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rir. Aux armes I > Cet appel fut accueilli avec enthousiasme, des cartouches furent distribuées par Szlegel et l’école se rangea en ordre de bataille. » (lie Forster, Histoire de Pologne). Se mettant aussitôt à la tête de cette petite troupe, qui comptait en tout cent soixante élèves, Wysocki marcha contre les casernes de la cavalerie russe, et, bien qu’elles fussent inabordables en quelque sorte pour un aussi faible nombre d’assaillants, ils réussirent k en déloger les troupes qui les occupaient ; mais, n’ayant pas été soutenus ; ils durent se frayer k la baïonnette un passage pour rejoindre le gros des insurgés, avec lesquels ils combattirent jusqu’à la fin de la lutte. Après la nuit du 29 novembre, Wysocki, le premier auteur de la révolution, fut rejeté sur l’urrière-plan ; il en fut du reste de même de tous ceux qui avaient pris le plus de part aux débuts du soulèvement. Aprè3 avoir combattu, avec le grade de capitaine et d’aide de camp du prince RadzïVill, à Wawre et à Grochow, il prit part k la campagne de Dwemicki en Wolhynie et passa en Galicie avec le corps d’armée de ce général ; il réussit cependant à revenir à Varsovie. Promu colonel du 10® régiment, il fut grièvement blessé lors de l’ussaul de la redoute de Wola (6 sept. 1831) et tomba aux mains des Russes. Condamné à, mort par un conseil de guerre, il fut gracié, si l’on peut regarder comme une commutation de peine l’exil dans les mines de Sibérie. C’est là qu’il mourut, après cinq ans de souffrances.

WYSOCKI (-Joseph), général polonais, né dans le gouvernement de Podolie en 1809. 11 entra dans l’artillerie en 1828, prit part en 1830 an soulèvement contre les Russes et se réfugia en France en 1831. Là il perfectionna ses connaissances militaires, d’abord à la fonderie de canons de Toulouse, puis à l’Ecole d’application de Metz, lit ensuite un cours pour ses compatriotes réfugiés et jju- blia des ouvrages sur l’art militaire. Membre de la Société démocratique polonaise, il fut désigné en 1846 pur les patriotes de Galicie pour prendre le commandement d’une insurrection qui avorta. Après la révolution de 18-48, M. Wysocki se lendit à Cracovie, puis passa en Hongrie, offrit à Kossuih de former une légion polonaise, et, mettant aussitôt son projet à exécution, il alla défendre avec Un corps de volontaires polonais la forteresse d’Arad, attaquée par le colonel Mariachi (3 décembre 1848). La grande part qu’il prit au succès des batailles de Solnok (5 murs 1849), de Nogy-Sarlo (18 avril), de Comorn (26 avril) lui valut d’être nommé général par le gouvernement hongrois. Peu après il re WYSZ

çut le commandement en chef du 9« et du îoe corps, chargés d’opérer dans la Hongrie supérieure. Après la bataille de Temeswar et la capitulation de Gœrgei à Vilagos, Wysocki protégea la retraite du gouvernement national et passa en Turquie (18 août), où il fut interné avec Dembinski, Kossutn, etc. De là il passa en Angleterre, revint en France en 1853, puis retourna à Constantinople au commencement de la guerre d’Orient. Depuis lors il a peu fait parler de lui.

WYSS (Bernard), historien suisse, né en 1463. Tout ce qu’on sait de lui, c’est qu’il était citoyen de Zurich et qu’il écrivit un Précis de quelques faits mémorables arrivés depuis le comte Rodotphe de Habsbourg. Cet ouvrage curieux, dans lequel on trouve d’intéressants détails sur les mœurs des Suisses au moyen âge, est resté manuscrit.

WYSS (Jean-Rodolphe), littérateur suisse, né à Berne en 1781, mort en 1830. Il fit ses études dans diverses universités d’Allemagne, devint, en 1806, professeur de philosophie à l’académie de Berne et occupa cette chaire jusqu’à sa mort. Il s’occupa surtout de travaux sur l’histoire de la Suisse et sur la philosophie, mais le livre qui a popularisé son nom dans toute l’Europe est le Aobinson suisse ou Journal d’un père de famille naufragé avec ses enfants, qui a été traduit dans la plupart des langues vivantes, en français notamment par Mme de Montolieu (1813) et en dernier lieu par Mme Elise Voïart (1840). Nous ne nous arrêterons pas à faire ici l’éloge de ce livre charmant, car il n’est certes aucun de nos lecteurs qui ne lui ait dû, dans son enfance, quelques heures de délicieuse distraction. On cite parmi les autres écrits de Wyss : Voyage dans l’Oberland bernois (1808, 2 vol.), traduit en français (1817, 2 vol. in-8°) ; Leçons sur le souverain bien (Tubingue, 1820, 5 vol.) ; Idylles, légendes populaires et récits de la Suisse (1815-1822, 3 vol.), recueil où l’on trouve des pièces de vers, qui assignent à leur auteur un rang distingué parmi les poëtes allemands, Wyss fit paraître pendant vingt ans un annuaire, intitulé les Bases des Alpes, qui renferme un grand nombre de ses pièces de vers ; il avait, en outre, fourni une foule d’articles à YHistoriographe suisse et donné une édition des Chroniques bernoises, rédigées par Justiner, Tschaclitlau et Valerius Anselme.

WYSZOGROD, ville de la Russie d’Europe, dans la Pologne, gouvernement et à 30 kilom. S.-E. de Plock, sur la rive droite de la Vistule, à son confluent avec la Bzura ; 3,600 hab., dont la moitié juifs. Commerce de laine et de grains.

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WYTFLIET (Corneille), historien belge, né à Louvain, vers le milieu du xvie siècle. On ne sait rien de lui, sinon qu’il était secrétaire du roi au sénat de Brabant. Il a laissé, sous ce titre : Descriptionis PtolemaicB argumentum, sive Occidentis notitia, brevicommentario illustrata (Louvain, 1598, in-fol. avec cartes), un ouvrage curieux, dans lequel il raconte la découverte et la conquête des diverses contrées de l’Amérique, en donnant les notions que l’on possédait alors sur ces régions. Le livre de Wytfliet, qui est surtout précieux pour faire connaître l’état de la science géographique à la.tin du XVIe siècle, a été traouit en français sous1 le titre d’Histoire uniuerselle des Indes orientales (Douai, 1607, in-fol. avec cartes.)

WYTHE (George), homme d’État américain, né dans la Virginie en 1726, mort en 18<)6. Fils d’un riche fermier, il eut une jeunesse dissipée. Ce ne fut que vers l’âge de trente uns qu’il eut l’idée de s’instruire. Wythe se livra alors avec ardeur à l’étude des langues, des sciences et du droit, se rtt recevoir avocat et ne tarda pas à acquérirde la réputation. Au début de la guerre de l’indépendance il embrassa avec ardeur le parti des colonies contre la métropole, contribua à l’armement des volontaires, devint membre du congrès (1775) et signn la déclaration d’indépendance. Wythe devint ensuite juge de la haute cour, chancelier de l’État de Virginie, membre du congrès en 1798, et appuya la candidature de Jefferson à la présidence de la république. Ce défenseur constant de la lrberté était un magistrat intègre et un savant jurisconsulte.

WYTSCHAETE, village et commune de Belgique, province de Ta Flandre occidentale" arrond. et à 7 kilom. S. d’Ypres ; 3,500 hab. Fabrication de linge de table ; industrie agricole.

WYTTENBACIl (Daniel), savant philologue hollandais, né à Berne en 1746, mort en 1820. Il fit ses études à Marbourg, obtint en 1799 une chaire de littérature grecque K Amsterdam, puis la direction de la bibliothèque de Leyde. Au milieu des guerres et des changements politiques qui agitèrent la Hollande, Wyttenbacn sut entretenir dans l’âme de ses élèves le feu sacré de l’étude, et lorsque, en 1810, leur pays fut annexé à la France, il les consola en leur faisant retrouver une nouvelle patrie dans l’antiquité, qu’il explorait avec eux. C’est ainsi qu’il a créé dans les Provinces-Unies toute une pépinière de philologues, à une époque si peu favorable à de semblables travaux. Il écrivait en latin et en grec avec une facilité et une élégance remarqua WZAB

bles ; son style a l’abondance cicéronienne et la grâce de Xénophon, a dit Staffer, un de ses disciples. On cite, parmi les ouvrages qui ont le plus contribuée la réputation de ce savant : une Epistola critica (Gœttingue, 1769), qui renferme d’excellentes rectifications pour les ouvrages de Julien, d’Eunapius et d’Aristœnetus et que Scheefer a insérée dans son édition de YOratio in Constantini laudem de Julien (Leipzig, 1802) ; des éditions accompagnées de savants commentaires du Phédon de Platon (Leyde, 1810), et des Moralia de Flutarque (Oxford, J795-1800, 5 vol.), auxquels il ajouta d’excellentes Animadversiones (Leyde, 1810-1821, 3 vol.). Quelques années après sa mort on publia, d’après ses manuscrits, un Index grxcitalis (Oxford. 1830, 2 vol.). Par ses Prxcepta philosophie iogicx (Amsterdam, 1782, Halle, 1821, 2« édit.), il contribua éminemment à élever en Hollande le niveau des études philosophiques, et, dans sa Biblioikeca Critica (Amsterdam, 1777-1808, 3 vol.), , ahisi que dans sa Philomathia sive miscellanea doctrina (Amsterdam, 1809-1817, 3 vol.), il s’efforça d’établir sur des bases nouvelles la science archéologique. Son excellente Vita jRuhnkenii (Leyde, 1800, rééditée par Froscher, Fribourg, 1846) est un digne nommage rendu à la mémoire de sou maître. On publia encore après sa. mort ses Opusculavarii(Wffumenii (Leyde, 1821,2 vol.), ainsi que ses lettres, sous ce titre : Epistolarum selectarum fasciculi très (Gand, 1830). Sa vie a été écrite par Mahne (Gand, 1823, 2e édit.). Wyttenbaeh avait épousé, en 1817, à l’âge de soixante-douze ans, Jeanne Gallikn, de Hanau, femme aussi distinguée par les qualités du cœur que par celles de l’esprit. Après la mort de son mari, elle se retira à Paris, reçut, en 1827, de l’université de Marbourg le diplôme de docteur en philosophie, et revint mourir eu 1830 dans une propriété près de Leyde. On a d’elle plusieurs ouvrages intéressants, entre autres : Théagène (Paris, 1815) ; lo Festin de Léontis (Ulin, 1821) et Alexis, roman (Paris, 1823).

WZADECZ (Venceslas-Joachim), chirurgien allemand, né à Bcehmischbrod (Bohême) en 1740, mort en 1804. D’abord chirurgien de l’évêque de Spire, il devint par la suite professeur de chirurgie à l’université de Prague et médecin du cercle de Kaurzim. On a de lui : Observations adressées à nos chirurgien (Bruchsal, 1779, in-S°) ; Principes d’anatomie et de chirurgie (Bruchsal, 1779, in-4») ; Principes de pathologie et d’opérations chirurgicales (Bruchsal, 1780, iu-8°) ; Principes da chirurgie pratique (Bruchsal, 1781, in-8«), etc.