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jouit de la même faveur soiis la régence de Marie de Médicis, qui, à son arrivée à Paris, était restée quinze jouis chez lui en attendant que ses appartements au Louvre fussent préparés. Il usa de son influence sur cette princesse pour contre-balancer celle de Concini et de sa femme. Il la recevait fréquemment à dîner chez lui avec les seigneurs qu’elle voulait distinguer, et, de son côté, la reine le traitait avec la même distinction que les plus grands seigneurs. Zamet eut des bonnes fortunes très-brillantes. D’après quelques mémoires, il avait obtenu les faveurs de Gabrielle d’Estrées, et il eut plusieurs enfants naturels avec Madeleine Le Clerc, demoiselle du Tremblay. Cet heureux financier mourut comblé d’honneurs et de richesses en 1614, à Paris. Un de ses fils devint maréchal de camp et un autre évêque de Langres.

ZAMET (Jean), baron de Murât et de Billy, général français, fils du précédent et de Mlle du Tremblay, mort au siège de Montpellier en 1620. Il débuta comme simple soldat dans la garde de Henri IV, qui lui accorda sa confiance et le nomma eupitaine.en 1606, puis gentilhomme de la chambre. Lorsque son père mourut en 1614, il lui succéda comme conseiller du roi, capitaine du château et surintendant des bâtiments de Fontainebleau. Ses vastes connaissances en histoire, en mathématiques et en sciences militaires, son

mérite universellement reconnu, la régularité de sa conduite, l’agrément et la sûreté de son commerce, sa bravoure éprouvée, lui valurent l’estime de Louis XIII, qu’il suivit en Guyenne en 1615 et 161C, le nomma mestre de cainpen 1617 et lui donna le commandement de l’nrméo de Champagne sous les ordres du duc de Guise, cette même année. Peu après, il prit part à l’attaque des retranchements du Pont-de-Cé, fut nommé maréchal de camp, se conduisit brillamment sous les ordres du roi dans les campagnes contre les protestants en Guyenne, en Poitou, en Languedoc, se rendit si redoutable aux huguenots, a la tète de Sa cavalerie, qu’ils le surnommèrent le G r nu ci Mahomet, mais en même temps ne cessa de donner des preuves de son humanité. Après avoir assisté aux sièges de Saiut-Jean-d Angély, de Clérac, de Montauban, occupé Feriez avec le maréchal de Vitry, aidé puissamment le roi à chasser Soubise de l’Ile de Riez, il marcha sur Montpellier que le roi avait résolu d’assiéger, prit part, bien qu’il fût tombé malade, à toutes les opérations du siège, qu’il conduisit avec une étonnante activité, et fut, dans une sortie, atteint à la cuisse d’un coup de fauconneau qui lui lit une terrible blessure. Cinq jours après, il expira. « Zamet, dit Durozoir, fut le modèle du guerrier chrétien. Tandis que les autres officiers croyaient pouvoir, en combattant contre les protestants, se iivrer à tous les excès que la guerre autorisait alors, au viol, au pillage, à l’incendie, lui, presque seul, se montrait humain, chaste, ami de la plus sévère discipline, et ces vertus, dont Louis XIII possédait quelques-unes et qu’il appréciait volontiers dans les autres, furent l’honorable cause du crédit dont Zamet jouit auprès de ce monarque. » Il s’était marié, mais ne laissa pas d’enfants.

ZAMET (Sébastien), prélat français, frère du précèdent, mort à Musse en 1655. D’abord aumônier do la reine Marie de Médicis, il devint, en 1613, duc-évêque de Langres, lit partie, cette même année, de l’assemblée du clergé tenue à Paris pour demander l’admission des décrets du concile de Trente en France, s’occupa avec beaucoup de zèle de l’administration de son diocèse, devint le protecteur des religieuses de Port-Royal, où il introduisit connue directeurs des religieuses les Pères de l’Oratoire, et fut lui-même direcleur de lu célèbre abbesse Angélique Arnaud. En 1630, il obtint du roi des lettres patentes pour l’établissement d’un institut de religieuses qui devaient se consacrer à l’adoration perpétuelle du saint-sacrement. À la tête de la maison du Saint-Sacrement de Paris, qui ne devait recevoir que des filles de marquis et de comte avec une forte dot, fut mise, en 1633, la mère Angélique Arnaud. Zamet avait voulu que la table du couvent fût bonne et avait autorisé une douce gaieté dans les récréations des religieuses. Ce régime déplut h la sœur Angélique et fut fortement désapprouvé par J’abbé de Saint-Cyran, qui devait à Zamet la direction spirituelle du Saint-Sacrement et de Port-Royal. À la suite de démêlés à ce sujet, l’évêque de Langres se brouilla avec Saint-Cyran, écrivit contre lui deux mémoires et se retira complètement dans son diocèse, où il mourut avec la réputation d’un prélat pieux, indulgent et désintéressé.

ZAM1E s. f. (za-ml — du gr. zémia, dommuge). Bot. Genre d’arbres, de la famille des cyoadées, comprenant plusieurs espèces, qui croisent dans l’Amérique tropicale.

— Encycl. Les zamies sont des végétaux a. souche épaisse, plus ou moins volumineuse, brune, rugueuse, parfois munie de racines charnues ou fibreuses, très-longues ; d’autres fois couverte d’une sorte de duvet doux au toucher. La tige, de hauteur médiocre ou presque nulle, rappelle par son aspect extérieur le stipe des palmiers ou des fougères arborescentes ; elle est couverte d’écaillés imbriquées et disposées en spires régulières, qui sont les vestiges des anciennes feuilles,

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et se termine par un bouquet ou une couronne de nombreuses feuilles amples, ailées, luisantes, très-fermes et coriaces, portées sur des pétioles grêles, cannelés ou listuleux, souvent armés de pointes aiguës. Du milieu de ces feuilles sortent les fleurs dioïques et disposées en cônes ou en chatons ; les mâles ont les écailles renflées au sommet et comme peltées, portant à leur face inférieure des anthères uniloculaires, dispersées sans ordre apparent et s’ouvrant par une fenle longitudinale ; les chatons femelles montrent à la face inférieure de leurs écailles deux fleurs renversées, libres et distinctes l’une de l’autre ; le fruit est une sorte de noix ovoïde, allongée, irrégulière, qui renferme une amande féculente.

Ce genre renferme un petit nombre d’espèces, qui croissent dans les régions tropicales de l’Amérique, et surtout dans les îles voisines, et dont plusieurs sont cultivées dans nos serres. Leurs amandes sont bonnes à manger, crues ou rôties, et on en fait du café..On mange aussi la moelle contenue dans la souche, dans la tige ou dans le cône.

ZAMJÉ, ÉE adj. (za-mi-é — du rad. zamië). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte au genre zamie.

— s. f. pi. Classe de plantes dicotylédones, ayant pour type le genre zamie, et qui correspond à la famille des cycadées.

ZAMIOSTROBE s. m. (za-mi-o-stro-be — de zamie, et du gr. strobos, spirale). Bot. Genre de végétaux fossiles.

ZAMITE s. m. (za-mi-te — rad. zamie). Bot. Genre de végétaux fossiles, analogue aux zamies.

ZAMMARE s. m. (zaimn-ma-re — de l’hébr. sammar, chanteur). Entom. Genre d’insectes

■ hémiptères homoptères, de la famille des cicadiens, comprenant deux espèces, qui vivent au Brésil.

ZAMOLXIS ou ZALMOX1S, législateur mythique des tribus gétiques do la Thrace. Au temps d’Hérodote, ainsi que le rapporte cet historien, on croyait que Zamohis avait été esclave de Pythagore, à Samos, qu’il en avait reçu les leçons et que, ayant recouvré la liberté, il avait acquis de grandes richesses,

■ puis était retourné chez les Gétes, ses compatriotes, à qui il enseigna le dogme de l’immortalité de l’âme. « S’ôtant fait faire un logement sous terre, dit Hérodote, il se déroba aux yeux des Thraces, descendit dans ce souterrain et y demeura trois ans. Il fut regretté et pleuré comme mort. Enfin, la quatrième année, il reparut et rendit croyables, par cet artifice, tous les discours qu’il avait tenus. Je ne rejette ni n’admets ce qu’on raconte de Zamohis et de son souterrain ; mais je pense qu’il est antérieur de bien des années à Pythagore. » Quoi qu’il en soit, les Gètes le révéraient comme un dieu. Ils prétendaient ne point mourir, mais aller trouver le dieu Zamohis, et tous les ans ils lui envoyaient un messager. Pour cela, ils jetaient un homme en l’air et le recevaient à. la pointe de leurs piques. Quelques anciens l’ont confondu avec le philosophe Thaïes. Creutzer voit en lui un personnage mythique analogue à Silène et regarde son culte comme formant un anneau entre les religions celtiques et celles des peuples de l’Orient.

ZAMOR, nom d’un petit Indien qui portait la queue de la robe de la comtesse du Barry et qui vivait dans son "intérieur comme un animal familier. « Louis XV s’amusait assez souvent de ce petit sapajou ; ayant fait la plaisanterie de le nommer gouverneur de Luciennes, on lui donnait 3, ob0 francs de gratification annuelle, t (M^o Campan, Mémoires.)

En vérité, voilà de l’argent bien placé I Les courtisans, qu’aucune bassesse n’etfraye, caressaient et flattaient ledit Indien pour gagner la faveur de la toute-puissante favorite.

ZAMORA, VUceCtum Duri ou Ocellodurum des Romains, ville d’Espagne, chef-lieu delà province de son nom, sur la rive droite du Douro, à 257 kiloin, N.-O. de Madrid, par 1140’ de latit. N., S» 5’ de longjt. O. ; 10,000 hab. Place forte ; siège d’évêché et résidence des autorités civiles et militaires de la province, École militaire. Fabrication de chapeaux, couvertures et étoffes de laine ; liqueurs ; tanneries, teintureries. Commerce de vins, grains et bestiaux. Zamora est une ville assez irrégulièrement bâtie dans une belle situation ; elle n’offre d’intéressant que sa cathédrale, le palais épiscopal et les ruines de la maison du Cid. Cette ville, très-ancienne, fut souvent disputée entre les Maures et les chrétiens ; prise par Alphonse lo Catholique, roi des Asturies, en 748, elle fut reconquise par Almanzor, roi de Cordoue, en 945. Le Cid la reprit en 1093 et la réunit définitivement au royaume de Léon. Les certes

y furent assemblées en 1297 et 1302.

ZAMORA (piiovincu de), division administrative de l’Espagne, formée d’une partie de l’ancien royaume de Léon. Elle est comprise entre la province de Léon au N., celles de Valladolitf à l’E., de Salamanque au S. et la province portugaise de Tras-os-Momès à l’O., où. elle confine aussi à la province espagnole d’Oiense. Elle mesure 155 kilom. de longueur du N.-O. au S.-F. et 80 kilom. de largeur ; 180,000 hab. Chef-lieu, Zaïuora. Au point de

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Vue administratif, elle se subdivise en 7 juridictions civiles et comprend 495 communes ou pueblos. Lo sol, au N.-O., est accidenté par les ramifications des monts Cahtabres ; sur les mitres points, 11 présente de belles plaines bien arrosées et fertiles. Le Douro, t’Ksîa et le Sequillo sont les principaux cours d’eau qui fertilisent la province de Zamora, où l’on récolte d’excellents vins, des grains, des légumes et des fruits en abondance.

ZAMORA, ville de l’Amérique du Sud, dans la république de l’Equateur, département de l’Assuuy, sur la petite rivière de son nom, à 40 kilom. E. de Loja ; 8,000 hab. Autrefois, aux environs, on exploitait de riches mines, qui sont aujourd’hui abandonnées.

ZAMORA, ville du Mexique, dans l’État de Mechoacan, à 115 kilom. N.-O. de Vallado-Jid ; 2,000 hab.

ZAMORA (Gaspar de), jésuite espagnol, né à Séville en 1546, mort dans la même ville en 1021. Le talent dont il fit preuve comme prédicateur lui acquit une grande réputation qu’accrut encore un ouvrage rare et encore recherché, intitulé : Cancordantix sacromm bibtiorum duobus alphab’etis, altero dictionum variabilium, invariabilium altero, absolutissimiB (Rome, 1627, in-fol.).

ZAMORA (Laurent), théologien espagnol, né à Ocana, près de Tolède, vers le milieu du xvic siècle, mort en 16U. Il entra dans l’ordre de Cîteaux, réforma en qualité de visiteur plusieurs monastères de la Catalogne et s’adonna avec un égal succès à l’enseignement de la philosophie et à la prédication. Sous le titre général do AJonarquia mystica de la Iglesia liecka de gerotjiypkicos sacudos de humanas y divinas lelras, il a publié un grand ouvrage plein d’érudition sacrée et profane qui se compose des traités suivants, publiés séparément : Du chef visible et du chef invisible de l’Église (Madrid, 1594, in-4o) ; De la chute de la nature humaine (Alcala, 1603) ; Des mérites de la sainte Vierge (Barcelone, 1614) ; fie la conservation, de la constitution et des personnages les plus illustres de l’Église (Valence, 1606 ; Madrid, 1609 ; Barcelone, 1612, in-4o) ; Désarmes défensives et offensives que Jésus-Christ a laissées à son Église (2 vol.) ; enfin, Zamora est l’auteur d’un poème en vers héroïques, intitulé la Soguntina (Alcala, 1587, in-8<>).

ZAMORA (Antoine), médecin espagnol, né à Salamanque vers 1570, mort vers 1640. Après avoir pris les grades d^ maître es arts en philosophie et de docteur en médecine, il s’adonna à l’étude des sciences mathématiques et acquit une grande réputation comme professeur. On a de lui : Prognostica del éclipse del sol 10 jul. 1600 (Salamanque, 1600, in-4") ; Repetitiones dust super caput primum et tertium Gateni, de differenliis symptomatum (Salamanque, 1021, in-4o) ; Aurea expositio ad textum Hippocratis in libro de aère, aquis et locis (Salamanque, 1625, in-4<>).

ZAMORA (Jean-Marie), théologien italien, né à Udine en 1579, mort à Vérone en 1649. Il entra dans l’ordre des capucins et composa les ouvrages suivants : Disputationes tlieuiogicm de Deo uno et trino (Venise, 1626, in-fol.) ; DeeminentissimaDeiparte Virginispei[ectione libri très (Venise, 1629, in-fol.).

ZAMORA (le Père Bernard de), religieux espagnol, né à Zamora (royaume de Léon) vers 1720, mort à Salamanque en 1785. Admis de bonne heure dans l’ordre du Carniel, il étudia avec ardeur les langues anciennes et modernes, la littérature, la philosophie, l’histoiré, fut nommé professeur de grec ù Salamanque, où il s’attacha à faire revivre le goût des fortes études et. tout en professant à l’université, il lit dans son couvent des cours très-suivis sur l’histoire et la littérature. En 1768, il présenta au gouverneur de Cette ville, de concert avec l’évêque Tavira, un mémoire dans lequel il demandait la réforme de l’instruction publique. On lui doit une Grammaire grecque (Madrid, 1772, in-8»), la traduction en espagnol de YHistoirédes séminaires de J. Giovanni (Salamanque, 1778, in-8o) ; une Histoire de t’étabiissemeni du christianisme, restée manuscrite, etc.

ZAMORI ou ZAMOREO (Gabrio), en latin Gobriu* do Zamoroia, jurisconsulte italien et poète latin moderne, né k Parme en 1320, mort vers 1400. Il venait de se faire recevoir docteur en droit lorsqu’il écrivit à Pétrarque une lettre pour lui demander son amitié et des conseils. L’illustre poète s’empressa de lui répondre et ne cessa depuis lors d’avoir avec lui un commerce épistolaire. En 1347, Zamori devint membre du conseil de sa ville natale ; il fut ensuite intendant de l’archevêque de Milan Visconti, puis retourna à Parme, où ilentra dans la magistrature (1854), fut nommé comte du palais de Latrau et du consistoire impérial, et reçut en présent de Uuléas Visconti une maison dans sa ville natale. Pétrarque le cite comme un des jurisconsultes les plus savants et les plus éloquents de l’époque. Il cultiva également la poésie latine et composa deux recueils de vers latins, Adolescentia et Orphea, qui sont perdus.

ZAMORIN, INE s. et adj. (za-mo-rain, i-ne). Géogr. Habitant de Zamora ; qui appartient à cette ville ou à ses’habitants : Les Zamorins. Les moeurs zamorinks.

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ZAMOSK, ville forte de la Russie d’Europe, dans l’ancienne Pologne, gouvernement et à 80 kilom. S.-15. de Lublin, près’de la rive droite du Wieprz ; 6,800 hnb. Lycée catholique ; gymnase. Blanchisseries de toiles et de cire ; nombreuses et importantes tanneries. On y voit un vaste et superbe château, un bal hôtel de ville et quatre églises. Cette ville, fondée par Zamoyski en 1588, appartint à l’Autriche de 1772 à 1809 ; en 1814, elle fut prise par les Russes. En 1720, un concile fut tenu dans cette ville sous la présidence de l’archevêque de Kiew. On y reconnut l’œcuménicité du concile de Trente, la constitution. Cfnigenitus, et on y fit plusieurs canons de discipline.

ZAMOYSKI (Jean-Sarius), grand chancelier de Pologne né à Skokow (palatinat de Culm) en 1541, mort en 1605. Il fit ses études à Paris, fut attaché à la cour du dauphin (depuis François II), puis alla compléter son instruction a. Strasbourg, où il eut pour maître de grec et de jurisprudence Jean Stuvinius, et a l’université de Padoue, où son ardeur pour l’étude, ses talents précoces lui valurent, en 1563, le titre de l’riiicop» jitventiilia Huerai». À cette époque, Zamoyski fit paraître un ouvrage, plein de savantes recherches, intitulé : De senatu romano libri duo (Venise, 1563, in-8o), qui est à la fois remarquable par la pureté du style et par la bonne conception du plan. De retour en Pologne (1565), il fut parfaitement accueilli par le roi Sigismond-Auguste, qui le chargea de mettre —en ordre les archives de la couronne. Pendant trois ans, Zamoyski se livra avec ardeur à cette tâche qui lui permit d’acquérir de nouvelles connaissances, fut en même temps secrétaire du chancelier Myszkowski et reçut du roi la starostie de Bielsk. Sur ces entrefaites, Siçismond étant mort (1572), une diète générale fut convoquée à Varsovie par le primat. Par ses talents, sa naissance, sa fortune, Zamoyski se trouva le chef de l’ordre équestre, qui contre-balançait l’ordre du sénat. Il se prononça pour Ut monarchie élective et conçut alors la pensée de se faire proclamer roi ; mais voyant qu’il n’avait nulle chance d’arriver au trône, il se décida, entre les prétendants, qui étaient l’empereur Maximilien, le ezar Ivan IV et le duc d’Anjou, frère du roi de France Charles IX, a choisir ce dernier. Zamoyski amena l’ordre équestre à se déclarer en sa faveur, contrairement à l’avis de la majorité du sénat, et fut mis à la tête de l’ambassade qui vint à la cour de Charles IX apporter au prince français l’acte de son élection (1573). De retour en Pologne avec Henri d’Anjou, il devint son chambellan et obtint la starostie de Kuyszyn, en Podlaquie. Lorsque le nouveau roi eut secrètement quitté la Pologne pour aller mettre sur sa tête la couronne de France (1574), Zamoyski présenta d’abord pour lui succéder deux Polonais, Tenczynski et Kortha, dans l’espoir que la diète, après les avoir repous ses, le porterait lui-même au pouvoir suprême. Mais cette nouvelle combinaison ayant avorté, il mit en avant, pour écarter les princes de la maison d’Autriche, Étienne Battori, woïvode de Transylvanie, et le fit proclamer roi à la diète de 1576. Battori accourut à Cracovie, s’y fit couronner, épousa Anne, sœur de Sigisinond-Auguste, et nomma Zamoyski grand chancelier et grand général de la couronne. Ce dernier justifia pleinement la confiance du monarque. Il lit réorganiser l’administration de la justice, créa deux tribunaux d’appel* l’un à Lublin, l’autre à Pétrikau, créa plusieurs régiments d’infanterie, malgré la répugnance de la noblesse, qui avait coutume do combattre & cheval, aida Bathori à soumettre la ville de Dantzig révoltée, entraîna en 1579 la diète u faire la guerre au czar Ivan IV, qui avait envahi la Livonie, obtint des subsides, accompagna Bathori, qui dirigea d’abord lui-même les opérations, fut nommé, en 1580, grand hetman de l’armée polonaise, eut le commandement après le départ du roi, prit plusieurs provinces, ravagea celles du Dnieper, depuis Starodoub jusqu’à Czernichow, depuis la Dwina jusqu’à Starzyce, fit un grand nombre de prisonniers, mit la Pologne en sûreté contre les invasionsdesTurtares (1582), et, de retour à Varsovie, épousa la nièce du roi. Après la mort de Bathori (1586), Zamoyski fit dépouillé du commandement des aimées. Forcé de s’enfuir pour échapper aux Zborowski, ses ennemis, il reparm bientôt pour assister à la diète qui devait élire un nouveau roi, y reprit toute son influence et fit choisir pour souverain le prince royal de Suède, Sigismond Wasa, sous le nom de Sigisinoml II[ (1587). De leur côté, les ZboroWaki nommèrent le frère de l’empereur Rodolphe, l’archiduc Maximilien, qui marcha aussitôt sur Varsovie. Mais Zamoyski le battit et, après l’avoir rejeté en Silesie, alia faire couronner Sigismond à Cracovie (29 novembre 1586) ; la cérémonie terminée, le grand chancelier se mit de nouveau k la tête de l’armée polonaise, pénétra en Silésie, lit l’archiduc Maximilien prisonnier à Witzen et le força a. renoncer à la couronne ainsi qu’au titre de roi de Pologne. Zamoyski rendit ensuite de nouveaux services à Sigismond en combattant les Turcs à la tête de 7,000 cavaliers (1595), en s’emparaut de la Valaohie, en empêchant les Tartares de pénétrer en Pologne, et en faisant une guerre heureuse aux Suédois, qui avaient