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Voltaire (Varsovie, 1737) ; Histoire d’un duel (Varsovie, 1737, in-4o) ; Elisa, poème didactique (Varsovie, 1737, in-4o) ; Yandaen Italie, poème (Varsovie, 1738, in-4o) ; le Non-sens Varsovie, 1739, in-4o) ; Lucie, poème erotique (Varsovie, 1739, in-4»), etc. Les mémoires qu’il avait écrits sur ses voyages ont été publiés après sa mort.

ZBYL1TOWSKI (André), littérateur, philosophe et poète polonais, né en Galieie en 1732, mort en 1813. Il se fit recevoir docteur es lettres et en philosophie à Cracovie, puis il parcourut la plus grande partie de l’Europe, l’Amérique méridionale, et s’attacha à étudier les mœurs et les habitudes des pays qu’il visitait. C’était un observateur sagace, un penseur élevé, un érudit et un savant. 11 réunit des collections précieuses de livres, d’objets d’archéologie qu’il apporta dans sa patrie, où il professa quelque temps, à l’Académie des Jagellons, la littérature et la philosophie ancienne, et devint membre de

l’Académie et secrétaire perpétuel de la section des lettres. Il cultivait la poésie avec un grand succès, ses idylles sont d’une beauté ravissante ; son style est élégant, plein de grâce et de coloris. Parmi ses productions littéraires les plus remarquables, nous citerons ilihythmes en vers polo7iais(llù3, in-4u) ; le Maréchal, récit historique (Cracovie, 1764, in-4o) ; i ?raszhi (Cracovie, 1764, in-8u) ; Une barbe, roman (Cracovie, 1764, in-8u) ; la Politique d’Arislote (1772, in-4o) ; Qusestiones tieteris ac hous/o^i’cs (Cracovie, 1773, in-4») ; Generalis doctrina de modis significandi grammaticalibus (Cracovie, 1774, in-4«) ; Leonardi Arelini, in moralem disciplinam introductio (Cracovie, 1775, in-4") ; Generalis doctrina (Leopol, 1782, in-8<>) ; Dialectica Ciceronis (Cracovie, 1785, ii)-4<>) ; De scholis seu academiis libri duo (Cracovie, 1787, in-4o) ; Histoire de la philosophie romaine et grecque (1789, in-4o) ; Uecherches sur lu morale en général (Cracovie, 1801, in-4o, etc.

ZDANOW1CZ (Alexandre), lexicographe et pédagogue polonais, né en Lithuanieen 1769, mort en 1847. lt fit ses études à l’université de Wilna, et acquit une connaissance approfondie des langues et des littératures anciennes et modernes. Après avoir fait de longs voyages, il professa à l’université de WiJna les langues et les littératures grecques et romaines. Travailleur infatigable, il employa ses loisirs à écrire des ouvrages classiques, des livres utiles à la jeunesse et à la propagation des lumières. Nous nous bornerons à indiquer ses œuvres les plus remarquables, qui sont : Dictionnaire allemandpolonais et polonais-allemand (Wilna, 1812-1814) ; Dictionnaire, de la lantjue polonaise (Wilna, 1795-1799) ; Esquisse delà grammaire polonaise (1785, in-4o ; 1786, 1787), etc. ; la Grammaire de la langue grecque (Wilna, 1798, in-4o) : les Principes et les règles de l’orthographe polonaise (Wilna, 1804, iii-4°) ; la Grammaire de la langue polonaise (Wilna, 1797, in-4o) ; Étude sur la prose ; Dictionnaire latin-polonais et polonais-latin (1S01-1809) ; Coup d’œil critique sur la prosodie polonaise (Wilna, 1799, in-4») ; Étude sur l’art poétique (Wilna, 1787, in-4") ; la Logique (Wilna, 1788, in-4o). Ou lui doit aussi des traductions des œuvres d’Homère, d’Horace, de quelques comédies d’Aristophane, de Plaute, etc.

ZDUNSKAWOLA, ville de la Russie d’Europe, dans l’ancienne Pologne, gouvernement et cercle de Varsovie ; 3,000 hab.

ZD UN Y, ville de Prusse, province et régence de Posen, cercle et k 4 kiiom. S.-O. de lirotoschin ; 3,400 hab. fabrication de draps, lainages, toiles ; manufacture de tabac.

ZDZITÛW1ECK1 (Joseph-Séverin), savant polonais, ué dans le palatinat de Lublin en 1802. Après avoir terminé ses études à l’université de Varsovie, en 1822, il fut nommé professeur à Lublin, puis attaché k l’école polytechnique à titre de professeur. Envoyé k l’étranger pour s’y mettre au courant des travaux scientifiques, il visita la France, la Hongrie, la Saxe, parcourut l’Italie, l’Espagne, l’Angleterre, et, de retour dans son pays, il obtint la chaire de chimie et de métallurgie k l’École polytechnique. Ensuite il professa de nouveau k Lublin, puis k Varsovie, et fut nommé, en 1853, directeur de l’Institut agronomique et de l’école forestière do Marymont, près de Varsovie. Parmi ses ouvrages, nous citerons : Esquisse de chimie organique (Varsovie, 1841, in-4o) ; Traité de chimie (1842, in-4o) ; Principes élémentaires de chimie (Varsovie, 1843, in-8o) ; Uecherches sur tes propriétés chimiques en général, l’analyse au point de vue chimique des différentes pierres, etc. ; Examen de ta tourbe considérée comme substance de chauffage (Varsovie, 1851, in-4o) ; Expérimenta '.t observaliones chymicss (Varsovie, 1853, in-4o) ; Historia rei herbarias, etc.

ZB s. m. (zé). Gramm. Onzième lettre de l’alphabet arabe, il Signe numérique de 7 chez les Arabes.

ZÉA s. m. (zé-a — gr. zea, épeautre. V. zkine). Bot. Nom scientifique du genre maïs,

ZEA ou Z1A, autrefois Ceos, lie du royaume de Grèce, dans l’Archipel, une desCyclades, près de ta côte S.-E. de l’Attique, à 17 kilom. du eau Colonne, au N.-O. de l’Ile Thermaia, dont eue est séparée pur le canal de ce nom,

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par 370 37’ de latit. N., 220 1’ de longit. E. Cette lie est de forme ovale ; son grand axe, dirigé du N.-E. au S.-E., Mesure 22 kilom. et son petit 16 kilom. Une petite chaîne de montagnes s’étend du N. au S. et présente au centre le mont Saint-Élie, point culminant de l’Ile (568 mètres). L’île, fertile et bien cultivée, compte environ 5,000 hab., dont 3,000 dans la ville de Zea, capitale de l’île. La vallonée, le vin et les fruits sont ses meilleurs produits ; on y élève aussi des vers à soie et on y récolte un peu de coton. « L’abondance de ses eaux, dit Joanne, l’avait fait nommer Hydroussa : la légende en faisait le séjour du demi-dieu pastoral Aristée. Céos a vu naître les poëtes Siinonide et Bacchylide, le médecin Erasistrate et le philosophe Ariston. Son histoire est celle de toutes les Cyclades. Céos contenait dans l’antiquité quatre villes, dont M. Bronstsedt a déterminé la position. Le port de San-Nicolo, un des meilleurs de l’Archipel, a remplacé l’antique Coressia. La ville de Zea, située à une lieue du port, s’élève sur les ruines de l’antique loulis. Son aspect rappelle le vieux Syra. À un quart de lieue de la ville est un lion colossal, taillé sur place dans le rocher et qui se rapporte sans doute à une vieille légende de Céos, suivant laquelle les nymphes de l’île, effhvyées par un lion, s’étaient réfugiées à Caristo. » Le lion est couché sur le flanc gauche et redresse la tête. Il n’a pas moins de 9 mètres de longueur. Dans la cour du couvent de Hagia-Marina s’élève une tour carrée de construction hellénique. Elle est divisée en trois étages et l’ancien escalier existe encore en partie. C’est la plus belle tour antique qui existe actuellement en Grèce. Au S. de l’île, au lieu nommé Taïs-Polaïs, on trouve les vestiges d’un temple d’Apollon qui appartenait à l’antique Carthsea. Les restes de Pmessa peuvent se voir à Condouro, au S.-O. de l’île.

ZEA(FrancisCo-Antonio), homme d’État et savant espagnol, un des fondateurs de la république colombienne, né à Médellin (Nouvelle-Grenade) en 1770, mort en 1822. Dès

l’âge de seize ans, il obtint la chaire d’histoire naturelle au collège de Sanla-Fé-de-Bogota, entra dans une conspiration ayant pour objet l’affranchissement de sa patrie, fut transporté en Espagne avec d’autres conjurés en 1797, subit une dure détention de deux années dans les prisons de Cadix, Recouvra la liberté et reçut alors une mission scientifique pour la France.-De retour en Espagne en 1802, Zea sollicita vainement l’autorisation de retourner en Amérique ; mais il fut nommé directeur adjoint du cabinet botanique de Madrid, dont il devint directeur eu 1804, et professenr de sciences naturelles. Lors des événements qui amenèrent la chute des Bourbons en Espagne, Zea, qui était attaché aux idées françaises, devint membre de la junte réunie à Bayonne (1808) par le nouveau gouvernement, reçut du roi Joseph Bonaparte la direction d’une partie du ministère de l’intérieur et remplit ensuite les fonctions de préfet de Malaga jusqu’à la chute de ce prince. En 1814, il se rendit en Angleterre et, désireux de s’associer aux efforts des patriotes de la Nouvelle-Espagne qui, depuis 1811, combattaient pour leur indépendance, il alla rejoindre Bolivar, qui se l’associa en qualité d’intendant général de l’armée et le nomma ministre des finances en 1817. Président du congrès d’Angostura en 1819, il devint, lors de l’organisation de la république de Colombie, viee-préeident du gouvernement dont Bolivar était le chef, et montra dans l’administration intérieure du pays l’activité et le talent que ce chef militaire déployait à la tête des soldats. En 1820, ses compatriotes lui confièrent la mission délicate d’obtenir des cabinets de Londres, de Faris et de Madrid, la reconnaissance officielle de leur indépendance. Il se rendit d’abord en Angleterre, où il fut bien accueilli, puis passa en Espagne, où ses efforts réunis a ceux de deux agents spéciaux de Bolivar, envoyés dans la péninsule pour traiter avec les cortès, n’obtinrent qu’un résultat négatif, S’étant rendu à Paris en 1821, il fut accueilli, avec empressement par les libéraux et demanda, par une note officielle, que le gouvernement français reconnût la république de Colombie ; mais le ministère ne répondit point à cette note et se borna à envoyer en Amérique des agents pour y constater l’état des choses. En même temps, Zea s’occupa de contracter avec des banquiers de Londres un emprunt de 59 millions de francs. L’emprunt était favorablement accueilli lorsqu’on reçut en Angleterre la nouvelle que Zea n’avait aucun pouvoir pour le contracter. Vainement il déclara en avoir reçu de Bolivar en 1819 ; on lui opposa des décrets postérieurs de son gouvernement et il mourut d’un anévrisme à Bath au milieu de ces discussions. Par la suite, Bolivar lit reconnaître par le gouvernement de la Colombie la validité de l’emprunt contracté par son négociateur, Zea était un savant distingué, un érudit, un lettré, et il parlait avec une égale facilité le français et l’espagnol. Outre de nombreux articles insérés dans le Mercure d’Espagne, le Mercure d’agriculture, on a de lui : une Description de la chute du Tequendama, des mémoires sur le quina, etc.

ZËA-BERMUDEZ (don Francisco), diplomate espagnol, né à Malaga en 1772, mort k

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Paris en 1850. Il entra de bonne heure dans la diplomatie, en qualité de secrétaire du consul général d’Espagne à Saint-Pétersbourg, et contracta de nombreuses liaisons dans cette ville. À son retour à Madrid (1809), il se mit au service des cortès, qui l’envoyèrent de nouveau en Russie, pour y gagner l’empereur Alexandre à leur cause et à celle de la Constitution que cette assemblée avait élaborée à Cadix. Il demeura jusqu’en 1820 chargé d’affaires de l’Espagne à Saint-Pétersbourg, et fut alors envoyé comme ambassadeur à Constantinople par Ferdinand VIL Rappelé en 1823, il devait aller reprendre ses premières fonctions en Russie ; mais la cour de Saint-Pétersbourg s’étant montrée peu disposée à le revoir de nouveau en celte qualité, il fut envoyé à Londres. Son séjour y fut de courte durée. Dès le mois de juin 1S24, il fut nommé ministre des affaires étrangères, en remplacement du comte d’Ofalia, et, au mois de septembre suivant, prit possession de son portefeuille au milieu des circonstances les plus difficiles. Il avait, avant tout, k maintenir le système de la modération en face des prétentions exagérées du parti ultramontain. Il lui fallait en même temps lutter au début contre une faction puissante qui travaillait à sa perte et k laquelle appartenaient le ministre de la justice Calomarde et tous les carlistes. Ce ne fut que grâce à sa prudence qu’il réussit h se maintenir assez longtemps ; mais enfin les attaques dont il était l’objet de la part des absolutistes l’obligèrent à offrir sa démission au prince ; celui-ci la refusa, et sa confiance en son ministre s’accrut encore après la répression du soulèvement des carlistes en août 1825. Sur sa demande, une juute consultative lui fut adjointe pour recevoir les demandes des membres les plus éminents du clergé et de la noblesse, et, en même temps, on redoubla de rigueur dans la procédure envers les partisans exaltés de l’absolutisme. Mais l’exécution du chef de carlistes Bessières et de ses complices (août 1825) excita contre le ministre une indignation universelle ; et, bien que le brave Empecinado et sept de ses officiers eussent été exécutés, comme francs-maçons, le 9 septembre 1825, par l’ordre du roi ou de Calomarde, la haine du parti de la cour contre Zea-Bermudez prit de telles proportions, qu’enfui le roi se décida à accepter sa démission (25 octobre 1825). Il fut alors appelé à l’ambassade de Dresde, qu’il quitta en 1828 pour celle de Londres. Il demeura dans cette ville jusqu’en 1833, époque où, pendant la première régence de la reine Christine, il prit la direction des affaires, qu’il conserva à la guérisou du roi et après la mort de ce prince, jusqu’à ce qu’enfin la nécessité de prendre des mesures énergiques obligeât la reine k le congédier (janvier 1834). Bien que depuis cette époque il eût toujours résidé k Paris, il n’en conserva pas inoins une certaine influence sur la marche des affaires en Espagne, comme chef du parti modéré et comme confident de Christine et fut créé sénateur en 1845,

ZÉASITE s. 1. (ze-a-zi-te). Miner. Variété de silex i»sinite noir.

ZEBlîiN, en latin Cibinium, ville de l’empire d’Autriche, dans la Hongrie, comitat de Saros, à 15 kilom. N.-O. u Eperiès ; 2,900 hab. Collège et gymnase de piaristes. Fabrication de toiles et draps ; papeteries.

ZEBET s. m. (zé-bè). Mamm. V. zibeth.

ZEBID, la Sabea Regia de Plolémée, ville de l’Arabie, dans l’Yémen, près de la côte E, du golfe Arabique, k 150 kilom. S.-O. de Sana ; environ 10,000 hab. Collège sunnite renommé. Entrepôt du commerce du café de Moka. La ville est encore d’assez belle apparence, quoique en partie détruite par les inondations périodiques qui désolent la belle vallée du Tehama.

ZÉB1L s. f. (zé-bil). Fontaine où les musulmans font leurs ablutions, dans une mosquée ou dans tout autre établissement public.

ZËBLEU s. m. (zé-bleu — mot roumain). Comm. Sorte d’étoffe assez épaisse et assez large pour servir de tapis.

ZËBOA s. m. (zé-bo-a — de l’hébr. tseboa, même sens). Lrpét. Espèce de céraste.

— Encycl. Ce serpent, rapporté par les divers auteurs aux genres ammodyte ou céraste, est moucheté de taches rondes roussùtres sur les lianes ; le dos fauve, avec une série de taches d’un châtain clair. La tête présente une sorte de bouclier rougeâtre et deux appendices en forme de petites cornes aplaties, dont les anciens auteurs ont beaucoup exagéré la dimension. On trouve cet ophidien dans l’île de Nera, près de Banda ; mais il habiterait aussi d’autres régions, s’il est vrai, comme le prétendent certains commentateurs, que c’est le tseboa ou le seboïm dont il est question dans la Bible. Nicander assure que sa morsure est non-seulement très-dangereuse, mais incurable. On croit que ce n’est autre que la vipère céraste.

ZËBRASOME s. m. (zé-bra-so-me — de zèbre et du gr. soma, corps), Ichthyol. Genre de poissons, de la famille des teuthyes. Il Nom vulgaire de divers poissons des genres acanthure et chétodon.

ZÈBRE s. m. (zè-bre). Mamm. Espèce de

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cheval sauvage, dont le corps es^t rayé de bandes noirâtres transversales : Le zèbre est peut-être de tous tes animaux quadrupèdes le mieux fait et le plus élégamment vêtu. (Bnff.) Il semble que la nature ait employé la règle et le compas pour peindre la robe du zbbrk. (Buff.) iezÉBRE a mérité i’admiration de tous les voyageurs. (V. de Bomare.)

— Ichthyol. Nom vulgaire d’un poisson du genre chétodon. Il Nom vulgaire d’un poisson du genre pleuronecte qui vit dans les mers de l’Inde.

— Moll. Nom vulgaire d’une coquille du genre casque.

— Encycl. Mamm. Le zèbre est intermédiaire, pour la taille, entre le cheval et l’âne ; il en est de même pour la longueur des oreilles, de la tète et du cou. Il a six incisives à chaque mâchoire, le bout du maseau blanc, la crinière courte, les jambes déliées et bien proportionnées, les pieds et les sabots assez semblables à ceux du mulet, la queue terminée par une touffe de longs poils. Mais ce qui caractérise surtout cet animal, c’est son pelage, fauve chez le mâle, blanchâtre chez la femelle, marqué de bandes transversales noires, disposées avec tant de régularité et de symétrie, qu’on dirait qu’elles ont été tracées au compas, ■ En effet, dit V, de Bomare, ces bandes alternatives sont d’autant plus singulières qu’elles sont étroites, parallèles et très-exactement séparées, comme dans une étoffe rayée ; que d’ailleurs elles s’étendent non-seulement sur le corps, mais sur la tête, sur les cuisses et les jambes, et jusque sur les oreilles et la queue ; elies suivent les contours du corps et en marquent si avantageusement la forme qu’elles en dessinent les muscles, en s’élargissant plus ou moins sur les parties charnues et plus ou moins arrondies : ces bandes de différentes couleurs sont toujours d’une nuance vive et luisante sur un poil court, fln, fourni, lisse et doux, dont le lustre rend encore le tranchant des couleurs plus sensible. >

Le zèbre habite l’Afrique australe, où il vit en troupes nombreuses ; on le trouve surtout au Cap de Bonne-Epérance et aussi dans la Guinée, au Congo et jusqu’en àbyssinie. D’après plusieurs voyageurs, les sexes vivent ordinairement séparés, les mâles so tenant de préférence dans les plaines, tandis que les femelles paraissent affectionner surtout le séjour des montagnes. Cette particularité n’avait pas échappé à l’attention des anciens, amis du merveilleux ; les troupeaux nombreux de femelles qu’ils voyaient, sans y trouver un seul mâle, et en même temps leur prodigieuse vélocité, leur avaient fait croire que ces animaux étaient fécondés par le vent. On avait aussi donné au zèbre les noms de chevaux du soleil et d’hippotigre (cheval-tigre), k cause de son pelage. Les rois de Perse recherchaient ce quadrupède et en conservaient des dépôts dans quelques îles de la mer Rouge-, ils en immolaient aa soleil, dans les fêtes milhriaques. Les Romains ont aussi possédé cette espèce vivante. Plautius envoya des centurions enlever dans les îles de la mer Erythrée les chevaux du soleil, semblables k des tigres. Caracalla tua un jour, dit-on, un éléphant, un rhinocéros, un tigre et un hippotigre.

D’après M. Ramon de La Sagra, le sèbre aurait existé eu Espagne k une époque reculée. Il se fonde pour cela sur un passage du moine Sarmiento, reprochant aux Espagnols, et particulièrement aux Galiciens, d’avoir détruit ou laissé disparaître les nombreuses bandes ou troupeaux de zèbres qui existaient dans les montagnes élevées connues aujourd’hui sous le nom de Zebrero. Dès avant le xvili0 siècle, on aurait chassé ces animaux pour manger leur chair et employer leur peau, qui se vendait k un prix double de celle du cerf. Un écrivain du xmo siècle a traduit le mot zebrero par mons onagrarum (montagnes des onagres), parce qu’il croyait que le zèbre était l’onagre des Grecs et des Latins. D’un autre côté, une ancienne version castillane des psaumes emploie le mot zèbre comme équivalent du terme hébreu qu’on traduit ordinairement par onagre. A peu près vers la même époque, un auteur italien, Brunetto, le maître de Dante, dit que le zèbre était un animal spécial à l’Espagne. M. Ramon de La Sagra se demande s’il était originaire de ce pays ou s’il y avait été introduit par les Arabes. La première de ces hypothèses ne saurait être admise aujourd nui, quoi qu’en dise Sarmiento, commentant iin passage d’Oppien. La seconde aurait plus de probabilité ; le moine espagnol blâme l’ignorance des écrivains qui rapportent la découverte du zèbre k l’époque se la conquête du Congo par les Portugais au xve siècle. Depuis lors, cet animal a été introduit plusieurs fois en Europe et on l’a vu souvent dans nos ménageries ; les souverains de Portugal en ont même possédé des attelages complets.

Les zèbres se nourrissent de l’herbe sèche et dure qui croit dans les lieux escarpés ou arides. Ils ont beaucoup de force et se défendent par de vigoureuses ruades, même contre les grandes espèces de carnassiers. Leur caractère est extrêmement deûant, farouche et sauvage ; leur rapidité et leur légèreté k la course sont si grandes qu’elles sont cassées en proverbe. Aussi y a-t-il peu