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■WVNTON (André), chroniqueur écossais. V. Wyntqun.

WYNTOUN ou WYNTON (André), chroniqueur écossais du xvo siècle. On ne sait presque rien de lui, sinon qu’il était prieur du monastère de Saint-Serfslnch, sur le lac Lomond. On a de lui, sous ce titre : The Orygynale cronykil of Senttand, une chronique en vers, qui est d’une grande importance pour l’histoire d’Écosse depuis le commencement du xio siècle jusqu’au commencement du xvo. C’est aussi un spécimen curieux de la langue écossaise, à une époque où elle ne différait guère de la largue anglaise et où elle n’avait pas pris cette forme provinciale qui domine chez les poètes do la fin du xv« et du xvi« siècle. L’ouvrage de Wyntoun est divisé en neuf livres et commence k la création. L’auteur passe à travers l’histoire de l’Ancien Testament et la période mythologique de la Grèce et de Rome, mêlant étrangement le sacré et le profane, décrivant à la lois te déluge de l’Écriture et celui de Deucalion, et faisant intervenir un milieu de tous ces faits une histoire primitive et complètement fabuleuse de l’Écosse. Le quatrième livre s’arrête k la naissance du Christ. Les cinq autres seulement ont réellement rapport à l’Écosse, et ce sont les seuls qui aient été publiés en entier. Wyntoun est long dans ses récits, mais il a beaucoup de vivacité dans les descriptions, et les événements étonnants qu’il, a à raconter, ainsi que les traditions et les superstitions qui y sont mêlées, contribuent à dquner au livre une singulière animation. Walter Scott a dû à Wyntoun plusieurs des passages les plus émouvants de ses poëmes narratifs. Cette chronique a été éditée par David Maopherson, avec une introduction, des notes et un glossaire (Londres, 1795, 2 vol. in-S°).

WYON (Guillaume), célèbre graveur anglais sur médailles, né à Birmingham en 1795, mort en IS51. Fils et petit-fils d’habiles ciseleurs sur métaux, il apprit les premiers éléments de son art dans sa ville natale, sous la direction de son père et d’un de ses’oncles, et débuta de bonne heure par des gravures des rêtes d’Hercule et de Cérès, dont la seconde reçut de la Société des arts une médaille d’or. Pareille récompense fut accordéepeu de temps après, à une autre gravure de Wyon, représentant la Victoire portée par des tritons.

Wyon se rendit à Londres en 181B et y obtint au concours la place de second graveur à la monnaie, où son cousin, Thomas Wyon, était premier graveur. Mais ce dernier, étant mort, fut remplacé pur Pistrucci, qui laissa retomber tout le poids du travail sur Wyon, tout en s’attribuant la plus grande partie des honneurs et des émoluments. Enfin, il intervint un arrangement, par suite duquel Pistrucci demeura graveur honoraire de la monnaie jusqu’à sa mort, tandis que la moitié de ses appointements était attribuée à Wyon. Ce dernier devint, en 1831, associé, puis, en 1838, membre titulaire de 1 Académie royale. C’était le premier graveur sur médailles qui était admis dans cette corporation.

L’œuvre de cet artiste renferme de3 monnaies, des médailles et des sceaux. Les monnaies comprennent celles de la fin du règne de George IV, toutes celles de Guillaume VI et celles du règne de Victoria qui furent frappées jusqu’à l’époque de la mort de l’artiste. Citons encore les modèles, dont on ne s’est pas servi, d’une pièce de 10 livres sterling k l’effigie de Guillaume IV et d’une pièce de 5 livres k celle de Victoria. Les médailles renferment un grand nombre de sujets. Les unes sont relatives aux victoires de la. Péninsule, aux batailles de Trafalgar, de Djellalabad et de Caboul ; d’autres furent exécutées pour les Sociétés royale, géologique^ géographique et autres, pour l’Institut royal, pour l’Académie royale, etc. ; d’autres enfin ontpour objet de perpétuerla mémoire d’hommes célèbres. La plupart de ces médailles portent des tètes qui sont conçues d’après l’antique ; il n’en est qu’un petit nomtire qui représentent des personnages modernes ou contemporains. Ainsi l’on voit les têtes de Bacon, de Newton, de Wollaston et de Francis Chanirey sur celles de l’Institut royal, de l’université de Ghtsecw, de la Société géologique et de l’Union artistique. Les œuvres de Wyon portent le caractère de deux qualités qui s’excluent le plus souvent l’une 1 autre, la vigueur et la délicatesse, et elles se recommandent, en outre, par la ressemblance des portraits.

WYON (Arnold), érudit français. V. Wion.

WYROUBOFF (Grégoire), né à Moscou le 12 novembre 1842. Il j.assaune partie de son enfance eu Italie et vint plus tard à Paris, où il suivit les cours du lycée Bonaparte. De retour en Russie, il entra, k l’âge de quinze ans, au lycée Alexandre, à Saint-Pétersbourg, suite d’école encyclopédique supérieure, unique eu son genre, car elle représente la fusion de trois Facultés, celle des sciences, celle des lettres et celle de droit. C’est 1k qu’il fut initié aux doctrines de la philosophie positive par le professeur de littérature française M. Pommier, un disciple et un unii d’Auguste Comte. Sorti de l’école après un brillant concours, il suivit les cours et les amphithéâtres d’abord de l’École de médecine de Saint-Pétersbourg, puis de la

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Faculté des sciences de Moscou. Un peu plus tard, il parcourut les universités allemandes et vint en 1864 se fixer à Paris.

M. Wyrouboff, qui est de nationalité russe, appartient à la France par sa première éducation, par la langue dans laquelle il écrit le plus habituellement et par la philosophie dont il est le disciple et qu’il travaille à développer et à propager. Il commença à se

faire connaître par des travaux du chimie et de minéralogie, publiés soit en France, soit à l’étranger. Le journal l’Union chrétienne, rédigé par les prêtres de l’Église russe de Paris, l’attaqua violemment pour une lettre, adressée à l’abbé Moigno, sur le dogme de la création et publiée dans le Courrier des sciences. 11 s’ensuivit une polémique qui eut un certain retentissement en Russie et qui fut résumée en une brofhure intitulée la lieligion devant la science (1865). L’abbé Moigno avait prétendu déduire, de l’impossibilité du nombre actuellement infini, la nécessité d’admettre un monde fini, quantàl’espaceetquant au temps, par conséquent un premier commencement du monde, par conséquentlacréation ; en quoi il s’appuyait sur l’autorité du célèbre mathématicien Cauchy. Voici la réponse que lui fit M. Wyrouboff : « En abstraction, les quantités infinies existent, et sans les admettre dans vos calculs, vous en faites journellement usage. Il y a une autre question qui surgit, c’est celle de l’application du nombre infini au monde physique. Or, il y a là deux cas possibles : ou bien nous voulons rester dans le cadre des spéculations scientifiques ; nous n’avons alors que des quantités finies et-déterminables à examiner ; ou bien, franchissant le cercle des observations positives, nous voulons aborder les causes premières et finales ; alors l’abstraction remplace le fait et en même temps l’infini devient possible. C’est sur ce second terrain, que j’appellerai métaphysique pour employer l’expression consacrée, que vous transportez la question ; il faut par conséquent que vous en subissiez les conséquences. Or, c’est justement ce qui arrive : d’une manière ou d’une autre, vous reconnaissez l’existence de l’infini, mais seulement dans ce cas particulier que vous appelez Dieu. Je me permets de protester contre cette injustice : dépouiller un objet de ses attributs au profit d’un autre, c’est là un acte d’une partialité évidente ; c’est plus, c’est tout bonnement une faute de logique, car je vousavoue franchement que je suis assez aveugle pour ne pas voir par quelle raison logique Dieu serait plutôt infini que la matière. Ne vous révolter pas ; ce n’est pas une question de religion que nous traitons, c’est, le titre de votre publication le dit, c’est un problème mathématique que nous tâchons de résoudre. N’oublions pas que Dieu et la matière, étant dans ce cas des abstractions, sont des termes comparables, et pour conserver leur forme abstraite, sans blesser les consciences, désignons Dieu par a et la matière par b : a, dites-vous, = » ; 6, au contraire, ne peut pas être = » ; mais pourquoi ? Voilà la question qui se présente tout naturellement et à laquelle il fallait évidemment répondre pour donner une démonstration. Ce n’est pas de cette manière, toute mathématique pourtant, que vous procédez. Vous partez d’un axiome, vous posez en principe : « L’infini et l’éternité sont des attributs essentiellement divins que Dieu ne peut pas communiquer à ses créatures. ■ Je puis parfaitement partir du point que vous combattez et dire : « L’intini et l’éternité sont des propriétés immanentes de la matière. »

Cette critique du jeune philosophe positiviste ne témoigne pas d’un esprit bien rigoureux. Il faudrait, répond-il k son adversaire, dire pourquoi la matière ne peut être infinie, démontrer qu’elle ne peut l’être. Mais c’est précisément ce pourquoi, cette démonstration que l’abbé Moigno a prétendu lui donner, d’après Gerdi.l et Cauchy, lorsqu’il a fuit ce raisonnement : un nombre actuellement infini est quelque chose de contradictoire, d’absurde, d’impossible ; or, une matière infinie, éternelle, une création sans commencement serait un nombre de phénomènes actuellement infini ; donc, l’infini et l’éternité sont des attributs qui n’appartiennent qu’à Dieu. Cette conclusion négative du raisonnement : iLa matière ne peut-être = », »

sort très-logiquement des prémisses, M. Wyrouboff était donc tenu d’attuquer les prémisses, et c’est ce qu’il n’a pas fait. Il est vrai que l’abbé Moigno lirait de son argument une conclusion positive qui n’y était nullement rsnfermée, savoir « que l’infini et l’éternité sont les attributs de Dieu. » Ici M. Wyrouboff était parfaitement fondé k demander pourquoi l’infini et l’éternité, qui sont attributs contradictoires lorsqu’on les applique à la matière, cessent de l’être lorsqu’on les applique k l’esprit, à Dieu.

Eu 1866 parut le livre intéressant deStuart Mill sur la philosophie d’Auguste Comte. M. Wyrouboff y répondit, et sa réponse, intitulée Smart Mill et la philosuphie positive, parut en brochure, jointe k celle que M. Littré fit de son côté au philosophe anglais, sous ce titre : Auguste Comte et Stuart Mill (1867). Stuart Mill, en sou livre, reconnaissait l’importance de l’œuvre de Comte ; il en approuvait les principes, notamment la loi des trois états appliquée successivement à toutes les-connaissances, depuis les sciences

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mathématiques et physiques jusqu’aux sciences sociales ; mais if soutenait que le modo ’ positif de penser n’interdit nullement k la croyance de spéculer sur les causes premières et.finales, et ensuite que la philosophie positive n’est pas achevée, pour deux raisons : l’une, que la sociologie y est manquée, parce qu’Auguste Comte rejette l’économie politique de l’ordre des connaissances positives ; l’autre, que la psychologie en est absente. Sur le premier point, M. Littré et M. Wyrouboff s’accordent à nier que le positivisme puisse avoir cette largeur de s’accommoder de ’croyances relatives aux causes premières, t II ne font pas, dit M. Littré, considérer le philosophe positif comme si, traitant uniquement des causes secondes, il laisserait libre de penser ce qu’on veut des causes premières. Non, il ne laisse là-dessus aucune liberté ; sa détermination est précise, catégorique et le sépare radicalement des philosophies théologique et métaphysique : il déclare les causes premières inconnues. Les déclarer inconnues, ce n’est ni les affirmer ni les nier, et c’est, quoi qu’en dise M. Mill, laisser la question ouverte dans la seule mesure qu’elle comporte. « — « Le régime scientifique, qui de jour en jour gagne du terrain dans le domaine de la philosophie, dit à son tour M. Wyrouboff, ne peut pas accepter les causes premières, non-seulement sous forme de doctrine, mais môme sous forme de croyance. Le caractère de la croyance doit changer avec l’avènement des conceptions positives ; de vague et incertaine qu’elle était, elle devient rationnelle. Son rôle aussi se restreint considérablement, car elle ne sert plus qu’à un petit nombre pour remplacer l’insuffisance des connaissances scientifiques ; celui qui n’aura pas fait des études assez sérieuses et assez complètes pour pouvoir directement démontrer une vérité scientifique, la rotation de la terre autour du soleil par exemple, sera nécessairement forcé d’accepter la démonstration de gens plus compétents que lui, mais il ne l’acceptera qu’autant qu’il verra te reste des phénomènes à lui connus s’enchaîner avec le fait qui va être pour lui un article de foi. Aucune autre croyance que la croyance raisonnée ne peut exister sous le règne de la.science. Or, la croyance aux origines premières des choses n’est pas de ce nombre. > Sur les deux autres points en litige, M. Littré fait aux psyoliologistes et aux économistes, si dédaigneusement traités par Auguste Comte, des concessions qui, pour le fotld du débat, le rapprochent de son adversaire et l’éloignant du positivisme orthodoxe, tandis que M. Wyrouboff se montre plus fidèle à l’aversion méprisante du maître pour la méthode stérile de l’observation intérieure et pour les prétentions scientifiques de3 économistes.

En 1867, M. Wyrouboff fonda, avec M. Littré, la Philosophie positive, revue paraissant tous les deux mois, dans laquelle il a donné un grand nombre d’articles sur la philosophie, la politique, l’histoire, les sciences. Parmi ces travaux, nous avons remarqué surtout celui qui a pour titre : les Civilisations de l’extrême Orient sont-elles soumises à la. loi des trois états ? À cette questiuu qu’if se pose, M. Wyrouboff répond- que la loi des trois états formulée par Comte ne s’applique qu’à la race aryenne, qu’il ne faut pas y voir une loi générale et rationnelle du développement humain. «Cette restriction, dit-il, loin d’en diminuer la valeur, augmente sa précision, car elle la place dans le domuine où tous les faits la confirment et supprime d’un coup toutes les exceptions qui venaient la contredire à chaque instant ; seulement, et ceci est de la plus haute importance, la loi de M. Comte cesse d’être une loi abstraite et rentre -dans la catégorie des lois exactes, mais empiriques, de la sociologie. Pour avoir la loi abstraite de l’évolution intellectuelle, telle que l’avait conçue M. Comte, il faudrait connaître d’abord toutes les lois particulières qui, comme celle des trois états, règlent la marche ascendante de chaque race, en déterminer les dissemblances et en généraliser les similitudes. Il n’est d’ailleurs aucunement certain qu’une pareille loi soit nécessaire, qu’elle soit même possible ; elle correspondrait, dans l’ordre dynamique, à la conception statique de l’humanité, c’est-à-dire d’un être beaucoup plus fictif que réel, k moins que nous n’en fassions l’équivalent du genre humain, auquel cas son étude serait une branche de la biologie et n’appartiendrait pas à la sociologie. Socialement parlant, la race est l’unité taxinoinique la plus complexe que nous ayons à examiner ; nous n’avons nul besoin d aller au delà pour nous rendre un compte exact des civilisations passées et présentes. ■ Voilà qui est d’un positivisme singulièrement hérétique I M. Wyrouboff fait bon marché de l’idole humanité I Si Auguste Comte vivait, il ne verrait certainement pas de bon œil cette originalité et cette indépendance de son jeune disciple.

Après la guerre de 1870-1871, M. Wyrouboff a publié les Opinions d’un civil sur la défense de Paris (1872). Cette curieuse brochure contient un jugement à nos yeux fort impartial de la conduite du siège de Paris considéré au point de vue politique et au point de vue militaire. L auteur pense, comme Mazzini, que le gouvernement de la Défense nationale n’aurait pas dû s’enfermer

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dans Paris, et qu’en s’y emprisonnant il ne pouvait que mettre obstacle à l’efficacité de la défense, en subordonnant ce qui devait être l’unique but et ce qui était le devoir, l’action militaire, aux considérations politiques. Voici sa conclusion : « Trois agents ont concouru à produire le résultat définitif : le gouvernement, les généraux, le public. Chacun d’eux doit s’adresser d.es reproches, parce que chacun d’eux a commis des fautes ; le gouvernement, en restant à Paris et en subordonnant tout à des considérations politiques ; les généraux, et plus spécialement M. Trochu, en conduisant les opérations militaires sans plan déterminé et en dédaignant les leçons de l’expérience ; le public enfin, en portant au pouvoir des hommes qu’il avait trop légèrement jugés et dont les capacités étaient singulièrement inférieures à la tâche dont il les chargeait. Une seule chose atténue les torts de tout le monde, parce qu’il ne dépend de la volonté de personne de la modifier : l’esprit guerrier était inbn eu Fiance, les talents militaires n’existaient pas. On avait beau chercher parmi les vieux et parmi les jeunes, parmi les célèbres et parmi les ignorés, on trouvait des hommes braves, on ne trouvait pas d’habiles stratéfristes, beaucoup voulaient se battre, personne ne savait faire la guerre telle que la faisait l’ennemi. Dans ces conditions, Paris devait forcément succomber. Pourtant l’impossibilité de faire bien n’implique pas la nécessité de faire mal. On pouvait faire mieux, c’est la conclusion qui ma paratt ressortir des pages qui précèdent ; c est en même temps l’accusation qui pèsera sur les chefs de la défense. •

On lui doit encore : la Seie/ice vis-à-vis de la religion (1865, in-8°) ; le Communisme russe (1871, in-8u) ; Quelques notes de tioy»0 ?{1874, in-8») ; Une promenade sur te. théâtre de la guerre civile en Espagne (1875, in-8°).

WYRSCH ou WCKSCH (Jean-M<*lchior-Joseph), peintre suisse, né à tiuochs (Unterwald) en 1732, mort en 1798. Il commença ses études artistiques chez un peintre de Lucerne, les continua sous FrunÇuis Kraiise, à Einsiedeln, et partit ensuite pour l’Italie. Après avoir travaillé k Rome dans l’atelier de Gaetano Lapi, il se lit admettre à l’école française, se rendit de là à Naples, où il séjourna quelque temps, et en 1754, »lla s’établir à Zurich. N’ayant pas réussi dans cette ville, il la quitta et mena plusieurs années une vie errante à travers ta Suisse, où l’on retrouve de ses toiles dans un grand nombre de localités. En 1763, il vint se fixer à Besançon, où il fonda cri 1773, avec le statuaire Breton, une Académie particulière de peinture et de sculpture, où il professa jusqu’en 17S4. À cette époque, il fut appelé a diriger l’Académie de Lucerne ; mais, deux ans après, il fut atteint d’une cécité complète, et, en 1794, il se retira dans son domaine de Rain, près de Buochs. Lorsque les Français entrèrent dans la Suisse, en 1798, ils envahirent la maison de Wyrsch, qui n’avait pas voulu prendre la fuite, et un soldat lui tira k bout portant un coup de fusil qui le tua. Sa maison fut ensuite incendiée et son cadavre ne put être retrouvé. On cite parmi les œuvres de Wyrsch : ('Apothéose de sainte Colette, qui se voit au couvent des clarisses de Poligny et que Francis Wey met sur la même ligne que les compositions de Le Sueur et de Van Dyck ; un Christ en croix ; le Chanoine Quirot visitant les malades, toile qui se trouve ainsi que la précédente à l’hôtel-Diuu de Salins ; les Lois de AJoïse à Lucurne ; Nicolas de Ftue, à l’hôtel de ville de Saarnoir ; la Fuite en Égypte, k Beggried ; la Vierge enfant et la Nativité, l’une et l’autre au musée de Besançon ; enfin plusieurs portriùls, parmi lesquels ceux de l’artiste lui-même et de sa femme, ceux du Conseiller de Orosbois, de Muyardde Vuuylans, <i médecin France, etc. Francis Wey a publié sur cet artiste une excellente étude, intitulée ; Wyrsch et les peintres bizontins (Besançon, 1861, in-S°).

WYRW1CZ (Charles), historien polonais, né en 1716, mort en 1793. Il fut successivement recteur du collège des nobles à Varsovie et abbé commendutaire de Hn.bdow. Ou a de lui : Chronologie des monarques russes depuis 879 jusqu’en 1752 (Varsovie, 1766) ; Abrégé raisonné de l’histoire universelle sucrée et profane (Varsovie, 1766-1771, 2 vol. in-8») ; Géographie des États actuellement existants (Varsovie, 1773, in-8°) ; Observations sur te Mémorial politique et historique, journal polonais (Varsovie, 1783-1785, 3 vol. in-8°).

WYSOCKI (Pierre), patriote polonais, né à Varsovie en 1799, mort en 1837. Il entra, en 1817, dans la garde royale et passa en 1824 à l’école des porte-enseignes de Varsovie. Bien qu’il n’eût que le grade de souslieutenant, il acquit rapidement une grande

influence sur ses compagnons d’armes et fonda en 1828 une association secrète pour le rétablissement de l’indépendance naiionule. Cette association prit bientôt un grand développement, et finit par compter parmi ses

membres les députés les plus populaires et les officiers de presque tous les corps de la garnison de Varsovie. Wysocki fut le héros de la nuit du 29 novembre 1830, qui vit éclater l’insurrection polonaise. « Vers les sept heures du soir, il se présenta avec résolution à la caserne des porte-enseignes, en criant ; « Polonais, l’heure de la vengeance a sonné ; c’est aujourd’hui qu’il faut vaincre ou mou»