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Vars

États entre lesquels fut partagée la Pologne. La ville fut ravagée par des incendies en 1378 et en 1431. Le duché de Mazovie ou de Varsovie, dont elle était la capitale, ayant été réuni au reste de la Pologne en 1526, Varsovie devint un simple chef-lieu de province. En 1569, elle fut érigée en capitale du royaume. L’établissement de la cour, des administrations et d’une foule de grands seifneiirs à Varsovie donna un élan remarquable l’accroissement de la ville, Au xvii» siècle, on voit Praga, jusque-là simple village, devenir une petite ville et son commerce faire concurrence à celui de Varsovie. Pendant les guerres de la Pologne contre la Suède, Varsovie tomba deux fois au pouvoir des Suédois (1655, 1656}, qui démantelèrent ses fortifications, brûlèrent ses faubourgs et y firent de grands ravages. La peste de 1708-1710 mit le comble aux malheurs de Varsovie. La ville fut dépeuplée ; un grand nombre de maisons et de palais restèrent sans habitants, et l’herbe poussa dans les rues. Sous Auguste II, la ville se releva un peu ; ce prince, ainsi que ses successeurs, Auguste III et Stanislas-Auguste, l’ornèrent de nombreux monuments. Ce tut à Varsovie que fut conclu, en 1705, le traité entre Charles XII et Stanislas Leczinsky. Après la mort d’Auguste III, les Russes occupèrent Varsovie (1764) et firent nommer roi Stanislas-Auguste. Ils en furent expulsés en 1794 par les habitants insurgés. Varsovie fut alors assiégée par les Prussiens (12 juin-6 sept.) qui ne purent s’en emparer, puis par les Russes, com-mandés par Souvarow, qui prirent la ville (23 novembre) et firent un horrible massacre des habitants de Praga. Lors du troisième

Îiartage de la Pologne, Varsovie échut à a Prusse. À la suite de la bataille d’Iéna (1806), elle fut occupée par les troupes françaises et polonaises, et en 1807, par le traité de Tilsitt, elle devint la capitale d’un nouvel État appelé duché de Varsovie. En 1813, Varsovie tut envahie par les Russes. Les traités de 1815 en firent la capitale du nouveau royaume de Pologne. Pendant quinze années, Varsovie jouit d’une paix profonde et répara ses ruines. Le 29 novembre 1830, elle se souleva contre les Russes ; mais ce fut pour retomber sous leur joug lo 8 septembre 1831. Sous Catherine I !, les bibliothèques et les musées avaient été saccagés et leur contenu transporté à Saint-Pétersbourg. Nicolas Ier reprit en 1832 ces

procédés barbares. Non-seulement les bibliothèques et les musées de Varsovie furent la proie de l’avidité russe, mais encore l’université, les écoles supérieures et divers établissements scientifiques et littéraires furent fermés et les sociétés savantes dissoutes. En 1850 (15 septembre) eurent lieu à Varsovie des conférences entre l’Autriche, la Russie et la Prusse, relativement aux affaires d’Allemagne. En 1860 eut lieu une entrevue des souverains de ces trois États. L’année suivante, Varsovie fut le théâtre d’agitations politiques et de massacres. Depuis 1867, le siège de la plupart des administrations du royaume de Pologne a été transporté de Varsovie à Saint-Pétersbourg ; mais la ville n’en a pas moins continué à croître en importance et en richesse. Dans les dix dernières années surtout, d’importants travaux d’édilité l’ont transformée.

Varsovie a été le théâtre de nombreuses diètes. Plusieurs conciles ont été tenus dans cette ville, notamment le concile provincial de 1561, sous Jean Przerembski ; celui de 1634, sous Jean Wezyk, archevêque de Gnesen, dans lequel on condamna, avec l’approbation du saint-siége, une traduction polonaise de la Bible ; enfin, le plus important de tous, celui de 1643, que présida Mathias Lubienski, archevêque de Gnesen ; on y prépara les matières de discipline qui devaient être soumises, deux ans plus tard, aux conférences de Thorn. Georges Tyszkiewicz,

évêque de Samogitie, fut chargé par le concile d’aller à ces conférences représenter les catholiques et de défendre leurs intérêts communs.

Yaraovle (sièges de). Deux siégea surtout, soutenus par l’héroïque et malheureuse ville de Varsovie, ont leur place marquée dans l’histoire sanglante de la Pologne.

I. Lorsque la Prusse, l’Autriche et la Russie eurent résolu le partage de la Pologne, chacune de ces puissances se mit en mesure d’appuyer par la force des armes l’esprit de brigandage qu’elle essayait en vain de dissimuler sous des dehors hypocrites. Tandis que 15,000 Autrichiens se concentraient sur la frontière de la Galicie, Frédéric-Guillaume, roi de Prusse, allait mettre le siège devant Varsovie (14 juillet 1794). Pendant près de deux, mois, ce prince multiplia en vain les attaques contre les intrépides Varsoviens ; bientôt des insurrections du côté de la Prusse et les mouvements des confédérés lithuaniens l’obligèrent à lever le siège (6 septembre). Les Polonais n’eurent pas longtemps à se réjouir de ce succès. Catherine II, démasquant hautement ses projets, lit entrer ses troupes en ligne, et deux armées, commandées l’une par le sauvage Souvaroff, l’autre par le comte de Fersen, envahirent la Pologne. A cette terrible nouvelle, Kosciusko, l’immortel héros populaire, se porta à la rencontre des Russes ; malheureusement il n’avait à leur opposer que 7,000 hommes et Î2 pièces d’ac VARS

tillerie. Le mouvement de Fersen, cherchant & opérer sa jonction avec Souvarotf, affaiblit encore les forces polonaises en les forçant à une division. Kosciusko, laissant 3,000 hommes et 10 canons au général Poninski pour observer Souvaroff, vola avec le reste de ses troupes au-devant de Fersen, qui avait 17,000 hommes sous ses ordres et 90 pièces d’artillerie. Kosciusko reconnut aussitôt le péril de sa position et envoya à Poninski l’ordre de le rejoindre en toute hâte ; mais il était trop tard. Le 10 octobre, à Maciejovice, date et nom néfastes pour la Pologne, les Russes commencèrent l’attaque au point du jour. Les Polonais occupaient une hauteur qui dominait le camp russe. Siérakowski commandait le centre, Kuminski l’aile droite et Kniazié-wicz l’aile gauche. Quant à Kosciusko, il était partout, communiquant a, tous la flamme ardente de son héroïsme et de son courage, le désir de vaincre et le mépris de la mort.’ Deux fois, les Russes s’élancent à la prise de la redoute où se sont retranchés les Polonais ; ils font entendre des hourras sauvages et engagent une lutte effroyable ; mais, deux fois repoussés, ils battent en retraite, laissant des monceaux de cadavres sur leurs pas. Alors Fersen, déployant lui-même une valeur intrépide, les rallié et les ramène à lfattaque en colonnes serrées. Le combat se ranime alors, non plus à coups de canon, non plus à coups de fusil, mais à la baïonnette. On s’aborde avec furie, on se prend corps à corps ; Eusses et Polonais s’étreignent avec rage, roulent ensemble dans le sang et ne lâchent prise qu’avec la mort ; chaque pouce de terrain est vingt fois pris et repris dans cette lutte furieuse, et cependant les Polonais, malgré l’écrasante supériorité de leurs ennemis, ne désespèrent pas de la victoire tant que le regard enflammé de Kosciusko planera au-dessus d’eux. C’est alors qu’un coup de lance fait jaillir le sang de l’héroïque défenseur de la Pologne ; déjà un cri de détresse court de rang en rang, les courages vont faiblir. Mais Kosciusko n est pas tumbé ; étouffant ses souffrances, il se précipite impétueusement vers la cavalerie qui commence

à faiblir et rallié ses escadrons en désordre. Alors la fureur des combattants redouble ; les Russes, écrasant les Polonais sous le nombre, massacrent sans pitié les nobles défenseurs de la patrie. Néanmoins, leur victoire ne fut complète que lorsque Kosciusko fut tombé entre leurs mains. Renversé de son cheval qui s’était cabré, et atteint d’uu’coup de sabre à la tête, l’héroïque général, privé de connaissance, fut entouré et pris par les Cosaques. Il ne put donc pas crier, comme l’ont prétendu les historiens russes dans un but facile à deviner : Finis Poloniœ ! Pour la suite du récit de ces événements, v. Praga. II. La révolution française de 1830 eut son contre-coup en Pologne ; le 29 novembre suivant, une conspiration formidable éclata à Varsovie. Le préfet de police et un général russe furent assassinés, et le grand-duc Constantin n’échappa lui-même à la mort qu’en se réfugiant, à la faveur d’un escalier dérobé, dans les appartements de la princesse sa femme, que les-conjurés eurent la délicatesse inopportune de ne pas visiter. Le mouvement révolutionnaire ne tarda pas à se communiquer à toute la Pologne, et la guerre dura, avec des vicissitudes diverses, pendant presque toute l’année suivante. Les années russes inondaient la Pologne, et Varsovie, le foyer de la révolution, s’attendait à les voir promptement apparaître devant ses murs. En effet, le feld-maréchalPaskévitch vint assiéger Varsovie au mois d’août 1831 ; il avait avec lui des forces formidables : 118,000 combattants et 400 pièces d’artillerie. Les Polonais ne comptaient pas plus de 20,000 hommes de troupes régulières dans l’enceinte delà ville. Le4 septembre, Paskévitch lit offrir aux habitants, en retour de leur prompte soumission, l’oubli du passé et des assurances pour l’avenir ; ses propositions furent rejetées, et les Russes en appelèrent à la force des urines. Le 6 septembre, à cinq heures du matin, ils ouvrirent un feu terrible sur toute la ligne, afin de forcer les troupes polonaises à se diviser ; toutefois, ils dirigèrent leur principale attaque contre le fort de Wola, établi aux portes de Varsovie et qui était défendu par le général Sowinski, ayant sous ses ordres Pierre Wysocki, le premier auteur de la révolution. Ce point n’était défendu que par 1,660 hommes et 10 ’canons, et cependant il résistait depuis deux heures aux ravagea de 60 pièces d’artillerie russes, lorsque de nouvelles troupes vinrent prendre part à l’attaque. Alors 115 pièces de gros calibre battirent en brèche le fort Wola, qui, criblé de boulets et de bombes, broyé par cette épouvautable artillerie, succomba à midi au milieu d’un horrible carnage, où Sowinski trouva une mort héroïque ; Wysocki, couvert de blessures, fut fait prisonnier.

Le restant de la journée et la nuit tout entière furent consacrés à des pourparlers entre les autorités polonaises et le feld-maréchal ; mais ils n’aboutirent à rien, et, à l’expiration de la trêve, le canon recommença k tonner avec une nouvelle force depuis une heure de l’après-midi jusqu’à la nuit ; on sentit la terre trembler à 3 lieues à la roude, au tonnerre effroyable de 350 bouches à feu vomissant le fer et la flamme sans interruption. Les négociations recommencèrent, et

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le comte Krukoviecki, président de la diète, pressentant l’inutilité de la résistance et l’effroyable carnage qui en serait inévitablement la suite, alla même jusqu’à offrir à Paskévitch de se soumettre sans condition. Mais il fut désavoué à l’instigation de Wladislas Ostrowski, maréchal delà chambre des nonces, et dut donner sa démission de président de la diète. Il n’avait cependant obéi qu’à ta force des choses et à un sentiment d’humanité.

Pendant toutes ces agitations intérieures, le canon russe ne cessait d’ébranler les murs de Varsovie ; déjà même l’ennemi avait pénétré jusque dans la ville, et le faubourg de Czystè était tout en feu ; alors Krukoviecki, agissant en sa qualité de général d’infanterie, fit franchir la Vistule aux troupes polonaises et les accompagna au faubourg de Praga, dans l’espoir d’épargner à la capitale les horreurs d’un massacre imminent. Mais alors les négociateurs russes refusèrent de traiter avec le nouveau gouvernement, et il fallut que Krukoviecki revînt à Varsovie pour terminer les négociations. Toutefois, se considérant comme déchu de son autorité, il refusa de signer aucun acte. Il se borna à prier le général de Berg d’user de son influence auprès du grand-duc Michel pour que celui-ci voulût bien prendre Varsovie sous sa protection ; puis le généralissime Malachowski et le nouveau président du gouvernement, colonel Zielinski, arrêtèrent avec le même général russe une convention militaire aux ternies de laquelle le pont de la Vistule et le faubourg de Praga seraient remis aux assiégeants.

. Le 8 septembre 1831, date sinistre pour la Pologne, les Russes rentrèrent à Varsovie, d’où ils avaient été chassés l’année précédente. L’Europe avait assisté avec une impassibilité aussi impolitique que lâche et

criminelle au drame sanglant qui venait de. se dénouer, et comme si cette honte n’eût pas suffi, un maréchal de France, Sébastiani, ministre des affaires étrangères, lui trouva

! sa formule, dans les paroles qu’il osa pro-I

noncer à la tribune des députés et qui n’é- ! taient qu’une infâme ironie : « Messieurs, l’ordre règne à Varsovie ! •

VARSOVIE (duché db), État de l’Europe centrale, créé en 1807, eii exécution de l’article 5 du traité de Tilsitt, détruit par les traités de Vienne en 1815. Ce duché était borné au N. et à l’O. par la Prusse, au S. par la Galieie, dont le séparait la Vistule ; à l’E. par la Pologne russe, dont il était séparé par le Boug et le Niémen. Il avait pour capitale Varsovie et pour souverain Frédéric-Auguste, roi de Saxe. Composé de la presque totalité des provinces enlevées à la Pologne pur la Prusse eu 1772, 1793 et 1795, le duché de Varsovie avait 2,200,000 hab. en 1807 et une superficie d’environ 101,500 kilom. cariés. À la suite de la guerre de 1809 contre l’Autriche, à laquelle il prit part, le duché de Varsovie s’accrut du pays compris entre la Vistule, le Boug et la Pilitza, ce qui porta son territoire à environ 153,800 kilom. carrés et sa population à 3,780,000 hab. Envahi par les Russes à la suite de la campagne de Russie en 1812, le duché de Varsovie cessa d’exister de fait et fut anéanti définitivement en 1815 par les traités de Vienne.

VARSOVIE (gouvernement de), subdivision administrative de la Pologne russe, formé eu 1867 d’une partie de l’ancien gouvernement de Varsovie. Ce gouvernement, qui a 14,245 kilom. carrés et 811,471 hab. (1S74), est situé entre ceux de Plock au N.-O., de Lomza au N., de Siedlce à l’E., de Radoin au S. et de Piotrkow au S.-O.

Les fabriques du gouvernement de Varsovie étaient en 1873 au nombre de 1,403, avec 14,964 ouvriers, et d’un produit de 16,219,006 roubles. Les fabriques les plus importantes sont celles de sucre, de tissus de laine, de briques, de bougies et de savon, de papiers, et les moulins. On y cultive les céréales, les pommes de terre, les betteraves, etc. Le gouvernement est subdivisé en 13 districts, savoir : ceux de Varsovie, Blonie, Gora-Kulwarya, Gostynin, Grojcy, Kutno, l.owicz, No-wominsk, Radymin, Radziejew, Skierniewice, Sohouzew, Wloclawek.

VARSOVIEN, IENNE s. etadj. (var-so-viain, i-è-ne). Géogr. Habitant de Varsovie ;

2ui appartient à cette ville ou à ses habitants : es Varsoviens. Lapopulaiion varsoviënne,

— s. f. Chorégr. Sorte de danse polonaise.

VARTAN ou VARDANE, dit le Graud,

prince d’Arménie, mort en 451 de notre ère. Il gouverna l’Arménie pendant un interrègne, de415 à 418, puisse rendit auprès du roi de Perse, Bahram, etobtint de ce prince qu’Ardaschès deviendrait roi de son pays. Ardaschès s’étant rendu odieux à ses sujets fut déposé vers 128, et l’Arménie fut gouvernée par un administrateur persan. Dans ce nouvel état de choses, Vartan reçut le commandement des troupes. En 442, le roi de Perse, Jezdedjerd II, ayant voulu contraindre les Arméniens à embrasser le culte de Zoroastre, éprouva une vive résistance. Il fit venir de force à sa cour les principaux chefs arméniens et les contraignit k abjurer. Mais, de retour en Arménie, Vartan souleva les Arméniens contre la Perse et battit les Persans sur les bords du Cyrus ; mais il périt on combattant sur les frontières de l’AderbaWjan,

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VARTAN, vertabied ou docteur arménien, mort au monastère de Kaloudsor en-1271. Il n’est connu que par ses écrits, qui le placent à un rang éminent parmi les savants de son pays. Les plus remarquables de ces écrits sont : une Histoire d’Arménie depuis la création du monde jusqu’à l’an 1267 de notre ère, ouvrage qui n’a jamais été imprimé ; des Fables, dont une partie a été publiée, texte et traduction française en regard, par J. M. Saint-Martin, sous ce titre : Choix de fables arméniennes du docteur VaWait (Paris, 1825, in-8o) ; Géographie courte et abrégée, publiée en 1728, à Constantinople, par Diratsou-Mourad et traduite par le même Saint-Martin dans le tome II de ses Mémoires sur l’Arménie ; des Commentaires sur l’Ancien Testament, sur le cantique des cantiques, etc. ; des poèmes roulant exclusivement sur des sujets religieux ; différents traités sur des points de liturgie, etc. Aucun de ces derniers écrits n’a été imprimé ; mais les manuscrits en sont conservés à la Bibliothèque nationale de Paris.

VARTHÉMIE s. f. (var-té-ml — de Varthemo, voyageur). Bot. Genre de sous-arbrisseaux, de la famille des composées, tribu des astérées, dont l’espèce type croit en Perse.

VARTIGOÉ interj. (var-ti-ghé). Sorte de juron autrefois usité parmi les paysans, et qui était adopté dans l’ancienne comédie.

VARTIA s. m. (var-ti-a). Nomdonaé à des ermites indous qui vivent d’aumônes.

VARTOMANUS (Luigi Varthema ou Barthema, dit), voyageur italien, né à Bologne vers 1480, mort dans la première moitié du xvie siècle. Après avoir étudié la pyroteclmio, il s’occupa de la fonte des canons et se rendit en Orient avec l’intention d’y exercer cette industrie. À Damas, il se fit incorporer dans une bande de mameluks et pénétra jusqu’à La Mecque ; puis il-parcourut l’Arabie Heureuse, les Indes orientales, Ceylan, Malacca, Java, Sumatra et, après une absence de.sept années, revint en Italie en passant par le Portugal. À partir de son retour, Vartomanus rentra dans l’obscurité. On sait seulement qu’il écrivit la relation de ses voyages en italien vulgaire et qu’il la dédia à Agnesina Feltria Colonna, comtesse d’Albi et duchesse de Tagliacozzo ; mais cette relation « originale est aujourd’hui perdue ; en revanche, les reproductions et les traductions qui en ont été faites abondent. Nous nous contenterons d’indiquer ici l’édition italienne la plus ancienne, qui a paru sous ce titre : Itinerario de t. Varthema Bolognese nello Égypte, nella Surria, nella Arabia déserte et felice, nella Persia, nella India et nella Etkiopia (Bologne, 1510, in-4o), et la traduction française de Louis Temporal, intitulée : les Voyages de Loys de Bartheme, Bolognais (Lyon, 1556, in-fol.j.

VARUNE s. f. (va-ru-ne — de Varuna, nom mythol.). Grust. Genre de crustacés décapodes’brachyures, de la famille des catometopes,

tribu des grapsoïdiens, dont l’espèce type habite l’océan Indien.

VARUS s. m. (va-russ — mot lat. qui signifie cagneux). Chir. Forme particulière du pied bot, la plus fréquente de toutes, et dans laquelle le pied est renversé sur son bord externe et contourné de façon que sa pointe regarde en dedans.

— Encycl. V. pied bot, tome XII, page 968.

VARDS (Publius Attius), général romain, mort l’an 45 av. J.-C. l’artisan de Pompée, il prit, en Italie, en Afrique et en Espagne, de 49 à 45, une part active aux combats livrés sur terre et sur mer contre César. En Espagne, où il s’était réfugié après la bataille de Thapsus, il commandait une partie de la flotte pompéienne, avec laquelle il fut battu à Carteja. Il trouva, peu après, la mort k la bataille de Munda.

VARUS (Publius Quinctilius), général romain, célèbre surtout par la défaite que lui infligea le chef germain Arminius, né vers l’an 58 av. J.-C, mort en l’an 9 de notre ère. Son père, S. Quinctilius Varus, d’abord lieutenant de Pompée contre César, puis de Cassius et de Brutus contre Antoine, ne voulut pas survivre à la ruine de la liberté et, après la bataille de Philippes, se fit tuer par un de ses affranchis. Puulius Quinctilius, loin de suivre ce fier exemple, se rallia à Octave et fut nommé consui I an 13 av. J.-C, avec Claudius Tiberius Nero, le futur Tibère ; au sortir de sa charge, il obtint le proconsulat de Syrie. Il y succédait à Saturnius, vers la fin du règne du grand Hérode, et présida l’assemblée qui se tint k Jérusalem contre Antipater. Ce dernier était accusé do plusieurs crimes atroces, entre autres d’avoir cherché k empoisonner son père. Varus fut d’avis qu’on incarcérât ce parricide et qu’on le tint en prison jusqu’à ce qu’Auguste eût été prévenu de l’affaire et qu’on eût obtenu la permission de le faire mourir. Pendant quelque temps, il favorisa Arehélails, empêcha que Sabinus, gouverneur de Judée, ne se saisit des trésors de ce prince et réprima cruellement une sédition soulevée dans Jérusalem par les exactions de ce gouverneur. Il brûla Emmaus, qui s’était révoltée, fit crucifier 2,000 Juifs, auteurs de cette rébellion, et envoya à Auguste-, pour qu’il