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Wittemberg, et, ayant entendu Luther prêcher dans cette viije, il s attacha au célèbre réformateur, auprès duquel il demeura huit uns et qui lui fit épouser une de ses parentes, Anne de Steigen, Plus tard, il devint premier professeur de théologie et inspecteur des écoles à Freiberg, où il eut mémo pendant plusieurs années le titre de recteur. Ses écrits, qui eurent de son temps beaucoup de crédit parmi les luthériens, ont été recueillis, sous le tkre d’Opéra omttia (Leipzig, 170Î, 2 vol. in-fol.).

WELLEtt DE MOLLSDORF (Jacques), savant allemand, né à Neukirchen en 1602, mort en IGG4. Il professa avec éclat la philosophie à Wittemberg, la théologie et les langues orientales’à Meisseii, et tut appelé, en ]fl^6, à la cour électorale do Dresde. Son ouvrage le plus connu est une Grammaire grecque, dont la meilleure édition est celle qui fut donnée à Leipzig, 1781, avec des commentaires de J.-F. Fischer, On lui doit aussi une édition de la Bible allemande de Lutlier, avec préface.

WELLESLEY, province coloniale do l’indo-Chine anglaise, dans la presqu’île de Miijacea, à 1 entrée du détroit de Malaccu, visà-vis de l’Ile dePenangoudu Prince-de-Galles ; superficie, SC4 kilom. carrés ; 100, OOObab. Territoire légèrement ondulé, fertile en riz et épices ; climat sain ; élève de bétail et de volailles. La province est administrée par un sous-résident anglais, qui dépend du gouvernement de Penang et de la présidence du Bengale.

WELLESLEY, lies de la Mélanésie (Océunie), sur la côte N. de la Nouvelle-Hollande, dans le golfe de Carpentarie. La plus importante de ces lies, au nombre de sept, est l’Ile Swees.

WELLESLEY (Richard Collev, marquis), célèbre homme d’État anglais, né à. Dublin en 17G0, mort en 1842. Il était issu d’une ancienne famille qui tire son origine du roi Ferdinand deCastille, et qui était venue s’établir en Irlande sous le règne de Henri VIIL Après avoir fait, avec beaucoup de distinction, ses éludes au collège d’Eton, il devint, en 1781, membre du Parlement’irlandais, entra, quatre ans plus tard, au Parlement anglais, comme représentant du bourg de Beeiulston, et prit une part active aux débats parlementaires. En 1788, lors des événements provoqués par la démence du roi George III et des discussions relatives à la nomination d un régent, il lutta contre le Parlement irlandais, qui voulait conférer au régent de pleins pouvoirs et placer ainsi à la tête.lu gouvernement le parti dont Fox était le clicf. Apr< s son rétablissement, le roi lui fut très-reconnaissant du rôle qu’il avait joué en cette occasion ; il en fut de même de Pitt, qui conçut dès lors pour lui un vif attachement. Entré au conseil privé en 1793, il fut créé, en 1797, pair d’Angleterre, avec le litre de bai on de Mornington, qu’il échangea, deux ans plus tard, contre celui de marquis Wellesley. Nommé, en 1797, gouverneur général îles Indes, en remplacement do lord Cornwallis, il arriva à Calcutta à l’époque même où le général Bonaparte débarquait en Égypte. Celte expédition menaçait indirectement les possessions anglaises de l’Inde ; aussi lord Wellesley résolut-il d’agir avec promptitude pour combattre l’influence française. Il contraignit le Nizam à ren • yoyer reux de nos compatriotes qui étaient à son service et voulut obliger Tippo-Saëbà, agir de même ; mais ce dernier résista et déclara la guerre aux Anglais. Cette guerre se termina par la prise de Seringapatam et la chute de Tippo-Sueb, triomphes qui assuraient la domination de l’Angleterre dans celte partie de l’Inde. Profitant de cette heureuse situation, lord Wellesley s’appliqua par de sages mesures à faire renaître la vie commerciale à l’intérieur, et bientôt les revenus de la Compagnie, qui n’étaient que de 7 millions de livres sterling, s’élevèrent à 15 millions. Ambitieux d’étendre la dominalion de son pays dans l’Inde, il s’occupa ensuite de soumettre le royaume d’Oude, mais il ne réussit qu’à conquérir une partie du territoire de ce royaume. U envoya ensuite contre les Mahrattes son frère Arthur Wellesley, depuis si célèbre sous le nom de duc de Wellington, qui assura la domination anglaise sur tout ie pays situé entre la Djumtna et le Gange. Cependant, mécontent de la mauvuise volonté que la Compagnie mettait à le seconder dans ses projets, il sollicita lui-même son rappel en 1805. De retour a Londres, il trouva un acte d’accusation en règle dressé contre sou administration dans l’Inde ; mais l’accusation, transformée après un premier échec en motion de censure, échoua complètement devant l’inanité des charges élevées contre lui,

Après avoir refmé d’entrer dans le cabinet formé par le duc de lJoriland et résisté aux offres de Grenville, qui voulait l’entraîner dans (’opposition, Wellesley fut envoyé en Espagne (1808) et soutint éiiergjquement le parti de l’intervention anglaise. Il persévéra dans cette politique lorsqu’il ont accepté, dans le cabinet Perceval, le portefeuille des affaires étrangères (1808) ; mais, à la suite de longs démêlés avec Percoval lui-même, il donna ta démission en janvier 1S12.

Trois mois plus tard, l’assassinat de Per WELL

oevnl le ramenait aux affaires. Chargé alors de former un nouveau cabinet, il ne put faire accepter au prince de Galles, régent, le concours de lord Grenville et de lord Grey, et ce fut lord Liverpool qui devint à sa place président du nouveau ministère. Après avoir fait une opposition modérée à ce cabinet, il finit par adhérer à. sa politique lorsqu’elle devint plus libérale et, nommé en décembre 1821 lord-lieutenant d’Irlande, il prépara l’émancipation des catholiques, but qu’il poursuivait depuis le commencement de sa carrière politique. Il donna sa démission en mars 1828, à la formation du cabinet anticatholique rie lordWellington, et, lors du retour des whigs au pouvoir (1830), il accepta à la cour la charge de grand intendant, qu’il conserva jusqu’au mois de septembre 1833, époque où il reprit son poste de lord lieutenant d’Irlande, En 1835, il fit partie, comme grand chambellan, du nouveau ministère whig de lord Melbourne ; mais il donna sa démission la même année et, depuis cette époque, vécut loin des affaires. On a de lord Wellesley plusieurs ouvrages, qui ont presque tous trait à la politique. Nous citerons : Notes relatives à la paix conclue avec les Mahrattes (1802) ; Lettres aux directeurs île la Compagnie des Indes orientales sur le commerce de l’Inde (1804) ; Dépêches et correspondance du marquis Wellesley durant son administration dans l’Inde (183G), et Dépêches et correspondance du marquis Wellesley durant sa mission en Espagne (1838) ; ces deux derniers ouvrages ont été publiés aux» frais de la Compagnie des Indes par M. Montgomery-Martin.

WELLÉTA-SÉLASSÉ, ras ou vice-roi de Tigré, en Abyssinie, né vers 1746, mort en 1816. Dans le dialecte du Gheel, ras veut dire tète ou chef ; c’est donc à tort que quelques biographes ont considéré ce qualificatif comme faisant partie du nom de Welléta. Ce personnage nous est connu par les relations des voyageurs anglais Bruce, Pearco et Sait, qui se mirent en rapport avec lui à la fin du dernier siècle et au commencement de celui-ci et préparèrent les événements que l’Angleterre a couronnés par sa récente expédition d’Abyssinie. Welléta-Sélassé, fils de Kéfla-Jesous, gouverneur du Tigré, exerça dans cette province, de 1775 à 181G, une autorité souveraine, quoiqu’il relevât nominalement de la cour de Gondar. Le premier poste important qu’il occupa fut celui de batguddà ou protecteur des caravanes de sel (1770) ; c’est à cette époque que Bruce le vit à Gondar, En hostilirè continuelle avec le ras du Tigré, Michaet, il abandonna ce poste, se mit à sillonner le désert à la tête de bandes redoutées et, loin de protéger les Caravanes, vécut de leur pillage. La mort du ras Michael lui ouvrit le chenfin vers la puissance qu’il convoitait et il devint, quoique sans titre, à peu près le maître de la province de Tigré, après qu’il eut tué de sa main, en combat singulier, les deux plus vaillants chefs de l’armée de Michael. La cour de Gondar, où il réussit à asseoir sur te trône un prince de son choix, lui octroya le titre de ras et de bedwudet (général en chef). Son autorité ne fut sérieusement menacée que par la révolte k main armée des partisans du ras défunt ; ils essayèrent à Adoueh, en mars 1807, de s’emparer de sa personne. Welléta parvint à étouiïer la rébellion. Comme général en chef de l’armée abyssinienne, Welléta livra plus de quarante batailles. La plus grande campagne fut dirigée contre les Gailas, belliqueuse tribu voisine, qui fit, en janvier 1808, une invasion dans le Tigré. Au rapport du voyageur anglais Pearce, qui, dans cette expédition, servit de second à Welléta, celui-ci avait réussi à mettre sous les armes une arméo a peu près disciplinée et forte d’une trentaine de mille hommes. Les Gallas furent entièrement défaits. Les soldats appelaient Welléta-Sélassé leur Bndiusali, du nom d’un cheval que le ras avait l’habitude de monter en guerre, Une chanson abyssinienne, recueillie par M. Sait, montre combien il était aimé de ses sujets et quelle confiance ils avaient dans sa valeur. Ce sont des muletiers qui chantent :

Nos frères sont soldais du Badinsah ;

Chacun d’eux a tué son ennemi ;

Nous sommes jeunes et portons des fardeau*, Mais un jour nous combattrons comme l’ont fait nos pères.

Nous voyageons dans un pays désert, Entourés de sauvages et de bètes féroces ;

Mais c’est pour le service du Badinsah,

Et qui ne voudrait mourir pour lui ?

L’anglais Pearce jouit longtemps do la faveur du rus de Tigré ; ancien matelot, il fut l’instructeur des milices abyssiniennes et leur enseigna surtout l’usage des armes à feu et du canon. Il ne parvint cependant pas à Içg faire renoncer à la sauvage coutume de mutiler les cadavres sur le champ de bataille, coutume ancienne, qui se trouve rapportée par de Bry, De ta milice des Cafres (1559), et que peut-être ceux-ci tenaient des Juifs : « Viclores, viclis cœsis et capiis pttdenda excidunt, qux exsiccata régi offerwit. • Après la bataille contre les Gallas, Pearce compta devant la tente du ras dix-huit ceut soixante-cinq de ces hideux trophées.

Les devoirs du ras, qui peut être considéré comme un chef suprême, sont très-pénibles, di» un. autre voyageur anglais,

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M. Sait. Dans le pays qu’il gouverne, et delà vaste étendue duquel on se fera facilement une idée en jetant les yeux sur la carte, le jugement de tous les crimes et de toutes les contestations quelconques lui est soumis ; lorsqu’il est en guerre, il commande presque toujours tes armées en personne, Il faut, pour gouverner un peuple sauvage, dont le caractère, les mœurs et les coutumes varient autant que ceux des Abyssiniens, une grande force d’esprit. Chaque fois que j’ai vu le ra3 dans l’exercice de son pouvoir, j’ai remarqué en lui une conception vive, une expression animée et un ton d’autorité qui imposait à tous ceux qui l’environnaient. Il a toujours considéré avec la plus grande indifférence toutes les tentatives faites pour se révolter contre lui ; ou l’a vu pardonner deux fois de suite aux mêmes personnes, coupables de conspiration contre ses jours. » De telles vertus, la clémence surtout, sont peu ordinaires dans les chefs tels que ces ras abyssiniens et fort remarquables chez Welléta. En dehors de sa passion-pour les armes, de la fougue avec laquelle il aimait à se lancer dans les mêlées, les voyageurs ne lui ont connu qu’une passion, beaucoup plus inoffensive, pour Ie3 échecs ; c’était son passe-temps favori. Du reste, on ne peut le considérer que comme un vrai barbare, ’ s’extasiaut devant la inoindre des choses venue d’Europe, et criant merveille I merveille ! en entendant jouer d’un orgue de Barbarie. L’accueil bienveillant qu’il fit aux Anglais, en qui il avait la plus grande confiance, fut pour beaucoup dans les visées ultérieures que l’Angleterre jeta sur l’Abyssinie.

WELLINGBOROUGU, bourg et paroisse d’Angleterre, comié et à 20 kilom. N.-N.-E. do Noithampton ; 5,200 hab. Marché aux grains. Fabriques de cordonnerie et de tulles. Eaux minérales.

WELLINGTON, bourg d’Angleterre, comté de Somerset, à 74 kilom. S.-O. do Bath, sur le chemin de fer de Bristol àExeter ; 4, SOOhab. Fabrication de serges et de droguets. C’est de cette ville que sir Wellesley, duc de Wellington, tire son titre. Sur son domaine s’eléve une haute colonne eu pierre, énumérant les victoires qu’il a remportées.

WELLINGTON, ville d’Angleterre, comté de Shrop, à 20 kilom. S.-E. de Shrewsbury, sur la Tern ; 11.200 hab. Industrie active ; travail du fer et surtout fabrication de clouterie ; fourneaux et forges dans les environs. Sources et bains d’eaux minérales ferrugineuses et sulfureuses.

WELLINGTON, ville de la Nouvelle-Zélande (Océanie), à l’entrée E. du détroit de Cook, par 410 io’ de lutit. S. et 172» 35’de longit. E. ; 15,000 hab. Siège du gouvernement. Commerce de chanvre et des produits de pêche. Cette ville fait partie des possessions anglaises.

WELLINGTON (Arthur Wellesley, duc du), général et homme politiquéanglais, né à Dublin en 17G9, mort à Waimer-Castle, dans le comté de Kent, le 14 septembre 1852. 11 était le fils du comte de Mornington. Il commença ses études au collège d’Eton, les continua à Brighton avec un précepteur et vint ensuite en France, où il entra comme élève étranger à, l’École militaire d’Angers. De retour en Angleterre, il obtint en 1787 le grade d’enseigne au 730 régiment et parvint en moins de six ans au grade de lieutenant-colonel. Il fut nommé, en 1790, membre du Parlement d’Irlaulle, où il se fit peu remarquer. En 1794, il se distingua dans la campagne de Belgique, au combat de Bontel, où il eut la mission difficile de couvrir la retraite des troupes anglaises qu’il sauva d’un désastre. L’année suivante, il partit pour les Antilles ; mais Son vaisseau, repoussé par des vents contraires, dut revenir en Angleterre. Nommé colonel au mois de mai 1796, il alla rejoindre dans le cours de la morne année son régiment a u Cap de Bonne-Espérance et fut envoyé a sa tète à Calcutta, où il arriva en février 1797. Il fut désigné presque aussitôt pour une expédition contre Manille, mais l’expédition fut arrêtée à son début. À ce moment, son frère, Richard Wellesley, était nommé gouverneur général des Iudes (mai 179S) ; grâce k sa diligence et à son habile organisation, l’armée destinée à combattre Tippo-Saôb en 1799 se trouva équipée, approvisionnée et prête à entrer en campagne en temps opportun. Durant cette célèbre expédition, le général en chef Harris donna à Wellington le commandement du corps d’armée destiné à envahir le Nizain. A la bataille de Mallavelly, le 27 mars de la même année, il commandait l’aile gauche, dont l’admirable élan décida le succès de lu journée. Il subit peu après un échec au siège de Seringapatam ; mais, le 6 avril, il prit sa revanche eu refoulaut l’ennemi et ea l’obligeant à se renfermer dans la place. Durant le siège, il dirigea le travail des tranchées, et après la prise de la place, eu juin 1799, il en fut nommé gouverneur. L’année suivante, il réprima avec autant d’habileté que de.vigueur l’immense insurrection fomentée par le Muhratte Dhoundia.li, qu’il défit et tua à Conahgull, le 10 septembre, après une lutte de deux mois. En 1802, nommé major général et envoyé contre les Mahrultos, il débuta dans celle mémorable campagne en délivrant la ville de Poùuah, capitule de Badge-Kao, des attaques du chef mahratle et y réinstalla

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Badge-Rao. Remontant ensuite vers le nord, il prit Ahmednuggur le 12 août de la même année, après un combat opiniâtre. Le 23 septembre, k la tête de 8,000 toldats, il subit à Assaye le choc d’environ 50,000 Mahrattes, et, bien qu’ébranlé par cette rencontre inattendue, il les battit complètement. « Cette bataille, dit M. Ernouf, l’une des plus étonnantes de ce siècle, qui en a vu tout de mémorables, n’est pas assez connue en France^ Pour en apprécier le mérite, il faut se rendre compte que les Mahrattes étaient les plus braves combattants de l’Inde ; que 10,000 dSjntre eux, c’est-à-dire un nombre égal à la totalité des forces de l’adversaire, étaient armés et disciplinés à l’européenne, enfin que leur artillerie était servie par des.officiers français. En présence d’un ennemi si supérieur, la victoire, le salut n’étaient que dans un excès d’audace, et Wollesley, si circonspect depuis dans les grandes guerres du continent européen, attaqua cette fois avec une vigueur, un élan dont on trouve peu d’exemples dans les fastes militaires. La butai lie d’Assaye fut longtemps et vivement disputée ; la victoire, déjà conquise, faillit être arrachée aux Anglais par le stratagème des artilleurs franco-uiahrattes, qui se couchèrent sous leurs canons ou

firent les morts au passage des cipayes et les

fuirent ensuite à revers dans le désordre de a poursuite. Sous ce feu imprévu et terrible, cette poignée de vainqueurs flottait déjà plus près de la destruction que de la victoire, parmi las masses ennemies qui commençaient it se rallier, quand SVellesloy ressaisit l’avantage en se mettant à la tête de deux régiments d’élite, dout la charge accablante éteignit pour tout de bon cette fois l’urtillerie ennemie. » La bataille d’Argoum, gagnés par Wellington le 29 novembre 1803, sur environ 40,000 combattants ennemis, et la prise du fort de Gawilghur terminèrent cette brillante campagne.

Le 10 mars 1805, Wellington repartit pour l’Europe après avoir reçu de nombreux présents, entre autres un service en vaisselle pluie estimé 2,000 livres sterling et une èpée d’honneur enrichie de diamants. À son arrivée en Angleterre, il fut admirablement accueilli. Il reçut publiquement les félicitations du Parlement et l’ordre du Bain. La guerre venait de recommencer contre la France. Au mois de novembre de la même année, il partit pour le Hanovre, où la récente victoire d’Austerlitz nécessitait une plus grande concentration de forces. L’année suivante, envoyé au Parlement par le bourg de Rye, il prononça un discours en faveur de l’administration de son frère. En 1807, il fut envoyé en Irlande en qualité de secrétaire du duc de Richmond, lord-lieutenant d’Irlande. Il commanda ensuite une division d’infanterie sous les ordres de lord Cathcart, lors de l’expédition danoise. Il remporta une victoire à Kiœge le 29 août 1807, et l’on doit reconnaître qu’il agit dans cette campagne avec humanité. Le 25 avril 1808, Wellington fut nommé lieutenant général au moment où commençait la guerre d Espagne. Envoyé d’abord contre J uuot, en Portugal, à la tête d’un corps d’auxiliaires anglais, il débarqua à Mondego, d’où il alla se mettre à la disposition du général Dalrymple, sous les ordres duquel il était ^ placé. Il remporta, le 17 août 1808, un premier avantage sur les troupes françaises, commandées par le général Delaborde, à Roliça, et massa ensuite son corps d’armée à Vimiero, où il fut rejoint par le contingent que lui amenaitr le général Anstruther. Il était sur le point d’attaquer JunotkTorres-Vedras, mais il reçut l’ordre de se tenir sur la défensive, et ce fut lui, au contraire, qui eut à subir l’attaque de Vimiero par les troupes de Junot. Ce dernier, qui croyait avoir facilement raison des Anglais, bien que ceux-ci fussent supérieurs en nombre et qu’ils occupassent une position très-forte, les attaqua, le ai aotlt, avec beaucoup de vivacité. Malheureusement, il avait divisé ses troupes en deux corps qui, malgré leur admirable élan, furent repoussés et battus en détail. On prétend que cet avantuge, qui donna à Wellington une idée exacte de la force de résistance des troupes anglaises, eut une grande influence sur ses idées touchant l’art de la guerre, et que, sauf de très-rares exceptions, il résolut d’attendre qu’on lui offrit le combat au lieu de l’aller chercher lui-même. Cependant, par suite des ordres supérieurs qu’il avait reçus, il ne put profiler de ce succès pour couper àJunot la route de Lisbonne, et ce dernier, sentant par là sa position améliorée, négocia avec le général Dalrymple la convention de Cintra pour l’évacuation du Portugal. L’opinion publique s’émut fortement en Angleterre de cette espèce de capitulation, que l’on trouvait outrageante pour l’honneur national. Une enquête fut même ouverte sur la conduite des deux généraux, mais Wellington prouva qu’il n’avait fait qu’obéir aux ordres de son supérieur, tout eu prenant le parti de Dalrymple, qu’il défendit avec habileté. U gagna sa causé devant le Parlement comme devant le publia et reprit ses fonctions de secrétaire d’Irlande, ainsi que son siège à la Chambre des communes.

11 allait cependant retourner dans la péninsule. Après la catastrophe de sir John Moore, il reçut le commandement en chef de l’expédition et partit immédiatement pour se rendre k son poste. Dès le début et contre l’avis général, il se décida à prendre le Portugal pour

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