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TREN – TRÈP


légat président, que confirmation en serait demandée au saint-père, ils furent souscrits et acclamés par 255 Pères, dont 4 légats, 2 cardinaux, 3 patriarches, 25 archevêques, 168 évêques, 7 abbés, 39 procureurs d’absents munis de commissions légitimes et 7 généraux d’ordre. Ensuite le pape Pie IV confirma le tout par une bulle ad hoc, conformément à la demande qui en avait été votée.

Nous devons à nos lecteurs, pour finir, un exemple suffisamment développé pouvant faire sentir l’esprit général qui présida aux décrets de réformation du concile de Trente.

Malgré le long règne de l’aristocratie catholique dans l’Église romaine et les commencements d’invasion de la monarchie dans son sein, il s’était conservé, dans le droit canonique ecclésiastique, des restes de la démocratie primitive auxquels on n’avait pas encore osé toucher jusque-là. Le concile de Trente, par les décrets dont nous venons de présenter un si rapide sommaire, attaqua, le premier, ces débris. Comme s’il eût voulu compenser les attributions exorbitantes qu’il accordait à la papauté par quelques institutions aristocratiques qui remportassent sur tout ce qui s’était fait auparavant dans cette direction, il fit ce qu’il put pour constituer les évêques en autant de petits tyrans secondaires, mais absolus, de leurs subordonnés. Cependant, en certains eas, le concile n’agit ainsi que d’une manière timide et amphibologique. Nous choisirons l’exemple que nous venons de promettre parmi les faits disciplinaires qui affectent cette couleur équivoque.

Jusqu’au concile de Trente, c’est-à-dire pendant plus de quinze cents ans, il n’avait existé dans l’Église qu’une espèce de procédure épiscopale dans l’application des suspenses, interdits, dépositions, dégradations, que les subordonnés du bas clergé pouvaient encourir par leur conduite, et cette procédure, appelée canonique, judiciaire, juridique, c’est-à-dire pratiquée selon les formes du droit, ne pouvait être valide qu’autant qu’aucune des conditions canoniques n’était omise et qu’un jugement-avait été porté par le tribunal ecclésiastique institué ad hoc autour de l’évêque et sous la présidence de l’évêque. De cette manière, les évéques n’étaient point absolus, et leurs subordonnés du bas clergé, dans tous les grades, avaient des garanties contre leurs caprices ou contre les injustices qui auraient pu naître d’un pouvoir sans contrôle. Or, le concile de Trente apporta, dans cet ordre, une modification énorme à l’avantage des évêques ; ce fut la procédure dite ex informata conscientia. Il faut dire pourtant que le concile fut très-loin d’être clair dans l’établissement de cette nouvelle procédure ; il faut même reconnaître que son décret, bien compris, s’entendait encore d’une manière favorable au subordonné ; mais la papauté, avec ses congrégations, imposa bientôt le sens le plus défavorable à ce dernier. Citons le décret lui-même dans son texte latin et dans sa traduction littérale.

Voici le texte : Cum honestius ac tutius sit subjecto debitam præpositis obedientiam impendendo, in inferiori ministerio deservire, quam cum præpositorum scandato graduum altiorum appetere dignitatem ; ei, eui ascensus ad sacros ordines a suo prælato, ex guacumque causa, etiam ob occultum crimen, quomodolibet, etiam extrajudicialiter, fuerit interdictus, aut qui a suis ordinibus, seu gradibus, vel dignitatibus ecclesiasticis fuerit suspensus, nulla contra ipsius prælati voluntatem concessa licentia de se promoveri faciendo, aut ad priores ordines, gradus et dignitates, sive honores restitutio, suffragetur (xive session, De reform., cap. 1).

Voici la traduction littérale : « Comme il est plus honnête et plus sûr pour le subordonné de servir dans un ministère inférieur, en rendant l’obéissance due aux supérieurs, que de briguer avec scandale des supérieurs la dignité de grades plus élevés ; pour celui auquel l’accès aux ordres sacrés a été interdit par son prélat pour une cause quelconque, même pour un crime occulte, d’une manière quelconque, même extrajudiciairement, ou qui a été suspendu de ses ordres ou grades ou dignités ecclésiastiques, que pour celui-là n’ait valeur, à l’encolure de la volonté du prélat lui-même, aucune licence accordée de se faire promouvoir, ni restitution aux premiers ordres, grades et dignités ou honneurs.»

Le sens le plus naturel, et même le seul naturel pour la bonne foi, est celui-ci : Que celui qui, n’étant pas encore dans les ordres sacrés, a reçu de son évêque la défense de les recevoir, « pour une cause quelconque, même pour un crime occulte, et d’une manière quelconque, même extrajudiciairement » et sans procès intenté et poursuivi prout de jure, en d’autres termes ex informata conscientia episcopi, ne sera jamais admis à la promotion à ces ordres, malgré la volonté de son évêque, et que celui qui aura été suspendu de l’exercice de ses ordres, après qu’il y aura déjà été promu, et cela non plus ex informata conscientia seulement et extrajudiciairement, mais d’après les règles canoniques de tous temps reçues et pratiquées dans l’Église, celui-là ne pourra non plus être rétabli dans ses premières charges et honneurs malgré la volonté de son évêque.

Mais l’autorité romaine, par ses sacrées congrégations et par ses bulles, interpréta le décret d’une tout autre manière. D’après elle, le concile avait voulu dire que : Ne pouvaient être ni promus à de nouveaux ordres ni rétablis dans l’exercice d’ordres déjà reçus, malgré la volonté de l’évêque, ceux à qui l’évêque avait défendu de se faire promouvoir et ceux qu’il avait censurés et mis en suspens, ex informata conscientia, et sans forme de procès ; en sorte que, d’après elle, la clause etiam extrajudicialiter tombait à la fois sur le premier membre et sur le second, étant sous-entendue pour celui-ci.

C’est ainsi qu’au moyen d’une subtilité, à laquelle le concile de Trente avait laissé la porte ouverte, une porte qu’il lui eût été si facile de fermer par une rédaction plus positive, la cour de Rome arracha de la discipline ecclésiastique le dernier vestige des garanties démocratiques qui avaient pour but de protéger les inférieurs contre les injustices éventuelles de leur supérieur. C’est ainsi que les évêques devinrent des potentats absolus, aux caprices desquels étaient livrés tous les membres de leur clergé. Cette omnipotence des évêques, essentiellement aristocratique, ne gênait pas la cour romaine, parce qu’elle se bornait à peser sur le bas clergé, parce que, relativement à elle, elle n’était qu’une subordination, enfin pareeque le droit de tout juger en dernier ressort sans procès, ex informata conscientia, aussi bien les évoques que les autres, lui était toujours réservé en conséquence de la fameuse formule du concile de Trente s’appliquant à tout : Salva semper auctoritate sedis apostolicæ.

Il y a même, relativement à cette grosse question disciplinaire, à constater dans notre xixe siècle une conduite machiavélique de la cour de Rome. Après avoir, comme nous l’avons vu, lâché la bride, au nom du concile de Trente, à la tyrannie épiscopale et l’avoir laissée se développer assez largement pour soulever contre elle l’indignation du bas clergé en tous les pays et surtout en France, où les évêques, par suite d’habitudes gallicanes, étaient plus despotes que partout ailleurs, elle se fit adresser les appels des persécutés et leur donna bien souvent raison contre cette autorité épiscopale ; elle décida même très-souvent contre celle-ci qu’elle avait outre-passé ses droits dans l’application de l’ex informata conscientia, en usant de cette procédure exceptionnelle à l’égard de toute sorte de causes, tandis qu’elle ne devait être appliquée qu’aux causes occultes et lorsqu’il s agissait seulement de peines légères qui ne fussent ni la déposition, ni la dégradation, ni des peines perpétuelles.

Pourquoi la cour romaine se donnait-elle ainsi le beau tôle de protectrice des persécutés du bas clergé, si ce n’était pour nourrir dans ce clergé inférieur des prédispositions ultramontaines qui, un jour, pussent paralyser l’aristocratie épiscopale dans ses prétentions à la double suprématie doctrinale et disciplinaire de ses conciles œcuméniques et finissent en pesant sur elle par l’entraîner à faire ce qu’elle a fait au concile du Vatican, c’est-à-dire à abdiquer en faveur de la monarchie papale universelle en matière de religion ?

Nous terminons là ce tableau sommaire du concile de Trente, dans lequel nous nous sommes bornés à choisir quelques-uns des points principaux et à les décrire suffisamment pour les mettre en relief. Ceux qui voudraient avoir une idée plus complète des discussions, des intrigues, de tous les détails fort curieux qui signalèrent les dix-huit années pendant lesquelles cette assemblée tint de temps en temps ses congrégations et ses sessions, devraient lire les deux histoires fort longues de fra Paolo Surpi et do Palavicini, que nous avons déjà citées.


TRENTE-CENT s. m. V. trentain.

TRENTE-DEUXAIN s. m. (tran-te-deu-zain — rad. trente-deux). Comm. Nom d’une ancienne sorte de drap, dont la chaîne était composée de trois mille deux cents ou trente-deux fois cent fils. ∥ On l’appelait aussi trente-deux-cent, principalement dans les fabriques du Centre et du Nord.

— Adjectiv. : Drap trente-deuxain.

TRENTE-DEUX-CENT S. m. V. trente-deuxain.

trente DEUX-PIEDS s. m. Mus. Nom de l’un des tuyaux de l’orgue.

TRENTE - HUITAIN s. m. Comm. Nom d’une ancienne sorte de drap, dont la chaîne était composée de trois mille huit cents ou trente-huit fois cent fils, il On l’appelait aussi trente-huit-cent, principalement dans les fabriques du Centre et du Nord.

— Adjectiv. : Drap trente-huitain.

TRENTE-HUIT-CENT s. m. V. trente-huitain.

TRENTEL (François-Xavier), astronome allemand, né à Neustadt en 1730, mort en 1804. Il entra dans l’ordre des jésuites, puis professa successivement les humanités, la philosophie, l’Écriture sainte, les mathématiques dans diverses villes d’Allemagne. S’étant ensuite spécialement occupé d’astronomie, il devint, en 1770, astronome à l’université de Wurtzbourg, où il professa, à partir de 1773, l’astronomie et les mathématiques avec un très-grand succès. On cite de ce savant :

TREN v

Compendium algebræ, geometriæ elememaris et sectionum conicarum (Wurtzbourg, 1775-1778, 3 vol. in-8o).

TRENTE-MAILLES s. m. Pêche. Espèce de tramail.

TRENTENAIRE adj. (tran-te-nè-re — rad. trente). Qui dure, qui a duré trente ans : La possession trentenaire opère la prescription.

TRENTEPOHLIE s. f. (train-te-po-lî — de Trentepohl, botan. allem.). Bot. Syn. d’héliophile, genre de crucifères, || Syn. de bry, d’amphiconie, de chantrausie et de chroolèpe, genres de cryptogames.

TRENTE-QUATRAIN s. m. Comm. Nom d’une ancienne sorte de drap, dont la chaîne était composée de trois mille quatre cents ou trente-quatre fois cent fils. ∥ On l’appelait aussi trente-quatre-cent, principalement dans les fabriques du Centre et du Nord.

— Adjectiv. : Drap trente-quatrain.

TRENTE-QUATRE-CENT s. m. V. trente-quatrain.

TRENTE-SIXAIN s. m. Comm. Nom d’une ancienne sorte de drap, dont la chaîne était composée de trois mille six cents ou trente-six fois cent fils. ∥ On l’appelait aussi trente-six-cent, principalement dans les fabriques du Centre et du Nord.

— Adjectiv. : Drap trente-sixain.

TRENTE-SIX-CENT s. m. V. trente-sixain.

TRENTIÈME adj. (tran-tiè-me — rad. trente). Qui occupe un rang marqué par le nombre trente : La trentième année du siècle. Le trentième jour du mois. ∥ Qui est contenu trente fois dans le tout : La trentième partie d’un nombre.

— Substantiv. Personne qui occupe le trentième rang : Être le trentième, la trentième sur la liste.

— s. m. Trentième jour du mots. Il Vieilli en ce sens ; on dit aujourd’hui trente.

— Trentième partie du tout : Les neuf trentièmes de 90 sont 27.

TRENTIÈMEMENT adv. (tran-tiè-me-man — rad. trentième). En trentième lieu ; se dit quand on compte par la série naturelle des nombres depuis un jusqu’à trente.

TRENTIN, INE s. et adj. (tran-tain, i-ne). Géogr. Qui habite Trente ; qui appartient à cette ville ou à ses habitants : Les Trentins. La population trentine.

TRENTO (François), théologien italien, né à Udine en 1710, mort dans la même ville en 1786. Doué d’un véritable talent de parole, il se distingua dans la prédication et devint chanoine d’Udine. Nous citerons, parmi ses ouvrages  : Ragionamenti de omelia scelte (Plaisance, 1803, in-4o) ; La Preparazione alla morte (Plaisance 1807) ; Lettere (Plaisance, 1805). Trento a laissé environ 60 volumes inédits de mélanges historiques et littéraires.

TRENTO (Jérôme), théologien italien, né à Padouo en 1728, mort en 1784. Il appartenait à l’ordre des jésuites et se fit une grande réputation comme prédicateur ; mais, malgré les éloges dont il fut l’objet de ia part de ses contemporains, on est obligé de reconnaître qu’il était loin de justifier la haute opinion qu’on avait de lui. Son style est, en effet, des plus vulgaires, et tous ses sermons abondent en répétitions ainsi qu’en images forcées et triviales. Le recueil de ses Sermons de carême (Venise, 1785, in-4o), plusieurs fois réédité, n’en est pas moins, de nos jours encore, regardé comme un ouvrage classique par les jeunes théologiens d’Italie. On a encore de lui : Panégyriques et discours moraux (Venise 1786, in-4o).

TRËNTO (Jules), littérateur italien, né à Patienzo (Istrie) en 1732, mort en 1813. D’abord médecin, il professa ensuite la littérature et devint, en dernier lieu, directeur d’une imprimerie à Trévise. Nous mentionnerons de lui : un Traité Sur la comédie ; dix Sermons critiques, dans le genre de ceux de Gozzi, et plusieurs traductions d’ouvrages en italien.

TRENTON, ville des États-Unis, capitale de l’État de New-Jersey et siège du gouvernement, sur la rive gauche de la Delaware, à 300 kilom. N.-E. de Philadelphie ; par 40° 14’ de latit. N. et 76° 59’ de longit. O. ; 25,000 hab. Elle est bien percée et en général bien bâtie. Temples pour les épiscopaliens, les presbytériens, les méthodistes, les amis, etc. Collège, académie, banques. Manufactures de coton, tanneries ; fer et poteries. Mine de cuivre aux environs. Cette ville est un grand entrepôt du commerce intérieur entre New-York et Philadelphie. Washington y remporta une victoire sur les Anglais le 26 décembre 1776.

TRENTOWSKI (Ferdinand Bronislas), philosophe polonais, né à Varsovie en 1808. Il professait la grammaire et la littérature polonaise au collège Szczuczyn, lorsque survint la révolution de 1830. Trentowski combattit pour la cause nationale et, après sa défaite, s’exila volontairement. Il habita d’abord à liœnigsberg, puis à Heidelberg et à Fribonrg en Brisgau, où il se fit recevoir à l’agrégation avecvune thèse sur la Vie éternelle. De retour dans son pays natal en 1843, il fit imprimer plusieurs ouvrages de philosophie. En 1448, lorsque éclata le mouvement national, il se rendit à Cracovie, où ses cours obtinrent un immense succès. Il ne tarda pas cependant à être obligé de s’exiler de nouveau en Allemagne, où il se fit naturaliser et se maria. Il a quitté depuis plusieurs amnées le professorat et habite Bade, où il a obtenu des lettres de naturalisation. Dans son système philosophique, M. Trentowski a cherché à concilier entre eux le réalisme et l’idéalisme, autrement dit l’empirisme et la spéen lation, et il s’est, à ce point de vue, rangé à. côté de Steffens. Il admet trois critériums : ceux de l’expérience, de la raison et de l’observation, et, par l’admission de ce dernier, se rapproche à la fois de Scheiling et de Hegel. Nous citerons, parmi les ouvrages philosophiques de M. Trentowski : ses Principes de philosophie (Carlsruhe, 1837) ; Introduction à l’étude de la nature (Leipzig, 1840) ; Système d’éducation (Posen, 1842) ; l’raité de logique (Posen, 1844) ; Des rapports entre la philosophie et la politique (Posen, 1843) et une dissertation sur la Démonomanie.

TRENTSCHIN (Matthieu de), général hongrois, mort en 1318. Il appartenait à l’une ile3 plus anciennes familles de la Hongrie et, en qualité de palatin du royaume, il commandait l’armée de Vladislas III à la bataille de Stillfried (1278). dans laquelle Ottocar II, roi de Bohême, fut tué. Après la mort d’André III, dernier représentant de la ligne mâle des Arpads (1301), Trentschin chercha à s’opposer à l’élection de Charobert et fit offrir la couronne à Weneeslas, roi de Bohômej pour son fils, qui portait le même nom et qui était alors âgé de douze ans. Ce jeune prince fut reconnu roi par les principaux magnats hongrois ; mais la cour de Rome, qui soutenait Charobert, excommunia Trentschin, qui leva alors une armée, assiégea et prit Gran, résidence de l’archevêque primat du royaume et vint mettre le siège devant Kascliau. Charobert accourut au secours de cette ville et livra aux partisans de Weneeslas une bataille dont le résultat fut indécis (1312). Trentschin s’empara alors de l’autorité royale et fit même frapper monnaie à son effigie, puis il se mit à la tête d’une ligue nombreuse contre Charobert, et ce prince, qui par ses débauches et sa mollesse s’était aliéné les esprits des Hongrois, était sur le point de perdre sa couronne, lorsque Trentschin mourut subitement. Ses partisans se dispersèrent aussitôt, et Charobert demeura, dès lors, paisible possesseur du trône.

TRENTUPLE adj. (tran-tu-ple — de trente, et du suffixe lut. plex, qui marque multiplication). Qui est trente fois aussi grand : Un nombre trentuple d’un autre. Celui-ci ayant dépensé trente fois moins a donc joui d’une richesse relativement trentuple. (Fourier.) ∥ Peu usité.

— s. m. Nombre trente fois aussi grand : Nous avons eu cette année le trentuple de la récolte dernière. ∥ Peu usité.

TRÉPAN s. m. (tré-pan — du grec trupanon, fait lui-même de trupaà, percer, qui appartient comme teirô, broyer, treô, truô, truchô, percer, toreuâ, ciseler, titràskâ, blesser, tribô, frotter, à la racine sanscrite tar, traverser, qui a fourni le principal nom de la tarière aux langues de la famille indo-européenne). Chir. Instrument en forme de vilebrequin, dont on se sert pour pratiquer des ouvertures dans certains os : Le chirurgien apporta son trépan et fit l’opération. (Acad.) ∥ Opération qui se fait avec cet instrument : Ce blessé est trop faible, il ne pourra jamais supporter le trépan. (Acad.) ∥ Dans ce dernier sens, il est synonyme de trépanation.

— Techn. Instrument employé pour désagréger les roches dans les opérations de sondage. ∥ Sorte de tarière avec laquelle on perce les pierres, le marbre ou le bois. ∥ Sorte de forêt au moyen duquel on perce le ciel d’une galerie où l’air ne circule pas assez pour qu’on y puisse tenir une chandelle allumée.

— Serrur. Machine pour faire tourner un forêt maintenu verticalement.

— Jeux. Bague dont se servent les tricheurs, au jeu de domino et aux jeux de cartes. ∥ On l’appelle aussi bague à marquer,

— Encycl. Chir. Le trépan employé en chirurgie se compose de deux parties : l’arbre et le trépan proprement dit, c’est-à-dire la portion qui doit agir sur la surface osseuse. L’arbre est une espèce de vilebrequin d’acier. La palette qui le termine en haut et la boule qui est au milieu doivent être de bois et rouler sur leur axe, afin d’éviter des frottements incommodes pour la main du chirurgien. Le trépan, que l’on adapte à l’extrémité de l’arbre, à la place de ce que les ouvriers appellent la mèche du vilebrequin, n’a pas toujours la même forme : on le distingue en trépan perforatif, trépan à couronne et trépan exfoliatif. Le premier n’est pas autre chose qu’une tige d’acier terminée par une pyramide très-fine et à arêtes tranchantes ; le second se termine par une couronne d’acier dont le bout inférieur est denté comme une scie, et dont le diamètre varie de 0m,018 à 0m,025. Au centre de cette couronne se trouve la pyramide, c’est-à-dire une tige d’acier vissée de gauche à droite, dans le milieu de la culasse, de manière que sa pointe dépasse de 0m,001 le niveau des dents. On peut du reste lui faire faite une saillie plus ou moins considérable au moyen d’une vis de pression. Elle sert à assujettir la couronne sur le lieu