 1661, in-4°), publii ! sous le nom de Mino» Ccluc ; Irenico-Mnsl’x perpeluo coitvictus et constriclus (Amsterdam, 1602, in-8°) ; Compelle iutrare seu de contradictions Ecclesiis ostensa (Amsterdam, 1666, in-4») ; Irenico-Mastix posterior (Ainsterdtiri, 1667, in-8") ; Novi fœderis Josias (Amsterdam, 1670) ; lievelatio demonotalrix inter ckri.tianos (Amsterdam, 1672, in-4°), etc.

ZWIEFALTEN, le Dvplices aqum des Romains, bourg du Wurtemberg, dans le cercle du Danube, bailliage et à 18 kilom. S. de Munsingen, sur l’Aach ; 350 hab. Il y avait autrefois une riche abbaye impériale, devenue hospice central d’aliénés. Près de là, pèlerinage très-fréquenté à Notre-Dame de Lorette.

ZW1ESEL ou SW1ESEI, bourg de Bavière, dans le cercle do la basât Bavière, à 9 kilom. N.-E. de Regen, sur lî Regen ; 2,728 hab Brasseries importantes.

ZWIÉSÉLITE s. f. (svin-zé-li-te — àeZwiesel, nom do lieu). Miner. Phosphate île fer et de manganèse naturel, trouvé à Zwiesel, en Bavière.

— Encycl. La zwiéselite se présente en masses cristallines laminaires, formant de petits amas dans le ginnitf. Elle est d’un brun de clou de girofle. Sa d(nsitè est de 3,9. Ce minéral a les plus grands rapports avec la triphyline ; il ne se distingue même de cette dernière, au point de vuo de la composition, qu’en ce qu’il contient u le certaine quantité de fluor. Aussi plusieurs minéralogistes sont-ils portés à le considérer comme une triphylfine fluorifèie. D’après Puchs, la zwiéséïite renferme 35,60 d’acide phosphoiïque, 35,44 de protoxyde de fer, 20, : :4 de protoxyde de manganèse, 4,76 de fer métallique, 3,18 de iluor et 0,60 de silice. On ne l’a encore rencontrée qu’à Zwiesel.

ZWINGER ou ZUINGER (Théodore), dit l’Ancien, célèbre médecin suisse, né à Bâle en 1533, mort en 1588. Il était fils d’un corroyeur et d’une sœur de l’imprimeur Jean Oparin. Après avoir fait son éducation première à Bâle, il se rendit à Lyon, où il passa trois ans, en qualité de prote, dans l’imprimerie des Bering. De là, il gagna Paris, y suivit les leçons du célèbre Ramus, revint au bout de cinq ans dans sa ville natale (1553) et partit presque aussitôt pour l’Italie. Pendant son séjour dans la péninsule, il étudia la médecine à Padoue et à Venise, prit le grade de docteur à l’université de cette première ville et retourna, en 1559, à Bâle, où il se fixa définitivement. Peu après, il épousa la veuve d’un riche commerçant, s’adonna à la pratique de son art, devint professeur de langue grecque à l’académie (1565), puis occupa successivement les chaires de morale (1571) et de médecine théorique. Zwinger succomba aux atteintes d’une épidémie qui ravageait la ville de Bâle. C’était un homme de beaucoup de savoir et du commerce le plus agréable. Ses principaux ouvrages sont : Tabula et commentarius in artem medicinalem Galeni (1561, in-fol.) ; Theatrum vitæ humanæ (Bâle, 1565-1571-1586-1596,1604, 5 vol. in-fol.), vaste compilation de traits historiques et d’anecdotes, de rapprochements curieux et piquants ; Leges ordinis medici basiliensis (Bâle, 1570, infol.) ; Morum philosophia practica (Bâle, 1575, 2 vol. in-8°) ; Methodus similitudinum (Bâle, 1575, in-8°) ; Methodus ruslica Catanis et Varronis prœceptis aphoristicis per locos communes digestis (Bâle, 1576, in-8°) ; Methodus apodemica (Bâle, 1577, in-4°) ; Analysis Psalmorum Davidis (Bâle, 1591, in-fol.) ; Physiologia medica Th. Paracelsi dogmatibus illustrata (Bâle, 1520, in-8°), ouvrage posthume dans lequel Zwinger a cherché à concilier la doctrine d’Hippocrate et des anciens médecins avec celle de Paracelse, etc.

ZWINGER (Jacques), philologue et médecin suisse, fils du précédent, né à Bâle en 1569, mort en 1610. Son père l’envoya faire ses études à l’université de Padoue, puis il visita l’Italie et l’Allemagne pour y compléter sou instruction, revint à Bàle ei 1593 et se ht recevoir docteur eu médecine l’année suivante.

ZWIN

Peu après, il devint professeur suppléant, puis professeur en titre de langue et de littérature grecques, donna en même temps des leçons de médecine et pratiqua son art avec un grand désintéressement. Zwinger mourut à quarante et un ans d’une maladie contagieuse. C’était un homme de goût à qui l’on doit, entre autres écrits : Grscarum dialecticarum hypotyposis, travail inséré à la fin du Lexique de Scapula (1600) j Vita Luciani (Bàle, 1602, in-8<>) ; Principiornmckymicorum examen ad Bippocratis, Galeni, esterorumque Grscorum et Arabum consensum (Bâle, 1606, in-8°), où il combat la doctrine de Paracelse et de ses disciples, etc.

ZWINGER (Théodore), théologien protestant, fils du précédent, né à Bâle en 1597, mort en 1654. Il resta orphelin à treize ans et résolut d’étudier la médecine, bien qu’il sût que son père le destinait à l’état ecclésiastique ; mais, étant tombé gravement

malade sur les entrefaites, il crut y voir la punition de sa désobéissance aux vœux paternels et, à peine guéri, ils’adonna à l’étude de la théologie et des langues orientales. En 1617, il reçut les ordres, puis voyagea pendant deux ans en Allemagne, dans les Pays-Bas, en Angleterre, en France. De retour dans sa ville natale, il y remplit diverses fonctions pastorales, notamment celles de pasteur de Saint-Théodore (1627), de premier pasteur (1630), de surintendant des églises de Bâle, à la fin de la même année, et de professeur de l’Ancien Testament à l’Académie. Pendant vingt-quatre ans, il occupa avec un grand succès cette chaire et publia les deux ouvrages suivants : Tkealrum sapientitB cœlestis, sive analysis instilutinnum Calvini (Bâle, 1652, in-4») ; Analysis EpislolaD. Pauli ad [iomanos (Bâle, 1655, in-4°).

ZWINGER (Jean), théologien suisse, fils du précédent, né à Bâle en 1634, mort en 1696. Il entra dans les ordres en 1654, alla compléter ses études théologiques à Genèvo, y devint pasteur de l’Église allemande, donna par suite de sa mauvaise santé sa démission en 1656, et se mit à visiter les principales villes de l’Allemagne et de la Hollande. De retour dans sa ville natale, Jean Zwinger fut nommé professeur de langue grecque à l’Académie, devint en 1662 conservateur de la bibliothèque académique, prit le grade de docteur en théologie en 1665 et occupa pendant trente ans les principales chaires de la Faculté théologique. Outre le Catalogue iyslématique (6 vol. in-fol.) de la bibliothèque confiée à ses soins, on lui doit un grand nombre de harangues et de thèses parmi lesquelles nous nous bornerons à citer : De monstris eorumgue cansis ne differentiis (Bâle, 1660, in-4°) ; Oratio de barbarie superiorum ssculorum (Bàle, !6dl) ; quarante-deux thèses De peccalo (1668-1693) ; vingt-huit De rege Salomone peccante (1687-1696).

ZWINGER (Théodore), dit le Jeune, médecin suisse, fils du précédent, né à Bàle en 1658, mort en 1724. U marqua tout jeune une ardeur extraordinaire pour l’étude, se fit recevoir maître es arts en 1675, apprit la philosophie, les lettres anciennes et modernes, la botanique, l’histoire naturelle à Schaffhouse et à Zurich, et se fit recevoir docteur à Bàle en 1680. Zwinger alla compléter ensuite son instruction à Paris et à Strasbourg, puis retourna en)6S2 dans sa ville nitale, où il acquit comme praticien une réputation qui s’étendit non-seulement en Suisse, mais encore dans une partie de l’Allemagne. Nommé professeur d’éloquence en 1684, il devint en 1687 professeur de physique à l’Académie de Bàle, où il établit à ses frais un cabinet de physique. S’étant rendu à Vienne en 1694, il y reçut l’accueil le plus flatteur et fut nommé, vers cette époque, membre de la Société royale de Berlin et de l’Académie des Curieux de la nature. De retour dans sa ville natale, il y reprit ses leçons de physique, par lesquelles il avait produit une véritable révolution, en remplaçant l’enseignement purement théorique par l’enseignement expérimenta^. II quitta cette chaire, en 1703, pour celle d’anatomie et, de botanique et fut enfin chargé, en 1711, du cours de médecine théorique et pratique. Il enrichit le jardin de l’Académie de nouvelles plantes recueillies dans les montagnes de la Suisse

et se signala par son dévouement et son zèle infatigable pendant une épidémie qui ravagea Fribourg en Brisgau en 1710. Indépendamment d un grand nombre d’observations

et de thèses, on doit à cet éinineut médecin : Théâtre botanique (Bâle, 1696, in-fol.), ouvrage dans lequel il a réuni les plantes décrites par Camerarius, Gesner et Bauhin, en y joignant leurs propriétés médicales ; Epitome toiius madicinm (Londres. 1701, in-8<>) ; Spécimen physics eclectico expérimentales (Bàle, 1707, in-12) ; Fasciculus dissertalionum medicorum selectiorum (Bàle, 1710, in-8») ; Tneatrum praxeos medicx(BÀle, 1710, in-4») ; Paledatria practica, seu curatio mprborum puerilium (Bàle, 1722, 2 vol. in-8°). Citons encore de lui : Desynochopulrida (Bâle, 1680, in-4°) ; De pxdotropltia (Bàle, 1680, in-4") ; Positianes miscellanex e variis philosophie partibus (Bâle, 1684, in-4°) ; Scrutinum maynetis physico-medicum (Bàle, 1797, in-4°) ; De vita hominis sani (Bâle, 1699) ; Lucubrationes de planlarum doctrina in génère (Bàle, 1698, in-4») ; Typum consultationum medica-

ZWIN

rum (Bâle, 1699, in-4°) ; De acquirenda vils longiludine (Bâle, 1703), etc.

ZWINGER (Jean-Rodolphe), théologien suisse, frère du précédent, né à Bàle en 1660, mort en 1708. Après avoir reçu les ordres (1680), il se rendit à Zurich, puis à Genève, où il perfectionna son talent pour la chaire, devint en 1686 chapelain d’un régiment suisse au service de la Krance, passa à ce titre en France, puis revint dans sa patrie, remplit diverses fonctions pastorales et devint successivement ensuite pasteurde Sainte-Elisabeth, à Bâle (1700), surintendant ecclésiatique (1703) et professeur de controverse à. l’Académie. Nous citerons de lui : Traité de l’espoir d’Israël (Bâle, î 685, in-12), en allemand ; la traduction de l’Histoire de la révolution d’Angleterre (Bâle, 1690, in-so) ; Sermon contre les arts magiques (Bàle, 1692, in-4") ; De morientium adparilione (1704).

ZWINGER (Jean-Rodolphe), médecin suisse, neveu du précédent et fils de Théodore, né à Bâle en 1692, mort en 1777. Dès l’âge de quinze ans, il se fit recevoir maître es arts, puis étudia la médecine à Bâle et à Strasbourg, passa son doctorat dans sa ville natale (1709), obtint en 1712 la chaire de logique et se livra en même temps a la pratique île son art avec un succès qui lui acquit une grande réputation en Allemagne. En 1721, il devint professeur d’anatomie et de botanique et remplaça, trois ans plus tard, son père dans la chaire de médecine théorique et pratique, qu’il occupa cinquante-trois ans de la façon la plus brillante. Il mourut à quatre-vingt-cinq ans, après en avoir passé soixante-cinq dans le professorat. Ce savant médecin était, sous le nom d’Avicenne II, membre de l’Académie des Curieux de la nature et fut un des fondateurs de la Société médico-physique helvétique. Zwinger avait formé un grand nombre d’élèves remarquables, dont l’un fut le célèbre Haller. Indépendamment de nombreuses thèses et observations médicales insérées dans les Actes des curieux de la nature, on lui doit des ouvrages, dont les principaux sont : De cerebri humani structura naturali (Bâle, 1710, in-4°) ; De usu et fonctionihus cerebri (Bâle, 1712, in-4°) ; Deméthodo medirinam docendi matbematica(Bker, 1714, hi-40) ; Paradoxum logicum : quod ornais homo bene ratiocinetur (Bàle, 1718, in-8°) ; De divinitale medirins (Bâle, 1724, in-4°) ; Problemata medica de proiecraniiexperte (Bàle, 1728, in-4°) ; Spéculum hippocralicum de nolis et prxsagiis morborum (Bâle, 1748, ï vol. in-8°), recueil très-estimé, contenant une nomenclature méthodique des sentences et des prédictions d’Hippocrate ; Bippocratis opuscula ap/toristica (Bàle, 1754, in-8u).

ZWINGER (Frédéric), médecin suisse, frère du précédent, né à Bàle en 1707, mort en 1776. Ce fut d’abord vers la jurisprudence qu’il dirigea ses études ; mais, poussé par son goût pour les sciences, il se décida, après la mort de son père, à étudier la médecine et suivit successivement dans ce but les cours des universités d’Heitlelberg, de Leyde, où il entra en relations avec Boerhaave, et de Paris. De retour à Bàle (1731), il y passa son doctorat, acquit la réputation d’un excellent praticien, devint en 1743 premier médecin du marquis de Bade-Dourlach, revint par la suite dans sa ville natale et y devint successivement professeur d’anatomie et de botanique (1751), professeur de médecine théorique (1752), doyen et recteur de l’Académie. Outre des thèses, on a de lui des observations relatives à la médecine et à l’histoire naturelle, insérées dans les Acta helvetica physico-me- I dica, une édition du Tkealrum botanicum de I son père, auquel il ajouta la description de plantes rares, et une édition du Medicus sciens ac céleris, du même, qu’il enrichit de nombreuses et intéressantes additions.

ZWINGÈRE s. m. (zouain-jè-re — de Zwinger, natural. allem.). Bot. Syn. de NOLANAet

de SIMABA.

ZWINGLE ou ZWINGLI (Ulric), célèbre réformateur suisse, né à Wildhaus, canton de Glans, le 1« janvier 1484, mort sur le champ de bataille de Cappel le 8 octobre 1531. Quoique sans fortune, ses parents ne négligèrent rien pour lui donner une excellente éducation. Son oncle, curé de Wesen, dirigea ses premières études, et il obtint de si rapides succès avec son jeune élève qu’il engagea le père à l’envoyer it Berne, ou le savant Wœlflin enseignait le grec. Les dominicains, toujours à l’affût des talents naissants, désirèrent s’attacher ce jeune homme déjà si distingué. Mais le père de Zwingle se haut de l’envoyer à Vienne, où il resta jusqu’en 1502. Parvenu alors a sa dix-huitième année, Zwingle retourna à Bàle. Là, il.professa le latin et étudia la théologie sous Thomas Wyttenbach.

11 prit le grade de maître es arts en 1500, et, cette même année, il fut promu à la cure de Claris. li dirigea cette église avec cette sagesse d’esprit, cette douceur de sentiments qui le distinguaient si profondément do Luther. Il y porta surtout un incomparable amour pour le maintien de la vieille indépendance de son pays. En 1512, il avait accompagné, en qualité d’aumônier, les Suisses que Jules II appela en Italie contre Louis XII, assista à la bataille de Novare, puis à celle de Marignan contre François I< ?r. be retour dans sa patrie, il blâma la coutume des Suisses

ZWIN

de se mettre au service de l’étranger comme mercenaires, et se fit remarquer par l’austérité de ses mœurs et la sévérité de ses principes. Avant Luther, il sentit la nécessité d’une réforme religieuse et ne craignit pas d’en jeter tes fondements dans ses sermons et dans une lettre au cardinal de Sion, où H attaquait le luxe de la cour papale, les’désordres des prélats, les superstitions qui s’étaient introduites dans le cul te, et surtout les moines, qu’il nomme de pieux fainéants. Ces idées nouvelles répondaient trop aux vagues sentiments d’opposition qui couvaient dans les âmes pour ne pas avoir l’appuide l’opinion. Avec une largeurde vues que les autres réformateurs ne possédèrent pas, il fit passer dans sa conduite un esprit de tolérance trop rare à cette époque, même parmi ceux qui l’invoquaient à leur profit. Zwjngle pensait que les païens vertueux étaient dignes d’entrer dans le ciel, puisque, selon la parole d’un Père de l’Église, ils ont été « chréliens avant le Christ. • Sa lecture principale était celle du Nouveau Testament. On prétend qu’il copia et apprit par cœur les Épîtres de saint Paul pour mieux s’en pénétrer. Il entra en correspondance avec Érasme et sentit se dissiper peu à peu ses anciennes croyances touchant l’Église romaine ; mais sans formuler encore ses nouvelles opinions, il se contenta de blâmer le culte des reliques, les pèlerinages et toutes ces cérémonies purement extérieures auxquelles le catholicisme attache un si grand prix.

En 1516, Zwingle fut nommé curé d’Einsielden et se trouva ainsi préposé en quelque sorte aux pèlerinages qui se faisaient à Notre-Dame-des-Iïrmttes. La porte de l’abbaye

portait cette inscription : Ici l’on trouée la pleine rémission de ses péchés ; l’inscription fut effacée, les reliques furent enterrées. Une fête, célébrée tous les sept ans en l’honneur de la Vierge, réunissait des milliers de pèlerins. Il leur annonça l’inutilité des pèlerinages et des donations pieuses, l’impuissance des châtiments corporels pour l’œuvre du salut. Zwingle, prêchant ces idées, devançait d’un an le réformateur de l’Allemagne.

Il eut des ennemiset des admirateurs, mais il quitta bientôt Einsielden pour Zurich, où il prononça son discours d’ouverture le 1er janvier 1519. Dès le lendemain, il aborda l’explication de l’Évangile de saint Matthieu. C’était changer l’ancienne prédication et ouvrir l’Église k de hardies nouveautés ; mais les magistrats de Zurich l’encourageaient. En 1520, le sénat prescrivit à tous les curés du canton d’expliquer le Nouveau Testament sans y rien changer ; il défendit en même temps aux citoyens d’ucoepter a. l’avenir des pensions de l’étranger, et Zwingle, qui recevait 500 florins du pape, en fit le sacrifice immédiat.

Cependant, l’orage se préparait. Plusieurs citoyens ayant refusé d’observer le carême, les prêtres s’en plaignirent à l’évêque de Constance, qui expédia son grand vicaire à Zurich. Zwingle publia un écrit sur le Libre choix des mets, qui lui valut de l’évêque une menace de destitution. Sans se laisser intimider, soutenu d’ailleurs par je sentiment populaire, il répliqua par la publication de i’Arc/iétélès (le Commencement et la fin), ouvrage hardi, où les cérémonies catholiques étaient examinées sans faiblesse et combattues sans pitié. En même temps, il adressait à la diète helvétique une pétition signée de dix ecclésiastiques du canton, qui demandaient comme lui la libre prédication de l’Evangile et l’abolition du célibat dos prêtres. La haine des partisans de l’ancien culte allait toujours croissante ; niais la Réforme grandissait toujours. En 1524, Zw.ngle épousait Anna Relnhard ; en 1525, la mes^e était abolie à Zurich, et l’on célébrait pour la première fois la Cène selon la doctrine du réformateur, qui la regardait comme un simple acte commemoratif de la mort de Jésus-Christ.

Le réformateur soutint dès lors des luttes continuelles, et, pour chacune d’elles, il obtint d’importants succès. Ainsi, après la publication de ses soixante-sept thèses, le 29janvier 1523, il avait hardiment demandé le retour à l’Église primitive. À la Miite d’une assemblée tenue le 23 octobre de la mémo année, il avait fait prononcer par le grand’ conseil l’émancipation complète de l’Église da Zurich. À la décapitation de son collègue Hottinger, à Lucerne, il répondit par la destruction immédiate de toutes les ornementations des temples. Moins violent que Luther, il se montra plus radical que lui. Il publiait à la même époque son traité de la Vraie et de la fausse religion. On y trouve cette définition de la liberté : « La liberté ne consista pas à pouvoir satisfaire sans obstacle tous ses désirs et toutes ses passions, ce qui serait une tyrannie pire que le despotisme d’un seul ou de plusieurs ; mais elle existe là où on laisse un libre cours à la vérité et à la justice, et où règne une égalité entière de droits et de devoirs, a

Mais tous les cantons de la Suisse n’embrassaient pas la Reforme, et la diète de la confédération travaillait à lui imposer des limites. Les cantons de Schwitz, d’Uri.d’Unterwald, de Zug et de Lucerne, restés attachés à l’Église romaine, menaçaient d’exclusion ceux qui seu étaient éloignés. Plusieurs partisans de Zwingle furent condamnés au supplice ; lo réformateur lui-même fut brûlé eu effigie à Lucerne. Le colloque tenu a.