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cieuses, les plus agréables. Plus d’arôme, >lus de bouquet, plus de velouté ; les vins’ es plus délicats se tranforment en piquette I et le suresnes peut impunément affronter la concurrence du chambertin. C’est un simple fait que nous constatons ; nous n’avons’nullement la pensée de morigéner les amateurs de vermoul et encore moins la prétention de faire passer une vogue, une mode ; nous aimerions mieux avoir à détourner la chute du Niagara.

Le véritable vermout se prépare en Italie, principalement à Turin. Les connaisseurs préfèrent cependant celui de l’Ile d’Elbe, qui n’en fournit qu’une petite quantité. Cette liqueur a pour base un bon vin blanc, dans lequel on fait macérer de l’absinthe et des plantes aromatiques, qui lui communiquent une saveur sui generis. Autrefois, on ne servait le vermoul qu’au milieu du repas, et il partageait avec le rhum et le cognac les honneurs du coup du milieu ; aujourd’hui que les vieilles traditions s’en vont avec les dieux rejoindre les neiges d’antan, cette liqueur ne se déguste plus guère qu’au moment de se mettre à table, ou, ce qui est la méthode la plus véritablement gastronomique, une heure ou deux avant le repas. C’est du moins l’habitude suivie en Russie, en Suède, en Danemark, tous pays où le vermout jouit de la plus haute considération. Assurément, ce n’est pas ce goût qui a inspiré à Voltaire son fameux vers :

C’estdu nord aujourd’hui quenoutfviôntlalumière. Et cependant la vieille habitude française du coup du milieu engendrait, d’après Grimod de La Reynière, des résultats qui frisaient le merveilleux ; après le verre de ver■moût, on sentait renaître les mêmes dispositions qu’en se mettent à table, et le second service était accueilli avec le même enthousiasme que, le premier ; on aurait pu jouer encore sa partie dans le concert masticatoire des chanoines du Lutrin :

Cependant, loin du bruit, les chanoines a table Immolent trente mets a leur faim indomptable.

Le véritable vermout d’Italie s’expédie en Allemagne, et de là dans les États du Nord ; la France n’en reçoit, comparativement, qu’une faible quantité ; mais cela n’empêche pas notre pays d’en consommer plus peut-être que les autres États ; voici comment les débitants procèdent pour s’en procurer sans payer de frais de transport.

Ûa prennent :

"Vin blanc du Midi… 20 litres. Sirop blond do raisin… 2 »

Alcool 3 4

Essence de vermout… 1 flucon. On verse l’essence dans l’alcool, on mélange, le tout ; on laisse reposer deux mois ; on colle et on soutire après clarification ; on laisse encore deux mois en fût, on colle de nouveau, ou met en bouteilles et après six mois de bouteille on peut boire. Il ne serait peut-être pas difficile d’établir une différence entre le véritable vermout et cette imitation, mais les consommateurs ne se montrent pas plus difficiles sur ce sujet que sur bien d autres.

VERN, bourg et commune de France (Maine-et-Loire), cant. du Lion-d’Angers, arrond. et à —11 kilom. 8. de Segré, sur le ruisseau de l’Hommée ; pop. uggl., 702 hab.— pop. tôt., 2, 234 hab. Carrières et fours a chaux, briqueteries, fabrication d’huile ; commerce de bestiaux, porcs, grains, sangsues, charbon de bois.

VERN, bourg et commune de France (111eet-Vilaine), cant., arrond. et à 8 kilom. S.-E. de Rennes, sur un petit affluent de la Seiche ; 1, 600 hab. Commerce de céréales, beurre, fil, toile, bois et cidre.

VERNA (Jean-Baptiste), médecin italien qui.vivait dans la première moitié du xviiio siècle. Il fit ses études médicales à Naples, y fut reçu docteur, alla s’établir d’abord à Meifi, puis dans la Pouille, puis, en 1714, 11 fut appelé à occuper à Padoue la chaire de médecine pratique. On a de lui deux bons ouvrages:grinceps acutorum morborum pleuritis (Venise, 1713, in-4 » ) ; Princeps medicaminum omnium phlebotomia (Padoue, 1716, in-4o).

VERNACULAIRE adj. (vèr-na-ku-lè-ledu latin vernaculus, indigène, né ou produit dans le pays; de verna, esclave né dans la maison du maître,’pour vesigena, proprement né dans la muison). Qui est du pays, propre au pays:Langue vernaculaire, Nom VKR-.

NACOLAIRE.’

VEUNAGE (Michel-Louis), médecin, né aParis en 1697, mort en 1773. Reçu docteur a l’âge ’de. vingt et un ans, il acquit bientôt une grande réputation. En 1752, il fut l’un des médecins qui guérirent de la petite vérole le dauphin, fils de Louis XV, et fut anobli. Voltaire a fait en beaux vers l’éloge de ce médecin dans un de ses discours philosophiques. On n’a de Vernage qu’un seul ouvrage, des 04servations sur la.petite vérole naturelle et artificielle (Paris, 1773, in-12).

VERN AILLE s. f. (vër-na-lle ; Il mil.). Miner. Syu. de tblésih.

vernal, ALE adj, (vèr-nal, a-le — lat. vernalis ; de ver, printemps, Scandinave var, vor; suédois var). Qui appartientau, printemps: Equinoxe vernal. Fièvre, éruption

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vernalb. Les fleurs VERNAI.ES. Il PI. VKBNAUX.

— Astron. Point vernal, Point équinoxial du printemps.

VERNANSAL (Gui-Louis; , peintre français, né à Fontainebleau en 1648, mort en 1729. Il étudia son art dans l’atelier de Le Brun et fut admis, en 1687, à l’Académie, dont il devint professeur en 1704. Il était déjà parvenu à la vieillesse, lorsqu’il se mit à voyager. En 1716, se trouvant à Bonn, il exécuta pour l’électeur de Cologne le dessin de la fresque qui décore le plafond de la galerie du palais de cette ville. De 1720 à 1722, il travailla à Padoue, où il exécuta plusieurs tableaux, et pendant un voyage à Romô il fit deux tableaux représentant la Madeleine, qu’on voit à l’église de Notre-Dame-des-Miracles. On cite parmi les œuvres les plus remarquables de cet artiste : la Révocation de l’édit de Nantes, son tableau de réception à l’Académie, qui se trouve aujourd’hui au musée de Versailles ; Jésus-Christ ressuscitant la fille de Jaîre, au musée du Louvre ; Sainte Bathilde vendue au maire du palais Archambault, devenant la femme de Clovis II, au musée d’Orléans ; enfin, parmi ses nombreuses peintures qui ornent différentes églises de Padoue : VImmaculée conception ; le Christ crucifié se détachant le bras de la croix pour toucher et guérir une plaie à saint Pelieyrino Lariosi ; la Nativité et la présentation de la Vierge ; la Nativité de la Vierge {avec la date 1720) ; la Nativité de Jésus-Christ (1722) ; la Flagellation ; le Paradis ; Jésus-Christ au jardin des Oliviers.

VERNANTES, bourg et commune de France (Maine-et-Loire), cant. de Longue, arrond. et à 23 kilom. S.-E. de Baugé, sur un affluent du Lathan ; 2, 000 hab. Fours à chaux, usines, carrières de tuffeau. Au N. — E. du bourg, près du Lathan, on voit les belles ruines de l’abbaye cistercienne de Louroux, fondée en 1121 par Foulques Y, comte d’Anjou. L’aspect imposant de ces ruines arrêta en 1815 les prussiens, qui les prirent pour une forteresse. L’ancien enclos de l’abbaye a été converti en parc, qui a pour entrée un porche à pignon, flanqué de deux tourelles et percé d’une large porte ogivale, près de laquelle se trouvent les ruines de l’ancienne église abbatiale ; une partie du chœur est encore debout. Les stalles et les vitraux ornent l’église paroissiale de Vernantes. Sur le territoire de la commune, on remarque le château de Jalesnes, construction du xvie siècle, entouré d’un beau parc clos de murs et bordé de fossés larges et profonds.

VERNATION s. f. (vèr-na-si-on — rad. vernal). Bot. Disposition des feuilles dans le bourgeon, au moment qui précède leur premier développement.

— Encycl. Sous le nom primitif de vernation, comme sous la dénomination plus moderne de foliation, on a confondu deux choses bien distinctes, savoir le développement des feuilles d’un végétal, ce qui constitue la feuillaison, ê’t la disposition des feuilles rudimentaires dans le bourgeon, qu’on appelle aujourd’hui préfoliation, préfoliaisoit oupréfeuillaison. C’est à qe dernier point de vue seulement que nous avons à considérer ici la vernation. Ces feuilles non encore développées tendent k occuper dans le bourgeon le moins de place possible ; pour cela, elles se pressent, se replient, se recouvrent les unes les autres, et c est en cela que consiste, a proprement parler, la préfoliation. Celle-ci dépend nécessairement de la manière dont ces feuilles seront placées sur le rameau, et aussi de la forme et delà disposition de leurs nervures ; cela est si vrai qu’il suffit souvent devoir des feuilles sur un rameau pour pouvoir dire avec certitude quel a été leur mode ou leur genre de préfoliation. 11 est donc évident, comme le fait observer avec raison Auguste de Saint-Hilaire, que les différences présentées par cette dernière peuvent avoir, pour la détermination des genres et des espèces, une grande importance, puisqu’elles sont le résultat d’autres différences qui en ont généralement beaucoup.

En général, il y a beaucoup plus d’uniformité-dans la pré foliation des endogènes

que dans celle des exogènes, parce qu’il y en a davantage aussi chez les premières quant à la disposition respective de leurs feuilles développées et à celle de leurs nervures. La préfoliation des dicotylédones ou exogènes est susceptible d’une foule de modifications. ; toutefois, ainsi que l’a fait remarquer da Candolle, on peut les faire toutes rentrer dans les trois cas suivants : ou.les jeunes feuilles n’offrent ni courbures ni plicatures sensibles et sont uniquement appliquées les unes contre les autres ; ou elles sont.pliées et courbées, de manière que leur sommet s’appliqua sur leur base, ; ou bien enfin elles sont pliées ou roulées sur leur nervure longitudinale, qui reste droite.

C’est à ce dernier mode que se rapporte la préfoliation du plus grand nombre de plantes ; c’est aussi celui qui présente.le plus de modifications secondaires. Ainsi, les teuille3

Eeuvent être pliées de telle sorte que leurs ords se correspondent parfaitement de chaque côté, comme dans le seringat ; ou plisfiées eu longueur, de manière à imiter les plis d’un éventail, comme dans les groseil VERN

Hers ; ou roulées en spirale sur elles-mêmes, comme dans l’abricotier ; ou avoir seulement j leurs bords roulés, tantôt en dedans ou en ; dessus, comme dans le poirier, tantôt en de— | hors ou en dessous, comme dans le romarin. Quelquefois les feuilles sont enroulées en forme de crosse ou de volute, comme dans les fougères ; d’autres fois elles sont pliées, de haut en bas, mais plusieurs fois, sur elles-mêmes, comme dans l’aconit..

Si maintenant, au lieu de considérer les feuilles isolément, nous les observons dans leurs positions réciproques, nous voyons qu’elles peuvent se toucher par leurs borda sans se recouvrir, ou se recouvrir seulement par leurs bords ou dans une partie de leur hauteur, ou bien se toucher par leurs bords opposés ou leurs faces voisines, ou enfin chevaucher complètement ou à moitié l’une sur l’autre. Ces observations ne s’appliquent pas exclusivementaux feuilles dans les bourgeons, mais aussi aux boutons à fleurs. V.

PRÉFLORAISON.

VERNAXZA (Joseph), baron DBFRENEY, antiquaire et philologue italien, né à Albe en 1745, mort en 1822. Il étudia le droit à Turin, remplit ensuite divers emplois administratifs et, après l’expulsion des jésuites en 1773, fut nommé gardien de leurs archives. Le hasard ayant mis entre ses raainS l’ouvrage de Terreno, intitulé V Adélaïde illustrata, son attention se trouva ainsi attirée sur les antiquités de son pays, pour lesquelles il sentit bientôt un goût si vif qu’elles devinrent l’objet unique de ses études. Il eut à subir quelques persécutions de la part des autorités républicaines, après l’entrée des Français en Italie ; mais, sous l’Empire, il fut nommé conservateur de la bibliothèque de Turin et professeur d’histoire et de littérature. La Restauration sarde le priva de son emploi de bibliothécaire, mais il conserva sa chaire, où il avait su s’attirer l’affection de ses élèves et qu’il occupa avec succès jusqu’à sa mort. On a de Vernazza : Mémoire sur une table d’airain contenant une lettre d’Adrien, découverte dans l’île de Sardaigne ; Essai sur les anciens peintres du Piémont, Éléments de géographie à l’usage du Piémont ; Dissertation sur les monnaies de Suse ; De l’antiquité du siège épiscopal d’Alba avec la vie du poète Vida ; Dissertation sur ta patrie de Christophe Colomb ; Histoire des ordre* réunis de Saint-Maurice-et-Saint-Lasare ; Catalogue des manuscrits en parchemin des archives des dominicains à Alba, etc.


VERNE s. m. (vèr-ne — peut-être du lat. verna, sous entendu arbor, arbre printanier ; de ver, printemps. Diez préfère le rattacher au celtique : kymrique gwern, marais, d’où la combinaison coed gwern, littéralement arbre de marais). Bot. Nom vulgaire de l’aune dans certaines provinces.

— s. f. Techn. Partie de la bascule à laquelle est attaché le seau qui sert à vider l’eau d’une ardoisière.


VERNE (Jules), littérateur français, né à Nantes le 8 février 1828. Lorsqu’il eut terminé ses études dans sa ville natale, il se rendit à Paris pour y faire son droit. Comme il avait beaucoup d’imagination et d’esprit, M. Verne songea d’abord à écrire pour le théâtre. Il débuta par les Pailles rompues (1850, in-8o), comédie en un acte et en vers qui fut représentée au Vaudeville, puis il écrivit, en collaboration avec M. Michel Carré, des livrets d’opéras-comiques en un acte :Colin-Maillard (1853, in-12) ; les Compagnons de la Marjolaine(1855, in-12); l’Auberge des Ardennes (1860, in-12). L’année suivante, il fit jouer au Vaudeville Onze jours de siège, comédie en trois actes et en prose, en collaboration avec M. Ch. Wallut (1861, in-12). M. Jules Verne était peu connu lorsqu’il publia, dans le Magasin d’éducation et de récréation d’Hetzel, Cinq semaines en ballon, voyage de découvertes, qui parut peu après en volume (1863, in-8o). Par cet ouvrage qui eut un succès des plus vifs, M. Jules Verne créait un genre nouveau, le roman scientifique et géographique, et y apportait de rares qualités qui ont rapidement fondé sa réputation : l’invention pour varier et dramatiser les sujets, l’observation morale, le goût et l’esprit logique pour choisir des personnages appropriés à l’action et les y diriger en maintenant leur caractère à travers toutes les péripéties et les incidents, un art de mise en scène, un talent descriptif des plus remarquables, enfin de sérieuses connaissances scientifiques. Depuis Cinq semaines en ballon, M. Jules Verne a publié un grand nombre de récits attachants et curieux à tous les points de vue, qui ont obtenu le plus grand et le plus légitime succès. Plusieurs de ces ouvrages d’une invention ingénieuse et piquante et au fond, d’une portée si sérieuse, ont été couronnés par l’Académie française. Dans son rapport de 1872, le secrétaire perpétuel de cette compagnie, M. Patin, disait, en parlant des récits de M. Verne : « Les merveilles usées de la féerie y sont remplacées par un merveilleux nouveau, dont les notions récentes de la science font les frais. L’intérêt, habilement excité et soutenu, y tourne au profit de l’instruction. On en rapporte, avec le plaisir d’avoir appris, le désir de savoir, la curiosité scientifique. » Ces ouvrages, écrits pour la jeunesse, ont la rare bonne fortune de plaire à tous les âges. La plupart ont paru d’abord dans le Magasin d’éducation, puis ils ont été édités par Hetzel en volumes in-18 et in—8° illustrés. Nous citerons, parmi ces nombreux récits : Voyage au centre de la terre (1861) ; De la terre à la lune, trajet direct en quatre-vingt-dix-sept heures (1865) ; le Désert de glace, aventures du capitaine Hattéras, un de ses plus émouvants récits ; Autour de la lune ; les Enfants du capitaine Grant ; Découverte de la terre (1870) ; les Anglais au pôle nord (1870) ; Vingt mille lieues sous les mers (1870) ; Une ville flottante (1871) ; l’Île mystérieuse, les naufragés de l’air (1870) ; Voyage autour du monde en quatre-vingts jours (1872), qui parut d’abord dans le journal le Temps et qui est un des plus-spirituels récits de M. Verne, le Pays des fourrures (1873) ; Aventures de trois Russes et de trois Anglais dans l’Afrique australe (1874) ; le Docteur Ox ; Maître Zacharius (1874) ; le Chancellor (1875) ; l’Abandonnée, deuxième partie de l’Île mystérieuse (1875) ; le Secret de l’Île, troisième partie de l’Île mystérieuse (1875), etc. Enfin, on doit à M. Verne : Géographie illustrée de la France (1867-1868, in-8o), avec Th. Lavallée ; Un neveu d’Amérique (1873), spirituelle comédie jouée au théâtre Cluny, et le Tour du monde en quatre-vingts jours, drame en cinq actes et quinze tableaux, en collaboration avec Dennery. Cette pièce, tirée du roman portant le même titre, a été représentée pour la première fois au théâtre de la Porte-Saint-Martin le 8 novembre 1874 et a eu plus de trois cents représentations.


VERNE (Léger-Marie-Philippe Tranchant, comte de La), tacticien français. V. La Verne.


VERNÈDE (Jean-Scipion), théologien protestant, né en 1714, mort en 1779. Il exerça les fonctions pastorales à Maastricht et à Amsterdam, On lui doit:les Psaumes de David, trad. en vers français (Amsterdam, 1756, in-12) ; Sermons sur la Providence (Amsterdam, 1771 in-8<>); Sermons sur divers sujets intéressants de dogme et de morale (Amsterdam, 1799, 2 vol. m-8°). — Son fils, Jucques ’Vbrnède, né à M:estricht, en 1754, mort il La Haye en 1808, fut pHsteur de l’église wallonne de cette dernière ville. On a de lui des Sermons détachés et Sermons d l’usage des chrétiens affligés (Leyde, 1807, in-8o),

VEKNBGUiiS, village et commune France (Bouches-du-Rbône), cant. d’Eyguières, arrond. et à 62 kitom. E. d’Arles, sur le penchant de la colline de Puech-de-Valoni ; 560 hab. Ce village est encore en partie entouré de vieilles murailles et dominé par les ruines d’un ancien château fort, près desquelles on voit les restes d’un temple antique d’ordre corinthien, classé au nombre des monuments historiques. Cet édifice, de construction romaine, était jadis précédé d’un péristyle composé de quatre colonnes de face et d’une colonne en retour sur chaque flanc. La façade entière, le côté droit et la colonne en retour de ce côté n’existent plus ; te colonne du côté gauche est seule debout ; le fût en est cannelé et le chapiteau orné de sculptures délicates. L’édifice avait lS^.SOde lonfueur sur 8 mètres de largeur. Sur le palierun grand escalier qui précède le temple on a placé un autel antique, portant sur ses quatre faces des sculptures représentant les principales divinités du paganisme. Sur le haut de la colline de Puech-de-Valoni, on trouve plusieurs tombeaux antiques, creusés dans le roc et fermés d’un couvercle semblable à ceux des sarcophages romains.

VERNEILH-PUIRASEAU (Charles-Joseph, baron de), historien et homme politique français, né près de Nontron, mort en 1839. Il venait dé terminer ses études de droit quand la Révolution éclata. Nommé peu après président du tribunal de Nontron, il fut élu en 1791 député à l’Assemblée législative, où il joua un rôle très-obscur; non réélu à la Convention, il traversa sans encombre, la Terreur et devint chef de bureau au ministère de l’intérieur, puis président du tribunal civil de Périgueux. Préfet de la Corrèae en 1800, préfet du Mont-Blanc, député de Nontron eu 1809, Verneilh tourna le dos à l’Empire lors de nos premiers revers, et, à la’ rentrée des Bourbons, il attendit prudemment les événements. En 1819, il devint le candidat du gouvernement dans la Dordogne et figura aux diverses législatures des règnes de Louis XVIII et Charles X. Il fut également en faveur sous le règne de Louis-Philippe, dont il se montra zélé partisan en 1830. On doit à Verneilh:Projet de code rural (Paris, lSl4, in-i°) ; Statistique du département du Mont-Blanc (Paris, 1809, in-4 » ) ; Histoire politique et statistique de l’Aquitaine (1823, 3 vol. in-8o) ; Mémoires historiques sur la France et sur la Révolution (1831, in-8o).

VERNEILH-PUIRASEAU (FélixDE), archéologue français, fils du précédent, né en 18.19, mort eu 1864. Possesseur d’une fortune indépendante, il put satisfaire sans obstacle la goût qu’il avait pour les études archéologiques, et fit dans ce but un grand nombre de voyages en France et en Orient. On a de lui t Étude sur la cathédrale de Cologne ; Lettres à M. Vitet sur les influences bysantines ; l’Art du moyen âge et les causes de sa décadence d’après M. Renan (1862); différents Mémoire* dans les Annotes archéologiques, te Bulletin de la Société archéologique au Limousin, etc.