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Virginie, tragédie italienne d’Alfteri (1776). Avant Alfieri, ce sujet dramatique avait, déjà tenté deux poètes, Campistron et La harpe. Campîstron oublia d’introduire Virginius dans 8a pièce, c’est-à-dire le personnage qui doit être naturellement le pivot de l’action ; de plus, il présenta une Virginie violée. C’était déplacer tout l’intérêt. Un M. Leblanc eut, cent, ans plus tard, une idée à peu près semblable ; il offrit en 1781 ie tableau d’Appius cherchant à satisfaire, sur la scène, ses infâmes désirs. Laharpe, avec toute la sévérité de son goût, se renferma dans le récit historique. Sa pièce, quoique ayant une fort belle scène au premier acte, ne méritait point de rester au théâtre. Une autre tragédie de Virginie, celle de Doigny, en trois actes, ri été représentée au commencement de la Révolution.

Alfleri a mieux réussi que les postes français. Il regardait le sujet de Virginie « comme le plus noble, le plus sublime, le plus terrible, le plus touchant, le plus facile à traiter. » Le premier acte de la Virginie rî’Alfieri est bien dessiné ; son exposition est très-heureuse et se fait naturellement. L’action s’engage même si fortement dans les deux premiers actes, que l’auteur est obligé de faiblir un peu au troisième. Alfieri pense que sa pièce n’a point de (juatrième aoe « et que des vers en tiennent la place. » Cependant, la scène entre Appius et Virginius est belle ; elle avance l’action, puisqu’elle instruit Virginius des intentions d’Appius. Dans le cinquième acte de la tragédie de Laharpe, on voit avec peine Virginie égorgée aux yeux de son amant, qui ne peut la défendre. Alfieri a évité cet écueil en faisant périr Icilius au commencement de son cinquième acte. Appius, tel qu’il est peint par le tragique italien, est ferme, inébranlable, marchant droit à son but. Alfieri a tiré n* grand parti du personnage de Virginins, vague et presque nul dans les autres tragédies. Il a su en profiter pour.opposer à un tribun fougueux et irrité un soldat blanchi sous les drapeaux et rompu par la discipline militaire. Icilius est un ancien tribun, présentant toujours sa propre cause comme étant cnlle du peuple entier. On remarque une sortie d’Icilius contre l’esclavage, dans le premier suite. «Tout me plaît et tout m’enchante dans Virginie, dit Calsabigi (Dissertation sur ta tragédie). Les discours hardis "d’ioilius, les artifices d’Appius, les scènes tendres du père et de la fille sont de la plus grande vérité. La scène me du IVe acte, entre la mère, le père, la tille et l’époux, mérite d’être longtemps méditée. •

Virginie, tragédie en cinq actes et en vers, par M. La tour de Suint-Vbars ; Théâtre-français, 5 avril 1845. L’auteur, dans le but de réagir sans don te contre le goût moderne et Ce qu’on appelle lesabusduromantisme, a voulu imiter Ponsard, qui venait de remporter h l’Odéon un succès éclatant avec sa Lucrèce. La tragédie de M. Latour de Saint-Ybars ressemble à toutes les tragédies composées par des hommes d’un talent médiocre ; elle est ennuyeuse. Les vers en sonlfaciles, quelquefois fermes, le plus souvent mous et sans couleur. Depuis que ti>us les procédés de la versification ont été révélés par les vrais poètes, rien n’est plus facile que de faire des vers médiocres. Cependant, cette tragédie a produit quelque effet à la scène, parce qu’elle a été jouée par Rachel et que le sujet, dans sa simplicité antique, est très-dramatique. Voici le compte rendu qu’en a donné Th. tjautier : « Virginius va marier sa fille au jeune Icilins. Ajjpius arrive et reproche à Virginius de s’occuper d’affaires de famille quand l’intérêt de Rome le réclame. Virginius répond fort sensément qu’il y a temps pour tout et conduit sa fille à l’autel. Appius, resté seul avec son confident Maxime, oit qu’il a gagné les augures et qu’ils feront retarder le mariage par quelque prodige menaçant. En effet, le cortège rentre sans que l’hymen soit conclu ; et Virginius part pour l’armée, ainsi que son futur gendre. Le décemvir a pour Virginie une de ces passions qui ne connaissent pas d’obsucie. Il a fait tuer icilius, et, profitant de l’absence de Virginius, il vient trouver la rille du vieux soldat et lui déclare sa flamme, qu’elle repousse avec horreur. ■ Comment osez-vous parler d’amour à lu fiaucée d’un autre ? s’écrie la chaste enfant.-Icilius est mort, répond le décemvir. — Assassiné par vous ! » s’écrie Fausta, la sœur de la victime, qui a découvert le crime. Ce moyen n’ayant pas réussi, Appius fait enlever Virginie. Maxime prétend qu’elle est la tille d’un esclavé à. lui et que, par conséquent, elle lui appartient. Selon le.-ycophante, elle n’a passé pour la fille de Virginius qu à l’a’ule d’une supposition, la vraie Virginie étant morte en bas âge. Des témoins payes soutiennent cette calomnie infernale. Fabius, te patron de Virginius, réclame en vain la pauvre enfant. Appius prétend la garder chez lui jusqu’à ce que le procès ait été jugé. Virginius, fait prisonnier, est parvenu à briser se» liens ; il revient à Rome, après avoir fait payer cher sa captivité aux ennemis. Il trouve son foyer désert ; la chambre de Virginie est vide. Il apprend alors tous les horribles événements qui se sont passés pendant son absence. Transporté de fureur, il s’élance pour courir chez Appius ; mais, sur le seuil, il rencontre sa fille, qui s’est

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échappée des mains de l’infâme et n’a pu sauver sa pudeur qu’en menaçant, le poignard à la main, de se suicider. Ce récit à peine terminé, les licteurs viennent sommer Virginius de paraître devant le décemvir. Virginius tâche d’ameuter la foule, lasse déjà des violences d’Appius ; mais le décemvir monte à son tribunal, et les licteurs ont facilement raison des mutins. Maxime et. les faux témoins apostés soutiennent que Virginie est tille d’un eséleve, et le jugement est prononcé contre elle. Virginius, voyant qu’il n’y a plus d’espoir, saisit un couteau sur l’étal d un boucher et tue sa fille. Le peuple indigné se rue sur Appius et l’assomme. » Tel est le plan de la tragédie de M. Latour de Saint-Ybars, Il a suivi de très-près le récit de Tite-Live et n’en a pas dénaturé la belle simplicité. Cette réserve mérite des éloges. Mais quant à la tragédie elle-même, il est difficile de la louer. Le succès en a été dû surtout à Rachel, qui s’est montrée, là comme toujours, tragédienne de génie.

Virginie, tragédie lyrique en trois actes, paroles de Désangiers aîné, musique de Berton (théâtre de l’Opéra, il juin 1823).Ce qui nuit à ce sujet, c’est le sujet lui-même. L’unité de lieu est à peu prés impossible, et toute la force de l’intérêt est dans le dénoûment, qu’il faut savoir faire attendre au spectateur, impatient de l’émotion qu’il vient chercher. Désangiers aîné l’a éprouvé comme les autres. Il a présenté le trait historique dans toute sa pureté, et malgré le talent qu’il a mis dans la disposition des scènes et des effets, son ouvrage a pu paraître long et languissant dans les premiers actes. On sent bien que toute la partie politique du sujet a été écartée ou a été laissée sur le second plan ; la musique n’aurait su qu’en faire. L’amour d’Icile et de Virginie, la tendresse de Virginius et de Valérie pour leur fille et la passion d’App.ius sont les seuls sentiments que le poëte a exposés. Les contrastes ont été habilement ménagés. Au milieu des fêtes célébrées pour le mariage de Virginie, Claudius vient là réclamer comme esclave. Les douleurs de sa mère et de son amant, l’émotion que cette violence cause parmi le peuple sont le sujet d’un beau finale au premier acie. L’auteur a cru pouvoir s’écarter des usages de Rome pour produire encore un effet dramatique et musical à la fin du second acte. Les vestales sortent de leur temple et viennent enlever Virginie du palais des décemvirs, où Appius veut la retenir jusqu’au moment du jugement. Cette violation des moeurs romaines, qui ne permettaient pas aux prêtresses de Vesta de sortir du lieu sacre, peut trouver son excuse dans la nécessité où était l’auteur de terminer l’acte par un coup de théâtre ; mais cette fois le compositeur n’a pas soutenu les efforts du poète. Les chants de la grande prêtresse et le chœur qui accompagne la marche des vestales manquent de caractère et d’effet. La grande scène du troisième acte, celle du jugement d’Appius et du meurtre de Virginie, a été largement dessinée par Désangiers, et Berton a répondu à cette inspiration. Le spectacle est beau, l’intérêt progressif, et la catastrophe produit un intérêt assez vif pour qu’on ne s’aperçoive pas que le chœur final est maigre et sans expression. La situation est, en effet, terrible et touchante ; elle a déterminé le succès de l’ouvrage. Parmi les morceaux remarquables, nous citerons :1a première partie de l’ouverture, l’air d’Icile : Oui, mon amour est pur et sans alurmes ; le morceau d’ensemble : Faut-il qu’un devoir trop sévère, et le chœur : Son innocence, à ses charmes.

Virginie, tragédie lyrique en trois actes, livret de Cammarano, musique de Mercadante ; représentée pour la première fois au théâtre de San-Carlo, de Naple.s, en mars 18GS. C’est l’un des ouvrages les plus considérables du fécond compositeur, tant par le nombre des morceaux, qui ne s’élève pas k moins de trente-huit, que par l’importance des situations et les aspirations du musicien vers les formes-grandioses et les effets les plus dramatiques que l’art puisse atteindre. Je n’affirme pas qu’il ait réussi dans son entreprise ; cependant, aux yeux des connaisseurs, Virginie est un îles bons opéras modernes. Dans ie premier acte, la belle prière de Virginie : Suite materne ceneri, chantée aveo succès par la signora Lotti Délia Santa ; le roudoletto : E grande al par d’Jcilio, morceau de bravoure écrit très-haut et d’une exécution fort difficile ; dans le troisième acte, la scène et le prélude de cor anglais, suivis du duettode Virginie et Virginius : Sacri penati, alit iultimo è forse quest’ uddiol est ires-pathétique ; l’allégro qui le termine est violent peut-être, mais il est fort dramatique : E piena è compiula la sorte funesta.

VIRGINIEN, IENNE s. et adj. (vit-ji-niain, i-è-ne). Oéogr. Habitant de la Virginie ; qui appartient à ce pays ou k ses habitants : Les Viroiniens riches aiment les courses à cheval, ce qui les a engagés à élever des chevaux excellents. (M.-Br.)

■— s. m. Espèce de pristipome.

VIRGIMQUE adj. {vir-ji-ni-ke — du lat. virgo, vierge). Moll. Se dit d’une espèce d’huitre.

VIRGINITÉ s. f. (vir-ji-ni-té — lat. virgiuitas, de virgo, vierge). État des personnes

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vierges : Garder sa virginité. Perdre sa virginité. Faire vœu de virginité. La fleur de la virginité. La virginité était, de toutes les qualités de la reine Elisabeth, la plus douteuse. (Fonten.) Les signes de la virginité sont ou imaginaires ou très-incertains. (Butf.) La demi-liberté ne saurait pus plus exister que la n’emt’-viRGiNiTÉ. (E. de Gir.)

— Poétiq. ou Fam. État de ce qui est intact, de ce dont personne n’a usé, de ce que personne n’a touché : Vous jéet loin de vous la rose que la cantharide a infectée la veille, pour respirer celle qui s’est épanouie dans sa virginité au vent parfumé de la nuit. (G. Sand.) Il buvait, très-franchement du vin de Champagne, gardant pour la virginité de la carafe placée sur sa table une honorable continence. (J. de St-Foix.)

— Fig. Pureté, candeur ; L’innocence est la virginité de l’âme. (Latena.) La modestie est la virginité des belles âmes. (E. de Gir.)

Jlefaire une virginité, Rendre l’innocence ou la réputation.

— Encycl. Mœurs. Voilà un sujet délicat et qu’il nous faut toucher, comme dit Shakspeare, avec des mains gantéesde prudence. Essayons toutefois. C’est une chose bien naturelle qu’un mari, le soir de ses noces, aime à acquérir la’certitude que nul autre avant lui na joui de celle à qui il vient d’unir sa vie. On dit pourtant que de vieux Turcs ramollis, quoique la jalousie les pousse à renfermer leurs femmes, craignent les labeurs de la première nuit et savent bon gré à celui qui les leur épargne. D’autre part, Hérodote raconte qu’aucune Babylonienne ne pouvait se marier sans s’êire prostituée à un étranger, coutume dont s’est fort égayé Voltaire ; peut-être a-t-il raison de se refuser k croire une pareille chose. Les mœurs babyloniennes, assyriennes, carthaginoises nous sont mieux connues qu’à lui, et on n’oserait guère maintenant traiter de fable l’assertion d’Hérodote, car bien d’autres documents sont venus la confirmer en partie ; mais l’historien grec a dû exagérer, de très-bonne foi, et prendre pour un fait général, absolu, une coutume particulière seulemeut à la basse classe. On trouve, en effet, non-seulement à, Babylone, mais dans certaines colonies grecques et à Carthage, cette CQUtume établie que les filles pauvres pouvaient, sans déshonneur, gagner leur dot de cette manière. De là k ce que toutes le^ filles du pays y fussent contraintes de par la loi, il y a quelque distance. Maintenant encore, les peuplades nègres du Dahomey, du Darfour, du Gabon n’atiachentaucun prix à la virginité.

Toujours est-il que, chez les peuples civilisés, très-peu de maris se soucient d être, le soir des noces, dans la position de celui dont parle Béranger :

Mais, pris au trébuchet.

L’époux, quelle disgrâce 1

De l’oiseau qu’il cherchait

N’a trouvé que la place.

De là les précautions singulières qui ont été prises souvent pour s’assurer de la chose et pour la certifier. Chez beaucoup de peuples, le lendemain du mariage, on étalait dehors et aux yeux de tous le linge sanglant qui prouvait la vertu de la mariée. Brantôme raconte que de son temps cet usage subsistait encore en Italie et en Espagne. En Catalogne, le lendemain matin, le mari faisait étendre à la fenêtre de la chambre nuptiale les draps ensanglantés, et tout le voisinage, qui se tenait aux aguets, s’écriait en battant des mains : Virgen la tenemos l (Nous la tenons pour vierge). Voici ce qui sa passe encore en Égypte, au rapport de M. Jules de Voris (Flâneries orientales) : t Des que le cortège est signalé à l’époux, il se précipite pour simuler un enlèvement. Il prend son épouse à bras-le-corps et l’emporte au harem, où l’attend un barbier-femme-chargé de lever les voiles, puis il la couche à terre, enveloppe son doigt d’un mouchoir blanc et... ; je n’oserais raconter la fin de la cérémonie qu en latin, mais je crains les solécisiues. Toujours est-il que les parents de la jeune tille poussent de fameux cris d’allégresse quand le barbier vient leur apporter le linge ensanglanté... S’il ne l’était pus ?... Mais il l’est toujours ! »

La science a parfaitement démontré que cette preuve ne prouvait rien du tout, que souvent elle ne pouvait être fournie par l’innocence la plus entière, tandis qu’elle pouvait être apportée par la corruption savante et raffinée. La Fable parle d’une fontaine où Junon s’était plongée après avoir été séduite par Jupiter et où elle avait aussitôt recouvré sa virginité. Ce n’est qu’un voile allégorique qui fait allusion à l’habileté de certaines matrônes dont l’expérience est venue souvent se substituer k la nature.

— Allus. littér. Ton amour na’a refait une virginité, Vers de Victor Hugo, dans son draine de Marion Oelorme (acte V, scène il). La courtisane, purifiée par un amour sincère, profond, répond à Lutfemas, dont elle repousse la condition qu’il met à la délivrance de son amant Didier, et en se tournant vers la prison de celui-ci, auquel elle s’adresse réellement :

Fût-ce pour te sauver, redevenir infâme, Je ne le puis ! Tou souffle a relevé mon âme. Mon Didier ! Près de toi, rien de moi n’est resté ; Ton amour m’a refait une virginité.

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Ces vers, qui ont été supprimés à la représentation, ne figurent qu’à titre de note dan3 les œuvres imprimées de V. Hugo.

■ En Angletere, ce noble pays des parlements, le Parlement d’Elisabeth passa un acte pour régler la situation des enfants bâtards de la reine, toujours vierge. M. de Montalembert croit, avec le même sang-froid, à l’indéfectible intégrité de sa vierge parlementaire ; il l’entoure d’un aussi imperturbable respect dans le moment qu’elle fait ses couches, comme on vient de le voir en Belgique. Va, Marion 1

« Mon amour t’a refait une virginité. •

Louis Veuillot.

« Parmi les blessés de la Bourse, quelques-uns, n’osant rentrer chez eux, vont demander l’hospitalité à la Belgique ou se refaire vue virginité en Californie. »

(Le Figaro.)

VIRGINIUS (Aulns), tribun du peuple romain, de l’an de Rome 291 à l’an 301, Il fut nommé tribun en même temps que Terentillus Arsa, qui proposa de nommer des commissaires chargés de déterminer dans une loi la manière de rendre justice aux citoyens. Virginius poursuivit le fils de Cincinnatus, Cseso Quintius, qui avait voulu s’opposer par la violence à la proposilion de Terentillus (293). L’année suivante, il essaya d’einpêcher les Romains de s’armer pour repousser le Sabin Herdonius, qui voulait surprendre le Capitule, et il se lit maintenir dans ses fonctions jusqu’à la nomination des déceinvirs appelés à rédiger un corps da lois.

V1RG1N1CS (Lucius), père de Virginie. V. Virginie.

V1BG1N1DS ROMANDS, poète comique romain. Il vivait au i« siècle avant notre ère, du temps d’Auguste, et composa d’abord des pièces mimiqut-5, puis des comédies satiriques qui, d’après Pline le Jeune, étaient écrites en un style élégant et spirituel, et dans lesquelles l’auteur attaquait les vices avec beaucoup de verve. Aucun fragment de ces pièces n’est parvenu jusqu’à nous.

VIRGINIUS ROFUS (Lucius), général romain, trois fois consul (63,70 et 97 de J.-C.). Gouverneur de la haute Germanie, en 69, il battit Vind’ x, soulevé contre Néron, et refusa deux fois la pourpre que lui offraient ses légions. Il mourut avant la Au de son troisième consulat, et Tacite, qui lui fut subrogé, prononça son éloge.

VIRGOULEUSE s. f. (vir-gnu-leu-ze — de Virgnulie, village près de Limoges). Hortic. Variété de poire fondante, qui Se mange en hiver : Poirier de virgoui.kusk. Encycl. La poire virgouleuse, appelée

aussi vigoureuse, vin/illrwe, virgoule, virgoulée, oirguulette, virgule, etc., estun denos meilleurs fruits, bien que son mérite ait été quelque peu effacé par certaines variétés nouvelles. l.e premier auteur qui en ait fait mention est Bonuefund, dans son Jardinier français, en 1653. L’arbre qui la produit a des rameaux nombreux, légèrement étalés et arqués, très-longs et très-gros, et des feuilles d’un beau vert brillant. On le cultive en pyramide, mais surtout en espalier, en le greffant sur cognassier ; il croît avec vigueur, et sa fertilité est remarquable. Le fruit est d’une grosseur au-dessus de la moyenne, d’une forme ovoïde régulière, un peu mamelonnée au sommet. Suus une peau d’un jaune blafard nuancé de vert, il renferme une chair jaunâtre, plus ou moins fine, fondante, aqueuse, un peu pierreuse, remplie d’une eau abondante, acidulé, très-sucrée, douée d’un parfum particulier et prouoiK.é qui la renn des plus savoureuses. Cette poire, originaire du village de Virgoulée, près de Limoges, ne tarda pas à se répandre à Paris et aux environs. C’est un fruit de première qualité, qui commence k mûrir dès la fin de novembre et atteint facilement la mi-janvier. On lui reproche de prendre l’odeur des objets sur lesquels on le pose ; de noircir en dedans et en dehors, au moindre choc ou à lu muitidre pression ; d’avoir parfois un goût de cire ; eulin de se crevasser assez souvent sur l’arbre, d’où il tombe ensuite k peu près pourri. Ces défauts, auxquels il est facile de remédier, n’eu ont pas moins nui à la propagation de cette excellente variété. t

VIRGRAIN s. m. (vir-grain). Impuretés, menues pailles qui restent mêlées au blé quand on l’a criblé.

V1RGULAIRE adj. (vir-gu-lè-re — rad, utVgute). Gramiii. Qui ressemble aune virgule : Théodore Berlin, célèbre sténographe, admettait des signes virgulaikbs ou des points pour remplacer les voyelles au commencement ou à la fia des locutions. (Breton.)

~ s. f. Zooph. Genre de polypiers nageurs, de la famille des penmttulaires, comprenant trois espèces, qui vivent dans la mer : Les vtKGULAlRKS ne laissent dans l’eau que leur partie couverte de polypes. (E. Baudement.) Les virgulaikes se tiuuoent sur les côtes de Normandie. (M. Edwards.)

— Bot. Syn. de gérakdib, genre de personnées.

— Encycl. Zooph. Les virgulaires, ainsi nommées à cause de leur forme, sont des po-